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"Life is a bitch" ♣ Cecune

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Wren Rosenbach
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Wren Rosenbach
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MessageSujet: "Life is a bitch" ♣ Cecune "Life is a bitch" ♣ Cecune  EmptyJeu 8 Mar - 0:09

«Nul véritable amitié ne peut être détruite, sinon c'est qu'elle ne fut jamais commencée.»
*
Mirror on the wall, here we are again Through my rise and fall You’ve been my only friend You told me that they can understand the man I am So why are we here talkin’ to each other again



    Le soleil était levé depuis bien longtemps, et pourtant, pas un rayon n’avait filtré au sein de la chambre. Mais malgré cette pénombre, je ne pouvais que voir où Arthur avait laissé sa main. Enroulée autour de mon buste, il n’avait pas l’air prêt à lâcher prise et semblait être des plus à l’aise. Décidemment, celui là ne comprendrait jamais rien. Je dégageai sans ménagement son bras de moi, me saisis de mes béquilles et pris la direction de la chambre de Savannah. Ce petit monstre nous avait fait passé une nuit d’enfer, ne nous laissant aucun répits jusqu’à six heures du matin, d’où la possibilité de faire une grasse matinée. D’après Ryder, le médecin de ma petite puce, les dents la travaillaient surement, ce qui provoquait ses crises de larmes nocturnes. Tout en me penchant au dessus du berceau pour regarder Savannah, je ne pouvais m’empêcher de me dire – et même si cela m’écorchait la bouche - qu’Arthur avait été d’un grand soutien durant ces derniers jours. J’aurai eu du mal à m’occuper de Savannah sans lui. J’étais incapable de la porter à cause de ces deux foutues béquilles que je devais me coltiner depuis la fusillade et c’était insupportable de ne pas pouvoir tenir ma petite fille dans mes bras.
    Après avoir vérifier le sommeil de Savannah, je me dirigeais vers la cuisine, pour me prendre mon café matinale, café dont j’allais avoir bien besoin, vu le peu de sommeil que j’avais accumulé durant cette nuit. Mais à peine le café servi que j’entendis quelqu’un sonnait à la porte. Je fermais les yeux d’avance et me bouchais les oreilles, sachant pertinemment ce qui m’attendait. Les cris de Savannah se firent rapidement entendre, suivi d’Arthur qui se précipitait dans la chambre d’enfant. « Je m’en occupe va voir qui a sonné ! »
    M’aidant de mes deux cannes, j’avançais vers la porte d’entrée, bien déterminée à faire passer un sale quart d’heure à celui qui avait osé sonner et ainsi réveiller Savannah. J’ouvris donc la porte pour laisser voir apparaître un jeune commercial, à peine âgée de vingt cinq ans, tout sourire – sourire aux dents très jaunes par ailleurs – qui semblait persuadé de faire une bonne affaire en sonnant à ma porte. Fatale erreur. « Avant même de tenter de dire quoique ce soit, je vais t’épargner cette peine. Je n’ai absolument, mais vraiment absolument aucune envie d’entendre le moindre mot sortir de ta bouche. Premièrement, en sonnant à la porte tu as réveillé ma fille ce qui est une très mauvaise chose. Deuxièmement, je n’ai pas pris mon café, je suis d’autant plus exécrable dans ces moments là. Troisièmement, à en juger par ton sourire jaune, tu dois fumer comme un pompier et avoir une haleine qui ferait même tomber à la renverse un chacal. Alors si tu veux éviter de te prendre une béquille dans la tronche, tu ferais mieux de dégager rapidement d’ici. » Voyant que le jeune homme ne bougea absolument pas d’un pouce, scotché de s’être fait interpeller de cette manière, j’haussais le ton. « Je t’ai dit de DEGAGER !! » et encore une fois, j’agissais avant même qu’il ne puisse parler. Je lui claquais la porte au nez, sans prêter la moindre attention de l’endroit où se situaient ses mains. Je me retournais pour faire face à un Arthur, dépité par mon comportement. « sérieusement June ? T’étais obligée de lui parler comme ça ? » Si j’avais accepté qu’Arthur vienne vivre à la maison, ce n’était pas pour me faire chaperonner et l’entendre me rabacher ce genre de moral à deux balles. « Oh Arthur tu ne vas pas me faire la morale ! Je te rappelle que j’ai survécu à une fusillade et que je suis en béquille, j’ai bien le droit d’être en colère non ? Et puis merde fous moi la paix. ». En colère, je m’enfermais dans la salle de bain où je balançais mes béquilles. Sérieusement, Arthur ne pouvait pas s’attendre à ce que je sois des plus aimable avec les gens après ce que nous avions vécus. Il n’avait peut-être pas été affecté par la fusillade, mais voir une montagne de cadavre s’amoncelait autour de moi n’avait pas été l’image la plus reluisante de la soirée. N’étant pas du genre à déballer mes sentiments en public, l’agressivité était le seul moyen que j’avais de faire comprendre que j’avais été touché par cette fusillade. En même temps, qui ne le sera pas après tout ? Je n’avais certes perdue personne dans cet incident, mais ça n’en restait pas moins traumatisant. Et puis de toute façon, Arthur ne pouvait pas me reprocher de m’énerver contre ce gamin. Il savait pertinemment comment j’agissais avec ce genre de harceleur et je n’allais certainement pas l’accueillir avec un grand sourire.
    Enfin, il ne fallait plus que je pense à cela. Ma journée s’annonçait d’avance plutôt bonne puisque je devais retrouver Cecil d’ici une heure au Hard Rock Café de San Francisco, pour des retrouvailles qui s’annonçaient explosives. Je n’avais pas vu mon meilleur ami depuis pas moins de huit mois, la dernière rencontre s’étant déroulée en Russie. Il était parti là bas durant quelques temps et avait du faire face à un attentat plus que meurtrier. Lorsque j’avais appris la nouvelle, il ne m’avait fallu que peu de temps pour partir en Russie le retrouver, m’assurer qu’il allait bien. De surcroit, je connaissais beaucoup de monde en Russie, en particulier la famille de Lubja, auquel je tenais énormément. Enfin, autant dire qu’il m’avait énormément manqué car étrangement, il faisait parti des rares personnes à avoir une importance à mes yeux. Je le connaissais depuis mes quinze ans, et autant dire que notre amitié avait longtemps suivi la route des drames, de la mort d’Eleanore, en passant par mon grossesse surprise pour finir par cette fameuse fusillade de la Saint Valentin… Mais qu’importe tous ces événements parce qu’au final, ils n’avaient fini que par prouver un attachement certain l’un à l’autre faisant de lui l’un de mes piliers les plus conséquents de ma vie.
    Habillée d’un slim noir moulant ma fine silhouette et d’un blazer blanc affinant ma taille parfaite, cheveux coiffés en un épi de blé, j’étais fin prête à revoir Cecil et faire des ravages avec lui. Après un dernier bisous à ma fille, et un regard dédaigneux adressé à Arthur, je descendis en bas de mon immeuble, où m’attendait un taxi, prêt à m’emmener au Hard Rock Café. Quelques minutes avaient suffis au taxi pour me déposer au lieu de rencontre. « Et je suis en béquille. Vous pourriez avoir l’obligeance de bouger votre cul et de m’ouvrir la porte. » Certainement scandalisé par mon langage, le chauffeur comprit bien vite au vue du ton que j’avais employé qu’il ne valait mieux pas me défier. Il descendit donc de son siège conducteur et fit le tour de la voiture pour m’ouvrir la portière, me laissant ainsi tout loisir de sortir de la voiture, avec autant d’élégance que les béquilles me le permettaient. « Être obligé de vous demander de faire votre boulot n’aspire vraiment à vous donner un pourboire. Alors ne comptez pas là-dessus. Ciao. » Le laissant ainsi, je rentrais dans le café sans me préoccuper le moins du monde de ce qu’il pouvait bien penser et cherchais du regard Cecil à une table. Je finis par le remarquer à une table près de la fenêtre vers laquelle je m’avançais aussi rapidement que possible. Il était impossible à manquer en réalité. C'était bien là le seul homme digne d'être regarder et c'est surement pour cela que s'il avait fallu un jour que j'imagine avoir un frère, il aurait ressemblé en tout point de vue à Cecil. Relevant la tête vers moi, je le vis me regarder de haut en bas, cherchant d’une certaine manière à comprendre pourquoi je m’appuyais sur deux béquilles. « J'ai toujours dit que la saint valentin et l'amour n'apportaient que du malheur ! »
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MessageSujet: Re: "Life is a bitch" ♣ Cecune "Life is a bitch" ♣ Cecune  EmptyMar 13 Mar - 20:30

Je m’adaptais sans trop de difficultés à mon retour à Berkeley. A vrai dire, pas grand-chose n’avait changé depuis mon départ, excepté les têtes. Je me trouvais donc comme un poisson dans l’eau, et seul manquait le prestige que j’avais abandonné au moment même où mes pieds avaient frôlés le sol de Los Angeles. Ce qui ne me posait pas tant de problèmes. Je n’aurais aucun souci à le reconquérir, et je commençais déjà cette tâche en m’associant aux fortes personnalités du campus. L’élite. Pour un Allen-Eastwood, ne choisir que le meilleur est comme un mantra que l’on applique jour après jour. Mes fréquentations figuraient aussi dans le top dix des personnes les plus populaires de l’université et je m’étais fait remarquer parmi eux très rapidement. D’ores et déjà des murmures se soulevaient sous mon passage, tentant de raconter – que dis-je, de déformer – les rumeurs qui se disaient à mon égard. La seule chose dont je les gratifiais était un regard dédaigneux, un regard que je maîtrisais à la perfection depuis toujours. Mais au fond cela m’amusait, me plaisait, me distrayait même d’être de nouveau le centre de l’attention. Mieux valait que j’en profite, à moins de faire fructifier cette soudaine notoriété, je serais bien vite remplacé par un wannabe populaire indigne d’un quelconque intérêt. Mais voyons, je commençais à devenir méprisant, aussi valait-il mieux que je m’arrête là. Allumant mon Mac Book, j’ouvris rapidement une fenêtre de conversation Skype. Cela faisait depuis la Saint-Valentin que je n’avais pas parlé à mon frère et à vrai dire, pour l’une des rares personnes un tant soit peu importantes à mes yeux, je lui montrais très malhabilement mon affection. Ce qu’il ne prit pas mal. Il savait à quel point je pouvais manquer de tendresse et combien je n’étais pas démonstratif. Il me gratifia d’un de ses sourires rêveurs avant de me poser tout un tas de question sur moi, mon retour, la vie à Berkeley, mes conquêtes. La dernière question m’arracha un mince sourire. Des conquêtes ? Not my style. Cecil n’avait pas de conquête car personne n’avait eu le mérite d’attirer son attention plus de deux secondes. Et comme je ne choisissais que le meilleur, et que je n’avais pas assez d’amour pour une personne en plus de moi, je préférais encore m’en passer. « Désolé, je ne baise pas les moches comme tu le sais. » répondis-je tandis que je jouais avec un stylo, faisant sortir puis rentrer la mine dans un cliquetis des plus agaçants. Je l’entendis rire avant qu’il ne me réponde, et me raconte ses derniers exploits. Il avait décidé de quitter l’armée, pour de bon, et de faire quelque chose de plus constructif de sa vie. Il s’était rendu compte que plus qu’une vocation, partir en Afghanistan c’était surtout pour faire chier le père. Maintenant que le père n’était plus de ce monde, cela ne servait plus à grand-chose. Il n’avait pas encore décidé de quoi son lendemain serait fait, vers quoi il s’orientait mais n’ayant que vingt-et-un an, il n’avait nul besoin de se presser. Notre échange prit fin quinze minutes plus tard. Je me redressai contre mon dossier, levant les bras en m’étirant. Je jetai un coup d’œil à mon portable. Comme toujours, j’étais prêt bien trop tôt, je n’avais pas rendez-vous avec June avant une bonne heure et demi et en admettant même qu’il y ait des bouchons à San Francisco, il ne me faudrait pas plus d’une demi-heure pour rallier le centre-ville. Ce qui me laissait une bonne heure pour me préparer, étant donné que je me trouvais toujours dans le jogging dans lequel j’avais couru ce matin. Une des nombreuses bonnes habitudes que j’avais retrouvées ici, courir le matin sur la plage. Malgré la douche prise depuis, je n’avais pas eu le courage d’enfiler un malheureux jean et un pull fin monogrammé, ma marque de fabrique. Je finis par me changer, désirant offrir à ma meilleure amie une vision somme toute plus décente qu’une tenue de sport. Un bref passage dans la salle de bain – j’eus l’envie atroce de remplacer le dentifrice de Jader par du shampoing, ce que je ne fis pas, puisque je n’étais pas un gamin de cinq ans – où je me recoiffais soigneusement, une manie qui ne me quittait pas, avant d’attraper mes clés et de prendre ma voiture, une Audi R8, splendide bijou que je m’étais offert dès mon retour à Berkeley. Comme je l’avais imaginé, la route était assez clairsemée, quelques difficultés de trafic de temps à autre mais j’arrivais bien en avance à mon rendez-vous. Le Hard Rock Café. Evidemment ce n’était pas moi qui avais choisi cet endroit, pour ma part je n’étais pas fan de toute cette exhibition typique aux Américains, j’aurais de très loin préféré un endroit plus petit, mais plus convivial, mais enfin, je me pliais aux exigences de la demoiselle. Elle savait se plaindre sacrément fort quand elle le voulait. Et puis après tout qu’importait le lieu, la seule chose qui m’importait était de passer du tout avec une amie que je n’avais pas revue depuis des années. Depuis mon départ de Londres en fait. Autrement dit depuis que j’avais décidé de passer à autre chose et d’oublier Eleonore pour de bon. Etrangement, June faisait partie de ces rares personnes que je n’avais pas oubliées, malgré sa connexion avec ma petite amie, et malgré l’éloignement nous n’avions eu aucun souci à garder contact. On m’installa dans un box, et en patientant, j’ouvris le livre que j’avais à la main. La République, de Platon. Mon cursus médical ne devait pas m’obliger à ne pas m’intéresser à un domaine aussi fascinant que la philosophie. Un serveur s’approcha de moi, me demandant si je souhaitais commander quelque chose. Je l’envoyais voir ailleurs d’un geste de la main, sans même daigner lever les yeux dans sa direction. Je repris ma lecture de Platon, et une dizaine de minutes plus tard, je fus de nouveau interrompu par l’arrivée de June. Je posai mon livre, dévisageant la jeune femme qui s’appuyait sur des béquilles. Je haussai un sourcil interrogateur et légèrement moqueur. Probablement une autre victime de cette fusillade. J’eus un léger rire à sa remarque. « Je ne peux que confirmer. Quelle idée aussi de vouloir fêter quelque chose d’aussi stupide. C’est bien pour cela que j’ai refusé d’aller à ce stupide bal et apparemment grand bien m’en a pris. » Gentleman, je me levai avant de l’aider à s’asseoir sur sa chaise. Avoir des béquilles devait compliquer considérablement une vie, si au moins je pouvais l’assister un tant soit peu, généreux comme j’étais, je voulais bien me dévouer à la tâche. Je posai sa veste sur le dossier de sa chaise avant de retourner m’asseoir en face d’elle. Mon menton sur la main, je l’observai, calme comme toujours. Je finis par rompre le silence en entamant les banalités d’usage, même si le cœur n’y était pas vraiment. Elle n’avait pas l’air d’une humeur vraiment excellente, et honnêtement cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vue que je n’étais pas sûr de savoir par où commencer. « Hormis une jambe dans un plâtre, tu vas bien ? » demandai-je en me redressant contre ma chaise. « Il me semble que cela fait une éternité qu’on ne s’est pas vus. Pour un peu j’aurais presque oublié à quoi tu ressemblais ! » Petite moquerie que je ne pensais pas, c’était plaisant de pouvoir taquiner quelqu’un, surtout quand elle partait au quart de tour comme June. « Non, plus sérieusement je suis content de te voir et surtout de voir que les psychopathes du 14 février n’ont pas eu ta peau. »
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MessageSujet: Re: "Life is a bitch" ♣ Cecune "Life is a bitch" ♣ Cecune  EmptyLun 19 Mar - 2:59

«Nul véritable amitié ne peut être détruite, sinon c'est qu'elle ne fut jamais commencée.»
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    Le visage à la fois surpris et souriant de Cecil était plaisant à voir. Il m’avait manqué et cette réalité n’était que flagrante maintenant que j’avais mon meilleur ami devant moi. Je ne pouvais cependant pas manquer le fait qu’il n’avait rien perdu de son piquant d’antan. Toujours prêt à rétorquer à la moindre des réflexions que je ferai, il s’empressa bien vite de répondre à la petite phrase que j’avais balancé en guise de bonjour. « Je ne peux que confirmer. Quelle idée aussi de vouloir fêter quelque chose d’aussi stupide. C’est bien pour cela que j’ai refusé d’aller à ce stupide bal et apparemment grand bien m’en a pris. » Ah ça, je ne pouvais que confirmer ce qu’il déclarait. La Saint Valentin était la fête la plus stupide au monde, de surcroit purement commerciale et naïve. Après tout, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi pour ce qu’il m’était arrivé, ou du moins, en partie qu’à moi. Je n’allais tout de même pas me reprocher ce que des foutus tarés avaient décidé de faire ? Mon seul tord avait été de me rendre à ce bal pour attirer Arthur dans mes filets. Ma punition était de me coltiner maintenant le père de ma fille vingt quatre heure sur vingt quatre, et ce, tous les jours depuis la fusillade. Sur ce coup là, je n’avais pas assuré, loin de là. « Crois moi, j’ai toutes les raisons de regretter d’être aller à ce bal de merde ! S’il y a un Dieu sur cette Terre, il doit sacrément me détester pour me faire vivre un tel calvaire ! »
    En bon gentleman anglais qui se doit, Cecil m’aida à m’assoir sur ma chaise avant de reprendre sa place. Je voyais bien qu’il ne savait pas par où commencer et je ne pouvais que le comprendre. Il avait beau faire partie de ma vie depuis bien longtemps, j’avais bien du mal à me souvenir de notre dernière conversation en face à face. Bien évidemment lorsqu’il avait séjourné en Russie, nous avions gardé le contact par le biais des réseaux sociaux, skype en tête de liste. Mais les conversations vidéos ne reflétaient en rien la réalité de notre amitié, autant dire que j’étais tout autant que lui quelque peu déboussolée par nos retrouvailles. « Hormis une jambe dans un plâtre, tu vas bien ? » « Boh après tout ce n’est qu’une entorse, je devrais y survivre ! Mais sinon ça va, la vie suit son cours quoi ! Et toi ? Pas trop chamboulé par le retour à Berkeley ? » En même temps quoi lui dire ? Je n’allais pas déjà m’étendre sur les soucis que je rencontrais à avoir Arthur dans mes pattes toute la journée. Tout ce qui m’importait c’était de profiter de ce moment avec Cecil, à rattraper le temps – bien trop long à mon goût – perdu. Le iota faisait parti de ces rares hommes qui avait réussi à trouver grâce à mes yeux, ce qui n’était pas peu dire. Il était absolument irremplaçable pour moi et aucun homme de mon entourage n’avait pu lui arriver à la cheville. Autant dire que notre relation, unique à mes yeux, m’avait plus que manqué.
    « Il me semble que cela fait une éternité qu’on ne s’est pas vus. Pour un peu j’aurais presque oublié à quoi tu ressemblais ! » Mais à ce que je voyais, Cecil n’avait pas perdu de son mordant, et n’avait pas oublier sa petite manie de me taquiner dès qu’il en avait l’occasion. Il savait pourtant que j’avais la fâcheuse tendance d’être impulsive, et ce, peut importe en présence de qui je me trouvais. Mais après tout, ce n’était que de la taquinerie, et pouvoir monter sur mes grands chevaux pour un si petit quelque chose me faisait rire plus qu’autre chose avec lui. « Presque oublier mon visage ? C’est impossible mon vieux ! J’ai un visage que personne ne peut oublier ! Je suis inoubliable après tout ! » avais-je déclarer, sur un ton frôlant l’insolence. Bien des personnes ce serait senti gêner de dire une telle phrase, ou même de se trouver auprès de quelqu’un osant la prononcer, mais pas moi, bien loin de là même. Je savais que Cecil ne me tiendrait pas rigueur de dire une telle chose avec autant de prétention car après tout, j’étais inoubliable et il le savait pertinemment. Au moins avec lui, je pouvais tout dire en toute liberté, sans avoir à subir un regard réprobateur ou choqué. Il avait la même pensée à son sujet et il avait raison. Cecil Allen Eastwood était quelqu’un que l’on n’oubliait difficilement, certainement lié à son charisme certain et à son côté arrogant.
    « Non, plus sérieusement je suis content de te voir et surtout de voir que les psychopathes du 14 février n’ont pas eu ta peau. » Il était rare de voir Cecil s’oser à des déclarations de ce genre et autant dire que cela était totalement flatteur pour ma personne. Tout comme moi, la niaiserie ne faisait pas partie de son vocabulaire ce qui ne faisait que me conforter dans l’idée qu’il était totalement sincère. « Ah moi aussi je suis bien contente qu’il n’ait pas eu ma peau ! Non sincèrement je dois avouer que j’ai eu certainement la plus belle peur de ma vie et je suis contente de m’en tirer avec seulement une grosse entorse ! » En même temps, qui n’aurait pas eu peur à ma place ? Même Superman à ma place aurait flipper sa maman. Pendant que nous discutions, un serveur vint vers nous deux tout en demandant si nous désirions quelque chose à boire pour le moment. « On vous a sonné peut-être ? Non je ne crois pas. Alors retourner donc à vos petites affaires et ne revenez que lorsqu’on vous appellera ! C’est quand même un monde. On ne peut même pas parler tranquillement sans se faire sauter dessus quoi. » Qu’est-ce que ces serveurs pouvaient m’agacer ! Ils ne comprenaient donc pas que tant que l’on ne les appelait pas, nous n’avions pas besoin d’eux ? A croire qu’on ne leur apprenait rien lors de leur formation ! Reportant mon attention à Cecil, je me demandais alors comment il allait réellement. Je savais qu’il était du genre renfermé sur lui-même depuis la mort d’Eleanor, et qu’il était bien souvent difficile de savoir ce qu’il ressentait réellement, même pour moi qui le connaissait très bien. Mais après tout je savais qu’il ne me répondrait pas, qu’il préférerait éluder la question. « Bon et sinon tu reprends tes marques petit à petit ? Le grand Cecil a-t’il récupéré son titre de Roi de Berkeley ? »
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MessageSujet: Re: "Life is a bitch" ♣ Cecune "Life is a bitch" ♣ Cecune  EmptySam 31 Mar - 16:56

« Crois moi, j’ai toutes les raisons de regretter d’être aller à ce bal de merde ! S’il y a un Dieu sur cette Terre, il doit sacrément me détester pour me faire vivre un tel calvaire ! » J’esquissai un mince sourire à sa remarque. Personnellement je n’étais pas croyant, autant dire que l’idée que quelqu’un s’amuse à jouer avec nos vies me passait complètement au-dessus. Mais enfin, à y réfléchir sérieusement, j’imaginais que je pouvais m’estimer heureux d’être encore en vie. Survivre à un accident de voiture et à un attentat, manquer le bal de la Saint-Valentin, oui, il fallait croire que le merveilleux Cecil ne pouvait pas être tué trop tôt. « Oui, il faut croire qu’il te déteste, mais enfin, tu peux au moins t’estimer chanceuse d’être encore en vie, il paraît que certains n’ont pas eu cette chance. » Je n’aimais pas que les gens se plaignent. Je n’aimais pas les gens tout court en fait, heureusement pour elle, June faisait partie de la catégorie des gens à qui j’accordais un certain intérêt, et elles étaient tellement rares qu’elle pouvait se considérer comme une privilégiée. « Boh après tout ce n’est qu’une entorse, je devrais y survivre ! Mais sinon ça va, la vie suit son cours quoi ! Et toi ? Pas trop chamboulé par le retour à Berkeley ? » Je posai mes coudes sur la table, mon menton dans ma main – seigneur, je devais avoir oublié les bonnes manières en retournant aux Etats-Unis – mon regard perdu dans le vague. Moi, chamboulé par mon retour à Berkeley ? Aucune chance. C’était plutôt le fait de partir en premier lieu qui m’avait chamboulé. Ici, rien n’avait changé, si l’on exceptait les psychopathes du quatorze février. En dehors de ça, le même temps, les mêmes gens, les mêmes cours ennuyants à mourir, la même confrérie. Rien de bien différent. « Pas vraiment. Comme tu le sais, je prends mes marques très vite, et puis il en faut plus pour me perturber. Donc je dirais que je me réhabitue tranquillement à ma vie d’étudiant, après avoir passé plus d’un an et demi à travailler. C’est un changement assez plaisant, je dois dire. » Je gardais un bon souvenir de mon stage dans le cabinet d’une ponte de la neurochirurgie, mais je n’oubliais pas pourquoi je m’étais retrouvé là à la base, accepter les désirs d’un père prêt à tuer pour que son fils suive ses traces. Paix à son âme, je n’étais pas prêt de réaliser son vœu le plus cher. Mais enfin pouvait-il se montrer fier de moi, je restais dans son domaine de prédilection, la médecine. Sportive, certes mais il ne fallait pas trop en demander au fils aîné. Quant au cadet, n’en parlons pas, Jace s’enrôlant dans l’armée anglaise avait été l’embarras de la famille pendant des mois. Pauvre de nous, Allen-Eastwood. « Presque oublier mon visage ? C’est impossible mon vieux ! J’ai un visage que personne ne peut oublier ! Je suis inoubliable après tout ! » Un rire sarcastique égaya mon visage d’ordinaire fermé. Apparemment nous étions deux à n’avoir pas changé, toujours aussi modestes et humbles que d’habitude. On ne change pas une équipe qui gagne. Fort heureusement pour elle, c’était l’une des raisons pour laquelle je lui vouais un intérêt sincère, et pourtant attirer mon attention était relativement compliqué. Bien pour cela que je méprisais le reste de la terre, indignes d’intérêt. « La modestie ne t’étouffe pas, Martin. Voyons, tu sais que je plaisante, comment pourrais-je oublier le visage de ma meilleure amie » répondis-je avec un sourire enjôleur tout à fait exagéré. Tous les deux, nous nous étions vraiment bien trouvés, encore une chose positive qu’Eleanor m’avait apportée. Après son décès, l’une des rares sur lesquelles j’avais pu compter se trouvait juste en face de moi, apparemment elle choisissait ses amies aussi soigneusement que moi. La discussion se reporta sur la fusillade, un sujet apparemment très en vogue à Berkeley ces derniers temps. Enfin, étant donné que j’étais celui à l’avoir amené sur la table, pouvais-je vraiment me plaindre. Je n’aimais pas ne pas être au centre de toutes les attentions, mais pour une fois j’étais plus que comblé de n’avoir pas gratifié de ma présence au bal l’ensemble de Berkeley. De toute évidence, j’avais un instinct de survie des plus développés. « Ah moi aussi je suis bien contente qu’il n’ait pas eu ma peau ! Non sincèrement je dois avouer que j’ai eu certainement la plus belle peur de ma vie et je suis contente de m’en tirer avec seulement une grosse entorse ! » En effet, elle pouvait s’en estimer heureuse. Les quelques jours suivant la fusillade, partout se répandaient les rumeurs les plus extravagantes concernant le nombre de morts et de blessés du massacre, nous avions eu droit à à peu prêt tout et n’importe quoi, et seule la liste officielle des disparus de la Saint-Valentin avait apportée une réponse ferme et définitive à ces rumeurs méprisables. Néanmoins, la liste était effectivement longue, et je considérais comme chanceux quiconque s’en tirait avec une simple entorse. « J’imagine bien oui. Je ne regrette pas d’avoir manqué cet événement, mais enfin, comme on dit, jamais deux sans trois, après avoir survécu deux fois, je suis certain que je m’en serais tiré sans aucun problème face à ces spécimens. » De l’art de reporter toute l’attention sur moi. S’il y avait bien une chose que j’adorais, c’était de tout rapporter à moi. Mon attention fut de courte durée tandis qu’un serveur s’approchait de notre table avant d’être violemment congédié par June. Pauvre de lui, une furie qui l’accablait de reproches. A sa place, si ce n’avait pas été June, j’aime autant dire que le client aurait passé le pire moment de son existence. Lui en revanche partit sans demander son reste. « Oh voyons June, quelles manières ! Aurais-tu oublié la politesse anglaise en venant ici ? Je suis certain que tu l’as traumatisé, pauvre serveur » susurrai-je, avec un soupçon de moquerie derrière mes paroles. En réalité je m’en fichais éperdument, même si je n’approuvais pas forcément la façon délicate de faire de ma meilleure amie. Après tout, le client est roi, et quand le client en question est une malheureuse en béquilles, subir ses foudres était prévisible. « Bon et sinon tu reprends tes marques petit à petit ? Le grand Cecil a-t’il récupéré son titre de Roi de Berkeley ? » J’affichai un sourire amusé à sa question. Comme si je pouvais un jour ne pas prendre mes marques à Berkeley. Après tout, quelques années plus tôt seulement, j’en étais le roi, comme elle venait de le faire si justement remarquer. « Et bien mon prénom est sur toutes les lèvres des filles du campus, mon passage dans les couloirs attire l’attention, donc j’imagine que je ne m’en sors pas trop mal pour quelqu’un qui est revenu il y a quelques semaines. Enfin, il faut dire que je sais m’entourer, comme toujours. » fis-je en pensant au trio avec lequel je passais une grande partie de mon temps, Augusto, Constance et Manon, le golden trio, comme ils plaisent à se surnommer. « Quant à mon titre de Roi de Berkeley, l’ai-je vraiment perdu un jour ? » Sourire charmeur. « Non, j’y travaille activement et j’imagine que je ne m’en sors pas trop mal pour l’instant. Encore quelques mois et je redeviendrai la tête d’affiche de l’université. Et toi, que se passe-t-il dans la merveilleuse vie de June Martin ? Excepté les béquilles, il va sans dire. »

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MessageSujet: Re: "Life is a bitch" ♣ Cecune "Life is a bitch" ♣ Cecune  EmptyDim 8 Avr - 1:17

«Nul véritable amitié ne peut être détruite, sinon c'est qu'elle ne fut jamais commencée.»
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    « Oui, il faut croire qu’il te déteste, mais enfin, tu peux au moins t’estimer chanceuse d’être encore en vie, il paraît que certains n’ont pas eu cette chance. » Sur ce point, il était certain que je ne pouvais qu’approuver mon meilleur ami. J’étais bien plus qu’heureuse d’être encore en vie mais en même temps, il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement. J’avais encore bien trop de gens à faire chier pour pouvoir mourir si tôt et surtout pour faire plaisir à tous ces gens qui n’auraient souhaiter qu’une chose, que je fasse partie des morts de la fusillade. Too bad people, I’m still here. Mais pour une fois, je n’allais pas accabler les gens qui ne s’en étaient pas sortis. Je pouvais être une peau de vache, mais j’avais un minimum de respect pour les morts malgré tout. « Pas vraiment. Comme tu le sais, je prends mes marques très vite, et puis il en faut plus pour me perturber. Donc je dirais que je me réhabitue tranquillement à ma vie d’étudiant, après avoir passé plus d’un an et demi à travailler. C’est un changement assez plaisant, je dois dire. » Toujours égale à lui-même cet Allen-Eastwood. En même temps, rien d’étonnant. Il était toujours inébranlable, un vrai roc que rien ne pouvait perturber. C’était d’ailleurs une qualité que j’admirais chez lui, qui faisait de lui un véritable pilier dans ma vie. Oui, c’était définitif, la présence de Cecil au sein de la même Université que moi me réjouissait au plus haut point. Malgré mon côté indépendante, mon attachement à sa personne faisait que l’éloignement entre mon meilleur ami et moi m’avait plutôt pas mal ébranlé, surtout à une période de ma vie où les choses étaient devenues plus que compliquées, la naissance de Savannah en tête de liste. Mais je connaissais Cecil, et je savais que s’il était parti, c’était pour une bonne raison, celle de suivre les directives de son père, ses désirs. Le iota ne faisait jamais rien au hasard, jamais. « Rien de bien étonnant de ta part, un véritable roc !! » Me redressant sur ma chaise, je jetais un œil à la salle du hard rock café, et remarquais que peu de monde se trouvait présent. En même temps, il n’était pas encore l’heure du repas et le hard rock café faisait bien plus office de restaurant que de café. Pourquoi avoir choisi cet endroit plutôt qu’un autre pour retrouver Cecil ? Surement pour son ambiance un peu rock’n’roll et pour son monde en perpétuel mouvement. Je n’aimais pas quand tout était trop silencieux autour de moi, que le moindre petit bruit se faisait entendre dans un silence monstre. J’avais besoin d’agitation et de personnes autour de moi, pouvant me regarder avec envie étant bien sur, la cerise sur le gâteau. « La modestie ne t’étouffe pas, Martin. Voyons, tu sais que je plaisante, comment pourrais-je oublier le visage de ma meilleure amie » Touché dire, mais pourquoi être modeste alors que je suis simplement sincère ? La modestie n’a pas sa place là où la sincérité règne ! J’étais inoubliable et il n’y avait rien à redire là-dessus ! M’enfin, le Cecil se rattrapa bien en me déclarant qu’il ne pouvait pas oublier le visage de sa meilleure amie. « J’imagine bien oui. Je ne regrette pas d’avoir manqué cet événement, mais enfin, comme on dit, jamais deux sans trois, après avoir survécu deux fois, je suis certain que je m’en serais tiré sans aucun problème face à ces spécimens. » Ce vieux dicton lui aurait vraisemblablement sauver la vie lors de la fusillade, il n’y avait aucun doute là-dessus. J’avais un côté quelque peu superstitieuse du genre à croire aux histoires du vendredi 13, de ne pas passer sous une échelle, les miroirs brisés et les sept ans de malheur, enfin toutes les superstitions que l’on nous rabâche depuis l’enfance. Merci très chère mère de m’avoir transmit cette peur irrationnelle. Enfin pour en revenir à la réflexion de Cecil, je devais lui reconnaître une chance que l’on pourrait qualifier de cocu de s’en sortir toujours aussi bien. A croire que les événements dramatiques aimaient s’acharner sur lui ! Mais je n’allais certainement pas lui faire la remarque, il serait capable de se placer en martyre et j’en aurai pour des jours à en entendre parler. J’en avais mal aux oreilles d’avances ! Ma remarque des plus acerbes envers le serveur venu perturbé notre discussion avait attisé la moquerie de Cecil à mon égard, bien qu’il faisait clairement entendre que ce n’était pas méchant, mais que cela relevait plus de la taquinerie. « La politesse ne fait pas partie de mes innombrables qualités Cecil, tu le sais ! » Toujours pleine de modestie la June ! Enfin, j’étais honnête encore une fois, alors pourquoi me ferait-on le moindre reproche à ce sujet ? Il n’y avait aucune raison bien sur. « Et bien mon prénom est sur toutes les lèvres des filles du campus, mon passage dans les couloirs attire l’attention, donc j’imagine que je ne m’en sors pas trop mal pour quelqu’un qui est revenu il y a quelques semaines. Enfin, il faut dire que je sais m’entourer, comme toujours. » Bien, bien, continue à marquer des points Allen Eastwood ! Mais malgré tout cette prétention apparente, il fallait reconnaître que lui non plus ne mentait pas. Il n’était là que depuis quelques jours et les bruits de couloirs à son sujet se faisaient déjà entendre. Pas plus tard qu’hier, lorsque je m’étais rendue aux toilettes à l’Université, j’avais surpris une conversation entre deux pimbêches Béta, parlant de Cecil et de son retour inattendu, tel un messi arrivant après une catastrophe. Bien sur, elles avaient ensuite enchainé sur la beauté certaine de Cecil, et sur laquelle d’entre elles arriveraient à l’attirer dans ses filets. C’était ce moment là que j’avais choisi pour me montrer et leur faire comprendre, avec toute la diplomatie qui m’incombait que jamais, ô grand jamais Cecil ne poserait les mains sur deux filles si hideuses et sans la moindre cervelle comme elles. Leurs têtes choquées avaient suffi à me convaincre que le message était plus que bien passé auprès de ces deux minables. « Quant à mon titre de Roi de Berkeley, l’ai-je vraiment perdu un jour ? Non, j’y travaille activement et j’imagine que je ne m’en sors pas trop mal pour l’instant. Encore quelques mois et je redeviendrai la tête d’affiche de l’université. Et toi, que se passe-t-il dans la merveilleuse vie de June Martin ? Excepté les béquilles, il va sans dire. » Soyons honnête, Cecil ne faisait peut-être pas partis des Epsilons et donc de l’élite des confréries, mais il faisait malgré tout parti de l’élite de Berkeley, cela allait sans dire. Je ne me faisais donc aucun soucis pour lui et sa popularité toujours plus grandissante, malgré ses réflexions toujours plus acerbes, et ses regards des plus diaboliques. Allez d’ailleurs comprendre pourquoi c’était bien souvent les plus sadiques et manipulateurs qui étaient les plus populaires ! Mais enfin, je n’allais pas me plaindre de ce constat social. Je faisais partie des plus populaires et des meilleurs, et à juste titre bien évidemment. « Oh je ne me fais aucun soucis pour toi, je me doute bien que ce titre t’appartient et qu’il va très vite te revenir de droit, même si j’avoue que la compétition avec Augusto est relativement serrée. » Cecil m’interrogeait à son tour sur ma vie et sur les choses intéressantes qui pouvaient bien s’y dérouler. Malheureusement pour moi, la vie était relativement plate et calme depuis que j’avais arrêté le cinéma, si tant est qu’élever un enfant signifiait qu’une vie était calme. Mais en comparaison, oui ma vie était bien plus calme que ce qu’elle avait pu être. Aussi, avant de répondre au Iota, je fis signe au serveur que j’avais précédemment renvoyer bouler, et le fit revenir vers nous. Je commandais un cafe latte puisque le macchiatto caramel ne faisait pas partie du menu, tout en laissant Cecil choisir sa boisson. Je reportais mon attention sur Cecil, voyant qu’il attendait une réponse à sa question. « Que te dire ma vie est devenue presque des plus banales depuis que j’ai arrêté le cinéma ! Bien sur je ne vais pas m’en plaindre puisque j’ai la joie d’avoir Savannah, mais sa présence ne m’amène pas que des avantages. Depuis la fusillade je dois me coltiner Arthur à la maison, qui je cite « tient à m’aider dans la vie quotidienne au vue de mes blessures liées à la fusillade ». En fait c’est juste une excuse de merde pour se rapprocher de moi et essayer de me convertir à sa monogamie de merde. » Les choses étaient lâchées et dans un sens, ça me soulageait de pouvoir parler d’Arthur à Cecil. Bien sur, je sentais d’avance ce qu’il allait me dire, que je m’étais mise dans cette situation toute seule, que c’était normal que je me coltine Arthur maintenant. Et dans un sens, il aurait raison de me dire cela, et de le penser car c’était de ma faute –ou en partie du moins – que je sois tombée enceinte et que j’ai décidé de garder mon enfant. Mais là où les choses devenaient incontrôlables, étaient à propos d’Arthur. Je ne pouvais absolument rien faire pour l’éloigner puisqu’il était le père de Savannah et à ce titre, il devait avoir sa place dans la vie de ma petite fille. Quel beau bordel dans ma tête quand même.
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MessageSujet: Re: "Life is a bitch" ♣ Cecune "Life is a bitch" ♣ Cecune  EmptyVen 13 Avr - 14:24

« Rien de bien étonnant de ta part, un véritable roc !! » Je lui adressai un sourire très Cecilien, un mélange entre rictus et tentative de charme. «Toujours, en effet. » Même ma meilleure amie avait le droit à ce genre de sourires, surtout lorsqu’elle relevait à voix haute l’évidence, à savoir que j’étais inébranlable, imperturbable. Après avoir survécu à un accident de voiture et un attentat en Russie, j’avais fini par penser que Dieu m’aimait tellement qu’il ne voulait pas que je prive le monde de ma personne. Dès lors, je me considérais comme presque invincible, autant dire qu’il en fallait plus que mon retour à Berkeley pour me déstabiliser. Bien au contraire, je prenais le temps d’observer avec ma grande perspicacité, observer les rapports de force, les affinités et les inimitiés entre les gens, tout ce qui serait un jour susceptible de me servir si j’en avais envie ou besoin, comme par exemple faire chanter untel parce qu’il n’a pas été très fidèle et récupérer quelque chose au passage. Oui, je ne regrettais pas d’attendre un peu plus longtemps avant de passer à l’attaque avec tout le talent dont j’étais capable et récupérer ce rôle qui m’appartenait. Mais comme toujours, j’oeuvrais avec subtilité, refusant de laisser quoique ce soit trahir mes desseins, quand bien même ceux-là seraient sans grande importance. Mon visage était toujours indéchiffrable, autant que mes pensées, et très peu savaient ce que je pouvais avoir ou non en tête. C’était amusant, d’ailleurs, de les voir essayer de m’analyser en n’ayant pas toutes les cartes en main. On me rangeait d’office dans la catégorie des méchants – et sur ce point-là je ne pouvais les en blâmer – mais je savais introduire ici et là des détails trompeurs, qui perturbaient tout le monde. Un Cecil toujours gentleman, avec des paroles prononcées d’une voix mielleuse et séductrice, capable parfois de faire preuve d’une bonté qui se faisait tellement rare qu’elle en devenait presque inexistante. De quoi perturber les plans d’analyse des plus fins psychologues. Peu de gens pouvaient se targuer de me comprendre, ou de me connaître réellement, et cette situation me convenait parfaitement. Le mystérieux et cruel Cecil. Oui, la description me plaisait. Et au milieu de ce bordel, il y en avait quelques uns qui savaient à peu près me décrypter et June faisait définitivement partie de ces personnes, ce qui lui avait valu d’obtenir mon amitié – entendons-nous bien, je n’accorde pas mon amitié à beaucoup de personnes, tout juste un semblant d’intérêt dans mes meilleurs jours, c’est donc un privilège – qui durait depuis déjà un moment. Et pourtant, je me lassais vite, mais comment oublier qu’elle avait été présente pour moi à chaque fois, que ce soit physiquement ou par vidéo interposée. Je savais que de son côté les choses n’avaient pas forcément été faciles – personnellement j’aurais forcé une conquête à avorter si elle était tombée enceinte de moi. Non, faux, car c’est le genre de choses qui ne pourrait jamais arriver, étant donné que je ne m’offrais pas si facilement à la gente féminine, à leur grand regret. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’elle avait vécu et ça n’était pas plus mal, même mon amitié avec ses limites face à mon égocentrisme assumé, mais j’essayais néanmoins d’adopter mon esprit le plus curieux. Avoir un enfant en étant encore soi-même une enfant était une chose que je ne comprenais pas, et que je ne cautionnais pas. Je ne lui avais jamais dit, pourquoi l’enfoncer davantage, alors que je l’appréciais, mais qu’elle ait gardé l’enfant me semblait être d’une bêtise indicible. Toutefois, je me devais de reconnaître qu’elle faisait un travail admirable en étant capable d’élever un enfant, de faire ses études et de trouver le moyen d’avoir une vie sociable développée. C’était ce sur quoi j’axais ma discussion lorsque ce sujet était soulevé entre nous. Je ne cautionnais pas son geste, mais j’admirais son courage. Ce que je n’admirais pas en revanche, c’était son manque de politesse à l’égard du serveur. J’avais beau être l’un des pires spécimens imaginables au niveau de la méchanceté, du machiavélisme et de l’absence de compassion, j’avais toujours gardé cette politesse typiquement anglaise. Sois poli avec eux, et puis baise-les dans leur dos. Cela me mettait à l’abri de tout soupçon pour qui ne me connaissait pas un minimum. Cecil est si poli, si gentil, si mielleux, comment pourrait-il être quelqu’un de mauvais ? Ce qui m’obligeait de fait à faire la remarque lorsque la politesse n’était pas de mise. « La politesse ne fait pas partie de mes innombrables qualités Cecil, tu le sais ! » Et d’une modestie sans failles. Bien, elle n’avait pas changé depuis la dernière fois, c’était une bonne nouvelle. « Et bien tu as tort, June. La politesse ne devrait jamais être absente de tes conversations, tu sais que je n’aime pas ça. Sois méchante, mais toujours en politesse, c’est une règle de vie. » J’avais l’impression de faire la morale à une enfant, mais toujours sur un ton charmeur. Et puis de toute façon ce n’était pas comme si elle allait me reprocher de lui apprendre les bonnes manières. Quel exemple cela serait pour sa fille, si elle lui apprenait à ne pas être polie ? Mais enfin, trève de leçon sur les bonnes manières, retour au sujet de discussion le plus intéressant : moi – toute modestie gardée. « Oh je ne me fais aucun soucis pour toi, je me doute bien que ce titre t’appartient et qu’il va très vite te revenir de droit, même si j’avoue que la compétition avec Augusto est relativement serrée. » Un bref sourire s’afficha sur mes lèvres. En compétition avec Augusto ? Même pas en rêve , il se rapprochait le plus de ce qui pouvait ressembler à un meilleur ami, grande famille, riche et arrogant, séducteur, il aurait presque pu être mon alter-ego. Le titre était bien assez grand pour que je le partage avec lui dans mon extrême générosité. Mais June n’était probablement pas au courant qu’il faisait partie de ce cercle d’amis réduit à Berkeley. « Oh, cela m’étonnerait. Augusto est un ami de longue date et on se ressemble beaucoup je dois dire, du point de vue caractère. Aucune rivalité entre nous de ce point de vue-là, je veux bien partager mon titre avec lui. » répondis-je du tac au tac. Après tout, Berkeley était bien assez grand pour deux forts tempéraments comme les nôtres. D’autant plus que nous partagions les mêmes amies féminines, Constance et Manon, chacun la sienne, disait-on en riant. Une équipe de quatre qui risquait sous peu de faire et défaire la vie sur le campus, les réputations, j’en passe et des meilleures. Oui, cette année allait être celle de tous mes succès, j’en étais persuadé. « Que te dire ma vie est devenue presque des plus banales depuis que j’ai arrêté le cinéma ! Bien sur je ne vais pas m’en plaindre puisque j’ai la joie d’avoir Savannah, mais sa présence ne m’amène pas que des avantages. Depuis la fusillade je dois me coltiner Arthur à la maison, qui je cite « tient à m’aider dans la vie quotidienne au vue de mes blessures liées à la fusillade ». En fait c’est juste une excuse de merde pour se rapprocher de moi et essayer de me convertir à sa monogamie de merde. » Je levai les yeux au ciel. Je n’avais jamais particulièrement porté Arthur dans mon cœur, même sans le connaître. Quelle personne censée aurait l’idée de ne pas se protéger correctement en couchant avec quelqu’un ? Et même, sa tête ne m’inspirait pas vraiment et je ne m’étais jamais caché de mon aversion pour ce type qui était le complet opposé de ce qu’il fallait à June. Elle avait besoin de quelqu’un avec du caractère, qui saurait la tempérer, pas d’une mauviette dans le genre de l’Epsilon. « Quelle joie, comme si se promener en béquilles n’était pas une plaie suffisante, en plus de ça tu dois te taper le merveilleux père de Savannah chez toi. Pourquoi tu ne l’as pas encore viré de chez toi lui et sa monogamie d’ailleurs ? » J’avais du mal à voir le Arthur pouponner, entre nous soit dit et il ne me semblait pas qu’il avait jusque là été des plus présents pour sa fille, encore que, ayant été absent un long moment du radar de June, j’avais possiblement manqué certains événements. « Tu sais ce que je pense de lui de toute façon, je ne l’ai jamais porté dans mon cœur et la situation n’a pas changée. Si tu veux, je peux t’aider à te débarrasser de lui, je suis toujours plein de ressources. A moins que… à moins qu’au fond tu sois contente de l’avoir avec toi… Dis-moi June, est-ce le cas ? » Un sourire moqueur s’étira sur mes lèvres. Ca ne m’aurait même pas étonné, derrière son petit côté de peste, j’avais toujours su qu’elle aussi aurait aimé une histoire d’amour passionnante. Enfin, ce n’était pas avec l’autre qu’elle allait l’avoir, pour sûr. Mais je sentais déjà les répliques moqueuses auxquelles elle aurait le droit si elle admettait que sa présence ne la dérangeait pas tant que ça.
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Wren Rosenbach
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MessageSujet: Re: "Life is a bitch" ♣ Cecune "Life is a bitch" ♣ Cecune  EmptyLun 30 Avr - 1:04

«Nul véritable amitié ne peut être détruite, sinon c'est qu'elle ne fut jamais commencée.»
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    Peu de gens cautionnaient le fait que j’ai gardé mon enfant, au profit de mon indépendance ou même de son bien-être. Dans le cas où cela serait arrivé à quelqu’un d’autre, j’aurai vraisemblablement pensé de la même manière et aurai critiqué ouvertement ce choix à n’en pas douter. Pourtant cette situation m’était arrivée à moi, et au fond, je ne regrettais en rien cette décision. Savannah était tout ce qu’il y a de plus épanouie, avec deux parents qui l’aimaient du plus profond de leur être. Dans le même temps, j’étais moi-même épanouie, et ce, à tous les niveaux. Pourquoi me plaindrai-je de ma vie ? Au diable les râleurs qui oseraient critiquer ma qualité en tant que mère. J’ai toujours accepté les réflexions avec ironie lorsque les gens s’attaquaient à moi mais lorsque cela touchait ma fille, la gentille June qui rembarrait les gens avec le sourire moqueur étalé sur sa face disparaissait au profit du diable en personne. Quelques personnes s’étaient attardés à essayer et plus jamais ils ne s’étaient proposés à retenter l’expérience tellement l’envie leur était passée. Après tout, je n’avais pas la réputation d’être une tendre, et j’entretenais cette réputation avec un plaisir peu dissimulé. Mais lorsque l’on s’attaquait à Savannah, les choses étaient totalement différentes et ma colère prenait une toute autre ampleur, sur laquelle il était difficile de mettre des mots. Enfin je savais que Cecil n’était que peu favorable à mon choix de vie mais avec toute la classe qu’il lui incombait, et toute l’amitié qu’il me portait, Cecil n’avait jamais fait aucune réflexion et avait bien souvent esquivé le sujet. En même temps, je ne lui avais que peu parlé de mes difficultés lors de ma grossesse, privilégiant Kyarah et Payson pour me confier à ce sujet. Et après tout, les choses étaient très bien comme ça. Parfois, des sujets ne se devaient pas d’être abordé avec ses plus proches amis et c’était exactement le cas avec Cecil, ce dont je ne me plaignais pas le moins du monde. Le sujet dérivant sur la politesse, Cecil me fit la moral, me reprochant de ne pas avoir garder le savoir de la politesse britannique. Oui je n’étais pas polie, et je n’allais certainement pas m’excuser d’être agressive comme je l’avais été avec ce serveur, ce même auprès de Cecil. Je n’avais pas l’habitude de m’excuser et je n’allais certainement pas commencer aujourd’hui. Autant dire que je laissais passer sa phrase, sans la relever ce qui était pour le mieux si je ne voulais pas m’agacer pour un rien comme j’en avais l’habitude. Passant à son titre de Roi de Berkeley, ma réplique le fit rire quand j’émis l’hypothèse qu’Augusto et lui soient rivaux. Sur le moment, je ne compris pas réellement pourquoi mais je m’attendais à ce que Cecil éclaire ma lanterne. « Oh, cela m’étonnerait. Augusto est un ami de longue date et on se ressemble beaucoup je dois dire, du point de vue caractère. Aucune rivalité entre nous de ce point de vue-là, je veux bien partager mon titre avec lui. » Cecil prêt à partager son titre ? Et bien s’en était une nouvelle ! Bien sur je savais qu’il connaissait le fameux Pelizza Da Volpedo, mais j’étais étonnée de me dire qu’ils étaient proches au point que la générosité –peu connue des gens et même de ma personne – prenne le dessus sur son égoïsme. Enfin, Cecil ne cessait jamais de m’étonner alors savoir qu’ils étaient si proches ne devrait pas tant m’etonner que cela. « Ah et bien avec vous deux en Rois de Berkeley, les filles n’ont qu’à bien se tenir !! » Et ce n’était pas peu dire. Il était bien connu de tous qu’Augusto P. Da Volpedo était un grand coureur de jupon mais qui savait toujours choisir ses victimes avec choix, la preuve en était en la personne de Constance La Tour Dubois, bien connue pour être l’une des plus belles filles du campus. Toutes les filles – ou presque – rêvaient de finir dans les bras – ou le lit serait le mot le plus adéquate – du célèbre Gusto et il en allait de même pour mon cher Cecil, bien plus difficile avec les filles que l’on pourrait le penser. Après tout, ils étaient aussi difficile que je pouvais l’être en matière de garçon. Et c’était bien là tout le problème pour Arthur de comprendre cette vision des choses. Il n’arrivait pas à comprendre que je n’avais aucune envie d’être avec lui et de vivre une histoire des plus vibrantes à ses côtés. Tout ce que je désirais pour lui était qu’il soit un bon père envers Savannah, et que je prenne du bon temps avec lui lorsque moi j’en avais envie, et seulement quand j’en aurai envie. Et ça, j’avais beau être des plus désagréables possibles en sa présence, il ne comprenait pas ce que je ressentais. Un jour ou l’autre il finirait par prendre conscience de tout cela et ce ne serait pas plus mal. Et tout cela, Cecil n’avait parfaitement bien saisi, preuve en était qu’il me connaissait plus que bien. « Quelle joie, comme si se promener en béquilles n’était pas une plaie suffisante, en plus de ça tu dois te taper le merveilleux père de Savannah chez toi. Pourquoi tu ne l’as pas encore viré de chez toi lui et sa monogamie d’ailleurs ? » Tu l’as dit bouffi… Avoir des béquilles était déjà difficile à supporter, alors subir les regards incessants d’Arthur devenait aussi très difficile. Et pourquoi ne l’avais-je pas viré ? La question était toute simple… S’occuper d’un enfant alors même que l’on est en béquille est une chose des plus compliquées, la présence d’Arthur étant donc une simple aide à domicile. Mais ça, je doutais que Cecil l’entende si facilement. Je savais à quel point il trouvait Arthur insignifiant et il risquait de le dire très ouvertement. « Tu sais ce que je pense de lui de toute façon, je ne l’ai jamais porté dans mon cœur et la situation n’a pas changée. Si tu veux, je peux t’aider à te débarrasser de lui, je suis toujours plein de ressources. A moins que… à moins qu’au fond tu sois contente de l’avoir avec toi… Dis-moi June, est-ce le cas ? » Bingo avant même que j’ai le temps de répondre, Cecil me fit part de son point de vue au sujet d’Arthur, exactement comme je l’avais pensée. Quant à sa dernière phrase, je ne pus laisser échapper un ricanement. Bien sur, au fond de moi une infirme partie de ma personne était contente qu’un homme s’occupe autant de moi et avec autant d’attention. Mais cette partie de moi était tellement enfouie qu’il serait bien étonnant que quelqu’un le découvre. Et il était bien hors de question que Cecil apprenne cela ou sinon j’étais bonne pour une session critique, ce que je n’étais absolument pas prête à subir sereinement. « Il reste à la maison parce que comme tu t’en doutes, s’occuper d’un bout de chou n’est pas chose aisé quand on doit marcher avec ces foutus trucs horribles. Et évidemment que je sais ce que tu penses de lui. Je le sais depuis le début et crois moi, s’il ne m’avait pas fait mon magnifique bébé, je l’aurai très certainement rayé de mes fréquentations depuis bien longtemps. Mais ne va pas t’imaginer que sa présence me comble d’une joie incommensurable. Dès que je me débarrasse de mes béquilles, je me débarrasse de lui par la même occasion. Béquilles égale Arthur, rien de plus simple ! Et toi dis moi, tu n’as rien de particulier à me dire au sujet de Tyler ? » Petit sourire malicieux en coin, j’étais persuadée que ma question ferait son effet sur Cecil. Tyler était l’une des amies que j’appréciais le plus et elle faisait partie de ces rares personnes à qui je confiais certaines choses à mon sujet. Il en allait de même pour elle, et il ne m’avait pas échappé l’ambiguïté qui régnait entre Tyler et Cecil.

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MessageSujet: Re: "Life is a bitch" ♣ Cecune "Life is a bitch" ♣ Cecune  EmptyVen 18 Mai - 17:17

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