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Dix ans avaient passé. Dix ans bien remplis pendant lesquels la jolie petite Louna était devenue une belle jeune femme. Elle avait obtenu son diplôme un mois auparavant en majorant sa promotion sous le regard fier de son paternel et du reste de sa famille, qu'elle soit du sang ou d'adoption. L'enfant avait laissé place à une adolescente et puis enfin à une adulte en devenir. Aujourd'hui sonnait le début de cette vie tant attendue par n'importe quel adolescente, à savoir l'entrée à l'université. Et encore heureux, elle n'aurait pas à la faire seule. Emy, une amie de son père devenue à ses yeux l'équivalent d'une grande sœur, allait lui faire visiter les bâtiments histoire qu'elle ne soit pas trop dépaysée d'ici la rentrée et qu'elle puisse choisir sa spécialisation.

« They call me, a little grown up » La musique se répandait par les fenêtres ouvertes de la Mini rouge alors qu'elle manoeuvrait pour se garer, chantant à tue-tête cette vieille chanson qu'elle écoutait en étant petite. Arrivée sur le parking, elle resta un instant assise dans sa voiture, les mains sur le volant. Tant de temps avaient passé. De la petite fille innocente, elle était devenue une belle jeune femme, dynamique et intelligente et maintenant, elle se retrouvait à devoir préparer sa rentrée à la fac. Son paternel n'avait pas pu l'accompagner et chose normale puisque son travail continuait à lui prendre la plupart de son temps. Mais à présent, elle voyait aussi le côté positif de ses absences répétées. Elle était plus ou moins libre -quand elle n'avait pas Alfred sur le dos- de sortir, de voir ses amis, chose que les filles de dix-sept ans n'ont pas toujours la possibilité de faire. Finalement, elle tapote du bout des doigts sur son volant et coupe le contact. Face à elle, les bâtiments de fac. Même si elle ne dit rien, elle est morte de peur à l'idée de déménager de chez elle pour rejoindre les résidences universitaires, de quitter ses repères pour s'en construire de nouveau et enfin, construire sa vie d'adulte.

Aujourd'hui elle a rendez-vous avec Emy qui est devenu avec le temps la grande sœur qu'elle n'a jamais eu. Heureusement qu'elle est là d'ailleurs parce qu'en plus de devoir lui montrer les bâtiments de sa future fac, Lou a plein de questions à lui poser sur le déroulement des cours et surtout il faut qu'elle l'aide à choisir sa spécialité. Il y a le violon qu'elle pratiquement depuis toute petite mais aussi la danse. Et puis sa passion pour la mode et le stylisme. Si seulement elle pouvait faire tout à la fois … Mais comme ce n'est pas possible, il faudra se décider, et ce avant la rentrée. Enfin, elle aperçoit la silhouette élancée d'Emy et se dirige dans sa direction d'un pas déterminé. « Hey Emy, je suis là. Désolée pour mon retard ! » La jeune femme qu'elle est devenue jette son sac à main sur son épaule et adresse un large sourire à sa grande sœur de cœur, rassurée de ne pas être seule dans cet univers inconnu.

• Me voilà aujourd’hui même une véritable femme accomplie, certes mon avenir se s’avérait pas si « rempli » si je devais revenir quelques temps en arrière, que j’avais une philosophie de l’existence tout à fait différente. Avec le recul on s’aperçoit de beaucoup de choses tout comme on en apprend encore, sur la vie comme sur soi d’ailleurs. J’étais plus sereine, plus mature et avait une carrière en bien des domaines, j’avais intégré à mon tour le monde des affaires travaillant aux côtés de mon cher père, Luke Conway, relation des plus complices même si nous avions des différents parfois sur la façon de faire des affaires, mais restant toujours dans cette même optique, conclure de nouvelles alliances et signer des contrats. Sans oublier ma vie de famille et toujours cette galerie qui servait de tremplin pour les jeune artistes également tout cela qui me faisant vivre à une allure folle, n’ayant que très peu de répit au final. Etre son propre chef c’est bien, c’est excitant mais éreintant aussi.
  
  Aujourd’hui était un jour spécial dans ma vie comme dans celle de Louna, la fille de James O’Malley avec qui j’avais noué un lien très spécial celui de confidente, de grande sœur et ce fut pour cela qu’elle m’avait demandé de l’accompagné afin de lui faire visiter sa future faculté, son père étant toujours aussi pris par ses affaires. Donc en tant qu’assigné par plaisir à ce rôle de grande sœur, j’avais accepté d’être aux côtés de Louna. Arrivée au lieu-dit, je pris place sur le parking ou je me garais et tentais de voir ou pouvait se trouver ma sœurette avant de la voir arrivée quelques minutes plus tard au volant de sa Mini ou d’un pas sûr je me dirigeais vers elle.
  
  . « Hey Emy, je suis là. Désolée pour mon retard ! »
  
  -Hey salut toi ! Alors prête à entrer dans le monde des adultes ? Ca va ma Belle ?Lui lançais-je alors que je lui fis une bise avant de marcher à ses côtés en direction de l’entrée de l’établissement, sentant bien une once de stress chez ma petite protégée.
  
  -On va tout d’abord visiter les lieux si tu veux ? Ensuite on prendra le temps de voir ce qui te passionne et te motive pour que tu puisses déjà faire une présélection de tes cours et de tes options, et Dieu seul sait qu’il y en a ! Mais dis-moi tu as déjà des idées ? T’aimerais étudier quoi dans un premier temps ?
  
  Marchant nous traversâmes l’entrée avant de se retrouver au cœur du campus, prenant cela comme une sorte de balade sans se mettre la pression et il fallait également avouer que ce lieu me rappelait bien des souvenirs…ayant un sourire aux coins des lèvres...

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Un peu nerveuse devant les locaux de la faculté, Louna s'avance vers sa grande sœur adoptive en lui souriant, tentant de cacher derrière ses dents blanches l'angoisse qui la gagnait peu à peu. L'entrée à la fac signifiait bien plus qu'une nouvelle école pour celle qui avait toujours été surprotéger par son père. Non pas qu'elle lui reprochait, très loin de là. Au contraire, elle lui était reconnaissante pour tout ce qu'il avait fait pour elle. Avec les années, elle s'était rendue compte de ce que représentait le fait d'élever un enfant seul. Et il s'en était plutôt bien tiré. Louna n'avait jamais manqué de rien si ce n'est de la présence de son père mais elle n'allait pas lui en vouloir d'avoir un travail après tout. Même si elle aurait pu tomber dans les excès et se laisser pourrir gâtée par son milliardaire de père, la jeune fille avait toujours eu à cœur de se débrouiller seule, enchaînant les petits jobs pour financer les achats superflus comme son Ipod ou ses magnifiques bottines en daim rouge qu'elle avait hâte de pouvoir porter aux premiers grands froids de l'année. Les seules choses pour lesquelles elle avait accepté de laisser le compte bancaire paternel lui donnait un coup de pouce étaient pour les frais de scolarité totalement hors de prix qu'elle n'aurait jamais pu s'offrir toute seule. Quant à la Mini, elle n'y pouvait rien, un cadeau pour fêter l'obtention de son permis et Deidi avait toujours su sa passion pour les jolies voitures anglaises. Elle se hisse sur la pointe des pieds pour faire les bises à Emy. « Hey salut toi ! Alors prête à entrer dans le monde des adultes ? Ca va ma Belle ? » Lou laisse échapper un petit rire nerveux. « M'en parle pas, je suis morte de trouille. Le répète pas à Deidi, il serait capable d'y trouver une raison de m'empêcher de quitter la maison ». Elle savait bien que son père était très attaché à elle et vivait cette séparation comme une déchirure. Pour sa part, elle voyait plutôt cela comme une nouveau étape de sa vie, un moyen de passer de l'adolescence à l'âge adulte. La jeune femme suit Emy à travers les chemins du campus et enfin les voilà au centre des bâtiments. La réalité la frappe de plein fouet. Dans seulement quelques semaines, ce lieu sera à la fois son lieu de résidence et d'études. Un mélange d'appréhension et d'excitation la gagne alors qu'elle marche au milieu de la verdure du campus. L'endroit est beau, accueillant, tout ce qu'elle espérait trouver à la fac. Dans l'herbe, quelques groupes d'étudiants peu désireux que se quitter pour les vacances papotent tranquillement. La jeune fille sourit. Vraiment, Berkeley est à la hauteur de ses espérances. Elle écoute les questions d'Emy en y réfléchissant en silence. Finalement, elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille en souriant. « Je ne sais pas trop. Il y a tellement de choses que j'aimerais continuer. D'un côté, il y a la musique et la danse que je n'ai pas envie d'abandonner … Mais je crois que professionnellement, j'aimerais plutôt me diriger vers les métiers de la mode. » En voyant le groupe soudé en train de rire, elle ne peut s'empêcher d'avoir un pincement au cœur. Lou n'a jamais été le genre de fille à avoir une tonne d'amis derrière elle, au contraire. Souvent en avance sur ses camarades, elle préférait la solitude à l'incompréhension des gamins de son âge, surtout que son caractère d'Irlandaise n'aidait pas vraiment à la socialisation. « Dis, tu t'es intégrée facilement quand t'es arrivée à la fac ? J'angoisse un peu de reproduire le même scénario qu'au lycée. » A savoir se retrouver seule ou presque. Bien sûr, elle s'était quand même liée à quelques personnes et ils formaient un petit groupe mais la plupart d'entre eux avait décidé de quitter la Californie. Certains pour d'autres facs moins prestigieuses -et moins coûteuses- d'autres pour New York ou la Floride. Bref, se retrouver seule l'angoissait un peu malgré tout.

• Je pouvais savoir comme Louna se trouvait, dans cet état de crispation intérieur, se voyant livrée d’ici la rentrée prochaine dans ce nouvel établissement. Un nouveau monde, plus ardu en matière de cours, mais offrant des possibilités multiples. Ici serait le tournant de sa vie, lieu de nouvelles expériences aussi, nouvelles rencontres, nouveaux amours bref, ici commencerait le début d’une nouvelle vie et une indépendance réelle, chose que Louna n’avait jamais totalement eu avec son Deidi ou encore avec Alfred derrière elle…
  
  Lou ne cacha pas sa peur et m’en fit part, le contraire aurait été étonnant d’ailleurs mais j’étais là pour la rassurer dans cette transition
  . « M'en parle pas, je suis morte de trouille. Le répète pas à Deidi, il serait capable d'y trouver une raison de m'empêcher de quitter la maison ».
  Sa phrase me fit rire imaginant James dans son rôle de père averti surtout lorsque qu’il s’agissait de sa fille. Mais le plus malheureux des deux serait le paternel O’Malley à coup sûr mais elle devait prendre son envol comme à chacun. Puis le principal était le fait de savoir ce qu’elle souhaitait étudier pour ensuite peut-être choisir la bonne confrérie.
  
  « Je ne sais pas trop. Il y a tellement de choses que j'aimerais continuer. D'un côté, il y a la musique et la danse que je n'ai pas envie d'abandonner … Mais je crois que professionnellement, j'aimerais plutôt me diriger vers les métiers de la mode. »
  
  Voyant son air sur son beau visage je la pris par l’épaule afin de la réconforter tout sourire continuant de marcher sur les chemins du campus.
  
  -T’en fais pas tu te feras tout une ribambelle d’amis et d’ennemis aussi…tu vas en faire des jalouses mimi comme tu es, certaines feront bien attention à toi et surtout à leurs petits amis, tu risques de faire des ravages c’est certain et ne dis pas cela à ton père, il me tuerait s’il savait qu’on tenait un tel discours ; Lançais-je avec un clin d’œil complice.
  
  « Dis, tu t'es intégrée facilement quand t'es arrivée à la fac ? J'angoisse un peu de reproduire le même scénario qu'au lycée. »
  
  -Et bien j’étais seule, je venais d’arriver dans ce pays ne connaissant personne au final et puis au fil du temps je me suis fait des amis et des ennemis aussi…
  
  A y repenser je ne pus me résoudre à sourire davantage, de bons moments, de réels moments intenses, avec des expériences en tout genre, des histoires d’amour, des peines de cœur et aussi cette passe ou je sus que j’avais été malade il y a de cela bien longtemps déjà d’une leucémie…
  
  -Mais les confréries servent à nouer des liens, et puis les gens avec qui tu partages les cours certains seront plus amicaux que d’autres et puis ici la différence d’âge sera moindre, seul compte ce que les gens dans ce lieu, donne. C’est peut-être confus mais tu verras tout se passeras bien. Berkeley m’a ouvert d’innombrables portes et aujourd’hui regarde moi j’ai réussi à être ce que je suis, une jeune femme épanouie travaillant dans le même milieu que nos pères, je gère une galerie d’art, et je suis comblée. La fac, c’est le moyen de se donner la possibilité d’acquérir de nouvelles choses, moi à l’époque j’étais étudiante en langues étrangères puis en option je faisais du théâtre, j’ai aussi eu la possibilité de travailler un peu en tant que modèle dans le mannequinat enfin tu vois ça t’ouvre une multitude d’opportunité à saisir. De nouvelles expériences en bien des domaines et tu as la chance d’intégrer un tel établissement ce n’est pas donner à tout le monde.
  
  C’était ici que j’avais eu ma seconde peine de cœur, mon combat contre la maladie, mon diplôme et ma rencontre avec Stephen mon beau peintre ténébreux. Tout m’avait été bénéfique en ce lieu finalement !
  Nous arrivâmes devant l’un des bureaux ou était classés les différentes options, les cours.
  
  -Si tu prenais un programme afin de voir un peu ce qu’il est proposé et ensuite on fera la visite complète du campus, qu’en dis-tu ? Je t’attends là…
  
  Je vis un groupe de jeune gens qui regardait en notre direction et ce n’était surement pas pour mes beaux yeux mais pour Louna…

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La jolie blonde ne peut s'empêcher de rire suite aux compliments de sa grande sœur de cœur, surtout en imaginant la tête de son père à ce moment précis. Totalement scandalisé, il refuserait certainement qu'on encourage sa fille adorée à aller vers les garçons ! Pourtant elle avait eu quelques petits copains au lycée mais rien de bien concluant. Et bien sûr, Deidi n'en avait jamais rien su. Pas question de lui présenter un garçon avant d'être sûr qu'il soit le bon et qu'elle veuille l'épouser. Elle hoche silencieusement la tête en écoutant le reste du discours de Emy, plutôt impressionnée par son parcours. La jeune femme était loin de se douter que la fac pouvait lui offrir de telles opportunités mais à présent, elle comprenait mieux pourquoi tout le monde trouvait ça génial. Et les confréries … elle les avait totalement oublié tiens. Il faudrait encore y postuler avant la rentrée pour être affectée à une des résidences du campus. C'est vrai que la création de ces groupes, même si Lou détestait cet aspect sectaire, avait au moins l'avantage de faciliter les rencontres rapides entre personnes se ressemblant. Mais bien sûr, elle n'avait pas la moindre idée de laquelle elle aimerait faire partie. « Si tu prenais un programme afin de voir un peu ce qu’il est proposé et ensuite on fera la visite complète du campus, qu’en dis-tu ? Je t’attends là… . » Louna hoche de nouveau de la tête avant d'entrer dans le bureau. Devant elle, une multitude de prospectus classée par centre d'intérêt et regroupant tous les cours possibles et imaginables. Rien que de voir le promontoire, elle en a le tournis. Mais soudain, la porte s'ouvre à nouveau. Pensant découvrir Emy venue à son secours, la jeune fille s'approche du bruit nonchalamment, un dépliant à la main en continuant à le feuilleter mais en relevant les yeux, la vision est tout autre. Un étudiant précédemment assis dans l'herbe vient d'entrer dans la pièce et Louna se sent tout d'un coup un peu paniquée. Qu'est-ce qu'elle pourrait dire à ce type qui doit bien avoir deux ou trois ans de plus qu'elle ? Et qu'est-ce qu'il lui veut ? Mais déjà, il tend sa paume ouverte vers elle. « Salut, je m'appelle Chris. Tu viens pour t'inscrire ? » Tiens, elle n'avait pas remarqué qu'il était drôlement craquant en plus. Elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille en lui souriant avant de lui serrer la main. « Louna. Oui, mais bon c'est un peu confus avec tous les cours, les spécialisations et tout ça. » Elle désigne de la main les prospectus en laissant échapper un petit soupir. Le garçon lui rend son sourire avant d'attraper lui-même un des papiers et de le lui tendre. « Je suis en cinéma, deuxième année à la rentrée. Je pourrais prendre ton numéro si tu veux, juste au cas où je verrais que tu es un peu perdue ? » A son sourire, elle comprend très bien que ce n'est absolument pas pour ça, enfin pas que ça plutôt mais hoche positivement de la tête avant de sortir son Blackberry de sa poche.

A peine quelques minutes plus tard, le garçon est reparti et Louna est aux anges. Elle ressort de la pièce, un large sourire sur le visage dévoilant ses dents blanches pour retrouver Emy. « T'as vu qui vient de me parler ? Il est super mignon ! » Mais soudain son sourire s'évanouit et son visage se fait un brin paniqué. « Faut vraiment pas le dire à Deidi ça par contre ! » Puis un regard à ses mains et elle se rend compte qu'en fait … elle n'a que le dépliant pour l'option cinéma entre les mains, celui que lui a donné le dénommé Chris. « Mince les dépliants … je reviens. » Faisant signe à Emy qu'elle sera de retour dans une minute, elle fonce dans le bureau pour attraper une bonne dizaine de prospectus explicatifs avant d'enfin, rejoindre sa grande sœur de cœur pour la suite de la visite.

• 
  Deidi le pauvre s’il savait le quart de nos conversations entre filles, ou plutôt jeunes femmes dirais-je, il s’arracherait les cheveux c’est plus que certain mais je savais tout de même ou étaient les limites veillant sur elle un tant soit peu, l’écoutant, la guidant par mon expérience de la vie mais également par la sagesse que j’avais acquise ou pas d’ailleurs ! Bref, les aléas de la vie font qu’on devient plus mature, qu’on retire des leçons de ses erreurs.
  
  Voilà que je l’envoyais chercher de quoi se renseigner sur les diverses possibilités d’études, d’option et autres sous le regard de certaines personnes qui semblaient être attirées par Louna…J’avais tout de même gardé un œil sur ma sœurette avant de la voir en conversation avec un jeune homme, et bien cette première entrée dans les lieux promettait d’être...intéressante ? Cela me fit sourire tout en gardant un espace entre eux et moi, afin de ne pas les couper dans cet échange verbal. Visualisant la scène j’attendis sagement regardant si je n’avais pas reçu un sms ou encore un appel ayant mis mon portable sur vibreur afin de ne pas être dérangée aujourd’hui.
  
  Puis voyant le large sourire de ma petite protégée étant retournée au-devant de l’entrée après avoir vu derrière le carreau de la porte qu’elle s’était faite aguichée, elle prit la parole toute excitée.
  
  . « T'as vu qui vient de me parler ? Il est super mignon ! Faut vraiment pas le dire à Deidi ça par contre ! « Mince les dépliants … je reviens. »
  
  -Ne t’en fais pas je serais muette comme une tombe du delà du raisonnable sinon ce sera moi qui aurait chaud aux fesses si James apprenait tout ça ! Et au fait… ? J’avais cette même manie quand j’étais plus jeune et même encore parfois quand Stephen me dit certaines choses qui me touchent… tu sais…de remettre une mèche derrière l’oreille...tu me rappelles à ton âge et maintenant je me sens vieille, merci jeune fille, grrr !Dis-je en riant doucement avant de l’attirer à moi comme le ferait une mère avec sa fille pour continuer le parcours de la visite une fois revenue après avoir récupérer les bons dépliants cette fois-ci…
  
  -Et oui très agréable à regarder, mais ne te fis jamais à la première vision des gens, parfois faut creuser un peu avant de se faire une réelle opinion de certaines personnes, tiens cela me fait penser à quelque chose…étant donné que tu es la fille du richissime James O’Malley, comment comptes tu te présentes aux autres ? Tu penses t’affirmer en tant que telle ou alors préserver ton statut familial ?
  
  Mon père était comme le sien, riche et grand homme d’affaire alors parfois cela pouvait faire la jalousie de certains, cherchant même en retirer un certain profit !
  
  Nous primes donc le circuit menant à chacune des maisons de confrérie avant d’en expliquer leur fonctionnement et surtout ce à quoi elles représentant pour les étudiants et l’impact qu’elles peuvent avoir.

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Louna éclate d'un rire franc et sincère. Pour la discrétion, on repassera. Mais elle est comme ça, vive, pétillante quand le bonheur lui sourit et elle ne fait rien pour s'en cacher. Pourquoi faire après tout ? Si les gens ne l'apprécient pas comme elle est, et bien qu'ils aillent se faire voir ! Cette attitude explique sûrement pourquoi elle est restée plus ou moins seule toutes ces années, sans petit ami ni rien -ce qui au fond a quand même dû rassurer Deidi mais pas vraiment elle. C'est bien normal d'avoir envie de connaître ce genre de choses à 17 ans après tout.
« Je crois qu'il y a beaucoup de choses que Deidi fait bien de ne pas savoir. »
Elle sourit malicieusement à Emy. Non, elle ne lui révélera pas tout de suite ce qu'elle a fait en secret il y a de ça deux semaines, comme elle ne le dira jamais à son père sous peine de déclarer sa propre mise à mort. Mais elle finira par l'avouer à Emy, peut-être un peu plus tard, quand elles s’assiéront pour discuter tranquillement de la fac et des préparatifs qu'il reste à faire avant la rentrée. La jeune fille éclate à nouveau de rire alors que sa grande sœur de cœur l'attire vers elle. Vieille, il ne faudrait pas exagérer, Emy a encore toute la vie devant elle ! Assez ironique que ce soit une jeune femme de dix-sept qui en vienne à tenir de telles pensées mais bon.
« Oui très agréable à regarder. Du genre à me donner subitement envie de suivre l'option cinéma. »
Bien sûr elle dit ça pour rire. Pas question de choisir ses cours pour les beaux yeux d'un garçon, non. Si il veut vraiment la séduire, il a plutôt intérêt à se lever de bonne heure et à courir vite -au cas où Deidi l'apprendrait. Et puis son caractère de feu ne facilite pas vraiment ce genre de rapprochement déjà qu'elle a du mal à se faire des amis comme ça … Mais une nouvelle question la plonge dans la réflexion. C'est vrai que ce statut de fille de milliardaire ne l'aide pas beaucoup. Une fois que les gens sont au courant, ils ont tendance ou à la dénigrer par jalousie et envie ou tout simplement à tenter de profiter d'elle. Plus jeune, elle aurait pu se laisser avoir mais certainement pas au jour d'aujourd'hui. La jeune femme qu'elle est sait ce qu'elle veut et ce n'est pas une troupe de gens qui la suivent par pur intérêt. Heureusement, son père ne l'a jamais élevé dans l'esprit pourrie gâtée si bien que sa richesse ne se voit que si vous venez faire un tour du côté de la propriété des O'Malley. A part ça, elle a tout l'air d'une étudiante lambda venant d'une famille assez bourgeoise pour lui laisser suivre des cours dans une université prestigieuse.
« Je pense que je ne dirais rien. Je leur dirais que mon père est dans les affaires sans entrer dans les détails. J'avais pensé prendre le nom de famille de maman mais je crois que ça ferait de la peine à Deidi et puis zut, je suis une O'Malley ! Je vois pas pourquoi j'aurais à m'en cacher. Si les gens sont incapables de voir au-delà de la fortune de mon père, alors je n'aurais rien perdu en ne tentant pas de m'inclure dans leurs rangs. »
Elle adressa un large sourire à Emy. C'est vrai après tout. Elle n'allait pas se cacher sous prétexte que ces rapiats n'en voulaient qu'après la fortune de son père. La jeune fille en était persuadée, elle saurait reconnaître les profiteurs des autres même si par conséquent, elle aura toujours du mal à accorder sa confiance au premier venu. Et tant mieux d'un côté, par là même, elle se protège, ce qui n'est pas plus mal même si ça ne facilite pas les rencontres.
Leur parcours se poursuit aux maisons des confréries. Lou ne peut s'empêcher d'avoir un pincement au cœur en voyant les nombreux bouquets et banderoles commémoratives devant le porche de chacune d'entre elles. Déjà dix ans depuis cette atroce fusillade, c'est vrai. Quand les événements avaient eu lieu, elle n'était qu'une petite fille mais la chose l'avait déjà bouleversé au plus haut point. Même maintenant qu'elle avait grandi et sûrement pour le restant de ses jours, elle ne pouvait comprendre qu'un être humain soit capable d'une telle cruauté. Elle jette un regard à Emy. Ca avait dû être bien plus douloureux pour elle. Peut-être même qu'elle avait perdu des amis ce jour-là. Par conséquent, elle préféra ne pas aborder le sujet, essayant de trouver quelque chose à dire le plus vite possible pour préserver la peine de son amie et confidente de toujours.
« J'aime bien les Sigma. Je trouve que ça me correspond plutôt super bien ! Qu'est-ce que t'en penses ? »
Elle lui sourit, plus calme qu'avant, respectueuse de la peine qui peut la traverser à ce moment là.

• 
  Et bien voilà que Louna se mit à rire de bon cœur, elle avait énormément changé depuis que je la connaissais, depuis ses 7ans en fait puisque James avait toujours « caché » sa fille aux yeux du monde, mais je me retrouvai en elle parfois, mon père grand homme d’affaire également passant tout son temps à vouloir conclure des affaires, que depuis mon adolescence, il était tel une sorte de fantôme, même si cela était un bien grand mot, mais toujours à mes côtés, au moindre écart il était là pour me rattraper, à la moindre faiblesse il était là, et c’est ce qui comptait au final non même si parfois j’aurais aimé être sa priorité pour une journée entière, rien que cela, mais du haut de mes 16ans, autonome, j’avais poursuivis mes études, quittant ma terre natale la France avant de venir sur le sol américain entrant dans un nouveau Lycée bref, aujourd’hui cela faisait des années maintenant que tout ceci était derrière moi, même si mon père poursuivait toujours dans son milieu, toujours présent avec un sms, un mail, un coup de fil et parfois d’un diner lorsqu’il venait en ville ! Une vraie relation père-fille malgré tout.
  
  « Je crois qu'il y a beaucoup de choses que Deidi fait bien de ne pas savoir. »
  
  -Je suis d’accord avec toi mais parle lui tout de même parfois sinon il va se douter que tu lui caches des choses et serait capable d’engager un privé pour savoir qui sont réellement des amis ou encore tes moindres contacts ! Dis-je en pouffant de rire sans trop attirer l’attention, se moquant gentiment de Sir O’Malley. Heureusement qu’il n’était pas là pour nous entendre et qu’il n’avait pas non plus assisté à cette scène entre sa chère fille et ce jeune homme blond et séduisant avouons-le ! Puis Louna lança une petite phrase qui me fit froncer les sourcils comme une sorte de conseil, ou encore de prévention.
  
  « Oui très agréable à regarder. Du genre à me donner subitement envie de suivre l'option cinéma. »
  
  Mais voyant son air malicieux, je n’en tins par rigueur mais Louna était une jeune femme de 17ans réfléchie même si à cet âge ce sont plutôt les hormones qui fusent, et oui peu importe ce que l’on peut dire ou faire c’est ainsi on passe tous par-là ! Les premiers amours, les premières relations intimes toutes sortes de questions et ayant été à la place de ma jeune sœur, je sus que ce n’était pas évident surtout lorsqu’on n’avait pas sa mère à ses côtés, ayant pour ma part coupé les ponts avec la mienne, pour une geste à mon encontre que je ne lui avais jamais pardonné ! Puis cette interrogation sur évoquer, son statut social ou non aux yeux des autres.
  
  « Je pense que je ne dirais rien. Je leur dirais que mon père est dans les affaires sans entrer dans les détails. J'avais pensé prendre le nom de famille de maman mais je crois que ça ferait de la peine à Deidi et puis zut, je suis une O'Malley ! Je vois pas pourquoi j'aurais à m'en cacher. Si les gens sont incapables de voir au-delà de la fortune de mon père, alors je n'aurais rien perdu en ne tentant pas de m'inclure dans leurs rangs. »
  Louna parla que très peu de sa mère, je ne l’avais pas connu d’ailleurs certes il n’y avait pas grand monde qui savait qui elle avait été, pensant même que parfois lors de nos conversations je ne me sentais pas à ma place, je n’étais pas sa mère et pourtant j’avais ce rôle parfois tentant de faire au mieux sans jamais en discuter avec James de peur de le froisser. Sujet sensible…
  
  -Fais comme tu le sens et oui tu es une O’Malley, à toi de voir.
  
  Je ne voulais pas parler de sa défunte mère, trouvant cela inapproprié ? Non du tout mais ne sachant si c’était une perche qu’elle me tentait je ne voulus pas de suite aborder cela même si je savais qu’elle avait un manque permanent de ce côté-là.
  
  La maison des confréries, premiers points, ou il y avait cette banderole dédiée à la mémoire des disparus de cette fusillade, me replongeant lors de cette soirée de Saint Valentin que je fus comme déconnectée un instant revivant la scène et voyant cet homme pointer cette arme sur un étudiant se vidant de son sang et ou Stephen m’avait jeté à terre…bref…un mauvais souvenir gravé à tout jamais dans la mémoire de chacun. La Voix de Louna ma rappela à la réalité soupirant avant de lui lancer un sourire.
  
  « J'aime bien les Sigma. Je trouve que ça me correspond plutôt super bien ! Qu'est-ce que t'en penses ? »
  
  -Oui cela te reflète totalement c’est un bon choix…Et tu penses trouver un logement sur le campus, en ville ou toujours chez ton père ? Encore un point à soulever avec lui, tu prends ton envol, et tu vas quitter le nid, il faut vraiment que ton père soit fort, sinon tu devras économiser pour un tas de boites à Kleenex ! Non j’abuse un peu mais… si tu veux vivre ailleurs, ne le mets pas sur le fait accompli, il aura une attaque sinon. Mais bon, ce n’est pas comme si tu disparaissais de la surface de la Terre, il te verra toujours. Lançais-je avec un clin d’œil.
  
  Puis l’attirant pour changer de chemin nous arrivâmes aux portes de la maison des Sigmas, afin de lui faire découvrir les lieux qui au départ ont tous le même rez de chaussée, une grande salle à manger, un salon, une salle de bain puis un escalier menant à trois étages différents. Des niveaux offrant des chambre, des appartements pour le premier et le second avant atteindre le dernier seuil qui offrait toujours une salle de musique , de dessin et de répétition tout conçu pour les étudiants Sigma regroupant les artistes.
  La visite se fit de façon à ce que Louna se fasse une véritable idée de ce que serait de vivre ici si était serait son choix, la colocation pas toujours évidente, étant au même rang que tous mais nouant de nouveaux liens positifs ou pas. La visite donc terminé, nous redescendîmes l’immense escalier pour revenir dans le hall, me tournant vers elle.
  
  -Alors tes premières impressions ? Pour ma part, je viens de me rendre compte que 10ans, ce n’est pas grand-chose dans une vie, que cela passe vite et que j’ai la sensation de n’avoir jamais quitté Berkeley, mais tu es la relève désormais et tu as de la chance d’intégrer une telle université, ne l’oublies pas ? Ta mère serait fière de toi crois-moi.
  
  Puis d’un geste tendre je la pris contre moi, avant de ne quitter cet endroit, espérant ne pas l’avoir offusquée mais parfois ce genre de parole devait être dit. Un jour j’accompagnerais mon enfant ici mais en attendant c’est ton tour alors rends-moi fière également d’être ta grande sœur.
  Dis-je avec un clin d’œil, avant de retrouver le soleil tapant ;
  
  -Et on poursuit avec…les bâtiments principaux ? Ça te va ? Alors que je regardais le programme que tenait Louna en main…

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Lou écoute encore une fois sagement les paroles d'Emy avant de baisser les yeux. En fait, c'est exactement ce qu'elle aurait souhaité faire : le mettre devant le fait accompli, ne pas lui laisser le choix de dire non. Elle avait beau adoré son père, elle avait soif d'indépendance, de vivre sa vie, comme toute jeune femme au même âge. Et pour cela, il fallait bien rompre le cordon ombilical, un vrai père poule ce Deidi. Bien qu'elle l'adore du plus profond d'elle-même, elle sent bien que le moment est venu de voler de ses propres ailes. Et après tout, ils ne seraient pas très loin puisqu'il continue à donner quelques cours à la fac et le château n'est qu'à ne vingtaine de minutes en voiture. Elle rentrerait aussi souvent que possible mais il fallait bien un jour commencer à vivre par soi-même, commencer à se faire de vrais amis, peut-être même avoir un petit ami bien que ce jour là, elle craigne sérieusement pour la vie de celui-ci.
« En fait, j'aimerais vivre sur le campus. Mais rentrer souvent tu vois, pour voir Deidi quand même. Mais j'ai tellement, tellement envie de commencer ma vie, en indépendante et tout. J'espère qu'il me laissera faire … Je voudrais pas me prendre encore la tête avec lui pour ça ... »
Elles entrent enfin dans la résidence des Sigma et la jeune femme est ravie. L'endroit est beau, accueillant. Elle s'y voit déjà en fait. Bon, elle n'a jamais vécu avec d'autres gens de son âge mais ça ne lui fera pas de mal au fond. Mais toute son attention fut prise par la salle de musique et par le grand piano à queue noir qui s'y trouvait. Comme attirée magnétiquement, elle se laisse glisser sur le siège et passe une main sur le couvercle qui protège les touches noires et blanches. Un regard à sa grande sœur lui confirme qu'elle ne risque pas grand chose à le soulever. Lentement, elle découvre le clavier. Elle a rarement eu l'occasion de pratiquer sur ce genre de piano, se contentant généralement du synthé qu'elle a dans sa chambre, n'aimant pas trop se donner en spectacle, sauf lors des auditions du Conservatoire. Ses doigts caressent les touches avant d'enfin faire sonner les cordes de l'instrument noble. Elle ne tarde pas à l'apprivoiser totalement et à reproduire une des pièces apprises au cours de l'année. Il ne lui en faut pas plus pour avoir le sourire. La musique a toujours été un moyen de s'exprimer pour elle même si elle ne compte pas en faire son métier, préférant garder cette pratique au rang de passion. Elle avait toujours eu peur que passer pro lui fasse perdre le plaisir de jouer malgré les encouragements de ses professeurs. La pièce finie, elle rabat le couvercle en souriant à Emy. Ca ne fait pas de doute, elle sera comme un poisson dans l'eau ici.
Elles redescendent ensemble l'escalier principal.
« J'adore cet endroit. Ce serait super si je pouvais vivre ici. »
Enfin rencontrer des gens comme elle, motivés par une même passion. Au moins, elle se sentira moins seule et ça ne fait aucun doute pour elle, les gens à la fac seront bien plus ouverts d'esprit que tous ces gamins qu'elle avait rencontré au lycée.
« Merci »
Lou ne peut s'empêcher de passer à nouveau une mèche de cheveux derrière son oreille. Merci oui. Merci de lui rappeler que sa mère est toujours là, quelque part, à veiller sur elle. Que si elle avait été là, elles auraient sûrement été trois à parcourir le campus. La jeune femme ne peut s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux même si rien ne coule sur ses joues. Cette vie à trois, son père sa mère et elle, elle l'a tellement fantasmé que pour peu, elle pourrait penser que tous ses rêves étaient vrais. La seule chose qui la ramène à la dure réalité ? Croiser les regards tristes de son père qui ne l'ont jamais quitté, malgré les années. Aujourd'hui, elle est bien plus disposée à ce qu'il refasse sa vie avec une autre femme que lorsqu'elle était petite. Comme tout le monde, comme elle, il avait le droit d'avancer, de passer à autre chose même si elle doute qu'il n'en ait lui-même envie. Lou relève la tête vers Emy en lui souriant avant de toucher le ventre de la brune.
« J'espère que ce sera pour pas trop tard. Ca me dirait bien d'être tata ! »
Enfin tata de cœur bien sûr mais ce n'est pas pour autant qu'elle ne prendrait pas son rôle très à cœur. Elle finit par hocher de la tête pour la suite de la visite bien qu'elle ignore ce qui l'attend dans l’appellation « bâtiments principaux ».
« Tu penses qu'il faudrait déjà que j'aille prendre les formulaires d'inscription ? »