Ces derniers temps, on ne pouvait pas dire que ma vie avait été un long fleuve tranquille. Ça avait même été tout le contraire en fait. Entre Perdita et Avery, j'avais été servi. Bon, avec Avery ça avait duré que quelques jours à peine, mon égo surdimentionné ayant refait son apparition, mais avec Perdita ça avait quand même duré trois mois et demi. Et tout ce temps là loin de la personne que vous aimez le plus au monde, je peux vous dire que ça fait réfléchir. Durant tout ce temps là, j'ai redécouvert ma maison. J'y ais trouvé des coins que je n'avais auparavant jamais exploré. Jamais je n'étais sorti si peu que pendant cette période. Je ne voyais plus que quelques amis, ceux que j'aimais le plus, et encore, quand ceux ci daignaient vous parler à l'image de Kurt. Je m'étais refermé sur moi même, j'étais devenu plus froid, plus distant qu'à l'habitude. Ce n'étais plus moi. J'avais réalisé que sans Perdita je n'étais plus rien. Et pourtant tout était de ma faute. Je ne pouvais en vouloir qu'à moi même sur ce coup là. Même si au début je lui avais reproché tous les malheurs du monde, sans doute vexé, j'avais vite pris conscient que c'était moi qui n'avait pas tourné rond ce magnifique soir d'Halloween. Pour la première fois de ma vie, j'avais perdu mon self control avec une femme et voilà qu'en quelques secondes j'avais posé mes lèvres sur celles de l'une de mes meilleures amis. Rien de mieux pour briser une amitié, je confirme ! Réaction tout à fais normale de celle à qui j'avais ravis ce baiser : elle a fui. C'est la principale chose que je lui ait reproché les premiers temps même si il faut se mettre à se place, j'aurais sans doute fait la même chose. Je me demandais encore ce qui m'avais pris. Peut être que durant toute notre amitié je me voilais la face, que je ne voulais pas voir que je la considérais plus que comme une amie. Alors mon visage s'est approché d'elle et j'en ait subis les conséquences. Je n'ai plus pu passer une seule journée avec elle pendant trois mois, l'horreur totale quoi. Moi qui appréciait tant nos sorties, j'en avais pris pour mon grade comme on dit. Je suis tombé limite en dépression en fait, la perte d'Avery en décembre ne m'a pas fait remonter la pente d'ailleurs. Ce n'est que ce 14 février, qui tourna court en fait, que je pus enfin retrouver la lumière qui me manquait tant. En fait, je n'avais jamais osé la contacter depuis notre dernière rencontre. Si Perdita s'était enfuie, c'était qu'elle ne voulait pas de moi alors je ne voulais pas m'imposer dans son esprit. C'est donc elle qui a fait le premier pas en venant me voir sur le réseau de discussions de l'université. Rendez vous le soir même au bal, rien de plus beaux. J'aurais tué pour pouvoir passer ce moment avec elle. Pour moi ce n'était qu'un rêve, quelque chose qui ne se produirait pas, mais il faut croire que les rêves deviennent parfois réalité. Cela signifiait aussi qu'elle souhaitait tenter quelque chose avec moi. Jamais été aussi heureux, je vous jure. En tout cas, tout cette histoire donnait une raison de plus à ce cher Jader de me détester. Quel protecteur celui là, quel chieur aussi. Il avait peur que je fasse du mal à sa cousine. Au début je m'efforçai de lui prouver que non, je n'étais pas celui pour qui il essayait de me faire passer, en gros le grand méchant loup, mais que j'étais tout gentil et tout. Autant vous dire que faire le gentil, je fais ça qu'avec les personnes que j'apprécie donc je suis vite passé à un autre état d'âme avec lui. En gros, je le hais et je ferais tout pour qu'il disparaisse pour que je sois tranquille. Ouais, je suis un Epsilon et j'aime pas ceux qui se mettent en travers de mon chemin et qui essaient d'éviter que j'atteigne mes buts. Beaucoup de personnes en avait d'ailleurs fais la mauvaise expérience.

Quoi faire cette après midi ? Pas grand chose à l'horizon. Les mondanités de la veille m'avaient totalement exténué alors je décidai d'aller me détendre en centre ville. Prenant les clés de ma voiture, je parcouru quelques centaines de mètres, en plusieurs dizaines de minutes d'ailleurs, pour venir me garer sur ce qui ne ressemblait ni de prêt, ni de loin à une place de parking. Les amendes, on s'en fichait. Errant dans les rues de San Francisco, je passai dans mes boutiques favorites pour dépenser un peu. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas fais ça, ça me démangeait presque. Une fois que ma carte bleue ait bien fumé, je voulus aller boire un café. Tournant à l'angle d'une rue, je me pris un homme de plein fouet, et en plein visage. Touchant mon menton qui pendant quelques secondes n'avait plus répondu présent, je m'aperçu du pire. Non, je n'étais pas rentré dans je ne sais quel mafieux qui aurait voulu ma peau mais dans Jader. En temps normal, j'aurais certainement lâché un juron envers la personne et continué ma route sans aucun soucis, mais là c'était différent. J'avais tout simplement envie de lui faire sa peau à celui là. Certes il n'y était pour rien dans ce choc frontal, mais rien que sa vue m'insupportait et j'avais envie de le faire passer sous une bagnole. Lui non plus, d'ailleurs, ne semblait pas du tout ravi de me voir. Pourtant, cela faisait tellement longtemps qu'à moi, il me manquait presque. Pauvre petit Iota, tu vas passer un sale quart d'heure. On ne t'as jamais appris qu'on ne rentre pas dans un Epsilon en pleine rue, et que surtout, si cela se produit, on dit pardon. « On t'as jamais appris à dire pardon en Italie ? Décidément, je me demanderais toujours comment tu peux avoir le même sang que Perdita toi. D'ailleurs, t'as toujours peur que je ne l'a tue dans son sommeil ? » Mon sourire le plus narquois se dessina sur mes lèvres. Cependant, je savais bien qu'il n'était pas du tout du genre à se laisser démonter comme ça, sans rien faire. Je savais qu'il allait sans doute me répondre et que cette échange allait enfin devenir intéressant. Un peu de piment fait toujours les plus grand bien dans une vie !