the great escape
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LIFE IS A LIVING HELL •• || Eileen&Olivia

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MessageSujet: LIFE IS A LIVING HELL •• || Eileen&Olivia LIFE IS A LIVING HELL  ••  || Eileen&Olivia EmptyMer 29 Fév - 17:35


★LIVE LAUGH LOVE

    Depuis la fusillade, j’avais cette impression désagréable que le campus était vide à longueur de journée. Pourtant je voyais bien que la plupart des étudiants avaient repris le cours de leur vie et même si d’un côté ça me rendait malade, je trouvais que c’était tout de même une bonne chose. Et malgré le flux de gens que je voyais donc défiler sous mes yeux, je me sentais seule. A chaque fois que je mettais un pied en dehors de ma chambre d’étudiante c’est comme si j’entrais dans un monde parallèle, on pouvait me parler je n’entendais rien, on pouvait me poser des questions je n’entendais rien, on pouvait me crier dessus je n’entendais rien. La seule chose qui me faisait réagir était si on me touchait. A chaque bousculade dans les couloirs ou n’importe où il a toujours foule, j’avais envie de hurler. Aussitôt des sueurs froides me prenaient et me tétanisaient. Depuis la fusillade ma vie entière semblait avoir changé. Le départ précipité d’Arizona et d'Effy l’une après l’autre m’avait tellement pris de court et s’était ajouté à la catastrophe, c’était comme si rien n’allais plus, comme si la Terre avait cessée de tourner en rond. Le soir je vérifiais toujours au moins quatre fois que ma porte de chambre était bien fermée et je mettais des heures à me relaxer une fois couchée. Je ne dormais plus, je mangeais à peine et en plus de cela je ne voyais plus personne. A la maison des Sampis on avait bien essayé d’aborder le sujet, tout le monde disait que ça ferait du bien d’en parler et de partager nos émotions. A quoi bon ? Des gens étaient morts, d’autres blessés plus ou moins gravement et voilà. Que dire de plus ? Que c’est une horrible catastrophe ? Qu’on aurait tous préféré que ça n’arrive jamais, ni à nous, ni à nos amis, ni à quiconque ? On ne ferait que dire tout haut ce que tout le monde sait et pense déjà tout bas. Avant j’aimais bien partager mes sentiments, parler de mes problèmes même, mais je n’avais plus les soutiens principaux qu’Arizona et Effy représentaient pour moi, je n’avais plus personne et depuis la Saint Valentin j’avais un mal fou à m’ouvrir aux autres. Comment allez vers les gens en sachant que du jour au lendemain ces mêmes personnes pourraient prendre un flingue et le tourner contre moi ? Comment faire confiance à qui que ce soit après cette histoire ? Papa et maman m’avaient bien proposé de rentrer mais là encore je ne voyais pas l’intérêt. Si je rentrais à New York, que ce passait-il ensuite ? Je lâchais mes études à Berkeley et allais me tourner les pouces dans ma chambre de l’Upper East Side ? Cela ne changerait rien au problème, que je me tourne les pouces ici ou ailleurs je ne voyais pas la différence. Et puis laisser tomber Berkeley, mon rêve de toujours, je n’y arriverais pas. Même si pour le moment je n’ai envie de rien, pas même de travailler, pas tellement parce que je ne veux pas mais surtout parce que je ne peux pas. A chaque fois que j’essaye de me concentrer sur autre chose que la fusillade, je pense à ceux qui sont morts et qui eux ne pourront plus jamais se concentrer sur rien, c’est la même chose quand j’essaye de dormir. Je n’étais pas à la soirée, mais j’étais sur le campus, et les coups de feu, les cris affolés et les gens en pleurs qui courraient, tout ça je l’ai vécu. Quand je ferme les yeux, je me vois dans la salle, au milieu du bain de sang, et j’entends les cris et les pleurs, et j’entends les coups de feu. Je ne dors plus c’est tout. Et je ne vais plus en cours non plus. Les profs sont assez tolérants au niveau des absences, il y a même une cellule de psychologues prêts à nous écouter si on a besoin, l’université fait de gros efforts pour qu’on puisse tous recommencer à vivre. Et moi, moi qui ne connaissait pas les blessés autrement que par leurs noms que j’avais déjà entendus une fois ou deux, moi qui n’étais même pas sur les lieux mêmes, moi je vais mal. Je n’ai pas le droit pourtant d’aller mal. Voilà à quoi se résument mes journées ces derniers temps… Culpabilité, pleurs, crises de panique, incapacité à mettre ne serait ce qu’un pied dehors, souffrance, solitude.

    Et pourtant, ce soir, j’ai réussi à sortir. Fatiguée d’avoir trop pleuré et d’être restée enfermé, je me suis levée de mon lit, j’ai enfilé le premier truc qui m’est passé sous la main, un jean et un sweat-shirt de Berkeley. J’ai pris une paire de ballerine, mon sac à main et je suis partie. Alors que je marchais vers la sortie du campus j’ai vu un taxi, je suis montée dedans et je lui ai demandé de me déposer à la Marina. C’est le premier endroit qui m’est venu en tête. Je ne sais pas pourquoi. Je suis déjà venu ici avec Effy. Elle me manque. Arizona me manque aussi. Toutes les deux elles étaient un peu mes grandes sœurs et maintenant elles sont parties et je me sens tellement seule. Je ne fais pas beaucoup d’effort pour me retrouver de la compagnie c’est vrai, mais je ne peux pas. Je n’y arrive pas. Pour marcher sur le ponton j’ai enlevé mes chaussures. J’aime bien sentir le bois sous mes pieds. J’entends le bruit des vagues, et rien d’autre parce qu’il est tard et que les gens sont partis. Il y a bien quelques personnes qui comme moi font leur petite balade, mais je peux les compter sur les doigts de ma main. J’avance doucement, en trainant presque les pieds, le vent met en bataille mes cheveux que je n’ai pas coiffés depuis hier. Je m’en fiche. J’arrive à la fin du ponton et je me fige un instant. Dans un coin de ma tête je me demande si je ne devrais pas sauter… pas pour me tuer, juste parce que j’en ai un peu envie. J’ai envie de me sentir vivante, et sauter dans l’eau là tout de suite maintenant, je crois que ça pourrait aider. Au lieu de ça, je m’assois au bord, les pieds qui pendent au dessus de l’eau. Et si je tombais ? Et si un être marins venait m’attraper les jambes et me tirait si fort qu’il m’engloutirait avec lui ? A cette pensée, je repassais le bas de mon corps sur le ponton. Tu parles de sauter ?! Je ne suis pas assez courageuse… Je reste assise. Mon cœur bat fort, le vent continue de battre mes cheveux qui viennent me fouetter le visage. En règle générale je déteste quand mes cheveux se mettent partout et que je n’y vois plus rien mais là je m’en fiche. Et je suis tellement concentré à me ficher de tout que je n’ai pas vu cette jeune femme arriver. J’ai vu ses pieds et j’ai remonté avec mes yeux pour arriver sur sa tête. Nos regards se sont croisés. Elle doit me prendre pour une folle échappée de l’asile. Et puis en y pensant, son visage m’est familier… « Eileen ?!»
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MessageSujet: Re: LIFE IS A LIVING HELL •• || Eileen&Olivia LIFE IS A LIVING HELL  ••  || Eileen&Olivia EmptySam 3 Mar - 19:32

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Les cris, les pleurs, les larmes, le sang. La panique générale, des cadavres jonchés sur le sol, des blessés, des vies perdues, des fous qui avaient sortis leurs armes. Eileen se souvenait de cette soirée dans les moindres détails. La fusillade qui avait eue lieue quelques semaines plus tôt lors de la soirée de l’université. Elle était présente ce soir, ça aurait pu être elle qui aurait pu mourir, ça aurait pu être n’importe qui. Sa première soirée à Berkeley, jamais elle ne l’aurait imaginée ainsi. Pourtant tout avait si bien commencé. Des gens heureux, des sourires, quelques verres d’alcool, de la bonne musique ; et à minuit, l’apocalypse. Elle avait tout fait pour sauver sa vie, l’instinct de survie sans doute. Elle s’était cachée sous une table, fermé les yeux, priant pour que ce ne soit pas son heure. Elle n’avait pas crier, pas pleurer, tout ceci lui paraissait tellement irréel. Depuis l’incident, elle n’avait pas remis les pieds à San Francisco, préférant s’éloigner quelques temps, faire le point sur sa propre vie, prendre du recul, tenter d’oublier, même si elle savait d’ores et déjà que ces atroces souvenirs seraient en elle toute sa vie. Son père l’avait ramené en urgence en Vegas et lui avait dit de partir quelques jours n’ importe où sur le globe, mais loin d’ici. Elle était donc partie à Londres, avait tenter de s’amuser, mais elle n’arrivait pas à se sortir ces images du crâne. Aujourd’hui elle était de retour à San Francisco, et elle n’allait pas vraiment mieux. Après avoir tournée comme un lion en cage pendant des heures dans sa suite, elle avait décidée de sortir de prendre l’air. De ne voir personne. De toute manière personne sur le campus n’avait franchement envie de faire la fête, et elle savait que noyer ses soucis dans l’alcool ne la mènerait nulle part. Elle ignorait pourquoi elle se sentait si mal, après tout elle n’avait perdue personne dans la fusillade, mais elle aurait pu, ces gens formidables qu’elle ne rencontrera plus jamais désormais. Seulement, elle avait du mal à se l’avouer mais elle était choquée, et elle avait peur, syndrome post-traumatique, elle se pensait plus forte que ça.

Elle grimpa dans sa Porsche et roula sans destination précise dans les rues de San Francisco, elle observait le Golden Gate, la nuit qui commençait à tomber, le brouillard, le froid, rien qui donnait franchement envie de sourire. Sourire à quoi ? A la vie ? Les derniers événements venait de lui prouver qu’elle ne tenait qu’à un fil, peut être devrait elle en profiter tant qu’il en était encore temps, mais elle n’était pas d’humeur à ça ce soir. Elle avait besoin de calme, de sérénité, de repos, et peut être de se confier pour réussir à avancer. Seule, oui, elle se sentait terriblement seule. Si seulement Jézabel était la, elle pourrait lui parler, penser à autre chose, oublier ses soucis l’espace d’une nuit, rire à nouveau. Mais Jézabel était partie à L.A, elle l’avait abandonnée, elle aussi. A Berkeley et nouvelle comme elle était elle n’avait aucun vrai ami, personne à qui parler, que des connaissances de soirées, des coups d’un soir, des partenaires de cours, ça ne comptait pas. A force de rouler dans le vide, elle finit par se retrouver près de la Marina de Berkeley, le vent soufflait pas mal, à la vue des drapeaux de baignade qui flottaient dans les airs. Elle gara sa voiture sur la première place qu’elle vit sans prendre le temps de bien faire sa manœuvre, tout cela lui passait au dessus de la tête. Une fois le nez dehors de l’espace rassurant de sa voiture elle regrettait de ne pas avoir pris le temps de prendre une veste. Mais le froid ne l’atteignait pas autant qu’avant, elle n’avait pas la place pour penser au froid dans son cerveau qui était au bord de l’explosion. Elle retira ses ballerines et s’avança sur la jetée. Sentant le bois humide sous ses pieds. C’était bien silencieux, il n’y avait pas un bruit, l’endroit était calme, mystérieux, c’était parfait. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres. Elle avança les yeux demis clos, se laissant bercer par le vent. Elle arrivait presque au bout du ponton quand elle remarqua que quelqu’un avait eu la même idée qu’elle. Une jeune femme blonde était assise sur le bord du ponton, le visage face au vent, les pieds au dessus de l’eau, l’air aussi perdue qu’elle. A cet instant, elle ne se sentait plus tout à fait seule.

« Eileen ?! »
« Olivia ?! »


Olivia Grace Wexner, une de ses rares amies d’enfance. La fille d’un collaborateur de son père. Elle accompagnait son père en voyage d’affaires à Vegas. Les deux jeunes filles ayant à peut près le même age s’étaient liées d’amitié, avait fait les quatre cents coups dans les hôtels du père d’Eileen. Elle avait tellement de bons souvenirs en commun avec Olivia. Mais que faisait elle ici ? Aux dernières nouvelles elle n’habitait pas à Manhattan ? Non, c’était trop beau pour être vrai … et si … elle aussi était à BCU pour les études. C’était la dernière personne sur laquelle elle pensait tomber, mais elle était contente réellement. Elle déposa ses ballerines à coté de celles d’Olivia et se mit assise à coté d’elle. Elle regarda la mer au loin, à perte de vue et se tourna vers Olivia, avec un sourire qui sonnait faux en travers du visage.

« Ca fait tellement longtemps … Tu vas bien ? »

Le vent redoublait, faisant virevolter ses cheveux dans tous les sens.

« Qu’est ce qui t’amènes à San Francisco ? Tu es à Berkeley ? »
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MessageSujet: Re: LIFE IS A LIVING HELL •• || Eileen&Olivia LIFE IS A LIVING HELL  ••  || Eileen&Olivia EmptyVen 9 Mar - 23:18


★LIVE LAUGH LOVE

    Le son de la voix d’Eileen me donna un frisson. Lorsqu’elle prononça mon prénom dans la même intonation que je venais de le faire, je fermais les yeux et nous revoyais en train de nous courser dans les couloirs sans fin de l’hôtel de son père à Las Vegas. Je me souviens qu’à l’époque papa m’emmenait toujours là bas avec lui car il avait justement appris, par je ne sais quel moyen, que la personne avec qui il devait faire affaire (c’est-à-dire le père d’Eileen) avait une fille de mon âge. Il avait tout de suite songé au fait qu’elle et moi pourrions nous lier d’amitié et que cela faciliterait peut-être ses relations de travail. Je ne sais pas si son plan à marché mais Eileen et moi adorions nous retrouver à chaque fois que nos père devaient parler affaire. Maintenant que j’y pense je me dis que mon père m’utilisais un peu comme on utiliserait un vulgaire objet, mais je ne lui en veux pas, dans ce milieu il faut parfois se montrer malin et un peu sournois. Et puis ce n’est pas comme si cela m’avait fait du mal ou m’avait marqué négativement, au contraire, je m’étais fait une amie et à mes yeux c’était suffisant. Je me fichais bien du reste. D’ailleurs si je me souviens bien, Eileen n’avait pas beaucoup d’amis à par moi, elle ne côtoyait pas vraiment les autres enfants, donc d’un certain côté mon père avait fait une bonne action. Quoi qu’il en soit, il s’agissait tout de même d’une énorme surprise que de retrouver mon ancienne amie ici même. Je dois bien avouer que je n’avais pas pensé à elle depuis plusieurs années. En fait, en grandissant j’avais cessé de voyager avec papa, Eileen et moi avions bien gardé le contact quelques années durant, mais avec l’âge on a tout simplement arrêté de se parler. Vous savez ce que c’est non ? Au début on se promet de s’écrire ou de s’appeler tous les jours et puis peu à peu on se rend compte qu’on a pas assez de temps pour le faire alors on se révolte à prendre des nouvelles une fois par semaine, puis une fois par mois, puis une fois par an et éventuellement un jour on arrête simplement de penser l’un à l’autre. C’est la vie. Des gens entrent et sortent de nos vies, certaines personnes restent longtemps, d’autres moins longtemps, mais au final très peu de personne font le voyage tout entier à nos côtés. Mais parfois, comme aujourd’hui par exemple, des gens qui se croyaient totalement perdus de vu et oubliés se retrouvent. C’est clair que ça me fait bizarre de la voir se tenir devant moi, elle ne ressemble plus vraiment à la petite fille que j’ai connu, d’ailleurs j’ose espérer que moi non plus je ne ressemble plus à la gamine que j’étais. Je crois que toutes les deux sommes malgré tout reconnaissable parce que nos visages eux n’ont pas trop changé, en tous cas celui d’Eileen est toujours le même. Elle est juste plus grande, plus en forme et plus jolie de manière générale. Elle a toujours été du genre mignonne mais là je dois bien avouer qu’elle est même carrément canon. Son sourire est reconnaissable lui aussi. Il est resté exactement le même qu’il y a cinq ou six ans. Je ne savais pas trop comment le prendre. Le ton de sa voix me laissé un peu perplexe et comme j’avais tendance à voir tout en noir ces derniers jours, je n’étais pas d’humeur à faire des efforts avec qui que ce soit. Mais pourquoi Eileen serait-elle agacée ou mécontente de me revoir ? Ce n’est pas comme si nous nous étions quittés en mauvais termes, au contraire, nous avions juste arrêté d’être amies. Il y a une différence. Pourtant je ne pouvais pas m’empêcher de me dire qu’elle n’était pas sincère… Peut-être était-ce la surprise de me croiser dans ce lieu, c’est tout à fait inattendu je dois bien l’avouer, moi-même j’en suis surprise. Et puis d’ailleurs maintenant que j’y pense, je ne suis même pas en train de sourire. Je n’ai pas envie de sourire. Je suis plutôt contente de la revoir, quelque part ça me fait plaisir de voir un visage connu dans ce moment où je me sens terriblement seule et incomprise, et puis maintenant que je la vois, je repense au fait que toutes les deux ont s’amusé bien ensemble, qui sait, peut-être que les choses n’ont pas changé ? Peut-être même que nous pourrions redevenir amies ? Je ne sais pas… je préfère ne pas m’emballer mais c’est une idée malgré tout. Mes yeux se posèrent sur son visage, je la fixais un moment avant de lui répondre. «En effet, ça fait un bail… Je ne me serais jamais attendue à te croiser ici. Il faut croire que c’est le destin…». Le destin, quel beau salaud celui-là parfois ! J’avoue que depuis la fusillade j’ai tendance à le détester, à la maudire même, mais à quoi bon? «Disons que moi, je ne vais pas trop mal, j’ai connu pire… » En effet, j’ai connu pire et surtout, ça pourrait être pire. Je pourrais être morte à l’heure actuelle, alors oui, c’est clair que comparé à ceux qui sont morts, je vais bien. «Je vis à San Francisco, je m’y suis installée à la rentrée dernière. Et bingo pour Berkeley. Je suis en première année d’économie et gestion, je suis le chemin de papi et papa, ce pour quoi je suis née, enfin tu sais…» Je ne me souviens pas d’avoir déjà parlé de mes ambitions avec Eileen, avec elle j’étais une enfant comme les autres, pas la surdouée bizarre qui rêvait déjà de travailler dans l’entreprise de son milliardaire de grand père à même pas huit ans. Lorsque nous étions ensemble on s’amusait toutes les deux et on oubliait tout le reste, et moi à l’époque j’étais un peu comme elle, je n’avais pas énormément de gens pour me comprendre parce que les autres enfants de l’école me voyaient un peu comme la tête d’ampoule, très agaçante parce que douée partout et pour tout. Quoi qu’il en soit je suivais bel et bien la voie que je m’étais toujours fixée… «Je suppose que toi aussi tu es étudiante ici alors, non ? C’est une drôle de coïncidence non ? Comment ça va de ton côté ?» Si Eileen était elle aussi étudiante à Berkeley, elle devait elle aussi avoir ne serait-ce qu’entendu parler de la fusillade. Si ca se trouve elle aussi était un peu déglinguée par tout cela. Au fond de moi je crois que je l’espérais un peu, juste histoire de me sentir moins seule.
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MessageSujet: Re: LIFE IS A LIVING HELL •• || Eileen&Olivia LIFE IS A LIVING HELL  ••  || Eileen&Olivia EmptyDim 29 Avr - 12:23

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Au fond, Eileen devait l’avouer, elle n’avait jamais oubliée Olivia. Elle l’avait pendant longtemps considéré comme sa meilleure amie, et peut être même la seule. Elles ne s’étaient jamais disputées, il fallait dire qu’elles ne se voyaient pas souvent, peut être trois ou quatre fois par an seulement. Elle n’avait jamais bien compris qu’elle était la nature du business entre son père et celui d’Olivia, à vrai dire elle s’en moquait, elle savait seulement que les deux hommes s’entendaient bien, et qu’ils étaient ravis de trouver une autre gamine pour jouer avec leur fille. Elle avait des dizaines de très bons souvenirs passés en compagnie d’Olivia. Ses heures à courir dans les couloirs d’hôtels, à se prélasser dans la piscine, l’insouciance de l’enfance, c’était tellement loin aujourd’hui. Elles avaient grandis, et Olivia n’accompagnait plus son père à Vegas, alors elles s’étaient perdues de vue, avaient coupés tout liens, avaient arrêtées de se téléphoner. Chacune avaient refais sa vie de son coté. Eileen ignorait donc tout des six dernières années d’Olivia. Eileen avait continué à faire sa vie sans cette amie, grandir, écumer les clubs de Vegas, pas mal de dérapages, elle s’était passionnée pour le poker, et elle était plutôt douée. Elle était devenue une des filles les plus en vue et les plus riches de Sin City, toujours aussi dépensière. Malgré tout, elle voulait avoir toutes les cartes en main pour son avenir, car pour le moment reprendre les affaires de son père était très loin d’être sa priorité, la gestion d’hôtels, tout ces rendez vous, cet argent, ça l’ennuyait. A force d’observer les gens à Vegas, elle avait vraiment finie par s’intéresser au comportement humain, à la psychologie. A Vegas, elle avait vu de tout, rencontrer des tas de personnes différentes en dix huit ans. Des accros du jeu, des joueurs de poker, des personnes ruinées, des drogués, des prostituées, des touristes qui venaient pour se marier ou encore des fils à papa et autre stars d’une nuit. Elle avait compris ce qui poussait ces gens à venir à Vegas, la bas rien n’étaient interdit, on pouvait être n’importe qui, l’anonymat, tout y était faux, la ville du jeu, du mensonge et du péché. Très naturellement elle avait décidée de poursuivre ses études dans la psychologie, pourquoi être aller à San Francisco alors ? Peut être pour s’éloigner un peu de Vegas, voir cette ville de l’extérieur pour changer, recommencer à zéro ailleurs, rencontrer de nouvelles personnes, plus vraies. Donner à sa vie un nouveau sens et tenter de nouvelles expériences. Elle savait que Berkeley était l’une des universités les plus prestigieuses au monde mais ça ne lui faisait pas peur, elle était plutôt brillante. Son père avait toujours veillé à ce qu’Eileen fasse passer ses études avant les soirées ou le poker bien que les deux dernières options étaient des plus tentantes. De plus, Eileen adorait la cote Ouest et la Californie en particulier, s’était juste à coté de Vegas si jamais elle voulait rentrer chez elle, elle n’avait donc pas eue à hésiter longtemps. Elle avait était acceptée pour son dossier scolaire certes, mais aussi parce que son père connaissait pas mal de monde à San Francisco, ce n’était pas du piston, juste un petit coup de pouce. L’argent, attire l’argent.

Cette soirée était vraiment étrange, se retrouver ici avec Olivia des années après. Au dessus des eaux sombres de San Francisco, une nuit froide, glaciale, elle ne savait pas pourquoi elle était venue ici, elle avait roulée sans buts, dans l’espoir d’oublier. De se sortir cette fusillade de la tête, ces cadavres au sol, le sang, les larmes et les cris, elle ne voulait plus jamais avoir à revivre ça, c’était trop difficile, trop monstrueux. Néanmoins, la vue d’Olivia lui faisait quelque peu oublier les récents et tragiques événements. Eileen s’installa donc rapidement à coté d’elle, laissant elle aussi ses pieds se balancer au dessus de l’océan. Elle regarda chacun des traits de la jeune femme, elle avait toujours le même visage enfantin et de grands yeux lumineux, un air innocent, et de jolis cheveux blonds. D’ailleurs, il arrivait qu’on les prennent pour des sœurs à Vegas, petites elles se ressemblaient énormément, physiquement du moins. Mentalement, elles étaient très différentes, Eileen avait toujours été plus casse cou et débrouillarde, bien moins sage et plus turbulente qu’Olivia. Cela n’avait sans doute pas changé, Vegas avait apporté à Eileen un certain grain de folie et d’excès.

« Ca fait tellement bizarre de te revoir, surtout ici, loin de tout … J’avais besoin de réfléchir, peut être que toi aussi … »

Avant, elles se confiaient tellement facilement, aujourd’hui les choses ne seraient sans doute pas si simples, avec les années d’éloignement, elles n’étaient plus que de vieilles connaissances d’une époque révolue. Malgré tout Eileen espérait que les choses pourraient évoluer et qu’elles parviendraient à retrouver leur complicité d’autrefois.

« C’est super, que tu sois à Berkeley toi aussi, j’ai choisie la Psychologie, 1ère année. Et quelle confrérie ? »

Eileen sourit, elle voyait très bien Olivia chez les Alphas, elle avait toujours été une bosseuse, une intello, une personne hautement cultivée et très intelligente qui était sans l’ombre d’un doute promue à un brillant avenir. Olivia n’aimait pas l’échec, elle l’avait compris très tôt. Elle comptait donc suivre les traces de sa famille pas très original, mais c’était un bon choix, certes tracé d’avance, mais les affaires après tout elle s’en sortirait haut la main. Puis Olivia lui demanda comment elle allait, et Eileen ne voulait pas lui mentir ou faire semblant d’aller bien, elle détourna le regard. De toute façon Olivia savait pour la fusillade.

« Je … Je viens de revenir de Londres, il a fallu que je parte quelque temps … »

Elle se retourna vers elle, reprenant sa respiration. Elle avait trouvé la personne parfaite pour parler et lui confier ses états âmes.

« J’étais dans la salle le soir de la fusillade, j’ai jamais vécue une chose aussi atroce auparavant, ces cris résonnent dans ma tête, et je me dis que ça aurait pu être moi à l’autre bout du flingue. J’ai vu des gens pleurer, tomber au sol, le chaos total. Je me suis caché tant bien que mal en espérant que ce soit un cauchemar et qu’il allait bientôt prendre fin, mais ce n’était pas le cas. J’ai hésité à revenir après ça, mon père voulait que je retourne à Vegas, enfin tu le connais quand il est question de sécurité. Mais je ne t’ai pas vu à cette soirée … tu n’étais pas la ? »
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MessageSujet: Re: LIFE IS A LIVING HELL •• || Eileen&Olivia LIFE IS A LIVING HELL  ••  || Eileen&Olivia EmptyVen 4 Mai - 21:42


★LIVE LAUGH LOVE

    Depuis la fusillade, le départ d’Effy et d’Arizona, j’avais construit une sorte de carapace autour de moi-même et de mon petit monde. Du jour au lendemain j’étais passée de la fille joyeuse et archi sociable, à la fille triste et solitaire. La seule chose qui me retenait à San Francisco était Berkeley, mes études. Je ne pouvais pas rentrer et décevoir tout le monde, surtout pas mon grand père. Dans le monde des affaires on n’abandonne pas à la première difficulté, et même si dans mon cas actuel la difficulté est affreusement difficile à surmonter, je ne peux pas lâcher l’affaire et me résigner. Je ne peux pas abandonner mes rêves les plus chers sous prétexte que j’ai été choquée par un drame, un drame qui ne m’a pourtant pas touché. C’est étrange… Je ne connaissais aucun des morts, ni des blessés, je n’étais pas à l’intérieur du bâtiment lorsque c’est arrivé, et pourtant je fais partie de ceux qui n’arrivent pas à s’en remettre. Il m’arrive de me sentir ridicule. Comme si ma peine et ma douleur intérieure n’étaient pas légitimes. Comme si je n’avais pas le droit d’être triste ou de me sentir affectée par la fusillade. Jamais dans toute ma vie je n’ai été aussi proche d’une telle chose. Jamais je n’ai été aussi proche de la mort. Ce soir, pour la première fois depuis un petit bout de temps, j’ai la sensation que parler pourrait me faire du bien. Jusqu’à présent je ne pouvais rien dire, je ne pouvais pas parler de tout ce qui s’était passé parce que c’était trop dur. Mais ce soir, peut-être que je pourrais me lâcher, libérer ce qui est en moi depuis déjà trop longtemps. Je ne suis pas faite pour être triste, je ne l’ai jamais été. Il me semble que plus les jours passent et plus je suis épuisée d’être malheureuse, de ne pas pouvoir me relever, d’avoir continuellement peur de sortir de chez moi ou juste d’être bousculée dans un couloir. Je suis devenue méfiante, distante, maussade et solitaire. Tout ce que je me suis toujours juré de ne jamais devenir. C’est à dix milles lieux de ce que je suis vraiment et ça, Eileen le sait. En tous cas j’espère qu’elle le sait. Lorsque nous étions enfants et encore amies, j’étais bien différente de celle que je suis aujourd’hui, j’espère qu’elle s’en souvient. Quoi qu’il en soit, elle a raison. C’est étrange de se revoir ici, moi j’aimerais le voir comme un signe du destin, une main tendu de Dieu ou une autre connerie de ce genre parce qu’après tout j’ai vraiment besoin de quelqu’un à mes côtés et Eileen tombe pile poils. «Oui, moi aussi j’avais besoin de réfléchir… je n’ai pas grand-chose d’autre à faire ces derniers temps. Moi je suis en Gestion et Economie, en première année aussi, évidemment… et je suis chez les Sampis. Ca doit te sembler étrange mais je m’y sens bien. Et non, je ne me drogue pas… c’est juste que j’aime leur côté libre et heureux même si actuellement j’ai un peu de mal avec cette dernière chose.». Je ne veux pas lui imposer mon état d’esprit pitoyable. J’aimerais lui montrer que je ne suis pas devenue une loque, mais bel et bien que je suis restée la même. Dans le fond, je suis toujours cette même gamine qui courait à travers les couloirs de l’hôtel de son père à Vegas, c’est juste que pour le moment j’ai enfuis cette petite fille très profondément et que je ne suis pas prête à la laisser ressortir. Cette part de moi est trop fragile, trop délicate, trop jeune…

    Eileen m’annonce ensuite qu’elle-même est allée à Londres quelques temps. A sa manière de me le dire, je sais déjà de quoi elle parle. Je souffle. Je ne suis pas la seule à être tourmentée. Mais le pire ce fut lorsqu’elle commença à parler de la fameuse nuit où tout à changé à Berkeley. Elle l’avait vécu en direct. Elle était dans la salle ce soir là et elle a dû supporter les cris, les pleurs et l’angoisse qui s’était répandu parmi les étudiants. L’entendre me le dire me donne la nausée. Son récit, bien que relativement court, me donne envie de crier. Pourquoi est-ce que c’est arrivé ? Pourquoi ici ? Pourquoi nous ? Je me pose et repose ces mêmes questions depuis ce fameux quatorze février deux mille douze. Inlassablement. Et pourtant… je ne trouve jamais de réponse. Maintenant que j’y pense, si Eileen avait été parmi les victimes je n’aurais même pas pu la revoir, elle serait morte sans que je ne sache qu’elle avait mis les pieds ici… j’en ai des frissons. Elle me parla de son père, il avait voulu qu’elle rentre chez elle, tout comme ma famille m’avait elle aussi proposait de rentrer, au moins le temps que les choses se tassent. J’ai refusé. Et visiblement Eileen aussi, même si elle s’est au moins éloignée quelques temps en Europe. Viens ensuite la question qui me fait rougir de honte. «Non, je n’étais pas là… j’ai toujours trouvé ces fêtes de la St Valentin complètement stupides et puis j’ai préféré réviser tranquillement dans ma chambre. Ce n’est qu’assez tard dans la nuit que j’ai compris ce qu’il s’était passé. On entendait des sirènes de police et d’ambulances partout à travers le campus, je suis sortie pour voir ce qu’il y avait et j’ai vu des gens courir et d’autres pleurer. Je n’étais pas à l’intérieur, mais … j’ai tout de même vu des choses pas jolies ce soir là.» Je me rappelle de cette fille, elle pleurait et tremblait de la tête aux pieds. Les secouristes et les policiers étaient déjà trop occupés alors c’est moi qui l’ai aidé à se calmer. Je n’ai jamais vu personne dans un tel état de stress. Je revois encore la peur dans ses yeux. Et lorsque quelqu’un est venu la chercher pour l’emmener aux urgences pour quelques points de sutures, elle m’a serré la main si fort…Depuis, elle est rentrée chez elle dans l’Illinois. Je ne la connaissais pas, mais ce soir là j’étais sa bouée de secours. C’est seulement après que moi-même j’ai coulé… «Je ne peux pas imaginer ce que tu as vécu… à l’intérieur. Est-ce que tu as été blessée ? Ou un de tes amis ? Je comprends que tu ais dû t’éloigner un peu, moi-même j’ai du mal à m’en remettre alors que je n’y étais pas directement. Je n’en dors plus en fait… Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme si une sorte de culpabilité me rongeait et je n’arrive pas à m’en défaire… C’est ridicule, je te dis tout ça alors que toi tu as vécu ce cauchemar en direct, c’est plutôt toi qui devrais me dire à quel point tu vas mal.» Je baisse les yeux, cherchant quoi ajouter… «Je suis désolée.»

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MessageSujet: Re: LIFE IS A LIVING HELL •• || Eileen&Olivia LIFE IS A LIVING HELL  ••  || Eileen&Olivia EmptyMer 16 Mai - 17:34

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