Aujourd'hui nous sommes vendredi. Je me suis une nouvelle fois levée à pas d'heure aujourd'hui, cela devient une habitude depuis une semaine. Apeurée par des cauchemars incessants, je m'endors à des heures pas possibles et le matin il m'est impossible de me lever. C'est une histoire sans fin, je n'en peux plus. Lou se trouve dans le même état de d'esprit que moi même si elle le montre moins, dès qu'elle se trouve avec moi elle lâche tout. Vivre dans la peur est la pire chose qui puisse arriver, on a peur de tout, de tout le monde et le moindre bruit suspect nous fait sursauter. Décidée à reprendre ma vie en main, je me suis dépêchée de me préparer et je me suis rendue aux cours de 11h. C'est fou comme je prends plaisir à venir en cours récemment, malgré mes retards quotidiens, ça me vide la tête. Je me concentre uniquement sur le cours et pendant quelques heures je ne pense plus à ces vilains souvenirs. Dans la journée il est rare que j'y pense, je suis occupée, je vois du monde, mais une fois seule dans mon lit le soir, cela devient déjà beaucoup plus dur. Il est 15h, je finis les cours dans exactement 55 minutes, ensuite je file faire les magasins avec des copines.

Hop, je passe en coup de vent dans mon humble chambre universitaire afin d'y déposer mes affaires de cours inutiles à virée shopping. J'attrape mon sac à main et enfile mon manteau tout fourré afin d'affronter le froid hivernal. Je file en quatrième vitesse à ma voiture. Le point de rendez vous a été fixé à 16h15 dans le centre de San Francisco, il faut donc que je me dépêche à trouver une place non loin du centre et si possible non-payante mais ça, ce serait vraiment un miracle. Quoi que mon père m'a refait un virement s'élevant à une somme ahurissante, comme toujours. Je vais pouvoir profiter dès maintenant, dans les magasins, même si je n'ai pas pour objectif d'acheter pour des cents et des mille même si j'aime bien me faire plaisir très régulièrement. Il faut avouer que les trois quarts de mes vêtements proviennent de magasins côtés et catégorisés "BOURGES" . Je tourne en rond pendant 5 minutes avant qu'une place ne se libère juste sous mon nez, et en plus de cela à 3minutes du point de rendez-vous. Je fais mon créneau et sors vite payer à la borne la place de parking. J'évite de courir à la rencontre des filles car étant donné le froid ambiant, il y a des risques de glissades. Hop, nous voilà parties à faire les magasins. Deux heures après, chargées de paquets à ne plus savoir qu'en faire nous nous quittons, satisfaites de nos emplettes et fatiguées par ce marathon.

Je me dirigeais vers le parking où j'avais garé ma voiture lorsque mon téléphone s'est mit à sonné. Je m'arrête, pose quelques sacs afin de libérer au moins l'une de mes mains et commence une mission commando dans mon sac afin de trouver mon blackberry. Ayant enfin mis la main dessus j'ouvre le sms reçu et c'est avec grande surprise que je découvre son destinataire, Bleiz. C'est un des meilleurs amis d'un de mes cousins français Lucas. On se connait depuis pas mal d'années Bleiz et moi mais depuis l'été dernier. On n'a plus qu'échangé des banalités étant donné, qu'il faut l'avouer, nous avons passé une bonne partie de nos vacances à flirter et je dois vous avouer que sur le coup cela m'a beaucoup plu mais cela a créé une certaine gêne entre lui et moi. Son sms est le suivant: Si tu as le temps, rejoins moi au starbucks, près de la BCU, Lucas m'a appelé, ça serait bien qu'on se voit. Je décide d'aller poser mes trois millions de sacs dans ma voiture et de reprendre cette dernière pour aller au starbuck à mi-chemin entre le centre et la BCU, une fois cela fait je répond à Bleiz : Je suis là dans 5minutes, à tout de suite.. Je reprends donc ma voiture direction le starbuck coffee. Une fois garée de l'autre côté de la rue, je traverse et pénètre à l'intérieur du et apprécie la bouffée d'air chaud me parcourant. J'aperçois Bleiz attablé à droite du comptoir sur une petite table, j'avance vers lui souriante le saluant dans sa langue natale.