Assit sur son lit, Maxence regardait la télévision. Etant pour le moment à l’hôtel, il prenait son petit déjeuner avant d’aller en entretien pour un emploi. Il avait déjà été à Stanford et il attendait une réponse de leur part. Mais aujourd’hui, il avait rendez-vous à Berkeley. C’était pour cela qu’il était pour le moment à l’hôtel. Il n’avait pas envie de prendre un appartement pour le moment, tant qu’il n’aurait pas de réponse de la part d’un employeur. Finissant son petit déjeuner, il ramena le tout à la réception. Une fois que cela fut fait, il repartit à sa chambre et alla prendre sa douche. Une fois fait, il s’habilla. Chemise blanche, pantalon noir et chaussures de ville avec une veste noire. Son entretien était important, il fallait qu’il parvienne à décrocher un emploi. Soupirant, il attrapa ses affaires. Il n’avait pas grand-chose à ramener, mais il avait un dossier avec tout ce qu’un employeur pourrait lui demander. Allant alors à la réception de son hôtel, il y laissa la clé de sa chambre. Sortant ensuite du bâtiment, il chercha un taxi. Donnant l’adresse de Berkeley, il attendit bien sagement assit à l’arrière du taxi.

Il se demandait comment ça allait se passer. A Stanford, il n’était pas certain de la réponse. Pour d’autres établissements, il avait su que ça serait non tout de suite au vu de l’entretien. Alors, pour Stanford, il se demandait s’il pourrait être prit ou pas. Il avait misé sur Berkeley, mais au vu de la chef d’établissement, il savait aussi que ça n’était pas gagné d’avance. Maria était son ex et il n’avait pas envie d’avoir de problème. Il avait tiré un trait sur tout ce qui s’était passé. Aujourd’hui, il voulait simplement un emploi. Il en avait besoin, pour pouvoir subvenir à ses besoins et donc pouvoir créer l’album dont on lui avait parlé. Une fois arrivé devant l’établissement, il laissa l’argent de la course au chauffeur et sortit du taxi pour se rendre vers le parking. Le seul accès qu’il connaissait assez bien pour se rendre au bâtiment principal et pouvoir se repérer sans se perdre avant son entretien. Voyant quelques étudiants, il se souvint de certains, mais ne resta pas avec eux. Il avança tranquillement jusqu’au premier bâtiment, près à affronter les personnes dont il avait déjà fait la connaissance ici, par le passé.

Une fois face à la secrétaire il expliqua sa venu et alla s’asseoir sur les quelques chaises disposées un peu plus loin. Apparemment la directrice était au téléphone, il fallait donc qu’il patiente. Allant donc s’asseoir, il regarda autour de lui. Il y avait quelques petites choses qui avaient changés, mais l’endroit restait à peu près le même. Au bout de cinq minutes, la secrétaire le fit aller avec elle. La laissant parler avec Maria, il pû enfin entrer dans le bureau et ferma la porte derrière lui. Inspirant et expirant, il se retourna et il se mit à sourire. Avançant vers le bureau, il regarda la jeune femme ne sachant pas trop s’il devait lui serrer la main ou pas. Alors, il avança simplement, restant tout de même debout. Après tout Maria était un employeur comme un autre, donc la politesse était de rigueur.

Votre secrétaire m’a dit que vous aviez déjà reçu les papiers que je vous aie envoyé, j’en ai d’autres si jamais vous en avez besoin.

Oui, le vouvoiement. Elle était son futur employeur, enfin peut-être du coup, il se devait de rester professionnel. Il était près à parer à toutes questions, en tout cas il l’espérait vu que jusqu'à présent, il n’avait pas eu de questions pièges avec les autres chefs d’établissement.

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
« PEOPLE DON'T CHANGE. »
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

« Directeur, vous avez un rendez-vous avec l’administration à dix-huit heures cet après-midi. » La secrétaire de Maria O’Berkeley venait de faire irruption dans le bureau de cette dernière alors qu’elle se trouvait en pleine rédaction d’un rapport concernant les finances de l’établissement du début d’année. Les choses ne se portaient pas particulièrement mal de ce côté-là, et heureusement pour Maria qui ne tenait pas à voir sa tête planté sur un pieu comme le dernier roi Français avant les Temps Modernes. Pauvre Louis qu’il fut. « Merci. » Répondit simplement la brunette n’ayant pas le temps de décoller ses yeux de son rapport qui devait absolument être fini avant ce soir. Elle haïssait avoir à faire ces fichus rapports de compatibilité, elle n’avait jamais été bonne dans la matière ne l’aimant pas le moins du monde. Ce fut en entendant la porte de son bureau se refermer que l’information que sa secrétaire venait de lui transmettre lui fit irruption à l’esprit. « Qu…quoi ?! Ce soir ?! » Mais il n’y avait déjà plus personne mise à part elle et ce stupide rapport de compatibilité qu’elle rédigeait. Soupirant, Maria décida de relâcher la pression quelques instants. Ce n’était pas quelques minutes qui changeraient grand-chose de toute façon. Il était neuf du matin et Maria avait déjà l’impression d’être là depuis des heures et des heures, voire des jours entiers. Elle était là depuis une heure. Et apparemment, la brunette serait là pour un long, bien long moment aujourd’hui. Elle savait qu’elle avait un entretien d’embauche à assurer au cours de la matinée, mais ne se souvenait plus entièrement de l’heure. Qu’importe, ça ne changerait pas sa vie non plus, ce n’était qu’une embauche, alors une de plus ou de moins… Elle avait eu de la part de sa secrétaire certains papiers relatant de la personne demandant un emploi ici, mais Maria n’ayant eu guère le temps d’y jeter le moindre coup d’œil réalisait enfin qu’elle allait devoir faire cela au feeling le plus total. Qu’il était triste de devoir en arriver là.

Une demi-heure plus tard.

« Directeur, votre rendez-vous est là. » Maria ferma son ordinateur en vitesse, mit ses lunettes de vue sur la tête et donna un rapide coup de propre à son bureau qui était méconnaissable, de la paperasse étant disposé un peu partout sans qu’un ordre n’ait été mis en place par la principale concernée par ce foutoir. Car oui, en vérité, c’en était un. « Faites-le entrez, s’il-vous-plait. » Ce que la secrétaire fit sans broncher, comme toujours.

Installée dans son fauteuil de bureau, Maria eut à peine le temps de retrouver les papiers concernant la personne qui allait arriver dans son bureau que cette personne arriva justement. Mais juste avant cela, le regard de la brunette se fixa sur le nom de la personne qui arrivait. Maxence Delacre. Non. C’était tout à fait impossible. « Euh il doit y avoir… » Relevant soudainement la tête, Maria tomba sur un homme qu’elle ne connaissait que trop bien. « Votre secrétaire m’a dit que vous aviez déjà reçu les papiers que je vous aie envoyé, j’en ai d’autres si jamais vous en avez besoin. »

Maxence. Le vouvoiement. La France. Deux ans. Edward. Tout lui revenait comme une énorme claque à la figure sans qu’elle n’ait eu même le temps de s’y préparer. C’était douloureux, voire inhumain. « Maxence… ? » Ce fut la seule chose qu’elle fut capable de laisser entendre à celui qui fut un temps son amant.

Assit à attendre que Maria soit prête à le recevoir, faisait qu’il se demandait s’il n’allait pas croiser d’autres personnes qu’il connaissait. Si c’était des étudiants qu’il appréciait, il n’y aurait pas de problème avec eux. Par contre, il savait aussi qu’il y avait des personnes qui ne l’appréciait pas et il se disait que ces personnes là seraient misent bien assez tôt au courant de son retour. Evidemment, il avait une idée sur une personne en particulier, mais s’il ne le voyait pas, il n’en allait pas faire un drame, au contraire même. Croisant alors les jambes, il regarda son portable, le mettant en silencieux et attendit encore quelques minutes. La secrétaire vint finalement lui dire qu’il allait pouvoir voir la directrice. Se levant et la suivant, il attendit de se retrouver dans le bureau. Fermant la porte derrière lui, il prit deux secondes pour se calmer et alla vers la jeune femme. Restant debout près du bureau, il commença à parler de papiers. Il avait amené l’essentiel déjà, mais il ne savait pas si elle avait besoin d’autre chose. Peut-être que ça serait le cas. N’ayant pas de réponse de la jeune femme, il resta un peu surprit, mais ne dit avant, avant d’entendre son prénom et surtout l’interrogation dans la voix de son interlocutrice. Ne sachant pas trop comment réagir à cela, il se racla la gorge pour se donner un peu de courage.

Ah oui, pardon je ne suis pas poli.

Se mettant à sourire poliment, il la regarda.

Maxence Delacre, enseignant en médecine.

Se présenter allait peut-être débloquer la jeune femme, même s’il voyait clairement que ça n’était pas cela le problème. Il savait que c’était de le revoir là qui devait lui poser un problème, alors il fallait qu’il comble les blancs qui restaient nombreux, ou plutôt le long blanc trop silencieux.

Je postule donc au poste d’enseignant en médecine à Berkeley. J’enseigne cette matière depuis un peu plus d’un an. Avant j’enseignai la philosophie, mais je me suis tourné donc vers la médecine. J’ai également une lettre de recommandation du directeur de La Sorbonne, là où je travaillais avant.

Cherchant dans son dossier, il sortit la lettre et la déposa sur le bureau. Puis, il se redressa, restant toujours debout et attendant cette fois-ci une réaction de la part de la jeune femme.

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
« PEOPLE DON'T CHANGE. »
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

« Ah oui, pardon je ne suis pas poli. Maxence Delacre, enseignant en médecine. » Un long silence suivit les propos de l’homme alors que Maria enregistrait tout juste la présence de son ex-compagnon dans son bureau deux ans après son départ. Ils s’étaient quittés sur une engueulade, il était revenu le jour où elle avait été hospitalisée et puis ils s’étaient brièvement revus lors du voyage en France de Maria dans le cadre de l’échange entre les deux universités qu’étaient Berkeley et la Sorbonne. « Je postule donc au poste d’enseignant en médecine à Berkeley. J’enseigne cette matière depuis un peu plus d’un an. Avant j’enseignai la philosophie, mais je me suis tourné donc vers la médecine. J’ai également une lettre de recommandation du directeur de La Sorbonne, là où je travaillais avant. » Il semblait avoir fait tellement de chemin en si peu de temps… Il aurait certainement pu dire la même chose d’elle qui était passée au « grade » supérieur au sein de l’université dans laquelle elle travaillait depuis presque dix ans maintenant. Mais lui… Il n’avait pas changé physiquement, il restait exactement le même, avec deux ans de plus, mais rien d’autre mise à part son âge n’avait changé. Seul ce côté sûr de lui semblait être nouveau, en effet la brunette ne se souvenait pas avoir quitté un homme un soir à Paris plein d’audace comme maintenant. « D’accord. » Il était temps qu’elle aussi, elle reprenne le dessus. Certes, Maxence était son ex, mais cela ne lui donnait aucune raison valable pour ne pas faire son métier correctement. Professeur de médecine il était devenu, professeur de médecin il était. La question était de savoir maintenant s’il serait professeur de médecine ici, à Berkeley.

S’installant de nouveau confortablement dans son fauteuil de bureau, la brunette remis ses lunettes sur son nez et repris le dossier dont elle s’occupait avant que la « surprise » ne débarque dans son bureau, la bouche en cœur. Reprenant sa lecture là où elle s’était arrêtée, Maria repris également son stylo en main et essaya de se concentrer sur le travail qu’elle avait à effectuer rapidement. Mais ce fut sans compter sur le regard surpris du français sur elle que la brunette ne put se concentrer le moins du monde. « C’est moi essayant de t’ignorer, là. » Lâcha subitement Maria, sur un ton qui laissait facilement comprendre qu’il n’y avait rien de méchant, que c’était presque un jeu. Relevant finalement la tête vers l’homme, elle remonta à nouveau ses lunettes sur sa tête. « Tu veux un job, je te le donne. On manque de professeur qualifié en médecine, alors tu tombes à pic si j’ose dire. Je te communiquerai tes horaires d’ici quelques jours. Le temps pour moi de trouver un arrangement avec les autres professeurs de médecine. » Tout était dit. Mais elle connaissait Maxence, ou tout du moins, elle croyait le connaitre, il n’en resterait pas là aussi facilement, pas s’il avait vraiment pris de l’assurance comme ce qu’elle avait cru comprendre lors de son entrée plutôt remarquée dans son bureau quelques minutes avant.

Faire bonne figure et prouver qu’il était là pour un emploi était la seule chose que le français pouvait faire pour le moment. Enfin en même temps, il était là pour ça. Il avait besoin d’un emploi. Stanford devait lui donner une réponse, mais il n’était pas sûr que ça soit positif. Du coup, il lui restait Berkeley et quelle ne fut pas sa surprise en ayant apprit que Maria était devenue la directrice des lieux. Elle méritait le poste au vu de son travail, mais ça ne lui fallait pas la tâche. Après tout, il était un de ses ex, donc ça n’allait pas être simple. Présentant donc l’enjeu du jour, il parla du fait qu’il avait enseigné la philosophie et qu’il s’était finalement orienté vers la médecine qu’il enseignait désormais depuis un peu plus d’un an. Le plus dur fut quand la jeune femme ne réagit pas. Elle semblait partit dans un autre monde et il espérait que ce dernier ne le mettait pas en scène en train de mourir dans d’atroces souffrances. Du coup, quand elle se reprit, il apprécia cela. La voyant mettre ses lunettes, il ne dit rien et resta la fixer, attendant une réponse quelconque de sa part. Cependant, il ne pû s’empêcher de sourire à sa reprise de paroles. Se reprenant rapidement, il eu un air sérieux et concerné quand elle lui parla à nouveau. Il fut surprit par la réponse de la jeune femme. Il avait l’emploi ? C’était direct ça au moins. Ca n’était pas comme les autres directeurs qui lui avaient dit d’attendre quelques jours, voir semaines. Cependant, il devait avouer que c’était vraiment du rapide.

J’ai le poste ? Aussi facilement que ça ?

Haussant un sourcil, il devait avouer qu’il en était plus qu’étonné. Non pas qu’il allait s’en plaindre, au contraire, mais il trouvait cela vraiment simple.

Si j’ai cet emploi, ça veut dire que tu préfères que je débarrasse le planché là tout de suite ?

Il pointa la porte du doigt, pensant que c’était sans doute ce qu’elle voulait. Elle avait fait au plus vite et il trouvait cela étrange de sa part.

Du coup, ça veut aussi dire que je devrais toujours passer par ta secrétaire, jamais par toi, à cause de nos « antécédents ».

Il avait dit ce dernier mot en mimant des guillemets. Là c’était clairement jouer avec le feu, parce qu’elle pouvait lui dire que finalement le poste, il pouvait toujours courir pour l’avoir. Seulement, ça l’intriguait qu’elle soit si rapide. Bien évidemment, il avait bien envie de parler d’Edward, mais il préféra s’en abstenir. C’était un sujet sensible, surtout pour Maxence qui l’avait prit pour son ami avant de se faire poignarder dans le dos.

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
« PEOPLE DON'T CHANGE. »
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

« J’ai le poste ? Aussi facilement que ça ? » Évidemment, ça n’aurait pas pu être aussi simple qu’elle l’aurait souhaité. Elle lui donnait l’emploi, il partait. Non, il fallait qu’elle comprenne que les choses ne fonctionneraient pas de la sorte. Et au fond, ce n’était pas non plus ce qu’elle désirait. Maxence restait tout de même quelqu’un d’important dans sa vie, mais le fait qu’il débarque ainsi ici, sans même l’en avoir tenu informée auparavant ? C’était injuste pour Maria de la mettre au pied du mur comme il l’avait tout juste fait. « Si j’ai cet emploi, ça veut dire que tu préfères que je débarrasse le planché là tout de suite ? » Se voyant mal répondre « effectivement, mais je sais que c’est impossible », la brunette prit sur elle et contempla l’homme de la tête aux pieds. Non, il n’avait véritablement pas changé. Pas physiquement tout du moins. « Ce que je voudrais, professeur Delacre, c’est que vous alliez retrouver vos collègues qui seront très certainement ravis de vous revoir parmi nous. » Quoi ?! C’était sans doute vrai après tout ! D’accord, l’excuse des collègues et des présentations était un peu facile, mais au fond, ça n’en était pas pour le moins véridique.

« Du coup, ça veut aussi dire que je devrais toujours passer par ta secrétaire, jamais par toi, à cause de nos “antécédents”. » Son culot était tout nouveau, définitivement. Maria le regarda, stupéfaite qu’il ose lui sortir quelque chose comme cela, et de cette manière-là qui plus est. Puis, se reprenant bien rapidement – comme toujours – la brunette referma un peu brutalement son dossier en étude et fixa l’homme toujours installé face à elle, apparemment heureux de l’effet créé. « Nos “antécédents” comme tu dis, n’ont et n’auront absolument aucune répercussion. Je t’embauche parce qu’on a besoin de professeurs qualifiés en médecine, pas pour tes beaux yeux. » Elle aurait sans doute pu éviter la formulation sur les yeux de Maxence. Tant pis. « Et puis c’est du passé, qui plus est. »

Cela dit, la brunette – apparemment bien contente de son petit effet personnel aussi – sourit sournoisement à celui qui allait donc redevenir un collègue, et seulement un collègue cette fois-ci. Qu’il ne joue pas trop longtemps avec elle, le pauvre finirait par s’en mordre violemment les doigts. Le pire étant qu’il le savait pertinemment, il la connaissait, qu’elle le veuille ou non. « Je vais te demander de remplir un formulaire que tu demanderas à ma secrétaire pour ton contrat d’embauche. Ça ira d’autant plus vite que tu as déjà travaillé ici. Je suppose que tu n’as pas besoin que je t’explique les modalités de salaire, puisque tu as l’habitude de travailler en université. C’est le côté pratique de la concordance des méthodes de travail que possède La Sorbonne, elles sont approximativement les mêmes que par ici. »

L’entendre parler du fait qu’il devrait aller se présenter auprès de ses nouveaux collègues, il hocha les épaules. Il avait d’abord envie de rester ici un peu et de savoir ce que la jeune femme pensait de tout cela. Bon d’accord, ça ne l’aiderait pas à se faire apprécier, mais il n’était clairement pas là pour ça non plus. De plus, il n’était pas certains que les personnes qu’il avait déjà rencontrées comme enseignants ici étaient encore là. Quoi que c’était tout à fait possible, mais pour l’instant, il parla de leurs antécédents. En voyant son dossier se faire durement traité, il savait qu’il avait touché un point sensible. Non pas qu’il voulait le mettre mal à l’aise ou la blessée. C’était juste qu’il voulait savoir ce qu’elle pensait de tout cela. Après tout, la jeune femme avait compté pour lui malgré leur fin malheureusement, surtout pour lui. L’écoutant donc parler, il hocha simplement la tête. Il avait donc son poste juste pour ses compétences d’enseignant et elle parlait de passé. C’était vrai qu’ils faisaient partit du passé. Là-dessus, il ne comptait pas revenir.

J’irai voir ta secrétaire et pas besoin de me rappeler tout cela en effet.

C’est vrai qu’il s’en souvenait. Regardant alors autour de lui, il soupira avant de reposer son attention sur la directrice.

Au fait, merci pour le compliment sur mes yeux, je sais que tu les aimes beaucoup.

Faisant un clin d’œil, c’était clairement une façon d’y aller au culot, mais peu lui importait. Quoi qu’il n’avait pas encore signé son contrat. Mais, il savait aussi que Maria était une femme de parole.

Vu que je fais partit de ton passé, je te dis au revoir tout de suite et je ne croiserai plus ton chemin, ça devrai te faire plaisir.

Mettant son dossier sous le bras, il décida qu’il valait mieux en finir maintenant. Après tout, elle voulait la jouer comme cela et partir sur le principe qu’ils n’étaient rien l’un pour l’autre. Cependant, il ne pouvait pas oublier le fait qu’il l’avait aimé, mais qu’elle l’avait fait souffrir. Faisant donc demi tour, il comptait bien sortir de là et comme il venait de le dire, la voir le moins possible. Ca serait sans doute plus simple pour les deux ex amants.

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
« PEOPLE DON'T CHANGE. »
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Maria avait apparemment frappé là où ça faisait mal chez Delacre. Elle regretta d’ailleurs y avoir été peut-être finalement un peu fort envers lui, bien qu’elle n’ait, en vérité, fait qu’énoncer un fait véridique. Leur histoire tenait du passé dorénavant. S’il ne l’avait pas encore accepté, voilà qui allait devoir être fait et rapidement si possible, Maria ne supporterait sans doute pas très longtemps de le croiser chaque jour en se disant que cet homme ressentait toujours de forts sentiments envers elle. « Au fait, merci pour le compliment sur mes yeux, je sais que tu les aimes beaucoup. » Elle leva les yeux au ciel après que Maxence lui ait gentiment rétorqué qu’elle avait toujours aimé ses yeux. Certes, l’information n’avait rien d’irréelle, mais de là à le lui rappeler…

« Vu que je fais partie de ton passé, je te dis au revoir tout de suite et je ne croiserai plus ton chemin, ça devrai te faire plaisir. » Elle aurait pu se contenter de cela, en effet. Mais à la place, quelque chose dans sa tête lui interdit tout simplement de faire cela. Pas comme cela en tous les cas. « Maxence, attends. » Elle aurait pu se taire. Elle aurait sans doute dû se taire. Se levant de son fauteuil, la brunette contourna son bureau pour aller à la rencontre de l’homme qui se tenait non loin de la porte d’entrée – et de sortie dans le cas présent. Se retrouvant alors face à lui, Maria ne sut quoi dire tout de suite. Ils se regardaient de façon intense, comme s’ils essayaient l’un comme l’autre de se convaincre que tout ceci n’était qu’un rêve. Mais il n’en était absolument rien, et O’Berkeley le savait pertinemment. « Pourquoi tu ne m’as pas téléphoné, ni même envoyer un mail ? J’ai l’impression que ça ne te fait rien d’être là, dans ce bureau. La dernière fois que l’on s’est vu tu…non, tout compte fait, on ne va pas revenir sur la dernière fois que l’on s’est vu. » Faire référence à leur dernière “entrevue” à Paris au cours de la fin de l’année 2010 n’était pas forcée, et elle regretta d’ailleurs bien d’avoir été jusque-là par mégarde. Oui, par mégarde. Jamais Maria n’aurait été raconté cela pour le blesser, elle n’était certainement pas comme cela, oui elle avait fait du mal à Maxence dans le passé, mais ce n’était pas une raison pour continuer à le faire aujourd’hui, ce n’était d’ailleurs pas ce qu’elle désirait.

C’était lui qui avait parlé du passé. Maria n’avait fait que renchérir et il pouvait comprendre cela. Seulement, ça lui faisait plus de mal que de bien. Il savait parfaitement que c’était du passé et que sa relation avec Maria ne serait plus jamais la même, mais il avait juste voulu voir comment elle pourrait se comporter avec lui. Voir si elle le détestait ou si elle allait se contenter de l’ignorer. Au lieu de cela, elle trouva un point sensible et y appuya assez fort. Il s’était fait finalement avoir et il préféra donc partir. Exprimant le fait qu’il passerait à chaque fois par la secrétaire de la jeune femme, il était près à partir, quand elle le retint par la parole. Soupirant, il hésita et finalement se retourna pour lui faire face. La regardant s’avancer vers lui, il remit bien son dossier sous le bras et la fixa, ne sachant pas ce qu’elle allait pouvoir lui dire. Cependant, il attendit, restant silencieux et l’écouta reprendre la parole pour parler de la France et de la dernière fois qu’ils s’étaient vus.

Je t’ai envoyé un message pour m’excuser de mon comportement.

C’est vrai, mais il savait aussi qu’elle ne parlait pas de cela, mais bien d’aujourd’hui ou même d’avant, en deux ans, aucun message et il savait pourquoi.

La dernière fois qu’on s’est vu je venais de perdre mon meilleur ami et je t’ai croisé par hasard. Après mon meilleur ami, tu étais la personne en qui j’avais eu le plus confiance. J’avais besoin de trouver une personne qui m’écoute et qui soit là. En t’embrassant j’ai pensé que ça pourrait changer quelque chose, mais ça n’a pas été le cas.

Debout face à la jeune femme, il la fixait dans les yeux, sachant parfaitement que la conversation n’était pas simple, mais apparemment ils devaient passer par là.

Je t’ai aimé Maria, mais je sais aussi que c’est du passé. Alors t’envoyer des messages avant ne m’aurait pas aidé à avancer. T’envoyer un message pour aujourd’hui ne veut pas dire que tu aurais été mieux préparer à me voir non plus.

Haussant les épaules, il finit par soupirer.

Mais ne t’inquiètes pas, je ne serais pas un obstacle dans ton université. Je ferai mon boulot et je m’en tiendrai à ça et uniquement à cela. Je ne serai pas l’enseignant qui te causera le plus de problème.

Quoi que … mais ça il ne préférait pas le dire. De toute façon, ils verraient bien avec le temps, comment les choses allaient marcher, mais il savait qu’il ne passerait par la jeune femme que si c’était réellement nécessaire. Les autres fois, il passerait par la secrétaire de la directrice, ça serait bien plus simple, en tout cas selon le français.