the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez

❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptyMer 18 Jan - 21:48

     ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Tumblr_lxcl5h2DxZ1qgiio5o1_250  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Tumblr_lxcl5h2DxZ1qgiio5o7_250  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Tumblr_lxcl5h2DxZ1qgiio5o4_250
    blotti contre ma vie, ton rire résonne, et puis s'enfuit
    “If you are afraid don't be, I have the whole thing planned. We’ll start in the ocean baby, and when we find the land. We will be thankful to all of our friends that they didnt leave us. As we got to the end.Take a picture of them. If you find your faith in, your parents god. Dont be so quick to, point out the flaws in it.If you find your faith in, your parents god. Don't be so quick to, point out the flaws in it. You've been around and you've seen, the way that things work, but you need a compass to, get around your house.” ;; let's get together and feel alright thaïs&zéphyr.
◂ Doucement, tout doucement. Il est terrible, ce petit bruit qui claque le sol, tel une généreuse alliance liant le paquet glacé et la chaleur troublante de ces roues. C'est un vrai petit bal tout ça. Ses avants bras se balancent, se frétillent. Il est lourd ce silence, dans la pénombre d'une douce nuit d'hiver. Son regard chocolat brille, en même temps que les spectres d'étoiles dans le ciel gris. Toute petite déjà, elle rêvait de se hisser voir les anges. Qu'il est terrible, ce grincement dans ce coin de couloir. A travers les premières lueurs d'une journée de Janvier. Sa petite bouche rouge généreuse s'enflamme dans des paroles enfantines. Des mèches folles tombent sur son visage, encore nuée par l'innocence, se dandinent dans un rythme endiablé, à la suite des notes de musiques. Sa longueur chevelure brune s'élève dans les airs, s'extirpe dans le vent, embrasse le levé du jour. Qu'il est terrible, ce petit grincement. Il défile, à droite, à gauche, dans chaque recoins de l'appartement. Elle bouillonne à l'intérieur, avance, recule, tortille sur elle même. Une petite chaperon rouge, dans sa tenue de nuit couleur sang. Pas de loup, ni de mère grand. C'est un petit recueil de tendresse, à elle toute seule. Qu'il est terrible, ce bruit là, scindant, les tympans de n'importe quel individu. Pas pour eux. Emportée par sa course effrénée, rien ne semble la faire faiblir. Il est vrai. Elle ne faiblit pas. Jamais. Elle s'émoustille de sa vie, de celles des autres. Elle a appris à positionner son dos gracieusement, à garder les épaules droites, hautes, toujours hautes, sans ne jamais défaillir. Elle affronte, de ses deux pieds nus, et son sourire charmeur. Qu'il est terrible, ce grincement. Dans l'ombre de cet hiver précoce, dont le froid glace les veines de ces nombreux habitants. Un bruit, fin, presque imperceptible, mais bien présent. Celui du contact charnelle, entre le sol et les roues de ce fauteuil roulant, dévalant les pièces de l'appartement. Elle n'a qu'une seule sensation de chaleur dans ses mains, portant une brosse à cheveux, comme une petite gamine agitée de trois ans. Son regard, profond, grave, perçant vous réchauffe le coeur. Elle en a oublié le sens. Celui de cette soirée, veille de son vingtième anniversaire, où ses deux ballerines de princesses ont cessé tout fonctionnement. Elle a brûlé de sa mémoire cette épreuve infernale, finissant par l'effacer totalement de ses pensées, ne se souvenant même plus du nom barbare des interventions médicales qu'elle a vécu. Tout ira bien. Pourquoi donc s'inquiéter ? Les cieux auraient beau voulu se déchainée sur ses frêles épaules, jamais, elle n'aurait abandonner les armes. Dur combat. Mais quelle victoire ! Qu'il est terrible ce grincement, provenant de la force de ses bras, tirant sur les roues de son fauteuil. Terrible, oui. Pour ceux, qui ne regardent en elle, qu'une pauvre misérable, privée de ses capacités motrices. Regardez-bien. Vous voyez ce sourire, au coin de ses lèvres ? C'est la bravoure et le courage de cette fille là. Dont l'existence semble déchue, mais où tout semble lui sourire à la fois. Des battements de tambour s'élancent contre son sein gauche, bousculent sa poitrine. Elle aime la vie. Plus que tout. Plus que n'importe qui. « Je voudrais déjààà être roi ! » s'écrit-elle, dans un élan de folie. Spectacle chaleureux, sous les yeux brillants de son frère jumeau. Son petit coeur en chocolat pétille sous le poids de ses mots de petits enfants. Roi Lion. Sacré film celui là. Elle l'adore, l'adule, le visionne au moins une fois par semaine, allongé sur son lit de princesse, les éclats de rire de son frère à ses côtés, comme fond sonore. Bonheur éternel. Ses prunelles couleur de terre continuent de briller de rêves d'enfants. Retourner à Paris, pour revoir ses amis au pied de la Tour Effeil. Monter en haut de l'Empire State Building, dévaler à toute vitesse, avec ses deux roues, Times Square, et ses avenues. Embrasser en haut de la Grande Roue, son futur petit copain, sous la pluie diluvienne de Londres. S'emmitoufler d'une masse innombrables de vêtements, et parcourir les rues de Moscou, avec ses deux attardés de frérot. Elle en a des rêves, des milles et des merveilles. Personne ne peut arracher ses ailes d'oiseau, déjà prêtes à s'envoler pour découvrir le monde. Les couleurs sont vives sur son visage de petite hirondelle. Elle esquisse des sourires, ici et là, tout en chantonnant sans arrêt, des paroles qu'elle connait par coeur. « C'est moi Simba, c'est moi le roi, du royauuuume animaal ! » Ne reste que la chaleur de ses intonations, et les rires indiscrets de son frère jumeau, cachée derrière le canapé, un téléphone portable en main. Petit vicieux ! Repoussant l'une de ses mèches derrière son oreille, elle se précipite en sa direction, lui qui s'enfuyait déjà à grands pas vers la porte d''entrée. « Hééé, j'ai dis pas de vidéo, abruti ! Donnes moi ça ! » Clac. Porte fermée. Sans clamer sa défaite, elle retourne vers sa chaine hifi, augmente le son, change de musique, vacille ses bras ballants en l'air. Hakuna Matata ! Qu'elle pouvait aimer cette chanson, non de dieu. Et en français s'il vous plait, elle déteste la version originale. Doucement, tout doucement. Petit bruit au fond des tympans, celui du grincement d'une porte entrouverte. Il était revenu, haha, elle le savait ! Il ne pouvait résister bien plus longtemps. Portable dans les mains de la jolie danseuse aux jambes brisées, vidéo supprimée. Tadam. Le tour est joué. « Plan B ! » s'exclame t-elle, les mouvements de son corps suivant le rythme de la musique. Nattéo saisit la main de sa soeur. Douce candeur fraternelle. Ils dansent ensemble, d'un regard inéluctable, d'un pas unique en son genre. Plan B. Ou l'instant préféré de la jeune française, revivant les moments de sa passion perdue. Une petite héroïne, sur les ballets prestigieux du monde entier. Âme d'enfant, ces deux là ! Ils chantent, dansent, l'un contre l'autre, comme s'il l'avait toujours fait ainsi. Les mains jointes, les voix hissées à l'unisson, les coeurs brûlants battant ensembles. Dehors, la ville californienne est plongée sous un nuage blanc glacé. Ici, rien ne les atteint. Leur cohésion familial semble sans faille, parfaite, sans l'ombre d'une tâche de malheur. « Encooore ! » supplia-elle, le regard de chien battus inscrit sur son visage irrisistible. Encore ? Petit soupir de son sacré frérot à peine audible. « D'accord, mais après, tu files en cours hein ! » Hochement de tête. It's a deaaal. Une dernière danse, un demi tour, un dernier sourire. Vous l'avez vu ? Cette petite étoile, au plus profond de son regard, conquérir vos coeurs d'hommes superficiels. Vous l'avez entendu ? Ces palpitations chaudes, qui cogitent à l'intérieur de son être de grand enfant. C'est elle. Thaïs. Elle est magique, n'est-ce pas ? Elle descend tout droit des anges, sans aucun doute. Elle a une faculté hors pair, celui de vivre, vivre pleinement. Non pas, comme ces jeunes là, qui trimballent leurs remords dans les bars dénudés de réel. Thaïs a cette attitude, unique, belle et somptueuse, sur le bout de ses lèvres rouges. Elle réussit à rendre le sourire aux âmes nostalgiques. La sienne déserve des pétales de fleurs d'or, et enlace d'une étreinte voluptueuse, le coeur taché de sang des êtres sans vie, la seule et unique faiblesse de l'être humain. Ivre de vivre. C'est l'histoire de la vie, le cycle éternel.

Délicate symphonie, mélange de notes graves et aigües, une douceur musicale, souvenir d'un été déjà bien loin. Resserrant un peu plus fortement contre moi mon gilet de laine gris, je bifurquais à droite d'une ruelle, légère, détendue. Le vent glacial picotait les poils de ma chair, les faissant s'hérisser les uns après les autres. Parcours du combattant, aujourd'hui. Le pavé étant malencontreusement humide, sous la couche de neige encore fraiche de la veille, je devais batailler dure pour garder les roues de mon fauteuil parfaitement droite, sans manquer de rentrer dans quelqu'un, ou de quitter le pavé. Madame Muscle. Cela devait être mon nouveau surnom, j'en conviens. Je m'engouffrais dans les allées de la ville réveillée par les premières douceurs de l'hiver, et ses passants pressés, ne daignant ne vous accorder qu'une simple seconde. Un regard de dégoût, rejet, ou curiosité, que sais-je. Je ne faisais plus attention à ces individus là. Elles semblent bien loin, ces journées à me morfondre en secret, à mouiller mon oreiller dans la pénombre de ma chambre endormie. Irréalisables, aujourd'hui. Que souhaitez-vous, sacré puritains ? Glauques et lugubres, vos prunelles sans aucun gène, me fixant de lourdes et longues secondes. Ma chevelure gracile, vous attrape mes chers amis, et vous étrangle jusqu'à votre dernier souffle, emplie d'effroi et de honte. Honte. Oui, vous devriez. Voilà un an que je m'étais décidée à contempler de plus près la société dans laquelle nous vivons tous désormais. Des individus dont l'irresponsabilité et l'âme putride rongent à longueur de temps. La paire de mes jambes déchues s'avançait à travers cette masse humaine, insaisissable, irrécupérable. Enfin, perchée sur cette colline que j'aimais tant, j'atteignais d'un bond l'horizon maritime. Suspendue dans les airs, je me sentais bien. J'étais bien. Libre, seule, envolée par le mistral de ce début de journée. Mes boucles brunes virevoltaient dans des sens contraires, au rythme de ma démarche. Les yeux fermés, je ne pensais à rien. Juste à la vie, à la mienne, et à celle de ma famille. Priant pour entendre au prochain coup de fil, la voix de mon frère soldat, parti si loin, si loin de nous tous. Tu me manques, si tu savais. Matty, mon mougli. Je ne t'entends plus, scander les paroles de notre film disney préféré, tes éclats de rire parvenant jusqu'à mes oreilles de jeune soeur sage, encore enfouie sous ses draps blancs. Tu me manques. Et je me rappelle de ces jours-là, où souvent, tu me prenais dans tes bras, me sifflant à l'oreille des paroles anglo-saxonne incompréhensibles. Dès lors, c'est ainsi que je tente de me rassurer, sachant que là où tu es, ta vie est comblée d'épanouissement, malgré les sueurs froides et la peur constante des combats. J'ai ouvert les paupières. Plus fort. Plus vite, que je ne les ais fermés. J'allais bien. Le coeur en fleur, je m'élançais à nouveau dans les rues de cette ville californienne, la mélodie d'une chanson au piano, rythmant la vitesse de mon fauteuil. Central San Francisco. 10h04. Je venais de louper mes deux premières heures de cours de la journée. Pas de problème. Je me rattraperai, dans les recoins de l'immense bibliothèques universitaire, jusqu'au douzième coup de minuit. Porte entrebâillé d'une main, un client sortant la repoussant pour m'aider. J'esquissais un sourire, mélangé à un léger grincement. Je détestais qu'on me facilite la tâche. A première vue, le restaurant semblait extrêmement silencieux, une demeure où les passagers d'un temps, s'empressaient de boire leurs café crème, et filaient à toute jambées, retrouver le lieu de leur travail. La couleur prédominante de l'établissement était le jaune, ajoutée par une teinte de kaki. Il n'en fallait pas plus pour me rendre heureuse jusqu'à la fin de la journée. Bras croisées contre ma poitrine, je sirotais mon thé caramel brulant, contemplant cette allure invraisemblable des passants dans la rue. Prenez le temps de vivre, bon sang, aurai-je voulu hurler à leurs tympans. Sitôt, mes pensées se chamaillèrent entre elles, troubléés. « Alors, alooors, devines qui c'est ! » s'exclamait-il, ses deux mains cachant ma vue. Mes lèvres se tirèrent en un simple sourire. L'intonation de sa voix ne m'était guère étrangère. Il s'installait en face de moi, prenant une gorgée de ma boisson fétiche. Je le guettais d'un regard, me souvenant de cette nuit-là, pourtant bien lointaine. Un soir, caché dans l'ombre de nos actes inavouables. « Zéphyr ! Ton tour, je le connais par coeur maintenant. A croire que tu me suis partout où je vais hein. Je le savais, je le savais ! Tu ne pouvais pas résister plus longtemps. Je te manque trop, avoue. » rétorquais-je, d'un accent peu appliqué, la paume de ma main soutenant le poids de mon visage. Elle en a plein le coeur de ces choses là. Plein d'étoiles filantes, de rêves, et d'espoirs. Une petite étincelle, autour de ce monde noyé dans son passé. Qui illumine nos êtres glacés, ensevelis au plus profond de nos leurres.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptyDim 22 Jan - 11:30

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Tumblr_lne1ojGe8l1qghqjjo1_500
« I guess i couldn't find someone else like you.»
Je veux dire, j’ai tout ce qu’il me faut ici avec moi. J’ai de l’air dans les poumons et quelques feuilles blanches pour travailler. J’adore me réveiller le matin sans savoir ce qu’il va m’arriver, qui je vais rencontrer, où je vais échouer. Il y a quelques jours j’ai dormi sous un pont et aujourd’hui je suis ici, sur le plus grand navire du monde, à boire du champagne en de si bonne compagnie. Je pense que la vie est un don et je ne veux pas le gâcher, on ne sait pas quelle donne on aura le jour suivant, on apprend à accepter la vie comme elle vient, pour que chaque jour compte. •• rose and jack ▬ I never felt this way → thaïs&zéphyr


« L'amour, l'amour, l'amour, l'amour, Tout l'monde en veut, tout l'monde en manque. L'amour, l'amour, l'amour, l'amour, Tout l'monde en parle, l'amour nous hante.» La définition de l'amour dit que cela correspond au sentiment d'affection ou d'attachement, physique spirituelle ou imaginaire; envers une personne ou une chose. Pour Zéphyr Princeton, l'amour tel qu'il était évoqué et montré dans les films était quelque chose qui intrinsèquement ne pouvait exister, voir un complet bad boy devenir d'une niaiserie à en faire pâlir Roméo et Juliette, pour lui, c'était quelque chose de tout bonnement impossible, ni plus ni moins. On pouvait lui donner toutes les explications, tous les arguments et toutes les preuves que l'on voulait, il n'y croirait point. C'était à peu près du même accabit que sa croyance ou non à dieu, à quelqu'un régirait l'humanité ; il était ce genre de personnes qui ne croit qu'en ce qu'il voit. Tel Dom Juan, il croyait seulement que deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit. D'une croyance assez faible et d'une crédulité encore moindre, le jeune homme ne croirait en l'amour que le jour où il le rencontrerait. Si il avait connu des relations qui lui avait pas mal appris finalement, autant sur la vie en couple que sur les femmes, avec Cadence et avec Alaska, pour ne citer qu'elles seules, il ne pouvait aucunement prétendre avoir ressenti ou connu l'amour, tel qu'il est décrit dans les livres ou dans les films, c'était quelque chose qu'il ne pouvait nier. Si son coeur avait souvent battu la chamade pour ces demoiselles, c'était pour les actions qu'elles faisaient, qui pouvaient le surprendre sans pour autant l'émerveiller, et lui donner raison de sortir avec ces demoiselles, mais il n'avait pas eu le fameux truc en plus dont ils aimaient tant à parler partout. Le le jour où tu tomberas amoureux, tu le sauras lui paraissait être une réelle connerie, une chose que l'on dit pour faire espérer les gens et faire descendre le taux de suicide, et aussi pour faire un peu plus d'argent pour la fête la plus commerciale jamais inventée, la Saint-Valentin. Oh je vais acheter des fleurs, je vais acheter une bague, je vais acheter des chocolats. Damn it, faire de l'argent, encore et toujours. Et dieu sait que le jeune homme aime l'argent, mais en faire sur quelque chose qui donne de l'espoir aux gens pour pas grand chose, c'était pas une chose qu'il appréciait ni même qu'il cautionnait. Descendant d'un très grand industriel américain d'un côté, et d'un grand propriétaire de pétrole russe ; il pouvait dire que sa fortune personnelle et familiale était issu de choses matérielles, et non pas juste par une simple opération de communication visant à faire rêver les gens un peu faibles mentalement. Evidemment, ayant eu des petites amies à ses périodes là de l'année, il n'avait eu d'autres choix que de se soumettre aux mœurs qu'on lui imposait, dans des pays aussi industrialisés et développés que ceux où ils vivaient. Et étant incroyablement riche, le jeune homme ne faisait pas dans la dentelle, cela semblait l'évidence même. Limousine, champagne, cadeaux, restaurants les plus chers de la capitale ; rien n'était trop beau pour une demoiselle sortant avec un aussi rare spécimen que le Princeton. Côtoyer le diable n'est pas tâche aisée, elles méritaient bien, ces chères demoiselles, pour ce jour si particulier pour de nombreuses personnes que le quatorze février, d'être choyée. On dit que toutes les femmes sont jolies, que beaucoup sont belles et que quelques-unes sont rares. Zéphyr pouvait témoigner de cela, même si il ne croyait pas en l'amour, il savait qu'il fallait faire une diffèrence entre les femmes belles et les femmes spéciales. Il avait eu le temps d'en rencontrer de belles filles, souvent toutes plus belles les unes que les autres ; mais au final, ce n'était pas forcèment les plus belles qui laissaient le meilleur souvenir. Ou plutôt, c'était le fait que ces demoiselles soit si rares et si spéciales qui faisaient d'elles des femmes plus belles que les autres. Cadence, Alaska, Toma étaient de ces filles. Mais certaines fois, on rencontre une personne qui n'est semblable à nulle autre. Et ce qui est rare est cher. Malgré plus d'un malheur dans sa vie, malgré un handicap qui la suivait chaque jour, elle gardait le sourire et la joie de vivre, ayant toujours la dérision juste quant à son accident. Gentille, attentionnée, pensant d'abord aux autres. L'exact contraire du milanais, une demoiselle diamétralement opposée à lui. Qui pourrait penser que la grand méchant loup pourrait tomber en pâmoison devant le petit chaperon rouge ? Sincèrement, personne. L'amour était quelque chose auquel il ne croyait aucunement mais malgré cela, il savait que la demoiselle était différente. Habitué aux selfish bitches imbues de leur personne, cela changeait la donne de se retrouver devant une demoiselle pleine d'innocence, pleine de bonne volonté, plein d'espoir finalement. Si il était quelqu'un qui chassait toujours naturellement les clichés, d'un revers de la main, le garçon d'une méchanceté sans pareil qui devient un vrai agneau au contact de la soeur handicapée de son meilleur ami ; cela semblait être bien plus qu'un cliché, mais cela ne le gênait pas. Le fait que deux des jumeaux Dupont de Calendre rejoigne eux aussi la Californie et son université aussi grande que la renommée qu'elle a dans le monde; était une des choses qui avait facilité son départ définitif vers le continent américain. Partir sur de nouvelles bases, mais en gardant les fondations fut le bon choix, assurément. On ne vit qu'une fois, et une vie humaine est si courte qu'il faut faire tout ce que l'on désire faire durant le temps qui nous est imparti. Tic tac, tic tac. Chaque seconde qui passe est une seconde perdue, est devenue rien de plus qu'un souvenir. Il ne voulait pas vivre dans un souvenir, il voulait vivre dans un rêve. Parfois, il réfléchissait à certaines choses, mais souvent, très souvent à son avenir. Etant père depuis bientôt trois ans, il se disait quelques fois que cela pourrait être bien de réfléchir par rapport à lui évidemment, mais aussi par rapport à son fils. Il était assez déstabilisant pour un enfant de rendre visite à son père et de voir celui ci embrasser ou tripoter une femme diffèrente à chacune de ses visites chez son géniteur, le milanais pensait à cela très souvent et il se disait qu'un jour, il faudrait dire au revoir à cette vie. Il n'avait que vingt deux printemps, ce n'était pas aujourd'hui qu'il déciderait de se ranger, de ne plus avoir des histoires aussi torrides que rocambolesques avec ses ex petites-amies, de ne plus faire ce qu'il veut avec qui il veut. Non, ce n'était point le moment. Mais parfois, il se disait qu'il faudrait trouver quelqu'un qui serait bonne pour lui comme pour son fils. Et ce n'était point tâche aisée. Ce qui devait arriver, arriverait, tôt ou tard, il ne s'en faisait pas plus que cela.

Un lit king size pour l'ego king size d'une personnalité haute en couleurs, une personne difficilement compréhensible tant sa carapace empêchait quiconque de lire en lui. Si il détestait quelque chose par dessus tout, c'est qu'on essaie de le comprendre, il ne le souhaitait pas et ce ne serait jamais le cas. C'était pour lui comme laisser quelqu'un entrer dans sa tête, le laisser fouiller son cerveau, ses souvenirs, ses sentiments passés, ses sentiments présent. Il ne voulait pas être compris, il désirait faire sa vie sans qu'on lui dise quoi faire, sans qu'on lui fasse regretter ses actes, sans qu'on lui fasse faire quoi que ce soit contre sa propre volonté. Car il aimait par dessus tout sa liberté, il aimait par dessus tout son libre arbitre et il était impensable qu'il puisse le perdre. Que les gens aient de la compassion pour lui, le richissime héritier ayant perdu son père et son frère, ca l'intéressait pas, pas du tout. Le soleil se levait petit à petit, visant bientôt son zénith pour dans quelques minutes, quelques heures peut-être. Neuf heures et vingt deux minutes. Se levant tant bien que mal, le milanais resta quelques instants à regarder, dans le vide, l'horizon de San Fransisco. La vue imprenable de sa chambre sur le parc Presidio lui offrait une bouffée d'air frais en ce matin, où, à vrai dire, il n'avait pas envie de grand chose bizarrement. Pas envie de séduire sa colocataire et encore moins envie d'avoir un rendez-vous avec une de ces emmerdeuses -autant dire quatre-vingt pour cent de ses conquêtes- mais il aurait pas dit non tout de même à un café ou something like that. Une douche bien -trop- rapide pour le superficiel milanais, et après s'être habillé tout aussi rapidement, il sortit de sa villa sans un mot à sa colocataire -qui devait se demander quelle mouche l'avait piqué- avant de partir à pied vers un café qu'il aimait bien et qui était plutôt tranquille, et dieu sait qu'il rêvait de tranquillité. Marchant, marchant, marchant ; le jeune homme ne pensait à rien, ou du moins pas à grand chose. Au contraire d'autres villes, San Fransisco n'était pas une ville très inspirante finalement, loin d'être inintéressante, elle était juste pas inspirante. Arrivé au Hard Rock Café, ce qu'il vit fut bien plus intéressant que le meilleur café ou le meilleur thé du monde. Thaïs, sa Thaïs. La voir dans ce fauteuil roulant, cela lui brisait le coeur mais en même temps, cela lui offrait un certain espoir. Se dire que quelqu'un qui avait vécu un tel accident, qui avait perdu l'usage de ses jambes, elle, l'ancienne ballerine ; et qui arrivait malgré cela à garder un sourire magnifique et empli de sens, d'une beauté indescriptible, c'était pour le milanais un réel signe d'espoir, et dieu sait qu'il est loin de croire à une certaine beauté de l'humanité, mais dans ce cas ci, c'était bel et bien différent. Entrant dans le café, faisant bien attention que la demoiselle ne le voit pas, il posa délicatement ses mains sur les yeux de la demoiselle, avant de s'exclamer. « Alors, alooors, devines qui c'est ! » Sourire enfantin -et très rare chez le jeune homme, il faut le souligner- et rire franc de mise, il devait bien avouer qu'au contact de la demoiselle, il ne ressemblait plus tant que ça au diable. A ses côtés, il était presque la version gentille de Zéphyr, tendre et voluptueux, pas avare de compliments pour deux sous pour une si jolie blonde. Si il la suivait ? A ce qu'il sache, non ce n'était pas vraiment le cas, ou alors il le faisait inconsciemment, qui sait. Résister, un mot bien étrange aux oreilles du jeune homme, il est vrai que le jeune homme avait toujours eu un mal extrême à résister aux femmes qui réussissaient à lui faire tourner la tête, et encore plus de mal à résister à la parisienne tant leur lien était devenu spécial. Si elle lui avait manqué ? Il n'était pas homme à ressentir le manque d'une femme, mais, disons qu'elle n'était pas simplement une femme, donc oui elle lui avait manqué. Buvant une gorgée de son thé avant de s'asseoir face à elle, sourire aux lèvres, il réfléchit un instant. «Je manque à tous mes devoirs.» Se relevant, il vint offrir un baiser sur la joue de la sampi, surement bien trop près de ses lèvres mais ainsi soit-il. «Bonjour ma Thaiiiiiiiiis.» Fausses niaiseries de mise, pour la demoiselle, avant de reprendre son sérieux. «Tu as découvert mon secret Thaïs, je ne peux me passer de toi trop longtemps et je ressens un tel manque que je suis obligé de te suivre dans la rue toute la journée, tout ça pour faire penser qu'une rencontre est inopiné. Tu sais que je ne puis résister à ton charme trop longtemps, tu le sais ?» Petit rire accompagnant ses mots, il la regardait avec un regard surement pas adéquat à la soeur de son meilleur ami, mais il ne pouvait s'empêcher de la regarder ainsi, avec la plus grande tendresse du monde. «Je trouve que l'air californien te va bien, Azylis, t'as l'air.. radieuse.» Moue un peu gênée, et sourire léger sur son visage. Il commanda le même thé que la demoiselle avant de commencer à la questionner. «Ca se passe bien tes cours ? Suis-je bête, j'imagine que la question ne se pose pas vraiment.»
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptySam 28 Jan - 13:03


Don't say it's true, please say you love me like I love you
« Come on baby, we get along. Please don't just spoil it, don't steer us wrong. Let's get together and get it on. Let's get those clothes off, before I'm gone. You talk about me like you own me. Baby, that's not fair. I told you that I had somebody else, you did not care. And now you're talking on the phone, you're telling all of your friends : we love each other ! » ◂ Toi et moi, c'est de l'amour d'après toi ? - Tu ferais mieux de te rendormir. ;; dex&em

◂ Abrité sous ses cheveux foncés, Zéphyr Princeton est exactement le type de garçon qui peux me répugner. Lui. Il fait partie de ce groupe de mecs, forcément très fermé et inaccessible, issu d'un milieu bourgeois, ayant aisément grandi sans une brindille de maladresse, et qui n'hésite pas à le montrer. Voitures de sport dévalant les rues californiennes au levé du jour, une jolie blonde, mannequin, dénichée la veille dans un pub chic à quatre heures du matin, adossée sur le siège passager, à une allure de ahurissante. A première vue, ce n'est pas un mec pour moi. Ni pour m'offrir un café, après m'avoir bousculer et tâcher mon nouveau tee-shirt blanc dans la rue, ni même pour me raccompagner après une soirée alcoolisée. Cependant, il avait toujours un air amusé aux coins de ses lèvres rougies, par celles de ses prétendantes de l'Université. Quelques cernes vifs en dessous de ses yeux bleus, formant un léger creux affiné par une ligne à peine perceptibles, traduisant ainsi de ses actes démesurées de la veille, à trimballer son égout sous les paquets de cigarettes et les jupes courtes – très courtes – des étudiantes. Les premières lueurs de la journée éclairaient son visage endiablé. Traits fins, parfaitement ajustés, iris à la couleur de la mer méditerranée, parfum viril histoire de faire bonne figure sur ses vêtements en cachemire, cheveux en bataille, légèrement négligés, pour lui donner une allure de sex symbol et émerveillé le regard de la gente féminine. Toutes, sauf moi, en l'occurrence. Longtemps, j'ai réussie à résister à ce type, sortant tout droit des soirées de mon frère jumeau. Je m'éclipsais dans les quatre murs de ma chambre étudiante, incolore, pour ne pas croiser cet air de pauvre gamin gâté par le fric et les fringues aux prix exorbitants. Mais, je n'ai pas bien pu tenir très longtemps. La cause ? Il faut croire que ses remarques quelques peu déplacées, dissimulées par des chuchotements au creux de mon oreille, ont réussis à faire s'abattre toutes mes cartes, une par une, conçues au départ pour me protéger de ce genre d'individu. Je m'étais finalement résigné, me faisant une raison. Il avait sans doute hérité de ce don aux belles paroles, qui font frémir les jeunes filles, naïves, en même temps que le reste de son compte en banque, perpétuellement garnie par les hauts salaires de ses géniteurs. J'ai finie par le croiser dans les couloirs de l'Université, puis dans les pas de Nattéo, avant de finir mes journées à discuter avec sa tête de séducteur 'narcissique', adossé sur les draps de coton blanc de mon lit. Nous passions nos soirées à rire sur les anneries de mon frère, à échanger sur nos vies respectives, moi lui narrant mon ancienne existence, dans les rues de Paris, et les rames de métro, mes deux jambes encore mobiles, lui sur son enfance parfaitement emplie de richesse en tout genre. Il arrivait qu'une de ses mains se glissait malencontreusement le long de ma cuisse lors de nos discussions tardives, mais je préférais n'y prêter aucune attention particulière. J'aimais nos échanges, ceux dont on revit nos souvenirs d'antan, avec une pointe de nostalgie dans la tonalité de notre voix, et puis ceux, concernant notre présent, celui à l'Université. Il est vrai. J'étais bien avec lui. Fourrée sur le même oreiller, l'un près de l'autre, étendus sur son lit de grand gamin fortuné. On aurait dit une idiote de quatorze ans, sans doute. Pourtant, je ne laissais rien entrevoir de ces quelques sentiments naissants de nul part. Il en valait mieux ainsi. « Je manque à tous mes devoirs.» lâcha t-il, se levant légèrement pour m'embrasser, en touchant méticuleusement le début de mes lèvres, un rituel perpétuellement répété. « Bonjour ma Thaiiiiiiiiis.. Tu as découvert mon secret Thaïs, je ne peux me passer de toi trop longtemps et je ressens un tel manque que je suis obligé de te suivre dans la rue toute la journée, tout ça pour faire penser qu'une rencontre est inopiné. Tu sais que je ne puis résister à ton charme trop longtemps, tu le sais ? » poursuit-il, en ricanant légèrement. Rictus au coin des lèvres, je souriais de son monologue improvisé. L'écoutant sagement, je portais ma tasse de thé caramel à mes lèvres, ingurgitant une gorgée ou deux. Glissant une de mes mains derrière mon oreille en replaçant quelques mèches brunes égarées au passage, je lui coupa d'un regard, les joues rougies par d'excitation, ou bien par le froid mordant de cette journée hivernale. «Bien sûr que je le sais, voyons ! J'en connais pleins des mecs dans ton genre. Incapable de se tenir en placer dès qu'une personne du sexe opposé se présente. De vrais chauds lapins, je te jure.. ! Ah.. mais oui, laisses moi deviner. T'as pas trouvé de jolies filles cette nuit à mettre dans ton lit, alors tu viens voir la soeur de ton pote pour combler tes besoins inassouvis ? Je t'ai démasqué, héhé » lançais-je, un peu trop vivement, ce qui me valut quelques sourires sur les lèvres. Emmerdeuse, moi ? Absolument pas ! Juste un peu. Il faut dire que grandir avec deux testicules en guise frères jumeaux, ça permet grandement de se cultiver intellectuellement parlant, sur le sujet. « Je trouve que l'air californien te va bien, Azylis, t'as l'air.. radieuse. Ça se passe bien tes cours ? Suis-je bête, j'imagine que la question ne se pose pas vraiment. » rétorqua t-il, en faisant signe au serveur de prendre sa commande. Il avait depuis toujours, cette fameuse habitude de m'appeler par mes autres prénoms, ayant plus ou moins une signification symbolique dans mon cadre familial. Je m'y étais fais au final, et cela avait le don d'étirer mes lèvres en un large sourire à chaque fois qu'il en prononçait un. L'année qui venait de s'écouler n'avait pas été aussi simple que je ne l'aurai imaginé. En arrivant en Californie, une longue suite de choix avait du être envisagé, de l'Université à sélectionner aux nouveaux fringues adaptés à ce climat méditerranéen, bien différent de celui de Paris. Au fil des mois, j'avais réussie à m'intégrer dans ma confrérie, ceux qu'on désigne comme les baba cool de l'établissement. J'étais vraisemblablement heureuse, en tout cas bien plus heureuse que je ne m'attendais à l'être, en traversant l'océan Atlantique pour rejoindre mes racines maternelles. « En effet. Je crois que je me sens bien ici, même si ma vie d'avant me manque un peu. Soit, je ne vais quand même pas me plaindre. » m'interrompais-je, en buvant une énième gorgée de mon thé. J'eus un léger rire bref, avant de reprendre. « Oh oui, les cours sont loin d'être ma grande priorité en ce moment, mais ça se passe bien, et il en vaudrait mieux ainsi. Ma mère guette de très près nos résultats scolaires, à moi et mon frère, sous risque de retourner illico dans notre pays natal. Je fais de mon mieux dirons-nous, mais là tu vois, je préfère flâner dans les magasins, et relire mes vieux bouquins. » poursuivais-je, sur un ton délicatement enjoué. A travers la vitre des fenêtres, les éclats d'incendie jetés sur ma peau brillante, éclairait l'ensemble de mon visage. Les rues bondées grondaient de milles individus différents, marchant à pas rapides, se bousculant maladroitement sans ajouter la moindre excuse sur le passage. Si seulement ils savaient l'immense chance qui régnait dans leurs cœurs insatisfaits, en cet instant. Si seulement.

C'était un jour ordinaire, comme tant d'autres dans nos vies, la chaleur réconfortante du soleil californien collé contre nos chairs, nous aidant à surmonter l'air frais de l'hiver. Adossés contre une fenêtre d'un café, nous étions dans cet endroit familier, accompagnés par une longue symphonie, de rock alternatif, des sons de basses et de batteries dans l'atmosphère. Cette simplicité apparante est bel et bien réelle dans chacun de nos regards échangés. Il n'y a jamais eu le moindre conflit entre nous, une parole blessante balancée rageusement sous le poids de la colère, ou bien un secret caché que l'on n'ose pas partager. Nous aimions caresser les limites de notre relation, la sentir avec le bout de nos doigts s'effacer, et détruire les barrières de fers, que nous avions battis. Il faut croire que résister n'a aucun sens, lorsque l'envie et le désir est plus fort que le reste. « Et toi alors, comment tu te portes ? J'imagine que tout se passe à merveille, n'est-ce pas ? Cela m'étonnerait du contraire, en tout cas. » déclarais-je, en cherchant dans mon sac à main un paquet de cigarettes. Il est vrai, j'étais du genre à prendre soin de ma santé, et de faire en sorte de ne pas la gaspiller pour des fumées de nicotines échappées entre mes lèvres. Il m'arrivait de m'en griller une, de temps à autre, mais plus souvent ces temps-ci, je le conçois. Peut-être est-ce donc une nervosité grandissante, qui pousse à calmer mes sentiments, un peu trop alarmants. Bordel. Je n'en avais plus. J'observais un instant le paquet de carton fin vide, soupirant légèrement. La tête haute, je ne laissais rien apparaître néanmoins. Changer de sujet ? Faut croire que c'est le bon plan, ou plutôt la seule chose qui m'est passé par la tête. « Tu savais que j'avais un talent irrévocable pour voir l'avenir ? Si, si, je te jure ! J'ai bien prédis à mon frère qu'il allait retrouvé son cochon d'inde dans la baignoire l'autre jour, et bingo. Alors disons.. dans une bonne dizaine d'année, tu seras.. » prononçais-je en médisant, les sourcils froncés, histoire de faire mine de réfléchir. Le coude sur la table du café, la paume de ma main retenait mon menton. Je le contemplais d'un regard, songeuse en apparence. L'autre main tournait inlassablement la cuillère dans sa tasse de thé dégarni. « .. Le genre de type, à la tête d'une entreprise internationale. Tu as voyagé en Italie, sur le pont de Venise, là où tu as épousé ta première femme. Puis, tu es allé dans les rues de Tokyo, assis dans les bureaux des plus grands investisseurs du pays nippon. Ensuite, tu t'es installé à Londres, achetant un appartement luxueux dans le quartier chic de la capitale britannique, que tu partages avec ta deuxième femme et ton premier enfant. Tu te plais bien avec elle. Une mannequin d'à peine trente ans, rencontrée lors de l'un de tes voyages d'affaire. Finalement, tu en as marre, laisses tout tomber, part revivre chez l'Oncle Sam, reprends tout à zéro. Une nouvelle femme, un deuxième gosse – une fille disons – une grande maison en face d'une plage privée, dont tu as acquéris le terrain, des visites professionnelles à New-York, Washington et Chicago. Les matins, tu te réveilles, aux côtés de ta femme numéro deux, obsédée par les premières rides sur son front. Tu en rigoles presque, la regarde en déniant ce que tu sais depuis le jour de votre rencontre dans un bar californien : vous n'avez strictement rien en commun, et votre mariage n'est déjà que poussière. » déclarai-je, amusée d'avoir fais monologue une poignée de secondes. Me redressant d'un seul mouvement, je lâchais un rire, d'une pointe de malice, un poil nerveux néanmoins. « Alors, dis moi donc, merveilleux hein ? Allons, j'arrête mes conneries, tu vas me prendre pour une folle à force. Au fait.. je crois qu'il faudrait qu'on parle de.. l'autre soir. » marmonnais-je, contre mes lèvres sur un ton beaucoup plus sérieux. Il était évident que je n'en avais pas la moindre envie. Nous nous voilions pourtant la face, et nos conversations actuelles semblaient incessamment perturbées par ce geste inapproprié pour deux personnes se déclarant comme de bons amis.

❝Ce soir-là, à la tombée de la nuit, elle s'est retournée vers lui, lui a pris la main. Il marche à ses côtés, suit le rythme de son engin. Le vent frais plaque ses cheveux chocolats en arrière. Des mélanges d'alcool se filtrent dans l'atmosphère de minuit. La ville endormie sombre dans un rêve, et accueille leurs étreintes, qui se veuillent amicales, sans en être vraiment. Calfeutrer dans le silence, ils résistent encore, se regardent de temps à autre, explorent l'environnement alentour, pour ne pas céder à la terrible tentation qui mord leurs lèvres. La Terre a un instant arrêté de tourner, eux semblent inconscients. Lui, il l'accompagne jusqu'à la porte de son appartement. Elle, elle l'invite à rejoindre ce lieux qu'il connait par coeur. Un endroit où des bougies à moitié consumées se trouvent sur des étagères, des disques de films disney éparpillés sur la table basse du salon, les plantes asséchées à l'entrée, les feuilles de cours un peu partout dans la chambre. Comme toujours, ils s'installent sur son lit, papotent de leurs vies, rigolent de leurs conneries. Il est différent, de toutes ces personnes qu'elle méprise au fond de son coeur. Dans sa tête, sa voix et son visage, il l'a fait sourire. Il est quatre heures du matin. Elle tire une bouffée de nicotine entre ses lèvres. Il glisse une main derrière son dos, embrasse furtivement sa bouche couleur framboise. Elle se redresse surprise, sans prononcer le moindre mot. Elle s'endort de son côté, lui du sien. Ils ne se regardent plus, évitent leurs regards, prennent subitement conscience de la situation : quelque chose avait changé ce soir-là, pour toujours.. sans doute.❞
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptyMar 7 Fév - 19:32

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Tumblr_lljl6l9o3U1qghqjjo1_r1_500

Il y avait des rencontres qui ne s'oubliait pas dans la vie, il fallait se l'avouer. Il était certain même que certaines d'entre elles pouvaient changer à jamais la vie d'une personne, quelle qu'elle soit, à tout âge, à tout endroit, à tout instant. Cela ne se commandait pas, c'était impossible, c'était tout simplement le destin qui faisait qu'un jour, on rencontrait une personne assez spéciale et cela faisait qu'on terminait par l'apprécier, par la détester, par la désirer puis la repousser. L'humain est par nature irrationnelle, il fait souvent des choses irréfléchies et sur le coup de l'impulsivité plus ou moins grande en lui, il dit des choses qu'il ne pense pas forcément ou qu'il préférerait garder pour lui, il peut faire des choses qu'il ne désire pas faire ou qu'il ne s'autorisait pas à faire auparavant. Parfois trop conventionnel, de par l'envie ou une simple impulsion, un individu peut perdre tout ces règles que l'on lui a appris depuis sa plus tendre enfance, en un instant, l'espace d'un instant, le temps d'un baiser, hors du temps, hors du monde. Un simple baiser qui peut faire basculer tout, simplement tout la vie d'une, ou plutôt de deux personnes. Mais, il y avait aussi une autre sorte de rencontre, c'était rencontrer à nouveau quelqu'un que l'on connaissait depuis fort longtemps mais à qui on avait jamais vraiment fait attention outre mesure, même si la personne valait énormément le coup. Parfois, il ne suffit pas de grand chose pour faire basculer totalement une relation. L'exemple parfait était Thaïs et Zéphyr. Ils se connaissaient pour ainsi dire depuis toujours, enfin, aussi loin qu'il s'en souvienne, Zéphyr ne se souvenait pas ne pas avoir connu la demoiselle. Pas étonnant en soit, elle n'était autre que la soeur jumelle de son meilleur ami, celui qu'il considérait depuis toujours comme son frère et étant souvent fourré chez Nattéo, il avait eu l'occasion à des centaines voire des milliers de fois de rencontrer la demoiselle, mais étant la soeur de son meilleur ami, il ne fallait point s'attendre entre eux à une animosité extrême, bien loin de là. Mais, bizarrement, ce fut Nattéo qui changea tout entre eux. Si il ne la connaissait pas plus que cela, il accepta par amitié avec le désormais-iota, de passer du temps avec sa soeur désormais handicapée. Cela pouvait paraître bizarre, le garçon avec la jumelle de son meilleur ami, mais il est des choses inexplicables, et celle ci en faisait partie. Au fur et à mesure qu'il avait appris à la connaître, il avait découvert une personnalité rare, belle, attachante. Et dieu sait à quel point le jeune homme ne fait jamais de sentiments, mais c'était tout simplement différent avec elle, pour une raison évidente. Elle était elle même différente, différente des bitches qu'il fréquentait jusqu'ici, différente de toutes les femmes qu'ils connaissaient d'ailleurs. C'était Thaïs Dupont de Calendre, c'était tout simplement devenu sa Thaïs, au fil du temps et de leurs moments passés ensemble. Et le point de non-retour fut atteint un jour, cela n'était pas étonnant même si ils avaient tout deux vaillamment résisté à l'autre, il fallut qu'il se décide enfin à le faire, à venir déposer ses lèvres brûlantes de désir sur celles de la demoiselle. Un baiser spécial, plein de sens et en même temps révélateur de pas grand chose, plein de secrets, après tant de discours enflammés du jeune homme, qui n'en avait pas été avare avec la demoiselle, bien au contraire. Pour lui, elle était loin d'être différente, elle était spéciale. Non pas parce qu'elle était en fauteuil roulant, il n'en avait pas grand chose à faire de cela, mis à part que quiconque se moquant d'elle à cause de cela verrait ses doigts brisés un par un par une personne on ne peut plus contre la violence, il ne faisait plus vraiment attention au fauteuil roulant d'ailleurs. Il faisait plus attention à cette personne aussi troublante que magnifique qui s'y trouvait emprisonnée et dont il devait avouer qu'il aurait désormais un mal fou à se passer. Si le jeune homme commençait à s'assagir, les poules risqueraient de bientôt voir des dents pousser dans leurs bouches, tant cela semble exceptionnel. La maturité précoce du jeune homme ne l'avait pas rendu aimable ou plein de savoir-vivre, mais sa relation avec Thaïs l'avait fait.

Cela pouvait ressembler à tous ces amours interdits que l'on a tous vus et revus dans le cinéma hollywoodien, la femme mariée qui re-tombe amoureuse d'un jeune homme et la voit en secret, le Montaigu tombant fou amoureux de la Capulet la fille des éternels rivaux de sa famille et qui va jusqu'à mourir pour elle, et depuis peu, la jeune fille qui tombe amoureux de l'attirant et mystérieux vampire. Vu, vu et revu, en soit. Le jeune homme et la jolie soeur handicapée de son meilleur-ami, ca c'était de l'originalité, fallait le faire savoir à tous ces mauvais scénaristes d'hollywood, ca pourrait faire un carton, s'imagina un instant le milanais. Car cela semblait évident que cela pourrait éventuellement être un amour interdit, si cela devait un jour se réaliser, et les chances étaient moindres pour quiconque connaissait un tant soit peu l'italien, car dire à son meilleur ami que l'on avait une relation avec sa soeur jumelle, well, le jeune homme s'imaginait que c'était pas une chose à faire, cela semblait assez logique. Lui même aurait du mal à supporter qu'une personne lui dise qu'il pose ses sales pattes sur sa cousine, et rapidement, le jeune homme aurait le droit de se faire casser les doigts un par un. Pas de violence pour le jeune homme, sauf dans de très rares situations. Dans la mesure du possible ni devant son fils, ni devant une femme, évidemment. Toujours est il que tant que ce n'était pas nécessaire et comme cela ne semblait pas changer pour le moment, il n'y avait pas de raison que l'histoire d'un tel baiser entre sa soeur jumelle et son meilleur ami ne lui arrive aux oreilles. Connaissant on ne peut mieux le iota, Zéphyr se doutait bien que cela ne lui plairait pas, mais pas du tout. Et être en froid avec son meilleur ami pour quelque chose qui pour l'instant n'était pas grand chose, cela ne lui disait rien, même si il se doutait que le sujet ne mettrait pas très longtemps à arriver sur le tapis, et qu'un jour, il faudrait en parler à Nattéo, mais il préférait remettre cela à.. un autre jour. Attendant sa tasse de thé -il n'était pas un grand fan du café hormis le matin pour se réveiller- il scrutait la moindre parcelle de son visage angélique, ce qu'il savait fort gênant pour la demoiselle, mais il ne se l'interdisait pas car, car il ne s'interdisait rien, en fait. «Oh, que devrais-je faire pour que tu gardes cela pour toi ? dit-il, comme dans une comédie dramatique. La tuer ? Pas possible de la part du jeune homme. L'embrasser ? Déja plus probable. «Cela me blesse que tu penses qu'il y ait des mecs dans mon genre, tu devrais savoir que je ne suis pas n'importe qui. Tu devrais savoir tout autant que je ne suis pas un chaud lapin, je ne l'ai jamais été et je ne le serais jamais, penses-tu que ma famille me laisserait faire n'importe quoi ? Déja que la naissance hors-mariage de Luca est pas très bien passé.. Disons que je n'ai point trouvé de personne comme toi.» Dit-il, sur un ton neutre sans oublier de bien appuyer sur le 'comme toi' le faisant passer comme une lettre à la poste, mais en se doutant bien qu'il ne passerait pas inaperçu aux oreilles de la demoiselle, cela ne faisait aucun doute. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'elle se sentait bien ici, il fallait dire que c'était autant le cas pour Zéphyr depuis qu'il avait quitté sa capitale parisienne, ville d'adoption depuis quasiment dix huit ans pour rejoindre la Californie et San Fransisco. A contrario des gens qui s'y trouvaient, le climat et la vie californienne étaient bien différents de ceux qu'il avait à Paris et ce n'était pas plus mal comme cela. Même si il n'était pas des plus intégrés dans sa confrérie -ce qui ne le tourmentait pas vraiment- il appréciait réellement sa vie américaine et l'idée de retourner en France ne lui avait encore jamais traversé l'esprit. «Tout comme moi. Disons que les bibliothèques et les bouquins d'économie ne sont pas mes meilleurs amis et ne me semblent pas être forts utiles, donc disons que je préfère passer ma vie à la vivre à fond qu'à perdre mon temps. Puis, cela me permet de passer du temps avec des personnes plus vivantes que des bouquins.» Même si sa mère surveillait elle aussi ses résultats scolaires -qui étaient cela dit excellents malgré un manque de travail certain- le jeune homme ne se voyait pas à rester chez lui, en train de réviser ses cours durant des heures et des heures, même si nombre de personnes étaient ainsi dans la confrérie qu'avait rejoint le milanais il y a quelques mois désormais. Et il fallait dire que la vue même du plus beau livre jamais écrit ne voudrait jamais, au grand jamais la vue de la sampi, c'était clair, net et sans bavures. Buvant une grande gorgée de thé, il laissa son regard s'évader quelques instants vers le ciel californien et une chose lui vint à l'esprit, connaissant la différence de température entre ici et l'endroit où il avait vécu pendant plus des trois quarts de sa vie, on pouvait dire qu'il se trouvait bien chanceux à cet instant d'être dans la ville du Golden Gate. Mais il revint bien vite à l'un de ses sujets préférés qui n'étaient autre que la jeune demoiselle. «Oh tu me connais, je n'ai pas besoin de grand chose pour être bien. Mais disons qu'il est plus désagréable comme endroit que la Californie ? Puis, quand je vois la température négative qu'il y a sur la capitale, je me dis que je suis pas mal logé ici.» Elle pensait plaisanter, elle venait de la toucher au coeur. Il se rendait compte avec cette plaisanterie d'une chose qu'il savait déja pas mais n'aimait pas croire, il semblait n'être rien de plus qu'un stéréotype, celui du gosse de riches plein aux as, destiné à vivre dans les plus grandes villes du monde, à se marier avec des mannequins, à divorcer, à avoir des enfants avec plusieurs femmes différentes. Il n'aimait pas qu'on ait cette vision de lui, car même si il était quelqu'un de souvent mauvais et pas toujours agréable, il n'était pas cela, pas ce stéréotype. Donc cela l'embêtait profondément mais disons que venant de Thaïs et sur ce ton là, il ne le prendrait pas aussi mal que si cela avait été quelqu'un d'autre. «Disons que cela est.. troublant, mais, qui vivra verra comme on dit. Mais non, je ne risque pas de te prendre pour une folle. Disons que moi même, je ne vois pas ma vie ainsi. Ce serait pas très bien, pour Luca comme pour moi.» Dit il en se grattant la tête, gêné par la seconde partie de la phrase sorti de sa bouche. «Oui, j'imagine que l'on pourrait en parler, si tu le désires.» Dit il, ton neutre de mise, avant de reprendre. «Cela n'engage que moi mais, je ne sais pas tellement quoi en dire. Honnêtement, dire que je regrette serait un vrai manque de respect par rapport à toi, et ce serait un mensonge. Donc, si tu te le demandais, je ne regrette point de t'avoir embrassé, Thaïs.» Clair, net et précis, du Princeton dans le texte.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptyMer 22 Fév - 22:55


Sans m'en faire, je vais t'assurer, un enfer de griffes et de crocs
« Here it come the unavoidable sun weighs my head. And what the hell have I done, and you know, I don't remember a thing. So I'm done, am I placating the notes ? Should I fault, cut off my tongue. So, you say apparently I'm digging it in. I can't feel a thing. And you've won. So I go bury my head in the ground. Yet, I won't lose what I said. In the sound of the words and the note that it brings. No, I can't feel a thing » zéphaïs.

Les stéréotypes perdurent avec le temps, et ce, malgré les combats incessant des militants, qui visent à les détruire. De nos jours, il n'est même plus anodin de croiser deux personnes de même sexe, main dans la main, se promenant tranquillement dans les rues, ni de contempler le visage pâle d'un enfant malade, qui tente comme il le peut, de rester dans ce monde. Zéphyr était exactement le genre de type que je repoussais, trop dérangée par son allure de BCBG, dont la poche de son jean fabriqué sur mesure comportant un porte monnaie bien garni. Ayant grandie dans un foyer modeste, je ne reposais que sur mes propres revenues, et les faibles moyens de mes parents servaient directement à financer mes études. Le reste, disons, que j'arrivais sans trop de mal à m'offrir le minimum, pour mes besoins quotidiens. A première vue, jamais, au grand jamais, je n'aurai osé m'aventurer dans une relation telle, sa personnalité bien trop différente de la mienne. Nous étions de simples personnes que tout opposait, du simple bonjour adressé d'une poignée de main ferme, ou d'une bise attendrissante, à nos sujets de discussions favoris. Étrange soit-il, c'est de là que naît cette drôle d'amitié, passée à se raconter tout et n'importe quoi, en échangeant tout de même quelques sottises et vacheries. On ne change pas les bonnes vieilles habitudes, très cher. Nous rions ensembles des mêmes choses, comme si pour une fois, nous nous comprenions parfaitement. C'était étrange de réaliser à quel point la vivacité de nos sentiments avaient brusquement pris un cours différent : des nuits passées à le regarder, à discuter avec lui, sans voir le temps passer. Et puis, se réveiller le matin, les yeux palpitants, avec le jeune homme au bord de la fenêtre grande ouverte, en train d'établir un plan contre moi, avec mon frère jumeau, plus excité que jamais. Les images délirantes de cet après-midi dans des supermarchés, à faire les débiles dans les caddies en gris métallique, à courser de pauvres mioches insupportable, pour finir à deux, sur le tabouret de la cabine étroite du Photomaton. La soirée mémorable du ni oui ni non dans notre appartement, lors d'une coupure de courant, une faible bougie illuminant une infime partie de la pièce du salon. Je ne regrettais plus finalement ce changement bénéfique pour nous deux. Nous étions devenus des amis, sans doute un peu plus, mais je ne laissais jamais mes pensées s'aventurer dans cette direction. C'était tout bonnement interdit. Nos années de jeunesse s'ouvraient devant nous, et aucun d'entre nous ne pouvait se permettre d'avoir un mode de vie stable, bien rangé, avec l'appartement parfait, l'homme parfait, et le futur gosse dans le bide. C'était exactement le genre de truc que je n'envisageais pas encore. L'existence que je menais désormais me convenait parfaitement. J'étais heureuse, avec mes petites bottes noires à mes pieds inertes, mon large bouquin sur les plus grands films cinématographiques de ces cinquante dernière années, et ce soleil resplendissant, sur cette ville américaine. Avec ma fâcheuse accoutumance de me pincer ma lèvre inférieure, je sentais le poids de son regard sur moi, ses prunelles contemplant les traits de mon visage, acte qui avait très souvent l'habitude d'exercer. Et c'est exactement de cette manière là qu'il s'adressa à nouveau à moi. « Oh, que devrais-je faire pour que tu gardes cela pour toi ? […] Cela me blesse que tu penses qu'il y ait des mecs dans mon genre, tu devrais savoir que je ne suis pas n'importe qui. Tu devrais savoir tout autant que je ne suis pas un chaud lapin, je ne l'ai jamais été et je ne le serais jamais, penses-tu que ma famille me laisserait faire n'importe quoi ? Déjà que la naissance hors-mariage de Luca est pas très bien passé.. Disons que je n'ai point trouvé de personne comme toi. » déclarait-il, en appuyant méticuleusement son attention sur les deux derniers mots de sa phrase. Évidemment, j'étais différente du cercle de personnes qu'il fréquentait habituellement, si ce n'est la seule de son entourage à paraître comme une vieille de quatre vingt ans, cloitrée dans son fauteuil. La famille Princeton devait surveiller chaque faits et gestes de sa progéniture, de sorte que la dynastie parfaite perdure, quoi qu'il arrive. L'arrivée d'un enfant avait sans aucun doute du bouleversée la cohésion familiale, et déclenchée les foudres des parents. Je m'étais toujours imaginé les choses de cette manière : une bonne éducation, le savoir vivre, l'intelligente, l'élégance et la richesse. Aucune famille ne désirait s'abaisser à la pauvreté de la ville californienne. C'était en dehors de leurs projets d'avenir, et de leurs mœurs ancestraux. Trahir les idées enseignées par leurs aïeuls, c'est prendre le risque de mener une existence inférieure et pitoyable pour la formation des enfants de l'avenir. Intriguée, je prenais énormément de plaisir à m'hasarder dans ce genre de théorie, sans grande thèse scientifiquement prouvée. Redressant une mèche de cheveux, derrière mon oreille, je déposais la paume de mes mains contre ma tasse de thé encore brûlante, savourant cette chaleur si longtemps recherchée. « Et je diffère à la règle, oui je sais ! Et c'est bien ça qui me plaît : t'imagines, si tout le monde devait se retrouver dans un fauteuil à la naissance, ça serait vachement moins drôle. » m'exclamais-je, d'un ton assez enthousiaste. Je revendiquais depuis toujours cette liberté, vivre pleinement selon mes désirs et mes choix. Vous savez ce qui est le plus étrange ? Contempler la pluie, emmitouflé dans un drap de soie, tout proche de la vitre d'une fenêtre, au fond d'une chambre. Nuit d'insomnie. Sentir les frissons envahir les parcelles de votre chair, le froid vous mordre dangereusement. Et puis, votre attention s'arrête sur cette unique particule, tout juste tombée du ciel. Les gouttes d'eau salées et troubles, flottent dans l'atmosphère, libre de leurs mouvements. Libre de finir sa vie là où bon lui semble. Dans une flaque d'eau, emplie de ses camarades du ciel. Sur le toit d'un immeuble, amoindrir la chute. Sur le visage d'un être humain, se confondre avec ses larmes de détresse. Ou là, juste à côté de vous, sur la vitre glacée. Elle continue de poursuivre sa route, et termine sa vie en bas, tout en bas de la fenêtre. Elle, elle a guidée son destin, jusqu'au dernier moment. A maintes reprises, je me suis laissée emportée par cette fascination étrange. Lorsque les muscles de mes cuisses me font trop mal, le soir. Je n'arrive pas à dormir, sous le poids de la douleur. Alors, j'attends que le sommeil me surprenne, en observant ses lucioles d'eau achever leurs vies, en tombant du ciel. J'aimerai être libre, aussi libre qu'elles. Diriger ma vie, de façon à la rendre la plus merveilleuse possible. Un petit éclat de lumière blanche, sur ce monde trop noir, trop fade, trop terne. J'avais comme une odeur de passé dans les narines. Une saveur de papier peint jaune, et de peintures fraiches. Le parfum de la rose rouge, quelque part dans la pièce. Celle de ma chambre d'hôpital. Brusquement, j'hochais la tête, déguerpissant les sales idées de mon esprit. Voilà pourquoi je ne devais jamais songer à quoi que ce soit. Faisant mine de tousser, j'affichais aussitôt cet imble sourire. Combattre chaque jours, ça n'est pas une tache facile. Et pourtant, il faut foncer, tout défoncer, avec ses deux bras encore en forme, pour pousser, et tirer de toutes ses forces, ses immenses roues de part et d'autre de mon petit corps de femme. « Tout comme moi. Disons que les bibliothèques et les bouquins d'économie ne sont pas mes meilleurs amis et ne me semblent pas être forts utiles, donc disons que je préfère passer ma vie à la vivre à fond qu'à perdre mon temps. Puis, cela me permet de passer du temps avec des personnes plus vivantes que des bouquins.» enchainait-il, me tirant définitivement de toutes rêveries passagères. Délicatesse absolue, mince sourire au coin des lèvres. La machine était repartie. J'esquissais un léger rire, en guise de réponse. Comme pour masquer le malaise imprévu. Sourire aux lèvres, mouvement de tête pour déplacer mes cheveux sur mes épaules. « Tiens donc, on dirait bien qu'on a -enfin- un point en commun, toi et moi. C'est que tu cachais bien ton jeu, en réalité ! » déclarais-je sitôt, enflammée, comme si l'étape du retour aux quatre murs de ma chambre d'hôpital était déjà loin derrière moi. Rire bête, presque ridicule. Et je m'en moquais complétement d'ailleurs. Le ridicule ne tue pas, comme on dit si bien. Satisfaite de ma propre réponse, je guettais un instant le reflet du soleil par la fenêtre, me souvenant que chacun de ses rayons de feu avaient une part de liberté en eux, tels les graines de la pluie autrefois. Elles aussi, peuvent choisir là où elles veulent reposer pour toujours.

« Oh tu me connais, je n'ai pas besoin de grand chose pour être bien. Mais disons qu'il est plus désagréable comme endroit que la Californie ? Puis, quand je vois la température négative qu'il y a sur la capitale, je me dis que je suis pas mal logé ici.» Frileux le Princeton ? Forcément, lorsqu'on a jamais pointé le bout de son nez en dehors de ce climat méditerranéen, difficile de s'habituer à la fraicheur de certaines villes, aux hivers rudes. Je ricanais silencieusement, m'imaginant Zéphyr sous ses couches de laine, dans les rues parisiennes, en plein mois d'automne. Paris, Paris, Paris. Avec sa tour Eiffel, son coucher de soleil sur les toits des grattes ciels, ses grincements de pneus autour de l'immense rond-point des Champs-Élysée, ses liasses de véhicules sur ses périphéries aux heures creuses, son air de malice à la tombée de la nuit, son image internationale des âmes romantiques, et sa élégance française inimitable. C'était drôle, affreusement drôle, de se rendre compte à quel point que cette vie, m'ayant vu grandir au fil des années, se trouvait à présent à des kilomètres d'où j'avais décidé de construire ma vie. Les soirées entre amis au pied de la dame Eiffel, à picoler dans les bouteilles de nos parents me manquaient, comme tant d'autres choses. C'est vrai. Mais malgré tout, je vivais dans l'air californien, et les habitudes américaines. Petit café matinal, coup d'oeil rapide aux nouvelles de la journée, balade dans les rues de San Francisco, amphithéâtre bondé à l'Université, coude-coude entre camarades pour décoter la meilleure des places. Tous les éléments qui avaient, un temps, constitués mon rêve américain, ne me paraissaient plus aujourd'hui, que de simples banalités du quotidien. « Tu sais, Paris est une très belle ville aussi. Eh bien certes, il fait froid l'hiver, mais ça vaut le coup, je t'assure. » répliquais-je, en prenant de soin de rendre mon accent encore plus français que d'habitude. Il paraît que les Américains ne demandent que ça. J'observais la mine déconcerté de mon ami, un peu plus gêné de ma déclaration. Roor, c'est de l'humour. J'adorais me prêter à ce jeu, les préjugés et les stéréotypes. Plutôt que de me laisser abattre sous les moqueries en tout genre habituelles, je préférais en rire. Il n'y a pas de mal à ça, n'est-ce pas ? Je voyais bien que cela l'embêtait, et à vrai dire, je ne demandais que cela. Chacune de mes paroles n'avaient pas été choisies hasardement, bien au contraire. « Disons que cela est.. troublant, mais, qui vivra verra comme on dit. Mais non, je ne risque pas de te prendre pour une folle. Disons que moi même, je ne vois pas ma vie ainsi. Ce serait pas très bien, pour Luca comme pour moi.» marmonnait-il, un peu gêné, une main grattant ses cheveux foncés. Air mystérieux, à la fois craquant, et ténébreux. Je craquais vraisemblablement, sans pour autant le montrer. Attendant un instant, je suivais du regard les traits de son visage, transformés par son malaise momentané. Et puis, je me décidais à reprendre la parole. « Roor, je taquine va, le prends pas comme ça ! Je sais bien que tu n'envisages pas les choses de cette manière. Et tu veux mon avis, j'espère aussi que tu ne finiras pas à moitié alcoolique et drogué, avec une femme refaite, de la tête aux pieds, que tu n'aimes pas. » ripostais-je, amusée. Une distraction prenant très vite fin, à l'intonation ferme de sa voix, d'une soudaine évocation bien particulière. Figée, je l'étais en entendant ces paroles. Restant stoïque, j'appréhendais depuis bien longtemps l'instant où nous allions évoquer cette fameuse soirée. « Cela n'engage que moi mais, je ne sais pas tellement quoi en dire. Honnêtement, dire que je regrette serait un vrai manque de respect par rapport à toi, et ce serait un mensonge. Donc, si tu te le demandais, je ne regrette point de t'avoir embrassé, Thaïs. » Respiration retenue, je lâchais doucement l'air restant de mes poumons fragiles. Un mensonge ? L'esprit encore plus embrouillé qu'avant, je déposais ma joue contre la paume de ma main, prenant appuie sur la solidité de mon coude. Dérangée, je laissais un immense silence envahir notre conversation vive jusqu'à présent, avant de daigner prononcer quelques mots. « Euh.. tu sais, si.. tu le regrette, ça ne fait rien, j'veux dire, il ne faut pas que tu te prives de t'exprimer clairement, par peur de me faire du mal.. Mais si ce n'est pas le cas, et que.. tu ne regrettes pas.. je.. » bégayais-je, incertaine, perturbée, l'esprit ailleurs. Merde. Issue de secours. Contrairement à ses propres dires, j'ignorais si cet acte était légitime ou non, si ce futile et long baiser était une erreur ou pas. Le coeur battant de ne savoir que dire, je le regardais, affichant un faux sourire, de mes lèvres tremblantes. « Dis.. ça te dirait pas de sortir d'ici ? J'ai envie de m'amuser aujourd'hui, un petit peu plus que d'habitude, et rester là, dans un café, ça fait de nous deux des pauvres vieux à la retraite ! Et ça commence à être nase. » affirmais-je, les dents serrées. Ou comment changer de conservation en deux, trois secondes. Ah l'art de renverser n'importe quelle situation ! Mince sourire, regard à nouveau séduisant, mèches balladeuses. Je déposais un billet sur la table, et me démenais comme je pouvais pour me tourner vers lui. Je n'ajouta pas un mot, trop perturber par sa réponse précédente. A peine entré dans ma vie, Zéphyr se démarquait des autre sans conteste, et me plaisait plutôt bien. Et pourtant, j'avais une sale impression que tout allait bien plus vite que je l'aurai voulu. Entrouvrant la porte du café, je m'engouffrais à travers, retrouvant la clarté fraiche du soleil sur ma peau. « Je te désigne comme guide attitré pour ma journée. C'est un faveur que je te fais, tâches de bien t'en servir. » Voix légèrement tremblante, muscles des bras, roues longeant mon corps, j'étais partie pour entamer une bonne journée. Et, elle se devait de l'être. Peu importe la délicate situation entre nous. Nous vivons des étapes différentes au cours de notre existence, et chacune d'entre elles contribuent à faire ce que nous sommes aujourd'hui. Elles nous font avancer, et transforment nos comportements. De vrais leçons de vie. Et j'y repense à chaque fois que je contemple mes deux petits jambes figées. Avancer, et vivre, malgré tout.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptyVen 2 Mar - 19:11

Milan Zéphyr Aymeric Maksym Princeton. L'évocation de ce nom pouvait signifier un grand nombre de choses à la fois. Si pour nombre de demoiselles ayant eu la chance de côtoyer le milanais, elles avaient le souvenir d'un jeune homme très beau, à l'intelligence rare et à l'accent chatoyant qui en faisait frémir plus d'une sur cette Terre, elles gardaient aussi souvent le souvenir d'un homme qui ne s'attache pas et est un parfait salaud le plupart du temps, malgré un vrai tact pour parler aux femmes et se faire aisément passer pour innocent à leurs yeux. Pour les hommes, la jalousie était de mise lorsqu'on leur évoquait le jeune homme, car il n'avait jusqu'à peu, pas un très grand respect pour la notion de couple, et donc avoir une relation très ambiguë -et bien souvent, plus- avec une demoiselle ayant un petit-ami; pas un mari, il respectait énormément la notion de mariage, au contraire d'un couple normal; ne le gênait pas le moins du monde, et se disait que si la demoiselle n'était pas fidèle, il rendait service au jeune homme qui se retrouvait cocue sur le moment, mieux le valait aujourd'hui qu'après cinq, dix, quinze ans de mariage, imaginait-il. Enfin, toujours est il que l'on connaissait le jeune homme pour un tas de mauvaises choses, qui étaient bien souvent vraies à cent pour cent étant donné qu'il n'était pas dans son but premier d'être un bon samaritain, d'être apprécié de tous et de passer pour le gentil du film de sa vie, non, ce n'était pas quelque chose qu'il tendait à faire. Malgré cela, il semblait normal que jusqu'ici le nom du dernier Princeton en date -et le plus beau, par le même occasion- n'ait jamais été associé ni à l'amour, ni au sentiment. Cela ne le répugnait point, il pourrait aisément sortir avec une demoiselle et cela ne lui poserait aucun problème d'être fidèle à elle seule, mais pour le moment, il ne semblait pas opportun de réduire ses champs d'horizons, et de toute façon, il était évident qu'un Princeton ne sortirait pas avec n'importe qui, c'était de toute évidence invraisemblable qu'il se mette en couple avec la première venue. Disons que depuis la naissance de son fils, l'italien s'était grandement assagi pour le bien de Luca avant tout, il faut comprendre que si lorsqu'il venait quelques jours chez son père, il avait affaire à plusieurs demoiselles différentes qui sortaient de la chambre de son père, c'était la pire des façons d'élever son fils, et c'était devenu sa priorité que de faire de lui quelqu'un de bien, sa mère l'avait élevé ainsi et son fils méritait d'être élevé de la même façon. Il avait pensé plus d'une fois que cela ne pourrait pas être plus mal si il y avait une situation claire, une petite-amie fixe, histoire de ne pas embrouiller son fils avec sa vie. Enfin, ce n'était pas à l'ordre du jour, l'heureuse élue n'était point encore complètement choisie, même si les candidatures étaient assez intéressantes. D'ailleurs, la jolie Thaïs, en y réfléchissant bien, serait surement la seule potentielle qui apprécierait à sa juste valeur; mais étant donné qu'elle était la soeur jumelle de Nattéo, son meilleur ami, cela n'était pas aussi facile que cela. Et aussi parce que leur relation n'était encore qu'un embryon de relation -c'était déja bien plus que toutes les autres relations antérieures du milanais-. En tout point, et c'était peu dire, la parisienne était différente aux autres, il s'en était rendu compte depuis qu'ils s'étaient embrassés. Et ils se doutaient bien évidemment que ce sujet ne tarderait pas à être amené dans la conversation. Qu'elle rigole de son handicap ne plaisait pas beaucoup au milanais, ce n'était pas quelque chose qu'il prenait vraiment à la légère, car il savait que ce n'était pas facile pour la demoiselle, même si elle était assez forte pour ne pas le laisser paraître, cela ne pouvait pas être simple. « Je ne parlais pas de physique Thaïs, tu me connais, le physique ne fait pas tout. Le fauteuil roulant ne m'intéresse pas, enfin, il ne me gêne pas en tout cas. Les gens sont différents, c'est la beauté de l'humanité, tu ne penses pas ? » Le jeune homme n'était pas homme à trouver de nombreuses qualités à l'homme en général, et pas beaucoup plus à l'humanité en elle même, alors cette phrase devait surement être à marquer d'une pierre blanche. Le fait que son père était mort pendant une guerre visant à éliminer le terrorisme au Moyen-Orient était une des raisons pour lesquels il avait beaucoup de mal à croire en l'humanité. Ou le fait que chaque jour, dans n'importe quelle ville du monde, une personne pouvait être assassinée par une autre, parfois même sans raison. Ou le fait que l'on puisse laisser des enfants mourir en Afrique, qu'on les laisse mourir de faim, en se disant que ce n'est pas bien mais en restant les bras croisés, alors que c'était la faute des pays colonisateurs si des pays se retrouvaient dans la plus profonde misère. Il n'était pas quelqu'un de gentil, ne voulait pas être un bon samaritain ou devenir un héros, non rien de tout ça. Il avait juste certains principes qui lui causaient des problèmes d'ordre moraux, et ne pouvait penser à autre chose tant qu'il ne trouvait pas une solution personnelle de se décharger de la culpabilité de la race humaine. Les meurtres n'étaient point de son fait, il n'y pouvait rien, cela arrivait et il ne pouvait rien y faire, mais dans le cas de la misère en Afrique, ils faisaient son possible pour aider les gens défavorisés, sans demander gloire ou reconnaissance en échange. Une fondation au nom de sa cousine avait été créée il y a quelques années, visant à construire des écoles et donner accès à l'eau potable dans de nombreuses pays d'Afrique. Association complètement financée -contre l'avis de ses grands-parents - par Milan Zéphyr Aymeric Maksym Princeton. Alors, vient une question à laquelle il ne pouvait échapper. Etait-il aussi heartless qu'il voulait le paraître ? La question n'était pas aisée, accordons le. Il semblait évident que, lorsque l'on pouvait compter, comme lui, sur une mémoire qui était absolue -et donc qu'en gros, il n'avait quasiment rien oublié, même si les dates ne l'intéressaient pas, de ce qu'il avait fait depuis qu'il avait à peu près huit ans- on ne passait pas le plus clair de son temps dans les bouquins, à réviser car une simple écoute lors des cours et le tour était joué pour le jeune homme. « Oh je suis prêt à parier un dîner que nous avons plus d'un point en commun ma chère. Je ne cachais rien, je laisse juste une part de mystère, dira-t-on. » Il était impossible de lire comme dans un livre ouvert en lui, et c'était exactement ce qu'il voulait. Que l'on ne puisse pas savoir aisément ce à quoi il pensait, ce qu'il ressentait. Cela pouvait passer pour un mal profond qu'une simple envie de ne pas être assujettie par qui que ce soit, c'était surement ce que lui dirait des psychologues spécialisés; mais pour lui, ce n'était ni plus ni moins que sa façon d'être, tout simplement. Quelqu'un de renfermé sur lui même, mais malgré tout ouvert, difficile à comprendre mais pas tant que cela en le connaissant assez bien. Thaïs le comprenait surement, c'est ce qu'il pensait d'ailleurs, et il pensait par la même occasion qu'elle ne le repoussait pas, malgré qu'il soit au premier abord si froid et qu'elle soit aussi chaleureuse. Un sourire cette fois-ci bien chaleureux fut envoyé droit dans la direction de la demoiselle, comme pour la remercier. La remercier.. de sa présence, tout simplement. C'était peut-être étonnant vu de l'extérieur, mais le jeune homme, malgré qu'il soit né avec une cuillère en argent dans la bouche et qu'il ait toujours eu tout ce qu'il voulait, que toutes les choses les plus chères de ce vaste monde pouvaient être siennes en un instant; savait bien souvent apprécier à sa juste valeur les choses les plus simples. Comme par exemple, un moment avec son fils qui l'émerveillait toujours plus, ou le simple sourire d'une jeune fille qui n'avait à sa connaissance, aucun égal dans ce bas monde. Un immense sourire vint apparaître sur toute la largeur de son visage lorsque Thaïs sembla lui décrire Paris, ce qui était un comble car même né dans la capitale italienne de la mode, la capitale française n'avait pour lui aucun secret. « Ma jolie Thaïs, il est vrai que cela fait maintenant plus de six longs mois que je suis à San Fransisco dans cette immense université qu'est Berkeley, mais je pense que tu n'es pas encore en âge d'oublier que j'ai passé plus de quinze ans de ma vie dans notre jolie capitale. Mais je veux bien te croire quand tu déclares que cela vaut le coup, j'aime beaucoup cette ville là aussi. » Un léger rire s'échappa de sa bouche, alors qu'il reprenait une gorgée de thé, sans lâcher la demoiselle du regard. Il était assez gênant qu'elle lui préside un avenir aussi arbitrairement, car pour lui, cela semblait être un mélange de bon nombre de stéréotypes qu'elle lui accolait, en même temps, pour en sortir une vie future, qu'il n'appréciait pas à l'entendre, et qu'il apprécierait encore moins à vivre. Il était déja difficile pour lui de se mettre en couple avec une demoiselle, alors il fallait bien avouer que de penser un instant qu'il pourrait rapidement se marier, c'était bien trop s'avancer. Et ayant toujours cette moralité vis à vis du mariage -et aussi l'avis très tranché qu'avait sa mère sur le mot divorce-, il était très, très peu probable que sa vie soit jalonnée de trois mariages, et d'enfants avec plusieurs femmes différentes. La naissance de Luca avait atténué chez sa mère, la désapprobation d'un enfant en dehors des ordres sacrés du mariage ; mais il était évident que dans une famille qui avait une grande conscience par rapport à la religion chrétienne, les mariages courts et divorces rapides n'étaient pas bien vus du tout. « Je ne le prends pas mal, darling, ne t'inquiètes pas. Ca me donne simplement à réfléchir. » Et bien évidemment, d'une logique implacable et imparable, la question de ce fameux baiser arriva sur le tapis, glissé dans la conversation par la douce voix de l'ange assis de l'autre côté de la petite table qu'ils partageaient dans ce café. Et par respect et par amitié -car c'est ce qu'il s'agissait pour le moment entre eux- pour elle, il ne pouvait en aucun cas, dire à la sampi qu'il regrettait de l'avoir embrassé, longuement, doucement, il y a quelques temps de cela. De toute manière, c'était un mensonge et s'étant promis de ne pas lui mentir à elle, il ne pouvait affirmer le contraire. Bizarrement, contrairement à lui, elle ne pouvait affirmer qu'elle regrettait ou non ce baiser. « Tu me connais assez pour savoir que je ne suis pas du genre à prendre des pincettes avec les gens, donc non, Thaïs, je ne regrette pas ce baiser. » Clair et concis, il devait l'être avec elle, car pour lui, ce baiser avait une réelle importance, mais cela semblait ne pas êtr réciproque. Ou du moins, la demoiselle n'avait peut-être pas eu le temps d'y réfléchir. Enfin, ca n'avait pas grande importance, la raison. Changer de sujet était peut-être une bonne solution, donc je ne m'attardais pas sur le sujet précédent et fâcheux. « Oui, si tu veux, évidemment. C'est vrai que nous sommes un petit jeunes pour être à la retraite, et parler de la météo. » Elle déposa un billet sur la table avant que le milanais ne puisse le faire, il me hâta ensuite de lui ouvrir la porte, jusqu'à ce qu'elle s'engouffre dedans et retrouve l'air frais californien. Il connaissais le sujet à éviter désormais, et à moins qu'elle ne le remette sur le tapis, il serait oublié pour ce jour. C'était compréhensible finalement, cela allait vite et il était donc difficile d'avoir un avis tranché sur la question. « Tu me fais trop d'honneur. » Il poussait son fauteuil, tout en réfléchissant à quel sujet aborder, le silence ne pourrait pas régner bien plus longtemps, il était pesant et ennuyeux. « Tu te sens en veine ? » dit-il, juste après s'être arrêté devant le casino de San Fransisco, avant de montrer celui-ci à la demoiselle.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptyDim 4 Mar - 21:34


il n’y a qu’une seule règle : ne jamais tomber amoureux.
« Everybody says that time heals everything, but what of the wretched hollow. The endless in-between are we just going to wait it out. There's nothing to see here now, turning the sign around. We're closed to the Earth 'til further notice, clambering for the scraps, clambering in the light. We're closed to the Earth 'til further » zéphaïs. i'm gonna kiss you, in about ten seconds, and if you don't want me to kiss you, well, if you don't want me to, i guess then you're just gonna have to stop me. ten. joey&pacey.

you leave it all behind, everything you love, everything you know, and all you can do it's hope
Thaïs n'a jamais été une petite fille comme les autres. A y contempler par les milles et photographies qui tapissent sa nouvelle chambre d'étudiante, son visage de princesse semble s'être figée pour l'éternité. Sous sa lèvre inférieure, une légère cicatrice témoigne de ses aventures de jeune Lara Croft, à escalader les branches des arbres épineux du jardin de ses grands parents, les éclats de rire de ses deux frères jumeaux émanant derrière ses épaules. Et, elle a encore dans un coin discret de la paume de sa main droite, une fine brûlure d'une couleur jaunâtre, du jeu dangereux des enfants, à peine arrivés sur les bancs en bois de l'école primaire, un briquet multicolore entre les mains. Aussi, de son âme peureuse, il lui reste quelques stigmates au dessus de ses genoux, ou des infimes balafres à l'angle de ses coudes écorchés. Merveilleuse, oui, elle l'était déjà. A balancer des bouts de bois sur les petites voitures de sports de ses frères, pour avoir la seule satisfaction d'entendre le grincement de leurs dents de laits. Et pourtant, elle est plutôt en retrait, décalée des autres fillettes de sa classe. Elles lui envient son esprit de Tarzan au féminin, une jolie funambule, qui charme le coeur des garçons. En réalité, elle en a pleins, des amis. La jeune rousse du quartier, la gymnaste de la classe, la voisine du dessous, le gamin du boulanger d'en face, et celui accro au football américain. Ils viennent tous à la maison, préparer un gâteau aux pépites de chocolats noirs, et des pâtisseries à l'unique saveur française. Elle rigole, c'est vrai, elle rigole beaucoup même. Et les week-ends, elle se démène dans les escaliers du métro parisien, pour arriver la première sur les planches de sa salle de danse, le fil de ses ballerines pendant à ses mains. Comme toujours, elle s'assoit devant le miroir, perfectionnant son chignon de danseuse étoile, respirant l'odeur du billot ancien. Et ses deux petits pas majestueux épousent le sol, d'une grâce inexplicable. La pointe de ses ballerines défie le pouvoir de l'attraction et de la musique, tel une trapéziste extirpée dans les airs. Son petit corps d'enfant s'envole dans l'atmosphère féerique de son immense imagination. L'étirement de la commissure de ses lèvres forme alors, un fabuleux sourire. Immortel, vous dirais-je. Sa danse à elle, c'est la vie. Elle vole dans l'univers enfantin qui caractérise sa joie de vivre, écrase les atrocités du monde réel, et ne préserve que les instants heureux de son existence. Un véritable ballet, tourbillonnant tout autour d'elle, et l'emportant loin, toujours et encore plus loin, dans l'extase et l'euphorie, des battements de son coeur frappant avec allégresse contre sa petite poitrine. C'est drôle de dessiner son visage au fil des années. Elle ne change pas. Elle garde ses petites cicatrices, et les scrute, la nostalgie de ses petits accidents de la vie toujours enfermée dans sa mémoire. Des souvenirs, des bons, et des mauvais, qu'elle collectionne les uns après les autres, sans les oublier. Elle a une magie étrange dans l'éclat de ses iris, celle d'attirer votre regard tout près du sien. Et lorsque vous voyez ses prunelles chocolats en face de vous, vous ressentez tout ce qu'elle ressent, vous comprenez la totalité de ses réussites et de ses déceptions, vous l'observez, tel qu'elle est présentée sous vos yeux : une petite flamme, minuscule même, avec un jolie coeur, jamais éteint, enflammée par le cirque de sa vie, la danse de son univers utopique. L'âme de l'enfant, de la petite fille, qui sommeille juste là, à côté de vous, et exprime en une poignée de secondes, toutes les sensations qui la submergent. Il ne suffit qu'un seul et unique regard, une paire d'iris, et deux petits pas magnifiques. Thaïs n'a jamais été une petite fille comme les autres. Elle a la bonté, et le bonheur qu'aucune autre personne sur Terre ne peut connaître. Normal, vous dirais-je. Elle seule, l'a fondée, de ses propres mains de magicienne, et de son âme de funambule. Elle n'est pas parfaite. Personne ne l'est, même si certains d'entre nous pensent l'être, ou veulent le devenir par n'importe quel moyen absurde, purgé au fond de leur esprit de demeuré. La perfection n'existe que dans notre subconscient, d'individus assez sots pour manipuler notre monde pour arriver à leurs fins. Non. Thaïs n'est pas parfaite, les balafres sur son visage d'ange se sont d'or et déjà, imprégnés sur sa peau de crème jusqu'à la fin de son existence. Thaïs est parfaite à sa manière, dans ses moindres imperfections, qu'aucun humain ne peut distinguer. Elle est l'essence même de l'Amour, l'encre inépuisable de la vie. Ses deux grands yeux bruns ouverts, qui découvrent les moindres parcelles du monde, tel un papillon déployant ses petites ailes, l'air du printemps venue. Et même si désormais, ses petites ballerines d'antan reposent sagement dans les tiroirs de sa vieille commode, dans le coin de sa chambre, et que les photographie, illustrant ses premiers pas sur les planches de bois, ornent ses quatre mûrs, elle a déjà laissée derrière elle, ce temps perdu, cette danse qu'elle ne refera jamais plus. Cette danse, qui fut un instant, sa vie, et l'oxygène remplissant ses poumons. Une danse disparue, dans la pénombre de cette route vertigineuse californienne, la veille de son vingtième anniversaire. Thaïs n'a jamais été une petite fille comme les autres. Elle a simplement réussie à brûler ses malheurs d'un seul geste. Enflammer le ciel de son regard de tendresse, remplir l'univers et les étoiles de ses rêves, peindre de milles couleurs un arc-en-ciel du bonheur, et peut-être bien, décrocher la lune, et lui dire qu'elle l'aime. L'Amour, la vie, la danse. Elle n'a jamais demandée grand chose Thaïs, elle se contente de ce qu'elle détient, préférant tout naturellement oublier tout ce qu'elle n'a déjà plus.

« Je ne parlais pas de physique Thaïs, tu me connais, le physique ne fait pas tout. Le fauteuil roulant ne m'intéresse pas, enfin, il ne me gêne pas en tout cas. Les gens sont différents, c'est la beauté de l'humanité, tu ne penses pas ? » répondit-il sèchement, visiblement assez connaisseur sur la question. Zéphyr n'avait jamais montré quelconque marque de rejet à mon égard, mais il semblait gêné à chaque fois que j'évoquais mon handicap, d'une certaine manière. Je n'ai jamais parfaitement compris pourquoi les hommes semblaient si réceptifs à la différence des autres. Sommes-nous venus sur Terre pour ressembler traits pour traits, à nos semblables ? Avons-nous été conçus pour paraître de la même manière que notre voisin ? Et si, ce n'était qu'un jeu en réalité, que nous étions des pions, d'une couleur similaire, mais avec un rôle différent. N'apportons-nous pas à ce monde déjà si dévasté, des messages de détresse contre les actes inhumains crées par nos propres mains ? Le fait est là, juste sous le bout de plastique noir sous mes bras. Cet engin à deux roues gigantesques, longeant de chaque côté mon corps immobile. Ce grand machin sans nom, que certains osent à peine prononcer, que d'autres préfèrent éviter. Il fait de moi une personne différente, dirons-nous. Mes deux bras ballants, sans cesse en action, puisant dans les forces de mes muscles, pour faire tourner ce cercle autour de moi. Ma façon de marcher, et de dire au monde que j'existe toujours. Le visage frappant contre les bourrasques de vent, je voyais déjà se déposer sur moi, des regards déplacés. Et vous savez ce que toute personne dans cette même situation devrait faire ? Ignorer. Avancer. Vivre, en jetant ses pauvres idiots, sans cervelle. Se contenter de brûler l'ombre de ses regards destructeurs, qui vous rappelle malencontreusement vos douloureux souvenirs. Brûler, sans aucun regret, le visage de ces hommes et ces femmes, avec leurs caractéristiques bornées, et sans aucun intérêt. Brûler l'éclat de rire de leurs moqueries, qui résonnent trop fort au fond de vos tympans. Brûler leur façon de tirer leur cylindre de nicotine au bout des lèvres, en vous fixant, longuement, avec insistance. Brûler leurs sarcasmes imposants, et tirer profit de leurs faiblesses apparentes. En somme, je crois qu'il suffit simplement d'être soi-même, d'accepter d'être perçue comme un être dissemblable des autres, mais prendre cette part là de sa personnalité, pour en faire une force, et continuer à vivre. « C'est exact. La beauté de l'humilité, dis-tu ? Je ne te croyais pas si poétique ! » soulignais-je, brièvement. Peut-être n'était-ce pas une si bonne idée que ça de s'aventurer sur ce terrain là. Maladie. Handicap. Différence. Tant de termes que j'ai parfaitement réussie à tourner en dérision. « Oh je suis prêt à parier un dîner que nous avons plus d'un point en commun ma chère. Je ne cachais rien, je laisse juste une part de mystère, dira-t-on. » renchérit-il sitôt, un sourire malicieux aux lèvres. Un signe d'affection, qui m'était devenu familier au fil du temps. C'est vrai, il avait cet air profondément mystérieux, et ce regard sombre, proche de ceux des jeunes bandits, dont je savourais le reflet du visage, devant mon poste de télévision, les hormones de l'adolescence vacillant dans mon organisme. Personne ne pouvait définitivement y résister. Pas même moi. Avec un coeur de pierre, gelée et renfermée, comme un château de glace. « Un dîner ? Je dois prendre ça pour un rencard, ou juste une histoire de pari à deux balles, entre potes ? » le questionnais-je, légèrement intriguée. Je ricanais sans grande discrétion de ma connerie. Chieuse ? Oui. Emmerdeuse ? Aussi. Un instant, je m'interrogeais plus sérieusement, mélangeant réflexion et déraison. Pour l'instant, tout ça me convenait. Une relation normale, un ami, confident, présent, moqueur. Je ne désirai ni plus, ni moins de sa part. Et pourtant, j'avais l'étrange sensation que quelque chose n'allait pas. C'était la première fois, depuis ma désastreuse histoire d'amour – si on peut appeler ça ainsi – que je prenais le risque d'éprouver à nouveau des sentiments. Des spéculations frivoles, et imprévues. Léger soupir entre mes lèvres, je préférais ne plus y songer. Jusqu'à ce qu'il ne prononce ces quelques mots emplis de sens et de significations, si bien que le reste de ses dires ne furent dans mon esprit, qu'un épais nuage brumeux, un ribambelle de syllabes et de verbes, emmêlés les uns aux autres, dans un tourbillon infernal. « Tu me connais assez pour savoir que je ne suis pas du genre à prendre des pincettes avec les gens, donc non, Thaïs, je ne regrette pas ce baiser. » affirmait-il, le plus clairement possible, appuyant ses intonations de voix sur chacun des mots, judicieusement. Nœud au fond de la gorge. Merde. Profonde réflexion, à nouveau immiscer dans mes pensées. Satané bordel. J'en avais mal au crâne, j'imagine. Je n'avais pas peur. Je m'attendais déjà à ce que ces paroles sortent de sa bouche. Je redoutais simplement de l'aimer. Lui, et ses formes épousant correctement les miennes. Lui, et l'intonation de sa voix malicieuse résonnant dans les frontons de mes oreilles. Je n'en voulais pas plus, et aucun remords ne semblait le submerger. Merde, de merde. Si je ne retrouvais pas face à lui en cet instant, j'aurai sans doute, basculé mon visage entre mains, résignée. Je connaissais ses grands airs d'homme invincible, aussi bien que les barrières de ses faiblesses. Je savais les moindres de ses désirs, aussi bien que les plus grandes peurs. Et tout ça avait donc fini par arriver. Satané bordel. J'en avais des pensées mêlées entre elles, tirant les uns sur les autres, un mal fou à en tirer des conséquences raisonnées. Finalement, aucun son n'est parvenu à sortir entre mes lèvres. Je l'ai laissée me suivre, et porter mon petit corps paralysée, dans les allées de la ville californienne. Le rayonnement du soleil réchauffait les pavés glacés de cette matinée hivernale. Profitant de ce court silence, je daignais calmer le mélange de mes pensées, avant qu'il ne reprenne la parole une nouvelle fois. « Tu te sens veine ? » Nous étions juste en face du Casino de San Francisco. Lieu dont je n'avais en l'occurrence, pas l'habitude de fréquenter. Hors de mes moyens ? Pas vraiment. Simplement, j'avais d'autres préoccupations plus importantes, que de brûler mon fric dans ces jeux hasardeux. « Tu m'emmènes au casino ? Et si je te dis que j'suis fauchée.. ? » plaisantais-je un instant, en basculant ma tête dans les hauteurs des cieux, pour scruter sa réaction. Appuyée sur la longitude de mon engin, je me dirigeais vers l'entrée de l'établissement, avant de me retourner vers lui. « Bon, qu'est-ce que t'attends ! Tu ferai mieux de te dépêcher, et tu sais pourquoi ? Parce que j'te laisserai pas gagner ! » Bam ! C'est drôle, de se dire que la différence d'un individu ne représente pas grand chose en réalité. Deux roues, un fauteuil, des jambes inertes. Juste ça. Mais, en contre partie, nous ne sommes pas perdants. Car nous apprenons à vivre mieux, avec ce qui fais ce que nous sommes aujourd'hui. Écraser ce qui nous détruit, vivre des instants intenses et assassiner les tragédies de l'existence. Il n'en faut pas plus pour savoir vivre. Vivre avec sa différence.
and for once it might be grand, to have someone understand, i want so much more than they've got planned
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptyJeu 8 Mar - 21:38

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  3051386495_1_5_6CRP22Ou
Le milanais s'était un jour étonné de découvrir cette demoiselle, Thaïs. Thaïs Jane Azylis Rose Carolane Dupont de Calendre. Il n'avait jamais eu aucun mal à retenir tous les prénoms de la demoiselle, depuis qu'il avait eu envie de les connaître. Auparavant, il l'avait vu des centaines, que dis-je des milliers de fois, sans jamais réellement la regarder. Il avait passé du temps avec elle, mais n'avait jamais vu à quel point son sourire était angélique. Il avait parfois mangé à sa table mais n'avait jamais vraiment remarqué à quel point elle était belle. C'était étonnant comme du jour au lendemain on peut être attiré, subjugué par quelque chose que l'on a déja vu un nombre incalculable de fois. On pouvait voir des milliers de couchers de soleil, et ne s'apercevoir que la trentaine passée, assis sur un banc, une jolie petite fille qui n'est autre que la notre sur les genoux à quel point ce spectacle quotidien est fabuleux. On pouvait embrasser une femme chaque jour durant des années et ne se rendre compte qu'une fois une demande de divorce posée sur sa table, se rend compte à quel point ils aimaient cette routine, et à quel point il regrette d'avoir fauté avec une autre que celle qu'il a toujours aimé. On pouvait chaque jour passer devant une demoiselle fort souriante, fort aguichante et d'une gentillesse sans pareille, la saluer chaque matin, lui faire les plus beaux compliments, mais ayant peur de quitter celle avec qui nous sommes à ce moment là, on peut ne jamais oser lui déclarer notre flamme ardente, celle qui enflamme notre coeur, qui nous brûle jusqu'au plus profond de nos entrailles, tout ça car nous n'avons pas le courage de choisir, de faire un choix car même en étant sur de son choix, on a toujours l'appréhension qu'il y ait à celui-ci une retour de flamme. On a peur de dire haut et fort que ce coucher de soleil est ravissant mais pas autant qu'une fille qui est la chair de notre chair. On a peur de demander pardon à celle que l'on a toujours aimé et que l'on regrette du plus profond de son coeur d'avoir trompé la confiance, d'avoir failli à nos voeux de mariage. On a peur, peur de découvrir que la demoiselle qui fait battre notre coeur, n'est pas aussi parfaite que le laissait augurer ces belles manières. La monde est fait de peur, on a peur d'avancer, on a peur de faire des choix, on a peur, tout simplement. Et à ce moment là, le grand méchant loup, Milan Zéphyr Aymeric Maksym Princeton, sans peurs et sans reproches, avait peur de ne pas être à la hauteur des attentes de la sampi, qui méritait le meilleur.

Que tout le monde se ressemble trait pour trait ? Ce n'était pas un monde dans lequel pourrait vivre le milanais, assurément, un monde qui ne serait pas noir et blanc, mais gris, terne ; il s'ennuierait bien vite dans un tel monde et la vie lui serait bien rapidement devenue insupportable. Il se félicitait ainsi de vivre dans ce monde, plein de différences, plein de couleurs, plein de vie, simplement. Les gens étaient différentes, noir ou blanc, cheveux blonds ou noirs, yeux bleus ou verts, grand ou petit, beau ou laid ; cela ne faisait rien, car nous étions tous sans exception, issu de la même sélection génétique. Ceux qui pensaient l'espace d'un instant que nous étions des races différentes, étaient des personnages à qui ils manquaient une fort grande part de raison, de sens et il irait même jusqu'à dire qu'ils étaient bien dénués d'intelligence, en s'accordant à dire pareille idiotie. Il ne croyait pas en grand chose, mais malgré tout ce que l'on pouvait voir comme choses horribles dans les journaux télévisés, il croyait en l'humanité. « Ne te moques par, chère Thaïs, poétique et philosophique, j'étais le premier de la classe en philo. Puis, l'humanité est d'une incroyable diversité, donc oui, elle est belle. » Bref, concis ; comme toujours, le milanais savait manier les mots à sa guise, c'était une de ces plus grandes forces, bien plus que le physique ou quoi que ce soit d'autre. Mais là, rien, aucune idée de ce qu'il fallait répondre. C'était une bonne question, une excellente question que de dire si c'était un rencard ou juste un pari. La réponse semblait des plus évidentes, le baiser, l'ambiguité, les sous-entendus ; évidemment que c'était un rencard, mais, le penser était plus facile que de le dire, cela allait vite, très vite entre eux et cela pourrait la bloquer, il en avait conscience. « Hum, je ne sais pas, j'ai pas l'habitude de prévoir ça. J'imagine que l'on verrait sur l'instant.. » Dit-il avant de reprendre. « Regarde, tu m'arrêtes si je me trompe. Nous avons tous les deux passés une grosse partie de notre vie à Paris. Nous parlons tous deux couramment français et anglais. Hum, nous avons tous deux la nationalité française, et des origines américaines. Que dire de plus ? Toujours est il que nous avons donc plus d'un point en commun, donc tu me dois un dîner. » Dit-il, un fin sourire sur les lèvres. Toujours est il que la question précédente restait sans réponse, quoi qu'il en soit, il n'avait aucune idée de comment appeler ce dîner, rencard ou simple tête à tête entre amis, aucune idée et il préférait ne pas y penser pour le moment, cela ne servait à rien. De toute façon, c'était compliqué de définir une soirée avant même qu'elle ne soit réellement prévue, pour le moment, c'était juste l'assurance d'avoir un dîner, mais sans date, c'était difficile d'y réfléchir. Bref, il s'en moquait, de toute façon, pour le moment. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle attendait de lui, tout simplement. Il se voyait mal dire qu'il regrettait ce baiser, d'une part parce que c'était complètement faux, et d'autre part parce que c'était blessant -quelle demoiselle aimerait entendre de la bouche de n'importe quel homme qu'il regrette d'avoir posé ses lèvres sur les siennes, aucune surement-. Soit, Nattéo était le jumeau de la demoiselle et le meilleur ami de l'alpha ; mais cela ne pouvait pas le faire changer d'avis quant à ce baiser, dont finalement il était l'investigateur. C'était lui, au départ, qui avait demandé à l'italien, son meilleur ami, de passer du temps avec sa soeur -qui avait vécu un accident qui la privait de l'usage de ses jambes- qu'il trouvait morose ces derniers temps ; et le jeune homme, au fur et à mesure qu'il passait du temps avec la demoiselle, se découvrait une certaine passion, une certaine animosité pour la mignonne. Mais, cette fois ci, aucune réponse ne sortit de sa bouche, mais je ne relevais pas, cela n'était pas bien important, qu'elle regrette ou non ce baiser, il était arrivé et nous ne pouvions que faire avec. Fauchée, cela ne faisait pas beaucoup d'effet à une personne aussi riche que le jeune homme, qui pourrait bien entretenir trente milles personnes qu'il ne verrait point la différence, tant l'empire que son sang lui offrait était immense. Un bon parti, le Zéphyr, c'était évident, et son grand-père avait maintes fois tenté de lui arranger quelques mariages avec des duchesses ou princesses de lointaines contrées, mais rien n'y faisait, on ne choisit pas pour Zéphyr, c'est un fait et cela restera ainsi pour un long moment encore. « Si tu me dis que tu es fauchée, je te dis que tu n'as pas d'argent à sortir, c'est mon idée, c'est mon argent. » Dit-il vant d'offrir son sourire le plus aimable possible. Il la rattrapa bien rapidement, la poussant à travers les pièces où des gens criaient leurs joies, tandis qu'au contraire, certains mangeaient leurs chapeaux. Ils s'arrêtèrent devant une machine à sous, et le milanais sortir un jeton. Il ne croyait pas en grand chose habituellement, mais pour l'occasion, il allait croire au destin. « Bon, tu sais ce qu'on va faire. Joue ce jeton. Si tu gagnes, ce sera un rencard. Si tu perds, ce sera un simple pari entre potes. Deal ? » Il était le plus joueur des hommes, et il mettait quelque chose d'important dans les mains du destin.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  EmptyMer 21 Mar - 16:40


I won't wait forever, in the confusion and the aftermath
« The perfect words never crossed my mind, 'cause there was nothing in there but you. I felt every ounce of me screaming out, but the sound was trapped deep in me. All I wanted just span right past me, while I was rooted fast to the earth. I could be stuck here for a thousand years without your arms to drag me out. There you are standing right in front of me, all this here falls away to leave me naked » ◂ elle veut continuer son petit bonhomme de chemin, même si le chemin est escarpé, et même si elle ne marche plus. ce chemin, c'est toute sa vie .zéphaïs.
L'amour, il lui restera l'amour. Celui que l'on reçoit, et celui que l'on donne aussi.
Deux petites jambes paralysant le reste de son corps d'enfant. Thais ne s'est jamais posé de questions. La vie lui semblait être dessinée ainsi, dans ses moindres recoins les plus ténébreux. Sur une allée glissante quelque part en Californie, sa route avait croisée celle d'un immense monstre de fer et d'acier, venu s'engouffrer dans son véhicule. Des absences noires s'étaient installées dans sa mémoire. Elle ne saura jamais exactement de quelle manière elle réussie à s'extirper de la voiture, avant que des flammes gigantesques ne viennent l'irradier. Ni comment ses petits pieds de danseuse brisée furent sitôt emparés par la douleur atroce de ses moindres tissus musculaires. Non. Elle s'était tout simplement réveillée, allongée sur le bitume brûlant tout autour de son corps. Des gravas éparpillés, des débris de pneus déboités, et cette odeur collante dans les narines. Celle de cette nuit noire, trop noire, mélangée au goût de cette pluie fine venant s'effondrer sur la carcasse de son coeur immobile. Des images défilantes de cette soirée maléfique, dans certains de ces rêves mornes. Décidément le sort terrible s'était abattue sur elle, désormais impuissante. Tuyau respiratoire incrusté dans ses narines, le bruit sonore de la machine de surveillance tout proche de son oreille gauche, et la chaleur de la main de sa mère, assise à ses côtés, dans un fauteuil. Thais ne souffrait pas en cet instant. Elle le savait déjà. Elle l'avait sentie. Au fond d'elle, cela n'avait été aucun doute. A l'instant même où son genoux resta inerte le long de sa jambe, elle compris qu'elle serait incapable de le relever. Pour preuve, il resta ainsi, dans cette même position, des mois durant, dans son lit d'hôpital. La veille de son vingtième anniversaire. Thais ne l'oubliera jamais. Elle sait que c'est à cette date précise que son destin a radicalement basculé. Les jours suivant l'accident, elle a pris un bout de papier, inscrivant d'une main encore tremblante d'effroi, tout ce qu'elle ne pourrait plus faire sans l'usage de ses deux jambes. Marcher, évidemment. Courir. Se lever le matin, en sautillant comme une fillette de cinq ans, sa peluche d'antan dans les mains. Faire l'aventurière dans le jardin de ses grands-parents, à jouer à Jane et Tarzan avec ses frères jumeaux. Juste pour le plaisir de rester en haut, sans pouvoir redescendre, quelques écorchures de sang au bout de ses genoux d'athlète. S'enfuir par la fenêtre de sa chambre d'adolescente, pour s'abreuver de verres alcoolisés avec ses potes, devant des bars américains, et chanter une fois arrivée à un état de démence et d'excitation suprême, des paroles indéchiffrables. Thais ne pourrait plus monter les montagnes en hiver, et sentir cette sensation d'adrénaline en descendant les pistes les plus dangereuses de la station. Un tas de choses banales, qui lui seraient à jamais subtiliser. Il restait un seul détail, parfaitement implanté dans son esprit. Thais savait qu'elle ne pourrait plus danser, ses rêves de jeunesse étoilée, sur les planches en bois prestigieuses du monde entier, à jamais envolés. Lorsqu'elle y repense aujourd'hui, cette sensation lui manque cruellement. Ses petits pieds, délicatement enveloppés dans des ballerines majestueuses d'un rose légèrement terne, s'emportaient au rythme des notes de musique, dans cette salle de danse parisienne. On lui fondait des espoirs sur ses pas de futur danseuse étoile, inscrits dans les coeurs des admirateurs, les dimanches soirs. En croisant ce diable obscure ce soir-là, Thais n'a pas seulement perdue deux jambes. Elle a perdue une partie de sa vie, quelques fragments de son avenir, de ses espoirs, ses désirs et ses aspirations futures. Inconsciemment, elle avait terriblement peur. Peur de ne savoir surmonter ces nouveaux fronts, à la hauteur vertigineuse. Elle aurait pu décider de se laisser abattre, les questions culpabilisantes débordantes dans ses pensées. Mais, elle ne l'a pas fais. Thais voulait vivre comme tout les autres, même si elle devait rester immobile dans un fauteuil roulant. Se battre. Toujours, et quoi qu'il advienne. Elle ne laissait jamais entrevoir ses failles, et ses faiblesses à ses proches, ni même à elle-même. On aurait pu croire qu'elle n'en avait pas. Ils résidaient seulement quelque part, entre son ventricule gauche, et son ventricule droit. Un endroit intouchable, remarquablement bien renfermé des âmes indésirables. Elle continuait à mener sa vie d'un passé heureux, se promettant à un avenir encore meilleur. Emplies de joies et d'allégresse. Personne ne pouvait lui enlever ça. Elle était comme ça Thais. Profondément fragile, mais à l'intérieur, tout au fond d'elle, on ne découvre qu'une montagne d'étoiles filantes, englobées de sourires au coeur léger. Gagnant jour après jour, la victoire contre cette paraplégie dévastatrice d'humanité. Un pas, l'un accompagnant l'autre, vers l'éternité. Autour d'elle, Thais prouvait sa sérénité permanente, et son immense courage. Elle rencontrait des tonnes de personnes, en changeant d'une manière ou d'une autre, leur perception de la vie. Profiter de ce qu'on a, éviter tout ce que l'on peut. Vivre pleinement, le présent sans se préoccuper de l'avenir, sans retrouver dans la passé. Thais n'a jamais eu peur de rien. Tout ce qu'elle savait faire, c'était aimer. De tout son coeur de princesse.

« Ne te moques par, chère Thaïs, poétique et philosophique, j'étais le premier de la classe en philo. Puis, l'humanité est d'une incroyable diversité, donc oui, elle est belle. » renchérit-il, presque aussitôt. Quelques paroles brièvement inscrits dans ma mémoire, toute mon attention largement portée sur sa réponse à venir. Mon caractère d'emmerdeuse m'amusait, et je ne gâchais pas une seule seconde pour en rajouter. Rire légèrement moqueur, néanmoins toujours porté par ma graine de folie quotidienne. Coincée dans mon énorme fauteuil roulant, la chevelure chocolat déversée sur mes fragiles épaules dorée, je dévisageais son regard noir, un poil innocent, comprenant rapidement là où il voulait en venir. J'étais loin de ces pauvres gamines adolescentes, enjouée face à leur premier amour. Des petites filles trop naïves encore, et dont les sentiments passionnés de flammes de tendresse défilent dans leurs coeurs. Dans la pureté d'une nuit d'été, mon âme de chevalière s'était aventurée dans le sombre torrent de ses prunelles. Jader. Ce pauvre type, à l'accent remarquablement bien marqué, et à l'allure de délinquant apprenti. Un amour d'adolescents, de grande naïveté, trimballé dans les rues parisiennes, durant deux longs mois de braquages, et de fuites en tout genre. Course poursuite sur le périphérie de la capitale, doublant une file de véhicules, à l'odeur de peau d'échappement dans les narines, et la présence pesante des forces de l'ordre à nos pieds. Il avait infiltré dans mes veines, un poison d'addiction maladive, un venin anonyme, venu bouleversé mon système sanguin, et la moindre de mes pensées. J'étais à lui, ce qu'il était à moi. Un je t'aime sourd, invisible, et sournoi. Parti à l'aube des beaux jours, ses valises à la main. Embarquant mon petit coeur d'amoureuse. Sitôt, une plaie se creuse à l'intérieur, profondément, jusqu'à vous en couper le souffle. Vous ne vous levez plus le matin, qu'en contemplant un ciel gris, aux nués blanchâtres. Des ailes de démons déployés près de vos omoplates. Non. L'amour n'est plus rien, évacué depuis tant d'années de mes désirs les plus propices. Parce que lorsque l'on aime toujours, que l'on se retrouve seule au travers d'un miroir, source de la réalité pur et parfaite, on ne cherche qu'à planter une lame de fer dans le coeur de pierre de celui qu'on a aimé, en savourant l'éclat de ses iris mourantes, perdant la vie. Et sentir entre ses doigts, la sienne revenir. La rage vous rend fou, la haine aussi. Une flèche en plein coeur, des sillons de larmes contre vos joues. Non. L'amour n'est plus rien. Cupidon est un con, à la face diabolique, et aux ailes obscures. Masquant les blessures éternelles des malheurs des hommes. « Hum, je ne sais pas, j'ai pas l'habitude de prévoir ça. J'imagine que l'on verrait sur l'instant.. [...] Regarde, tu m'arrêtes si je me trompe. Nous avons tous les deux passés une grosse partie de notre vie à Paris. Nous parlons tous deux couramment français et anglais. Hum, nous avons tous deux la nationalité française, et des origines américaines. Que dire de plus ? Toujours est il que nous avons donc plus d'un point en commun, donc tu me dois un dîner. » Damn it. Mes yeux bruns malicieux scrutaient les traits du visage de mon compagnon, tandis que ma main gauche jouait méticuleusement avec des boucles de cheveux avachies sur mes épaules. Un léger soupir s'échappa de mes lèvres encore entrouvertes. Un sourire en coin, le coeur battant. Qu'allais-je bien pouvoir lui offrir, là où mon coeur refuse catégoriquement les sentiments d'amour ? Nous étions des amis, du moins, c'est ce que je croyais. Notre amitié était fondés sur notre folie enfantine commune. Nous pouvions nous éclabousser dans une rivière en été, comme des gamins. Ou, mélanger nos éclats de rire devant un film de disney. Face à ce dilemme, je ne parvenais plus à saisir l'importance de ses paroles précédentes, d'où ma réaction relativement exagérée. « J'ai l'étrange impression que je n'ai pas le droit de refuser. Tu n'imagines pas où tu mets les pieds, Princeton. » décrétais-je d'un air enjouée, mon accent de française appliquée fortement sur son nom de famille. Les bras croisés, je restais immobile, masquant ma grande inquiétude. Un rencard. A la table d'un café, goûtant aux saveurs du printemps. Au bord de la Seine, sous une nuit étoilée encore chaude d'émotions. Sur la barrière d'un parc, assise sur un ponton, à remuer mes deux petites jambes encore volantes. Un amas de souvenirs resurgit, un passé heureux, amoureux. Achevé. Je me rappelle de cette tristesse que l'on ressent, lorsqu'on se rend compte que la solitude vous s'éprend de ses grandes griffes mordantes. Je me souviens encore de ces petits mots doux, qu'on glisse au creux de l'oreille, pour faire bourdonner les coeurs. Et je me rappelle toujours, de cette voix, sa voix. Dansant encore en moi. Un rencard. Un amour. Des espoirs malsains, nés toute fois d'un sentiment d'un renouveau profond. . « Si tu me dis que tu es fauchée, je te dis que tu n'as pas d'argent à sortir, c'est mon idée, c'est mon argent. » Emporté dans son élan, le jeune alpha ne me donna pas le temps de réagir. Nous nous dirigions tout droit immédiatement dans ce petit coin de paradis, bercé par les planches de billets frais entre nos mains. Cet univers renfermait des petites cages de trésors, où des fortunés venaient assouvir leurs moindres désirs irréalisables. Mon attention était gravement envahit par ses milliers de couleurs festives, où des lambeaux de spectres fluorescents tapissait les murs et les plafonds géants. Des nués de couleurs scintillaient tout autour de nos corps. L'azur clair de la machine à sous se situait juste en face de nous. Émerveillée, je restais inerte sur mon fauteuil, asphyxié par ses petites funambules de folie. « Bon, tu sais ce qu'on va faire. Joue ce jeton. Si tu gagnes, ce sera un rencard. Si tu perds, ce sera un simple pari entre potes. Deal ? » s'écriait-il, drôlement fier de sa trouvaille légendaire. Marquant un léger rire entre mes lèvres serrés, je le regardais, amusée. « Deal ! Mais qu'une chose soit bien clair, un rencard ne signifie pas que je deviendrai ta copine à la fin de la soirée. » Je m'avançais légèrement vers l'immense machine, activant son fonctionnement. Un déroulement d'images loufoques défilait sur l'écran géant, tantôt plus rapide, tantôt plus lent. Retenant mon souffle, je dévisageais incrédule les quelques photographies s'aligner parfaitement sur la même rectiligne. And you win. « Il faut croire que je suis chanceuse aujourd'hui. » concluais-je, désarmée, néanmoins toujours avec cette petite pointe rusé au coin des lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

 ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty
MessageSujet: Re: ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  ❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs  Empty

Revenir en haut Aller en bas

❝sometimes love is not enough, and the road gets tough❞ ;; zéphaïs

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» ❝ Just you and I, sharing our love together ❞ • Eison
» ❝ love bug again ❞;; eirik.and.payson
» ❝ to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed ❞
» ❝ whatever happened to old fashioned love ❞ (alaina)
» nélye&steven ❝ i hate you, you call me, i love you ❞

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-