'Résolution: Acte par lequel, après réflexion, on décide volontairement d'accomplir quelque chose' Les résolutions se prenaient souvent en début d'année et manque de chance pour moi, nous y étions en plein dedans. Quelques jours avant la rentrée scolaire, j'étais passé dans ma famille, parce que j'avais beau dire que je savais vivre sans eux, il fallait bien avouer qu'ils me manquaient et qu'ils étaient indispensables à mon bonheur. Surtout Lohélia, ma petite soeur de trois ans. C'était fou comme je m'étais accroché à elle, au point de me faire tatouer son nom sur mon bras gauche. Mais revenons à cette réunion de famille et au moment fatidique où ma mère me demande si j'ai pris des résolutions. Parce que j'ai une tête à prendre des résolutions moi? D'ailleurs, je n'ai jamais aimé ce genre d'exercice où tu dois absolumment dire ce que tu décides de ne plus faire ou alors d'améliorer. Maman s'attendait certainement à ce que je prenne la résolution de reparler à mon père ou alors d'arrêter de fumer, boire, sortir et accumuler les filles. J'aurais pu lui dire que je le ferais, pour lui faire plaisir. Mais sérieusement, je n'aurais pas tenu plus d'un mois. Alors, je n'ai pas été hypocrite et je lui ai avoué que cette année, j'avais décidé de ne pas me prêter à l'exercice, que j'étais parfaitement heureux avec mes vices et que le fait que je sois professeur ne changerait pas ma manière de voir les choses. Parce que je savais que secrètement ma mère pensait qu'en devenant professeur je m'assagirais. Elle avait pensé la même chose le jour où j'avais signé mon contrat d'infirmier pédiatrique. Et cette fois-là, elle avait eu raison, je m'étais tellement plongé dans mon boulot que j'en avais même négligé une femme dont j'étais tombé amoureux. Résultat: j'avais accumulé fatigue et coeur brisé. Alors, j'avais changé de travail et reprit une vie moins saine mais qui faisait mon bonheur. De plus, être professeur me procurait des avantages comme les vacances. Le plus dur du métier n'était pas tellement les corrections d'examens ou autres mais plutôt le fait de faire attention à ne pas sortir avec une de mes étudiantes. Parce que je n'avais que 26 ans et qu'elles avaient un peu près le même âge que moi et aussi parce que j'étais connu pour être assez dragueur. Pendant les cours, ce n'était pas un problème, je me sentais emporté dans mes cours et la drague n'existait plus. Mais en dehors, c'était une autre paire de manches. L'université comptait de très jolies demoiselles et j'allais souvent contre les règlements. Après tout, les règles sont faites pour être contournées, tant qu'on sait le faire intelligement et qu'on ne se fait pas prendre. J'avais pour principe d'essayer tout de même de ne pas sortir avec mes étudiantes, trop compliqué à gérer après si l'une d'entre elles venaient à faire une crise en plein milieu d'un cours. Seulement certaines jeunes femmes semblaient bien déterminées à me mettre à rude épreuve en me faisant du rentre dedans. Oui, à notre époque, les femmes étaient aussi assez douée pour la drague. L'une d'entre elles se distinguait particulièrement dans cette catégorie. Breanna. Cette demoiselle avait d'abord attiré mon attention car c'était une bonne étudiante, qui avaient généralement de très bons résultats. Puis du jour au lendemain, ces cotes avaient baissés. Au départ, j'avais pensé à une simple baisse de régime. Mais les semaines passaient et Breanna ne semblait pas se ressaisir, pire, elle plongeait. J'avais donc décidé de ne pas la laisser ainsi et j'avais été lui parler histoire de comprendre ce qui se passait réellement, voir de la remotiver. Mais la demoiselle semblait plus avoir envie d'un plan drague que d'une bonne discussion avec un professeur et j'avoue que je n'avais pas réellement compris pourquoi elle réagissait ainsi alors que j'essayais de lui tendre la main. Peut-être que c'était une manière détournée de me dire de m'occuper de mes affaires. En tout cas, je n'étais pas rentré dans son petit jeu et depuis, elle continuait, peut-être plus par provocation qu'autre chose. Ca me faisait sourire, me flattait qu'une jolie jeune femme puisse s'interresser pour une quelconque raison à moi... Mais cela n'allait pas plus loin, Breanna était mon étudiante et je la considérais comme telle.

J'avais donc terminé mes cours pour aujourd'hui et comme il me restait pas mal de temps devant moi, je m'étais rendu à la bibliothèque, endroit assez calme où je pourrais corriger le dernier travail d'une de mes classes de première. Je n'avais pas tellement envie de rentrer et me retrouver seul dans mon appartement. La solitude, ce n'avait jamais été mon truc. Je m'étais donc installé à une table, et m'étais organisé, comme j'avais l'habitude de faire: un tas pour les copies corrigées, un autre pour celles qu'il me restait à faire. J'étais plongé dans mes copies, je ne voyais pas l'heure passé et ne faisait même pas attention aux étudiants aux alentours, qui pour certains m'observaient discrètement.