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Clémence&Sohan Ҩ « On ne va pas pouvoir s'éviter éternellement »

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MessageSujet: Clémence&Sohan Ҩ « On ne va pas pouvoir s'éviter éternellement » Clémence&Sohan Ҩ « On ne va pas pouvoir s'éviter éternellement » EmptyDim 1 Jan - 22:16

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Fin du mois de décembre rimait généralement avec derniers cours de l'année pour les étudiants mais aussi pour les professeurs. Je me considérais chanceux de faire partie de cette deuxième catégorie car pendant que je pourrais profiter à fond de mes vacances, les étudiants seront en blocus, renfermés chez eux. Pas que j'aimais spécialement les fêtes de fin d'année, loin de là. Pour moi, Noël était plus une fête d'hypocrites que de famille et le nouvel an était juste un prétexte pour sortir jusqu'à pas d'heures. Et pourtant, malgré tous ces désavantages, j'attendais avec impatience ces deux semaines de répis où je n'aurais rien d'autre à faire que de glander et préparer quelques cours. Le bonheur absolu. Mais avant le réconfort, il y avait l'effort, et je me devais d'être au top pour cette dernière journée de cours. Je la commençais à dix heures pour la finir à dix-huit mais je m'étais levé beaucoup plus tôt, avait revêti un training et était sorti faire un jogging. Il n'avait pas encore neigé sur la Californie mais je pensais que cela n'allait pas tarder, à mon plus grand malheur. La neige, je connaissais trop bien et j'aurais donné beaucoup de choses pour pouvoir partir en vacances dans un pays chaud. Moi, j'étais comme ma mère, c'était son côté australien qui ressortait en moi: il me fallait absolumment du soleil pour être heureux. Autant dire qu'à cette époque de l'année, je n'étais pas gâté. Je profitais donc des derniers jours de temps secs pour entretenir mon corps qui allait certainement souffrir de cette période où l'on mangeait beaucoup plus que l'on n'éliminait. Foie gras, confit et autres seraient de la partie et même si j'avais généralement des goûts beaucoup plus simples, je savais en avance que j'allais me régaler. Mais revenons à nos moutons. Mon jogging terminé, j'étais repassé par mon appartement et j'avais pris une douche en sifflotant. Mon esprit s'était évadé et j'avais pensé aux bonnes choses qui m'étaient arrivées cette année. L'heure du bilan avait donc déjà sonné. Mon nouveau job de professeur me convenait à merveille, j'étais épanoui, c'était le point le plus positif. J'avais rencontré une jeune femme assez coriace qui semblait vouloir à tout prix se refuser à moi et à vrai dire, elle commençait à occuper une grande place dans ma vie. Et puis, il y avait le revers de la médaille d'être professeur. Je me faisais assez souvent draguer par des étudiantes qui avaient certainement un besoin d'adrénaline, ce qui n'est pas permis est souvent excitant - ou même un besoin de points. L'une d'elle semblait d'ailleurs ne pas comprendre et continuait à s'acharner sur moi... Mais le plus négatif dans tout ça, c'était que j'avais recroisé Clémence. Clémence, une jeune femme étudiante en médecine avec qui j'étais sorti pendant six mois alors que j'étais toujours infirmier. Ces six mois avaient été faits de petits bonheurs et je m'étais retrouvé le coeur en mille morceaux quand elle me plaqua avec comme justificatif que je n'étais pas assez présente pour elle. Elle avait peut-être cru que j'avais une autre femme, ce qui était totalement faux. Mon travail me prenait presque tout mon temps et j'avais espéré qu'elle comprenne, elle qui voulait devenir médecin. Apparemment, ce n'avait pas été le cas et je m'étais retrouvé avec un coeur brisé. En changeant de métier, je m'attendais à tout sauf à la revoir. Et encore moins à l'avoir dans mes cours. Quelle n'avait pas été ma surprise quand je l'avais reconnue parmis mes autres étudiants. Je ne m'étais pas préparé à ça et en la revoyant, j'avais ressenti cette tristesse et cette rancoeur qui ne m'avait pas quitté. Arrêter d'aimer, c'était encore pire que d'arrêter de boire, voir de fumer. Alors, oui, je lui en voulais encore. Mais j'étais avant tout professionnel alors j'avais décidé de ne pas mettre notre ancienne histoire en jeu et de considérer la demoiselle comme une simple étudiante parmi tant d'autres. Et il fallait dire que je réussissais plutôt bien l'objectif que je m'étais fixé. Mais j'étais un peu piqué à vif dans mon égaux de voir que ma présence ne la perturbait pas et qu'elle m'ignorait tout simplement. Nous nous étions donc mis un code entre nous sans même s'être parlé et on passait donc notre temps à s'éviter. Je poussais un soupir en me rendait compte que je commençais mes cours avec sa classe, que j'allais encore devoir jouer un rôle. Je sortis donc de ma douche, bien décidé à m'habiller élégamment. Quelques minutes plus tard, j'étais sur le chemin du campus. Comme d'habitude, je saluais quelques étudiants sur le trajet de l'amphithéâtre. Et comme d'habitude, je ne croisais pas Clémence. En pénétrant dans la salle de classe, je remarquais qu'elle était déjà là, avec quelques uns de ses amis. Je fis donc comme si de rien n'était. Personne ne pouvait remarquer que j'avais eu une histoire avec elle et cela me convenait parfaitement. J'avais déjà entendu des rumeurs qui me considéraient comme un fêtard, et un don juan. C'était bien suffisant pour moi et je ne faisais rien pour les nier. Après tout, les rumeurs je n'en avais rien à faire. Je débutais donc mon cours et je ne vis pas les deux heures passer. Quand je donnais cours, plus rien d'autre n'existait à part mon sujet et mes étudiants. Je les fis participer, sans jamais poser mon regard sur Clémence. Je savais pourtant qu'elle était là, je sentais sa présence. Le cours touchait donc à sa fin et je sortis de mon sac à bandouillère les derniers travaux de mes étudiants. 'Avant de vous laisser partir, je tenais à vous souhaiter d'excellentes fêtes de fin d'année.' Je balayais l'amphithéâtre du regard avant de continuer. 'D'autre part, j'ai corrigé vos travaux. Pour certains, c'était du grand n'importe quoi. Je n'avais jamais vu un aussi grand nombre d'aneries en un si petit travail. Mais je dois avouer que certains m'ont épaté.' Je commençais à citer les noms, à commenter les travaux. L'amphithéâtre se vidait de plus en plus. Bientôt il ne resta plus qu'une copie, celle de Clémence. Je dois dire que dès les premières phrases j'avais reconnu son style. Elle avait réussi brillament, cela ne m'étonnait pas, elle avait toujours été brillante. Je posais donc mon regard sur elle pour la première fois du cours. Les autres étudiants partaient, me retrouver seul avec elle ne m'enchantait guère mais je n'avais pas trop le choix. Le hasard avait mal fait les choses, je ne pourrais plus l'éviter comme je m'acharnais à le faire. 'Mademoiselle Cavanaugh. Pas mal. Cependant, je m'attendais à mieux de votre part' C'était une forme de provocation, en réalité, je lui avais attribué les 80%. Je m'avançais vers elle d'un pas sûr et m'arrêtais à quelques centimètres. Son travail était toujours dans ma main droite, je posais mon regard dans le sien, attendant une réaction quelconque de sa part.
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MessageSujet: Re: Clémence&Sohan Ҩ « On ne va pas pouvoir s'éviter éternellement » Clémence&Sohan Ҩ « On ne va pas pouvoir s'éviter éternellement » EmptyDim 1 Jan - 23:49

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Demain était le dernier jour avant les vacances de Noël. Et j’étais réjouit de me dire que samedi matin, je pourrais m’envoler pour l’Afrique du Sud où mes deux pères vivaient à présent. Ce qui me réjouissait le plus était évidemment de les retrouver et de pouvoir passer les fêtes de Noël avec eux. Surtout qu’à l’origine, je n’étais pas censé être avec eux. Disons que mes pères m’ont bien laissé mijoter pendant plusieurs semaines avant de me dire au dernier moment qu’ils m’avaient réservés un billet aller-retour pour pouvoir les rejoindre pendant les vacances. Un grand soulagement pour moi. J’aurai bien voulu me payer le billet d’avion mais je n’en avais pas vraiment les moyens. Enfin, j’aurai pu mais tout mon salaire serait passé dedans et je n’aurais plus rien pour vivre jusqu’à ma prochaine paye. Et même si mon boulot paye bien (je ne fais pas les stripteaseuses pour rien tous les soirs), ça n’était pas suffisamment pour un billet d’avion aller-retour à Port Elizabeth en Afrique du Sud. A la place au moins, je pourrais leur acheter des petits cadeaux. D’ailleurs, j’avais en projet d’y aller après mes cours. Exceptionnellement d’ailleurs pour ma dernière journée de cours de l’année, je n’avais que deux heures de cours de dix heures à midi. Un horaire qui me convenait parfaitement puisqu’il me permettait non seulement de faire une petite grasse matinée mais en plus d’avoir toute l’après midi pour faire les boutiques pour trouver des cadeaux. Mais pour l’instant, le plus important était que je dorme. En effet, il était trois heures du matin et je venais tout juste de rentrer du travail. Je réglais mon réveil avant de me coucher, essayant également de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller ma colocataire qui dormait à point fermé. Je ne mis pas beaucoup de temps pour m’endormir et rejoindre le pays des merveilles. Mais la nuit me parut bien courte.

Il était huit heures trente quand mon réveil m’extirpait de mon rêve. Un rêve qui révélé mon impatience de partir de San Francisco et d’être déjà dans l’avion en direction de Port Elizabeth. Je me réveillais doucement, j’avais cours dans exactement une heure trente. J’avais largement le temps de prendre une douche, prendre soin de me préparer, prendre mon petit déjeuné sur le campus tranquillement et me dirigé vers l’amphithéâtre où j’avais cours avec… Sohan. Ca serait un mec qui serait dans la même classe que moi passerait encore, mais là c’était carrément mon professeur. Pourquoi me permettais-je de l’appeler par son prénom ? Tout simplement parce que Monsieur Steevens n’était autre que mon ex petit ami. Nous nous étions rencontrés à l’hôpital de la ville où j’y ai fait un stage en début de deuxième année. Il y était infirmier. Nous nous retrouvions souvent sur les mêmes cas et, avec le temps, nous avons appris à faire connaissance. Puis il m’invitait à boire un verre et puis une autre fois à dîner et finalement, nous avons fini par sortir ensemble. Notre relation était merveilleuse mais courte. Elle n’a duré que six mois. Six petits mois que je n’oublierais pas pour autant. Alors pourquoi notre histoire s’est-elle terminée ? C’est moi qui y aie mis un terme. La raison ? Il était beaucoup trop concentré sur son boulot et avait tendance à m’oublier pour celui-ci. Ce qui avait tendance à me mettre dans un état second. Ajouté à cela toutes les filles qui n’hésitaient pas à lui faire des avances devant moi, s’en fus de trop. Je lui ais donc dis que notre histoire devait s’arrêter là car il était trop subjugué par son travail et qu’à son rythme notre relation ne ferait pas long feu. Mais, avec le temps, je me suis rendu compte que ce qui m’a poussé à mettre fin à notre relation n’était pas simplement le fait qu’il faisait passer son travail avant notre relation. Cela était peut-être aussi du au fait que j’avais tout simplement peur de tomber amoureuse de lui, au point que je ne contrôle plus mes sentiments. La peur d’être blessée par la suite, de souffrir. Et ce sentiment égoïste au fond de moi que ma relation ne m’aidait pas non plus dans mes études. Oui, je sais, gonflé moi qui lui ai reproché qu’il était trop accaparé par son boulot d’infirmier. Mais tout cela, vous vous doutez bien que je ne lui ai pas dit. La surprise fut grande pour moi aussi lorsque je le retrouvais en face de moi, à la rentrée. Voilà quatre mois que je l’avais comme professeur. Aucun regard, aucune parole échangée. Si juste lorsqu’il me rendait une copie et encore. Il se passait la plupart du temps de me faire des commentaires, devant ainsi me contenter de ce qu’il avait annoté sur la copie. Mais cela me convenait. Et puis, je ne voyais pas ce qu’on pouvait se dire de plus. Je préférais donc l’ignorer, faire mine de rien, faire celle que cela ne touchait pas, mais il en était rien. J’étais ainsi, je n’aimais pas étaler mes ressentis voilà tout. Et il le savait bien, pour avoir été avec moi pendant six mois.

Je me préparais donc, me glissant sous la douche. Une quinzaine de minutes plus tard, je me préparais, me maquillant légèrement et séchant mes cheveux à la hâte. Je me dirigeais ensuite vers mon placard pour y choisir une tenue : j’optais pour un jean slim de couleur noir avec un pull de couleur moutarde, assez large et qui glissait le long de mon épaule pour laisser celle-ci découverte. J’enfilais rapidement des bottines noirs et filait sur le campus. Arrivé à l’extérieur, comme à mon habitude je me dirigeais vers le vendeur ambulant à qui je prenais chaque matin la même chose. Je dégustais tranquillement mon cappuccino sur un banc avant que certains de mes amis me rejoignent. Quinze minutes avant le début du cours nous nous dirigeâmes ensemble vers l’amphithéâtre où nous avions cours. Une fois installé, il ne fallut que très peu de temps avec le professeur débarque. Et comme d’habitude, dès son entrée, je faisais mine de rien, l’ignorant tout bonnement, comme si je n’en avais rien à faire de lui, comme s’il était un professeur comme les autres. Le silence s’installait peu à peu dans l’amphithéâtre et il commençait alors son cours. Un cours qui me parut être une éternité. Je prenais à la hâte des notes mais mes pensées étaient définitivement ailleurs aujourd’hui. Après ces deux heures de dur labeur, Sohan ne souhaitait à nous tous de passer d’excellentes fêtes de fin d’année. Mais, avec un peu de sinisme, même s’il faisait mine de rien, il nous annonçait qu’il allait nous rendre nos derniers travaux. Très sympathique pour bien nous miner le moral. Il appelait donc un à un les élèves. Tous mes amis furent rapidement appeler, sauf moi. La liste semblait très longue. Il y avait de quoi, j’étais visiblement la dernière de la pile. Génial, je me retrouvais à présent seul avec lui dans l’amphithéâtre quant il m’appelait enfin. Je me levais donc de ma place lorsqu’il s’approchait du deuxième rang où je me trouvais pour me remettre la copie en main propre. Et pour la première fois de l’année, il me fit enfin un commentaire sur ma copie. Il me disait que mon travail était pas mal mais qu’il s’attendait à mieux. Il ne me donnait pas mon devoir immédiatement, m’obligeant donc à poser à mon tour mon regard dans ses yeux. Et là évidemment, il y a toujours quelque chose au fond de vous qui vous picote, comme une blessure pas encore totalement refermé. Je m’approche alors de lui tendant ma main pour qu’il me donne la copie et ajoute alors

« Je suis désolé, je reconnais ne pas avoir donné mon maximum pour ce devoir. Mais disons que le sujet m’a posé certains problèmes à des endroits, il n’était pas l’un des plus faciles ».

Il fallait toujours que je donne mon opinion. Je me cherchais pas mon excuse mais ce n’est peut être pas non plus rien que certains élèves aient pu avoir des notes pas très glorieuses pour ce devoir. Je ne m’en sortais pas si mal finalement. 80% me suffisait largement. Il me donnait enfin ma copie. Je le regardais toujours, l’amphithéâtre était désormais vide et mon ventre commençait à crier famine.

« Bonnes fêtes de fin d’année à vous aussi… »

Le vouvoyez ? Sérieusement ? Voilà pourquoi je n’aimais pas m’adresser à lui, je ne savais comment réagir. Est-ce que je devais faire comme si je ne le connaissais pas ou ne pas renier que nous avions partagé une histoire ensemble ? Je tournais alors les talons sans plus tarder pour fuir au plus vite.
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MessageSujet: Re: Clémence&Sohan Ҩ « On ne va pas pouvoir s'éviter éternellement » Clémence&Sohan Ҩ « On ne va pas pouvoir s'éviter éternellement » EmptyVen 6 Jan - 16:21

Clémence&Sohan Ҩ « On ne va pas pouvoir s'éviter éternellement » Tumblr_lx4th2RKrU1qisha1o1_500

'Aimer quelqu'un, c'est lui donner la possibilité de vous briser le coeur' Cette phrase-là, je l'avais bien souvent entendu et pas forcément pour de bonne raison. Mais à vrai dire, à chaque fois que mon frère revenait sur ma situation amoureuse, il me ressortait cette phrase suivie souvent de très près par: l'amour c'est prendre le risque de souffrir. Et moi, ça me faisait hausser les épaules, tout simplement. Je connaissais assez bien l'amour pour ne pas vouloir remettre les pieds dans ce genre de sentiments. Je collectionnais donc les filles, sans vraiment m'attacher et cela ne plaisait pas à Silas, qui était le contraire de moi. Un peu trop fleur bleu pour un homme d'ailleurs. Je mettais ça sur le compte de sa jeunesse, il en reviendrait de ses belles paroles. Il ne savait pas encore. Après tout, ce n'était pas lui qui avait eu le coeur brisé à deux reprises. On pourrait penser que la première fois fait toujours plus mal mais détrompez-vous: on ne s'habitue jamais à souffrir. Je m'étais pourtant juré de ne plus jamais m'accrocher à aucune fille depuis que j'avais retrouvé Inaya, mon ex-fiancée dans les bras de celui qui se disait être mon meilleur ami. Autant vous dire tout de suite que son sens du mot amitié n'était certainement pas le même que le mien. J'étais alors parti, sans attendre une explication de sa part, ni même de celle que je considérais dès à présent comme mon ex-fiancée. Perdre deux personnes d'un coup vous fait changer votre vision des choses. A partir de ce jour, j'avais tout bonnement arrêté de faire confiance aux autres du premier coup d'oeil. J'avais muri mais surtout je pratiquais l'adage: la confiance se gagne en gouttes et se perd en litres. Je n'avais donc pas trois tonnes d'amis mais ceux-ci étaient des personnes de valeurs sûres. C'était plutôt une bonne chose en soi. Restait que cette leçon de vie m'avait profondément changé et pas qu'en bien. Je ne voulais plus entendre parler d'engagements fixes et encore moins de mariage. Les enfants? Je continuais à les aimer, de loin, moi je n'en voulais plus. Fonder une vie de famille signifiait avoir confiance en une autre femme et cela me semblait impossible. J'avais pourtant cru pendant un moment que j'aurai été capable de nouveau d'être heureux avec une demoiselle. Clémence avait tout pour me faire changer d'avis. Elle avait d'ailleurs réussi là où toutes les autres avaient échoués. Le fait que je l'avais connue avant de passer aux choses sérieuses faisait que j'avais appris à l'apprécier. Mon coeur s'était ouvert une nouvelle fois. J'étais heureux, heureux de voir que je n'étais plus un cas désespéré, un handicapé de l'amour. Sauf que faut croire qu'on ne peut pas semer longtemps ce handicap. Apparemment, je ne pouvais pas tout avoir, travail épanouissant et femme parfaite. Il fallait sans doute que je fasse un choix et mon choix avait été de ne pas choisir. Non, en fait, je n'avais eu aucun choix: Clémence ne m'en avait pas laissé le temps. Elle avait pris sa décision avant même que j'essaye de lui faire changer d'avis. Alors, je n'avais rien tenté, je n'avais pas essayé de la retenir. Après tout, si elle voulait partir, rien que je ne puisse dire n'aurait pu la faire reculer. Je m'étais replongé dans mon travail, m'étais impliqué encore plus. Pour tout dire, je ne voyais plus mon appartement que quelques heures sur la semaine, le reste de mon temps était consacré à mes petits patients, qui me donnait le réconfort que je cherchais. Jusqu'au jour où j'en perdis un d'une mucoviscidose. La maladie l'avait rattrapé et j'avais été anéanti de cette perte. A trop s'impliquer on souffrait toujours. J'avais donc décidé sur un coup de tête de changer de métier et par la même occasion de revêtir cette carapace de froideur qui cachait cette sensibilité. Les personnes qui m'approchaient ne se fiaient donc pas aux apparences et c'était tout ce que je souhaitais. Les mois étaient passé, je collectionnais toujours autant les filles, au désespoir de ma famille qui aurait souhaité que je me pose un peu. Ma mère aurait aimé être grand mère, fallait pas trop qu'elle compte sur moi pour l'instant. J'avais d'autres chats à fouetter entre surprotéger ma petite soeur & Emy ma cousine. Ca m'avait fait un choc quand, un jour où j'étais revenu travailler à l'hôpital pendant mes vacances, j'avais vu son nom sur un des dossiers. Son cas était sorti à la réunion et j'avais épluché son dossier médical. Leucémie. Le diagnostic était sans appel. Depuis, je me démenais pour la cocooner afin qu'elle se ménage. J'étais un peu trop souvent derrière elle, on aurait même pu croire que c'était ma copine, ce qui m'aurait fait sourire. Il fallait à Emy une greffe de moelle et j'avais fait le test, histoire de voir si j'étais compatible. Le résultat allait bientôt tomber, comme un verdict. La sauver serait une chose formidable. J'y pensais tellement que je n'en dormais plus. Et si ce n'était pas ça la cause de mon manque de sommeil, c'était les filles que je ramenais chez moi et qui repartaient le lendemain. Je n'avais aucun scrupule, elles me pensaient être un homme sans coeur. Foutaise! La preuve en était que mon coeur faisait encore des siennes à ce moment précis. Les cicatrices d'amour perdu ne se referment peut-être jamais entièrement. J'avais toujours ce petit pincement au coeur quand je revoyais Clémence. Une sorte de jalousie m'animait toujours quand je pensais qu'un autre homme posait les mains sur son corps. D'autre part, je lui en voulais toujours autant de m'avoir quitter avec une escuse aussi lâche que celle qu'elle avait prise. Elle aussi était en passe d'avoir un travail qui lui mangerait une grande partie de son temps. J'avais d'abord rejetté la faute sur moi avant de la rejetter sur elle, c'était plus facile de lui en vouloir. Ce qui l'était moins en revanche c'était de l'ignorer pendant nos heures de cours passées ensemble. Si j'avais été étudiant, j'aurais me mettre à l'autre bout de l'amphithéâtre et tout ce serait passé pour le mieux. Mais là j'étais le professeur et je me devais d'avoir une vue d'ensemble sur mes étudiants. Je la voyais donc, du coin de l'oeil, en faisant semblant de ne pas m'interresser à elle. Ne pas la regarder, l'ignorer était le moyen le plus facile de ne pas vérifier si oui ou non je l'avais réellement oubliée. Je ne préférais pas connaître la réponse. Passer à côté d'elle et continuer ma vie avec une autre femme qui veuille de moi était, pour moi, la solution la plus sage. Mais peut-être pas la plus réalisable surtout quand on savait qu'elle était mon étudiante. J'étais donc obligé de la voir, de me rappeler d'elle, à chaque fois que je corrigeais ses copies ou que je me retrouvais sur l'estrade. Pas pratique à gérer comme situation et pourtant je pensais ne pas m'en être trop mal sortit jusqu'alors. Sauf qu'aujourd'hui, cela me parraissait beaucoup plus difficile de l'éviter. J'avais décidé de faire des commentaires sur chaque copie, pour encourager les meilleurs et pour booster les plus faibles à étudier pendant les vacances qui allaient arriver. Ils se souviendraient donc de moi pendant ces quinze jours et j'espérais qu'ils reviendraient plus motivés que jamais. Je ne savais pas encore si cette méthode fonctionnerait, j'en étais à mes tous premiers pas de professeur, je testais donc cette méthode, cette forme de pédagogie qui n'allait pas trop mal avec le personnage que je représentais. Je m'arrêtais donc sur chaque copie, les commentant le plus souvent de petites piques ironiques. La dernière de la liste n'était personne d'autre que Clémence. La prochaine fois je vérifierais qu'elle passe dans les premières, histoire de ne pas me retrouver face-à-face avec elle toute seule. Je n'aimais pas ce genre de moment. Qu'est-ce que je pourrais lui dire de toute façon? Lui dire que je l'ai oublié sans mal? Que je n'ai pas eu le coeur brisé quand elle m'a quitté? Foutaises! Tissu de mensonges! Mais bon, je n'avais peut-être pas besoin de lui dire quoique ce soit à ce sujet. J'allais être professionnel, lui rendre sa copie et c'était tout. J'avoue que cela m'enchantait de savoir que j'étais au dessus d'elle. Pour le coup, c'était moi qui avait l'avantage, comme une sorte de pouvoir. Je m'avançais donc vers elle, d'un pas sûr de moi. Je dégageais beaucoup plus de froideur qu'autre fois. Comme si j'avais changé, comme si j'étais devenu cet être snobeur, prétentieux, que je m'amusais à jouer. Elle ne serait certainement pas dupe, elle me connaissait pour avoir partager ma vie six longs mois. J'étais donc arrivé à sa hauteur et je la fixais dans les yeux et j'étais certain que dans mon regard se mélangeait de l'incompréhension et de la rancune. C'était ce que je ressentais à son égard, je n'allais pas le cacher. Je restais cependant professionnel dans mon petit récit et lui tendit enfin sa copie alors qu'elle cherchait comme une forme d'escuse à sa côtation. Clémence avait toujours eu l'habitude de donner son opinion. Je la reconnaissais bien là, elle n'avait nullement changé.

'Ne seriez-vous pas en train de vous chercher des escuses Mademoiselle Cavanaugh? Ce n'est pas parce que certains étudiants sont incapables de faire un travail de recherche de trois pages qui tienne la route que vous devez me servir des salades au sujet de la difficulté de celui-ci! Il était parfaitement à votre portée'

Je prenais un malin plaisir à l'embêter. Après tout, elle ne pourrait rien me dire de bien blessant. Oui, à cet instant, j'étais un salaud qui profitait de mon rôle de professeur pour régler mes comptes avec elle. Mais bon, elle m'avait fait souffrir, je lui en tenais toujours rigueur et maintenant, il était clair qu'elle le savait. Tout comme il était clair qu'elle avait du remarquer que je faisais tout mon possible pour garder cette distance entre nous, en utilisant le vouvoyement et l'utilisation de son nom de famille, entre autre. Comme si, entre nous, rien ne s'était passé. Ou du moins, rien d'important à mes yeux, une histoire vite oubliée. C'était ce que je voulais qu'elle croit, alors que c'était parfaitement faux. Clémence prit sa feuille, me souhata de bonnes fêtes de fin d'années et tourna les talons. C'était aussi simple que cela pour elle. Et pourtant ce ne l'était pas pour moi. Il faut l'avouer, cela me blessait de voir qu'elle s'en sortait si bien sans moi. Mon orgueil en prenait un serieux coup. J'étais à deux doigts de la laisser filer, j'aurai d'ailleurs du le faire. C'était ce que je voulais non? L'éviter un maximum... Et pourtant, je n'arrivais pas à me résoudre à la voir partir, tourner les talons, comme elle l'avait fait auparavant.

[b]'Merci...'[/b] Simple politesse, le calme avant la tempête. Car la tempête, je la sentais venir de loin. Si Clémence ne se dépêchait pas de sortir, elle allait recevoir mes foudres. Pas pour aujourd'hui, elle n'avait rien fait de mal. Non, ma frustration remontait à beaucoup plus loin, au jour où elle m'avait quitté et où je n'avais rien fait pour la retenir. C'était peut-être trop tard, mais je voulais comprendre. Comprendre les raisons qui l'avait poussée à prendre la fuite. Et qu'elle ne me fasse pas avaler que c'était à cause de mon travail. Il ne devait pas y avoir que ça. Je connaissais Clémence, je savais qu'elle n'étalait pas ses ressentis si facilement. Mais je voulais une réponse. Je voulais savoir, histoire de mettre une fin correcte à notre histoire.

'La fuite est toujours beaucoup plus simple n'est-ce pas Mademoiselle Cavanaugh?' C'était sorti tout seul, d'un ton sec. J'avais enfoui mes mains dans mes poches, peut-être pour m'empêcher de la toucher. Est-ce que tout était réellement oublié pour moi? Rien n'en était plus sûr. Je restais à ma place, je ne voulais pas qu'elle croit que je courais derrière elle, cette phrase était bien suffisante pour provoquer une discussion, j'en étais certain.
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