maya & emrys ▬ Two souls, twin hearts, a marriage. • I'm not a perfect person. There are many things I wish I didnt do but i continue learning. I never meant to do those things to you and so I have to say before I go, that I just want you to know: I've found a reason for me, to change who I used to be, a reason to start over new, and the reason is you. ;; I don't wanna talk about divorce.

Enfer et damnation. Damnation et enfer…Quelque soit l’ordre, Maya ne se sentait pas mieux dans ses baskets, c’était même tout le contraire. A vrai dire, elle n’avait de cesse d’observer le plafond depuis une bonne heure, dans l’espoir vain de trouver une réponse à la question tambourinant dans son esprit. Tête à l’envers, allongée de manière assez étrange sur son lit dans sa chambre de confrérie, la jolie blonde avait un teint pâle. Elle était en train de se demander si elle ne ferait pas mieux de se rendre immédiatement au club, où elle bossait actuellement en tant que stripteaseuse, où elle devait donner une représentation de la plus haute importance. Celle-ci allait lui permettre de récolter près de cinq mille dollars, soit LA somme dont elle avait besoin pour régler ses dettes vis-à-vis de sa dernière visite à l’hôpital. En temps normal, Maya s’y serait rendue sans même esquisser la moindre retenue, ne partant que du principe qu’elle avait besoin de cet argent. Mais depuis son retour de Las Vegas, Maya n’était plus la même. Plus absente, la tête dans les étoiles, elle n’avait définitivement plus les pieds sur terre. C’était bien simple, elle ne trouvait plus le sommeil, se perdait dans des réflexions telles que ses cours semblaient presque comme du Chinois, et elle ne voyait plus personne. Une chance que sa colocataire alpha soit absente pour les vacances, sans quoi, elle n’aurait pu que constater le désastre émotionnel dans lequel se trouvait son acolyte blonde. La vérité, c’est que se retrouver mariée avait été la dernière de ses prévisions en ce qui la concernait. D’autant que tout s’était passé le plus naturellement du monde, l’alcool aidant. Maya s’était crue jusque là intouchable, surtout coincée avec sa haine des hommes depuis son viol, et voilà que depuis quelques jours elle se retrouvait liée par un contrat marital à l’un de ses amis proches…C’était une dure réalité ! Et c’est ce qui expliquait qu’elle n’avait aucune envie de se relever de son lit pour affronter la dure loi de son existence. Maya n’avait envie de rien…Juste de rester allongée et de faire l’autruche aussi longtemps que cela ne serait nécessaire.

Hélas, la vie nous rappelle toujours à l’ordre, quelques soient les circonstances. C’est pourquoi la jolie blonde fut bien contrainte de se lever une fois que l’on eût frappé à la porte de sa chambre. Sans conviction aucune, et habillée d’un simple jean serré et d’un débardeur décolleté, elle finit par ouvrir à Emrys au bout de quelques secondes, s’étonnant alors qu’il ne lui rende une petite visite à cette heure-ci. Cela dit, à bien y réfléchir, ce n’était guère étonnant. Il ne devait avoir qu’une envie, c’était de divorcer et sûrement de l’éviter à l’avenir pour s’assurer qu’elle n’ait pas d’autre idée saugrenue de ce genre pour leur compte. Seulement voilà, l’idée même du divorce avait une fâcheuse tendance à la faire frémir de dégoût, et le fait de lui faire accepter la chose n’allait pas être aussi évident que cela n’en n’avait l’air. D’autant qu’Emrys ne semblait ni ravi d’être là, ni passablement désireux de rester en sa compagnie des heures durant. En soi, ce n’était pas plus mal…Car si elle devait expliquer la présence d’une tenue plus que sexy présente sur le lit de Victoire, sa colocataire, c’était plus d’une soirée qu’il lui faudrait.

« Je suppose, oui. »

Maya s’était contentée de répondre à la simple phrase de son acolyte et de refermer la porte de la chambre avant de le regarder aussi simplement que possible. Aucune moquerie sur son visage, aucun sourire non plus, la joie n’était nullement au rendez-vous sur son visage. Elle tâchait, pour l’heure, de maîtriser sa respiration et d’éviter ainsi les complications vis-à-vis de son insuffisance pulmonaire. Chacun son fardeau médical semble-t-il, à ceci près que Maya se trouvait nettement plus douée pour feindre et garder un visage parfaitement impassible sur le long terme.

« Hem…Avant toute chose, sache que je suis désolée de ce qui s’est passé. Je veux dire…Physiquement. Enfin, tu m’as comprise quoi ! Et je suppose que tu souhaites divorcer, seulement, je risque d’avoir très peu de temps à t’accorder aujourd’hui. J’ai un impératif ce soir. »

Maya aurait bien aimé s’en souvenir. Elle qui avait toujours eu si peur de sauter le pas et d’être acceptée même après avoir été « souillée », voilà qu’elle se donnait toute entière à quelqu’un qui ne lui était pas inconnue et qu’elle ne s’en souvenait même pas ! Techniquement parlant, le fait de ne pas avoir le temps en soi n’était pas plus mal. Ses mains tremblaient déjà bien qu’elle ait eu le réflexe de les cacher dans son dos, et ses yeux étaient déjà humides d’émotion. C’était un choc émotionnel important, pour Maya, et un cap qu’elle n’aurait jamais imaginé franchir…Devoir tout briser sous le fallacieux prétexte que ce n’était pas prévu n’était qu’une pilule supplémentaire à avaler, à ceci près que celle-ci était diablement dure à faire passer. Loin d’elle l’envie de donner des détails, mais il fallait tout de même que certaines choses ne finissent par être mises sur le tapis, à commencer par le fait qu’elle ne doute avoir effectivement partagé une nuit torride en compagnie d’Emrys. Qu’ils ne se soient effeuillés mutuellement, caressés et embrassés avec langueur était tout à fait plausible. Mais s’ils étaient effectivement allés plus loin, Maya s’en serait certainement souvenue.

« Je voulais quand même dire que si on a vraiment fait quelque chose…Je m’en serais souvenue. Même avec l’alcool. Pour…Diverses raisons. »

maya & emrys ▬ Two souls, twin hearts, a marriage. • I'm not a perfect person. There are many things I wish I didnt do but i continue learning. I never meant to do those things to you and so I have to say before I go, that I just want you to know: I've found a reason for me, to change who I used to be, a reason to start over new, and the reason is you. ;; I don't wanna talk about divorce.

Que l’on soit parfaitement clair, Maya adorait Emrys. Elle n’aurait jamais accepté de quelqu’un d’autre une telle visite surprise à un moment pareil, et ce alors qu’elle s’apprêtait presque à se rendre à son habituel rendez-vous du soir en vue de son show au Manhattan Lounge. Non, vraiment, il était bien le seul à pouvoir débarquer à n’importe quelle heure du jour comme de la nuit et ne pas être chassé à grands coups de pompe dans l’arrière train. La jolie blonde était d’une patience d’ange en sa présence, et d’un calme que n’importe qui aurait pu qualifier d’olympien. Évidemment, ce n’était qu’une façade. Maya bouillait littéralement sous l’incertitude et la colère qu’elle dirigeait avant tout contre elle-même intérieurement. Si elle n’en faisait pas état physiquement, c’était simplement pour ne pas risquer un nouveau malaise, qui aurait dévoilé l’épée de Damoclès qu’elle devait supporter à longueur de temps au dessus de sa tête à cause de son insuffisance pulmonaire. Il n’était pas question qu’elle ne se laisse aller dans un moment pareil, et pourtant, Emrys n’avait pas opté pour la même envie de rester zen. Il était à la limite de la syncope et s’il ne faisait pas encore les cents pas dans la pièce, quelque chose disait à Maya que cela ne saurait tarder. Techniquement parlant, elle ne fut pas vraiment étonnée qu’il ne lui demande d’annuler son rendez-vous…Cela ne l’empêcha pas d’arquer les deux sourcils sous le coup de l’étonnement et du culot dont faisait actuellement preuve son hôte : Il ne manquait pas d’air ! Il se pointait comme une fleur et trouvait encore le moyen d’être exigeant, sans donner une contrepartie quelconque. Maya ne savait pas ce qui la retenait de lui envoyer dans les gencives qu’il pouvait aller se faire voir, à moins qu’il ne lui donne cinq mille dollars pour compenser le pécule qu’elle s’apprêtait à perdre en cas d’absence à son show de ce soir. Ce qui fit qu’elle se retint, ce fut justement l’état d’énervement hautement avancé d’Emrys : Il n’était guère utile qu’elle n’en rajoute une couche en faisant preuve d’une mauvaise humeur qui n’était pas véridique. La jolie blonde était paumée, certes, en pleine période de doute, mais elle n’était ni hystérique ni désireuse d’obtenir un accès de colère qui ne servirait de toute manière à rien…Hormis sans doute se blesser mutuellement avec des paroles qu’ils auraient tôt fait de regretter.

« Tu plaisantes ? Emrys, t’as fumé un arbre là, c’est pas possible ! Tu penses vraiment que je vais annuler mon rendez-vous, tu es sérieux là ? Bien sûr, c’est sûrement pas un problème pour toi de dire adieu à cinq mille dollars, mais personnellement j’en ai bien trop besoin. Désolée, mais c’est hors de question. »

Ce rendez-vous n’était pas fait pour lui faire plaisir, et Maya avait beau trouver son métier hautement dégradant, cela ne l’empêchait pas de le faire. Ce qu’elle prenait au premier plan de sa ligne de mire, et ce à chaque fois qu’elle se rendait dans ce fameux club, c’était la somme qui allait tomber directement dans sa poche après le show. Cela valait quelques sacrifices, surtout si elle n’avait jamais à vendre son corps au sens propre du terme. Ce n’était là qu’un monde factice, la jolie blonde devenait le temps d’une danse un fantasme que nul ne pourrait obtenir, et c’était parfait ainsi. Maya agissait mécaniquement, se donnait autant qu’elle ne le pouvait, prenait sa paye et s’en allait sans demander son reste. Aucune raison de faire une psychanalyse sur ce qui la poussait à accepter pareille situation…D’autant qu’elle doute fortement qu’Emrys soit en état de se préoccuper de quelqu’un d’autre que de lui-même et de son souci de perte de virginité.

« Pas de panique, pas de panique. Tu sais quoi ? Pour le coup de…Enfin tu vois ce que je veux dire, on va faire appel à mon gynéco. Il n’est pas encore trop tard, je le connais bien, il me recevrait sûrement de suite. Je fais un examen, on prouve qu’on a rien fait et ça te rassureras déjà là-dessus, deal ? Mais pitié calme-toi parce que là tu me donnes le tournis ! A chaque problème sa solution, d’accord ? Une chose à la fois. »

C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Mais Maya était contrainte d’être la raison même pour l’instant. Dans le cas contraire, ils se seraient mutuellement énervés et le résultat n’aurait pu qu’en être catastrophique. Aussi, pour prouver sa bonne foi et son intention de faire des efforts vis-à-vis de leur petite situation, Maya se saisit aussitôt de son téléphone cellulaire afin de s’assurer qu’effectivement, un rendez-vous immédiat pouvait être pris auprès de son gynécologue. Sans doute Emrys avait-il constaté que, contrairement à lui, la jolie blonde portait toujours son « alliance ». Qu’il n’y voit strictement rien d’insurmontable, la raison était en vérité toute bête : Elle ne parvenait pas à les enlever, outre le fait qu’elle avait du mal avec l’idée d’enlever l’alliance avant d’être effectivement divorcée. Contrairement à Emrys, Maya était originaire du Japon, avec tout ce que cela impliquait. Avec un peu de chance, il n’allait pas prendre cela comme prétexte pour péter un nouveau petit fusible…

« Voilà, on peut y aller tout de suite. Rassuré ? Mais je ne peux toujours pas annuler mon rendez-vous je te préviens, ce n’est pas négociable. Je le déplore, mais j’ai beaucoup de choses à gérer et bien que tu sois avant tout braqué sur toute cette histoire et non sur ce qui t’entoure, je suis obligée de te rappeler qu’il m’arrive d’avoir des impératifs n’ayant pas de rapport avec toi. »

D’accord, ce n’était pas bien malin de faire de l’humour dans un moment pareil, mais Maya n’avait aucune intention de jouer les déprimées devant l’éternel. Elle ne connaissait que trop bien l’issue de la venue d’Emrys, et plutôt que de se désespérer vis-à-vis de cet état de fait, elle mettait de côté ses émotions pour penser avec raison. C’était tout à son honneur…Et comme elle s’attendait à ce que son acolyte ne la presse fatalement vers la sortie de la chambre, elle s’empara aussitôt de sa « tenue ultra sexy », qu’elle plaça soigneusement dans un sac à dos avant de se pointer juste devant lui, une expression aussi douce que possible présente sur ses beaux traits de porcelaine. Maya se surprenait à être aussi altruiste et conciliante pour le coup, alors qu’intérieurement, elle hurlait…Elle avait l’impression d’être laissée pour compte dans l’histoire. Était-elle si désagréable à regarder ?

« On y va ? Ma voiture n’est pas loin. J’espère qu’après ça tu ne douteras pas que je fais des efforts pour t’ôter ce poids de la conscience. Je ne voudrais surtout pas que ce soit insupportable pour toi dans l’optique où on a effectivement consommé le mariage. »

maya & emrys ▬ Two souls, twin hearts, a marriage. • I'm not a perfect person. There are many things I wish I didnt do but i continue learning. I never meant to do those things to you and so I have to say before I go, that I just want you to know: I've found a reason for me, to change who I used to be, a reason to start over new, and the reason is you. ;; I don't wanna talk about divorce.

Etre égoïste, c’est une chose. Sembler se persuader qu’il faille que les autres soient prêts à répondre à ses moindres désidératas en était une autre. Somme toute, avec ce comportement stressé et ses gestes peu synchronisés, il avait réussi à faire culpabiliser Maya. Fallait-il qu’elle ait les épaules et le cœur solides pour parvenir à ne rien laisser paraître. Mais dans son esprit, c’était un gigantesque champ de bataille dévasté. Comme si la jolie blonde se faisait encore une fois rejeter, alors que ce n’était nullement le but de la manœuvre au départ. Ils étaient été deux à prendre cette stupide décision, dans l’histoire. Maya ne savait pas du tout de qui provenait l’idée du mariage, mais ce qui était sûre, c’est que ladite idée les avaient sûrement fait beaucoup rire. Lorsqu’ils s’étaient réveillés dans les bras l’un de l’autre, nus comme deux vers, l’hilarité avait soudainement disparue. Maya ne voulait surtout pas être considérée comme un boulet que l’on ne traîne à la cheville. C’était une sensation odieuse qu’elle n’avait de cesse de ressentir depuis son enfance, et il était plus que temps qu’elle ne se stabilise et n’aille auprès de gens près à prendre soin d’elle. Cela impliquait qu’elle n’éprouve plus cette peur panique à chaque contact physique, et qu’elle n’accepte effectivement d’aller plus loin avec quelqu’un. Pour la comprendre complètement, il fallait savoir exactement quelle était la situation de la jeune femme. Soucis financiers, un viol en guise de seule expérience sexuelle, une peur maladive des hommes, une santé très loin d’être de fer…Les choses qu’elle avait à gérer au quotidien étaient si nombreuses qu’elle se demandait parfois comment elle faisait pour tenir encore debout à la fin de chaque journée. Aussi, elle n’avait nulle besoin de rajouter un divorce à la liste déjà amplement longue de ses échecs. C’était un pincement au cœur supplémentaire, et ce bien que ces deux jeunes gens ne soient pas amoureux l’un de l’autre. Maya avait un sens de l’engagement tout à fait exceptionnel, et une fidélité à toute épreuve, que ce soit en amour comme en amitié. Elle n’était pas du genre à reculer de dix pas lorsqu’il fallait aider quelqu’un, et c’est pourquoi elle se contenta de hausser nonchalamment les épaules face à la question d’Emrys sur son égoïsme passager : S’il était prêt à ne penser qu’à lui dans l’histoire, ce n’était pas son cas à elle. La preuve, bien qu’elle soit pressée par le temps, elle trouvait quand même la possibilité de prendre rendez-vous avec son gynécologue afin d’apaiser les craintes d’Emrys ! N’importe qui n’en n’aurait pas fait autant pour lui, loin s’en faut.

« Ce n’est pas pour mon gynéco, mais pour mon boulot. »

Aucune explication supplémentaire, cela ne regardait nullement Emrys. Après tout, ce n’était pas par choix qu’elle avait accepté de faire ce job hautement dégradant, mais par nécessité. De plus, elle n’eut pas le temps d’ajouter la moindre parole que déjà le jeune homme s’était rapproché et s’était délicatement saisit de son poignet. Ce simple contact physique la surprit tant et si bien que Maya bloqua involontairement sa respiration. Il l’avait attirée à lui et s’était emparée de ses lèvres le plus naturellement du monde, comme si celles-ci lui appartenaient. Autant dire que la jolie blonde avait été à des lieues d’imaginer qu’il n’en n’arriverait là. D’autant que ce baiser, maladroit au début et très convainquant par la suite, ne fit que faire remonter des émotions que Maya aurait préféré laisser de côté par pur soucis de simplicité. C’était nettement plus confortable d’ignorer le fait que ce genre de contact ne la fasse frissonner violemment. Cela ne l’empêcha pas de rendre ce baiser à Emrys aussi passionnément qu’elle ne le pu, faisant fi de ce qu’elle en pensait dans le but de réussir ce que le jeune homme devait considérer comme une expérience. La timidité s’envola au bout de quelques secondes et bientôt, ce fut un véritable ballet qui se joua entre les lèvres et leurs langues respectives, tant et si bien que lorsqu’ils se séparèrent, Maya était légèrement plus pâle, tremblotante, comme fiévreuse. C’était dû au baiser certes, mais surtout au fait qu’elle n’ait à peine respiré pendant le temps qu’avait duré ce baiser. Cette fois-ci, sa panique, ses craintes diverses remontaient immanquablement pour marquer les beaux traits de son visage de porcelaine. La douleur était presque insoutenable, et si elle s’était effectivement écoutée, elle se serait allongée et ne serait plus sortie de son lit pour récupérer de ce genre d’émotions fortes, hautement déconseillées pour l’état de santé qui était le sien.

« J’ai le souffle coupé… »

Pour sûr, de nombreux souvenirs lui étaient revenus en mémoire, mais il allait falloir qu’Emrys ne lui accorde quelques minutes pour qu’elle ne se remette. La respiration de Maya était devenue légèrement saccadée, comme s’il s’agissait d’un gag ou, au contraire, d’une scène d’un beau film à l’eau de rose, si bien qu’elle s’obligea à s’asseoir sur le lit afin de reprendre son souffle. C’était sans compter sur la quinte de toux qui se mit à surgir de nulle part, l’obligeant à mettre sa main contre ses lèvres dans un premier temps, et à s’emparer d’un beau mouchoir en tissu noir dans un deuxième temps. Dans le cas où quelques gouttes de sang perleraient de ladite quinte de toux, il ne fallait pas alarmer qui que ce soit.

« Tu te souviens de quelque chose ? Je suppose que c’est pour ça que tu m’as embrassée. »

Pour Maya, ce moment avait été très agréable, même effrayant de bonheur, qu’il n’aille pas si tromper. Mais cette fois encore, elle préférait taire ce qu’elle pensait vraiment afin de se concentrer sur ce qui les occupaient en vérité : Le fait de retrouver la mémoire. Hélas pour Maya, parler alors qu’elle toussait comme jamais elle n’avait toussé en ayant un affreux goût de sang dans la bouche, ce n’était guère l’idéal. Une chance qu’elle se soit emparée d’un mouchoir noir, dissimulant la couleur rouge des quelques gouttes de sang qu’elle expectorait, sans quoi Emrys aurait, peut-être, pu s’affoler à nouveau pour une raison tout à fait différente de la précédente.

« Je ne pense pas qu’on ait consommé le mariage. C’est ce qui m’a marqué le plus, tes baisers. Mais on a rien fait d’autre, alors pas de raison de paniquer : Tu signes les papiers du divorce, j’en fais autant et le tour est joué. »

Sauf que la panique était évidente sur le visage de Maya, désormais. Pour plusieurs autres raisons que le mariage, certes, mais il n’empêche qu’elle tremblait de peur à la simple idée de n’avoir été qu’un palliatif. Comme quoi, c’était peut-être la place qu’elle occuperait pendant un certain temps encore…

maya & emrys ▬ Two souls, twin hearts, a marriage. • I'm not a perfect person. There are many things I wish I didnt do but i continue learning. I never meant to do those things to you and so I have to say before I go, that I just want you to know: I've found a reason for me, to change who I used to be, a reason to start over new, and the reason is you. ;; I don't wanna talk about divorce.

La vue de Maya s’était légèrement brouillée pendant quelques secondes, mais maintenant qu’elle était assisse, celle-ci s’était améliorée. Une petite baisse de tension ? C’était peu probable, surtout qu’elle s’était nourrie convenablement tout au long de la journée et qu’elle n’avait nullement poussé sur les efforts physiques. La seule raison pouvait expliquer ce petit malaise, c’était d’une part que sa greffe se faisait de plus en plus urgente, mais d’autre part que la volonté d’apprendre la vérité d’Emrys avait finalement raison de ses dernières forces. Tout gérer n’était guère possible pour Maya, à l’heure actuelle. Non seulement elle était en pleine période d’examens, mais elle rentrait à des points d’heure cinq soirs par semaine du fait de son boulot. Boulot dont elle ne donna strictement aucun détail au jeune homme, du reste, puisqu’il lui parlait désormais de tout à fait autre chose. D’ailleurs, qu’il ne lui dise que ses investigations pouvaient attendre l’étonna. Elle ne pu s’empêcher de laisser échapper un petit rire tandis qu’elle se passait nerveusement sa main contre sa nuque. Cette situation la rendait folle. Cela faisait des jours qu’ils ne parlaient que de ça et qu’elle oubliait presque le plus important, à savoir soigner sa maladie et se préoccuper d’elle avant les autres. Ce n’était pas faute de savoir être égoïste lorsque la situation l’exigeait, mais dès qu’il s’agissait d’Emrys, elle était incapable de dire non. Il avait une influence parfaitement étrange sur elle, et maintenant qu’elle se souvenait de l’effet de ses baisers, difficile de ne pas frissonner et de ne pas trembler. C’était parfaitement ridicule de jouer les grandes romantiques dans l’âme à ce point. Maya se maudissait rien qu’à l’idée de ressentir de telles choses, si fabuleuses soient-elles pour tous les autres, alors que le jeune homme avait été proprement odieux avec elle à ce sujet. C’était comme si elle se trouvait dans le rôle du ver de terre amoureux d’une étoile ! Certes, elle n’était pas amoureuse et il n’était pas question qu’elle ne laisse son cœur finir par éprouver ce genre de sentiment, surtout actuellement, mais cette situation lui donnait ce vaste goût amer de la demoiselle que l’on abandonne, comme si la chose était marquée au fer rouge sur son front de manière parfaitement indélébile. Impossible de penser à sa maladie, ou même au fait qu’elle allait finir par se mettre en retard pour son rendez-vous habituel au club…

« Cela peut attendre ?! Tu te fous de moi ! Tu ne penses plus qu’à ça depuis qu’on est rentré, pas la peine de mentir, je l’ai remarqué. Écoute, je sais quelle importance tu accordes à ta virginité, crois-moi je trouve ça vraiment très honorable de ta part…Mais moi, ma première fois à moi, on me la volée, et t’entendre depuis une semaine me harceler avec ça, ça suffit. »

Maya n’était pas en colère, loin de là. Elle souriait même de manière désolée, comme si c’était toujours Emrys qu’il fallait épargner alors qu’elle eut bien besoin que l’on ne prenne soin d’elle. Il fallait dire qu’elle parvenait très bien à garder à l’esprit que son ami n’était pas dans son état normal et que par conséquent, il lui était impossible de lui en vouloir. Elle ne comptait donc pas qu’ils ne se disputent pour trois ronds de serviette, mais il fallait néanmoins qu’il ne se rende compte de son attitude envers elle…Surtout maintenant qu’elle avait avoué son viol à demi-mot. La chose était loin de lui faire plaisir, mais quelque part, elle estimait ne jamais lui avoir rien caché à proprement parlé. Il ne méritait pas d’être dans l’ignorance, d’autant qu’elle lui avait toujours fait confiance. Emrys était la personne la plus fiable qu’elle connaissait et en conséquence, il n’y avait aucune raison qu’il ne puisse pas lui offrir cette épaule rassurante contre laquelle se reposer après avoir appris la chose…

« Ah, ne m’écoute pas. Je ne veux pas être agressive, mais essaye de comprendre aussi, on dirait que tu t’inquiètes davantage pour ta virginité que pour notre amitié. Quelque part…Ça fait mal. T’es toujours passé avant ce genre de choses, pour moi. Je sais, on n’est pas exactement pareils et la comparaison est stupide, mais je n’y peux rien. Si je dois être parfaitement honnête, je dirais que ce baiser m’a troublée. Je l’ai trouvé agréable, autant que les autres qu’on a échangés avant. Tu ne te souviens pas, mais moi, si. D’autant que je ne suis jamais autant amusée qu’avec toi. J’étais libre…On ne peut pas dire que j’ai eu souvent cette impression dans ma vie. »

Elle ne se souvenait pas du reste, ou en tout cas pas avec certitude, mais ce n’était pas une raison pour mentir. Le fait qu’il ne l’embrasse l’avait trouvée au point de perturber sa respiration et provoquer un malaise…Ce n’était pas rien ! C’est comme si elle se sentait tout d’un coup dépossédée de ses habituels réflexes. Maya ne faisait pas dans la dentelle, habituellement, pour la simple et bonne raison qu’elle ne s’y connaissait pas en terme de sentimentalité et être aimée de quelqu’un lui flanquait une frousse sans nom. D’un côté, elle rêverait que l’on ne prenne soin d’elle, et de l’autre, elle était possédée par l’irrépressible envie de prendre la poudre d’escampette face à un tel état de fait.

« C’est…Compliqué. Je n’ai pas paniqué, ma respiration s’est coupée parce que tu m’as surprise et que j’ai trouvé ça plus agréable que je n’aurais dû. Je n’y peux rien, je ne contrôle pas tout. On ferait mieux d’aller faire cet examen comme je l’ai proposé avant que je ne fasse une bêtise parce que je n’ai pas l’impression de me contrôler vraiment pour tout te dire. »

Maya sourit à nouveau de manière désolée avant d’essayer de se lever, non sans une difficulté évidente. Plus les secondes filaient sur l’horloge, et plus elle se rendait compte que son rendez-vous au club était fortement compromis. Son réflexe fut donc de s’emparer de son portable dès lors qu’elle fut certaine de pouvoir tenir debout sans risque de s’écrouler, afin d’envoyer un message à sa patronne. Celle-ci comprendrait sûrement…Après tout, elle avait des heures de « congé » à rattraper, ce n’était pas la fin du monde.

« Comment tu peux être aussi calme face à ce baiser et complètement stressé, à la limite du harcèlement pour ta virginité ? Faut vraiment que tu m’expliques comment tu fais, je suis admirative. »

Petit clin d’œil. A sa façon, Maya essayait de noyer le poisson, de détourner l’attention d’elle et de faire oublier tout ce qu’elle avait dit précédemment. Habile…Mais à voir quant à l’efficacité de ladite manœuvre. Cependant, sa façon de le regarder n’avait pas changée. Maya savait bien mieux se contrôler qu’elle ne l’avait laissé entendre et elle n’avait pas l’intention de laisser sa faiblesse physique prendre le dessus pour lui faire faire n’importe quoi.