Blake & Niveane ♥

Tac. Tac. Tac. Un lendemain de soirée, ça fait toujours ça. Mais pourtant là ça n'est pas comme d'habitude. Blake ne se sent pas bien, pas bien du tout. Quelque chose à changé, quelque chose dont il ignore l'existence. Accoudé à une table du Starbucks Coffee, il essaie de récupérer de cette nuit de pure folie. L'alcool coulait à flot, ça il le sent passer. Il ne porte qu'un pull négligé sous une veste de costume. Aujourd'hui, l'apparence n'a plus d'importance. La seule chose qui peut lui faire remonter le moral c'est un bon comprimé d'aspirine. Mais pour le moment, il médite devant son café au lait qu'il prend tous les jours en général. Mais là, ce n'est pas pareil. Il a la gueule de bois et violente. Sa tête cogne violemment. Qu'est ce qu'il a bien pu boire ? De toute façon, ça ne changerait rien, la soirée est faite, le mal de tête est là. Les jambes croisés il pense, il réfléchit, il essaie de se rappeler. Son seul souvenir qui n'est pas flou est un baiser, un baiser avec une jeune blonde. Mais rien d'autre. Avant c'est le trou noir, après c'est le trou noir. Dans sa tête rien ne va plus. Râleur professionel, il ne change pas ses habitudes et répond mal aux serveuses. Oui, un café lui suffit, il ne veut pas de croissant ou on ne sait quoi. Soudain, le regard de Blake se pose sur des fesses, mais pas n'importe quelles fesses. Celles du plus joli jeune homme de ce café. Non, il ne doit pas penser au sexe maintenant, pas pendant un moment si difficile, c'est mal. Pourtant il se sent déjà mieux, ses pensées obscènes lui feraient-il aller mieux ? Peut-être pas, mais déjà son boxer bleu avec le motif de superman se sent déjà mieux rempli. Il se lève, va aux toilettes et revient s'asseoir derrière une table usées et assez sale. Il commande un second café, sa matinée est lancée et il commence déjà à se droguer à la caféine. Au moins, il peut être sûr qu'il sera en forme pour aller en cours en fin d'après-midi. Pour l'heure, il est libre et essaie de faire passer son mal de tête. Son seul espoir est que personne ne sache qu'il est mal. Sa réputation risquerait de prendre un coup violent. Les minutes passent et se ressemblent étrangement, il revoit une fois de plus ce magnifique fessier masculin et se laisse aller à quelques nouvelles pensées érotiques. Le jeune homme se retourne et regarde Blake. Celui ne fléchit pas, ne rougit pas et ne laisse passer aucun signe d'attirement. Il vient sûrement de rater une très belle occasion de faire passer son mal de tête, mais il n'a pas le moral à la fête. Il crève d'envie de pouvoir dormir mais c'est impossible. Le café est plein à craquer. Les murs verts et blancs renvoient superbement la lumière qui vient de la plage de San Francisco. Au bar les gens se pressent pour pouvoir acheter leur café ou leur chocolat chaud. Blake est assis dans un coin assez discret ou personne n'aurait idée de venir l'importuner. Il a dépensé presque trois cents dollars durant la soirée et cela ne lui remonte pas forcément le moral. Son porte feuille bleu marine fait triste mine, il est vide. Mis à part la carte de fidelité à une petite enseigne de petites surfaces discounts, il n'y a rien. Ah si, une photo datant de la veille, mais vraiment il n'y a plus moyen de se rappeler qui est-ce. Il replonge dans ses pensées et s'enfonce dans son siège bien moelleux. Par la fenêtre un ballon s'envole dans le ciel, signe qu'il y a bien de la vie autour de lui.

party rock is in the house tonight; everybody just have a good time featuring blake j. evans

Je trouvais qu’en ce moment mes soirées n’avaient pris qu’un seul rythme : alcool et danse. Pas facile lorsque l’on devait aller en cours le lendemain, tête dans le pâté, pour suivre de longues heures de méthodologie et de biologie du corps humain dans toute sa splendeur. Une fois, j’ai même failli vomir lors d’une dissection improvisée pendant des heures dites « de trou ». J’avais plus envie de dormir qu’autre chose. Aujourd’hui encore, je me retrouvais … allongée sur une banquette dans une boîte de nuit, fermée. Merde, comment j’ai pu en arriver là ? Je me relevais, avec un mal de crâne pas possible. C’était le seul défaut que je pouvais apporter aux lendemains de fêtes. Obligé de se shooter à l’aspirine toute la journée, et bien sûr à remplir son estomac de toute sorte de nourriture pour éviter que celui-ci vous fasse le sale coup de tout étaler par terre. Quel gâchis. En me relevant de la banquette, je remarquais le nombre de bouteilles par terre. Je me demandais encore comment j’avais fait pour ne pas être en coma éthylique. Des cuites j’en avais pris dans ma vie, mais jamais des comme ça. Je ne me souvenais absolument pas de ce que j’avais fait la veille. A part boire, bien sûr. J’étais un véritable déchet. Mes vêtements étaient tâchés d’alcool. Tenant ma tête pour éviter de ressentir ces vibrations que j’avais à chaque fois que je me réveillais après avoir bu, je me levais de la banquette. J’avais eu de la chance, puisque je n’étais pas tombée. Je sentais que ça tournait. Quelle horreur. Elle devait être bonne celle-là à mon avis. Je ne m’étais pas loupée. Je tentais de trouver la porte de sortie. Ma vision était légèrement floue, mais je voyais à peu près correctement. Ce que je redoutais le plus, c’était probablement la lumière du jour et je ne me trompais pas. En poussant la lumière du jour, mes bras se mettaient automatiquement en mode « défense ». Protégeant mes yeux d’un bras, l’autre cherchait les lunettes de soleil dans le sac à main, que par chance, j’avais encore. « Mais, on y verrait pas dans le cul d’un chameau la dedans ! » disais-je, paniquée. Je les avais enfin trouvés en renversant les trois quarts du bordel que j’avais à l’intérieur. Prenant le temps de tout ramasser sans vomir, je me dirigeais dans la rue sans savoir où j’allais. Il fallait absolument que je trouve de l’aspirine…

Je marchais en titubant. Le talon de ma chaussure était cassé. Génial. En plus de ça, il fallait aussi que j’aille m’acheter une paire de chaussures pour éviter d’avoir l’air encore plus ridicule que je ne l’étais. Attendez, j’vous fais un schéma. J’avais les cheveux dans tous les sens, des lunettes de soleil en forme d’étoile donc visiblement pas les miennes, des tâches de coca sur les fesses et sur les jambes, et des chaussures cassées. De plus, je marchais de travers. Si j’étais quelqu’un de prudent, j’appellerai directement les flics pour m’embarquer. Je remarquais plusieurs gamins qui riaient quand j’attendais au passage piéton pour pouvoir traverser. « Bah quoi, t’a jamais vu un éléphant à trois pattes ? Abruti. » Je traversais le passage piéton. Tout d’un coup, je me sentais vraiment seule au monde. Avec le nombre de voitures qu’il y avait, j’étais la risée de San Francisco à ce moment précis. Je continuais pourtant à marcher tête haute comme si tout cela paraissait normal. C’était ce qui faisait tout mon charme, mais aussi mon principal défaut. Je poussais la porte d’un bâtiment. Je n’avais même pas remarqué l’enseigne. J’étais totalement à l’ouest. J’étais tout simplement à la ramasse totale. Lorsque je poussais la porte, une petite clochette retentissait. Tous les occupants se retournaient furtivement pour voir qui rentrait. Je me sentais comme un objet de foire. Difficile à vivre. M’approchant du comptoir, j’enlevais mes lunettes de soleil pour montrer mes yeux rougis par la fatigue au type qui tenait ce comptoir. Probablement l’accueil. C’est en regardant un peu plus, que je remarquais la tonne de bouteille d’alcool qui se trouvait derrière lui. C’était probablement un bar ou un café. Soupirant, je me reconcentrais vers le type qui me regardais d’un sale œil. « Oui, je sais… J’ai une tête bizarre. Oui, j’ai l’air d’une fille paumée. Tu as tout à fait raison. Maintenant, aurais-tu l’amabilité de m’offrir un verre d’eau avec une aspirine et une grande tasse de café. Tu seras mignon tout plein mon chat. » Pourquoi je venais de tutoyer cet abruti ? Je n’étais vraiment pas dans mon assiette. « Je vais m’assoir au fond, j’ai pas envie qu’on me voit. » Reprenant mon sac d’une manière lassée, je me dirigeais lentement vers une table qui était en retrait. Un type se trouvait à côté de la mienne. Un brun. Bref, je n’avais pas forcément envie de parler à quelqu’un. M’arracher trois mots de la bouche, c’était plutôt difficile. La preuve, je n’arrêtais pas de lâcher des bêtises. Je fis tomber tout le poids de mon corps sur la chaise. Oh mon dieu, cela faisait tellement de bien. Il ne me manquait plus que ce sésame, cette aspirine que j’attendais avec impatience… Quelques minutes plus tard, le serveur m’apportait enfin ma tasse de café et mon cachet. Je croyais ne jamais l’avoir assez remercier pendant ces quelques minutes. J’avais aussi besoin de manger, il fallait à tout prix que je remplisse mon estomac. Je commandais donc une formule petit déjeuner spécial viennoiserie. Tout ce qui m’était interdit, surtout en pleine compétition. Oh et puis merde, je n’allais pas me priver de manger à cause d’un stupide régime. Je n’en avais pas besoin. Je commençais à commater juste au-dessus de ma tasse de café. Mon nez avait envie d’y plonger dedans. Dans un sursaut, je me réveillais et relevais la tête. Je remarquais à cet instant précis, que le mec qu’il y avait à la table, me fixait comme une drôle de créature.