Six heure trente. La jeune femme sortit rapidement de son lit et passa son jogging ainsi qu'un haut de sport. S'il avait bien une chose que faisait toujours Payson, qu'il fasse beau, chaud, froid, qu'il y ait de la neige ou pas, c'était courir. Chaque matin, la jolie blonde enfilait son jogging, ses baskets et elle allait courir une petite heure ou deux. Ce matin, elle ne pourrait courir qu'une petite heure puisqu'elle avait rendez vous dans un grand cabinet de kinésithérapie à neuf heure pour un entretien. Son année scolaire devait être validé par des stages et elle préférait partir à la chasse au stage maintenant plutôt que mi-octobre lorsque tout le monde sera déjà passé. Mieux vaut prévenir que guérir, voilà quel était le point de vue de la jeune femme. Quittant sa chambre, elle partit faire un tour du terrain de sport, puis deux, puis trois. Elle en fit un bon nombre qu'elle ne pouvait même plus compter à partir d'un moment. La jolie blonde était totalement perdue ces derniers temps et ce qui c'était passé avec Estéban la dernière fois n'avait fait qu'aggraver la situation. Dégoulinant de sueur, la jeune femme rentra à la confrérie et partit sous la douche. En juin, les élèves avaient changé de chambre, Payson était donc seule au deuxième étage, elle n'était plus avec Lexie qui était partie et non plus avec Niveane, sa confidente, qui n'était pas en troisième ou quatrième année. Se demandant bien sur qui elle pourrait tomber pour être son ou sa colocataire, la jeune femme espérait franchement que ce ne serait pas Estéban sinon, c'était fichu, ce serait invivable autant pour elle que pour lui qui semblait trop étrange ces derniers jours. Sortant de sa douche et s'enroulant dans une serviette, la jeune femme se dirigea vers sa petite penderie et chercha ce qu'elle pourrait bien mettre pour aller à son rendez vous. Une chose était sûre, elle devait être belle, classe et soignée. Le supplice allait donc se produire, la jeune femme devrait enfiler une robe ou pire, une jupe avec une chemise. S'il y avait bien une chose quelle ne supportait pas c'était ça, s'habiller comme une femme. Elle préférait ses bons vieux baggys ou bien encore ses joggings qui lui procuraient une grande facilité pour bouger ou faire ce pourquoi elle était : la gymnastique. Enfilant des sous vêtements noirs, la jeune femme se regarda dans le miroir et sourit doucement lorsqu'elle vit son petit tatouage sur son bas ventre. La date où elle avait gagné sa médaille d'or aux jeux olympiques. La jeune iota enfila sa chemise blanche qu'elle boutonna rapidement puis glissa dans sa jupe noire porte feuille. La classe à l'état pure cette jeune femme, vraiment. Elle attrapa un de ses blazer noir et l'enfila, juste après avoir mis ses escarpins noirs. Elle se regarda une dernière fois dans la glace et sortit de sa chambre de confrérie, qu'elle ferma à clef. Sac à main sur le bras, elle sortit de la confrérie et marcha en direction des transports en commun qui passaient devant Berkeley tous les jours. Il était prêt de huit heures vingt lorsqu'elle accéléra le pas pour ne pas être en retard, quelque chose que la jeune Chanel-Stinson ne supportait pas, mais alors pas du tout. Arrivant près de certains bancs, elle reconnut Sullivan Pederson et elle souffla quelque peu. Ces deux là s'amusaient à jouer au chat et à la souris, échangeant les rôles toutes les cinq minutes. La jeune femme essaya de la contourner mais au même moment il fit un peu en arrière et son café se déversa sur sa chemise blanche. Elle hurla quelques petites insultes et le dévisagea lorsqu'il la regarda. « Si tu veux j'essore ma chemise dans ton gobelet. J'espère que t'es pas si maladroit avec le cerveau des gens. » Elle n'avait plus qu'à aller se changer et vite, il lui restait une heure pour traverser toute la ville et plus vite que ça. Lorsqu'il lui fit une remarque sur le fait que le blanc lui allait bien, elle eut un léger sourire sur ses lèvres et referma son visage aussi tôt. « Et maintenant va falloir que je me change. C'est malin, je n'ai qu'une seule chemise blanche. » Elle le regarda dans les yeux avec un petit sourire en coin et elle espérait bien qu'il allait se proposer pour aller payer le pressing mais ça, c'était pas gagné d'avance. « Quelque chose à proposer ou je peux aller me changer ? » La jolie blonde commença doucement à déboutonner sa chemise pour prendre de l'avance une fois qu'elle serait dans sa chambre, ou bien le tenter, c'était tout à fait possible la connaissant et connaissant leur relation aussi. Elle le regarda et sourit. Bah quoi, elle avait bien le droit de profiter de ses charmes.

Le réveil avait été plutôt facile pour Payson. Pourquoi se prendre la tête dès le matin après tout ? Dès sa plus tendre enfance, elle avait eu l'habitude de se lever avec les poules et franchement, cela ne lui déplaisait pas tant que cela. Elle était persuadée que c'était ça qui faisait qu'elle avait un teint parfait, à en faire pâlir plus d'un ! Malgré cela, la jeune blonde était plus connue pour être une tornade ambulante qu'un amour tout doux tout inoffensif comme pas mal de femmes de Berkeley. S'il y avait bien une chose que ne supportait pas la jeune gymnaste c'était les femmes sans caractère. Cela lui filait encore plus la gerbe que les hommes sans caractère. Après avoir remué ciel et terre pour avoir l'égalité des droits, la jeune française avait du mal à comprendre comment une femme pouvait dire amen à tout. Un caractère c'était une personnalité et quelqu'un sans personnalité, merci le boulot, ou le bordel plutôt. Enfin, la jeune femme ne cherchait pas à philosopher en ce joli jour ensoleillé, elle devait juste se préparer et se rendre à son entretien. Elle en avait marre d'enchaîner les entretiens dans tous les cabinets de al ville. Franchement, cela la faisait plus chier qu'autre chose et elle se demandait bien pourquoi tout le monde la renvoyait d'où elle venait. Enfin, elle savait très bien pourquoi on la renvoyait. Beaucoup de kinésithérapeute avait peur du nom de la jeune femme. Chanel, nom de bourge paraissait il et ça, ça en faisait flipper plus d'un. Comme si elle était une cruche puisqu'elle avait ce nom. La discrimination gratuite, bien quelque chose qu'elle n'aimait pas, encore moins que les femmes sans caractère qui se laissaient marcher dessus par peur de finir seule. Payson sortit de sa chambre et était de bonne humeur, un petit sourire au visage rien de plus mais tout vola en éclat au moment où cet andouille pas fraîche de Sullivan Pedersen renversa le contenu de son verre sur le haut blanc de la jeune femme. Heureusement pour elle, elle eut le temps d'attraper sa chemise pour la tirer de sa peau avant d'être brûlé où on ne sait quoi. La blonde avait un corps de rêve alors aller l'abîmer serait le plus grand crime que la terre n'ait jamais commis -oupas. Criant sur Sullivan, elle en oublia totalement ce qu'il faisait dans la vie et pour tout dire, elle s'en foutait pas mal. Qu'il charcute des cerveaux, des coeurs ou bien des os n'intéressait pas la jeune femme, c'était son dernier soucis et dès qu'elle le voyait, elle oubliait tout cela. « Oui oui, c'est ça. Pas le cerveau mais le cœur. Enfin, une chose est sûre, ne touche jamais à mon cœur sinon je risquerai de passer l'arme à gauche en moins de deux » La jeune femme le regarda, fière d'elle mais en y repensant, sa phrase voulait presque lui dire de ne pas le draguer, qu'elle pourrait souffrir, en un sens. Mais quelle andouille cette gymnaste. Ferme ta bouche Payson. Oui, c'est ça, ferme la et commence à déboutonner ton chemisier devant tout le monde comme ça. La jolie blonde savait très bien que le jeune homme n'était pas franchement insensible à son charme et vu les regards qu'il lui lançait, cela se confirmait. Elle se ferait donc un plaisir de le draguer, de lui donner envie et de le laisser en plan comme ça, au milieu de nul part. Elle le regarda et lança « Ah bon, et qu'as-tu à le proposer ? » Elle se doutait bien que sa proposition n'avait rien à voir avec un aller retour chez le pressing mais soit. Elle voulait profiter de ses courbes et commençait franchement à le faire. Elle n'était pas exhibitionniste mais elle voulait donner une leçon au jeune norvégien qui se la jouait un peu trop beau gosse à son goût. Elle fini rapidement de déboutonner sa belle chemise blanche, enleva son blazer puis sa chemise. Payson était en soutien gorge noir devant toute la faculté, cela ne la gênait pas franchement. Elle posa sa chemise par dessus la veste du jeune homme et attrapa celle qu'il venait de lui donner. Elle ne se gêna pas pour le reluquer de haut en bas tout en boutonnant la chemise rapidement, sans trop le faire à vrai dire. « Le pressing n'est pas loin pour ma chemise Sullivan » Elle lui fit un large sourire et éclata de rire lorsqu'il lui proposa de l'accompagner jusqu'à sa chambre et de prendre une douche avec elle. La demande n'était pas déplaisante mais Payson avait une autre idée en tête. Elle se rapprocha dangereusement de lui et laissa glisser son index sur le torse du beau norvégien et se pencha, pour lui dire à l'oreille « Ce n'est pas une mauvaise idée mais.. » Elle resta toujours très proche du beau chirurgien et, à quelque millimètres des lèvres du jeune homme, elle dit « Te pavaner comme ça devant tout le monde c'est de la triche. Tu enfiles ta veste ou tu commences le travail. Le pré-opératoire c'est ça non ? » Payson regarda Sullivan et son regard en disait pas mal sur ses intensions et ce qu'elle comptait faire. Elle savait très bien qu'il pouvait faire chemin inverse et la laisser en plan mais franchement, cette idée serait bête, très bête, aussi bien pour elle que pour lui puisqu'elle le haïrait une bonne fois pour toute. Voyant que le jeune homme ne bougeait pas, elle fit glisser sa main droite dans le dos du jeune homme, près de sa colonne vertébrale et elle dit « Tic, tac, tic, tac, l'horloge tourne » Comme si elle avait un temps prévu pour faire l'amour avec le beau norvégien, comme si elle avait autre chose à faire. Oui, son rendez vous mais là, cela lui était totalement sortit de la tête. Payson était bien partie pour mener ses envies à bout, pour les assouvir et franchement, pour une fois, elle n'avait pas envie de casser la nuque du jeune homme en deux, un exploit pour la jeune française.

S'il y avait bien une chose qui faisait de la jeune blonde une Iota, c'était son esprit de compétition mais aussi le fait qu'elle ne se laisse pas faire. Depuis qu'elle était entrée dans son club de gym il y a prêt de quinze ans, elle avait bien compris que la vie ce n'était pas un géant cupcake avec Hello Kitty dessus. Elle avait surtout compris qu'avoir du caractère et une certaine force d'esprit était le plus important dans la vie de fou que tout le monde vivait. Les faibles étaient les premiers à finir à la rue, les gens qui n'arrivaient pas à se battre finissaient souvent seuls et même si cette perspective ne déplaisait pas à la jeune femme, elle préférait être accompagnée. Être accompagnée de la crème de la crème bien entendu. Payson n'était pas hautaine, loin de là mais elle avait appris -bien trop jeune il fallait l'avouer- qu'il fallait garder ses amis proches de soi et ses ennemis encore plus, tout simplement pour pouvoir les descendre avant qu'ils ne le fassent. La jeune française n'était pas méchante mais elle ne se laissait pas faire, ça c'était quelque chose de fondamentale. Elle avait baissé une fois ses gardes et elle était devenue tout ce qu'elle avait toujours détestée ; une pauvre loque enceinte d'un homme qui n'en avait rien à faire d'elle. À partir de ce moment, elle avait remonté la pente et avait décider de construire un mur entre elle et les hommes. Un sacré mur qu'une seule personne avait réussi à franchir. Elle avait baissé une deuxième fois sa garde et avait bien souffert de tout cela. À partir de ce deuxième échec, chaque homme qui croisait son chemin était un coup d'un soir ou deux potentiel mais rien de plus. Les sentiments, ce n'était plus pour elle, elle avait assez donné par deux fois -ou peut être trois- et cela n'avait jamais mené à rien. Quand Payson faisait quelque chose, elle voulait toujours qu'il y ait quelque chose à la fin, elle ne s'investissait pas pour rien, il ne fallait pas rêver non plus. Et là, avec Sullivan devant elle, elle était sûre d'une chose, cet homme était sa proie mais rien d'autre. Il était séduisant, il n'y avait pas à dire mais jamais elle ne se lancerait dans quelque chose avec lui. Plutôt mourir à vrai dire. L'écoutant, elle leva les yeux au ciel et ne préféra rien dire. Le jour où elle se retrouverait entre ses mains n'est pas prêt d'arriver ça elle en était sûre, enfin presque pour être plus vrai. Se déshabillant littéralement devant lui et enfilant sa chemise, la jeune femme en profita pour placer qu'il pourrait bien lui payer le pressing mais, bien entendu, pour ça, elle devrait repasser. « On n'est jamais mieux servi que par soi même, j'avais presque oublié. Au moins je suis sûre que le travail sera bien fait » Plus il la cherchait et plus elle le cherchait. Ils c'étaient définitivement lancé dans le jeu du chat et de la souris et cela commençait drôlement à plaire à la jeune blonde. Elle riait ouvertement à ses propositions qu'elle se faisait un doux plaisir de refuser pour accepter, comme pour lui monter qu'elle ne réfléchissait pas et qu'elle le faisait plus pour s'occuper qu'autre chose. Payson n'était pas une grande fan des rapports sexuels mais de temps en temps, elle ne disait pas non, loin de là même. Elle restait une femme avec des besoins et des besoins plus poussés que certaines. Elle cherchait d'ailleurs ouvertement le jeune homme en étant collé à lui, en lui parlant à voix basse et très proche de lui. Voulait elle vraiment coucher avec lui ? Telle était la question. Lorsqu'il se tourna et qu'elle se trouva face à son dos, elle eut un léger sourire en coin. Dos musclé, tout ce qu'elle aimait. Le voyant prendre ses affaires, son sourire se fit plus discret, elle ne devait rien laisser paraître devant le jeune homme. « Tu n'as pas tord, ça creuse de se dépenser. » Ca c'était vrai mais est-ce qu'ils allaient vraiment en arriver là, c'était totalement une autre question. Payson était partagée entre deux idées ; celle de coucher avec Sullivan et de partir aussitôt ou celle de lui fermer la porte devant le nez à la dernière seconde. Il paraissait que plus on retardait le moment voulu, plus il était appréciable. La jeune française ne pouvait pas en témoigner parce qu'elle avait toujours eu tout ce qu'elle voulait quand elle le voulait. Personne ne lui avait jamais rien refusé et se retrouver devant Sullivan qui lui donnait du fil à retordre était une première si on voulait. Ne sachant pas trop quoi faire, elle se décida rapidement et lança « Les Iotas, c'est par là bas, à l'opposé des Sampis » Elle fit un léger clin d'oeil à Sullivan. Pourquoi avoir dit cela ? Peut être pour le remettre dans le droit chemin puisqu'il devait sûrement aller voir son frère vu l'heure qu'il était.. Avançant de quelques pas vers sa confrérie, la jeune blonde lança « Monsieur hésiterait-il encore ? Il lui en faut plus peut être ? » Plus de quoi, telle était la question mais la jeune femme était bien décidée à draguer le beau norvégien à fond. Profiter de la vie était le nouveau crédo pour la nouvelle rentrée scolaire.

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