the great escape
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l'histoire éternelle touche de son aile • e&b

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MessageSujet: Re: l'histoire éternelle touche de son aile • e&b l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 EmptyJeu 17 Nov - 19:07

    l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 Robstills-challenge1201-2ed4558 l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 0022prs6-26216d5 l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 B0a7d2104748326.jpg-2615102
    esthell & benjamin Je voudrais reprendre la route avec toi, ne plus jamais te quitter, ne plus à avoir à subir les longues nuits à attendre que quelque chose arrive.• I could not stop but you now know, singing come out upon my seas, curse missed opportunities, am I a part of the cure or am I part of the disease ;; coldplay - clocks

    Song For Viola by Peter Bradley Adams

Je regarde la pluie s’effondrer. Ces interminables chutes de larmes qui viennent humidifier l’air et le sol. Au loin, j’entrevois le soleil entamer son pénible chemin vers l’horizon. Je te reverrai demain mon ami. La lune n’allait pas tarder à faire son apparition. Et comme tous les soirs depuis deux mois, je fuirai ses rayons, et m’enfermerai dans l’obscurité la plus totale. Monotonie. Une main vient se poser sur ma poitrine, j’en frissonne sans pour autant fixer autre chose que la fenêtre qui me fait face. Sous ce contact je frissonne légèrement, par simple habitude. Mais je sais que ce n’est elle. La sienne portait une alliance. Celle que je garde à ma propre main gauche aujourd’hui, dans l’espoir de me convaincre qu’une part d’elle continue à me suivre à chaque pas que je fais. Mes paupières viennent couvrir mes yeux las et fatigués. Je soupire. Lentement, je me retourne pour croiser un regard bleu. Deux perles océans, quelques mèches dorées qui s’écrasent sur son visage… alors j’essaye brièvement de m’imaginer son parfum, de me souvenir de l’éclat de ses prunelles lorsqu’elle me contemplait le matin en me disant bonjour, de son rire parfait avant qu’elle ne m’embrasse. Tu me manques tellement mon ange. Un sourire triste se dessine sur mes lèvres alors que je referme doucement les yeux. Ce n’est pas toi. Juste une femme que j’ai rencontrée, et qui partage quelques points communs. Elle est gentille. Mary, qu'elle se prénomme. Mais tu n’es pas là. Elle n’a pas cette façon que tu avais de m’admirer ; ni cette manie que tu possédais à vouloir continuellement me faire sourire. Elle ignore tout de la signification de notre chanson. Elle m’a posé plusieurs questions à propos du tatouage que je porte à la poitrine. Et puis, je lui ai raconté notre histoire. Je lui ai raconté comment un homme était tombé amoureux d’une femme, et comment cette femme était parvenue à bouleverser l’intégrité de sa misérable vie. Je lui raconté nos peines, nos joies, nos peurs. Et à la fin de notre histoire, elle m’a sourit et s’est penchée vers moi pour m’embrasser. Il s’est écoulé une seconde, peut-être deux avant qu’elle ne me murmure qu’il fallait que je garde espoir. Mais comment espérer lorsque l’on n’a plus rien à attendre…

La vie est devenue pâle, infecte. L’air est irrespirable, et j’ai l’impression de suffoquer à chaque inspiration. Je n’ai plus goût en rien, ni foi en quoi que ce soit. Mes journées ne sont plus que de pitoyables minutes qui s’écoulent. Je lui ai promis de ne jamais abandonné, mais malgré tout il fallait bien que je me rende à l’évidence : je n’avais plus rien. L’intégrité de mon argent était passée dans les soins hors de prix que je devais me payer pour souffrir le moins possible. Foutaise. Je continuais à avoir mal. A hurler la nuit. A l’appeler dans mon sommeil. Autumn était bien la seule personne à encore s’inquiéter aujourd’hui de mon état. Et ça me faisait de la peine qu’elle puisse me voir ainsi. Ma petite princesse, je suis désolé. J’ai alors bâti des murs, dans l’unique but de m’isoler dans mon calvaire. Chaque soir des femmes différentes, afin d’apaiser ma solitude et m’imaginer qu’elle était là, près de moi. Un soupire.. encore un. Je me lève difficile du lit, accordant un rapide coup d’œil à ma compagne de l’après-midi qui se prépare à s’en aller. Je passe une main sur mon visage pâle et amaigri. Depuis combien de jours n’avais-je plus mangé un véritable repas ? Je me laissais tout simplement dépérir. J’enfilais rapidement un Jean ainsi qu’une chemise sans prendre la peine de la boutonner. « Où est-ce que tu vas ? » Elle me regardait, un léger sourire gravé sur les lèvres. Excellente question. Elle quittait la salle de bain, couverte de son peignoir, pour venir m’enlacer brièvement. Mais je ne réagissais pas. Mon regard restait rivé sur la date inscrite sur le calendrier accroché au mur. 12 novembre. Une boule au creux de ma gorge. Je me détachais doucement d’elle, me dirigeant vers la porte. « J’ai besoin d’air. Je reviens. » La vérité ? C’est que j’allais tout simplement me poser sur le balcon. J’allais sortir une cigarette. Et j’allais me détruire un peu plus. Comme chaque soir, depuis deux mois.

·.·

Une lettre posée sur le lit. Quelques secondes d’hésitation. Et une bouffée de sentiments refoulés. En parcourant les premières lignes, j’ai cru que Mary m’avait fait une plaisanterie. Très vite, je me suis rendu compte que l’écriture ne m’étais pas inconnue. Alors je suis ressorti de la chambre. Immobile et inerte, au bout milieu du couloir, une lettre entre les mains. Sa lettre. J’ai senti une larme rouler le long de ma joue. Une unique perle venue s’effondrer sur le papier. Mes lèvres tremblaient, et mon cœur semblait s’être arrêter tant il me faisait souffrir. Des mots, des phrases qui traversaient mon âme pour venir s’implanter en moi tels des poignards chauffés à blanc. Le souffle court, je cherchais désespérément autour de moi une épaule sur laquelle m’appuyer. Personne. Je me suis avancé. D’un pas ou deux, je ne sais plus. Mes jambes ont vite cédé sous mon poids, et ma main a lâché le morceau de papier. Il s’est effondré à terre au même instant que moi. Une main posée au sol, l’autre contre ma poitrine, je fixais le sol. J’ai mal.. oh mon dieu, j’ai tellement mal. Je peinais à comprendre l’évidence qu’elle venait de m’apprendre. Le souffle court, je réalisais. Notre enfant… Pourquoi me l’avait-elle caché ? J’ai effleuré du bout des doigts ce que j’ai toujours aspiré à être : un bon père. Mais la vie en aura voulu autrement. Sans doute serais-je déjà bien loin lorsque notre petit ange verra le jour. Il était peu probable qu’un jour nos chemins se croisent. De là-haut, je veillerai sur toi mon trésor. Seigneur.. que c’est douloureux. J’ai hurlé. Les poings à terre, et les larmes dévalant mes joues. Non... Je suis tellement désolée mon Amour, de ne pas être à tes côtés. Si tu savais comme j’ai mal. Jamais je ne verrai son visage. Jamais je ne verrai Max jouer aux côtés de son frère, ou sa sœur, qui sait. Jamais je ne te verrai sourire à notre enfant, comme tu as souris à notre petit ange blond lorsqu’elle est venue au monde. J’aurai tant aimé pouvoir être là.. Mais je sais que tu lui apporteras assez d’amour pour combler mon absence. Tu es capable de bien des miracles. Quant à moi, de loin, je veillerai sur vous trois, Noah dans mes bras.

Chacun de mes membres tremblait. Mon cœur battait lentement, comme au ralenti. Relevant légèrement le visage, j’ai cherché autour de moi. Peut-être était-elle là, tout près ? Me relevant tant bien que mal, mes yeux exploraient les horizons à la recherche d’une silhouette. Rien. J’ai attendu quelques instants, et j’ai couru. Dévalant les marches d’escaliers, ne prenant garde aux passants que je croisais, bousculant quiconque osait se mettre sur ma route. A l’entrée du bâtiment, j’ai franchi les portes sans m’arrêter. Sous la pluie, je l’ai cherché. M’arrêtant doucement, et essoufflé. Rien. Où es-tu mon ange… réponds moi, je t’en supplie. Machinalement, je sortais de ma poche mon téléphone portable, composant rapidement un numéro. Et le collant à mon oreille, j’ai entendu le bip interminable. Une fois. Deux fois. Réponds Esthell. Trois fois. Je t’en prie, mon cœur lâche. Quatre fois. « Bouh ! » Une voix… pas celle que j’attendais, mais qui toutefois me coupa le souffle. Mon Dieu… « Max.. ? » J’ai senti mes genoux frapper le sol humide. Et mes lèvres ont dessiné un sourire que je ne saurai décrire. Deux mois. Deux longs mois que je n’avais plus entendu sa petite voix d’enfant. « Papa ! Zou à cache-cache ! » Il lui avait suffit d’une phrase pour me faire rire. Sacré trésor. Si seulement tout cela n’était qu’un jeu. Mes larmes se confondaient désormais aux gouttes de pluie qui s’effondraient sur moi. « On ne peut pas jouer à cache-cache mon ange, enfin.. pas ici. Il y a des monstres dans les placards il parait. » « Minou ! » Je l’ai entendu pousser un petit cri amusé. A l’époque, je me déguisais en espèce de monstre. Esthell ouvrait la porte de notre placard, sous les yeux ébahis de notre petit trésor, et je sortais de ma cachette pour me précipiter sur Max. Une époque où nos rires parvenaient à dissiper notre peine. « Pa’, pouquoi tu veux pu zouer avec mama et moi ? » Sourire disparu. J’aimerai te répondre mon ange. J’aimerai tellement te répondre. Silence. J’ai entendu une dernière fois sa petite voix, et le téléphone lui être prit des mains. Une seconde. Deux. Puis trois. J’ai fermé les yeux, la bouche entrouverte. « Esthell ..? C’est toi ? » J’ai le cœur qui bat. Frappant fort contre ma cage thoracique. Je sais que tu es là. Je peux entendre ton souffle. Mes muscles se crispent et je soupire. Je sais que tu ne répondras pas. « Félicitation mon ange. Je sais que tu prendras soin de notre petit cœur. » Sourire triste, et une larme qui roule parmi tant d’autres. Un frisson parcourt ma nuque. J’ai froid. Le silence pèse, mais je ne parviens à raccrocher. Et puis, le regard vers ces nuages grisonnants, je pense à lui. « Noah aurait été aussi enjoué que Max à l’entente de cette nouvelle.. et d’où il est, je suis persuadé qu’il doit être très fier de sa maman. » Petit ange. Les yeux clos, je ne respirais plus. J’ignore pourquoi ces paroles m’ont échappé : jamais nous n’avions évoqué le sujet du jumeau de Max. Un autre petit trésor que malheureusement la vie n’a pas voulu enlacer. Noah. Je me souviens d’avoir serrer sa minuscule main inerte. Il était magnifique. Comme endormi dans ce drap blanc qui recouvrait son frêle petit corps. Un sourire invisible était dessiné sur les traits de son visage, comme s’il avait voulu nous murmurer qu’il nous aimait, sans pour autant le prononcer. Je n’étais pas le père, malgré cela sa naissance (et sa mort) avait emporté un quelque chose en moi que je ne saurai décrire. On aurait dit qu’il s’était sacrifié pour offrir un peu plus de vie à sa sœur malade. Dès lors, jamais nous n’avions osé reparler de lui, si ce n’est lors de l’anniversaire de Max où nous avions préparés deux gâteaux pour leurs un an. Quoique l’on puisse dire, Max possédait avec elle une part de lui. Elle vivait pour deux. Son sourire rayonnait pour nous, mais aussi pour lui. Dans un souffle, j’ai murmuré mes dernières paroles. « Il vit en elle. » ma voix a déraillé, et j’ai lâché le téléphone qui s’est écrasé au sol.

Une colère soudaine. Le sentiment de ne servir à rien. La culpabilité. Une défaite non digérée. Une vie trop lasse. A travers la pluie, le vent, le froid, je me suis dirigé vers ce couloir. Longeant d’un pas fatigué l’université alors qu’au loin la nuit tombait. Les portes claquèrent derrière moi lorsque je pénétrais dans l’enceinte du bâtiment. J’aurais reconnu cet endroit entre mille. Ce couloir. Ces casiers. Des flash me rappelaient la douceur de notre toute première rencontre. Essoufflé, fatigué, je frappais de mes deux points le casier contre lequel nous nous sommes enlacés ce soir là. Un bruit sourd retenti, et j’ai collé mon dos contre ceux-ci. Me laissant mollement glisser, le visage basculé en arrière. J’entendais encore l’écho de sa voix lorsque nous chantions notre chanson, les mains enlacées. Tout avait si bien commencé… mais il avait fallu que ma faiblesse l’emporte, et nous achève. Il y a un peu plus de deux ans, c’était elle qui était assise là, les larmes dévalant ses joues. Aujourd’hui, c’est moi. Et qu’importe l’image que je peux donner, j’ai abandonné depuis bien longtemps. Comment remonter une pente sans l’aide d’un crochet sur lequel s’agripper ?

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Swan Cartwright-Hansen
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l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: l'histoire éternelle touche de son aile • e&b l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 EmptyLun 21 Nov - 21:02


« certains disent qu'on reconnaît le grand amour lorsqu'on s'aperçoit que le seul être au monde qui pourrait vous consoler ... » ;; “ 'live each day as if it's your last', that was the conventional advice, but really, who had the energy for that ? what if it rained or you felt a bit glandy ? it just wasn't practical. better by far to be good and courageous and bold and to make difference. not change the world exactly, but the bit around you. cherish your friends, stay true to your principles, live passionately and fully and well. experience new things. love and be loved, if you ever get the chance” [...] est justement celui qui vous a fait mal ~ esthell&benjamin ;; david nicholls

« Papa ! Papa ! » Elle s'est mise à courir, répétant inlassablement les mêmes paroles. Un chaud au coeur. Elle se précipitait maladroitement dans le couloir. Un pas devant l'autre. Les deux bras avant, à la recherche de la chaleur de son tendre père, de son parfum qu'elle connaissait par coeur au fur et à mesure de leurs éternelles étreintes, de ses baisers qu'il déposait tendrement sur deux petites joues rosées, de sa voix qui la berçait chaque soirs. Et qui lui manquait tant. Oui, Max était heureuse, rassurée par sa présence. Je l'aperçois au loin, le regarder une seconde, peut-être deux, comme si elle voulait être sûre que ce n'était pas un rêve. Non mon ange, c'est papa. Il est là.. pour toi. Elle s'obstinait à plonger ses deux petites prunelles bleus dans le regard las, de son père. Enfin.. Des traits s'étirent le long de ses joues. Elle lui souri. Elle l'a reconnu. Lui aussi. « Pa' ! » Haussement de voix, haussement de joie. Un minuscule cri, qui parcourait l'allée déserte, et qui, à travers l'opposant silence me donnait des frissons. Elle ne voulait plus attendre, ni subir cette langueur qui rythmait sa vie depuis deux longs mois, et cette cruelle absence qu'elle me rappelait chaque matins. Ses petites pétales blondes tombant négligemment sur son visage d'enfant, elle reproduisait sans cesse le même geste ; ses mains cherchant dans le vide celles de son père, déjà si loin. Aujourd'hui, elle l'avait reconnu, son regard parmi tant d'autres, c'est le sien qu'elle désirait le plus. Leurs visages s'effleuraient, se touchaient, se retrouvaient. A nouveau ensembles. Les yeux dans les yeux, sa voix s'éloignait, quelques murmures qui ne me parvenaient pas dans sa totalité. « Papa, ze t'ai trouvé ! .. Où étais-tu ? .. La nuit.. j'avais peur sans toi.. » Elle s'est rapproché encore un peu plus près de son corps, tombant dans ses bras. Et, j'ai vu ses yeux se refermer doucement, la tête posée contre l'épaule de son papa. Un concentré d'amour insufflé tout autour d'elle, qu'elle propageait bien au-delà de son propre coeur. Petit ange, dont les larmes n'ont jamais cessé de mouiller tes pauvres petites joues. Un petit, tout petit ange, ses ailes, toujours parfumés de bonheur, enlaçant de toutes leurs forces les êtres qui font battre son coeur. Des fossettes au creux des joues, le monde paraissait contre elle depuis toujours. Mon ange, tu es si forte.. Ton minuscule organe rouge sang rythme et éclaire nos vies si sombres. La lune et les nuages gris, haut dans le ciel, ne parviennent pas à t'atteindre, et tu les rejette avec bravoure. Gracieuse et calme, elle emmêlait ses doigts aux siens, les serrant tout fort contre elle, comme si elle avait peur qu'ils ne lui échappent une seconde fois. Étrangement, sa respiration semblait sereine, paisible. Aucun bruissement ne vint interrompre ces retrouvailles parfaites, ses poumons malades n'explosaient plus, consolés par ce contact infaillible. Ses cheveux blonds se baladaient sur son visage fin. Ils restaient là, sans un mot, seuls le rythme de leurs coeurs, qui s'émerveillaient ensembles. Les secondes s'éternisaient, devenaient des minutes, puis des heures. Personne n'était là pour briser ce rêve utopique, bel et bien réel désormais. Ni moi, ni quiconque. J'ignore combien de temps suis-je restée ainsi, assise au coin de ce couloir, à les admirer de loin, réunis, l'un jouant avec les quelques mèches blondes de sa fille, l'autre, accrochant ses mains fermement sur les épaules de son père. Je sais juste qu'un profond battement a résonné dans ma poitrine, lorsque Max a murmuré à son oreille un mot, un seul. « Reviens »

Bourdonnement dans le cœur, sueur froide, spasmes le long de la nuque, tiraillement des muscles. Picotement aux yeux, un pas en arrière. Non. Là, dans le tréfonds de cette soirée noyée de larmes, entre cette file de casiers, longeant l'ensemble d'un interminable couloir, sa main serrant fermement celle de notre fille fatiguée, mes yeux rivés sur l'éclat de ce vert, ampli de lassitude, nos âmes se livraient une lutte sans égal. Grand ouvert, son regard ne se détachaient plus du mien. Non. La nuit s'installait au alentour, et nous enlaçait dans ses bras. Les pensées se bousculaient, s'entrechoquaient, pour n'y déceler qu'une seule et même information. Tragique et fragile, notre histoire le fut. Pourtant, sans aucune peur, il m'avait regardé, ces yeux pénétrant dans les miens, se frayant un chemin sans retour, portant un venin ravageur. Traversant l'ensemble de mes veines, empoisonnant mon sang, atteignant mon coeur. Cette chose que j'avais oublié, ne sachant presque plus la définir. L'Amour. C'est ça. Non. Malgré de lourdes jambes, elles avançaient, timidement. Un premier pas en avant. Un deuxième. Nuit trop noire, trop sombre. La lenteur mes gestes me faisait me rendre compte de chaque secondes, chaque mouvements. Je l'observais, imprégnais mes deux yeux de son visage, mémorisant ses traits docilement, crispés et fatigués. Mon coeur se serra dans ma poitrine, et se brisa en milles morceaux, à la vue de cette image saillante. J'ai lu la douleur dans son regard, la souffrance marquée au fer rouge sur son visage, des maux propulsés sur les moindres parcelles de son corps amaigri. Je ne pourrais décrire précisément ce que j'ai vu à cet instant. Je ne peux, et ne veux pas. Je continuais simplement de marcher, la tête baissée, en maudissant les claquements de mes talons sous mes pas. Le désir de le retrouver n'était-il pas plus fort que n'importe quels autres sentiments ? De longs soupirs s'échappaient du bout de mes lèvres serrées par la peur. Je me suis assise, en face de lui. Et puis, ma respiration s'est soudainement arrêté, l'océan bleuté de mes prunelles fixant les siens, si sombres désormais. Pensive, je l'ai été quelques secondes durant lesquelles je ne savais comment agir. Les mots ne seraient d'aucune utilité. Alors, d'un seul geste, j'ai pris sa main, frémissant à ce contact qui nous avait si longuement reliés. Et lentement, je l'ai posé sur mon ventre arrondi. Mes doigts gelés n'aspiraient qu'à s'entremêler dans les siens, si chauds. Tu le sens ? Il est là, juste là. Une petite princesse, ou bien un beau petit prince. Ses yeux porteront la perfection, et son coeur, un amour. Un immense amour, d'un papa et d'une maman réunis, juste pour combler les chemins qui les séparent. Écoutes ses petits battements là. Il est un bout de toi, et un bout de moi. Je sais que tu l'as toujours rêvé. Cet enfant, je le vois différent. Une petite flamme qui faiblit doucement, valse à droite puis à gauche, avant de s'éteindre définitivement, laissant une épaisse fumée noirâtre. Sa première bougie, soufflé avec toute la force de ses jeunes poumons, et de ses yeux verts éclatant, des joies de ce nouveau monde qui lui ouvre les bras. Je te vois à ses côtés, remettant une mèche blonde derrière sa petite oreille, avant d'embrasser tendrement sa joue, et de lui susurrer un énième je t'aime. Je vois Max. Je veux la voir encore, avec nous, dans mes bras. Elle est fière elle aussi, de ce petit enfant qui grandi. Elle se penche vers lui, le comble de milles de ses baisers, avant de déballer elle-même l'ensemble de ses cadeaux. Je vois nos sourires, admirés ses quatre petites jambes courir à travers notre maison, découvrirent le monde féerique que l'on s'imagine étant enfant. Oui, j'ai vu ces instants, qui, je le sais, ne se produiront jamais. J'ose espérer, au plus profond de moi-même qu'un espoir existe toujours. Cet enfant, le notre. Là, juste là. Inconsciemment, je serrais sa main chaude contre ma chair. « Mama.. Papa ! » Sa petite voix endormie se réveillait doucement, sans doute perturbé par ma présence. Ses petits yeux bleus me fixait, un grand sourire toujours affiché sur ses lèvres. Oui mon ange, papa et maman sont là.. pour toi. Elle s'inclinait à mes côtés, se détachant de l'emprise de son père. D'un geste assuré, sa petite main se déposa sur mon ventre, mordillant sa petite lèvre inférieur, de ses premières dents. « Bébé.. Je t'aime bébé » déclarait-elle, d'une voix à peine inaudible. Je t'aime. Elle ne l'avait jamais dit. Pas encore, du moins. Comment pouvait-elle aimer, ce petit être que j'avais tant essayé de lui cacher ? De ses yeux scintillants, de sa main caressant cet enfant, de son souffle soutenu, j'ai compris. « Il vit en elle.. » Les yeux clos, son prénom s'est immiscé dans mes pensées. Une seconde. Seulement. Battements de cils, coeur au ralenti. Je me suis levée, prenant Max dans mes bras. Silencieusement, je lui ai tendu ma main, l'invitant à nous rejoindre. Son regard hurlait une profonde solitude. Foutue douleur. Je l'observais, m'imaginais le toucher, effleurer ses lèvres, goûter à la saveur de sa peau, parcourir d'une main son dos, dessiner sa colonne vertébrale d'un seul doigt. Paupières closes un instant. Je n'ai pas fait durer le fantasme plus longtemps. « Suis moi.. Suis nous, s'il te plait » Une seule lueur de bonheur a traversé son regard. Puis, elle s'est éclipsée aussi vite. Nous ne sommes pas seuls sur cette Terre. Regardez autour de vous, cette main qui vient se poser amicalement sur votre épaule, vous soutenir. Ce visage rempli d'un second espoir, qui redonne à vos yeux, ces étincelles perdues, égarés dans le flot de vos perles trop lourdes à porter. Le poids de vos chagrins se rebelle, tient bon. Il faut se relever, jusqu'à la pointe des pieds, atteindre le ciel, toucher du bout des doigts les étoiles, et attraper une nouvelle chance, qui ne se produira peut-être plus jamais. « Chacune d'elle représentent les années qu'on vivra ensembles, toi et moi. Mes souvenirs seront aussi les tiens. Côte à côte, et main dans la main, je ne te lâcherais plus. Je te le jure. Nos peines et nos joies, nos victoires et nos échecs, on traversera tout à deux. » Tout à deux. Dans la poche de mon jean, j'ai saisi mon téléphone portable, composant le premier numéro qui s'affichait, sans trop réfléchir. Par chance, une voix.. Quelques mots échangés seulement. Je ne pouvais pas la garder avec moi, elle n'avait pas à assister à ça. J'ai raccroché, un simple merci au bout des lèvres. Max s'agitait dans mes bras, réclamant les bras de son père. J'ai vu dans ses yeux bleus, miroir de l'innocence d'un enfant, la peur s'emparer de son coeur. Elle le cherche, l'appel, sans relâche. Je suis désolée mon ange.. Des larmes ont glissés sur ses joues, des mains inconnues serraient son corps frêle. Derrière l'épaule de mon ami, elle le regardait toujours, la tristesse scellant son visage. Elle s'enfonçait dans la pénombre nocturne, mais ses mains ne désiraient que de le retrouver. Un bruit. Atroce. Mon estomac s'est noué. Son souffle irrégulier souffrait ; expiration bruyante, saccadée, terrifiante. Une seconde de silence. Elle pleurait, lâchant une ultime fois un appel. Un cri, déchirant le silence de la nuit. « Papa ! »

La nuée délivrait son chagrin, inondait les pavés abandonnés, versait ses lourdes larmes oubliées, effacées. Les bourrasques du mistral bousculaient nos esprits, noyaient nos peines. De sa sinistre étreinte, elle embrassait nos pores, les fouettait avec ténacité. Des tourbillons de feuilles sèches se formaient sous nos pieds, vacillant dans l'air. Des étoiles éternelles continuaient leurs courses effrénés, au côté de ce croissant de Lune. C'était la mélodie des âmes perdues, l'averse qui chante nos douleurs, l'hymne de la pluie, le chant d'un adieu. Elle recouvrait la ville tout entière, de ce ciel pesant, de cette ombre maléfique. Un murmure de douleur, dans chacune des perles d'eau qu'elle glisse sous nos pas. Par chance, les réverbères du terrain sportif de l'Université éclairaient suffisamment les allées. Souffle court, je guettais de temps en temps sa présence derrière moi. Il me suivait. Du silence, et le bruit du vent. Des tristesses, et nos joies mélangés. Autour de nous, un désert d'eau, un florilège de larmes qui tombent du ciel, implore les anges. Vaste empire détruit, massacré, dévoré, volé, arraché. Négligemment, je me suis retournée vers lui, noyant mon visage sous cette ondée de larmes filantes. Retroussé dans la pénombre, j'observais ses deux pupilles vertes, à travers le néant, et n'en distinguais que les contours. M'avançant épuisée, d'un pas fluide, à ses côtés. La capuche de mon sweat protégeant mes cheveux blonds. Et, le tempo de mon coeur qui accompagnait le chagrin des cieux. Chut, tais toi.. « Je sais que notre histoire n'est pas due au hasard. Je ne saurais jamais exactement ce qui s'est passé la première fois.. Et ça n'a pas d'importance. Parce que je sais.. je sais ce que j'ai ressentie quand je t'ai vu, quand tu as pris ma main, que tu m'as serré dans tes bras. Tu étais là, à me fredonner doucement à l'oreille les paroles de ma chanson.. de notre chanson. Je me suis réveillée en face d'un ange. Et j'en suis tombée amoureuse. » Le froid rampait autour de nous, encerclait notre amour dans son flot de glaces. Non. Les étoiles semblaient chutées des cieux, mourant à nos pieds. Tout n'était que silence. Tout n'était que néant. Un pas de plus vers lui, une larme invisible bordant les traits d'un sourire disparu. « Je veux entendre son premier cri. Je veux sentir sa petite vie dans mes bras, et ses minuscules yeux s'ouvrir au monde. Et je veux que tu sois là quand cela arrivera. Peu importe ce qui se passe entre nous, cet enfant est autant le mien qu'il est le tien. Il a besoin de toi, autant que Max. » Petit pas, encore un, deux. Les fragments de nos coeurs s'envolaient, s'arrachaient de nos corps alourdis. Souffle chaud, parfum d'éclats de rires. Yeux clos, je me rappelais à quel point tout cela me manquait désormais. Le tonnerre grondait, violence et colère se livraient une bataille sans fin. Éclair déchirant le ciel, séparant les lueurs blanches de la Lune. Tremblante, ma main se déposa sur sa joue humide. Et d'un seul geste, d'une seule parole, nos âmes se livrent et se délivrent, se perdent et se retrouvent. « Je ne saurais jamais ce que fut notre premier baiser. Mais je me souviens.. de cette main parcourant mon bras, cheminant jusqu'à ma nuque. Debout, juste en face de moi, tu as dévoré l'éclat de mes yeux un instant, au-delà du reste du monde. Sans renoncer une seule seconde, tu as rapproché ton visage du mien. Et.. » Ses lèvres pressées contre les miennes, à la saveur salée de mes larmes déjà versées. C'était un instant qui valait la peine d'être savourer, même s'il ne contenait qu'une vive blessure, encore ouverte et sanglante. Sur nos chairs enlacés, les perles d'eau inscrivaient, une date, une seule. 12 Novembre 2009. Et dans une dernière rafale, l'ultime battements de nos coeurs retentissaient. Là que tout avait commencé.
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MessageSujet: Re: l'histoire éternelle touche de son aile • e&b l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 EmptyDim 27 Nov - 16:15

    l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 Robertpattinsonflirty-2f2169d l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 0022e1rk-2f21666 l'histoire éternelle touche de son aile •  e&b - Page 2 10111462-2f21679
    esthell & benjamin Aide-moi, je t'en supplie, sinon j'ai bien peur de ne plus pouvoir me passer de toi.• Well you carried us in broken dreams, like a mother does her sons, we were scattered 'cross your dirty streets, we were dying one by one ;; peter bradley adams - los angeles

    Los Angeles by Peter Bradley Adams

Ma princesse. Je sens une larme rouler le long de ma joue, et son regard se poser sur moi. Un large sourire se profile sur son visage, et je ne peux m’empêcher de l’admirer. D’une main hésitante, je viens caresser sa douce petite joue, comme pour m’assurer qu’elle était bel et bien là, devant moi. Et sans m’en rendre réellement compte, une lueur d’espoir illumina presque aussitôt mes prunelles. Mon trésor, je suis là, tout près de toi. Tu ne m’échapperas plus, je te le promets. « Papa, ze t'ai trouvé ! .. Où étais-tu ? .. La nuit.. j'avais peur sans toi.. » Je sais. Je suis désolé.. mais j’aimerai tellement pouvoir être là. Te bercer avant que tu ne t’endormes. Te murmurer une histoire. Te consoler lorsque tu pleures. Et être là, à tes côtés, comme le ferai un père présent. Pardonne-moi mon ange, je ne peux t’apporter que peu de choses, mais j’ose espérer que malgré tout, tu m’aimes comme je t’aime. Son petit corps s’effondre contre moi, et je ne peux m’empêcher d’afficher un large sourire et la prendre dans mes bras. La serrer fort, fort, fort. Max avait toujours eu cette faculté indéfinissable d’apporter l’espoir et le soleil à ceux qui en ont le plus besoin. Depuis toujours, elle représente la lumière au bout du tunnel. J’ignore comment nous pourrions exister sans ce petit être à nos côtés. Cela faisait bientôt deux ans qu’elle m’était indispensable pour respirer. Encore aujourd’hui, elle me le prouvait. Ma main jouait paisiblement avec quelques mèches de ses cheveux, et d’une voix presque inaudible, je lui chantonnais l’air de notre musique. Dans mon cocon, tu peux te reposer. Rien ne pourras t’atteindre, pas même cette fichue gangrène qui affecte tes poumons. Un parfum de bonheur envahi mon univers. Pour la première fois depuis bien longtemps, je me sens bien. C’était comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton ‘’pause’’ d’une télécommande, afin de nous laisser le luxe de nous reposer. L’espace de plusieurs minutes, nous sommes restés ainsi : dans une quiétude qui nous imbibait des pieds à la tête. J’enlaçais sa silhouette d’enfant tout en la berçant. Mes lèvres se posèrent sur sa joue. « Je t’aime ma puce. » Si tu savais. Une vive bourrasque souffla dans le couloir, et mes bras se resserrèrent autour de son corps, comme pour la protéger. Les yeux clos, elle commençait doucement à s’endormir. Et cette vision, aussi banale soit-elle, me procura un certain bien-être. Sa petite tête enfouie au creux de mon épaule, elle se reposait, sans doute exténuée par les médicaments qu’elle devait prendre. Et c’est là que j’ai entendu. Sa voix se faufilant jusqu’à mes tympans. « Reviens » Mon sourire disparu, et mon cœur se mit à battre au ralenti. Je lui manquais… Si cela me faisait chaud au cœur, je n’en éprouvais pas moins un certain sentiment de culpabilité. J’aimerai tellement revenir. Mais tout n’est malheureusement pas aussi simple que ça en a l’air. J’ai refermé les yeux, m’emparant de sa minuscule main pour la poser contre sa propre poitrine. « Je ne suis jamais parti mon trésor. Je suis juste là. Chaque boum boum que tu peux sentir, c’est moi qui les murmure afin que tu ne sois jamais seule. » Je l’ai vu sourire, une dernière fois, avant qu’elle ne s’endorme et s’en aille dans les bras de Morphée.

Le silence. Lourd. Pesant. Et au milieu de tout ce petit monde, j’ai croisé l’azure. Une couleur que je reconnaîtrais entre mille. Un visage plongé dans l’obscurité, mais que je discernais sans la moindre difficulté. Par cœur, je connaissais le bruit de ses pas, le sifflement de ses cheveux qui caressaient l’air, le parfum qu’elle portait. Elle s’est approchée, d’un pas d’abord hésitant, pour venir s’agenouiller juste là, face à moi. Incompréhension. Je suis resté là, immobile, muet. Cherchant une quelconque réponse au creux de ses prunelles. Mais rien. Elle n’avait pas changé. Son visage rayonnait d’un espoir que je ne lui connaissais pas, et cela me suffit à pousser un soupire de réconfort. Au moins, elle allait bien. A l’instant même où je m’apprêtais à baisser le visage, elle s’empara de l’une de mes mains pour la déposer paisiblement contre son ventre arrondi. Mon corps tout entier frissonna de ce simple contact. Et puis… Plus rien. Mes yeux restèrent accrochés à cette petite bosse ronde où mes doigts reposaient. La bouche entrouverte, j’ai esquissé un bref sourire. Il bougeait. Je le sentais, il était là, juste là. En elle. Notre enfant. Un pincement au cœur. J’ignore comment réagir, et quoi dire. Les mots étaient-ils nécessaires ? Je sens dès lors Max gigoter au creux de mes bras. La présence de sa maman l’a réveillé. Elle se tire difficilement de ses songes, pour venir d’un pas adorable toucher ce deuxième ange du bout des doigts. « Bébé.. Je t'aime bébé » Cette fois-ci, je lâche un rire quasi inaudible, mais présent. Elle m’amuse, cette petite avec ces comportements d’enfant. Tu es unique ma princesse, reste à jamais comme ça, quoiqu’il arrive. Mais bien vite, notre cocon de paradis se fissure. Retour à la réalité. « Suis moi.. Suis nous, s'il te plait » Elle se lève, prend Max dans ses bras. Un inconnu arrive, s’empare de notre fille, et l’emporte. Lors de son départ, je ne suis qu’à moitié conscient. Je la regarde s’éloigner, pleurer, m’appeler. Et tel un automate, je replonge dans une misère, et lui chuchote un ‘’je t’aime’’ qu’elle ne peut entendre. A bientôt mon ange, tu vas me manquer.
·.·
Ses mots résonnent encore au creux de ma poitrine, comme une chanson. Et ses lèvres viennent se déposer sur les miennes. Mon estomac se noue, et une boule d’angoisse se forme au creux de ma gorge. Non. Ne fais pas ça.. mais il était déjà trop tard. Nos souffles saccadés ne se quittaient plus, mais se mêlaient. Une rafale de vent me glace les veines, mais je tiens bon. Mes mains posées contre ses joues.. Si douces. Son parfum s’infiltrant dans mes narines. Le goût amer de ses larmes glisse sur mes lèvres. Le désir était plus fort que tout. Tu es là.. enfin là, dans mes bras. Je le veux éternel, ce baiser. Que jamais il ne se termine. La douceur de notre échange me rappel alors nos retrouvailles, au bord de cette plage. Ce jour-là, où je lui ai annoncé la chimère qui me rongeait, et où notre relation a pris une toute nouvelle tournure. Vivre et s’aimer, en essayant d’échapper à l’emprise cruelle du temps. Mes mains ôtèrent docilement la capuche qui recouvrait ses cheveux dorés. Mes doigts jouant avec ses mèches que la pluie agressait sans pitié. Un baiser, encore un… Le dernier, je t’en fais la promesse. J’avance d’un pas, deux pas. Elle recule, et nous nous retrouvons à l’abri d’un grand chêne. Son dos vient se poser contre le tronc de l’arbuste jaunis par la saison. Mais je n’ai pas quitté ses lèvres… mon corps tout entier frissonne. Et dans un élan de lucidité, je me recule soudainement. J’ai ces fichus poumons qui m’arrachent une grimace de douleur, mais je ne gémis pas. Son front humide posé contre le mien, je l’admire quelques secondes. Mon Amour, pourquoi t’ai-je laissé partir. Jamais je n’aurais dû. Une pointe de regret se faufila dans mes entrailles, et je refermais aussitôt les yeux. La raison pour laquelle j’étais tombé amoureux.. Ses prunelles si bleues, si douces. Un regard sans la moindre imperfection, décorant un visage aux traits savoureux. Son odeur incendie mes narines. Elle est l’oxygène dont j’ai besoin pour respirer. Je le sais, je ne peux l’ignorer. Presque instinctivement, j’ai laissé mon visage se poser contre son épaule, au creux de son cou. Je n’aurais pas dû. Jamais. Le sang cesse de circuler dans mes veines. Ma respiration, aussi douloureuse soit-elle, vient s’écraser sur la marque indélébile de nos deux alliances gravées sur sa peau. Nous nous étions promis de nous aimer.. jusqu’à ce que la mort nous sépare. Triste ironie du sort. Mes membres frissonnent. La bouche entrouverte, j’effleure docilement cette promesse qui ne sera jamais tenue. Ma main glisse sous son tee-shirt, se posant contre le ventre arrondi qu’elle porte désormais. Un gémissement manque de m’échapper lorsque je sens le contact de sa peau contre la mienne. Notre enfant. Celui que je ne verrais jamais, que je ne peux qu’imaginer dans mes rêves les plus absurdes. Aura-t-il les yeux verts de son père, et le nez de sa mère ? Aura-t-il les cheveux blonds, les traits fins ? Sera-t-il un garçon, ou bien une fille ? Une larme glisse le long de ma joue pour venir s’écraser contre nos initiales. Mais bien vite, je me rends compte que mon corps tout entier tremble, et mes jambes ne tardent pas à céder sous mon poids. Agenouillé face à elle, comme le misérable que je suis. Je ne dépends des autres, je ne dépends que d’elle, et cela malgré les efforts que j’ai pu faire pour essayer de l’oublier. L’une de mes mains agrippe la sienne, et je pose mon front contre son ventre, où grandit ce petit être. Ne t’en fais pas mon trésor, quoiqu’il arrive, je veillerai sur toi. Dans ce monde ou dans l’autre, je serai là, tout près, mais tu ne me verras pas. Maman te raconteras à quoi ressemblait ton père, à quel point il aurait été fier, et à quel point il t’aurait aimé. Elle te racontera mille anecdotes, et peut-être comment nous nous sommes rencontrés. Et toi, tu lui souriras. De ton merveilleux rire, tu berceras ta sœur, et tu veilleras sur elle. Parfois, vous vous disputerez sans doute, mais les réconciliations ne tarderont pas à se faire. Parce que vous vous aimerez. Assez… Mes lèvres embrassent furtivement ce petit ange, et je sers sa main un peu plus fort. Les larmes dévalent désormais mes joues, sans que je ne puisse rien faire pour les contenir. J’ai honte. Terriblement honte qu’elle puisse m’apercevoir ainsi, vulnérable et faible. Alors je baisse le visage, et je lâche lentement sa main. « Pourquoi est-ce que tu es venue Esthell… Je suis mourant.. Et j’ignore si je serai encore là lorsque notre enfant verra le jour. » Ma voix était à peine audible, entrecoupée par mes plaintes. Maudite douleur. Les yeux clos, je tâchais de reprendre le peu de contenance qu’il me restait. « Même si je survie jusque là, je ne veux pas qu’il garde l’image d’un père malade et affaibli. » Je sers les poings. Pour la première fois, je me demandais pourquoi moi, pourquoi nous… Je n’ai jamais demandé l’impossible. Juste une famille. Et j’ai frôlé ce rêve du bout des doigts.. avant de resombrer dans un présent dont je me serai bien passé. Elle aussi, garderait de moi cette image… Pourquoi avait-il fallu qu’elle vienne. Même Max n’avait pas été épargné par cette vision… C’était mon rôle d’assurer leur protection, et de les consoler dans leurs malheurs, pas à elles. Le regret et la douleur laissait désormais place à une colère que je ne pouvais contenir. « Pourquoi est-ce tu es venue ? » J’avais hurlé cette fois-ci. Hurlé de désespoir. « Que t’attendais-tu à trouver en franchissant le pas de cette maison ? Tu croyais peut-être que j’allais faire la fête avec des amis, que je me serais fiancé avec une autre femme, et que j’allais d’ici peu emménager dans une grande maison ? » Foutaises. Elle ne voulait que mon bien dans le fond, je le savais. Sinon elle ne serait pas là. Mais je n’avais déjà plus rien.. alors savoir qu’en l’espace de quelques secondes, toute ma fierté s’était envolée, ce n’était pas simple à digérer. J’aimerais tellement claquer des doigts et qu’elle oublie cette facette de moi. Un soupire s’échappe de mes lèvres. « C’était à moi de veiller sur vous trois. C’était à moi de m’occuper de ma famille… Alors si tu m’as aimé, accorde-moi une dernière faveur. »Gorge serrée. Ultime larme qui vient mettre un point final à notre histoire. Elle s’écrase au sol, et je reste au sol, sans me relever. « Pars s’il te plait.. Et ne reviens pas. »
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