entre nous, c'est plus qu'une simple histoire d'amour !

J'avais reçu un sms de Liam vers seize heures cet après midi, et non, je n'étais pas en train de faire les boutiques comme semblait le croire mon cher Lancaster. Non mais fallait arrêter de croire que je passais ma vie à ça. Je ne savais même plus à quand remontait la dernière fois que j'avais mis les pieds dans un magasin digne de mon nom selon les critères de ma mère. Il faut dire que ces derniers temps, je m'habillais avec soit ce que j'avais dans mes armoires déjà relativement remplies... soit dans des boutiques "normales", mes jeans étaient passés des Chanel et Dior à des Levi's et Diesel, j'avais arrêté de jeter l'argent par les fenêtres pour des trucs inutiles, dans une certaine mesure. Tout ça pour dire que là, j'avais investi l'appartement que j'avais encore pour quelques semaines dans la maison de confrérie des Epsilons. Pourquoi ? Parce que c'était le seul endroit où j'étais relativement au calme. J'avais transformé cette chambre -largement assez grande pour accueillir une famille entière- en un havre de paix, mon havre de paix. C'était devenu l'endroit où je me retirais quand la vie en ville me pesait un peu trop. Ou alors, tout simplement quand j'avais besoin de travailler, parce qu'ici, j'arrivais à me concentrer sur mon boulot. Chose rare depuis quelques mois. Et même si la fac ne reprenait que début septembre, j'avais toujours la boutique Hermès à gérer, vu que mon père m'avait chargée de cette mission, disant que ça serait une excellente expérience professionnelle. Comme si voir des femmes de cinquante ans, liftées pour en paraitre vingt, venir refaire leur garde robe, sans se soucier des prix, en achetant des vêtements qu'elles ne mettraient probablement jamais pouvait énormément me servir pour après... Enfin. J'étais là quand mon portable vibra sur le bureau en verre. " Elia pleure, j'suis persuadé qu'elle veut un bisou de sa marraine et il paraît que son père en voudrait bien un aussi. Quand t'auras finis de traîner dans des boutiques pas assez chères pour toi, passes me voir. Miss u. " Alors comme ça ma petite Elia avait envie de me voir et son père aussi par la même occasion. Je le savais, c'était l'heure du réveil de ma filleule après sa sieste de l'après midi. Et elle avait beau être une enfant crème, tellement facile et agréable, ces moments là restaient ses points faibles, l'après sommeil ! Je la connaissais comme si je l'avais faite ma Elia. Je soupçonnais Liam d'être comme moi chez les epsilons aujourd'hui, sinon il m'aurait appelée de son fixe. Oui, on était tous comme ça, un appartement sur le campus et une villa en dehors. On pouvait varier les plaisirs comme ça. Je renfilais une paire de bottines, attrapais un gilet sur le porte manteau dans l'entrée et claquais la porte derrière moi avant de descendre deux étages plus bas. Arrivée devant les appartements de la famille Lancaster, j'entendais ma puce pleurer, j'aurais pu reconnaitre ses pleurs entre tous, et dieu que je détestais l'entendre comme ça. Je ne pris même pas la peine de frapper avant d'entrer, je me contentais d'ouvrir la porte et de me diriger vers la petite. "Et alors ma Elia, c'est papa qui est pas sympa avec toi ?!" Je la sortais de son siège pour essayer de la calmer un peu. Elia dans les bras, sa tétine dans une main, je me dirigeais vers Liam qui était dans la cuisine, l'air crevé. J'allais directement vers lui, lui faire un gros câlin de mon bras libre ! "Elia a eu son bisou, c'est ton tour maintenant. Qu'est ce qu'il t'arrive toi, t'as l'air crevé, sûr que ça va ?" Je me tournais vers le plan de travail pour préparer un biberon pour la demoiselle. Elia en me voyant faire c'était déjà un peu calmée, et une fois le lait prêt, je m'installais avec elle sur une des chaises de la cuisine. Ma puce toute tranquille en train de boire dans les bras, et mon regard se reposa sur Liam. "Alors ?!"

entre nous, c'est plus qu'une simple histoire d'amour !

J'allais pas aller jusqu'à dire qu'on ne s'était pas vus depuis une éternité tous les trois, mais presque. Quoi ça faisait quatre jours... ! Une éternité oui. Et en entrant dans l'appart' de Liam, c'était pas juste un bébé et son père que j'avais en face de moi, c'était ma famille. Deux dormeurs qui venaient de se réveiller ! Je rigolais en entendant la remarque de mon meilleur ami sur ma façon de rentrer ici. « Ben quoi, c'est chez moi aussi non ?! » J'affichais un regard reconnaissant en voyant comme par magie une tasse de café se poser devant moi. Le café, ma drogue depuis longtemps. Celle qui me permettait de supporter le stress et la pression de tous les jours. D'ailleurs, je m'étais offert une machine à café professionnelle qui trônait dans ma cuisine pour satisfaire mes besoins de caféines quotidiens. Installés autour de la table, pour n'importe qui ne nous connaissant pas, et même pour certains de nos proches, on donnait l'impression d'une véritable famille. J'aurais très bien pu être la mère d'Elia, et même si je ne l'étais pas, j'aimais me dire qu'elle était ma fille adoptive. Depuis le jour où mes yeux s'étaient posés sur elle, je n'avais jamais cessé de l'aimer sans condition, tout comme son père. J'étais ravie de pouvoir être là pour eux deux, et je n'imaginais pas un seul instant qu'ils ne fassent plus partie de ma vie, ils étaient essentiels à mon équilibre, un semblant de stabilité dans mon quotidien... un peu mouvementé ces derniers temps. Les vacances, fatigantes. Oula, il y avait vraiment quelque chose qui se passait là. A moi de lui faire cracher le morceau pour trouver comment l'aider. C'était sa mon rôle avec eux, être là et les aider sans limites. Je laissais la question qui me concernait de côté pour me concentrer sur Liam, il aurait sa réponse quand moi j'aurais eu la mienne, et seulement à ce moment là. « Les vacances ? Et arrête de changer de sujet ! Je veux la vérité, et toute la vérité. » J'avais déjà tout entendu, c'était ça d'être la meilleure amie, la deuxième maman, la petite sœur, l'âme sœur presque, c'était se faire du soucis pour rien, et être capable de tout savoir, du plus petit détail à la plus grosse confidence. « Tu sais que tu peux tout me raconter, et que je te laisserais pas tranquille tant que je saurais pas ! » Je devais bien avouer que Liam était l'homme de ma vie que je n'avais jamais eu. Ce truc que je n'avais encore jamais partagé avec quelqu'un d'autre, cette confiance absolue, savoir qu'on était fait pour être ensemble sans se poser de questions, une relation sans arrière pensées, sans la moindre peur, la relation parfaite en quelque sorte, avec Elia, notre amour. Mon regard interrogateur porta ses fruits, je savais que personne ne me résistait très longtemps quand j'insistais ! « Pour répondre à ta question, non, je n'ai pas trouvé de nouveau papa sexy, t'es le seul qui occupe cette place spéciale. Je travaillais tout simplement ! » J'avais devant moi, le premier père assez parfait que j'avais rencontré dans ma vie, pour m'imaginer un jour avoir des enfants. Jusqu'à lui, je n'avais jamais imaginé être mère un jour. M'occuper de ceux des autres, pas de problèmes, mais en avoir pas maintenant ! Liam était celui qui m'avait peut être fait changer d'avis sur la question. Grâce à lui et Elia, je vivais simplement avec eux, sans autre souci que de m'occuper de "ma" petite famille. Un bonheur simple et agréable.

entre nous, c'est plus qu'une simple histoire d'amour !

Attention, la Aurlanne en quête de réponse avait refait surface. La casse pieds jusqu'au bout était de sortie. En fait, c'était juste mon véritable caractère qui ressortait, tout du moins, une partie de mon caractère. Parce que oui, le multi-facettes avait dû être livrer avec mon berceau à ma naissance. Être pénible pour obtenir absolument tout ce que je voulais faisait partie intégrante de moi même, aussi bien qu'être un ange, faire plaisir à tout le monde, essayer d'arrondir les angles. Une personnalité multiple que j'avais appris à maitriser et dont je jouais à merveille. Rares étaient ceux qui connaissaient l'ensemble. Un petit nombre de "privilégiés" si l'on pouvait dire ça comme ça avait appris à me connaitre tellement bien que je n'avais plus de secrets pour eux. A mon grand dam, car essayer de leur cacher quelque chose, de mentir par omission, relevait de l'impossible.
« Non, t'as acheté un nouveau Tigrou ! Si tu savais comme j'en suis encore désolée quand j'y repense... » Tigrou, la fameuse histoire de la peluche et du barbecue. Fameuse et célèbre dans nos deux familles. Notre première dispute avec Liam. C'est pas de ma faute si mon père -qui pour une fois avec accorder un congé au cuisinier de la maison- avait décider de se mettre au barbecue pour nourrir les Lancaster, leurs trois fils, et nous... Fallait croire qu'il était beaucoup plus doué pour surveiller les finances d'Hermès que sa fille en train de trainer autour des flammes. Les belles lumières oranges et bleues m'avaient attirées, un peu comme un aimant, et Tigrou avait aussi eu envie de les voir de plus près... Tigrou c'était le doudou de Liam à ce moment là. Et bien... mon humble bonté envers la peluche et mon envie de tester des nouvelles choses m'avaient amenées à poser le pauvre Tigrou sur les grilles. Le spectacle avait été réussi... Les flammes avaient doublées de hauteur, et après c'était devenu tout blanc à cause des extincteurs. Mais malheureusement Tigrou n'avait pas survécu à ma petite expérience. J’espérais que la même chose n'arriverais pas à Elia ! « Oui j'ai soigné ce petit problème. Mais la multi-risques devrait couvrir au cas où non ? » Je le regardais avec les yeux dignes d'une gamine.
Le boulot ? Non mais vraiment. C'était sympa, dans une certaine mesure. Quand j'avais un peu de contrôle sur la boutique c'était bien. Quand je devais me tenir correctement vis à vis des clientes qui me prenait pour la dernière des imbéciles, ça l'était déjà un peu moins. Mais mon moment favori, c'était sans aucun doute quand je posais ma carte sur le comptoir, ou ma signature sur leur facture. A la vue du Aurlanne Charlotte Hermès-Cador, leurs visages se décomposaient et elles se confondaient en excuses, marrant. « Ok, ça va. Bon. Pour tout t’dire, j’ai de plus en plus de mal à gérer tout ça. Elia j’veux dire, Elia et tout l’reste. Tout seul c’est chaud, presque aussi chaud que toi. Et puis sa mère.. Bref. J’me demande si j’vais réussir. C’est tout. Ca va le faire. » Du mal à gérer ? Pourquoi moi je ne l'avais pas vu, et pourquoi on en avait pas parlé avant. Parce que j'avais été trop occupée par moi pour voir que lui n'allait pas bien, j'étais sincèrement la pire des meilleures amies. Mais là, tout devint limpide dans mon esprit, mes états d'âme n'avaient pas lieu d'être, je rejetais toutes mes pensées inutiles dans un coin de ma tête pour me concentrer pleinement sur mon Liam, ma moitié. « Ecoute moi bien, même si je te le répèterais autant de fois que nécessaire, tu vas y arriver, tu seras le meilleur père au monde. Et tu sais que je suis là, ma porte est ouverte vingt quatre heures sur vingt quatre, je déboulerais chez toi, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit si tu me le demandes. » Je ne parlais volontairement pas d'Andrea, je ne relevais pas la remarque qu'il venait de faire sur moi, et je levais les yeux au ciel en entendant son célèbre « ça va le faire », il savait à quel point je détestais cette expression ! « J’vous emmène voir la mer ? », il en avait besoin, on serait dehors, au calme, alors pourquoi pas. Je me levais, sans dire quoi que ce soit, il comprendrait que ça voulait dire oui. Je me dirigeais vers la chambre d'Elia pour la changer avant de partir, lui prendre un pull, et tout ce qu'il lui fallait. « Si tu veux qu'on prenne ma voiture, j'ai sa poussette dans le coffre et le siège bébé installé. Sinon, on prend la tienne. Je te laisse choisir, après tout, c'est toi l'homme de la maison ! » Avant de sortir, j'attrapais une veste de Liam dans l'entrée, pas pour lui mais bien pour moi, je comptais pas me geler dehors si jamais le vent venait à se lever.