Ce matin, quand j’ouvris les yeux, je su presque instinctivement que ce fut une mauvaise journée qui commença. J’avais rêvé de mon père. Et ça, plus que tout mes autres cauchemars, annonçais toujours une sale journée. Je m’étira doucement, pas vraiment certains de vouloir sortir de mon lit. Je voulais surtout me rendormir, penser a autre chose, rêver d’autre chose, de fille par exemple. N’importe quoi mais ne pas rester avec son visage qui me regardais, comme si jamais je n’étais qu’un inconnu pour lui. Je détestais ce sentiment. Après tout, il était mon père non? Après tout il m’avais donné la vie. Mais mis a pars ça ? C’était tout. Tout ce qu’il avais su faire de bien pour moi. Bien sur il m’avais payé des écoles de luxe, une vie, il m’avais construit une vie, grâce a son argent, l’argent. Encore et toujours. Jamais je n’avais une minute a moi pour penser a autre chose qu’a l’argent. Finalement peut être que je lui ressemblais plus que je ne le souhaitait. Pourtant.. Pourtant je détestait tellement les gens de ce monde là. Je tendis mon bras et atteint le rideau qui me cachait de la lumière du jour. Nous étions samedi matin et je n’avais rien de prévu. Il fallait que je passe a la scolarité régler quelque soucis de tutorat et de cours supplémentaire pour cet été, mais mis a pars ça , rien. Et même pas une fille pour me tenir compagnie dans mon lit. Il me sembla trop grand tout a coup. Bref. Je décala le rideau et regarda dehors. Il pleuvait. Super. Quand une journée commence mal, en général cela ne s'arrête pas ici. Je lâcha un soupir de lassitude et finis par me lever.

Je n’avais même pas fais la fête la veille, pourtant je sentais que cette douche allais être assez douce ce matin. Mon dieu que j’avais envie d’un bain. Me délasser un instant. Prendre une pause dans ce monde de fou. De riche. Qu’est ce que je ne donnerai pas pour retourner dans cette maison de campagne, avec Audrey, courir dans la foret, rire pour un rien, me retrouver gosse. Insouciant. Ignorer jusqu'à l’existence de mes parents. Je n’étais pas un fils ignare, non. Vous ne connaissez rien de ma vie. Certes je vie dans le luxe et le confort. Mais, je n’ai jamais rien demandé pour avoir ça moi. Et encore moins en profiter comme le fait mon putain de père BORDEL ! Prendre une douche, tout de suite. Me remettre les idées en place. J’avais besoin de me les changer surtout. Je me faufila dans la salle de bain, vit ma face dans le miroir et ce visage, si terne et sans vie, me fit sourire en coin. Je ne ressemblais tellement a rien. J’avais besoin de me sentir encore de la partie ce matin, c’était sur. Je m'appuya sur le lavabos a l’aide de mes deux mains. C’était quoi cette humeur là ?! J’ était limite morose. Noah McKenzy n’étais pas morose, il profite de la vie. Je me ressaisis un instant et fila sous l’eau chaude de la douche. Celle ci me réveilla plutôt, mais pas suffisamment a mon goût. Tiens, et si je me bourrais la gueule dès la sortie de cette douche? Au moins, la journée passera plus vite. Très bonne idée. C’est ce que j’allais faire. Dix minutes plus tard j’étais sortie de la douche. Je passa une serviette autour de ma taille et alla me servir un verre de whisky tout droit sorti de mon petit placard secret. Je ne boirais pas d’alcool dans l’enceinte du lycée. La blague.

Je me resservis deux fois, trois fois. Au quatrième verre, j’avais déjà la tête qui commençais a tourné. Quelle idée aussi de boire sans avoir mangé. Ni même pris de café. En tout cas, ma tête allait moins vite. Je ne pensais plus à mon père, a cette histoire d’argent. Très bien. J’enfilai rapidement une chemise, un jean et attrapa ma veste a la volée alors que je claquais la porte derrière moi. En descendant jusqu'à la fac je croisa pas mal de connaissance. J' échangeait quelques mots avec certains, un sourire pour d’autres, un regard noirs pour ces enfoirés qui me détestaient. Et ils avaient sûrement raison, on me disais souvent que j’ était moi même un enfoiré. Je n’avais pas beaucoup d’amis a la fac après tout. Mais je m’en contentait très bien. A quoi ils allaient me servir de toute façon ? Je n’avais besoin de personne. Pour le moment, je m’en étais très bien tiré jusque la. Pourquoi , bon sang aurai-je besoin de quelques personnes que ce soit pour m’aider a avancer dans la vie. Non, vraiment je ne voyais pas. Pour moi, les gens ne me servent que de mouchoirs. Je les utilisent, je joue avec eux un peu, et puis, une fois qu’ils ne me font plus rire, qu’ils me deviennent inutiles, je les jette. Tout simplement. Et vraiment, c’est bien plus facile que de se prendre la tête a regeler les conflits des autres, de penser aux autres. S’occuper de sois même, c’est déjà assez dur comme ça. Alors je leur laisse leur soucis aux autres.

J’arrivai enfin a la fac. Je me dirigea alors directement vers la scolarité qui se trouvais a l’étage. Je regardai brièvement vers les escaliers, mais voyant certaines personnes que je ne pouvais pas sentir, je préféra prendre l’ascenseur. Il parait qu’il tombe souvent en panne. Et bien tant mieux, cela me laissera du temps pour décuver avant d’aller voir les supérieurs. Parceque là, ma tête tournait pas mal en fait. Qu’elle idée j’avais eu. Celle ci me paru soudain très stupide. Je gardai tout de même la tête haute et le pas rapide. J’arrivais en face et appuyais sur le bouton pour l’appeler , ce fameux ascenseur. Plus qu’à l’attendre trois heure. Bon dieux ce qu’il était long. C’est alors qu’une brune, dont le parfum ne m’étais pas inconnus vint se ranger a mes cote, certainement pour le prendre, elle aussi. L’ascenseur bien évidemment, pas moi. Bref. Encore une a qui je n’avais pour rien au monde, envie de parler. Cette fille vivait tout simplement comme moi je m’efforçai de ne pas le faire. Elle était elle aussi née dans une famille riche et profitait a fond de ce que pouvais lui apporter les bénéfices de la richesse. Autant dire qu’entre nous, ce n’était pas l’amour. Et c’était bien dommage car il fallait bien l’avouer, cette fille était tout simplement sublime. Avec l’alcool dans le sang, je pris pourtant la parole. Qu’est ce que je faisais.. : « Calyope ! Quel.. plaisir. » Ce fut tout de même avec un air sournois et un ton assez dédaigneux que je lui adressa la parole. Mes yeux pas très frais se posèrent sur son visage. Ils se stoppèrent un instant sur ses lèvres et l’envie de les lui baiser, de les lui mordre m’envahit soudain la tête. Oula, l’alcool, les amis. Surtout pas d’alcool le matin. Pourtant, mon regard continua de descendre sur elle, sa poitrine, ses hanche.. ses jambes. Elles étaient vraiment si grandes ou la encore c’était mon alcoolémie qui me jouait des tours ? J' espérait avoir été discret mais bon. Au pire, je m’en foutais plutôt royalement. L’ascenseur fit un petit bruit et les portes s'ouvraient, je lui proposa de passer en premier, tel un gentleman en lui indiqua l’ entrée de celui ci avec ma main. Un bref sourire se dessina alors sur mes lèvres. Et soudain, je souhaita que l’ascenseur se bloqua. Après tout, il parait qu’il le fait assez souvent non? Pourquoi pas aujourd’hui. Peut être même que ceci sauverait ma journée.. On peut toujours espérer. Toujours est il que j’entrai a sa suit, ce sourire toujours aux lèvres. les portes se refermèrent alors sur nous. Tandis que j’appuyais sur le bouton du deuxième étage, ma tête restait fixé sur l’image de ses lèvres. Il fallait vraiment que j'arrête le whisky moi.