Il était 9h30 et Cooper avait une pause. Il avait commencé à 8h, mais il n’avait pas de cours la prochaine heure. Il profita donc pour passer un coup de fil à son cabinet d’avocat. Il y avait beaucoup d’affaires en ce moment. Cooper aurait aimé pouvoir en gérer le plus possible, comme d’habitude, mais avec son emploi à l’université, il devait tout faire à mi-temps. Prenant donc des nouvelles des cas le plus urgents, il prit note mentalement de tout ce qu’il aurait à gérer. Une affaire de divorce, une affaire d’adoption, un enlèvement et une fugue. Cette semaine, il ne se concentrait que sur cela, en plus évidemment du dossier d’une étudiante, Abbygail. Il savait qu’il devait parvenir à l’aider à récupérer ses jumeaux, sans quoi elle le briserait. Etrangement, elle lui faisait plus peur que son père. Bref, Cooper écouta donc les propos de ses partenaires et raccrocha. Il savait que la soirée serait longue. En effet, il avait pû s’arranger avec la directrice adjointe pour son planning. S’il travaillait le matin, il ne le faisait pas l’après-midi et inversement. Il était là à mi-temps et il avait besoin de ça pour parvenir à tout gérer. Il était son propre patron et il devait parvenir à tout faire en un minimum de temps. Allant vers la salle des professeurs, il allait pouvoir se faire un thé, avant de voir un jeune homme qui semblait perdu. Fronçant les sourcils, Cooper se demandait pourquoi ce jeune homme était perdu et surtout pourquoi il était dans les couloirs à cette heure-ci. Les cours étaient commencés depuis longtemps et lui semblait perdu. Avançant alors vers le jeune homme, il garda les sourcils froncés.

Besoin d’un coup de main ?

N’étant pas « gentil » en temps normal, il se demandait tout de même si ça n’était pas un nouvel étudiant qui était perdu. Voyant le jeune homme se retourner vers lui, Cooper haussa les sourcils. Non, il ne le connaissait pas, il se demandait juste s’il allait lui répondre ou pas.

Les cours ont déjà commencés, vous ne le savez pas ?

Il n’était pas agressif dans sa façon de parler, mais il préférait juste le prévenir. Mais il devait avouer que tout d’un coup, il se demandait si ce jeune homme était bien étudiant. Il avait un physique jeune, mais bizarrement il se posa la question.

En quoi avez-vous cours, je vais vous y amener.

Autant prendre les choses en main et amener ce jeune homme à son cours, peut importe qu’il soit étudiant ou enseignant d’ailleurs. Le plus important pour Cooper à l’heure actuelle était d’aller pouvoir boire un thé bien chaud, alors autant aider cette personne et foncer en salle des professeurs ensuite.

Aujourd’hui Pacey-Danyaël se sentait comme sur le tournage de son tout premier film. Il était on ne peut plus stressé. Et pour cause ? Le jeune homme allait se plonger dans un métier tout nouveau pour lui. Celui de l’enseignement. Jamais le garçon n’aurait cru un jour se retrouver devant une salle de classe. Eduquer des étudiants à peine plus jeunes que lui de quelques années. Et si le garçon avait comme élèves des fans de lui ? Ce qui pourrait arriver. Jusqu’à très récemment, Danyaël ne pensait pas en avoir. Certes il était avant tout acteur et réalisateur avant de débarquer à Berkeley. Mais quand même… Le Workers n’avait participé qu’à des projets de petites envergures, de petits budgets. Il ne s’était jamais attendu à ce qu’au moins une seule et unique personne s’intéresse à sa carrière. Enfin bref. Si le nouvel enseignant n’était pas du tout à l’aise dans ses baskets. Le pauvre faisait les quatre cent pas dans un bout de couloir. Il ne faisait que regarder dans tous les sens en se rongeant les ongles et fixant sa monte toutes les deux à trois secondes. Une véritable pile électrique montée sur pattes. Le garçon sursauta lorsqu’un homme vint lui demander s’il avait besoin d’aide. Surpris, Pacey-Danyaël se retourna pour faire face à cet homme. Ce dernier ne semblait guère commode. Loin de là même. Il n’hésita pas à rajouter que les cours avaient commencé. Comme si le jeune enseignant ne le savait pas. L’autre il le prenait pour un con ou quoi ? Enfin bref, lorsque cet homme se décida enfin à lui laisser la parole tout en lui demandant comme dernier renseignement sa matière, Pacey se racla légèrement la gorge.

Pacey tout timide fit : " – Bah oui j’ai entendu la sonnerie il y a quelques minutes déjà. “

Le pauvre semblait tout penaud. On aurait dit un enfant qui se faisait disputer à en croire sa tête. Le Workers sortit une feuille pliée en quatre de sa poche de jean et la déplia. C’était son emploi du temps. D’ailleurs vu comment le tableau avait été fait, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus simple à comprendre. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué à Berkeley n’est-ce pas ? C’était pareil dans les couloirs ! Pas de véritables panneaux de direction. C’était un véritable labyrinthe ce bâtiment ! Dany avait beau essayer de se souvenir où les salles qui l’intéressait se situaient lorsque Chuck les lui avait montré à lui faisant la visite guidée du campus, mais le garçon était tellement occupé à baver sur son amie que le reste il s’en était complètement désintéressé. Bah du coup maintenant on voit le résultat…

Pacey : " – Je… Je vais être le nouvel enseignant en arts du film à la rentrée prochaine. Mais en attendant le directeur m’a donné quelques remplacements pour le club théâtre. Et… Bah je ne sais pas où est l’amphithéâtre en fait… “

Bizarrement le visage de l’homme à qui il parlait ne lui semblait pas méconnu. Pourtant le Workers était incapable de mettre un nom dessus.

Pacey : " – Ofet, je m’appelle Pacey-Danyaël Stenfler. Vous êtes Monsieur ? “

Apparemment le jeune homme était perdu. Cooper voulait bien l’aider, mais au plus vite, parce que boire son thé, était sa priorité. Proposant donc son aide, il écouta le jeune homme parler. Apparemment oui, il était perdu. En voyant le plan de son interlocuteur, Cooper leva les yeux au ciel. En effet, on ne lui avait pas donné quelque chose de simple. La direction aurait au moins pû l’aider à se repérer un minimum. Regardant alors le papier qu’il avait sous les yeux, il essaya de le comprendre. Il avait presque tout ses cours dans l’amphithéâtre. Alors qu’il allait lui proposer de le suivre, Cooper écouta le jeune homme se présenter. Ce nom ne lui était pas inconnu. Seulement, l’avocat devait avouer qu’il ne savait plus d’où il l’avait déjà entendu. D’une de ses affaires peut-être ? Sur le coup, rien de précis ne lui vint en mémoire.

Cooper Stevenson, j’enseigne le droit à Berkeley depuis un mois.

Souriant légèrement, il continua de fixer le jeune homme.

Je vais vous montrer où se trouve l’amphithéâtre. Pour les autres salles, je peux aussi vous les indiquer, comme ça, vous arriverez mieux à vous repérer.

Commençant donc à marcher, Cooper essayait de retrouver où il avait déjà entendu ce nom. Il avait traitée beaucoup d’affaires, mais il n’avait pas l’impression que ça avait un rapport. Mais où aurait-il déjà pû entendre ce nom ? En Australie, peut-être ? Il n’en avait pas non plus le souvenir.

Vous êtes nouveau en ville ?

Autant en savoir plus sur lui, pour essayer de déterminer d’où il avait déjà entendu ce nom et surtout d’où il le connaissait. Marchant dans les couloirs, il tourna plusieurs fois, avant de se retrouver dans le bon couloir. Puis, marchant, les mains dans les poches, ils croisèrent quelques élèves qui n’avaient pas cours et qui restaient dans les couloirs pour discuter entre eux.

Cooper Stevenson. Bizarrement ce nom là aussi disait quelque chose au jeune nouveau. Mais pour le moment impossible de se rappeler où le garçon avait déjà entendu cette identité-là.

Pacey : " – Enchanté M’sieur. Oui je veux bien que vous me montrez cela. Vous vous êtes vite habitué à ces lieux ? Ici ça m’a l’air de beau labyrinthe. “

Pacey-Danyaël se renseignait pour sa propre orientation. Comme l’autre homme était encore assez nouveau ici à Berkeley, si lui avait réussi à se repérer assez rapidement, il n’y avait pas de raison que Dany n’en fasse pas autant. Il ne pensait pas être plus stupide qu’un autre. Donc bon l’avenir le dira bien de toute façon.

Tout en marchant vers l’amphithéâtre, le professeur en droits cherchait à faire connaissance avec son nouveau collègue.

Pacey : " – Je ne dirais pas cela comme ça. Avant de retourner à mes origines en Oklahoma, j’ai fait mes études de cinématographie à l’University of Southern California qui n’est pas très loin d’ici. Sinon j’ai vécu un moment au Nevada… Et… “

Nevada, Las Vegas, Cooper. Oui ça venait de faire tilt dans la tête de Dany ! Evidemment que le garçon avait déjà entendu cette identité là puisqu’ils avaient vécu trois ans sous le même. Famille d’accueil horrible qui agissait par maltraitances et abus sexuels. Pacey avait même été témoin du viol de Cooper. Ce fut même ce jour-là que lui-même avait failli perdre sa virginité contre son grès. Pacey arrêta de marcher. Il fixait son collègue droit dans les yeux. Il voulait être sûr que ce soit lui.

Pacey : " – Cooper Stevenson comme…. Cooper “Liam” Stevenson… “

Vu la tête de l’avocat, Pacey avait visé juste.

Pacey : " – Liam c’est bien toi ? “

Dany était le seul à appeler Cooper par son second prénom. C’était plus facile pour lui à l’époque. Et c’était aussi en quelque sorte comme ça que le plus grand pouvait reconnaitre le plus jeune des deux.

On m’a fait visiter l’école, donc je n’ai pas eu trop de mal à me repérer. A vrai dire, je ne donne cours que dans le même amphithéâtre à chaque fois. Pour le reste, j’ai vu par moi-même, sinon avec les autres enseignants de l’établissement.

Le jeune homme semblait agréable au premier abord. Ca n’était pas plus mal d’ailleurs pour Cooper. Ce dernier avait déjà croisé ses collègues. Il avait plus parlé avec certains, mais les autres semblaient tout aussi agréable. Demandant alors au jeune homme s’il était nouveau en ville, il essayait surtout de savoir où il avait déjà entendu son nom de famille. Ecoutant alors la réponse du jeune homme, Cooper hocha la tête, tout en continuant à marcher. Seulement, Pacey c’était arrêté en pleine phrase et Cooper fronça les sourcils. Que se passait-il ? Fixant le jeune homme, il l’écouta alors parler. Haussant un sourcil, quand Pacey prononça son second prénom, il se demandait comment il pouvait savoir ça. C’est alors que l’avocat comprit qui était face à lui. Un jeune homme qu’il avait connu dans une famille d’accueil. Après être partit d’Australie, Cooper avait commencé ses études de droit aux USA et il était allé à Las Vegas. Enfin, c’était plutôt les services sociaux qui lui avaient trouvés une place dans une famille là-bas. C’était aussi avec cette famille là, qu’il avait décidé de se renfermer encore plus sur lui-même. C’était à cause de cette famille d’accueil qu’il avait décidé de ne plus faire confiance à personne. C’était à cause d’eux qu’il avait décidé de ne plus être lui-même, mais bine un autre, que personne n’aimerait et que personne ne pourrait approcher. Personne ne savait pour son passé et là, il lui revenait en plein visage. Se sentant décontenancé, comme il ne l’avait encore jamais été, Cooper fronça les sourcils à nouveau.

Vous allez jusqu’au bout du couloir et ensuite à droite. Là, vous aurez l’amphithéâtre.

Faisant demi tour, Cooper devait partir et maintenant. Il reprit donc sa marche et partit pour la salle des professeurs. Il ne voulait pas affronter son passé, pas dans ces circonstances. Il ne voulait pas en parler, surtout pas ici. Il s’était trop longtemps vu comme une victime et il ne voulait pas que ce titre lui soit à nouveau collé sur le dos. Il avait trop souffert de tout ça, pour qu’on le force à en reparler ou même à croiser un jeune homme comme Pacey. D’accord, avec lui, ça c’était toujours bien passé, mais reparler de son passé, ça n’était définitivement pas ce qu’il voulait. Là oui, un thé lui ferait le plus grand des biens.

Pacey-Danyaël ne comprenait pas la réaction de Cooper. Enfin plutôt l’ignorance de l’homme envers sa question. Malheureusement non il ne s’était pas trompé. Ou plutôt heureusement si. Dany était content de voir que ce garçon qui avait un passé tant douloureux avait réussi à s’en sortir. Malheureusement ce ne fut pas sans séquelle. On ne peut pas en sortir indemne d’un viol non ce n’est pas possible. Et n’importe quelle autre forme de maltraitance de toute façon. Dany put remarquer que Cooper s’était replié sur lui-même. Et connaissant une partie du passé de l’homme, le plus jeune pouvait le comprendre. Il ne lui en voulait pas.

Cooper lui indiqua le reste du chemin pour l’amphithéâtre et fit demi-tour en plantant son collègue sur place. Bouleversé par sa bêtise, Pacey-Danyaël reste figé un moment sans savoir quoi faire. Puis il se décida à suivre les traces de l’homme en courant après lui. La salle des professeurs n’était pas bien loin. A peine Dany tourna pour changer de couloir qu’il fit une porte se reclaquer. En allant devant cette dernière, Pacey hésita entre toquer contre le bois ou alors entrer directement. Après tout cette salle-là était faite pour reposer entre deux cours loin des regards et oreilles indiscrets non ? Le remplaçant ouvrir alors la clinche et entra. Il prit bien le soin de refermer la ferme derrière lui. Dans la salle il n’y avait que Cooper et lui-même. Le professeur en droits se faisait un thé.

Pacey : " – Excuse-moi Liam… Je ne voulais pas te blesser en te remettant en mémoire ces horribles souvenirs. “

Oui Dany savait pour le viol. Mais cela Cooper ne le savait pas. Le plus jeune n’avait pas eu le temps de lui en toucher deux mots car à l’époque les services sociaux avaient été plus rapides qu’eux pour les séparer. Alors pour que Cooper ne se sente pas humilier où Dieu sait quoi encore, Dany se rapprocha davantage de lui et lui avoua d’une voix basse à l’oreille.

Pacey : " – C’est moi qui a téléphoné à l’assistante sociale. On ne pouvait pas rester là-bas. Non pas avec tout ce qu’ils nous faisaient subir. Moi je ne te veux aucun mal. Puis de toute façon je ne savais même pas que tu travaillais ici avant là maintenant. Tout ça c’est du passé. Mais bon si tu préfères m’ignorer Liam je comprends. Je ne peux pas te forcer à me côtoyer après tout… “

Pacey était triste. Cela se lisait avec la moue sur son visage. N’obtenant aucune réponse de la part de Cooper, Dany comprit. Lui aussi voulait tourner la page de cet horrible passé. Il lui arrivait encore d’en faire des cauchemars. Comme Cooper il était marqué à vie par ces blessures qui ne s’effaceront probablement jamais. Dany se recula de quelques pas puis se dirigea vers la sortie.

Pacey : " – Je ne vous embêterai plus à l’avenir Monsieur Stevenson. Veuillez m’excuser pour cette erreur si impardonnable soit elle. Au revoir… “

Pacey ouvrit la porte pour sortir et repartit dans le couloir. Avoir revu Liam lui avait fait remonter des choses qu’il se serait passé. Des images qu’il aimerait tant oublier. Dany ne comprenait que trop bien Cooper. Et si l’homme ne désirait plus le revoir, il accepterait son choix sans rechigner.

Le passé doit rester dans le passé. Cooper s’était toujours dit ça et il ne voulait pas que ces mots qu’il se répétait souvent change quoi que ce soit sur son présent et son futur. Là, il venait de découvrir que le jeune homme qui était face à lui n’était autre qu’un jeune garçon qu’il avait connu en famille d’accueil. Le courant était vite passé entre eux et Cooper devait avouer qu’il avait trouvé un gentil garçon près de lui. Il ne savait pas que Pacey savait pour les viols et il ne valait mieux pas d’ailleurs. Indiquant donc le chemin au jeune homme, il fit demi-tour et partit dans la salle des professeurs. Un thé, il lui fallait un thé. Entrant dans la salle, il alla directement se préparer de l’eau chaude, tout en sortant les sachets. Entendant la porte s’ouvrir, il ne dit rien. Que ça soit Pacey ou non, il n’avait pas envie de parler. Seulement, il entendit la voix du jeune homme et il ferma les yeux. Les images de l’assistance sociale qui était arrivé. C’était ce qu’il voyait. Ouvrant les yeux, il fronça les sourcils. Restant dos au jeune homme, il ne voulait pas croiser son regard. Le revoir faisait remonter trop de souvenirs. Seulement, en entendant le vouvoiement utilisé par le jeune homme, Cooper soupira doucement. Entendant ensuite la porte s’ouvrir et se fermer, il se passa une main sur la nuque. Se retournant, il fixa la porte et soupira à nouveau. L’au fut prête et il en versa alors dans une tasse. La posant, il sortit de la salle et prit la direction des amphithéâtres. Voyant le jeune homme qui regardait les salles, il avança plus vite.

A droite.

Arrivant près du jeune homme, il ouvrit la porte de la salle de droite.

C’est là.

D’accord, avoir réagit comme il l’avait fait n’était clairement pas bon, mais il était comme ça. Il agissait parfois trop rapidement. Pacey ne lui avait jamais rien fait, alors pourquoi lui en vouloir ? N’osant pas croiser le regard du jeune homme, il garda la porte ouverte, sans rien dire de plus.

En sortant de la salle des professeurs, Pacey-Danyaël rebroussa son chemin. Pour se changer les idées, il repartit à la recherche de ce fameux amphithéâtre de malheur. Le jeune enseignant n’était qu’à quelques mètres de là lorsque Cooper revint le voir et lui ouvrit la porte de la salle.

Pacey : " – Oh ! Euh… Merci… “

Danyaël avait toujours trouvé Liam assez étrange et là en vieillissant ça n’allait pas en s’arrangeant. Le plus jeune ne le comprenait pas du tout. Il ne cherchait d’ailleurs plus à le comprendre. Le futur jeune enseignant en arts du film s’avança dans l’amphithéâtre. Cooper et lui étaient en haut des marches. A peine entré, Pacey s’arrêta. Il fut très impressionné par la grandeur et surtout la hauteur de la salle. Il se sentit d’ailleurs bien mal. Lui qui avait le vertige, se tenir au haut d’un amphi, ce n’était pas vraiment une bonne idée. Le pauvre se recula en tremblant jusqu’au mur. Paniqué, il en fit sans s’en rendre compte tomber sa pochette. Les papiers s’y trouvant dedans s’éparpillèrent au sol et sur les marches de l’escalier. Dany était tétanisé. Il ne savait que fixer en bas dans le vide. Cooper le regardait bizarrement.

Pacey : " – Il… Il… Il faut que je sorte ! “

Ni une, ni deux, le jeune enseignant se sauva à toute vitesse de là. Dans le couloir, Pacey fit quelques pas. Il voyait des étudiants qui le fixèrent l’air de se dire « mais qu’est ce qu’il a celui là ? ». Le jeune Workers se rappela alors que la salle des professeurs était à proximité d’où il se tenait. Marchant vers sa destination, une main glissant contre le mur pour se tenir et l’autre sur son front, Dany reprenait doucement ses esprits. Il arriva à bon port. Le garçon alla s’asseoir sur une chaise. Il entendit des bruits de pas mais ne releva pas la tête pour voir qui était là.

Entendant le jeune homme le remercier, Cooper hocha simplement la tête. Tant qu’ils ne parlaient pas du passé, ça lui allait parfaitement. Laissant donc son collègue entrer, il se mit à sourire quand ce dernier se stoppa d’un coup. Pensant qu’il était impressionné par les dimensions de la pièce, il fut surprit en le voyant agir d’une drôle de manière. Le voyant se coller au mur, voir ses papiers tomber au sol, il ne comprenait pas ce qui se passait. Fronçant les sourcils, il essaya d’avoir des réponses, mais rien ne vint. Pacey s’excusa en sortant de la salle. L’avocat resta le regarder, s’attendant à ce qu’il revienne, jusqu’à ce qu’il voit l’homme partir. Il allait l’appeler, quand il remarqua les papiers et la pochette du jeune homme. Entrant dans la salle, il rangea le tout dans la pochette et sortit. Il reprit sa marche, pour se rendre dans le couloir et il ne vit personne. Soupirant, il tenta alors sa chance dans la salle des professeurs et vit en effet Pacey qui était assit à la table. Posant la pochette sur cette dernière, il alla vers l’eau chaude qu’il avait fait couler. Ne parlant pas, il fit simplement du thé et alla déposer deux tasses sur la table. Prenant place sur une des chaises, il ne parla toujours pas. A vrai dire, il se demandait pourquoi Pacey avait réagit ainsi et comme il n’avait pas la réponse, il préféra ne pas en parler.

Bois un peu de thé, ça te feras du bien. Sinon il y a du café si tu préfères.

Buvant de son thé, Cooper n’ajouta rien du tout. Ca faisait des années qu’il n’avait pas vu Pacey et ça lui faisait vraiment bizarre. En tout cas, ça ne serait pas Cooper qui parlerait du passé. Il préfèrerait largement savoir ce qu’est devenu Pacey et surtout comment en est-il arrivé à devenir professeur dans cette université. Le reste, il ne voulait pas du tout le savoir et ça serait mieux ainsi. Au moins, ça lui permettrait de ne pas évoquer le passé et donc de se concentrer sur autre chose, de plus plaisant.