Dans un mois ça fait vingt trois ans. Vingt trois ans que Thomas est né. Mais aussi vingt trois ans que sa mère est décédée. La jeune femme n’avait pas eu de chance. Mariée au plus grand chirurgien plasticien de Pacifica, jamais ils n’avaient réussi à avoir d’enfant. Pendant x années le couple avait tenté l’inimaginable pour cet infime espoir d’y récolter le fruit de leur amour. Malheureusement rien de fonctionna. Les Erzak furent sur le point de déposer une demande d’adoption lorsque Steve, un de leur voisin avec qui il partageait sa vie avec un autre homme, leur offrit sa semence qui devait servir lorsque le couple gay aurait trouvé une mère porteuse. La grossesse se passa très mal. La future maman était extrêmement épuisée et ses problèmes cardiaques s’aggravèrent. Ne parlons même pas de l’accouchement. Alyson n’y survécut pas. Thomas fut orphelin de mère dès sa naissance. Depuis toujours, Chandler avait pris l’habitude d’emmener son fils avec lui au cimetière au minimum une fois par mois pour se recueillir sur la tombe d’Alyson.

Aujourd’hui Thomas n’avait pas cours. Depuis le départ de Cassandre, le garçon était bien obligé de se débrouiller tout seul pour se préparer. Le Thêta ne pouvait pas embêter son frère tous les jours. Swen avait d’autres choses à faire. D’autant plus que l’autre Natural avait aussi ses problèmes à régler. Quoique... Que Turner pouvait il faire ? Sa petite amie et future mère de leurs jumeaux l’avait trompé. Tout était fini entre eux. Mis à part s’organiser pour les enfants, il ne pouvait rien faire d’autre. Thomas s’était levé de bonne heure. Etant handicapé moteur de ses membres inférieurs et sans plus aucune aide aux soins quotidiens, le garçon mettait facilement deux voir trois heures rien que pour sortir du lit, aller sur les toilettes, se doucher et s’habiller. Le plus long était les nombreux transferts que le patient devait effectuer seul. En perdant l’usage de ses jambes, le pauvre n’avait plus d’appui. Il ne savait plus tenir debout. Il ne pouvait compter que sur la force de ses bras. Malgré le temps interminable que Thomas passait, Il lui arrivait encore de faire des chutes. Et quant Erzak se retrouvait par terre, c’était extrêmement dur moralement et physiquement pour se remettre dans cette maudite prison qu’était son fauteuil. Auprès de Cassandre, le garçon avait retrouvé la joie de vivre. Depuis le départ de la jeune femme, Thomas rechutait dans la dépression. Venir se recueillir sur la tombe de sa maman était devenu une échappatoire à son triste sort.

La journée était belle et ensoleillée. Par une si jolie journée, les gens préféraient sortir pour se rendre dans les magasins ou faire des promenades au bord de la mer. En entrant dans le cimetière, Thomas fut comme à son habitude, il se recueillit sur la tombe de sa maman. Le garçon y déposa un joli bouquet de roses de toutes les couleurs. Les fleurs préférées d’Alyson. Alors que le garçon releva la tête, il vit dans son champ de vision quelqu’un sur un saule pleureur. Intrigué, le garçon roula doucement par l’arbre. Dans l’herbe le Thêta avait encore un peu de mal à faire avancer son fauteuil. Quelques minutes plus tard, le Thêta reconnut la fille.

Thomas : " – Bonjour Mylëna. Comment vas-tu ? “

Effectivement Thomas n’était pas comme les autres garçons. Il ne se la pétait jamais en faisant croire qu’il était le meilleur coup de tout le campus. Bien au contraire le Thêta ne cherchait même pas à draguer. Erzak était plutôt du genre à rester tranquillement dans son coin, cloué sur son fauteuil roulant. De part cette différence l’étudiant cherchait désespérément à se faire oublier. Attirer l’attention des autres était mauvais. A chaque fois il en ressortait du négatif. De sa petite hauteur due à sa position assise, Thomas voyait que trop bien les regards méprisants ou de pitié. Il ne les supportait toujours pas. Non malgré les années qui passaient, Thomas n’arrivait toujours pas à comprendre ce genre de réaction. Les autres étaient ils jaloux que lui possède une chaise à roulettes et non eux ? Si c’était le cas, c’était réellement d’un pathétisme au plus haut point ! Le Natural voudrait bien échanger ce maudit matériel médical contre retrouver l’usage de ses jambes. Pour une personne qui n’avait jamais connu la marche, ce fait était sans doute pas grave. Quoique dans un sens c’est mal de penser comme ça. Même en ayant de l’empathie, on ne peut pas donner d’avis objectif sur la question sans passer par là. Pour une personne qui voit sa condition physique se dégrader via une pathologie invalidante, perte l’usage de ses membres est difficile à vivre et extrêmement frustrant. Ceci commence la plupart du temps par des chutes qui se multiplient, des gestes qui deviennent désordonnés, des tremblements… Tout dépend de la maladie dont vous êtes atteint. Quelque soit cette dernière, vous vous voyez diminuer. La présence des griffes de la mort devient plus présente jour après jour. Elle se rapproche de vous. Vous devez dire adieu à vos activités jusqu’au moment où cette catin de mortalité vous attrape pour l’éternité. Lorsque vous avez vécu un grave accident de voiture, vous n’en sortez jamais indemne. Surtout lorsque deux de vos amis sont morts et que vous étiez au volant du véhicule. Non c’est sûr que psychologiquement on ne peut pas en sortir indemne. Thomas était bien placé pour le savoir. C’est ce qui lui ait arrivé. Perdre aussi brutalement l’usage de ses jambes, le garçon avait pris cela pour une punition. Cruelle et insuffisante à la fois…

Mylëna était une des rares personnes avec qui Thomas aimait discuter. Jamais la jeune femme n’avait eu de regard méprisant envers lui. Ni aucune pitié d’ailleurs. Cela était peut être de l’égoïsme venant de la Bêta ou autre chose. Peu importait le garçon, il s’en fichait. Elle le laissait se débrouiller tout seul sans lui venir en aide. Erzak la respectait pour ça. Bah c’était vrai quoi ! Le garçon n’avait pas besoin qu’on lui pousse son fauteuil. Il avait encore l’usage de ses deux mains. Même ici que le Thêta avait eu quelques petites difficultés à rejoindre la fille, cette dernière l’avait laissé faire par lui-même.

Thomas : " – Bah… Pareillement que toi je dirais… “

Le garçon grimaçait légèrement en fixant la tombe de sa mère. Puis le Thêta se tourna vers Mylëna.

Thomas : " – Qu’est ce qui ne va pas Miss ? “

ﻬ Thomas Melvin Erzak & Mylëna V. Wellingthon


Qu’est ce qui ne va pas Miss ?


Devrais-je lui dire la raison de ma présence au cimetière? Devrais-je me confier à lui ? Je ne sais pas si c’était une bonne idée. Peu de gens connaissance ma vie d’avant, et je ne veux pas non plus que la planète entière sois au courant. Mais Thomas n’était pas le genre de personne a colportée des ragots aux autres. Mais j’étais toujours méfiante à lui avouer une partie de ma vie, mon enfance était quelque chose d’assez sensible à parler. La blessure est toujours encore vive, comme si sa ne faisait pas longtemps qu’elle était la. J’avais toujours des réticences à me confier, même Braxys je n’étais pas sûre de lui faire confiance, mais finalement, je lui aie tout raconté sans oublier une miette. Elle ne m’avait pas jugé mais j’avais le pressentiment qu’elle l’aurait fait. Pour tout dire Thomas ne faisait pas partie des gens avec qui je suis proche, ce n’est pas que je ne l’aimais pas, pas du tout, c’est que j’accorde ma confiance a ceux qui me le m’hérite vraiment.

Je peux dire que Thomas n’avais jamais dit de mauvaise chose sur moi, et qu’il se comportait comme un vrai et bon ami avec moi mais, c’est quand même un mec et sa serais la dernière chose que je ferais, me confier a un mec. Mais il ne faut surtout pas que je le mette dans le même panier que ces autres idiots. Il bien trop différent d’eux, et rien de sa avais rapport a son handicape. Non bien sure que non, il est juste bien plus aimable et compréhensif. Le genre de personne a qui vous aimiez parler de tout et de rien, sachant que jamais il vous jugerait sur vos actes, qu’il irait plutôt à vous aidée à devenir meilleur que vous l’êtes maintenant. Mais moi, je ne suis pas se genre de personne qui se confie à cœur ouvert. Je suis difficile a comprendre, je me cache sous cette carapace que j’avais construit pour ne pas qu’on m’approche, une seule avais réussi a me cerné mais personne d’autre n’a été capable de le faire.

Enfin, c’était un peu normal, je ne suis pas apprécier de tous, j’ai entendu plein de truc a mon égard, et rien de tout ça m’a plu. Je déteste qu’on dise des rumeurs à mon propos, rien de tout ça n’était vrai. J’avoue ne pas être une fille fidèle, pas après ce que j’ai subit, il m’est incapable maintenant d’être fidèle a quelqu’un maintenant. Mais je ne préfère pas en parler. Je dirige mon regard sur mon poignet et remarqua mes cicatrices fait avec une lame. Je tire immédiatement sur ma manche pour les cachés, et dirigea mon regard ailleurs que sur mon poignet.

ﻬ Ne le prend pas mal mais je ne veux pas vraiment en parler, c’est un peu trop personnel, désolé

Il devait me comprend aussi, je ne pense pas que lui non plus a envie de dire les raisons de sa venue au cimetière. Tout comme moi, il avait son jardin secret et ne veut que personne y entre. Mais s’il voulait en parler j’étais prête à l’entendre, a condition que je ne doive pas faire la même chose.

Spoiler:

Bon bah au moins la réponse de la Miss était claire. Thomas ne pouvait pas lui en vouloir. Il était vrai que nos deux étudiants n’étaient pas si proches que cela après tout. Puis avec les filles c’était tout ou rien. Soit elles venaient te coller du matin au soir en te prenant pour son confident. Soit elles s'occupaient à peine de toi. Et dans un sens Thomas devait bien avouer qu’il préférait la seconde option à la première. Le Thêta n’avait pas envie de se taper la causette au sujet du dernier vernis à ongles à la mode. Et puis il se voyait mal se rendre dans les boutiques de vêtements et autres lingeries fines avec Mylëna et d’attendre derrière le rideau de la cabine d’essayage qu’elle lui montre tout ce qu’elle aimerait acheter en lui demandant son avis. Non alors là ce n’était absolument pas le genre de Thomas.

Thomas : " – D’accord il n’y a pas de problème. Je comprends tout à fait ta décision. “

Avant de répondre cela à la Bêta, le Thêta avait remarqué le geste de la fille. Elle s’était touchée son poignet pour ensuite le cacher sous sa manche. Le garçon était assez près d’elle pour remarquer qu’elle avait des cicatrices. Thomas avait fait mine de rien. Mylëna n’avait pas dû avoir une vie facile elle non plus. Sinon pourquoi aurait elle essayé d’attenter à sa vie de la sorte ? Thomas n’était pas bête. Lui avait aussi dépressif sauf que contrairement à la majorité des suicidaires, il ne s’automutilait pas physiquement la chair. Non lui préférait surdoser les comprimés ou se jeter du haut d’un toit.

Thomas : " – Tu vas faire quoi de beau aujourd’hui ? Ne me dis pas que tu as l’intention de rester sous cet arbre jusqu’à ce soir, je ne te croirais pas. “

Le garçon essayait de détendre l’atmosphère en souriant. Il savait que la fille faisait des études de stylisme.

Thomas : " – Ofet tu t’en sors toujours aussi bien avec tes études. C’est quand que j’aurai la joie et l’honneur assister à ton premier défilé ? J’ai vraiment hâte de voir le travail que tu fais. “

Thomas avait de plus en plus m’impression de déranger. Et il n’aimait pas ça. Lui qui d’habitude restait dans son coin en évitant au plus possible les gens, pour une fois qu’il avait envie de parler à une autre personne, il s’était visiblement trompé de cible. Alors à quoi bon assister franchement ? Il valait mieux autant pour la Bêta que pour lui-même qu’il laisse la fille l’esprit tranquille. Mylëna avait d’autres soucis en tête. Pourtant se ronger n’était pas la bonne solution. Erzak lui le premier le savait mieux que quiconque. A cause de son accident, il avait perdu quatre années à se confondre plutôt qu’à essayer de remonter à la surface et de se battre pour avancer dans la vie.

La fille ne lui avait pas répondu sur le programme de sa journée. Thomas en concluait que cela ne devait surement pas l’intéresser. Le garçon respectait le choix de l’étudiante. Il voulut combler le blanc entre eux par un autre sujet de conversation. Cela des études.

Thomas : " – D’accord bon bah c’est bien alors si tu penses à moi hein… Mais surtout il ne faut pas te sentir obligée de faire cela. “

Le ton de sa voix se fit d’un coup plus grave. L’air qui se dessinait sur son visage aussi. Thomas était un peu car il se sentait indirectement rejeté. Par la demoiselle.

Thomas : " – Bon bah… Je… Je vais te laisser alors… Fais attention et prends bien soin de toi Miss. “

Le ciel commençait à grisonner au lieu. Thomas devait se dépêcher à sortir du cimetière le plus rapidement possible. Car s’il se mettait à pleuvoir et qu’il avait encore les roues de son fauteuil sur la pelouse, le garçon s’enfoncerai dans la terre et ne saurait même plus avancer. Déjà qu’il avait du mal en temps normal à avancer sur l’herbe… Thomas commençait à s’éloigner.