it's xmas time babe, so stand up and dance with me !

Assise sur mon lit, je passait en revue toutes les robes que j'avais. Trop vulgaire, trop décolletée, trop longue, trop brillante, pas facile de se décider quand on a des dizaines de robes toutes plus belles les unes que les autres. Qui a dit qu'être riche n'avait que des avantages ? Bon, j'exagère peut-être un peu... Mais bon, voilà, ce soir, j'avais vraiment besoin d'être la plus belle. Premièrement, parce que j'aime me faire remarquer. Deuxièmement, parce que j'allais au bal avec une personne superbe, qui me faisait parfois jalouser. Un petit-ami beau comme un dieu ? Non, juste ma coloc'. Je sais que c'est stupide, mais c'est comme ça, je n'aime pas être avec des gens plus beau que moi. Cherchez pas, c'est dans ma nature, on peut rien y changer... J'optai finalement pour une robe rouge flashy assez moulante, et des escarpins dorés. Une dernière fois, je regardai le SMS de mon frère.

♦ de : Gabriel à 6h48 p.m

Salut ma puce.
Je suis bloqué à l'aéroport de New York par la neige, je serais pas là ce soir. Je sais qu'on avait des trucs de prévu, mais aucun avion ne peut décoller... En plus, paraît qu'on va devoir dormir par terre ! Mais bon, ils offrent du lait de poule alors c'est plutôt cool.
T'en fais pas, demain, je serais sans doute revenu et on se fera une journée de dingue tous les deux :)
Je te textote si j'en apprends plus, mais en attendant, Joyeux Noël et amuse toi bien.
XXX
Gabi

En soupirant, je me laissai retomber dans mon lit. Si seulement Gabriel n'était pas allé à cette fichu conférence, on aurait pu passer Noël ensemble, comme tous les ans, avec une dinde qu'on arrive jamais à finir, et de la vodka qu'on finie toujours avant la fin de la soirée... Tout cela risquait de me manquer ce soir.
L'écran de mon Blackberry indiquait 7h52 p.m. Je me relevai difficilement, enfilai rapidement ma robe bustier rouge et mes escarpins et me dirigeai vers mon miroir. Mes cheveux ondulaient gracieusement et retombaient en cascades sur mes épaules. Pas question de m'attacher mes cheveux, ils étaient parfait comme ça ! Je mis le collier en émeraude de ma mère, et le gros bracelet vintage en or que j'avais eu pour 800$ -une sacré affaire, c'est moi qui vous le dit ! Je me passai un dernier coup de gloss sur les lèvres et attrapai mon sac. Couleur or, pour être assorti à ma tenue. Aucun bruit ne résonnait dans l'appartement. Je tentai.

« Zach ? Aprilounette ? Wouhouuu ? »

Pas de réponse. Tout était calme, et j'avais horreur de ça. Je sortis et refermai l'appartement. Quand je quittai le bâtiment, il n'y avait pas un flocon de neige. En même temps, à San Francisco, il ne faut pas espérer qu'il neige. En boudant, je m'assis sur le siège conducteur en cuir de mon gros 4x4. Je reposai mon sac à main sur le siège passager et démarrai en trombe. C'était déjà la nuit, des lumières brillaient de tous les côtés et les décorations de Noël et les sapins décorés s'éparpillaient partout dans les rues, les parcs, les magasins. J'étais comme une enfant, émerveillée par toutes ces lumières, et, absorbée, je me promis quelque chose. Gabriel ou pas, ce soir, j'allais m'éclater. Je souris pendant que je tournai vers la onzième.


Bon, vous êtes prêts ? Maintenant, je vais vous faire mon speech sur les coloc's. Vous avez peut-être aussi, tout comme moi, déjà eu des colocataires et avez donc aussi déjà connu les joies de la colocation.... (ironie). Bon, c'est vrai, un coloc', ça vous vole toujours du fric, entre dans votre chambre sans votre autorisation, pille votre cachette secrète de vodka, organise des beuveries quand vous devez réviser vos exams... Sans parler des gens qui ne se lavent pas, ou laissent leur plat à demi entamé dans le frigo pendant plus d'une semaine. Oui oui, je vous parle bien des colocataires. Mais, malgré tout, un colocataire c'est bien utile. Ça vous prête ses plus beaux vêtements, vous aide à réviser ou vous consolent quand vous avez un chagrin amoureux. Oui, un colocataire, c'est quand même bien pratique, et la plupart sont tout de même sympa. Personnellement, j'ai beaucoup de chances, j'ai deux coloc's formidables. Je ne connais pas beaucoup Zach, c'est vrai, mais April c'est vraiment une bonne amie. D'ailleurs, quand elle a appris que je fêterais Noël toute seule, elle m'a tout de suite proposé d'aller à un bal organisé par deux confréries de Berkeley. Je n'ai pas pu refuser, et ça ne pourrait que nous reprocher. D'ailleurs, je n'avais aucune idée d'où elle pouvait bien se trouver, on devait se retrouver à 20h et j'étais un peu en retard... Elle devait sûrement être déjà au bal. Je garai ma voiture et couru vers la salle " The Dancing Queen ". Elle n'était pas difficile à trouver, c'était de ce bâtiment que provenaient les musiques les plus fortes, et c'était ici que je faisais les entraînements. Je pris mon sac et m'élançai en trottinant vers l'entrée.


La salle était totalement métamorphosée. Elle brillait de mille feux, un immense sapin trônait au milieu de la salle et les décorations étaient nombreuses. De plus, il y avait une foule pas possible. Impossible de trouver April dans cette jungle humaine. Je sortis donc mon portable et allait écrire un SMS quand mon portable me vibra dans les mains. C'est sans surprise que l'écran de mon Blackberry indiqua April. J'ouvris le message.

♦ de : April à 8h12 p.m
Coucou ma grande !
Je suis désolée, je vais pas pouvoir venir... pour l'instant du moins.
Problème personnel, excuse moi, je t'envoie un texto quand je pense pouvoir venir.
Attend moi avant de te soûler !
April.

Je soupirai. Décidément, cette année, Noël ne se passerait pas comme prévu. J'écrivis rapidement une réponse à April, disant que je l'attendais, que j'espérais qu'elle vienne vite pour qu'on puisse s'amuser ensemble. J'appuie sur la touche "envoi", et de la neige artificielle se mit à tomber de partout. Voilà, je l'avais, ma neige ! Je regardai rapidement la salle, mais ne vit personne tout seul. Tant pis, je n'aurais pas de cavalier cette année, je devrais me résoudre à rentrer à l'appartement, et à fêter Noël avec une bouteille de Whisky pour seule consolation. Je me retournai vivement vers la sortie. Sur mon passage, je heurtai quelqu'un, m'excusai rapidement en lui lançant un bref regard. Alors, je ne pus plus bouger. Je venais de heurter Shayen. Bon sang, qu'est-ce qu'il foutait là, lui ? Manquait plus que ça... Vous vous demandez sûrement qui c'est. Bon, c'est pas que je l'aime pas, mais là, j'avais vraiment pas envie de parler. Pour être franche, j'avais juste envie de quitter cette salle, de partir loin. Mais bon, comme je suis une fille polie, je lui adressai quand même un demi-sourire forcé.

« Toi ? Tu sais, t'es moins moche que l'autr'jour.»

Bon, pour la politesse, on repassera. Après tout, on se refait pas. J'adore blesser les gens, c'est plus fort que moi, c'est tellement jouissif de voir leur visage se décomposer ! Enfin, comme j'aime bien Shayen, je lui donnai une bourrade amicale sur l'épaule. Après tout, il me connaissait un peu, il devait savoir que ma remarque n'était pas bien méchante. Bon, j'allai en finir rapidement, j'avais envie de rentrer, moi. Malgré mes chaussures à talons, je me mis sur la pointe des pieds et scrutai les alentours.

« C'est une blague, t'inquiète, t'as toujours la classe. Bon, elle est où ta cavalière ?»

Elle lui avait peut-être posé un lapin, c'était plutôt drôle. Enfin, drôle... Jusqu'au moment où je me souvins qu'à moi aussi, on avait posé un lapin. Je soupirai. Nan, j'avais pas envie qu'il soit dans mes pattes. Je déclarai :

« Bon, j'y vais, mon cavalier m'attend. »

Je lui tournai le dos et fonçai vers les toilettes. Bon, en passant, je pris un verre de champagne, de Whisky et un autre de Tequila. Pas parce que je suis toute seule que j'ai pas le droit de m'éclater... Je laissai Shayen seul et entrai dans les toilettes pour filles. La salle était bondée, je ne le recroiserais sûrement pas de toute la soirée. Tant mieux. Dans les toilettes, je reposai mes trois verres -j'ai un sacré sens de l'équilibre avec les verres, il faut l'avouer- et entrepris de me remaquiller. La soirée s'annonçait longue...


9.07 p.m. L'air était froid, et j'étais couverte de neige artificielle. Un mec bourré me collait de très près depuis le début de la soirée, et je me plaisais à lui envoyer mon verre de Whisky à la figure. Qu'est-ce que les hommes peuvent être lourds, parfois... Un grand sourire se dessina sur mon visage quand j'aperçus la silhouette d'April sortant d'un taxi. Ayant plusieurs verres dans le nez et ne voulant pas m'affaler par terre, je me contentai de lui faire de grands signes, tandis qu'elle accourrait vers moi.

• Sms de Alix
  

Citation :

Salut, April.
Il faut qu'on se voit, c'est urgent. Et quand je dis que c'est urgent ... c'est sérieux. Viens, rejoins moi au parc à côté de l'université. Bisous, à tout de suite ♥