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MessageSujet: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptyDim 28 Nov - 21:18

La nuit avait recouvert depuis bien longtemps la ville des lumières. Au loin, la lumière tournante en haut de la tour Eiffel aveugla une jeune femme qui sortait d’un établissement bruyant et puant l’alcool à des kilomètres à la ronge. Mettant une main devant ses yeux pour se protéger de la lumière, elle posa l’une de ses chaussures noires à talons sur l’une des marches, puis la seconde, et se retrouva enfin dans la ruelle sombre. Il était tard, bien plus tard qu’elle ne se l’imaginait. Et les ruelles de Paris étaient bien plus dangereuses qu’elle ne le pensait.

La soirée avait bien commencé pour Autumn. Paris était magique, et chaque nuit ne se ressemblait pas, offrant à chaque fois des moments tout aussi différents qu’inoubliables. Les sorties jusqu’au bout de la nuit s’enchaînaient, avec des amis, tout comme des inconnus rencontrés le matin-même au café du coin, avec lesquels elle avait rapidement échangé son numéro. C’était d’une facilité enfantine, se faire de nouvelles connaissances parisiennes, tout comme faire tomber les plus beaux garçons de la ville dans ses filets. Un regard échangé, et ils tombaient directement comme des mouches coincées dans une toile d’araignée. Les accents français la faisaient craquer, et eux, ne pouvaient résister à une belle blonde solitaire. Après être allée en boite avec des amis, très vite lassée de l’ambiance et de la chaleur des corps collés les uns aux autres, de ces personnes plus qu’inopportunes qui frôlaient ses jambes de déesse sans aucune gêne, elle s’était vite sentie agressée, et dans l’impossibilité de contrôler la situation et les nombreuses personnes qui posaient un regard sur elle. Aussi, elle avait préféré quitter ses amis en compagnie d’un beau brun, qui l’avait accompagné jusqu’à ce bar, dans cette petite ruelle qui semblait hors de la civilisation. Les gens étaient chaleureux, les femmes la regardaient avec une certaine admiration, et les hommes avec envie et désir de la posséder. Comme toujours, elle se sentait dans son élément, entouré d’un petit comité qui n’avait d’yeux que pour elle et ses magnifiques atouts physiques. Quelques éclats de rire, de nombreuses nouvelles connaissances, et quelques verres dans son estomac, voilà tout ce dont elle avait besoin. Mais, lorsqu’une musique country plus que déprimante sortit des hauts parleurs, elle sut qu’il était temps pour elle de partir. Cet idiot qui l’avait amené là n’avait même plus la force de la raccompagner, sa tête effondrée sur le bar montrait bien qu’il était en très mauvais état, même pour marcher jusqu’au coin de la rue.

Ses talons claquèrent dans la rue silencieuse, engloutie par la nuit. Un lampadaire solitaire était bien présent, cependant il clignotait momentanément, puis finit par s’éteindre, empêchant ainsi de voir les personnes qu’Autumn aurait du voir. Elle avançait d’un pas décidé vers le bruit de la circulation, de la civilisation parisienne qui vivait à 100 à l’heure, même à deux heures du matin. Des éclats de rire retentirent au loin, ainsi que le bruit d’une moto qui démarre. Puis, ce fut à nouveau le silence, et le bruit des talons d’Autumn sur le pavé. Des claquements bien distincts, qui furent bientôt accompagnés par d’autres bruits de pas. Elle n’était plus qu’à quelques mètres de la lumière, et, inconsciemment, elle avait accéléré le pas. Mais ce ne fut pas suffisant. Une main se plaqua dans son dos nu, et elle poussa un cri de surprise. Avant qu’elle n’eut le temps de voir l’espèce de sans gène qui la pelotait sans autorisation, elle se retrouva plaquée contre le mur de pierre, à quelques centimètres du lampadaire défectueux. Une silhouette sombre se dressait devant elle, la forme d’un visage surmonté d’une casquette. Par-dessus son épaule, elle distingua une autre tête, tout aussi sombre et méconnaissable. « Vous voulez quoi ? » Sa voix était rêche et imperturbable, comme si c’était de simples connaissances au lieu de voyous, mais elle avait parlé en anglais, oubliant momentanément où elle se trouvait. Le plus proche, dont elle sentait l’haleine alcoolisée sur son visage, saisit son sac, qu’il vida à ses pieds. « On t’a pas appris à demander avant de prendre les affaires des autres ? » demanda-t-elle dans un français parfait. Toujours aussi calme en apparence, elle hurlait de terreur à l’intérieur, priant pour que quelqu’un, n’importe qui, vienne la sauver. Le second voyou prit la parole, sa voix était rauque, comme s’il était en train de muer. « C’est que la jolie blonde se défendrait ! S’approchant d’elle, écrasant au passage son maquillage étalé sur le pavé -ce qui lui fit pousser un cri de terreur-, il posa une main sur sa joue, avant de la glisser sur sa cuisse nue. Mauvaise idée de porter une robe noire dos nue et courte au-dessus des genoux ce soir, pensa-t-elle. Alors, ma belle, qu’est-ce que tu fais seule à une heure pareille ? Tu as besoin de compagnie, peut-être…» « Vires ta main de ma cuisse, que je puisse te l’enfouir jusqu’au fond de ton gosier, pervers. » Le regard auparavant taquin du second voyou se transforma, se glaçant de violence. Il saisit violemment la main d’Autumn et lui serra le poignet. « Fais pas ta maligne, t’es pas en position de me donner des ordres. » En effet, sous la douleur, Autumn se tut, serrant les dents. Ainsi, c’était comme ça qu’elle allait se faire agresser, dépouiller de son fric, son maquillage, ce qui lui tenait assez à cœur pour qu’elle le trimbale partout. Ils pouvaient lui voler son sac, la violer sans scrupules, elle était une étrangère, et ils en profitaient. Avant que le voyou ne lui serre le poignet si violemment que son souffle fut coupé, elle parvint à hurler, un hurlement démentiel, un appel au secours à vous déchirer les tympans. Pitié, faites que quelqu’un lui vienne en aide. N’importe qui serait mieux que la compagnie de ces deux fous.
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MessageSujet: Re: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptyDim 28 Nov - 22:48

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Ce soir, je sors. Maria n'est pas très motivée à l'idée de sortir. Sa grossesse la fatigue. Elle a besoin de se reposer. Pour ma part, j'ai envie d'aller boire une bière dans un bar, prendre l'air en somme. Je n'ai personne avec qui y aller, mais ça ne m'arrête pas. Je suis d'un naturel très sociable, et puis, ça me permettra de faire des rencontres et de travailler mon français. Je connais les bases, je peux tenir une discussion assez simpliste, mais j'ai bien peur que mon fort accent irlandais nuise à ma compréhension. Déjà que mes étudiants disent que je n'ai pas l'accent américain... soit. Je propose à ma compagne de rester avec elle pour la soirée. Je lui dis que je sortirais une autre fois. Elle refuse, m'embrasse et m'adresse cet éternel sourire à croquer. « Vas y, il ne va rien m'arriver si je reste toute seule quelques heures. » Oui, je suis très protecteur, et je m'inquiète beaucoup pour elle. Je laisse un soupir s'échapper de mes lèvres. « Tu es sûre... ? Parce que je peux me passer d'une soirée. » J'ai pris place sur le lit à ses côtés. Ma main glisse sur la sienne alors que je la porte jusqu'à mes lèvres pour y déposer un baiser. Elle hoche la tête. Très bien, je vais sortir, ça va me faire du bien. Elle me connait, je supporte difficilement le fait de rester dans un endroit clos un long moment. En bon hyperactif que je suis, j'ai besoin de bouger, de m'occuper. « Je ne rentrerai pas tard alors. » Je la gratifie d'un doux sourire, lui murmure un je t'aime, je prends mon porte-feuille, mon téléphone portable, un manteau, une écharpe, des gants, et me voilà parti.

Ce soir là, j'ai fais quelques connaissances approfondies. Un homme. Brun, typé, pas très grand mais beau garçon. Il s'est assis à côté de moi et m'a avoué avoir vu mon air un peu perdu. Quand je lui ai répondu, il a clairement compris que je ne venais pas d'ici. Son sourire n'était pas moqueur. Non, plutôt compréhensif en fait. Nous parlâmes un bon moment. Il était d'origines portugaises, ses parents étaient des immigrés. Finalement je n'ai pas beaucoup travaillé mon français. Nous avons préféré parler en portugais, langue que nous avons appris tous les deux depuis quelques années. Puis j'ai fait la connaissance d'une femme. Une française pure souche, avec une classe à la parisienne. Une belle robe noire. Une longue chevelure rousse. Le regard entre le bleu et le gris, perçant, séducteur. Elle est venue accompagnée d'une amie mais se plaint que cette dernière n'ait d'yeux que pour un homme macho et stupide. Parler avec elle fut très agréable. Et pour dire à quel point je suis amoureux de Maria, que je ne fais plus vraiment attention aux autres femmes, je n'ai vu aucun des signaux que cette Adélaïde m'a lancé. Car lorsque je l'ai raccompagnée jusqu'au parking, elle a tenté de m'embrasser. J'en fus quelque part très flatté, même si je dû la repousser gentiment. Je lui expliquais que j'avais une femme dans ma vie, qu'elle attendait un enfant de moi et que je m'apprêtais à faire ma demande en mariage. Contre toutes attentes, elle m'adressa un beau sourire en coin, dévoilant des fossettes très charmantes qui me firent craquer. « Elle a de la chance. Je vous souhaite plein de bonheur. » Son ton était sincère. Néanmoins elle disparu bien vite, me laissant un peu désorienté, là, sur un parking quasiment désertique.

Il était temps que je reparte jusqu'à la Cité Internationale Universitaire de Paris, l'établissement dans lequel je loge, comme tous les autres étudiants et enseignants de l'université de Berkeley de passage dans la capitale française. Je prenais donc la route, un fin sourire sur les lèvres. J'ai une bonne opinion des français pour le moment, je les trouve gentils, même si, comme pour plusieurs pays, ils ont des étiquettes. Néanmoins, je déteste penser à cela, c'est stupide dégradant. Car si on les écoute, les Italiens vivent encore tous chez leur mère, même à quarante ans; nous, irlandais, nous sommes tous roux et alcooliques; les français sont sales et ne savent pas s'habiller; les asiatiques ont un petit pénis; les arabes sont tous terroristes, et les africains s'appellent tous Mamadou. Je préfère voir, avant de me faire une opinion sur un peuple ou bien une culture, même s'il y a des cons partout. Il ne faut pas généraliser.

Soudain, alors que je marchais tranquillement dans une rue vide, j'entendis un cri. Un cri strident qui me glaça le sang et qui fit battre mon cœur à cent cinquante pulsations/minutes. Je m'arrêtais net, immobile, tendant l'oreille. Grand silence. Nouveau cri. Cette fois-ci, j'agissais autrement. Je fonçais vers la direction du bruit, sans réfléchir, sans me poser une seule question. C'était aussi stupide qu'héroïque. La seule chose que je voulais, c'était savoir ce qu'il se passait. Si Maria venait à avoir un problème, j'aimerais bien qu'on se donne la peine d'y porter secours si je ne suis pas là.

Arrivé sur place, mes yeux bleus azurs balayèrent l'endroit du regard avant de se poser sur deux hommes proches d'une femme. Une femme... qui me disait clairement quelque chose. Mes pupilles durent s'habituer à l'obscurité. Ainsi, je pus mettre un nom sur ce visage. Autumn. Autumn, une de mes étudiantes que je ne portais clairement pas dans mon cœur, une jeune femme à qui j'ai déclaré la Troisième Guerre Mondiale. Sauf que... je ne pouvais pas la laisser dans cette situation, même si elle m'insupportai au plus haut point. « Lâchez la ! », lançais-je avec un grondement, alors qu'ils s'étaient déjà retournés vers moi. Mon effet de surprise était fichu depuis quelques secondes déjà. Je m'approchais. Oh, ne croyez pas que je suis Chuck Norris et que je vais droit vers la bagarre sans ressentir une simple peur. Au fond de moi, je tremble. J'étais en train de me dire que j'allais droit dans la gueule du lion. Il me fallait un peu de colère pour faire monter l'adrénaline afin que je me transforme en incroyable Hulk. Ils m'observent. « T'es qui toi ? » L'un d'eux s'approche de moi, mauvais. Je préfère jouer le malin, ça montre que j'ai confiance en moi et qu'ils ne m'intimident pas du tout. « Je sais qu'elle est habillée très sexy et qu'elle vous a sûrement aguichée, parce qu'au fond, elle n'est bonne qu'à ça... », petit sourire vers Autumn. « Mais il se trouve que... c'est ma copine donc pas touche. » Ils rigolent entre eux. « Ta copine ? T'es pas un peu vieux pour qu'elle soit ta copine ? » L'un d'eux me donne une tape sur l'épaule. Je fronce les sourcils. Comment ça « Trop vieux » ? « Je suis peut-être trop vieux, mais en attendant, j'ai pas une gueule de con et je n'ai pas besoin d'agresser des femmes pour tirer mon coup. » Nouveau sourire bien que l'énervement naît dans mes yeux. J'ai touché la corde sensible.

Je me prends un poing en pleine figure, violent qui me fait reculer d'un pas. Je porte ma main contre mon visage. Ah... ça fait mal... Néanmoins la fureur m'envahit et je me jette sur celui qui m'a frappé, celui qui a osé posé sa main sur la cuisse d'Autumn. Je le fais tomber sur le sol, agile, puissant et lui assène des coups de poings, jusqu'à ce que son ami ne m'immobilise. Je ne vous fait pas un dessin. À deux, c'est plus facile. L'un tient, l'autre tape. Au final, je me retrouve agenouillé sur le sol, à prendre quelques coups sur le visage, et la grande majorité en plein estomac. La question c'est... est-ce qu'elle vaut vraiment la peine que je me prenne une raclée pour lui venir en aide ?
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MessageSujet: Re: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptyMar 30 Nov - 20:38

On dit toujours que ça n’arrive qu’aux autres. Cependant, on oublie bien souvent que nous sommes tous l’autre de quelqu’un. Là, le corps collé contre le mur de pierre glacé, le poignet tordu en un angle incongru, et la main chaude de ce dégoutant qui ne se décollait pas de sa cuisse, Autumn était plus que persuadée qu’elle était l’autre de quelqu’un, cette saleté de personne à qui les mauvaises choses arrive, qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Est-ce qu’il allait lui briser le poignet, cela en avait bien l’air. Alors qu’elle s’apprêtait à l’incendier d’une nouvelle insulte, mot méchant, tout et n’importe quoi qu’elle avait en stock qui serait susceptible, même seulement pendant un quart de seconde, de le faire retirer sa foutue main de sa cuisse, la douleur l’irradia violemment, lui coupant le souffle. Usant toute l’énergie qui lui restait, un hurlement sortit d’entre ses lèvres, surprenant momentanément les voyous, qui levèrent des yeux étonnés et énervés vers elle. Brusquement, son cri fut stoppé par une main grasse et glacée posée sur sa bouche. Certes, ses mains étaient immobilisées ensemble, mais cela ne l’empêcha pas de cracher sur la main qui recouvrait ses lèvres.

D’interminables secondes s’écoulèrent, et Autumn baissa les épaules, persuadée que son appel au secours n’avait eu aucun succès, aucune oreille attentive pouvait l’entendre, à plus de deux heures du matin les seuls âmes qui vagabondaient dans les rues étaient soient bourrés, soient des gens mal intentionnés. « Prends son fric, et tout ce que tu trouves qui a un minimum de valeur. Je m’occupe de la demoiselle. » Il resserra sa poigne, et Autumn laissa échapper un cri étouffé, qui ressembla plus à un râle de douleur. Alors que le visage sombre s’approchait dangereusement d’elle, et qu’en arrière plan, les bruits de la circulation étaient presque couverts par la seconde personne qui vidait un peu plus son sac et fouillait dedans, à la manière d’un singe qui trie les bons des mauvais aliments, des pas se firent entendre. Une autre voix d’homme. Pitié, pas encore, telle fut sa première pensée. Si un troisième venait donner main forte à ces deux idiots, elle était complètement foutue. Parce que là, elle était en position de force, peut-être ? Les bruits de pas se rapprochèrent, et les souffles rauques des deux voyous se coincèrent dans leur gorge, ils s’immobilisèrent, aux aguets. Autumn aussi, écoutait, se demandant si c’était son salut ou sa mort qui arrivait avec un pas si rapide et assuré. Le cœur battant violemment contre sa cage thoracique, elle aperçut enfin la personne qui arrivait. Un visage peu reconnaissable dans la pénombre, et pourtant, elle sut dès l’instant où sa voix s’éleva qu’elle le connaissait. Il lui fallut quelques secondes avant de mettre un visage sur ces mots, et, lorsqu’elle y parvint, elle hésita entre le soupir de soulagement et d’agacement. Parmi tous les habitants parisiens sexys-et ils ne manquaient pas, par ici-, il fallait que ce soit un américain avec son foutu accent irlandais à couper au couteau, qui vienne la secourir.

Le jeune homme assis à terre se releva, et s’approcha de lui, menaçant. Le second voyou, bien que ne lâchant pas le poignet de la blondinette, regarda la scène avec attention, l’inquiétude se lisait sur son visage. Edward leva à nouveau la voix, ne répondant pas à la question posée, et Autumn ne put s’empêcher de laisser échapper un soupir agacé. Ce n’était pas de sa faute s’ils se jetaient tous sur elle comme des enfants sur des petits pains lors de la cour de récréation. Le voyou lâcha légèrement son étreinte, puis la laissa collée au mur, rejoignant son ami, faisant face à Edward. Ils étaient énormes, ils étaient deux, si une bagarre se déclenchait, Edward était foutu. Cependant, elle n’avait en aucun cas prévu de lui porter secours ; rêvant de voir comment monsieur le prof se débrouillait en pleine nuit contre des voyous. Ses yeux voguèrent vers eux, suivant la conversation avec attention, tout en massant son poignet endolori et gonflé. Sa copine ! Sa bouche s’entrouvrit, et s’empressa de se refermer. Ce n’était pas le moment de l’ouvrir.

Soudainement, le premier coup partit. Il avait suffit qu’elle baisse les yeux une seconde pour que le poing parte dans la tête d’Edward. Une forte envie de rire très inappropriée lui tortura les lèvres, qui s’écartèrent en un léger sourire. Il allait réellement se faire tabasser. Elle pouvait très bien prendre son portable, filmer toute la scène et le ridiculiser jusqu’à la fin de ses jours. Cependant, aujourd’hui, elle n’en avait même pas envie. Encore heureux ?! Rapidement, le sourire d’Autumn se volatilisa comme neige au soleil. Sous ses yeux, Edward se prenait la raclée du siècle, et cela n’avait pas l’air très joyeux. Chaque coup de plus dans son ventre, sur son visage auparavant si propre mais désormais ensanglanté, l’affaiblissait un peu plus. La panique monta en elle doucement, tandis que son cerveau commença à tourner à plein régime. Elle ne pouvait pas s’immiscer dans la bagarre, elle était sexy, certes, mais cela n’avait malheureusement aucune utilité dans cette situation. Prise d’une idée, elle se baissa et fouilla dans ses affaires étalées sur le pavé humide. Elle était persuadée d’en avoir un, pitié faites qu’il ne l’ai pas pris. Pourtant, ses mains parcouraient ses affaires à toute vitesse, tandis que son cœur s’accélérait de deux battements à la seconde, à chaque fois qu’elle entendait Edward hurler de douleur à côté d’elle. Les larmes lui montèrent aux yeux. Merde, où Est-ce qu’elle l’avait mis ?! C’est alors qu’elle se souvint. Reprenant son sac, elle fouilla la poche intérieure et ses doigts finirent par entrer en contact avec un objet carré. Elle le sortit et se dirigea vers les deux voyous, qui, heureusement, lui tournaient le dos, et étaient trop occupés pour voir ce qu’elle faisait. Brandissant le Taser dans le cou de l’un des malfrats, elle appuya sur un bouton et, aussitôt la décharge électrique se répandit dans son corps, le faisant tomber au sol, sans connaissance. Elle profita de l’étonnement du second pour lui administrer une dose également, puis s’agenouilla aux côtés d’Edward, posant une main sur sa joue ensanglantée. Malgré son état, elle ne pouvait pas s’empêcher de lui parler comme elle le faisait toujours. « Alors comme ça je suis ta copine ? Tu sais, ils avaient raison sur un point, t’es peut-être un peu âgé pour moi », fit-elle, un large sourire collé au visage. Un grognement étouffé parvint de l’un des jeunes hommes allongé au sol. Autumn récupéra son sac, fourra toutes les affaires qu’elle put retrouver à l’intérieur, et tendit sa main à Edward. « Allez, debout, l’handicapé, faut qu’on se tire d’ici vite fait. » Ils sortirent rapidement de la ruelle, et ce fut avec un soupir de soulagement que la blondinette accueillit le bruit familier de la circulation et d’une artère principale de la capitale, se sentant beaucoup plus en sécurité.
Honnêtement, elle n’avait pas l’habitude de dire merci. Mais il l’avait tiré d’une situation dont elle ne serait pas sortie vivante, ou du moins pas sans séquelles plus ou moins importantes, comme en témoignait déjà son poignet gonflé comme une orange, qu’elle s’empressa de cacher en croisant les bras sur sa robe, qui semblait légèrement trop décolletée à cet instant précis. « Hum, au fait, merci. Crois pas que je ne m’en serais pas sortie toute seule, hein ! Merci, tu m’as offert un bon divertissement, » ajouta-t-elle, ne pouvant s’empêcher de rire. Elle était franchement dégueulasse, mais ses remerciements, elle les pensait véritablement. Même si cela semblait difficile à deviner. Elle leva les yeux vers lui, et remarqua une large blessure sanguinolente sur sa joue. Elle la frôla d’un doigt, avant de grimacer, montrant devant lui sans doute pour la première fois une profonde inquiétude. « Ça va, tu as mal ? Faudrait peut-être soigner ça. » Elle s’inquiétait pour lui, c’était une première. S’en rendant compte, elle baissa les yeux, avant de refermer son sac encore ouvert, nerveuse. Montrer que, malgré toutes leurs crasses mutuelles, elle l’appréciait et s’inquiétait pour lui, c’était une grosse faute qu’elle ne devait pas commettre.
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MessageSujet: Re: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptyMar 30 Nov - 22:04

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Chaque coup que je me prends laisse apparaître une grimace de douleur sur mon visage accompagné d'une légère plainte, un gémissement. Je sens un liquide chaud couler le long de ma joue. Cette dernière est brûlante, tout comme ma lèvre. Ce que je me prends dans l'estomac, je le supporte un peu mieux, même si ça me fait un mal de chien. Ses deux hommes sont ivres. Pourquoi s'acharner autant sur moi sinon ? Agenouillé sur le sol, on tient mes bras que l'on a croisé, m'obligeant ainsi à rester immobile. Nouveau coup dans l'estomac. Je lâche un gémissement de douleur et me penche en avant. On m'assène deux coups au niveau du torse pour me redresser. Là, je ne peux retenir une plainte beaucoup plus audible. La cicatrice due à ma transplantation cardiaque, qui se situe du haut jusqu'en bas de mon torse, au niveau du sternum, vient d'en prendre un sacré coup. Elle est encore fraîche et douloureuse après presque trois mois. Sans aucun doute elle doit de nouveau saigner en vue de la douleur vive qui envahit mon corps.

Soudain, sans que je m'y attende, l'homme qui me frappait tomba à terre après un râle. La douleur est encore fortement présente mais je ne me prends plus aucun coup. Avant que mon esprit comprenne ce qu'il vient de se passer, l'autre ivrogne qui m'immobilisait depuis tout à l'heure, me lâcha, visiblement stupéfait en voyant son ami allongé là, sur le pavé froid et humide. Je lève mes yeux bleus vers Autumn et l'observe. C'est là que je découvre qu'elle tient un Taser. Et là, c'est à l'autre type de tomber sur le sol. Quelle blague... elle ne pouvait pas le sortir avant ?

« Alors comme ça je suis ta copine ? Tu sais, ils avaient raison sur un point, t’es peut-être un peu âgé pour moi. » Si elle croit que c'est le moment de plaisanter, elle se trompe. Je tente de reprendre un rythme cardiaque convenable. Je suis censé faire très attention avec ça. J'inspire profondément et expire avec lenteur. La douleur est toujours vive, surtout au niveau de mon torse. Je vois une tâche de sang, mais mon attention se reporte bien vite sur Autumn qui récupère les affaires de son sac pour finalement me tendre une main étrangement amicale. « Allez, debout, l’handicapé, faut qu’on se tire d’ici vite fait. » Je l'observe un instant, dans un silence sévère et inquiétant. Mes yeux d'un bleu intense font la navette entre son visage et sa main. J'ignore cette dernière et me lève avec difficulté tout seul. Comme si j'avais besoin de son aide. Nous sortons de la ruelle d'un pas rapide. Plus je marche, plus mes muscles se contractent, plus la douleur me submerge. Je serre les dents, prends sur moi, ferme parfois les yeux en prenant de profondes inspirations.

« Hum, au fait, merci. Crois pas que je ne m’en serais pas sortie toute seule, hein ! Merci, tu m’as offert un bon divertissement. » Nous étions enfin arrêtés. Ou plutôt, c'est moi qui ait stoppé ma marche et elle a donc fait de même. « Fermez-là une seconde, vous voulez bien ?! », lâchais-je sur un ton assez froid. Le fait est que, contrairement à elle, je la vouvoie. Une façon de lui faire comprendre que je ne voulais pas être trop familier avec elle, pour augmenter la distance entre nous. Bien évidemment, je l'appréciais bien plus que je pouvais l'avouer, mais ça, c'est une autre histoire et puis elle ne l'entendra à priori jamais.

Je me penche finalement en avant, les mains posées sur le dessus de mes genoux. Je ferme les yeux et grimace. La chemise blanche que j'arborais depuis ce matin est désormais marquée d'une tâche de sang plus importante, sans qu'elle ne soit pour autant excessive non plus. Le fait est que ça me faisait bien mal. Je ne prêtais même pas plus d'attention que ça à la blessure que j'avais sur la joue ainsi qu'à ma lèvre fendue. En fait, je devais avoir une tête qui faisait peur. Le fait est que je me suis pris une bonne raclée et j'étais sûr qu'Autumn s'en amusait quelque part...

« Ça va, tu as mal ? Faudrait peut-être soigner ça. » Finalement, elle s'inquiète peut-être un minimum pour moi. Oh ça serait presque touchant. Mais je ne me laisse pas berner. Au fond, elle doit bien se douter que je l'apprécie pour ainsi me jeter dans la gueule du lion pour tenter de sauver cette cause perdue qu'elle était. Elle pouvait bien sûr croire que j'avais peur ensuite de me faire arrêter pour non assistance à personne en danger. Le fait est que je suis impulsif, d'un naturel protecteur et qu'effectivement, je l'apprécie bien trop pour la laisser toute seule dans une telle situation. Je pense même que j'aurais été incapable de souhaiter ce genre de chose à mon ennemi. Et si elle avait été violée ? S'ils l'avaient frappée ? « Il faut que... je soigne ma cicatrice... » Elle ne devait certainement pas comprendre de ce que je parlais, ou bien elle voyait les quelques gouttes de sang sur ma chemise. Elle n'avait qu'à faire le lien avec ma transplantation cardiaque et elle comprendrait. En effet, ça n'avait pas passé inaperçu comme période de ma vie...

Je me redresse finalement et l'observe dans les yeux. Je fronce les sourcils, sans la quitter du regard. Finalement je laisse ma peur, mon inquiétude et ma colère s'extérioriser. Pour cela, je lui adresse la parole, sur un ton élevé, sévère et mécontent : « Vous êtes inconsciente ?! Vous sortez seule dans les rues à cette heure là ! Vous vous doutez bien que la plupart des gens présents ne sont pas fiables ! Dans cette tenue en plus ! Comment vous vouliez ne pas vous attirer des problèmes ? Et si on fait ces deux erreurs, il est préférable de rester sur les grands axes et donc ne pas aller dans les ruelles ! » Ce comportement m'exaspère. A-t-elle conscience de son irresponsabilité ? « Sortez de votre monde tout rose merde ! Il y a des tarés partout ! Qui sait ce qu'ils auraient pu vous faire ! » Je passe mes mains dans mes cheveux, dans un geste nerveux. Je soupire. L'inquiétude se lit sur mon visage. J'ai sérieusement eu peur pour elle, même si j'avais dû mal à l'admettre. « Vous ont-ils fait mal quelque part ? »
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MessageSujet: Re: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptySam 4 Déc - 19:56

Entre eux, il devait exister certaines limites. Elle était son élève depuis maintenant trois ans, il était son prof d’histoire. Leurs relations devaient strictement se limiter aux heures de cours, aux poursuites dans les couloirs et aux numéros de charme que la belle blonde servait à beaucoup de ses professeurs qui avaient la sale manie de penser à elle comme au stéréotype de la blonde écervelée, et lui collaient automatiquement une note qu’elle ne méritait pas. Avouez, vous croyez qu’elle les poursuit la plupart du temps pour leur faire du charme, mais c’est loin d’être le cas. Contrairement aux apparences, et bien qu’elle sache jouer de sa beauté quand bon lui semble, les cours ne font pas partie de ces instants. Pourtant, dès le début, ils avaient commencé à se taquiner, ou plutôt à se rabaisser mutuellement, profitant de chaque instant de faiblesse pour assener un coup mortel sur l’autre, histoire de jouir de ce magnifique plaisir qu’est la victoire. Aussi, en cet instant précis, bien qu’ils soient loin d’être des « amis », Autumn se sentait parfaitement en droit de le tutoyer, alors que Monsieur s’obstinait à user des formules de politesse requises, ce qui donnait à leur échange une proportion assez étrange, à la limite du ridicule. D’ordinaire, elle aurait fait une remarque, juste histoire de le casser, de voir son sourire se décomposer, de le perturber, bref, tout pour l’énerver ; mais là n’était pas le moment juste. Pour une fois, elle s’inquiétait. Le sang qui avait laissé derrière eux des traces, tels les miettes de pain du petit Poucet, et le visage fermé, comprimé sous la douleur, d’Edward, était loin de la rassurer. Elle sentait que la situation lui échappait, elle n’était pas en mesure de contrôler le flux de sang qui s’écoulait de ses plaies, ne pouvait pas non plus comme par magie poser ses mains sur lui et le guérir par la pensée, tel l’être des lumières de Charmed. La vie est tellement plus simple dans les séries télévisées. Quoique, les démons, elle les oublie ?

Alors qu’ils continuaient à avancer, les mots finirent par sortir, ceux qu’elle ne voulait pas dire, ceux qui montraient à quel point la situation la dépassait, à quel point elle était paniquée et inquiète à l’idée de l’emmener se faire soigner dans un hôpital étranger, simplement à l’idée que ces blessures soient plus graves qu’elles ne le paraissent. Ses pas se ralentirent, ses chaussures à talons lui semblèrent soudain très vulgaires et inappropriées pour se balader à côté d’un mec dont les vêtements nageaient dans le sang. Elle tourna la tête, et constata qu’il s’était arrêté, quelques mètres auparavant, et qu’il était penché en avant. Bien qu’elle ne puisse pas voir son visage, elle imaginait la souffrance qui devait y transparaître, et grimaça, avant de faire demi-tour et de lui saisir le bras pour essayer de l’aider à se redresser. Honnêtement, lorsqu’il finit par parler, une vague de soulagement l’envahit. Au moins il n’avait pas perdu cette capacité. Mais, rapidement, l’inquiétude reprit le dessus. La cicatrice, de quoi parlait-il, bon sang ? Ses yeux se perdirent dans le rouge qui maculait sa chemise, sa vue se brouilla au souvenir de cette rumeur sur lui qui courrait dans toute l’université à son entrée. Les voix de ses amis résonnaient à ses oreilles, bourdonnements incessants qu’elle ne parvenait pas à faire taire. « Parait qu’il a eu des problèmes de santé l’nouveau » « J’ai entendu dire qu’il a eu une transplantation cardiaque. » A l’écho de cette dernière parole, son cœur accéléra soudainement la cadence, et sa bouche s’assécha. Merde. Et si les coups de ces sales ivrognes avaient eu des conséquences graves sur la cicatrice, vestige de cette période de sa vie ? Et si c’était grave, qu’il fallait opérer, ou Dieu sait quoi ?! Malgré l’ouragan de questions qui déferlait dans son esprit, son visage restait complètement passible, et sa bouche sèche, incapable de formuler un mot, de faire preuve d’attention quant à sa santé. Ce n’était pas de mise, entre eux, et elle avait peur de briser tout ce qui avait fait leur drôle d’amitié jusque là. C’était complètement ridicule, et pourtant, ses lèvres restèrent scellées, sa main posée sur son bras, ses lèvres pincées.

Après ce qui sembla une éternité, Edward finit par se relever, et vrilla ses pupilles glacées dans celles de la jeune femme, la gelant sur place. Sa colère sortit, et passa sur elle comme la pluie sur un imperméable. C’était exactement ce qu’elle était, imperméable à sa colère, et à ce qu’il pouvait bien penser d’elle. Et il se demandait pourquoi elle s’acharnait, à refaire les mêmes erreurs, à jouer avec le feu en sortant couverte de courts morceaux de tissus, attisant ainsi l’appétit de rapaces violents. La vérité était qu’elle-même n’en savait rien. Elle était comme ça, c’est tout. C’était sa vie, sortir le soir avec des inconnus, se faire aborder par des gens louches, et toujours s’en sortir in extremis. Elle sortait, elle faisait la fête, s’habillait et se maquillait comme une traînée, jouait avec les sentiments des autres comme on joue avec des marionnettes, et se prenait pour la reine du monde. Pourquoi ? Parce qu’elle était comme ça, simplement, il n’y avait pas de raison, pas d’explication ; c’était dans ses gènes, inscrit sur sa peau comme de l’encre inscrit un tatouage indélébile. Cependant, les mots violents du professeur ne lui passèrent pas tous au-dessus de la tête, ils finirent par l’atteindre en plein cœur, la déstabilisant momentanément, puis réveillant le volcan endormi au fond d’elle. Elle savait qu’elle allait aggraver la situation, mais la lave en fusion avait atteint son maximum, tout allait exploser d’une seconde à l’autre.« Un monde rose, tu crois que c’est ça, ma vie ? Alors là t’es complètement à côté de la plaque. Tu crois que je ne suis pas au courant, des tarés qui courent les rues, des psychopathes qui peuvent m’agresser à tout moment ?! Mais comme tu dis, y’a des tarés partout ! Et si je réfléchirais comme toi, je resterais enfermée toute ma vie à étudier les dinosaures ou Dieu sait ce que tu fais dans ton bureau tard quand la lumière reste allumée jusqu’à pas d’heure ! Okay…l’espionnait-elle ? Non, pas du tout (a). Il faut dire qu’il lui arrivait souvent de faire un détour par son bureau, juste histoire de voir si son pire ennemi adoré se trouvait là pour jouer à je-te-lance-des-fléchettes-sur-la-gueule -fais-donc-de-même. Excuse-moi, mais je ne compte pas ne pas prendre de risques jusqu’à la fin de mes jours, sinon ma vie, je vais passer à côté ! » Croisant les bras sur sa poitrine, qui lui semblait anormalement voyante sous la lumière des lampadaires, elle ferma momentanément les yeux, essayant d’intérioriser le maximum pour ne pas lui hurler dessus jusqu’à ce qu’il devienne sourd. Il était déjà assez en mauvais état.

Incroyable, il pouvait s’inquiéter pour elle ! Elle se retint de rouler ses yeux bleutés en profonde exaspération, et fit attention à elle-même, ce qu’elle n’avait pas fait depuis…wouah, presque cinq minutes, quel record. Elle passa sa main dans son cou, lieu où l’un des voyous ne s’était pas privé de la griffer, attaque qui avait laissé la marque de ses doigts dégoutants sur son cou de cygne. Puis, elle reporta son attention sur son poignet, et retint un cri d’horreur, et de douleur qui la frappa subitement. Elle avait oublié momentanément sa douleur, s’inquiétant pour lui. Son poignet avait presque doublé de volume, était rouge et constellé de marques d’ongles qui s’y étaient plantés, petits croissants de lune peu agréables à regarder. Elle tendit son désormais gigantesque poignet vers Edward, esquissant une légère grimace. « Bon, si tu comptes pas les griffures dans le cou, c’est le seul endroit qui me fait vraiment souffrir. » Cela était complètement anodin comparé aux blessures d’Edward. Elle passa une main dans ses cheveux blonds, elle approcha sa main valide du torse du jeune homme, frôlant les taches de sang qui formaient des cercles irréguliers sur sa chemise blanche. « Mauvais jour pour porter du blanc. » Pour une fois, elle regretta sa remarque, et se mordit la lèvre, gênée, avant d’éloigner sa main de sa plaie. « Le plus important c’est que t’aille bien. Il faudrait peut-être soigner ça, je sais pas, aller voir un médecin ou dans une pharmacie…j’ai bien quelques trucs dans mon sac mais je doute que les médicaments contre les maux de tête te soient utiles. » Incroyable. Elle le faisait passer avant elle-même, avant son poignet, avant son propre intérêt. C’était sans doute la première fois qu’il la voyait voir plus loin que le bout de son nez. La question est, combien de temps tiendra-t-elle avant de se prendre à nouveau pour le nombril du monde ?
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MessageSujet: Re: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptyVen 10 Déc - 20:51

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Je ne sais pas vraiment comment notre relation conflictuelle a commencé. En fait, je n'en ai plus aucun souvenir. La seule chose que je savais, c'est que ça avait commencé en début d'année scolaire, l'année passée, soit en septembre 2009. Peut-être sans grande raison particulière. Nous étions fait pour nous prendre mutuellement la tête. Il faut avouer que nous sommes tous deux de grandes gueules qui n'hésitent pas à l'ouvrir lorsque cela est nécessaire. Ainsi, lorsque nous n'avons pas le même point de vue, notre « conversation » finit bien souvent en Troisième Guerre Mondiale. Ce n'est pas pour déplaire aux étudiants qui, pendant les cours, prennent presque leur pied en nous voyant nous battre comme des enfants, ou bien lorsque l'on se fait des coups bas afin d'humilier l'autre. Ça va de la simple remarque vexante, au renversement de plateau sur la personne, lors du déjeuner à la cafétéria de l'université de Berkeley et j'en passe. On se demandait tous les jours si l'autre avait prévu quelque chose de dégueulasse. Une grande surprise, à chaque fois.

Le fait est que je l'appréciais, et j'étais persuadé que ce sentiment étrange était réciproque. Les étudiants, eux, semblaient bien l'avoir comprit. Après tout, notre méchanceté semblait avoir quelques limites. Nous restions dans le jeu. Parfois, ça allait plus loin, certes, mais ce n'était pas tout le temps. Elle était mon jouet, j'étais le sien. Deux grands enfants, à la limite de l'adolescence, qui ne trouve rien de mieux à faire que de se divertir de la sorte.

Le ton était rapidement monté entre nous, et pourtant, ce n'était pas la première fois. Le fait est que lorsque l'on se disputait, ça finissait par monter sérieusement le volume. Elle m'expliqua qu'elle était consciente des conneries qu'elle faisait et pourtant, elle n'y renonçait pas. Comment pouvait-on être au courant des risques et les ignorer ? Ou bien les prendre comme prétextes pour s'amuser ? J'ai beau avoir l'esprit ouvert, il y a des choses chez elle que je suis incapable de comprendre. Mais une chose me frappa davantage : « Et si je réfléchirais comme toi, je resterais enfermée toute ma vie à étudier les dinosaures ou Dieu sait ce que tu fais dans ton bureau tard quand la lumière reste allumée jusqu’à pas d’heure ! » Je fronçais les sourcils, qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? M'espionnait-elle ? Et elle était totalement à côté de la plaque. Elle ne me laissa même pas le temps de répondre qu'elle reprit la parole. « Excuse-moi, mais je ne compte pas ne pas prendre de risques jusqu’à la fin de mes jours, sinon ma vie, je vais passer à côté ! » Elle avait de la maturité à gagner. Mais ça, elle comprendra avec l'âge, sans aucun doute. Je l'observais avec un certain énervement. « Ah oui ? Vous pensez que, parce que je m'investis dans mon travail, je n'ai que ça dans ma vie ? Quand vous aurez de l'expérience dans le domaine, vous comprendrez.. On peut facilement allier travail et fêtes. Et vous ne voulez pas que votre vie vous passe à côté ? Je n'aurais pas été là, ils vous auraient certainement violée, tabassée. Si c'est ça que vous recherchez, retournez-y, je suis sûr qu'ils sont encore dans les parages ! » Je passais mes mains dans mes cheveux, dans un geste exaspéré.

Autumn n'a pas d'enfant. Là est toute la différence je présume. En tant que père, je suis très protecteur. Jamais je ne voudrais que mes enfants, surtout Jade, rentrent seuls, en pleine nuit. Je préférerais mille fois me lever à quatre heure du matin, les voir dans un état pitoyable. Au moins, je m'assurerais qu'ils sont sains et saufs. Cette jeune femme n'est pas consciente du danger. Et lorsque l'on a des gosses, on a même tendance à le voir partout. Là, c'était totalement stupide. Mais y avait-il une discussion de possible avec elle ? Je n'en étais même pas sûr.

Mais je devais me reprendre, car la situation m'échappait d'une façon que je détestais. J'avais besoin de reprendre le contrôle, de rassurer les gens autour de moi, de prendre des initiatives pour notre biens. C'était ça aussi, être père de famille. De cette façon, je ne pouvais m'empêcher de lui demander comment elle allait. Et si j'étais arrivé trop tard ? Et si ils s'étaient contentés de me mettre K.O pour reprendre ensuite leur petite affaire avec Autumn ? À cette idée, un frisson me parcourait. Je m'en serais voulu jusqu'à la fin de mes jours. « Bon, si tu comptes pas les griffures dans le cou, c’est le seul endroit qui me fait vraiment souffrir. » Je haussais les sourcils en voyant l'état de son poignet, puis la gratifiais d'une fine grimace. Je me devais de décompresser pour pouvoir réfléchir un instant pour ce qui était des mesures à prendre. Il fallait que je l'emmène à l'hôpital.

Je sentis ses doigts effleurer ma cicatrice à travers ma chemise. Je baissais les yeux sur sa main. Je l'écoutais parler et ne pus m'empêcher d'esquisser un très fin sourire. Puis un soupir s'échappa de mes lèvres. « On va aller à l'hôpital... ils vont examiner votre poignet, et voir si ma cicatrice n'a pas trop souffert, d'accord ? Enfin... je ne vous demande pas vraiment votre avis. Quoi que... si vous ne voulez pas, moi, j'y vais, je n'ai pas vraiment le choix... »
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MessageSujet: Re: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptyDim 12 Déc - 20:26

Lentement, mais sûrement, la panique montait en elle, l’inondant, la submergeant, la noyant peu à peu. Pourtant, son visage n’en laissait rien paraître. Toujours aussi passible, comme si la vie et tous les malheurs du monde lui passaient au-dessus de la tête, se déroulaient loin, bien loin du petit monde dans lequel vivait Autumn. A l’extérieur, elle semblait parfaitement calme, en pleine maitrise de la situation. Mais la vérité était qu’elle mourrait d’angoisse, qu’une alarme incendie hurlait dans ses oreilles, l’empêchant de réfléchir correctement à la situation. Tout s’était déroulé trop vite, l’attaque, les coups, leurs pieds fuyant sur le pavé mouillé, les images défilaient encore devant ses yeux comme un film en avance rapide sur un écran télévisé, impossible à contrôler car la commande est cachée quelque part, loin, loin, noyée dans son angoisse. Son sang s’écoulait sur le sol, goutte par goutte, il se vidait, et, à côté de sa blessure, la taille anormale du poignet de la jeune femme semblait presque banale. Ses yeux cherchèrent quelqu’un, autour d’eux, n’importe qui, un passant pour les aider, si possible un docteur qui passe par là après sa consultation de trois heures du matin. Hélas, ce n’est que dans les films que ce genre de choses arrivent, et les deux « ennemis », ou quoi qu’ils soient l’un pour l’autre, étaient en plein dans la douloureuse réalité.

Ce n’était vraiment pas le moment de lancer une dispute entre eux, pourtant, les mots venaient presque naturellement. A chaque fois qu’ils se croisaient, même, comme l’instant présent, dans les pires conditions, elle ne pouvait pas empêcher le flot de mots horribles qui se bousculaient en elle de sortir d’entre ses lèvres ; les critiques, méchancetés, moqueries et autres paroles blessantes, coupantes comme des lames de rasoir, allaient directement l’attaquer, sans prévenir, peu importe que son sang se vide ou non. Elle était ridicule, vraiment, et, pour la première fois, elle sembla le remarquer. Ses yeux se baissèrent, et un profond soupir, d’exaspération, envers lui, envers elle-même, elle ne savait pas trop, troubla quelques instants le silence qui s’était installé entre eux. Elle ne voulait pas se battre. L’alcool qui circulait dans ses veines à cet instant précis la rendait quelque peu étourdie, et la douleur de ses quelques blessures anodines s’y ajoutant, elle ne se sentait pas la force, ni la capacité de réfléchir un peu plus pour répliquer et lui clouer définitivement le bec. Si ça se trouve, il serait obligé de se la fermer dans peu de temps, vu l’ampleur de sa blessure. A l’intonation de sa voix, elle sentait bien que discuter se faisait plus difficile, l’élancement provoqué par la perte de son sang l’affublait d’une drôle de voix anormalement rauque.

Elle n’avait pas pu se retenir, ses doigts frôlèrent la tâche sombre qui avait marqué sa chemise blanche, et se retirèrent rapidement, leur extrémité couverts de sang. Son cœur battait violemment, de peur, de panique, un peu d’appréhension également ; il se manifestait si fort qu’elle avait l’impression que ses oreilles allaient exploser sous ces battements, et le bout de ses doigts ensanglantés semblaient également vibrer. Enfin, il reprit la parole, pour exprimer ce qu’elle pensait depuis quelques secondes. D’un hochement presque imperceptible de la tête, elle se redressa, et lui tendit ses doigts vernis pour l’aider à se tenir plus droit, car il ressemblait plus à l’un de ces hérissons qui essayent de se recroqueviller sur eux-mêmes qu’à une personne normalement constituée. « J’espère qu’ils pourront de fixer la colonne vertébrale, parce que si tu dois nous faire cours toute la fin d’année recroquevillé comme ça, ça risque d’être comique, » dit-elle, un sourire fendant son visage. Sérieusement, elle n’avait pas pu s’empêcher de l’ouvrir, celle là. Quelle idiote. Quoique, cette réplique n’était pas si méchante, elle cherchait juste à détendre l’atmosphère, et également à le faire penser à autre chose qu’à sa blessure qui était en train de le consumer sur place. Elle regarda autour d’elle, cherchant à se repérer dans la ville des Lumières, mais rien ne l’aidait à savoir où se trouvait l’hôpital le plus proche. Elle se mordilla la lèvre inférieure, essayant de ravaler la panique qui montait en elle, et passa une main dans ses cheveux. Ils étaient dans un pays étranger, engloutis par l’obscurité de la nuit, et n’avaient aucune connaissance des hôpitaux les plus proches. En déployant pour la première fois un plan de Paris, Autumn avait passé outre les lieux de soins qui étaient si ordinaires et dans lesquels, à ce moment-là, elle était persuadée de ne pas se rendre. La carte se dessinait dans son esprit, et chacun des lieux de prédilection, à savoir les boites de nuit, bars, restaurants, pâtisseries dans lesquelles elle allait flâner avec sa meilleure amie, boutiques hors de prix, lui sautaient immédiatement aux yeux sur cette représentation imaginaire très grossière de la ville. Mais les hôpitaux n’existaient pas, enfin si, ils devaient être quelque part dans le flou qui recouvrait les trois-quarts de la carte.

Apercevant une voiture circulant à vive allure, une idée lui vint. Ils n’avaient qu’à faire du stop, un véhicule les prendraient et les emmèneraient à l’hôpital le plus proche. Mais quel genre de personne circulait à trois heures du matin, mis à part ceux qui s’amusaient à transgresser la règle de Sam, celui qui ne boit pas et conduit, les fous furieux et les bizarres insomniaques ? Alors qu’elle essayait de réfléchir à toute vitesse, du moins aussi vite que son cerveau ralentit par l’alcool et la douleur le puisse, une voiture blanche affublée du fameux petit nom « taxi » sur le toit arriva, au loin. Se croyant sans doute dans les rues de New York, elle plongea sur la voie, mis ses doigts entre ses lèvres et siffla à en réveiller les morts. Le taxi comprit, et se décala sur le côté de la route. Sans attendre, la jeune femme bondit sur le siège arrière, entraînant Edward à sa suite. « Alors, vous savez que c’est pas conseillé de se balader dans les rues à cette heure là ! » Autumn roula ses yeux bleutés, et lui répondit dans un français parfait. « Sans blague. S’il vous plait, foncez à l’hôpital le plus proche…sans tous nous tuer, ça serait sympa. » « Pas de problème ! » Redémarrant en trombe, il prit la route. Autumn reporta son attention sur Edward, qui avait toujours aussi l’air mal en point. A le voir ainsi, elle en avait presque les larmes aux yeux. Cependant, sentant son nez la picoter légèrement, elle le pinça. Pas question de montrer une seconde de faiblesse, une once de sentiment, la moindre larme qui montrait qu’elle avait peur plus que tout. « Ça va aller ? Dis donc, je te croyais plus résistant que ça ! » Bon, tant pis, elle avait craqué. C’était sa présence qui la rendait obligée de sortir des taquineries stupides à tout bout de champ, il avait ce drôle d’effet sur elle, sans doute. Elle se laissa tomber sur le siège, et examina quelques secondes son poignet, qui avait triplé de volume. Bon, allez, elle pouvait résister, si Edward était toujours debout, les yeux ouverts et prêt à lui renvoyer ses répliques en pleine face, elle aussi pouvait surmonter la douleur, insignifiante par rapport à celle de son compatriote. Alors qu’elle se sentait presque basculer dans le sommeil, le taxi s’arrêta brutalement, manquant de la projeter dans le pare-brise avant. Mettre sa ceinture aurait été une bonne idée, tiens. « Et voilà, arrivés ! » « Merci ! » Elle fouilla dans son sac à la recherche d’argent, avant de réaliser que les voyous avaient tout dans leurs poches ; c’était sans doute la seule chose qu’elle n’avait pas pu récupérer. « Hum, j’ai oublié mon argent, mais restez là, on revient dans quelques minutes pour vous payer ! » Elle sortit de la voiture, entraînant Edward dans son sillage. Elle n’avait absolument aucune intention de payer ; ils trouveraient bien le moyen de sortir des locaux par un autre endroit…s’ils n’étaient pas obligés d’y passer la nuit, ce à cause de l’état d’Edward. Qui aurait cru que ces deux là se retrouveraient en pleine nuit dans un hôpital étranger, sérieusement amochés ? Pas elle, en tout cas.
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MessageSujet: Re: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptyJeu 16 Déc - 21:05

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« J’espère qu’ils pourront te fixer la colonne vertébrale, parce que si tu dois nous faire cours toute la fin d’année recroquevillé comme ça, ça risque d’être comique. » Je tournais la tête vers Autumn. Étrangement, et je dis bien étrangement, cette remarque me fit du bien. Même si je tentais de garder tant bien que mal une expression neutre sur le visage, même si je tentais de montrer que j'avais le contrôle, au fond de moi, j'avais peur. Oui, j'avais peur que mes plaies se soient aggravées. Je ne pensais pas, mais je n'étais pas médecin. Le fait est que ça me faisait un mal de chien. Alors lorsque Autumn fit cette petite remarque, un fin sourire se dessina sur mes lèvres. C'était comme une façon de me montrer qu'elle gérait la situation, même si c'était probablement faux. Mais cette simple impression me rendit plus fort et plus confiant. « La ferme Rowen. » J'avais prononcé ces quelques mots avec un semblant d'humour, comme pour lui faire comprendre que si j'étais toujours en mesure de lui répondre sur ce ton, c'est que je n'avais pas sur le point de crever sur place.

Je ne savais pas vraiment quoi faire. Je ne pouvais pas vraiment me déplacer dans cet état. La seule chose que j'avais envie de faire, c'était de m'adosser contre un mur et de me laisser glisser jusqu'au sol, tant la douleur saisissante me ranimait. Je pensais ne plus avoir affaire à elle lorsqu'elle est aussi vive. J'avais crié victoire trop tôt. Heureusement, Autumn était là et effectivement, elle semblait maîtriser un minimum la situation. Mais ça, je ne comptais pas lui dire bien sûr. Je me contentais de la regarder se battre pour nous trouver un moyen de transport. Ce fut un taxi qui nous emmena à l'hôpital. J'eus l'impression que c'était le trajet le plus long en voiture de ma vie. Non mais sérieusement, pourquoi il y a autant de feux et encore tant de voitures ? En même temps, c'est pareil comme ça dans toutes les grandes villes, et pas seulement en France.

Quelques minutes, remarques et chamailleries plus tard, nous arrivâmes à destination. J'étais tellement assommé par tout ce qu'il venait de se passer que je ne tiltais presque pas qu'Autumn était en train de voler ce pauvre homme courageux qui travaille de nuit. Si j'en avais été davantage conscient, j'aurais payé sans rechigner. Le pauvre. Bref. La blondinette m'entraîna dans le service des urgences. Aucune panique ne se fit ressentir. Je ne sais pas si c'était moi, ou bien si c'était l'ambiance décontracté et non stressante de l'hôpital, mais j'avais l'impression que tout était au ralenti. Bon, ça devait être moi car à peine un clignement d'yeux plus tard, une femme était en face de moi, les yeux écarquillés et me demandait de la suivre, ainsi qu'à Autumn. Le service des urgences étaient bondés. En fait, au vue du verglas et d'autres facteurs, il y avait beaucoup de monde. Ainsi, mon ennemie et moi nous retrouvâmes dans la même pièce. Je tournais la tête vers elle et fronçais les sourcils sur un ton faussement énervé. « Je ne suis pas trop étonné qu'on vous ai agressé, vous avez vu le décolleté que vous fait cette robe ? Cachez moi ça, sinon vos seins vont s'échapper... » Je m'asseyais sur le lit et fermais les yeux. Aïe, aïe, aïe. Ça fait mal. Ça tourne. Vivement qu'on me dise que ce n'est rien.

La femme revint avec une de ses collègues, afin de s'occuper de nous plus rapidement. Je ne vous explique pas le mal que j'ai eu pour comprendre, dans mon état, qu'elle voulait que je retire ma chemise, afin d'examiner ma blessure. Il fallait que je me concentre si je voulais me faire comprendre avec mon français assez minable accentué façon irlandaise. Quoi qu'il en soit, je me retrouvais bien vite torse nu. Les femmes comprirent rapidement que j'avais eu une transplantation cardiaque en vue de la longue cicatrice que j'arborais au niveau du sternum. Cette dernière saignait de façon assez effrayante. Néanmoins, elles ne semblèrent pas vraiment apeurées. Ça me rassurait, même si j'étais assez gêné à l'idée qu'Autumn la voit. Je déteste cette cicatrice, trace des moments difficiles de ma vie, trace aussi de la délivrance quelque part. « Mh... ce n'est pas très joli à voir tout ça. Il ne vous ont pas loupé. Néanmoins, il n'y a qu'à refaire les points de suture. Ça va vous faire mal quelques jours par contre... » Je hochais la tête. Pas de chance. Tout ça pour Autumn. Et bien. Je ne sais pas si elle méritait autant d'investissement de ma part. Enfin, ce n'était pas comme s elle avait choisi le fait que j'intervienne. « Comment va son poignet ? », demandais-je à l'une des infirmières qui s'occupait de la jeune femme.

Il faudrait que je prévienne Maria, car si elle ne me voyait pas arriver, elle allait stresser. La tête qu'elle fera quand elle apprendra ma mésaventure... Ohlala. Je me ferais peut-être engueuler aussi tant elle aura eu peur. Mais que voulez-vous y faire ? Depuis qu'elle me connait, ce n'est pas la première fois qu'elle me voit blessé. Je suis un vrai bagarreur dans l'âme et ce, depuis mon plus jeune âge. À l'école primaire déjà, quand je me prenais la tête avec un garçon, c'était à coups de poing que ça se réglait. La discussion ? Seulement avec les femmes et les enfants. Ça avait tendance à exaspérer Maria. Mais je pense qu'elle s'est faite à l'idée qu'elle ne pourra pas me changer. J'ai toujours été comme ça et quelque part, je sais que ça lui plaît ce côté gamin impulsif.
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MessageSujet: Re: nothing good happens after 2 a.m. • pv. nothing good happens after 2 a.m. • pv.  EmptyLun 20 Déc - 13:16

C’était pire que d’entrer dans une fourmilière. Malgré l’heure tardive-ou avancée, cela dépends de comment vous voyez les choses-, le hall d’entrée de l’hôpital grouillait comme un centre commercial le premier jour des soldes. De tous côtés, des personnes en blouse blanche surgissaient, hurlant dans un téléphone portable, et maudissant intérieurement leur boulot qui les faisait travailler aussi tard. Plusieurs personnes attendaient, installées dans un coin de la pièce aménagé, leurs fesses enfoncés dans des sièges en cuir qui avaient l’air décidément bien confortables. Malgré l’envie qui la torturait de partir d’ici, ou de se coucher sur le canapé encore libre et de s’endormir pour tout oublier, Autumn serra le poing ; prête à accompagner Edward jusqu’à la salle d’opération si sa blessure s’avérait plus grave qu’elle ne le semblait. Le gémissement de douleur de ce dernier la ramena à la réalité, et, bousculant plusieurs personnes au passage, serrant furieusement ses ongles dans le bras d’Edward, elle se fraya un chemin jusqu’à une personne qui se tenait là, au milieu du carnage, un air perdu et confus sur le visage. Pourtant, sa blouse blanche annonçait qu’elle faisait partie du personnel, à moins que ce ne soit une idiote droguée qui ait décidé de se prétendre infirmière pour une nuit, ce que, honnêtement, Autumn n’espérait pas. Arrivée à sa hauteur, elle l’accosta brutalement. Sa voix sortit tremblante, presque hurlante, si bien que quelques regards des personnes inquiètes installées sur les fauteuils se tournèrent vers eux, intrigués par la personne qui leur brisait les tympans à trois heures et demie du matin. « Est-ce que…» Elle se stoppa brutalement en remarquant à sa gauche une flèche qui indiquait la direction du service des urgences. Never mind. Se dirigeant, sans prendre le temps de terminer sa phrase, vers ce coin du bâtiment, elle aperçut une dizaine, une vingtaine de chaises postées là, occupées évidemment par des personnes, qui attendaient patiemment leur tour. Alors là, non. Pas moyen qu’elle attende, ils n’en avaient pas le temps. Elle accosta une jeune femme blonde, qui semblait analyser avec toute la concentration dont elle était capable le long banc de personnes qui attendaient, souffrant en silence pour certains, et en hauts cris pour d’autres. Les installés là depuis plusieurs heures pour certains fixèrent ces deux inconnus à l’allure débauchée, complètement médusés. Elle n’eut même pas besoin de parler. Les yeux de l’infirmière se baissèrent, et s’écarquillèrent en constatant l’ampleur de la blessure d’Edward. Les entraînant dans le couloir, elle finit par pousser la porte d’une petite pièce, où elle les laissa s’installer, et leur promit de revenir dans quelques secondes.

Alors qu’Edward s’asseyait sur le lit, Autumn opta pour une chaise posée contre le mur, et inspecta la pièce, les sourcils froncés, d’un agacement certain d’être dans une galère pareille. C’est alors qu’il choisit de reprendre la parole. Bah, si c’était pour faire une remarque pareille, il aurait pu se taire. Certes, Autumn portait un décolleté tellement plongeant que l’on voyait presque la moitié de ses seins, mais ce n’était pas la première fois, et puis après tout, on est Bêta ou on ne l’est pas. Elle l’était, en était fière, d’elle-même et de son corps, y’avais pas de raison de le cacher. Cependant, elle ne voulait pas se lancer encore dans un argument, dans le service des urgences, avec un Edward agonisant lui répondant. Il aurait beaucoup moins de répartie, et où était le fun là dedans ? Roulant des yeux, elle leva ensuite la tête vers lui. « Économise ta salive, sinon tu pourras bientôt plus parler. » Elle avait bien une réplique des plus méchantes en tête, mais, pour une fois, elle opta pour la plus douce. Incroyable, ça vous l’avez dit.

La porte s’ouvrit à nouveau sur la même jeune femme, accompagnée d’une seconde, aux cheveux de cendre et au regard d’un bleu azur effrayant. Elles s’installèrent à ses côtés, et durent s’y reprendre à deux fois avant qu’Edward comprenne qu’il devait enlever sa chemise. Le vêtement ensanglanté se retrouva posé derrière lui, sous le nez d’Autumn, qui dû détourner le regard de cette image décidément pas très jolie. Son regard tomba alors sur le torse nu d’Edward, qui était en train de se faire examiner par les deux infirmières. Quelques instants, elle resta bloquée par cette vision. Mais ce n’était pas la fascination de voir l’un de ses professeurs torse nu-un torse d’ailleurs très bien bâti, pour un prof- devant elle qui la bloquait. Son regard était tombé sur l’immense cicatrice qui lui barrait la poitrine, et qui saignait abondamment. Vestige de sa transplantation cardiaque. Cette vision était carrément effrayante. Autumn resta inerte, les yeux fixés sur son torse, le cœur battant furieusement contre ses côtes. Cela ne semblait pas une blessure anodine, et pourtant les infirmières ne semblaient pas le moins du monde inquiètes, à moins qu’elles ne soient de très bonnes actrices. Cette image était trop douloureuse à regarder, alors elle n’osait pas imaginer ce qu’Edward devait ressentir. Ses yeux se fermèrent furieusement, essayant d’oublier cette vision, mais même derrière le rideau de ses paupières, les images de son sternum ensanglanté se dessinaient devant elle, coulant abondamment. « Mademoiselle ? » Autumn prit bien quelques minutes avant de réaliser qu’on lui parlait. L’infirmière aux cheveux d’ébène avait reporté son attention sur elle, et l’observait attentivement, comme un insecte à travers un microscope. Elle hocha la tête, bien que peu rassurée par la situation, elle espérait qu’elle n’en laissait rien transparaitre à la surface. « Comment va son poignet ? » Avec tout ça, Autumn l’avait presque oublié, si bien que, lorsqu’il le mentionna, la douleur revint la frapper comme par magie, la lançant violemment dans chacune des fibres de son corps. Elle tendit son poignet à l’infirmière devant elle, essayant de lutter contre l’envie de s’enfuir d’ici en courant. Les hôpitaux la faisaient flipper, tous ces murs blancs, ces gens malades, ces médecins qui l’examinaient sous toutes les coutures.

« Ce n’est pas grand-chose, tenez. »
Sans même prendre le temps de l’examiner plus, l’infirmière lui tendit une pommade, et lui indiqua rapidement comment et quand l’appliquer, expliquant que son poignet devrait retrouver sa taille et sa fonctionnalité normale d’ici quelques jours. Après lui avoir appliqué un peu de pommade, et bandé son poignet avec une force telle qu’elle ne pouvait presque plus le bouger ; Autumn glissa le tube dans son sac et esquissa un sourire, articulant un faible merci en français. Son regard croisa à nouveau celui d’Edward. Okay, c’en était trop, elle ne pouvait pas rester là si l’infirmière allait s’occuper de ses points de suture devant son nez. Elle allait déchanter, vomir tout son repas, ou Dieu sait quoi d’autre. Sa bouche s’entrouvrit, prête à prononcer les mots qui la libéreraient de cette vision d’horreur qui allait se dérouler sous ses yeux, puis elle réalisa qu’elle ne pouvait pas le laisser. De un, cela montrerait un signe de faiblesse de sa part, et c’était inacceptable. Il la traiterait de chochotte jusqu’à la fin de ses jours. Et de deux, il l’avait quand même sauvée. Si cela arrivait maintenant, c’était de sa faute. Prise d’un inédit sentiment de culpabilité, elle referma brutalement la bouche, comme un poisson, et s’approcha d’Edward. Sa main trouva la sienne posée sur les draps du lit froissés, et elle la serra, ignorant sa mine perplexe, ses traits défigurés par la douleur. Elle voulait juste lui montrer qu’elle était là-pour une fois-, et qu’elle ne le laissait pas seul ; bien qu’il soit assez grand pour supporter cela. Après tout, il avait surmonté l’opération la première fois.

Tout le temps que ça dura, Autumn tourna la tête, les yeux rivés sur l’affiche qui engageait les patients à bien se laver les mains, jeter leurs mouchoirs et tout le tralala pour empêcher la propagation des microbes. Elle sentait ses doigts se resserrer sur ceux d’Edward, en pleine panique, mais elle devait tenir le coup. Ce n’était même pas elle qui souffrait le plus, après tout. Mais les minutes s’écoulaient trop lentement, et Autumn commençait à sentir les murs se renfermer sur elle, l’étouffant. Elle devait sortir d’ici, et vite. De toute façon, si ça se trouve, son soutien ne signifiait rien pour lui, il la détestait autant qu’elle adorait le charrier constamment. Elle poussa un soupir et dégagea sa main, avant de murmurer ces quelques mots, la respiration saccadée et nerveuse. « J’attends dehors. » Elle ouvrit la porte et la claqua derrière elle, avec un soupir de soulagement. Le cœur prêt à éclater d’angoisse contre ses côtes, elle s’installa sur l’une des chaises longeant le mur, et attendit, espérant que toute cette histoire soit au plus vite terminée.
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