C’était une soirée formidable c’est le moins que je puisse dire. Chrisdynne m’avait déjà beaucoup intrigué lors de notre première rencontre et c’est vrai que je m’étais dit qu’un jour, tôt ou tard, nous aurions l’occasion de nous revoir et peut-être bien d’aller jusqu’au bout des choses. Parce que lors de notre première rencontre, la tension était déjà très chaude et nous avions tous les deux probablement envie de nous trouver un coin d’intimité pour coucher ensemble. Bien entendu, cela ne se produirait qu’une seule fois. Personnellement, je ne ressentais rien pour Chrisdynne si ce n’est que j’étais très fortement attiré par son physique des plus avantageux. De toute manière, on ne peut pas réellement éprouver quelque chose pour une personne en l’espace de quelques heures, sauf si nous sommes proie à ce que l’on appelle un coup de foudre. Or, ce n’était sûrement pas mon cas. Je ne m’attendais cependant pas à concrétiser cette pensée ce soir, je ne savais même pas qu’elle étudiait à Berkeley. Après tout, elle pouvait tout aussi bien provenir d’une fac de Los Angeles. Les seuls éléments échangés lors de cette fameuse soirée avaient tout simplement été le fait qu’elle soit à l’université et qu’elle fasse partie d’une confrérie : les alphas. En dehors de ça, je ne connais pas énormément d’éléments sur sa vie, ses passe-temps etc.

Mais à l’heure actuelle, je ne pensais pas à ça. Notre première c’était certes très bien déroulée et la seconde je dirais encore mieux. En effet, nous étions donc prêts à coucher ensemble cette fois-ci. Nous étions d’abord passés par un petit jeu de séduction fort intéressant et puis d’autres activités certes très plaisantes. Pour cause, j’avais du m’en remettre complètement à elle en l’espace de quelques minutes, le temps que sa tête remonte vers la mienne. Je l’embrassais toujours autant, langoureusement et avec un peu de brutalité. En même temps, ça n’est malheureusement pas dans mes habitudes d’être romantique et puis, pour être crédible, nous allions le faire sur le toit de l’université, autant dire que c’est loin d’être un lieu romantique.

Je m’étais permis de prendre sa jambe afin de la relevée légèrement contre mon corps et puis nous avions enfin décidé de passer à l’acte. La température de mon corps ne cessait d’augmenter si bien que je ressentais de plus en plus le courant d’air frais qui venait s’abattre dans mon dos. Nous ne parlions désormais plus, seuls des soupirs de plaisirs intenses se libéraient de nos bouches comme lors de chaque acte. Cela dura plusieurs minutes et puis, peu à peu, le rythme de notre cœur recommença à revenir à la normale. Nous avions passé bien vingt minutes dans cette position et ce fut tout à fait agréable mais désormais, les tensions commençaient à redescendre. Je finis par cesser tout mouvement de hanches et je regardai Chrisdynne qui était toujours devant moi, quelques mèches de ses cheveux sur le visage que je me permis de mettre sur le côté. Je l’embrassai une nouvelle fois en caressant son corps de ma main libre puis je me reculai doucement tout en ajoutant :

THOMAS : « Là, je dois admettre que je ne doute plus du tout de tes capacités. » répondis-je tout en lui adressant un sourire et en reprenant peu à peu mon souffle.

Ce fut un moment tout simplement épanouissant comme à chaque fois. Finalement, j’étais heureux d’avoir choisi cette option. Plutôt que de rentrer direction chez moi, dans mon immense villa au bord de la plage et de me poser devant la télévision à mater un film sans grande importance, j’avais décidé de prolonger mon temps passé à l’université. C’est quelque chose qui m’arrive très rarement je dois bien l’admettre. Je ne suis pas le genre de garçon doué en cours, au contraire, je fais mes études parce que c’est ce que je dois faire mais si je pouvais les éviter, je le ferais aussi. En me lançant dans une carrière de mannequin, c’est d’abord ça qui m’a plus. Dans un métier comme celui-ci, nous ne sommes pas jugés par nos capacités à résoudre une équation, écrire un texte de plus de deux cents mots sans aucune faute, à connaître par cœur les différents Etats du pays dans lequel on vit. Non, il n’y a rien de tout ça. En tant qu’acteur, la seule chose qui compte, c’est d’arriver à pénétrer à l’intérieur d’une peau qui est autre que la notre. Je dois dire que c’est quelque chose qui ne m’est pas réellement difficile étant donné que moi-même, je ne suis pas totalement vrai. J’aime donner cette image de bad boy qui adore les femmes et qui couche tous les soirs avec une fille différente. J’aime aussi le fait qu’on me prenne pour quelqu’un de méprisant et de prétentieux. Ce qui fait par conséquent fuir certaines personnes qui me prennent, sans me connaître, pour le dernier des imbéciles. C’est sûr, comme tout le monde, j’aime me faire aimer et j’aime me faire admirer, cependant, je ne sais pas pourquoi mais depuis tout jeune, je suis obligé d’instauré une certaine distance entre les gens et moi. Ce soir, même si je venais de coucher avec Chridynne et que j’avais beaucoup apprécié notre échange, je ne comptais pas pour autant me livrer à elle. C’est assez drôle n’est-ce pas ? Je me suis mis nu face à elle, mais je ne pourrais probablement jamais me mettre à nu devant elle ou une quelconque autre personne.

Les minutes s’étaient écoulées à une vitesse très impressionnante. L’acte avait pourtant duré assez longtemps, dans la moyenne dira-t-on mais j’eus l’impression que tout ça ne s’était produit qu’en quelques courts instants. Autant dire que cela prouvait bien à quel point je m’étais éclaté. Il devait probablement en être de même du côté de Chridynne puisque celle-ci avait laissé échappé de nombreux soupires de plaisir et qu’encore maintenant, alors que tout était finit, elle avait ce sourire aux lèvres qui voulait en dire long. Moi aussi j’étais heureux, ou plutôt, satisfait. Je l’embrassai une dernière fois, de sorte à marquer un peu la fin de tout ce qui venait de se produire puis, je me reculai légèrement. Je pris mon boxer qui trainait sur le sol parmi le reste de mes fringues et je l’enfilai.

▬ « Ah ça c’est sûr ! Tu sais parfaitement bien comment t’amuser. Je dois t’avouer que je n’avais pas du tout cette image des ALPHA. Je ne sais pas si vous êtes toutes comme ça ou alors si tu es la seule mais en tout cas, vous cachez bien votre jeu ! »

C’est vrai, comme la plupart des étudiants, j’ai ma propre image de la confrérie ALPHA. Tout le monde s’imagine ces jeunes adolescents qui recherchent à tout prix à être les premiers de leur classe. Les lunettes sur le bout de leur nez, une pile de bouquins sous le bras, ils parcourent les différents couloirs de l’université dans le but d’être les premiers en classe. Voilà l’image que je me suis faite d’eux. Certes, je sais pourtant qu’ils ne sont pas tous comme ça, la preuve en prenant comme exemple Chrisdynne, elle n’a vraiment rien de l’ALPHA type que je me suis fait.