Bar, bière et rencontre [ PV : Joann ]

Invité

« Ha Ha Ha »

Ce Sam avait un humour certain ! Ce qui était mieux que d'avoir un certain humour, cela dit. Il sembla à Joann que cette personne lui plairait. Il n'avait pas l'air d'être trop snob, hautain ou un de ces adjectifs que l'on attribue aux aristocrates ou nobles trop imbus d'eux-mêmes. Son sens de l'humour plutôt léger laissait présager un homme simple et sans prise de tête. Ca correspondait tout à fait aux critères imposés, dans sa tête, par Joann. Elle ne voulait pas accueillir chez elle quelqu'un qui lui prendrait le chou à chaque lever de soleil, ou bien coucher. Puis, de toute manière, s'il l'embêtait, elle le mettrai dehors, le bail était, est, et sera toujours à son nom. Elle décidait. Si elle voulait de quelqu'un, ce n'était pas parce qu'elle se sentait seule, la solitude elle aimait bien, c'était juste pour des raisons financières. Elle était parvenue à faire une année sans aide. Elle pourrait bien continuer, si les ennuis la forçaient à virer son nouveau colocataire.

Pour l'instant, la question n'était pas là, il n'avait pas encore emménagé, que déjà elle pensait à le voir déménager. Voulait-elle vraiment de ce petit truc (humain) qui allait chambouler ses plus petites habitudes, ses manies les plus insupportables (parce que tout femme qui se respecte en as, et des pas mal, parfois) ou ses désirs spontanés, comme se balader nue. Il fallait faire une croix en rouge indélébile dessus. Elle finirait par s'y faire, et se mettrait nue sous la douche, dans sa chambre fermée à clé (pour peu qu'il y entre sans frapper) ou dans son lit, avec un des hommes qu'elle inviterait. Car c'était bien son style, d'inviter des hommes à venir passer la soirée, et plus, si affinités il y a. Mais maintenant qu'il y en avait un constamment à la maison ça changerait la donne. Elle pensa alors à l'idée qu'à tour de rôle, l'un ou l'autre devrait passer la soirée dans sa chambre pour ne pas brouiller les plans relationnels (sexuels, oui!) de l'autre. Ou dans la salle de bains, s'il s'y retrouvé coincé par manque de synchronisation. Ou alors, elle pourrait utiliser cet "homme à la maison" pour faire fuir les dragueurs qui se seraient révélés lourds et collants.

Mais il fallait d'abord qu'ils en parlent tous les deux, si ça se trouve, il n'était pas d'accord d'avoir ce rôle là. Ou alors peut-être n'était-il tout simplement pas comme ça. Peut-être qu'il était un étudiant acharné qui serait vite agacé des nombreuses visites. Ce serait alors Joann que ça énerverait ! Mais pour l'instant, loin d'ici ces idées là ! Elle était au McLaren, elle savourait cette bière offerte si gentiment par un homme qui ne savait pas qui elle était en la lui offrant. Jeu du hasard, signe du destin ? Mais si c'était ce dernier, avait-il une idée en tête ? Il fallait qu'elle stoppe toutes ces questions sans réponses qu'elle se posait, c'en était déphasant. En plus, Sammy lui avait posé une question (qui avait été ponctuée par un humour assez formidable), à laquelle elle pouvait répondre cette fois, alors elle ne devait pas tarder.

« Un mec... ? Moi ? Hahaha ! Que tu es drôle, mon mignon. Non, il n'y a personne qui rôde à la maison, pour l'instant. Mais....Vois-tu un mec dans cette pièce qui pourrait s'intéresser à moi pour autre chose que du cul ? Ils ne me connaissent pas, je ne les connais pas. Pourtant, tu vois, y'en a, regarde donc le gros barbu là-bas... Avec ses yeux baveux, il me fait peur. Elle s'arrêta pour regarder le petit couple qu'elle et Sam semblaient former et ajouta : Quoique je me demande lequel de nous deux il mate depuis tout à l'heure. »

Joann avait toujours été très observatrice. Quand elle entrait quelque part, elle était capable d'analyser ce qui l'entourait. Et, étrangement, cette fois, elle n'avait pas eu tout le temps nécessaire pour le faire, étant donné l'objet humain qu'elle convoitait actuellement. Mais il ne fallait pas qu'elle cède à la tentation, même si un homme a dit un jour que le seul moyen de résister à une tentation était d'y céder. Pourtant, elle s'empêcha, intérieurement. Une fois qu'ils seraient tous les deux installés à la maison, peut-être qu'ils pourraient essayer de faire quelques trucs que les colocataires volages font, mais sinon... Pas avant. Et puis, c'était dans la nature de Joann de vouloir juste pour une soir ou une petite histoire. Elle ne se le demanda pas sérieusement, mais la question cligna dans son esprit quand même : peut-être qu'il serait celui qui lui indique le retour vers le chemin calme, paisible et chaste de la fidélité. Il était trop tôt pour se poser une telle question ! Leur bière n'était même pas encore terminée !

« Et... toi ? Tu as changé ton statut sentimental depuis ? Sur la feuille de postulation tu étais célibataire. Sache que c'est ce qui m'a aidée à choisir. Ca n'était pas la pure vérité. Est-ce qu'une fille viendra en tant que troisième occupante ? Ca ne me dérange pas... mais bon, évite. D'ailleurs, je dois te montrer la Maison Blanche de Californie,... c'est quand tu veux, darling. »

Invité

Chère nouveauté,

Tu es tombée sur le nez de Sam comme une feuille morte tomberait au sol. Sans prévenir, toi seule en tant qu’entité propre était en droit de décider du moment où tu frapperais. Tu es parfois déplaisante, car ta présence n’est pas la bienvenue, pas au bon moment du moins. A d’autres reprises, ton arrivée est parfaite et crée des choses vraiment superbes. Tout est question de chance en fait, et l’homme en tant que pauvre mortel doit s’acclimater à ton hasard. Un exemple simple, qui aurait pu prédire à l’avance que le jukebox du fond du bar allait embrayer sur une chanson Guns N’Roses, Welcome to the Jungle. Cette musique, faisait parti depuis sa sortie des classiques du rock. N’importe qui dans la rue était capable de reconnaitre ne serait-ce que l’air de ce morceau très bien interprété par Slash et ses acolytes. L’ambiance de l’endroit n’avait pas vraiment changée depuis l’arrivée du jeune homme. Elle s’améliorait progressivement, l’effet de la bière peut être.
Quoi qu’il en soit, la très belle et non moins désirable Joann Stinson était encore bien présente. La bière n’avait pas eu raison d’elle, probablement avait elle une bonne descente. Après tout, même s’il ne lui dirait pas directement, Eastwick la pensait fêtarde et bonne vivante. Prête à boire dans tous les verres et ne refusant jamais une bonne bibine. Lui buvait, sans pour autant chercher à être ivre au bout de trente minutes, chose que beaucoup de jeunes étudiants faisaient lors des parties nocturnes où concours de beuveries avaient lieu à tout va. Le fait qu’elle soit sa colocataire impliquerait-il qu’elle ramène tous les vendredi soirs et week end un tas de gens inconnus aux yeux de l’étudiant, à la maison pour y faire de soirées défonces ? Au plus profond de lui, Sam espérait que non. Si tel était le cas, il n’y participerait pas. Peut-être même reviendrait-il sur sa décision de vivre dans cette maison. Il en avait besoin pour plusieurs raison. La principale étant son indépendance. Certes c’était bien pour lui de vivre enfin par ses propres moyens, mais encore fallait-il qu’il n’ai pas de problèmes ni qu’il se sente mal à l’aise ou dérangeant à chaque fois qu’il rentrerait des cours le soir. Les deux colocs parlèrent très vite de relations amoureuses, Sam désirant connaitre les fréquentations de la jeune femme pour savoir s’il devait s’attendre à voir des hommes aller et venir dans l’habitat sans aucune gêne. Visiblement et d’après ses propres dires, Joann était une croqueuse d’homme, qui en ce moment n’avait personne à se mettre sous la dent. Elle évoqua un type plutôt âgé et dépouillé qui les regardait avec une pointe d’insistance et d’envie. Peut-être la désirait-il, car qui ne le voudrait pas. Eastwick n’était pas non plus insensible à ses charmes, mais il n’est pas dans son genre de consommer une femme juste pour un soir. Lui aime mieux s’installer et tenter de construire quelque chose de solide. Dommage qu’elle ne soit pas comme lui, ils auraient probablement fait un joli petit couple.
« Je crois qu’il en a après toi, comme celui-là là-bas. Haha, quel succès ! ». Sam, un brin railleur lui fit remarquer qu’un autre type plus jeunes qu’eux avait les yeux rivés sur le probablement – probablement car il ne s’était pas attardé sur le sujet – appétissant postérieur de Joann. A le voir, on aurait cru un gamin voyant des fesses pour la premières fois. Encore qu’elles n’étaient pas à l’air libre, c’est donc qu’elles devaient être bien formées et que le pantalon de la jeune femme les mettait bien en valeur pour qu’un jeunot comme lui ai presque la bave au lèvres à la seule vision du dos de l’étudiante. Après quoi, Joann questionna un peu Sam sur sa propre vie sentimentale. Elle n’était pas dérangée par l’idée de le voir ramener des filles à la maison, mais émit toutefois une réserve en lui disant d’éviter. Quelque chose la dérangeait donc. Quoi, il n’en savait rien. « Mon statut comme tu dis, reste inchangé pour le moment. Je ne cours pas après les femmes… ». Il y eu un léger temps mort dans la discussion, l’étudiant n’aurait peut-être pas du dire qu’il ne courait pas après les femmes. M’enfin trop tard, et puis Joann eu la bonne idée d’embrayer sur autre chose, lui proposant d’aller visiter enfin la maison qu’il allait occuper en sa compagnie. « D’accord, allons-y ». Il termina sa bière d’un trait, paya ce qu’il devait pour eux deux à Carl et emboita la pas à Joann pour quitter le bar. Une fois à l’extérieur, il la laissa prendre la tête de l’excursion, après cette bière il ne se souvenait pas exactement de l’emplacement de la maison…

[ HJ : Désolé pour l'attente >< ]

Invité

« You Know Where You Are ?

....?

You're In The Jungle, Baby ! »

Eh non. Les deux jeunes étudiants n'étaient pas dans la jungle, comme semblait le crier Axl Rose, seul membre encore original des Guns and Roses. Ils n'étaient d'ailleurs plus dans le bar non plus. Sam avait pris soin de payer leur consommation à Carl, geste que Joann avait apprécié. De toute façon, il était presque certain qu'elle n'aurait pas eu de quoi régler la note sur elle. La nuit dernière avait été la nuit des excès, comme tous les samedis soirs où Joann s'octroyait du bon temps, d'ailleurs. Et une fois à l'extérieur, elle sorti de sa besace en tissu usé (il était temps qu'elle s'en achète une autre) un paquet de cigarettes. C'était des Camel Black. Elle pinça une des cigarettes par le filtre, puis la retira du paquet à moitié plein, ensuite, elle la porte à sa bouche rosée, et l'alluma avec le briquet qu'elle prit dans sa poche de jean.
La première bouffée la soulagea. Elle n'avait pas fumé depuis longtemps, au moins.. hier soir, ou avant de s'endormir chez l'inconnu. Elle a longtemps pensé qu'elle pouvait s'arrêter quand elle voulait. Grosse déception quand, il y a quelques mois, elle essaya, rassemblant toute sa volonté, mais qu'elle échoua.
Elle avait trafiqué tout ça, pendant que Sam l'attendait, ou peut-être regardait-il simplement les alentours avec un intérêt particulier.

« Bon alors, Sam Eastwick. Es-tu prêt ? Veux-tu visiter d'abord les alentours, ou plutôt directement la maison ? Elle fit une pause, le temps d'inspirer la fumée de sa cigarette, et ensuite de l'expirer. Je ne voudrais pas influencer ton choix, mais... il est presque 19 heures, et j'ai un petit creux... et puis, il est dimanche soir, quoi... Demain, les cours reprennent, enfin, moi, j'ai pas cours, ou si j'avais, je n'irai même pas... »

Il était évident que Joann voulait rentrer, mais si Sam voulait faire le tour du pâté de maison, elle l'accompagnerait sur la route. Mais s'il n'avait pas compris ce message se voulant subliminal et ne l'étant pas, c'est qu'il était très fatigué, ou trop égoïste.
La nuit n'était pas encore tombée, mais les nuages que le coucher du soleil colorait en orangé-rose dessinaient dans le ciel des bandes, coupant l'espèce de mélange entre le bleu du ciel de journée, et le rose du ciel de début de crépuscule. C'était beau à voir. Joann avait la tête levée vers cette peinture naturelle. Si à cette instant elle avait été seule avec sa cigarette, ç'aurait pu être poétique. Mais elle n'était pas seule, et qui plus est, elle se trouvait devant un bar. Ca retirait toute poésie. Mais en reprenant conscience de l'instant, elle se demanda pourquoi penser à cela tout de suite, elle pourrait largement le faire après, ou même jamais. Car ça n'avait aucun caractère important. C'est dingue la capacité qu'ont les femmes pour se prendre la tête pour des choses aussi inutiles que stupides. Il faudrait vraiment essayer soit de les comprendre, soit de leur apprendre à fonctionner autrement.
Et afin de passer à autre chose dans son esprit, et alors que la conversation se voyait inutile entre Sam et Joann, cette dernière reprit alors qu'elle commençait à se diriger vers la Maison Blanche de Californie, veillant à ce que Sam la suive:

« Bon aller, allons donc te montrer ton nouveau chez-toi. Tu as de la chance si tu aimes te biturer dans les bars, ce n'est pas loin du MacLaren. Sa phrase lui fit esquisser un sourire et un rire amusés. Cela lui remémorait ses débuts ici. Par contre,.. Je te préviens immédiatement, afin de ne pas oublier, tant que j'y pense.. Je n'invite que rarement des amis à la maison, parce qu'en fait, les soirées à la maison, je ne suis pas chaude, parce que souvent, les gens s'en fichent d'où ils sont, et foutent un boxon impossible à ranger après... Tu sais...le manque de respect, de nos jours, ça fait fureur. »

Elle marqua une réelle pause, pour méditer sur ce qu'elle venait de dire. Il était véridique que le respect, souvent, les étudiants, une fois qu'ils vivaient seuls, l'oubliaient pour chez eux, mais aussi chez les autres. Il était arrivé à Joann d'organiser des soirées chez elle avec des étudiants de sa promo, mais elle ne réitéra pas cet acte bien souvent. Ca n'était pas facile à supporter de retrouver un cadre cassé, un livre imbibé d'alcool, ou un pot de fleur en morceaux le lendemain, quand il s'agissait de ranger.

« Enfin, bref, tout ça pour dire que bon, tu es libre d'inviter qui tu veux, évidemment, mais tu te responsabilises des dégâts, tu comprends ? Si tu veux inviter des filles, un soir, tu peux, hein, tout à l'heure, je t'ai peut-être fait comprendre que ça n'était pas apprécié, mais bon, évidemment que tu peux, je ne suis pas une mère poule ! Elle s'arrêta, chercha les clefs de la maison dans sa besace, les trouva et les sortir. Le bruit des clefs se fit entendre. Mais disons que pour les soirées murges, c'est différent. Je ne sais pas vraiment pourquoi je te dis ça maintenant, on a laaaargement le temps de situer ça une autre fois.... Et voilà ! On est devant la maison ! »

Effectivement, les trois cents mètres, même pas qui les séparaient de la maison en partant du Mac étaient déjà parcourus, il était vrai que Joann avait la langue facilement déliée. Maintenant, ils se trouvaient tous les deux devant la maison blanche, simple et plutôt modeste. Elle espérait qu'elle plairait à Sam, mais ne voyait pas de raisons contraire.
Et juste avant d'entrer, Joann, jetant dans une poubelle le mégot de sa cigarette terminée il y de ça quelques minutes, se rendit compte qu'elle avait eu l'impolitesse d'oublier d'en proposer une à Sam.

« Au fait, excuse moi, mais tu veux une cigarette ? »

[[[ HJ : Excuse moi u_u Et maintenant, c'est soit on reste encore un topic devant la maison, soit on y entre ! ]]]

Invité

sujet classé - corbeille

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