La trahison. Quelque chose que Maxence avait vécue quand il était encore au lycée. Aujourd’hui adulte il ne pensait pas le revivre et pourtant c’était bel et bien le cas. Maria lui avait avouée qu’elle avait couché avec Edward. Maxence s’était alors rendu compte qu’une fois encore il s’était fait avoir. Il n’était pas à la hauteur pour avoir une relation alors qu’il pensait que Maria était la bonne personne. Même elle ne voulait pas de lui, alors il avait décidé de baisser les bras. Il ne pourrait pas faire l’impasse sur tout ça, jamais. Il ne parviendrait pas à lui pardonner ce qu’elle lui a fait. Elle n’avait même pas eu le temps de lui expliquer beaucoup de choses que Max était partit. Déjà qu’après le dîner qu’il avait fait à la jeune femme ils ne se voyaient plus, il comprenait mieux pourquoi désormais. Le dîner avait coulé à l’eau, ensuite plus de signe de vie de Maria. Edward qui accepte la greffe et le voilà habitant chez Maria et couchant avec elle. Bravo l’amitié ! Maxence n’aurait jamais imaginé à ce que sa vie aussi bas. Aujourd’hui était un nouveau jour où il avait prit de grandes décisions dont celle de partir pour Paris et de ne plus jamais revenir ici à Berkeley.

Se réveillant, il alla comme un automate jusqu’à la salle de bain pour se doucher. L’eau ne lui faisait même pas du bien. Puis, il alla s’habiller et partit prendre son petit déjeuner dans la cafétéria. Mangeant doucement, il n’arrêtait pas de se dire à quel point il avait été con. Puis, il alla en cours. Même les élèves avaient vu un changement. En temps normal Maxence aurait été du genre à s’énerver, mais là il n’avait même pas la force de se battre. Finissant ses cours à 15h, il alla dans sa chambre déposer ses affaires et alla faire un tour. Gaspard avait essayé de lui parler, mais Maxence était décidé à ne plus parler à personne jusqu’à son retour en France. Allant dans les allées de l’établissement, il partit finalement dans un des parcs. S’asseyant sur l’herbe, il soupira et regarda face à lui. Les minutes passèrent, quand il entendit un bruit. Pensant qu’il s’agissait d’un élève il ne fit pas attention, mais les pas s’étaient arrêtés et ne bougeaient pas. Se retournant, il vit une personne qu’il aurait préférée ne pas voir.

Dégages !

Son ton était calme, il n’avait même pas envie de s’énerver.

Va la rejoindre, elle doit t’attendre toi au moins.

Regardant à nouveau devant lui, il serra la mâchoire. Ca lui faisait plus de mal qu’il ne voulait le montrer ou admettre, mais il ne pouvait pas se laisser aller. Il devait faire comme si ça ne le touchait pas et il ne comptait pas leur pardonner. Si c’était le cas, c’est qu’ils auraient de très bons arguments, mais Maxence en doutait réellement.

La honte, je ressentais une honte immense. Une honte envers Maxence, une gêne envers Maria. Je m'étais disputé avec mon collègue et ami, en lui faisant clairement comprendre que je ressentais pour sa petite amie qu'une réelle amitié, ce qui n'avait pas changé depuis aujourd'hui, mais j'avais également précisé que j'avais rien ne se passerait entre nous. Je lui en avais voulu qu'il pense une telle chose et pourtant... il avait eu grandement raison de se méfier. Bon sang qu'est-ce que je me sentais mal ! Si j'avais pu remonter dans le temps, il est clair que j'aurais effacé ce moment, bien qu'il fut agréable. Mon Dieu. Ça me donnait envie de vomir. Comment avait-on pu faire ça ? Nous nous considérons comme frère et sœur ! L'alcool nous a probablement rappelé que nous étions deux êtres humains, un homme et une femme tout ce qu'il y a de plus hétérosexuel, donc forcément... Je m'en voulais à un point inimaginable, j'aurais même été prêt à me mettre à genoux devant Maxence et à le supplier de bien vouloir pardonner mon comportement. Je culpabilisais énormément et trahir de cette façon un ami, alors que je ne suis en aucun cas amoureux de Maria... c'était horrible. Je me détestais depuis quelques jours et je ne pouvais pas blâmer ma meilleure amie de tout avoir raconté au professeur Delacre. A présent, il ne voulait plus qu'une chose, celle de repartir en France et de reprendre sa vie là-bas. Quand je pense qu'il était sur le point d'abandonner tous ses repères pour une femme et j'avais tout fait échouer. Je ne mettais pas tout sur le dos de Maria, non. Je me tenais en plus grande partie responsable, c'était moi qui avait lancé le jeu du « Cap ou pas cap », la grave erreur. Je lui avais fait des avances et ne l'avais pas repoussée lorsque c'était elle qui m'en faisait. Merde, c'était moi l'homme ! J'aurais dû être plus responsable que ça, ne pas boire, du moins m'arrêter au bout de un ou deux verres. Maxence avait eu confiance en moi, je l'avais trahi alors qu'il ne le méritait absolument pas. Encore, il aurait été une pourriture, lui faire du mal aurait été compréhensible, mais c'était un gars en or. Bon Dieu... il fallait que je lui parle.

J'étais en train de fumer ma cigarette à l'entrée d'un des parcs de Berkeley quand j'ai aperçu non loin de là Maxence. Mon cœur s'est mit à battre à une vitesse folle, j'étais anxieux et stressé. Il fallut que je prenne mon courage à deux mains pour me décider à avancer jusqu'à lui. M'arrêtant à quelques centimètres de lui, je me faisais silencieux. Je ne savais pas comment aborder la discussion. Avec un « Salut ! » ? Non, je me serais moi-même donné un coup de poing tellement je me serais énervé. Je n'eus pas le temps de réfléchir davantage à la question que Maxence se retourna. « Dégages ! Va la rejoindre, elle doit t’attendre toi au moins. » J'avalais difficilement ma salive. Son ton était calme et j'aurais largement préféré qu'il me gueule dessus, qu'il me casse la figure s'il aurait préféré. Son comportement presque serein me déboussolait. Vous savez, c'est comme lorsqu'on est gosse et que l'on fait une bêtise. On préfère être puni, se faire disputer, plutôt que de voir nos parents déçus qui nous ignore. Et ben là, c'était exactement ce qu'il se passait avec Maxence. Je prenais le risque de m'asseoir à côté de lui sur la pelouse, et retroussais les manches de ma chemise. Regardant également en face de moi, j'avais ramené mes genoux contre mon torse, après avoir replié mes jambes. Par où commencer ? « Je... je suis sincèrement désolé Maxence... » Je passais nerveusement ma main dans mes cheveux, signe que je n'étais absolument pas à l'aise à cet instant précis. « Tu ne peux pas imaginer à quel point je me dégoûte de t'avoir fait ça... » Je tournais enfin la tête vers lui, mais on pouvait lire dans mon regard que j'étais sincère dans mes déclarations, que je ne me foutais absolument pas de sa gueule. « Quand je pense que je t'ai engueulé parce que tu as douté de moi... quand je pense qu'après, tu m'as donné ton entière confiance... Je suis vraiment, vraiment désolé... mais je le pense toujours, il n'y a rien de plus que de l'amitié entre Maria et moi. On a... déconné pour le coup, je ne peux pas le nier... » J'inspirais profondément et affichais un fin sourire très gêné... « Tu peux me frapper si tu veux... si ça peut te faire du bien... »

Il avait besoin de réfléchir, de se changer les idées. Il avait trop de choses en tête pour pouvoir être serein. Il aurait été plus serein si deux personnes auxquelles il tenait ne lui avaient pas fait ça. Tenait ? Oui, parce que pour Maxence s’était terminé. Il n’aurait plus confiance en aucun des deux. Edward lui avait dit qu’il n’y aurait rien entre lui et Maria. Elle ne semblait pas dire le contraire de son côté. Pourtant ils avaient couchés ensemble. Maxence avait l’impression d’être un type qui n’apporte que des problèmes et encore pire, il n’aura que ça dans sa vie. A chaque fois qu’il essayait d’être gentil avec une personne ça lui retombait dessus en mauvais. Cette fois-ci c’était pire que tout. Il était amoureux de la seule femme qui le prenait comme il était et en un seul jour tout était réduit à néant. Seulement Max ne voulait pas se battre, il avait déjà prit trop de claques, il ne voulait pas que ça continue. Alors il avait décidé de finir l’année ici et ensuite il repartait en France pour de bon. S’il devait venir un jour aux USA ça serait pour du professionnel et il ne voudrait en aucun cas voir Edward ou Maria. Soupirant en regardant devant lui, il entendit du bruit. Il finit par se retourner et vit Edward. Lui disant de dégager et d’aller retrouver Maria, il était déjà las de parler avec lui. Mais le professeur d’histoire semblait vouloir parler. Maxence ne dit rien, ne fit rien pour l’en empêcher. La chose qu’il lui demandait c’était de ne pas chercher à s’expliquer. C’est la seule chose qu’il ne voulait pas. L’entendant alors parler, Maxence ferma les yeux en soupirant. Le laissant parler, il écouta ce qu’il avait à dire et ouvrit les yeux. Fixant toujours devant lui, il soupira une nouvelle fois.

Rien ne me fera du bien. Rien.

Maxence serra la mâchoire pour ne pas s’effondrer devant l’homme. Il se devait de jouer les indifférents et de ne pas montrer qu’il avait mal.

Tu t’es excusé, maintenant tu t’en vas.

Il ne voulait pas en savoir plus et encore moins ne pouvait en savoir plus. Il préférait penser à son départ, aux personnes qu’il devrait voir avant de repartir en France. Il voulait aussi parler avec les élèves français qui restaient là et qu’il appréciait. Mais il sentait toujours l’homme à ses côtés et il soupira une nouvelle fois.

Rien de ce que tu diras ne changera ce que je ressent pour vous Edward. Je vous avais donné ma confiance et vous vous êtes envoyé en l’air. Tu m’as presque hurlé dessus quand j’ai pensé que vous étiez trop proche. Je sais que je suis con, mais j’avais une raison de m’en faire. Mais que vous ayez bu n’excuses rien pour moi. Même dans cet état vous étiez conscient de ce que vous faisiez, alors arrêtes de me parler.

Je m'en voulais à un point inimaginable. Je venais de réduire en cendre une belle histoire d'amour, une chance pour deux adultes d'être heureux, et ça, pour une partie de jambes en l'air dans une ambiance un peu trop alcoolisée. Finalement, j'étais loin d'être aussi mâture qu'on le disait. Je savais être responsable sur certains points, comme pour m'occuper de mes enfants, prendre de bonnes décisions pour eux. Mais il m'arrivait aussi d'être aussi stupide qu'un gosse qui ne comprend rien à la vie. J'avais eu la chance d'être heureux en ménage, même si aujourd'hui, j'étais divorcé. J'avais eu la chance de vivre des années merveilleuses au côté de la femme que je considérais encore aujourd'hui comme celle de ma vie. J'avais eu de merveilleux jumeaux d'elle et même si maintenant nous n'étions plus ensemble, nous étions restés une famille soudée. J'avais eu cette chance et j'avais bousillé celle de deux personnes qui me sont chères. Car oui, je tenais également à Maxence et l'idée qu'il reparte en France me touchait, me bouleversait. Je ne pouvais pas me passer de sa tête, de son côté aussi puéril que le mien, de ses remarques sarcastiques, de son comportement moqueur et amusant. Il était un ours mal léché auquel on s'attache car on sait dans le fond qu'il n'est qu'un gros nounours.

Je l'obligeais à l'instant précis à supporter ma compagnie même si je lisais clairement sur son visage que j'étais la dernière personne qu'il avait envie de voir. Je venais même jusqu'à lui proposer de me frapper, si cela pouvait lui faire du bien. Après tout, ça peut soulager un bon coup de poing dans la figure de celui qui a pu nous faire souffrir. Non, je n'étais pas le genre d'hommes à penser que les paroles sont plus utiles que la violence. Soyons réalistes, les personnes qui ont lancé cette remarque étaient des types fins, peu musclés qui se sont faits casser la figure toute leur vie, notamment pendant le collège. Pour ma part, j'avais appris assez tôt qu'il fallait être celui qui martyrise, au risque d'être le martyrisé. J'avais choisi d'apprendre à me battre et d'user de mes poings lorsque l'on me provoquait. Il est inutile de discuter avec certaines personnes. Bien évidemment, je n'allais pas jusqu'à frapper les femmes, j'aurais préféré mourir plutôt que de lever la main sur l'une d'elles. Quoi qu'il en soit, Maxence n'était pas de cet avis. « Rien ne me fera du bien. Rien. » J'ai rarement eu envie de pleurer pour ce genre d'histoires. En temps normal, je m'en serais totalement foutu. Mais le fait est que je tenais réellement à Maria et à mon collègue de philosophie. Voilà pourquoi je retenais des larmes qui manquaient cruellement de virilité. J'aurais préféré être inconscient des conséquences, ça m'aurait fait moins mal. « Tu t’es excusé, maintenant tu t’en vas. » D'habitude, ce côté têtu m'aurait énervé. Mais aujourd'hui, je ne pouvais pas lui en vouloir, il avait raison. Par respect pour lui, je voulais accepter sa requête, partir, sortir de sa vie car tel était son désir. Pourtant, mon corps refusa de bouger d'un centimètre, comme si je n'en avais pas la force mentale. « Rien de ce que tu diras ne changera ce que je ressens pour vous Edward. Je vous avais donné ma confiance et vous vous êtes envoyés en l’air. Tu m’as presque hurlé dessus quand j’ai pensé que vous étiez trop proches. Je sais que je suis con, mais j’avais une raison de m’en faire. Mais que vous ayez bu n’excuses rien pour moi. Même dans cet état vous étiez conscients de ce que vous faisiez, alors arrêtes de me parler. » Malheureusement, il avait raison sur toute la ligne. J'avalais difficilement ma salive, puis tentais de prendre tout de même la parole. « Quand tu m'as engueulé en trouvant que j'étais trop proche d'elle, tu avais peur de ne pas être assez bien, aussi bien que moi et c'est pour ça que tu m'as pris pour une telle menace. Mais sache une chose Maxence... tu es mieux que moi sur beaucoup de points. » Je tournais la tête vers lui pour observer son visage volontairement indifférent. Une larme coula le long de ma joue. Je me sentis totalement idiot. Rapidement, je la chassais d'un revers de la main, puis poursuivais. « Je n'ai pas envie de me chercher des excuses en disant que c'est de la faute de l'alcool. Tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir et je suis incapable de savoir comment me racheter. Il faut croire que c'est impossible. Je ne te demande pas de me pardonner, mais je veux seulement que tu sois conscient du fait que je regrette tout ce qui a pu se passer. Je regrette de te faire subir ça alors qu'il n'y a même pas de sentiments amoureux entre Maria et moi. C'était... comme de la violence gratuite, sans raison apparente. T'es un type en or, tu m'as accordé ton amitié, à croire que je suis trop bas pour avoir pu la saisir. »

Maxence n’avait pas envie de parler et encore moins avec Edward ou Maria. Ces deux personnes là sont sortit de sa vie au moment même où Maria lui a avouée qu’elle avait couché avec son soit disant meilleur ami. Max n’avait pas été sûr d’avoir bien comprit, mais en fait si et ça lui faisait vraiment du mal. Il n’aurait jamais imaginé ça de leur part et pour lui désormais, tout était finit venant de ces deux personnes. Il s’était fait avoir une fois quand ils étaient jeunes et là ça recommençait. Il ne pouvait pas supporter ça une fois de plus. Il avait l’impression d’être un échec ambulant et pour le moment tout ce qu’il voulait s’était se retrouver chez lui, dans son appartement à Paris. Il voulait pouvoir aller faire de la boxe pour se défouler sur un punching-ball. Il n’avait pas la force de se battre ici, il n’en avait même pas envie. Pour lui Maria était sa dernière chance d’être heureux, mais tout avait été fichu en l’air par la jeune femme et Edward. Ecoutant ce dernier lui parler, Max soupira.

Pas de compliments de ce genre là. Maria et toi êtes deux personnes que j’ai rayé de ma vie à regret, mais je l’ai fais, parce que j’ai déjà trop souffert.

Soupirant doucement pour ne pas craquer, il continua de regarder face à lui.

De toute façon tu es déjà père, ça fera un argument supplémentaire pour l’agence d’adoption et ça aidera Maria. Là au moins ça aidera une personne.

Maxence savait que ça n’était pas la chose à dire et que s’il tombait sur Maria cette remarque sortirait aussi, mais la colère était présente. Malgré un manque de se battre et le fait qu’il n’avait pas envie de hurler, il avait mal et par la parole, il le faisait ressentir.

De toute façon vous faites ce que vous voulez de vos vies désormais, je n’en fait plus partis et je prends l’avion pour Paria demain.

C’était son choix et c’était définitif. Il ne reviendrait pas là-dessus, c’était sûr et certain pour lui. Continuant de fixer face à lui, il hésita et finalement prit la parole.

J’espère en tout cas que vous serez heureux tout les deux, je vous le souhaite vraiment.

Maxence passa les mains sur le visage. Il avait mal en disant cela, mais il était sincère. Il espérait que ceux qui avaient été ses amis seraient heureux ensemble.

« Pas de compliments de ce genre là. Maria et toi êtes deux personnes que j’ai rayé de ma vie à regret, mais je l’ai fais, parce que j’ai déjà trop souffert. De toute façon tu es déjà père, ça fera un argument supplémentaire pour l’agence d’adoption et ça aidera Maria. Là au moins ça aidera une personne. » Je fronçais les sourcils. Pensait-il vraiment qu'on allait se mettre en couple Maria et moi ? Il était complètement fou ou quoi ? Nous avions fait une erreur, une erreur monumentale en couchant ensemble. Si nous avions envie d'être ensemble, nous n'appellerions pas ce qu'il s'est passé, d'une telle façon. D'ailleurs, j'aurais préféré quelque part qu'il y ai des sentiments amoureux entre nous. De cette façon, on aurait brisé le cœur de Maxence, mais ça, pour une bonne raison, pas pour une simple envie de baiser. Je me sens froncer les sourcils. Je veux remettre tout ça au clair. Ce que je pensais auparavant n'avait pas changé aujourd'hui, je n'éprouvais toujours que de l'amitié pour elle. « Je... mais je ne veux pas être avec elle et elle ne veut pas être avec moi. Comment tu peux croire ça ? Si nous avions envie d'être ensemble, on appellerait pas ce qu'il s'est passé une « erreur », mais bel et bien un « bonne chose ». Justement, on ne ressent que de l'amitié l'un pour l'autre. Ça, tu peux en être sûr. Voilà pourquoi d'ailleurs je m'en veux à ce point. Jamais elle et moi nous ne serons un couple. » Je tourne de nouveau la tête vers lui pour l'observer. Finalement, je devrais peut-être avoir un peu plus de respect pour lui et accepter de partir, de le laisser seul, de ne pas lui soumettre ma présence alors qu'il n'en a pas envie. Ainsi, je me relevais et regardais droit devant moi pendant quelques secondes. « Si un jour tu reviens aux États-Unis, si jour tu remets les pieds ici, j'espère que je serais encore là pour t'accueillir. » Mais ça, je doutais qu'il en ai envie. S'il devait revenir ici, il devait espérer que je n'y sois plus, ce que je pouvais comprendre. Une dernière fois j'observais son visage, comme si je tentais de le mémoriser pour les restant de mes jours. Je perdais tous espoirs de le revoir dans l'avenir. Soit il ne reviendrait plus, soit il reviendra, mais je ne serais déjà plus de ce monde. C'était dommage que tout se termine ainsi. Ça me faisait mal, mais rien ne pourrait lui faire changer d'avis. « Je suis encore désolé et j'espère que tu auras la force de me pardonner un jour. En attendant, je te souhaite beaucoup de bonheur pour la France et une bonne santé. Au revoir Maxence... » J'aurais tout donné pour le prendre dans mes bras, mais il valait mieux pour lui que je prenne le chemin pour partir d'ici. C'était étrange, je n'ai jamais vraiment eu l'habitude d'être détester à ce point.

Maxence faisait de son mieux pour ne craquer face à l’homme, mais il savait aussi qu’à un moment donné ça serait le cas. L’écoutant donc parler, il n’en revint pas de ses propos.

Ah donc tu couches avec tes amis, c’est bon à savoir. Préviens les on ne sait jamais, ça pourrait être utiles.

Maxence fronça les sourcils, mais il n’était toujours pas énervé. Il avait une colère en lui évidemment, mais il n’avait pas envie qu’elle sorte. Il n’en revenait pas d’entendre ça, alors il essaya de ne rien montrer. Laissant l’homme se lever, il l’écouta parler. Maxence n’en revenait pas de ce qu’il entendait. Seulement il n’avait pas envie de parler plus, mais il ne voulait pas non plus le laisser partir ainsi.

Donc si j’avais couché avec ton ex femme parce qu’elle était ma meilleure amie, tu aurais pensé que mes excuses auraient largement suffit.

Ca n’était même pas une question, mais bel et bien une affirmation qu’il faisait. Se tournant vers l’homme, Maxence fronça les sourcils.

Mais Maria devait être contente de t’avoir dans son lit. Après tout, j’avais tout fait pour lui prouver à quel point je l’aimais et tout ce qu’elle a trouvé à faire c’est coucher avec toi.

Se levant, il continua de fixer l’homme.

Toi tu as tout fait pour que mon plan de dîner fonctionne et finalement tu t’envoies en l’air avec elle. Vous vous êtes bien trouvés tout les deux, vous m’avez vraiment prit pour un con.

Se passant les mains sur le visage, il soupira encore une fois.

Je ne reviendrais jamais ici, je n’ai plus aucune attache à part quelques élèves. Mais toi et Maria c’est terminé, alors que vous disiez être mes amis. Je ne considère pas cela comme étant de l’amitié. En tout cas, nous n’en avons pas la même définition et ne me sort pas le couplet sur l’alcool. Tu sais à quel point j’aime Maria, tu sais ce que j’ai fais pour elle, tu m’as poussé à le faire et toi tu couches avec elle ? Mais ça veut dire quoi ça ? Qu’est-ce que je t’ai fais pour que tu fasses ça ? Vas-y, dis-moi !

Maxence était toujours calme et le ton n'était pas monté, il voulait juste comprendre et pour lui l'alcool ne changeait rien à tout ça.

« Donc si j’avais couché avec ton ex femme parce qu’elle était ma meilleure amie, tu aurais pensé que mes excuses auraient largement suffit. » Ce n'était pas la même chose. Je n'avais plus d'histoire avec mon ex-femme, s'il avait envie de sortir avec elle, je ne pouvais rien contre, c'était dans leur droit. Mais refusait-il réellement de comprendre que je ne me cherchais pas d'excuses ? J'étais conscient que des excuses ne suffiraient pas. Rien ne suffirait, il m'en voudrait toute ma vie. Je lui demandais pardon parce que je le pensais vraiment, je n'espérais qu'il les accepterait dans la mesure où je savais que ça n'était pas assez pour qu'il me pardonne. Je fronçais ainsi les sourcils à mon tour. « Je ne reviendrais jamais ici, je n’ai plus aucune attache à part quelques élèves. Mais toi et Maria c’est terminé, alors que vous disiez être mes amis. Je ne considère pas cela comme étant de l’amitié. En tout cas, nous n’en avons pas la même définition et ne me sors pas le couplet sur l’alcool. Tu sais à quel point j’aime Maria, tu sais ce que j’ai fais pour elle, tu m’as poussé à le faire et toi tu couches avec elle ? Mais ça veut dire quoi ça ? Qu’est-ce que je t’ai fais pour que tu fasses ça ? Vas-y, dis-moi ! » Je ne comptais pas lui sortir le couplet de l'alcool car ce n'était pas assez suffisant. J'étais même incapable de comprendre pourquoi nous avions fait cela. Même ivre, nous n'aurions pas dû. Néanmoins, nous ne nous sommes pas contrôlé et je ne peux vraiment l'expliquer. Peut-être parce que j'ai la libido d'un adolescent qui commence à avoir les hormones qui le titillent ? Peut-être parce que Maria n'était pas bien non plus moralement en sachant ce qu'il m'arrivait ? Se réfugier dans le sexe était peut-être comme une façon d'oublier les problèmes un instant.

Ainsi j'observais Maxence debout, face à moi. Nos regards se croisèrent, alors que j'avais également les sourcils froncés. « Mais je ne me cherche pas d'excuses, je suis parfaitement conscient de la connerie que j'ai fait. Je ne sais pas pourquoi on a fait ça. Peut-être parce que nous avions besoin de nous bourrer la gueule, d'oublier le temps d'une soirée tout problème. Les derniers jours ont été assez difficiles moralement et physiquement. Peut-être que coucher ensemble était une façon de se laisser aller dans un monde dénué de problèmes d'adoption, de problèmes cardiaques et autres. Nous étions dans notre bulle ce soir là. C'est peut-être pour ça qu'on a fait ça, je n'en sais rien et encore une fois, je ne cherche pas à ce que tu comprennes. Je ne veux pas me donner raison, je sais que j'ai tord. » Je baissais la tête sur le sol, la pelouse verdoyante. J'avalais difficilement ma salive, puis reprenais la parole, ne lui laissant pas le temps de me répondre. « Je sais que des excuses ne sont suffisantes, rien ne sera suffisant. Je ne peux rien faire pour que tu me pardonnes. Ta décision est déjà prise, même si j'aurais aimé que tout ceci prenne une autre tournure. Je sais que tu m'en voudras toujours et à moins que je me trompe, dis moi ce que je suis censé faire pour être pardonné. Mais à mon humble avis, il n'y a pas de solution pour cela. »

Maxence ne reviendrait jamais à Berkeley et encore moins pour voir Edward. Finalement il avait raison depuis le début, il n’aurait pas dû accepter de venir ici pour l’échange. Il avait dit à son chef qu’il ne voulait pas et c’était lui en personne et d’autres enseignants qui avaient voulu le faire aller à Berkeley. Mais Max avait eu de raison de ce dire que ça n’irait pas. En étant avec Maria il avait pensé que le choix de venir était bon et finalement pas. Parlant donc avec Edward, le professeur de philosophie savait qu’il ne devait pas dire tout cela à son collègue, mais c’était plus fort que lui, il voulait comprendre. Le laissant alors parler, Max soupira pour la énième fois.

Vous ne pouviez pas oublier vos problèmes autrement qu’en couchant ensemble ? L’alcool d’accord, ça je peux comprendre, mais la suite ? Vous auriez pû simplement parler, ou même m’appeler pour que je vienne et que j’essaye de vous aider, j’en sais rien, mais autre chose que de couche ensemble et de me faire prendre une grande claque.

Il commençait à sentir l’énervement arriver, mais il respira doucement pour se calmer. Voyant l’homme baisser la tête, Maxence soupira à nouveau.

Non, tu ne peux rien faire. La seule chose que je peux te demander, c’est de prendre soin de Maria malgré tout. Même si je lui en veut vraiment tout comme à toi, j’espère quand même que la suite des évènements ira bien pour vous deux.

Maxence les aimaient vraiment ces deux personnes. De façon différentes évidemment, mais ils les aimaient quand même. Seulement il ne pouvait pas le montrer ou le dire, ça serait trop difficile. La douleur était trop présente pour l’instant.

Mais la prochaine fois réfléchissez sur les conséquences de vos actes, ça permettra à d’autres de ne pas souffrir.

Fixant l’homme, il se retourna et repartit prendre place sur l’herbe. Maxence ne savait pas du tout comment allait se passer les choses pour lui désormais, mais une chose était sûre pour lui. La dernière personne qu’il aura aimé était Maria O’Berkeley et il aurait désormais apprit de s’ouvrir ne lui servait à rien, parce qu’il n’aurait jamais la chance d’avoir sa famille.