Habituellement, le lever du soleil, qui se faisait directement du côté de sa fenêtre, venait réveiller Nelligan. Disons qu’il ne dormait pas vraiment dur et qu’un rien pouvait causer son réveil, alors pas étonnant qu’un simple rayon de soleil puisse l’extirper de son sommeil. Toutefois, ce matin, le soleil était caché dès ses premières lueurs derrière un amas de nuages gris qui n’annonçaient que du mauvais temps. Après la semaine chaude qu’ils avaient eue, il était plus que normal que la pluie pointe le bout de son nez. Cela rafraîchirait San Francisco, ce qui était quand même un point positif, même si pour cela ils ne sortiraient pas dehors de la journée, sauf peut-être les courageux. Bref, tout cela pour dire qu’à cause de la mauvaise météo, Nelligan ne se réveilla pas à son heure habituelle, et puisqu’il était en vacances pour l’été, il n’activait pas son cadran. Il y avait des limites à être ponctuel, quand même. Toutefois, il devait avouer qu’en voyant que son cadran pointait les dix heures du matin, il eut un petit bond dans la poitrine. Disons qu’il était un couche-tôt, lève-tôt et que de faire la grasse matinée n’avait jamais été dans ses priorités, même en congé ! Il se leva donc en vitesse, comme si c’était une question de vie ou de mort, et se dirigea rapidement vers les douches communes après avoir pris tout le nécessaire de toilette. Son colocataire était déjà sous la douche de leur chambre, et il n’avait pas envie d’attendre – disons que son colocataire était parfois lent. Encore tout endormi mais tout de même assez alerte pour voir où il mettait les pieds, Nelligan descendit les escaliers de la maison de confrérie et sortit dehors, prenant le sentier menant jusqu’aux douches communes. Il entra dans celles-ci, regarda à droite et ne vit personne, puis à gauche et entra dans le petit couloir qui mènerait jusqu’aux douches. En arrivant dans l’espace le plus large, Nelligan sursauta et échappa tous ses savons, shampooing, serviette et linge. « Oh merde ! » Pourquoi ? Parce que Brittany, une membre de sa confrérie, venait de passer devant lui. Complètement nue. Et à cause de la surprise, il l’avait regardée. Pas dans les yeux, si vous voyez ce que je veux dire. D’avoir osé la mater le fit rougir de honte et il se sentait affreusement coupable. Il se retourna donc complètement et la laissa prendre ses trucs. « Brittany je …. J … je su … suis dé … déso … désolé … j … je ne m’attendais p … pas à-à voir quelqu’un i-ici. » Lorsqu’elle lui dit qu’elle avait simplement oublié ça, il tourna rapidement le regard vers elle pour constater qu’elle agitait une bouteille de gel douche. Il hocha la tête avant de se retourner de nouveau vers le mur. « O-Oh .. d’acc-d’accord. Ou-oui, bien dormi. E-et t-toi ? … » Elle répondit puis il sentit alors des pas retourner vers les douches. Après avoir attendu une bonne minute, il comprit qu’elle était repartie se laver. Il se retourna donc et fila rapidement sous les douches, avant qu’elle ne revienne à l’attaque. Pas qu’il ne l’aimait pas, au contraire Brittany était une fille très amusante mais pour ça, elle devait être habillée. Disons que Nelligan n’avait pas encore vu assez de femmes nues pour que ceci devienne quelque chose de normal et surtout, de banal. Il alluma l’eau chaude sur lui et soupira. Enfin il pouvait respirer. Il commença à se laver avec son savon, jusqu'à ce qu’il voit de l’ombre derrière le rideau. Son cœur bondit dans sa poitrine lorsque le rideau fut entrouvert et que le visage de Brittany s’y faufila. Nelligan cria légèrement et se cacha avec le bout de rideau qu’il restait. « Mais qui d’autre voulais-tu que ce soit ??! Et même si ce n’était pas moi, depuis quand on regarde les gens prendre leur douche ?!! » Elle rigola et referma le rideau. Nelligan ne se détendit pas pour autant. La connaissant, elle pourrait recommencer n’importe quand. Pour le moment, elle se contenta d’agir comme si de rien était, en discutant tranquillement avec lui de la pluie et du beau temps. « T’appelles ça tôt, toi ? Et non, j’ai terminé mes cours pour cette session-ci … » Dit-il, en tentant d’avoir l’air le plus calme et poli possible.