Aude était habituellement une jeune femme très ponctuelle et, par le fait, respectueuse. Mais ce jour-là, prise dans ses pensées, elle se trouvait sur le point de rater son cours de 16h. Se mettant à courir à toute-allure (son café chaud encore dans la main), Aude se dit qu'en traversant le parc, elle arriverait au bâtiment plus rapidement. C'est à ce moment-là, que, dans sa course folle, elle trébucha et, ayant percuté un jeune homme inconnu jusqu'à ce jour, son café se renversa sur la chemise de celui-ci. Sans même avoir eu le temps de s'être rendue compte de sa bétise, le jeune homme lui envoya une remarque en pleine figure, avec une agressivité hors-du-commun.

Aude s'empara du premier mouchoir qu'elle avait sous la main pour s'empresser de remédier aux dégats qu'elle avait fait sur la chemise du bel inconnu. Sous la désolation de Aude, le jeune homme se radoucis et c'est à ce moment-là que Aude pu appercevoir le magnifique regard ténébreux dont il faisait preuve. Quelque chose se produit, Aude pu le ressentir. Quelque chose de spécial, qu'elle n'avait pas ressentit depuis longtemps, voir peut-être jamais. C'était étrange, mais Aude aimait ce frisson qui lui avait parcouru le corps, le temps d'un instant. C'est là que Aude, sans vraiment réfléchir, se présenta bêtement au jeune homme :

Depuis son arrivée à Berkeley, Aude savait que quelque chose avait changé dans sa vie. L'école, les amis, sa famille qu'elle ne pouvait plus voir.. En bref, Aude avait dû mûrir en arrivant à l'université. Une chose qui n'avait pourtant pas changé à ce jour, était le fait que la blondinette n'avait encore jamais connu l'amour. Avoir des frissons, des flirts, des rencarts, elle connaissait ça par coeur ! Mais l'amour était pour elle un sentiment étranger qu'elle n'avait encore jamais eu l'occasion d'expérimenter. Et puis, il faut tout de même préciser que la jeune femme s'était souvent retrouvée embarquée dans des histoires où, au final, il s'avérait que l'homme qu'elle fréquentait n'avait aucuns sentiments pour elle et avait profité de sa naïveté. C'est pour cela que Aude était devenue méfiante lorsque les hommes venaient l'abordée. Mais cette fois-ci, Aude n'aurait jamais pu se douter qu'elle tomberais sur Arturo Dias-Estrems, et qu'il lui ferait un tel effet !

(Aude fit une pause et les deux jeunes gens se regardèrent dans les yeux durant quelques minutes, sans rien dire. Cela paraissait durer des heures)

Aude attendit la réponse de Arturo, enfait, au fond d'elle, elle espérait qu'il lui demanderait son numéro ou au moins de se revoir.. Mais il ne fallait pas non-plus y mettre trop d'espoir. Aude venait d'arriver à la Berkeley, et se faire des amis et des relations positives ne s'avérait pas si simple que ça. Elle resta donc plantée là, à attendre bêtement sa réponse, un léger espoir au fond du coeur...

Lorsque ces mots retentirent de la bouche du bel Arturo, Aude ne pu s'empécher d'esquisser un sourir en coin. Elle baissa les yeux et lui dit d'une traite :

Elle se retourna à nouveau et s'en alla en classe à toute vitesse. Non-seulement elle arriva en retard et dû inventer une excuse plus que stupide, mais elle ne pu se concentrer de tout le cours. Elle repensait à sa rencontre avec Arturo et avait du mal à comprendre ce qui avait bien pu se produire en elle, lorsqu'elle s'était trouvée en face du beau jeune homme. Il ne fallait pas s'attacher, voilà ce que se répetait Aude durant toute la lesson. Mais en même temps, il était tellement beau, il semblait tellement parfait et elle avait la conviction qu'elle ne l'avait pas laisser indifférent lui-non plus. Il fallait qu'elle le revoit, mais c'était lui qui allait devoir faire le premier pas, puisqu'elle lui avait donné son numéro et ne lui avait pas laisser le temps qu'il lui donne le sien. Elle avait fait exprès, evidemment. Elle ne voulait pas se montrer faible et ne souhaitait pas qu'il la prenne directement pour une fille facile. Mais il fallait absolumet qu'elle le revoit. Comment faire ? telle était la question qu'elle se posait. Peut-être qu'en provocant une rencontre, comme celle d'aujourd'hui, elle pourrait faire en sorte de le revoir. Ou bien elle attendrait simplement qu'il lui écrive sur son portable. Et s'il ne lui écrivait jamais ? Rien que d'y penser, Aude poussa un soupir de déception. En bref, quelque chose c'était définitivement produit dans cette rencontre. Quelque chose de spécial, de percutant.

Aude fut réveillée de ses pensées lorsque le professeur de mathématiques l'intérroga. Les maths, elle detestait ça, elle en était dégoutée depuis sa plus tendre enfance. À quoi bon savoir ce qu'est une asymptote ? elle n'allait sans doute jamais devoir utiliser cela dans sa vie de tout les jours, et pourtant, elle se devait de réviser, pour ne pas rater son année. Aude avait toujours été bonne élève, elle avait toujours eu de la facilité, et les autres l'ont souvent envié ou profiter d'elle pour avoir de meilleurs résultats scolaires. Car oui, Aude en avait bavé avant de venir à la Berkeley University. Souvent persécutée, utilisée comme bouche-trou ou désignée comme le "mouton noire" de ses classes, Aude avait dû faire preuve de courage et de force pour endurer tout cela. Aujourd'hui, elle était certe encore un peu naïve et souvent trop gentille, mais elle s'était fabriquée un caractère et elle était dotée d'une force hors-du-commun. Seulement, il y avait toujours cette faille, ce secret que personne ne savait sur elle : sa boulimie. À force de persécution, Aude avait attraper cette "maladie" et avait beau enchainer les thérapies, rien ne s'améliorait. Personne n'était au courant, bien que son correspondant commence gentiment à avoir des soupçons, et personne n'avait jamais été capable de l'aider, même pas sa famille. C'est aussi pour cela que Aude avait peur, peur des sentiments et de l'amour. Peur de ce qu'un homme pourrait lui faire de mal. Car si elle s'embarquait dans une histoire, elle risquait d'en payer cher les frais de sa maladie et de la recommencer de plus belle. Il fallait qu'elle s'accroche et puis, au fond, Arturo n'était peut-être que de passage, qu'en savait-elle ?

Une semaine s'était écoulée depuis la rencontre percutante des deux jeunes gens. Depuis, Aude avait sagement attendu qu'Arturo la rappelle, en vain. La semaine était passée et aucunes nouvelles de lui ne s'était proclamée ! Il fallut qu'elle patiente jusqu'au mardi de la semaine suivante pour qu'il l'appelle enfin. Lors du téléphone, il lui avait proposé un rendez-vous pour aller manger à midi dans le parc ensemble. Un rancart ? Juste un pique-nique ? Aude ne savait pas vraiment. Elle était tellement excitée à l'idée de vivre (enfin) un vrais compte de fée, qu'elle en oublia l'essentiel : Se méfier. Car même si Arturo n'avait pas l'air de partir d'une mauvaise intention, qu'en savait réellement Aude ? Comment pouvait-elle s'assurer de sa bonne foie ? Autrement dit, Aude ne savait pas dans quoi elle s'embarquait, mais ce qui était sûr, c'est qu'elle s'y jettait carrément sans réfléchir.

Le mardi arriva, Aude avait changer quatre fois de tenue et avait finalement opté pour une robe blanche légère, très estivale. Cette robe lui allait particulièrement bien, elle était moulante mais pas transparente. Elle n'avait pas mis de talons, il ne fallait tout de même pas en faire trop ! Elle avait choisit des sandales qui s'attachait à l'aide d'un rubain autour des chevilles et remontait jusqu'aux molets. Elle avait détaché ses cheveux blonds, qu'elle avait soigneusement prit le temps de boucler. Pas trop de maquillage, juste pour souligner le contour de ses yeux bleus azure. En bref, Aude était sublime ! Aude savait être sexy, mais sans être pour autant vulgaire, ce qui plait généralement aux hommes. En se regardant dans le miroir ce matin-là, elle fut d'ailleurs contente du résultat ! " Du courage, il va me falloir du courage ! " Se répetta Aude en sortant de sa chambre pour assister à son premier cours du matin. Elle était prette, mais elle mourrait de trouille. Qu'allaient-ils bien pouvoir se raconter ? Comment allait-elle engager la conversation ? " Non, c'est lui qui commencera à parler. Je le laisserais engager la conversation ! " Se dit-elle d'un air déterminé !

La matinée passa plutôt rapidement et le moment crucial apparut. Aude se dépecha de se rendre au parc où ils s'étaient rencontrés une semaine auparavant. Elle était en avance, elle déposa son sac en daim beige sur le sol et s'installa sous un arbre, à l'ombre du soleil éclatant. Soudain, Aude apperçu une personne qui s'approchait d'elle, elle n'eut aucun mal à le reconnaitre : c'était bel et bien Arturo ! Elle tourna la tête et regarda les nuages, faisant mine de ne pas l'avoir remarqué, après-tout il était un peu loin pour voir où s'était dirigé son regard.. Le coeur battant à tout rompre, elle sentit la chaleur d'Arturo tout prêt d'elle, juste à côté...