Règle numéro un : ne jamais prendre l’autobus de ville lorsque vous vous rendez à l’aéroport avec tous vos bagages en main ; surtout quand ceux-ci vous ont pris trois heures à faire. Effectivement, Nelligan s’était levé à quatre heures du matin, ni plus ni moins, pour boucler ses valises. Il avait commencé la veille, cependant il avait été contraint d’arrêté lorsqu’il s’était rendu compte qu’il avait besoin de la plupart de ses effets personnels pour la nuit ou le lendemain matin. Le jeune homme n’avait qu’un pyjama, qu’une brosse à dents, qu’une brosse à cheveux, qu’un shampooing, etc. Vous comprenez le genre. Alors il avait fourré tout son linge dans le fond de son sac avant d’aller dormir, se disant qu’il finirait le tout le lendemain, très tôt. Lorsque son cadran sonna, l’Alpha se dépêcha d’aller sous la douche alors que la confrérie était encore plongée dans le silence. Il espéra n’avoir réveillé personne avec le bruit de l’eau. En sortant, il déjeuna rapidement, puis s’empressa de compléter ses bagages. Après avoir repassé mille quatre cents fois sa liste du parfait voyageur, il s’assit enfin sur sa valise pour maintenant tenter de la refermer. Tâche ma foi assez difficile. Comment les gens faisaient-ils pour apporter tout leur stock dans un seul bagage – et celui-ci étant très souvent très petit ? Vraiment, lui qui n’était pas même un peu superficiel et matérialiste, ne comprenait rien à rien. Après tout, il avait déjà été en voyage dans sa vie et jamais la fermeture éclair n’avait refusée d’aller d’un bout à l’autre de sa valise ! Bref, après de nombreuses tentatives, il arriva enfin à être prêt. Il était d’ailleurs l’heure de partir, déjà. Bon Dieu que le temps filait sans qu’on puisse le voir passer. Revenons-en donc à notre autobus de la ville. Nelligan n’avait ni de voiture, ni le temps d’appeler un taxi en direction de l’aéroport. Il regarda donc l’horaire des autobus et constata que l’un d’entre eux passait dans cinq minutes devant l’entrée principale de l’université. Son cœur fit trois bonds devant cette révélation, et il se mit donc à courir vers ce bâtiment qui se trouvait à quelques minutes de marche d’ici. En courant, il devait pouvoir le faire en quatre minutes. Cependant, Nelligan n’avait pas l’étoffe d’un athlète et lorsqu’il y arriva, l’autobus était en train d’embarquer ses passagers, déjà. Il se piqua un sprint au travers des arbustes et arriva au moment où l’engin refermait ses portes. Il tapa dans celle-ci, mais le chauffeur lui adressa un magnifique doigt d’honneur en continuant son chemin. Nelligan s’assit sur sa valise, vaincu. Peut-être croiserait-il Nath’, ou bien Cath’ ou encore Plum. Un de ceux-ci pourrait le sauver. Malheureusement, vu son flagrant retard inhabituel, ils devaient être en route à cette heure-ci. Une demi-heure plus tard, passée à compter le nombre de petites roches fusionnées au ciment du sol, un autre autobus arriva. Cette fois, l’australien en fut l’un des passagers. Trouver une place pour déposer sa valise ne fut toutefois pas aisé. Il la déposa finalement sur deux bancs et dût supporter les regards désapprobateurs de tout le monde. Bah oui, par sa faute, deux personnes n’avaient point de place pour s’asseoir. Tant pis pour eux, ses bagages étaient là avant. Finalement, après deux transferts d’autobus, Nelligan arriva enfin devant l’aéroport. Le terminus se trouvant devant l’entrée principale, il découvrit son ami Nathaniel sans plus tarder. Le jeune homme se pressa d’arriver à sa hauteur et déposa sa fameuse valise à ses pieds. Comme si ce n’était pas déjà assez, Nathaniel en rajouta une couche.
Nell ▬ « Haha, très drôle monsieur Atwoodth. Non, c’est juste que moi, contrairement à toi, je change de sous-vêtements à chaque jour. »
Nelligan lui fit un clin d’œil en rigolant. Dans ce quatuor, tout était permis, et Nelligan s’y sentait complètement à son aise : une grande première dans sa vie sociale.