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one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita

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MessageSujet: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyMar 12 Juin - 18:30

l'amitié rime parfois avec réalité
On essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu’il vaut mieux ne pas rêver du tout. Les plus solides d’entre nous, les déterminés s’accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu’on se retrouve en face d’un rêve tout neuf qu’on avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l’espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c’est d’être encore capable de rêver. •• m. perdita da pitruzzela & roxane leclair-fawkes



•• Voilà maintenant quatre années que j’avais mis les pieds à Berkeley. Je me rendais compte à quel point les études comptaient à présent pour moi. Pourtant, ce n’était vraiment pas le cas lorsque j’avais quinze ans. Je me foutais de la vie, et je n’avais envie que d’une seule chose : y mettre un terme. Oh bien évidemment, j’avais essayé. J’avais toujours échoué. Je savais que j’avais énormément déçu de gens à cette époque-là, mais j’étais bien trop occupée à me foutre en l’air pour m’en rendre compte. Je n’avais envie que d’une seule chose à cette époque : rejoindre ma sœur jumelle au ciel, et mettre un terme à cette vie misérable sans elle. Je n’avais plus mes repères, je sentais toujours une partie de moi enfouie dans le néant et perdue, cherchant simplement à se ressouder avec sa pièce manquante. Malheureusement pour moi, c’était impossible. Je me rappelais de mes années lycées, là où j’ai commencé à dériver. J’étais au lycée privé Forthwoods, à Londres. Autant dire que le prix de l’année là-bas était aussi cher que l’uniforme que je portais tous les jours. Uniforme que je boudais, bien évidemment, comme signe de première rébellion. Quand j’avais quinze ans, j’avais envie que l’on me laisse tranquille. Hors de question de porter une chemisette blanche avec une cravate noire au cou. A l’époque, je me disais que je pouvais m’en servir pour me pendre dans les waters. C’était le début des altercations avec la direction, et le début de l’impuissance de mes parents face à ma détresse. Je ne faisais pas ou très peu mes devoirs et je dormais en cours tellement j’étais stone. Il m’arrivait parfois de me battre, et ce, même contre des garçons. Oui, je me demandais aujourd’hui comment j’avais pu m’en sortir alors que j’étais absolument tout en bas de l’échelle. Que serai-t-il advenu de moi, si je n’avais pas été traînée à cette sortie scolaire de force pour avoir ce déclic qui allait mettre un virage dans ma vie ? Il m’arrivait très souvent de remercier Ms. Backer et M. Thompson pour m’avoir menacé de me virer de l’établissement. La dernière fois que je fus convoquée chez le proviseur, c’était pour m’inciter à aller à une réunion des AA. Qu’est –ce-que les AA ? Les Alcooliques Anonymes. Mes parents ne voyaient que cela comme solution pour me sortir d’un premier tourment. Ils savaient que pour le reste, la thérapie devait faire tout le travail. J’étais en mal de vivre, ma sœur me manquait et je me sentais terriblement coupable de ne pas être morte à sa place. Je me demandais pourquoi j’étais encore là. Pour conclure, je n’avais pas eu une adolescence facile. Il me fallait vivre avec cette réalité qui pourrissait mon quotidien. Dans un sens, je me réjouissais que Laurane ne me ressemblait pas physiquement. Imaginez le traumatisme que cela m’aurait causé. Peu de personnes savaient ce qui s’était réellement passé. Je racontais aux gens que j’étais fille unique, pour cacher ma peine. Je ne supportais plus que l’on me voit comme une faible. Certains pouvaient penser qu’il y avait prescription, quatorze ans après l’accident. Mais pour moi, ces quatorze années ressemblaient à un jour passé. J’avais l’impression que c’était encore hier, je m’imaginais même les rires cristallins de ma sœur qui écoutait les sketches et blagues de mon père Charles. En arrivant à Berkeley, je m’étais promis de ne rien dire à personne. Tout le monde devait penser que j’étais le seul enfant du couple Leclair-Fawkes et qu’il n’y avait rien qui clochait chez moi. Je cachais au fond de mon tiroir, le jeton qui me rappelait que j’étais chez les alcooliques anonymes de Londres. Malheureusement, en changeant de continent, j’arrêtais aussi cette thérapie. Je pensais pouvoir y arriver, du moins ce n’était pas si difficile que ça. Mais la vie universitaire en avait fait autrement. Je buvais, en soirée du moins. Très peu, mais je buvais quand même. Ce geste aurait foutu mes parents dans une colère noire, mais je préférais ne rien leur dire. D’ailleurs, je n’avais pas de nouvelles d’eux depuis les vacances de noël. A chaque vacance, je partais en Angleterre pour me recueillir sur la tombe de Laurane. Pour moi, c’était essentiel de lui rendre visite et de lui parler comme si je parlais à un être humain. Quand j’habitais encore à Londres, j’allais la voir trois fois par semaine et nettoyait régulièrement sa sépulture. C’était le seul geste de bien que je pouvais faire après toutes mes dérives. La vie aux Etats-Unis me plaisait vraiment. Rien que par rapport au climat, j’étais la fille la plus heureuse du monde. Je voulais que ma sœur ressente ça. La côte californienne avait son charme. Je prenais beaucoup de temps pour étudier dans des endroits autre que ma chambre universitaire. Parlons en tiens. A mon arrivée dans la confrérie Iota Phi Sigma, j’avais demandé à être seule dans une chambre. Je jugeais important d’avoir mon espace vital où je pouvais me laisser aller parfois lors de mes coups de blues. Malheureusement, la confrérie était déjà trop remplie. Je me retrouvais donc avec une colocataire, une jolie blonde qui se prénommait Perdita. D’après ce que j’avais entendu, Perdita était une ancienne présidente de confrérie. Une personne respectable dans la confrérie quoi. Mais bizarrement, celle-ci n’avait pas l’air tellement enchantée de me voir dans sa chambre. Et moi, je n’étais pas enchantée d’avoir une colocataire. Autant dire que notre relation de départ n’était pas vraiment au beau fixe. Temps limité dans la salle de bain, à tour de rôle. Idem pour le ménage. J’aimais bien embêter cette fille. Je n’étais pas une fille très fan de l’autorité ni même des timings parfaits dans la salle de bain. Lorsqu’elle avait envie d’aller à la salle de bain, je faisais parfois exprès de mettre plus de temps que d’habitude. La jeune fille déchantait à chaque fois. Aujourd’hui, je sortais d’un cours sur le cadrage d’une caméra et je devais m’exercer au sein de l’université. J’étais tout le temps avec ma caméra. C’était devenu presque un objet fétiche, si je ne comptais pas mon collier dont je ne me séparais jamais qui contenait la photo de ma sœur jumelle. Avec cette caméra dans les mains, j’avais décidé de réaliser un court métrage sur la vie universitaire et surtout sur la communauté des Iota. Je me baladais dans les couloirs de la maison des rouges, toute enjouée de ce nouvel exercice. Pourquoi ? Parce que je savais que ça n’allait pas plaire à une certaine Perdita. J’étais sadique, mais au fond, je l’a trouvais bien sympathique. Je me demandais d’ailleurs pourquoi on arrivaient encore à se tirer dans les jambes. Un Iota n’était-il pas censé être solidaire avec ses camarades ? De plus, elle était cheerleader avec moi et une équipe de cheer se devait d’être soudées. C’était essentiel pour gagner les concours qui étaient parfois organisés entre les universités. Autant dire que la pression était au maximum. J’entrais en trombe dans la chambre, toute contente de retrouver ma chère colocataire de mon cœur. Je brandissais fièrement ma caméra, la braquant directement sur Perdita. « Bienvenue dans le documentaire sur la vie universitaire chez les Iota, Perdita. Un commentaire ? » disais-je, en ayant un grand sourire hypocrite sur les lèvres. La grande chiante de base était là avec sa caméra, et prête à tout pour réussir son documentaire. Je me devais de faire ça, et de réussir ce court métrage. Je devais le faire, pour moi et surtout pour Laurane. Tout ce qui m’importait, c’était de faire tout ce qu’elle ne pouvait pas faire. Elle n’avait pas eu le temps de vivre, moi j’avais la chance d’être encore là. J’étais bien décidé à prendre mon avenir en main, quitte à emmerder les gens pour cela. ••

❝.Il suffit parfois d'un seul regard pour se comprendre et pour connaître la réalité.❞
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MessageSujet: Re: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyMar 19 Juin - 23:16

Le passé compte-t-il tellement plus pour toi que le présent et le futur ?


J'ai peur de ne pas avoir assez de temps, pas assez de temps pour comprendre les gens, savoir ce qu'ils sont vraiment, et qu'ils me comprennent aussi. J'ai peur des jugements hâtifs, de ces erreurs que tout le monde commet. Il faut du temps pour les réparer. J'ai peur de ne voir que des images éparpillées et pas le film en entier. la brune et la blonde ; quand l'amitié frappe à ta porte..


Tout le monde pourrait penser en me regardant que je suis le genre de fille toute gentille, toute douce. Mais, quand on décide de s’approcher, de tâter le terrain, on se rend bien compte que je suis un sacré rose avec de plutôt grosses épines. Je n’ai pas le passé tranquille que l’on peut croire en voyant aucun trait dur ou ride sur mon front. J’ai juste appris à canaliser mes sentiments et surtout ceux qui viennent du passé. Il y a des histoires qu’il n’est pas bon de raconter, alors, j’essaye de regarder devant. Sans pour autant oublier, ce que j’ai surmonté derrière. Je souris. La plus part du temps, j’essaye de faire mine bas, de ne pas montrer ce que je ressens. Le sourire est certainement mon plus grand bouclier. C’est le moyen parfait pour éveiller aucun soupçon. Alors, que dans le cas contraire quand vous tirez la tête, il y a beaucoup de chance pour qu’on vous interroge. A ce moment-là, vos meilleurs amis deviennent les meilleurs enquêteurs de la ville. Une ribambelle d’interrogations suivra. Pourquoi tu fais cette tête ? Il y a quelque chose de louche ? Tu es sûr que tout va bien ? Allais, arrête de me la faire à l’envers, je te connais alors bon, dis-moi sinon je ne te lâche pas ?! Super comme conversation, c’est tout ce que j’aime me confier. Oh non. Enfin, à peu de chose près étant donné qu’il y a une personne qui ne peut plus m’arrêter de parler quand je commence, Dmitri. Vous voyez ce petit brun qui court chez les iotas avec cet air d’ange. C’est mon meilleur ami en chair et en os. La seule personne à qui je peux parler, me confier quand je m’en sens capable. Il est la pièce qu’il me faut pour continuer de marcher. Que ferais-je clairement sans lui ? Je me le demande souvent. Je me dis que je ne serais peut-être pas aussi forte, s’il n’était pas là pour avoir la patience de m’écouter et de me supporter. Parce que je lui en fais voir de toutes les couleurs. J’enquête sur les éventuelles filles qui seraient à ses trousses. Je garde un œil sur ses fréquentations car je sais dans quel pétrin on peut tomber quand on fréquente la mauvaise personne, au mauvais moment. Une vraie meilleure amie protectrice qu’il a là. Le pauvre. Néanmoins, la question n’est pas là. J’ai juste beaucoup de m’accrocher aux gens. Alors, quand je décide de me lancer, je ne le fais jamais à moitié. Quand je m’attache, je n’ai plus de barrière et c’est certainement une de mes failles. Car, dans la vie, on peut être déçu à tout moment et même parfois avec des personnes sur lesquelles on n’aurait jamais parié une telle trahison, une telle déception. Pour le coup, je trouve m’en sortir assez bien depuis mon arrivée de Berkeley. Hormis la perte de Martin, même si ce n’est pas de sa faute pour le coup. On ne pense pas se rendre à la Saint-Valentin et se prendre une balle dans le dos. On perd du sang, parfois trop et notre corps se fait la malle. Personne à part, Constance était au courant de la peine que ça avait pu me faire, étant donné que l’on partageait toutes les deux une relation assez compliquée avec le jeune homme. Donc bon, ça coule de source que dans les moments durs on se rapproche. Cela n’arrive pas que dans les films. Parfois, on se dit que toute seule, on y arrivera mieux. Mais à deux, c’est plus facile à avaler, plus facile à digérer. A deux, on a le double de courage, le double de détermination. Comme on dit, chaque page s’écrit, chaque page se tourne et la suite arrive. C’est la vie. Loin des romans à l’eau de rose ou encore des films d’action de Tom Cruise, on respire et on expire. L’être humain dans toute sa splendeur.

Rentrant dans ma chambre, et jetant mes affaires dans le coin de la pièce, je remarquais directement l’absence de ma chère colocataire. Ironique, vous pensez. J’avoue que par moment, me sentir dans mon espace privé me fait du bien. Bien sûr, se serait encore mieux si cet espace s’élargissait mais, vu la popularité de la confrérie, il est obligatoire de partager. Donc, je me plis à la règle et j’accueille comme il se doit, la chère Roxane. J’aime en fait avoir mon propre oxygène, à moi toute seule. Je ne dois donc pas l’avoir accueilli à bras ouvert, après réflexion mais, au moins elle savait d’avance avec qui elle allait devoir partager son quotidien. C’est-à-dire, quelqu’un de pas facile et encore moins quand il s’agit d’essayer de me décrypter. Néanmoins, au fil des jours, je me suis rendue compte que je n’étais la seule dans mon genre. Au début, je la trouvais réservée. Le genre de personne qui n’a fait qu’être observateur de sa vie plutôt qu’acteur. Puis, je me suis rendue compte qu’elle cachait bien aussi son jeu. Je suis certaine qu’elle cache plus d’une chose d’ailleurs. Mais, je n’ai pas encore la moindre idée sur cela. Je sais juste qu’elle va finir par me rendre dingue avec sa caméra, si elle continue à la pointer sur moi. « Lâche-moi la grappe. Ça te convient comme commentaire. Ou est-ce que je dois raconter au monde entier qu’il t’arrive de lâcher des gaz pendant ton sommeil ? » La vie en communauté, quelle expérience, certains vous diront. Cependant, avec les hauts, il y a des bas. Donc avec le bon côté, comme le fait qu’elle ne soit pas une grande adepte du rangement, parce que je ne le suis pas. Il y a ces petits défauts qui font de notre cohabitation, parfois un vrai champ de mine. Les petits pics pour rire ou encore les phrases bien tournées pour avouer la vérité. Je venais justement de m’en servir. Un point pour Perdita. Zéro au compteur pour mademoiselle Roxane. Poussant de la main, gentiment son objectif, je lui fis la plus belle grimace que je tenais dans ma poche. Me redressant dans le canapé, je me rappelle toujours sa première entrée dans notre demeure. Enfin demeure, c’est une façon d’embellir la réalité car les chambres de la confrérie sont loin d’être des suites. On fait avec ce que l’on a. Pour les sportifs, on préfère davantage avancer de l’argent pour les équipements que pour nous entretenir. Nous n’allons pas nous plaindre. Car Bekeley est quand même l’une des universités où on met le plus de moyen possible à la disponibilité des étudiants. « Tu n’as pas autre chose à faire que de jouer avec ce truc ? Tu sais, si tu veux que quelqu’un te fasse découvrir le monde, je peux m’en charger. Il m’arrive parfois d’être aimable, comme tu le vois. » En effet, je connais peu de choses à son sujet et j’ai souvent l’impression de la retrouver ici. Maintenant, c’est peut-être une coïncidence ou pas. Peut-être qu’elle ne sort pas ou qu’elle fait le mur pendant que je dors quand je décide de ne pas partager mon lit avec Isaac et que je me retrouve ici. Cela faisait déjà deux mois que nous étions colocataires. Je ne savais pas ces goûts. Hormis, celui se rapportant à mon choix de céréales, qu’elle avait l’habitude de vider à une vitesse inattendue. Néanmoins, on ne me dupe pas souvent. Donc je me doutais qu’elle avait dû vivre des évènements pour être devenue comme telle. Peut-être qu’elle avait eu la malchance d’avoir un père comme le mien, beaucoup trop autoritaire, beaucoup trop protecteur au point de l’étouffer. Renfermer dans sa carapace, protégée par son bouclier, j’avais en face de moi, mon parfait reflet en brune.
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MessageSujet: Re: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyLun 25 Juin - 18:07

l'amitié rime parfois avec réalité
On essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu’il vaut mieux ne pas rêver du tout. Les plus solides d’entre nous, les déterminés s’accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu’on se retrouve en face d’un rêve tout neuf qu’on avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l’espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c’est d’être encore capable de rêver. •• m. perdita da pitruzzela & roxane leclair-fawkes



•• Je me demandais pourquoi j’avais demandé une colocation à Berkeley, quand je remarquais à quel point cette blonde avait des airs de fausse bourgeoise coincée. Je n’avais peut-être pas envie d’être seule au final, pour éviter de me morfondre en pensant à Laurane. Mais bon, depuis sa mort, j’avais l’habitude d’être seule. C’était un quotidien dont je ne pouvais pas échapper trop longtemps. La réalité me rattrapait à chaque fois que je rentrais dans ma chambre, qui possédait encore le lit de ma moitié, disparue dans le néant. Chaque fois que je tournais la poignée de cette porte, je m’attendais à voir ces yeux verts et cette tignasse brune se tourner vers moi. J’avais cette image dans ma tête, mais celle-ci s’évaporait en fumée une fois que mon pied gauche pénétrait dans la chambre familiale. Je me posais, face au lit de ma sœur et je restais comme cela pendant des heures en essayant d’imaginer ce que ma vie aurait pu être si elle n’était pas partie rejoindre les anges. Je savais qu’elle me fixait, qu’elle veillait sur moi. Je savais aussi qu’elle pouvait faire de moi le pire comme le meilleur. Je m’endormais tous les soirs, en pleurant. C’était le seul moyen d’extérioriser un chagrin enfoui dont personne n’en avait l’existence. A mon arrivée à Berkeley, j’avais envie de retrouver ce repère. Ok, pleurer dans son lit tous les soirs ce n’était pas vraiment un super repère mais c’était devenu presque un rituel. Les larmes étaient toujours aussi vraies, mais le chagrin lui ne mourrait jamais. J’avais du chemin avant de faire le deuil de ma moitié, peut-être même que je n’allais jamais pouvoir faire son deuil. Si j’étais venue à Berkeley, c’était pour elle et grâce à elle. Comment ne pas penser à Laurane dans ces cas-là ? Et puis, je me rappelais ce que mon père me disait à chaque fois au téléphone. « Ne reste pas accrochée à ton chagrin, et essaie de changer tes habitudes. Elle est avec toi, en permanence et dans ton cœur elle vit toujours. » Et puis, je finissais par le faire me retrouvant ainsi avec une inconnue de ma confrérie. Les premiers jours m’étaient très difficiles. Je ne pouvais pas extérioriser ce que j’avais besoin d’évacuer, tous les soirs depuis mes sept ans. Puis la routine fit surface, laissant mon chagrin de côté. Je l’a portais toujours au fond de mon cœur, autour de mon cou. Elle vivait encore en moi, c’était le plus important. Personne n’était au courant de mon secret à Berkeley, et je ne m’étais pas confiée aussi facilement aux gens. Je cachais de terribles choses en moi, camouflée par une caméra que je brandissais sur mon épaule ou bien un costume de Tigrou, lorsque je devais accomplir mon devoir de mascotte des Iotas en temps voulu. J’avais de quoi m’occuper, mais mes pensées étaient toujours tournées vers une personne. ELLE. Moteur de mes envies, et déclencheur de bonne humeur. Non, ce n’était pas un BN mais c’était mon ange à moi. Aujourd’hui, je l’étais particulièrement de bonne humeur. Je ne pouvais pas continuer à être dépressive jusqu’à la fin de mes jours, même si je portais mon deuil autour de mon cou tous les jours. Et ma colocataire était mon premier bourreau du jour. Ce n’était pas très sympathique de ma part, mais depuis que j’avais emménagé avec elle dans cette chambre, une petite rivalité était mise en place. Oh, rien de bien méchant mais juste assez pour se voler dans les plumes quelques temps. Ou tout le temps, c’était pareil. Je ne parlais même pas de ma caméra. J’étais vraiment insupportable avec ça, et je me demandais comment elle faisait pour la supporter les trois quarts du temps. Quand je ne travaillais pas sur mes montages, je filmais tout. Les couloirs, la salle commune, les chambres. Toute la confrérie Iota passait au peigne fin avec ma caméra. J’aurai été à la place de Perdita, je me collerai une balle dans la tête mais certes : elle était courageuse. Et bien évidemment, je n’allais surtout pas révéler pourquoi je faisais tout ça. Elle savait que j’étais dans le cinéma, mais quelle était la raison de ma venue à Berkeley ? Pourquoi ce caractère renfermé ? Hors de question que je révèle quoi que ce soit. J’avais le droit à mon jardin secret et à mon intimité, tout de même. La réaction de la petite blondinette ne se faisait pas attendre. Et encore, je m’attendais à une plus grande violence de sa part sachant qu’elle supportait ma caméra depuis déjà deux mois. J’avais presque envie de me taper un fou rire, en voyant sa répartie. Quel était le mal de péter pendant son sommeil ? On ne s’en rend pas compte de toute façon alors. « Oh pardon, Princesse. » disais-je, avec un sourire taquin. Princesse c’est vrai, c’était un surnom qui lui convenait plutôt bien. Elle semblait être choquée par tout ce qui semblait pourtant de naturel chez l’être humain. C’était naturel, point. Je ne lui donnais même pas une semaine pour imploser de l’intérieur sinon. Oh tiens, ça pourrait faire un super documentaire pour mon court-métrage. Non, je n’étais pas aussi dégueulasse à ce point-là et fort heureusement. J’étais simplement joueuse, et un brin taquine. Rien de mal à tout ça non ? Quoi que, peut-être que pour miss Da Pitruzzela c’était tout autre chose. « Oh, come on. Ne me dis pas que tu n’as jamais pété de ta vie ma grande ! De quelle planète tu viens ? Tu crois que les gaz sentent la rose peut-être ? » disais-je, en éclatant de rire. Là, je ne pouvais pas m’en empêcher. Ce genre de personne coincée des fesses, m’insupportait. Cela me rappelait aussi les stars que l’on imaginaient ne jamais faire caca chez eux. Improbable ! Même notre bon président Obama, faisait caca comme tout le monde. Je fermais ma caméra, tout en allant me tordre de rire dans mon lit. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant tordue de rire en balançant quatre bêtises à quelqu’un. « Pardon, mais c’est trop drôle. » disais-je, en marquant une pause dans mon fou rire. Je souriais, en essayant de me retenir d’éclater de rire à nouveau. Elle enchaînait sur autre chose, la découverte du monde. Elle pensait peut-être que j’étais enfermée dans l’université, avec ma fidèle alliée caméra ? C’est vrai, ce n’était pas faux. Mais elle supposait aussi que je n’étais pas si aimable que ça, comme colocataire. J’avais envie d’en apprendre plus. Je paraissais si renfermée que cela ? Je savais que j’étais renfermée et terriblement seule, à cacher mon secret pour éviter que l’on perce ma carapace mais je ne pensais pas que c’était à ce point-là. Je n’étais pas quelqu’un qui arrivait à la confiance ni à la confidence rapidement, je me cachais souvent derrière des mots pour ne pas que l’on voit ce qu’il y a en travers. Mais c’est vrai, en deux mois, je n’avais pas vraiment laissé la chance à Perdita d’apprendre à me connaître, et je le reconnaissais. Elle n’était pas méchante, même si ses manières m’insupportaient. Je devais bien m’entendre avec elle, pour au moins avoir la paix et l’harmonie dans la chambre. Mon fou rire s’était bel et bien calmé, laissant place à une réaction limpide, voir même livide. Non, je n’étais pas bipolaire. « C’est vrai, ce que tu dis ? » Je marquais une pause, le ton grave et las. « Je suis si désagréable que ça ? » Faut croire que la cheerleader venait de faire apparaître une révélation en moi. Je passais mon temps à me renfermer et je passais probablement à côté de belles amitiés, parce que je gardais pour moi un secret qui m’était de plus en plus lourd à porter au fil des années. ••

❝.Reconnaître ses erreurs, c'est déjà un pas vers la délivrance des maux.❞
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MessageSujet: Re: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyLun 16 Juil - 16:34

Elo a fait une mauvaise manoeuvre one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita 277800 :out: aurevoir merci
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MessageSujet: Re: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyJeu 9 Aoû - 15:19

•• Je me rendais compte à quel point ma carapace pouvait empêcher certaines personnes de bien me juger. On me prenait souvent pour la fille à la caméra, celle qui filmait n’importe quoi. Ou bien tout simplement, pour la mascotte des iotas, Tigrou. Un autre personnage qui me collait désormais à la peau. Mais à force de jouer des multitudes de personnages, personne ne savait qui j’étais en réalité. Personne n’était encore arrivé à percer cette carapace, ces doubles visages que je m’inventais pour me cacher. J’étais la meilleure comédienne du monde. Qui pouvait voir que j’étais en réalité une fille blessée ? Une fille qui avait tout perdu en l’espace de quelques secondes ? Personne. J’en étais bien contente, parce que je n’avais au final pas vraiment envie de parler de ma vie. La plaie était encore présente, bien ouverte. Chaque jour, je subissais une hémorragie. Chaque jour sans elle, me rappelait à quel point j’avais de la chance de m’en être sortie. Mais ce jour-là, la chance n’avait pas profité à tout le monde. Au fond, je m’en voulais d’être encore en vie et pas elle. Elle n’avait pas la chance de voir Berkeley, ni même se passionner pour les études. Devenir cheerleader, tomber amoureuse une ou deux fois… Mais chaque jour en moins, c’était un pas de plus pour revenir vers elle. Donc au final, je continuais à vivre. Elle n’aurait pas voulu que je me foute en l’air et que je me terre dans le silence le plus total. J’en étais capable, parfaitement capable. Quand une moitié de toi manque à l’appel, tu ne te sens forcément plus toi-même. C’est d’ailleurs pour ça que j’avais dérapé pendant mon adolescence. Roxane n’était plus là, j’étais partie ailleurs. Une autre fille était là, en moi. J’avais fait toutes les conneries qu’un ado pouvait accomplir dans sa vie. J’étais embarquée dans de mauvaises fréquentations. C’était dur à imaginer pour une fille de « riches » non ? Eh bien oui, mes parents n’avaient plus aucun contrôle sur moi. Bien évidemment, je me faisais engueuler comme du poisson pourri. Mais je recommençais le lendemain voir le jour même. Je trouvais toujours des subterfuges pour sortir en douce lorsque j’étais punie. Je piquais de l’argent dans le portefeuille de ma mère pour m’acheter ma bouteille de whisky. J’étais descendue en enfer, sans y être réellement. J’y étais en plein dedans. J’arrivais même ivre à l’école, une école privée. C’est le cinéma qui a sauvé ma vie. Voilà pourquoi j’étais autant passionnée par les caméras, les plans rapprochés etc. Sans ça, je ne savais pas où j’allais. Je m’étais accrochée, pour elle. J’étais partie chez les alcooliques anonymes pour m’enlever mon addiction à l’alcool. Et je m’en étais sortie. Je ne savais pas si j’étais la preuve vivante de la battante, de celle qui s’accrochait pour remonter mais au moins je savais ce que je valais à mes yeux. Sous le costume de Tigrou se trouvait une fille qui en avait vécu et traversé. Une fille bonne comédienne. J’arrivais très bien à mettre mes problèmes de côté lorsque je devenais Tigrou. C’était un honneur de pouvoir représenter la confrérie à quelques matchs. Bien sûr, je n’oubliais pas aussi mon premier poste de cheerleader. Peu de gens osaient se déguiser et pourtant le ridicule ne tue pas comme on dit. Il me rendait au contraire beaucoup plus forte que les autres.

J’étais sûre que la princesse qui partageait ma chambre n’oserait pas porter ce costume qui m’allait si bien. Moi aussi, on pouvait me jeter la première pierre. Je jugeais facilement princesse, alors que je ne l’a connaissais pas. Pourtant, cela faisait quelques mois que je partageais ma chambre avec elle. Ou sa chambre avec moi. Enfin peu importe. Je savais exactement comment lui faire péter un fusible. J’avais les bons mots, les bons gestes. Parfois le bon ton de voix. On ne se comprenait juste pas du tout. Alors peut-être que c’était le bon moment ? Princesse me faisait encore plus rire. Le débat sur mes flatulences. Il fallait le faire, et pourtant elle osait. Elle devait être sacrément en colère pour pouvoir me balancer ça à la figure. Je prenais tout à la rigolade. Encore une sacrée technique de camouflage de ma part. « J’avalerai de l’eau de cologne, juste pour toi ma chérie. C’est promis. » Bon franchement, comme dispute, il y avait mieux. A vrai dire, c’était pratiquement une par jour. Mais pour des broutilles en plus. Je lui renvoyais l’oreiller qu’elle venait de me balancer dessus. Heureusement, je n’en venais pas aux mains avec elle. Je n’étais plus cette fille violente que j’étais à Londres. J’étais une nouvelle Roxane, bien plus calme mais pas pour autant trop gentille. Tout se faisait avec ironie et exagération avec moi. Je m’étais bien montée cette muraille en quelques années. Un lourd travail qui demandait aussi un mental d’acier. A tout moment je pouvais craquer, et je le savais. Lorsque j’étais seule, c’était bien plus facile. Mais avec quelqu’un en permanence avec toi dans la chambre… C’était plus compliqué. Le fou rire était définitivement passé pour laisser place à un côté bien plus sérieux. Celui que j’avais lorsque j’étais toute seule. A l’entendre dire, j’étais presque comme une inconnue qui partageait sa chambre juste pour filmer. Un peu comme une téléréalité. Je n’étais pas une fille de confrérie, j’étais un caméraman à ses yeux. « Juste que je ne sais même pas qui tu es. La fille qui partage le lit d’à côté et qui est tout le temps collée à sa caméra. » Je souriais. « Roxane. » Bah quoi ? Elle ne connaissait peut-être même pas mon prénom. Qu’est-ce que j’en savais ? Je devais peut-être essayer de raccrocher ma caméra pour peut-être tenter de discuter avec elle. Même avec ma caméra, les conversations étaient limitées au Bonjour et Bonne nuit habituel. C’était lourd et pesant. Peut-être que l’on pouvait tenter de changer cela. « Je disais juste qu’un peu d’air frais pourrait aérer tes neurones et te sortir de ta bulle. T’éloigner de cette facette qui te sert de bouclier. » Elle avait au moins découvert ma muraille, c’était déjà ça. Je me demandais comment elle avait fait, puisque je ne lui portais aucun intérêt à part pour mes exercices de caméra. Elle était très intelligente, ou alors très observatrice. Je ramenais mes jambes en tailleur contre moi, visiblement mal à l’aise. Est-ce que je devais lui dire ? Je n’étais pas quelqu’un qui déballait tout comme ça, sans prévenir. Je devais lui expliquer le pourquoi du comment. Je ne savais pas si elle était prête à entendre ça. Peut-être que je devais me contenter simplement de lui expliquer que je n’étais pas celle qu’elle voyait ? Tout devenait peu à peu confus dans ma tête. J’espérais simplement qu’elle ne me trouve pas ridicule. Ne pas se remettre de la perte d’un proche quatorze ans après les faits, c’était bizarre. Mais c’était moi, et je ne pouvais pas changer cela. « Oh tu sais, je sors. Mais pas sans elle. » Je montrais ma fidèle caméra, qui me suivait partout. « C’est un peu elle, qui m’a sauvée. » disais-je, en baissant la tête. Je ne savais pas si j’allais baisser la garde ou pas avec ma colocataire, mais je commençais peu à peu à faiblir. Je devais me rendre à l’évidence : si je ne m’ouvrais pas aux autres, ils n’allaient certainement pas venir vers moi. Et moi je ne demandais au final que ça. ••


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MessageSujet: Re: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyLun 27 Aoû - 13:12

On n’a pas tous la chance de garder ses proches près de soi. Je n’ai pas pu garder Matthew et je suppose que dans d’autres existences, cette situation est arrivée. Nous sommes nés pour mourir. Je ne me voile pas la face. Certes, pour certains, la fin arrive beaucoup trop tôt. Alors, nous n’arrivons pas à faire la part des choses, à avancer. Depuis que je connais Roxane, je me pose la question. Je me demande si elle a déjà perdu quelqu’un. Elle a ce côté très mystérieux et très vite, je réalise que je ne connais pas grand-chose à son sujet. Néanmoins, elle n’en connait pas plus sur mon passé. Nous ne sommes pas vraiment douées quand il s’agit de se confier. Personnellement, ce n’est pas mon truc. Raconter, expliquer et confier des parties de moi. Car les épreuves les plus difficiles de ma vie ont fait ce que de moi, la jeune femme que je suis aujourd’hui. J’ai survécu aux vagues et marées. Je n’ai pas comblée l’absence et jamais je ne cherchais à la combler. Il avait sa propre place, personne ne pourra le remplacer et c’est ainsi pour toutes les personnes que j’apprécie. Je ne peux pas remplacer l’une ou l’autre. Comme je ne pourrais pas remplacer Dmitri ou même Roxane. Car même si je l’envoie souvent voir ailleurs, elle peut compter sur moi. Elle ne le sait peut-être, parce que je ne lui ai peut-être jamais dis, clairement. On s’attache vite parfois et il n’y a aucune explication pour comprendre. C’est difficile à admettre. Même si j’ai beaucoup changé depuis mon arrivée à Berkeley, j’ai toujours beaucoup de difficultés à m’attacher, à parler de ce qui me touche. Heureusement qu’Isaac est là. Une rencontre, comme on n’en fait plus. Je vous assure. Lui et moi. C’est juste l’essentiel. Il n’y a pas de quoi en parler vingt ans, même si j’en serais raisonnablement capable. Mouhaha. Isaac, c’est mon rayon de soleil. Même si je me demande, comment il fait pour continuer à me supporter. Avec lui, je suis à cent pour cent moi. Les hauts et les bas, on a connu. On a survécu. Je souhaiterais ce genre de rencontre à tout le monde. Peut-être que ma colocataire aurait également besoin de rencontrer la personne qui lui convient. La personne qui ferait la différence, qui réussirait là où les autres ont échoué. On a tous besoin d’être aimé. On peut se voiler la face, se faire des films ou que sais-je encore. Mais, on a tous besoin d’être important pour quelqu’un, se dire qu’on a marqué sa vie comme il a marqué la nôtre. Vous savez. Trouver cette personne qui peut nous comprendre, sans que l’on ait le besoin de lui parler. Seuls les regards suffisent. Certes, tout cela n’arrive pas d’un coup de baguette magique. On doit accepter de se confier. On doit prendre le risque de souffrir. On ne doit pas tout jouer mais, on ne peut savoir faire la part des choses. Dire ce qu’il faut, en gardant un jardin secret. Le passé se dévoile morceau par morceau. On ne peut pas en faire une grande tartine et se dire qu’il va tout avaler d’un coup. « J’avalerai de l’eau de cologne, juste pour toi ma chérie. C’est promis. » C’est qu’elle me cherchait en plus.. Elle avait toujours la phrase pour me titiller. Des fois, je rêve que je pose un oreiller sur son visage et qu’elle finit par se taire. LOL. Je rigole. Bien sûr. C’est une métaphore car pour avoir le dernier mot avec elle, c’est le chemin du combattant. Mais cela va dans les deux sens, elle ne peut pas avoir le dernier mot avec moi. Donc vous avez compris, lorsqu’on commence, on ne sait pas quand est-ce que l’on va s’arrêter. Alors, qu’elle me relançait le coussin que je lui avais balancé deux secondes avant. Je déviais le visage pour éviter de me le ramasser de plein front. « C’est un petit pas pour mademoiselle et un grand pas pour l’humanité. » Ajoutais-je tout en la saluant comme une reine. Elle aime s’amuser de moi. J’aime m’amuser d’elle. Je lui souris de nouveau et lui faire comprendre rapidement que l’on ne sait pas grand-chose l’une sur l’autre. On dormait. On vivait l’une à côté de l’autre et à part sa caméra, je ne connaissais rien de son existence. Le néant, pratiquement. Je ne connais rien d’elle et le pire, c’est qu’elle me prend pour une abrutie, une attardée de première même. « Roxane. » Okay. A cette vitesse-là, une chose est sûr, on n’avancera pas vite. Je la regardais pendant qu’elle m’affirmait ses sorties. Bien sûr, je n’allais pas remettre cela en question. Même si la plus part du temps, je la croisais dans la confrérie des rouges et plus précisément dans notre chambre. Je ne montrais jamais mes sentiments et mes attaches. Cela n’allait pas changer, avec le temps, peut-être j’allais trouver un équilibre mais, ce n’était pas prêt d’arriver. Qui sait dans un avenir lointain, quand je saurais ce que je ferais du restant de ma vie.. Je prendrais le temps de dire aux gens combien ils comptent sans me tracasser du reste. Car on sait tous que s’ouvrir, c’est aussi prendre le risque de souffrir. Accompagnée de sa caméra, elle avait l’habitude de se cacher derrière. Sans avoir le besoin de me le préciser, je m’en doutais. Je concluais ainsi la situation. Mais j’étais loin de m’imaginer la suite de ses propos.. « C’est un peu elle, qui m’a sauvée. » Sauvé de quoi ? Le silence plana dans la pièce et je ne savais pas où me mettre. J’avais envie de savoir davantage et en même temps, je ne voulais pas mettre les deux pieds dans le plat. Cependant, c’est ce qu’il fallait redouter à l’instant où ma langue se plia. « Te sauver.. Par rapport à quoi ? » Aussi vite prononcée, aussi vite, je m’en voulais. « Non. En fait, ça ne me regarde pas vraiment. Mais, si tu veux. Enfin, ma curiosité me fait parler plus vite que penser. » Je ne savais plus où me mettre. J’étais gênée et à la fois, j’étais intriguée. C’était peut-être le moment voulu pour se confier, pour savoir qui est réellement Roxane, la belle brune qui partage ma chambre. Une relation qui nous liait. Un passé assez similaire qui allait être révélé. Des confidences que l’on n’avait jamais osé imaginer. Une discussion que l’on n’avait jamais envisagée..
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MessageSujet: Re: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyLun 3 Sep - 20:02

•• Si cet accident n’avait pas eu lieu, je n’aurai probablement jamais été à Berkeley. Ma vie n’aurait pas été la même. Au fur et à mesure que le temps passait, je mettais la mort de ma sœur sur le compte du destin. Elle devait mourir, c’était écrit et personne ne pouvait le changer. Pourtant, j’aurai tout donné pour revivre les sept années que j’ai passé avec elle. Mais rien pour revivre sa mort. Je n’avais pas accepté sa mort, parce que je ne l’avais pas vu morte justement. Je ne l’avais pas vu dans son cercueil, ni même le voir sous terre. Je refusais de voir la vérité en face depuis quatorze années : ma sœur ne reviendra pas. Quand on perd son jumeau, on a l’impression de perdre une partie de soi-même. Je m’étais bien perdue après toutes ces années sans elle. Je me demandais à quoi elle pouvait ressembler aujourd’hui. Probablement plus belle que moi. Je ne me rappelais de son visage que grâce à cette photo d’elle, que je portais autour de mon collier. J’en cachais beaucoup de secrets, beaucoup plus que ce que les gens pensaient. Dévoiler ma douleur, c’était comme me mettre à nu. Je ne voulais pas que les autres me considèrent comme une faible, comme une moins que rien. J’en connaissais beaucoup qui pouvaient me balancer des choses comme « Elle est morte il y a quatorze ans, tu devrais tourner la page maintenant. » ou bien « c’était il y a quatorze ans, et tu continues à te morfondre ? ». Eh bien oui, je continuais parce qu’elle vivait en moi. A un moment ou un autre, je devais passer à autre chose. Je ne pouvais pas continuer à m’infliger cette torture mentale pendant encore des années. C’était bien plus fort que moi, je ne pouvais pas contrôler ces émotions. J’espérais pourtant m’en débarrasser un jour ou l’autre. Personne n’était au courant pour le moment de mon secret mis à part ma meilleure amie Micah. Devais-je l’annoncer à Perdita ? J’étais prête à me lancer. Même si je n’étais pas tout à fait sûre de ce que j’allais faire. Ce n’était jamais facile de parler de son passé, et surtout de ses souffrances. Je ne me confiais que très peu, parce que j’avais peur de finir mal jugée par les gens. Mon secret me donnait un cruel manque de confiance en moi. Je savais que j’avais développé une bipolarité certaine. Je n’avais même pas besoin de médecin pour savoir ça. Un jour ça va, le lendemain ça ne va pas. Un jour tu souries, quelques heures après tu pleures. Ma souffrance me rendait malade, et je le savais. Aller voir un psychologue, hors de question. Dépenser de l’argent pour moi déjà, très peu pour moi. Mis à part pour m’habiller et pour manger. Mais payer pour voir un homme qui s’endort tout en t’écoutant non merci. J’étais élevée, certes riche, mais aussi avec un certain respect des choses. L’argent ne m’attirait pas, même si j’en avais un paquet sur mon compte bancaire. Je n’y touchais que pour les achats extrêmement urgents. Dépenser une cinquantaine de dollars pour ça, je considérais que c’était de l’argent jeté par la fenêtre. Et je ne supportais pas cela. Je refusais d’aller voir tout médecin pour faire soigner mon comportement bipolaire. Tant que je ne mettais pas en danger la vie d’autrui, peu importe le reste. Je pensais toujours aux autres avant moi-même, j’étais comme ça.

Désormais, je m’apprêtais à me confier à Perdita. Je me sentais brusquement mal à l’aise, mais je me sentais de tout lui dire. Peut-être qu’ensuite elle comprendrait mon comportement. Ou peut-être qu’elle allait se foutre de moi. Franchement, sa réaction était une énigme pour moi. Mais pour cela, je devais me lancer. Lorsque je parlais de ma caméra, celle-ci fut intriguée par ma phrase. Si je devais lui expliquer tout en entier cela allait prendre des heures. Mais au moins, j’aurai peut-être quelque chose en retour. Peut-être que j’en saurai plus sur elle. Simple retour des choses. « Non. En fait, ça ne me regarde pas vraiment. Mais, si tu veux. Enfin, ma curiosité me fait parler plus vite que penser. » Elle avait l’air terriblement gênée en tout cas. Je ne voulais pas la mettre mal à l’aise loin de là. Des deux personnes, je devais être celle qui stressait le plus. « Oh non, t’en fais pas. Je vais tout te dire. » disais-je, le regard fuyant. Pour expliquer cela, je devais me munir de plusieurs objets afin qu’elle comprenne un peu mieux mon histoire. Je détachais mon collier du tour de mon cou. Je ne l’enlevais que très rarement, voir presque jamais. Je me levais ensuite, pour attraper un petit jeton caché dans ma boîte à bijoux. Un jeton assez symbolique pour moi. Je me dirigeais ensuite vers le lit de Perdita, silencieuse. Puis je décidais enfin à me lancer. J’ouvrais mon collier et dépliais la photo de ma sœur qu’il y avait à l’intérieur. « Cette personne… C’est ma sœur. Ma sœur jumelle. Je l’ai perdu il y a quatorze ans, lors d’un accident de voiture. » disais-je, la voix tremblante. Je lui tendais la photo pour qu’elle puisse mieux regarder. « Tu sais quand on perd quelqu’un… On ne sait plus trop vers qui se tourner. J’ai toujours refusé sa mort, je ne l’accepte pas d’ailleurs. Encore aujourd’hui. » Je baissais la tête, puis continuait mon récit. « Je rejetais la faute sur tout le monde, jusqu’à me rejeter la faute sur moi-même. J’ai passé mon adolescence à me détruire. Jusqu’au jour où j’ai été visité un studio où l’on tourne des petites séries anglosaxonnes. Mes parents sont comédiens, et Laurane ma sœur, a toujours dit vouloir faire comme papa. J’ai eu le déclic. » Sympathique la petite histoire de la caméra. C’était si simple… Mais il fallait tout simplement le savoir. Personne ne pouvait deviner que c’était elle qui m’avait sauvé. Je prenais ensuite le jeton dans mes mains. « J’étais alcoolique. Et ce jeton là, ça veut dire que j’ai arrêté de boire. Ca fait cinq ans maintenant. » disais-je, satisfaite de moi-même. C’est vrai que l’alcool c’était une belle saloperie, que l’être humain a du mal à se défaire. Moi-même, j’avais eu beaucoup de mal mais j’y étais arrivée. « Je suis à Berkeley pour une seule et unique raison : pour faire ce que ma sœur n’aura jamais l’occasion de faire. Faire des études, travailler dans le cinéma. Tout ce que je fais, tout ce que j’entreprends, c’est pour elle et pour personne d’autre. Ma caméra, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour lui parler encore. » Oui je parlais seule, on pouvait presque me prendre pour une parano. Mais au moins maintenant Perdita savait tout. J’avais juste envie d’une seule chose : prendre mes deux jambes à mon cou et me tirer de là pour me planquer dans un placard et pour que personne ne me retrouve. Je soupirais. Après tout, je n’étais qu’une fille qui s’était arrêtée de vivre à ses sept ans. « Maintenant tu connais à peu près les détails de ma vie sordide. » disais-je, avec un léger sourire timide. J’avais honte, honte de lui raconter tout ça. Mais dans un sens, cela m’avait aussi libéré. Il ne manquait plus qu’à voir sa réaction, que je redoutais énormément. ••


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MessageSujet: Re: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyMar 11 Sep - 13:10

Rien n’est comme je l’avais imaginé. Oh non. Rien du tout. Si on m’avait prévenu des renversements de situations, je ne l’aurais pas cru. Dans la bulle de protection de mon père, rien n’aurait pu m’arriver, c’est ce qu’il voulait me pousser à croire. Me dire que tant que je serais derrière lui, je serais à l’abri. C’était faux et sur toute la ligne. Au lieu de me mettre face à mes responsabilités, il m’en a éloigné. Du coup, quand une tragédie s’est pointée dans ma vie. J’étais loin d’y être prête. Même si on n’attend pas ce genre de moment, ces instants où notre vie peut basculer du tout au tout. J’ai vu la mort de mes propres yeux. Moi, qui croyait encore que dieu ne venait punir ceux qui n’avait rien fait. Je me trompais. Notre chemin est bien tracé et qu’importe le mal ou le bien que l’on apporte au monde. Les gens que l’on aime finiront un jour par mourir, cela peut arriver toute suite ou dans une cinquantaine d’années. J’ai vu Matthew s’éteindre devant mes yeux. Ce garçon avec qui je vivais ma première histoire d’amour, cette histoire qui commençait à prendre forme. Des sentiments que je n’avais jamais osé imaginer se créaient en moi. Il avait allumé cette flemme dans mon cœur que je pensais partager une seule fois dans une vie. Car on a tous une âme sœur sur cette terre, si aujourd’hui, mon âme sœur est sans aucun doute mon meilleur ami Dmitri. A une époque, ça n’était pas le cas. Dans cette jeune enfance ou mon seul ami était un livre, je n’avais pas de quoi être fière. Je pouvais lui parler. Mais, il était toujours muet. Ne rajoutant rien à mes phrases, mes pensées et mes interrogations. On évitait de cette manière un paquet de disputes, c’est clair. Une situation qui change avec Dmitri. Depuis le nombre d’années qu’on se côtoie maintenant, il n’y a plus de doute. On était fait pour se rencontrer. Quand il chute, je suis là pour le relever et quand je me perds, il est là pour me montrer quel est le chemin a emprunté. Des amitiés comme la nôtre, il n’y en a pas un paquet. Oh non. Je vous le dit très clairement, on est unique dans notre genre. Alors, même si certains moments, j’ai plus difficile que d’autres, en le voyant à mes côtés, je n’ai plus de quoi me tracasser. Néanmoins, ça n’a pas toujours été facile, ça n’a pas toujours été comme ça. Après le décès de Matthew, j’ai connu mes années les plus sombres de ma pauvre et petite existence.

Avec Roxane, je poussais souvent le bouchon plus loin qu’il ne le faudrait. Je n’avais plus aucun côté raisonnable. Je mettais simplement les pieds où il ne le fallait pas. Je ne trouvais pas ça spécialement dérangeant, parce que depuis le temps que nous étions dans cette chambre. Elle était complétement transparente sans l’objectif de sa caméra toujours placé vers moi. Elle vivait à travers son objectif et il ne m’avait pas fallu une semaine pour le comprendre. Malgré le fait que je ne sois pas douée pour me confier ou encore pour conseiller. J’avais toute suite remarqué ce côté mystérieux et je me doutais que sa vie ne fut pas toujours rose. Seulement, je ne savais pas s’il était bon de savoir ou pas le pourquoi du comment. C’est toujours difficile de parler. J’en éprouvais ce même sentiment quand les gens me conduisaient sur le sujet de l’accident de Matthew. Il y a un nombre incalculable de fois où j’ai dévié la conversation. Je l’avoue. Il n’y a pas de gêne. Car quand on ne se sent pas prêt ou que l’on n’a pas envie. Il ne faut pas essayé. On risque de ne pas survivre à ce simple échange qu’est une conversation, partir en claquant la porte ou pleurer comme jamais, ce n’est pas facile à gérer quand des évènements comme le mien sont arrivés, à l’instant où on se croyait débuté dans la vie. Eh bien, si c’est ça le début, je n’ai même pas envie de savoir à quoi va ressembler la fin. Alors au moment où je me rends compte de la portée de ma phrase. J’ai toute suite envie de la retirée et puis un court instant après, j’ai toujours autant envie de savoir ce qu’elle cache tant derrière cette carapace. Elle se levait, bougeait dans la pièce avant de venir se placer devant moi. Est-ce que j’avais le droit d’avoir peur ou pas ? Quand elle prononça alors ces premiers mots et qu’elle ouvrit son collier. Je compris. Je mettais les pieds sur un sentier fragile. « Cette personne… C’est ma sœur. Ma sœur jumelle. Je l’ai perdu il y a quatorze ans, lors d’un accident de voiture. » Ma gorge se noua. Mon cœur commençait à comprendre le sien. Je ne savais pas alors, s’il était bien d’en apprendre davantage ou pas. Cependant, Roxane ne semblait décidée à s’en arrêter là. Sa voix se mit à trembler tandis, que ma gorge se nouait davantage. Je comprenais pièce après pièce la difficulté de son histoire qui me faisait relativement pensé à la position de Steven le frère de Matthew. Je regardais cette photo qu’elle me tendit et toute suite remarquait la troublante ressemblance. Oui, elles sont jumelles mais, il arrive parfois que les deux personnes ne se ressemblent pas. Je la laissais terminer ce qu’elle avait à me dire. Je l’écoutais très attentivement et comprenais qu’elle était vraiment courageuse. Quand elle leva le jeton devant mes yeux, je compris que nous avions certainement réagis de la même manière face à nos situations personnelles. Elle s’en était sortie. Elle était sobre et il y avait de quoi être fier. Je vous l’assure. Terminant son histoire, elle ne pleurait pas. Je ne l’entendais pas claquer la porte avant de s’enfuir. Tout restait calme, elle était toujours debout face à moi et j’avais envie de lui dire que je comprenais, que j’avais ressenti en quelque sorte, ces mêmes sentiments dans mon passé. L’absence qui ne se comblera jamais. Le vide que laisse la personne partie trop tôt et j’en passe. « Je suis vraiment désole. » Après un long silence, c’est tout ce que j’arrivais à dire. Alors qu’elle se montrait forte devant moi, je ne savais plus où me mettre.. Ces quatre mots étaient les seuls que j’arrivais à prononcer dans un premier temps. Avant de rajouter une suite à notre conversation. Après ce qu’elle venait de me raconter. Je n’avais pas le droit de l’ignorer. « Je ne voulais pas te forcer à me raconter mais, je comprends mieux. Maintenant. Je comprends ce que tu as perdu et tous les moments où tu voudrais qu’elle soit à tes côtés. Je ne voulais pas te forcer à te défendre. Mais, s’il y a bien une chose que je peux dire, c’est que je te comprends. » Les paroles ne suffisaient pas. A mon tour, je me devais de faire un pas dans la confidence. Attrapant mon sac qui n’était pas fort loin, je fouillais dans mon portefeuille avant de sortir cette photo de moi et Matthew. « C’était mon petit ami à New York, on était ensemble depuis sept mois avant qu’il ait un grave accident.. » Je n’avais pas perdu une sœur et encore plus, une jumelle comme elle pouvait le vivre au quotidien. Néanmoins, je savais ce que c’était de perdre un proche dans un moment imprévisible. Là où on n’aurait rien pu faire, même si nous avions été là. A ce moment précis où leurs chemins touchaient à leurs fins..

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MessageSujet: Re: one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita one tragedy can bring a friendship ∞ roxane&perdita EmptyMar 18 Sep - 15:21

•• Chaque être humain vit dans le deuil. Mais vivre le deuil aussi jeune, cela ne devrait pas être permis. J’étais trop jeune pour avoir perdu ma moitié, dans cet accident de voiture. Au fil du temps, je comprenais que si j’étais encore en vie ce n’était pas par la volonté de Dieu. C’était simplement de la chance, une bonne étoile qui me suivait mais qui n’en avait fait qu’à sa tête pour Laurane. Au final, ce n’était pas une histoire de destin ni même de chance. C’était comme ça, et pas autrement. Si je pouvais remonter le temps, il se serait probablement passé la même chose parce que c’était écrit quelque part. Ils avaient simplement oubliés à quel point ceux qui restaient sur Terre pouvaient souffrir le martyr. Fort heureusement pour moi, je n’avais pas vu ma sœur morte. J’étais déjà dans un coma léger. Je n’étais même pas allée à son enterrement parce que j’étais encore à l’hôpital, pour me faire soigner. Je refusais de voir la mort de ma sœur, parce que je n’avais pas vu la réalité en face. C’était tellement difficile. Au fil des jours, je commençais à oublier petit à petit même si la douleur était encore présente, bien à vif. Je ne me souvenais presque plus du son de sa voix. Le temps commençait à reprendre sa place petit à petit, me laissant seule dans mon désarroi. Heureusement, mes amis étaient là pour me soutenir lorsque je me sentais mal. Même si je n’en avais pas des masses, je savais que ceux-là étaient en or massif. J’espérais compter Perdita dans mes plus proches amies, j’espérais qu’elle ne fuit pas après avoir découvert ce qui se cachait derrière moi. Beaucoup de personnes se retrouvaient effrayées face à mon caractère bipolaire. Il fallait vivre avec ça. C’était déjà extrêmement difficile pour moi, d’arriver à me dire que je m’en étais rendue malade. Mais pour les personnes autour de moi, la difficulté était encore plus grande que ça. Peu à peu, je commençais à retrouver ma lucidité. Je savais que je m’étais rendue malade à cause de la mort de ma sœur. Elle m’avait empoisonné indirectement mon existence. Pourtant, je refusais. Je ne voulais pas me soigner pour ce trouble du comportement. Je voulais garder encore toute ma lucidité, même si j’avais des hauts des bas plus fréquemment que les autres. Connaissant un peu le caractère de Perdita, je savais qu’elle allait m’aider à surmonter ça. Finalement, j’étais bien contente d’ouvrir mon cœur. Ca ne faisait pas seulement que du bien à la conscience, ça me permettrait peut-être d’avoir bien plus que ça.

Non ce n’était pas une mauvaise chose, bien au contraire. J’étais loin de me douter de ce qui allait se passer par la suite. Je ne pouvais pas prédire l’avenir de toute façon. Mais au moins, je savais que maintenant ma colocataire de chambre n’allait plus me poser des questions bizarres sur mon comportement. Maintenant, elle savait pourquoi j’étais dans un tel état et surtout pour qui. Je me sentais de lui dire, et pourtant je ne l’a connaissais que depuis peu de temps. Mais comme j’allais partager la même chambre qu’elle, il valait mieux ne rien se cacher. J’avais l’impression que cet après-midi je te taquine, allait terminer par un après-midi confidence sur le lit. Ce n’était pas si mal, puis au moins j’allais vider mon sac. Un être humain ne pouvait pas rester éternellement silencieux toute sa vie, il fallait à un moment donné que ça craque, que les émotions sortent. J’étais une personne assez émotive, qui craquait facilement… mais seule. Je ne pleurais que très rarement devant les personnes parce que j’avais peur que l’on voit mes faiblesses. Je me devais de rester forte et montrer que j’étais une fille tout à fait normale. Si seulement les autres étaient au courant. Non franchement, ce n’était même pas la peine d’imaginer. En tout cas, je me sentais vraiment plus légère après lui avoir annoncé mon terrible secret, ou du moins ce qui me bouffait l’existence depuis quatorze années. J’avais quand même un peu peur de sa réaction, je ne savais pas si elle allait se moquer de moi ou faire autre chose. Finalement, elle m’annonçait qu’elle comprenait ce que je ressentais. J’avais envie de lui dire que non. Chaque émotions & ressentis étaient différents et propres à chaque personnes. Perdre sa moitié, c’était quelque chose de trop individuel. Il y a ce lien tissé entre jumeaux, qui disparaissait. Ce n’était pas du tout pareil qu’un deuil normal. Mais au final, tout le monde se retrouvait dans le même panier : tout le monde souffrait. A ce moment précis, les mots ne suffisaient plus. Je décidais de prendre la petite blonde dans mes bras, timidement. D’une façon plutôt maladroite d’ailleurs. Tout en serrant la jeune femme dans mes bras, je lui répondais. « Si je t’ai parue désagréable, ailleurs, je m’en excuse. A cause de tout ça, j’ai… comment dire… des troubles du comportement. » J’étais dérangée de la tête oui. Je pouvais être extrêmement calme et à la seconde près exploser. Je savais que Perdita en avait fait les frais. Notre relation n’aurait pas été comme ça sinon. En arriver à passer du stade de simple colocataire à autre chose… Je n’arrivais pas à croire que cette relation évoluait à cause de quelques mots. C’était une sensation très étrange, et en même temps tellement appréciable. Je lâchais Perdita puis observait la photo qu’elle me montrait. Visiblement, elle avait aussi des choses à me dire. « « C’était mon petit ami à New York, on était ensemble depuis sept mois avant qu’il ait un grave accident.. » Je me sentais presque mal à l’aise, à entendre ça. A un moment donné, on finissait tous par perdre un être cher. J’observais la photo, bouche bée. Je n’arrivais pas à exprimer ce que je pouvais ressentir. Elle avait peut-être le besoin de parler aussi, de vider son sac comme je l’avais fait. « Je suis vraiment désolée, Perdi’. Vraiment. » Je lui caressais le haut de l’épaule, me sentant presque concernée par cette affaire. Ce n’était pas facile ni pour elle, ni pour moi et pourtant on continuait à vivre parce que nous n’avions pas le choix. Je restais néanmoins curieuse, de savoir mis à part cet accident, comment elle s’en était sortie. « Comment est-ce que tu as surmonté ça ? » J’avais envie d’avoir de précieux conseils pour commencer à me sortir du deuil, qui me pourrissait depuis déjà trop de temps. Même si je venais de révéler mon secret à Perdita, je sentais au fond de moi qu’elle pouvait m’être de bons conseils. Notre colocation n’allait plus être difficile comme avant maintenant. Tout avait changé de position. ••


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