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| Boulet or not boulet, that is the question. | |
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Invité Invité
| Sujet: Boulet or not boulet, that is the question. Lun 19 Mar - 10:05 | |
| Journée shopping pour Sydney... rien de très surprenant, me direz-vous. Depuis la fusillade, la belle avait pour l'heure décidé de ne pas remettre les pieds à Berkeley et elle ne s'en portait pas plus mal. D'autant plus que jour après jour, elle ne cessait de se rendre coupable pour un nombre incalculable de choses, comme le fait que Cheyenne ait perdu son bébé à ce moment... bien qu'il y ait des circonstances extérieures et atténuantes, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que tout ce qui s'était produit était presque entièrement sa faute. Toutefois, elle arrivait tellement bien à sourire sur commande et dissimuler son traumatisme derrière ses grands airs de diva que tout le monde n'y voyait que du feu. Y compris son frère et ses plus proches amis. Elle ne voulait pas qu'on la rassure ou qu'on s'apitoie sur son sort dans la mesure où elle avait l'intime conviction de ne pas le mériter. Se faire souffrir représentait une solution beaucoup plus équitable à ses yeux. L'Egyptienne ne perdait tout de même pas le nord : se faire souffrir n'interdit pas pour autant de se faire plaisir à outrance pour compenser. Superficielle ? Si peu. Avec le temps libre qu'elle avait désormais rien que pour elle, sa vie était rythmée par des séances de spa à n'en plus finir, de longues heures passées dans les instituts de beauté, autant dans les soirées un peu partout dans les endroits les plus branchés de la ville... et des virées dans les boutiques à n'en plus finir. Entre temps, elle était une tante exemplaire pour son jeune neveu Max qui ne manquait décidément pas d'attention. N'ayons pas peur des mots : cette culpabilité lui faisait vivre une existence que beaucoup lui envieraient, si on oublie le fait qu'elle mettait volontairement ses rêves estudiantins entre parenthèses. En cette fin d'après-midi, elle sortait tout juste du Diamond avec les bras chargés de sacs tous pleins à craquer. Des chaussures, des vêtements, des accessoires en veux-tu en voilà, des produits de beauté, etc... en faire le listening prendrait plus de temps qu'une vie humaine, alors épargnons-nous cette corvée. La jeune femme déposa tout dans sa voiture et s'assit à l'intérieur en poussant un soupir de satisfaction. Maintenant, ne lui restait qu'à se rendre à Ocean Avenue pour aller chercher un roman à Dominic. Son cher frère décidait de poursuivre ses études de littérature avec entrain et sérieux et ce goût pour les livres l'avait poussé à s'intéresser à un auteur qu'il avait récemment découvert : Noah Clives.
Seulement voilà, le problème majeur de la journée se pose. Dominic avait demandé à Sydney d'aller chercher un livre. Dans une librairie. Un lieu qu'elle n'était même pas certaine de savoir correctement orthographier dans la mesure où elle n'y avait jamais mis les pieds de toute sa vie. A 21 ans, je vous accorde que c'est plutôt inquiétant, mais quand on sait que sa littérature se résume aux magazines people et à Vogue, on comprend rapidement que les grands auteurs classiques ou les romanciers contemporains ne sont définitivement pas en tête de liste dans les intérêts culturels limités de cette jolie tête blonde. C'est donc la mort dans l'âme qu'elle mit le contact et sortit du parking du Diamond en prenant soin d'érafler au passage trois véhicules stationnés. Rappelons, juste à titre d'information, qu'elle était sur le point de passer son permis mais qu'elle s'autorisait la conduite accompagnée. Accompagnée par son sac à main, certes, mais accompagnée quoiqu'il arrive. Si un jour Sydney obtient son permis, ce sera seulement par pitié de l'examinateur et non pour sa conduite exemplaire. Après une bonne demi-heure de voiture, elle s'arrêta juste devant la plus grande librairie de la ville. Ou, pour être exact, elle pila juste devant et laissa sa voiture en plein sur la place pour handicapés, à l'endroit précis où elle avait calé. De toutes manières, pas besoin d'auto-collant pour comprendre que ce véhicule transportait effectivement une handicapée, à savoir la conductrice. Bref, elle poussa la porte de l'établissement et immédiatement, une odeur désagréable agressa ses narines. Une odeur de papier, d'encre, de poussière... et surtout, un calme relatif propre à ce genre d'environnement. L'Enfer sur Terre, si on veut résumer la chose. Par ailleurs, il lui fallut environ trois secondes pour réaliser que son style vestimentaire on ne peut plus coloré, sexy et excentrique tranchait nettement avec l'aspect austère des vendeuses ou même des clientes qui se trouvaient ici.
N'écoutant que son courage, la fashionista commença à déambuler dans les allées dans le hasard le plus total, partant à l'aventure comme Tarzan s'élancerait dans la jungle de liane en liane. Bondissant d'un rayon à l'autre, elle s'arrêta pendant une bonne vingtaine de minutes au rayon "Eveil" simplement parce que son esprit volage et simplissime avait été captivé par la lecture de "Où est Charlie ?". Cette fameuse sorte de bande-dessinée où on doit retrouver un petit bonhomme habillé d'un haut rayé, entre autres... Au cours de cette lecture, des clients avaient même sursauté en entendant Sydney pousser un petit couinement de joie dès qu'elle mettait le doigt sur le fameux Charlie. C'est beau, d'être blonde. Mine de rien, le temps passait et elle n'avait toujours pas mis la main sur ce fichu roman. Avisant un groupe de personnes qui s'en allait, l'Egyptienne arqua un sourcil en voyant un homme habillé d'un costume plutôt chic, de chaussures vernies et d'un air très serviable. Sûrement un vendeur. Elle l'arrêta d'une main sur le torse alors qu'il s'en allait puis se planta devant lui en s'armant de son plus beau sourire. "Deux minutes, bel apollon, j'ai un service à vous demander." Ca, en langage de Sydney, ça veut dire "Excusez-moi de vous déranger, j'aurai besoin d'un renseignement, s'il vous plaît." Sans le décodeur, ça peut paraître assez désarmant, mais passons. "Je cherche un roman et comme je n'ai pas l'habitude de ce genre de... d'endroits sinistrés vestimentairement parlant, je suis un peu perdue. Vous fleurez bon l'encre et le papier et vous êtes le moins désagréable vendeur à regarder, vous êtes donc choisi d'office pour m'escorter jusqu'au rayon que je recherche !" ajouta-t-elle avec une simplicité naturelle en tapotant son index sur sa cravate, un large sourire séduisant sur les lèvres. J'imagine, à ce stade, qu'il est superflu de relever que Sydney n'avait absolument pas idée qu'elle ne s'adressait pas à un vendeur, mais plutôt à un écrivain qui venait de terminer sa séance d'autographes qu'elle n'avait même pas remarqué. Tout autant qu'il n'est pas nécessaire de préciser qu'elle s'adressait à l'auteur du livre qu'elle recherchait. Quand on est un boulet, autant faire les choses en grand. En attendant sa réponse, la belle déposa une main sur sa hanche et le regarda avec attention. |
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| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Lun 19 Mar - 14:59 | |
| Crédit – tumblr Les dernières minutes de ses dédicaces. Toujours le sourire aux lèvres malgré la fatigue qui pesait sur ses épaules, l’écrivain remercia son dernier fan avec le même entrain qu’aux premières heures où la séance avait commencé. Son dos le tirait un peu, sa nuque n’était pas mieux lotie. Il n’aurait jamais cru trouver des Européens aussi rapidement maintenant qu’il était installé aux Etats-Unis. Encore que Joe avait de nombreux contacts et était un agent hors pair en matière de communication. Heureusement, il n’avait pas cours aujourd’hui. Encore qu’il ne pouvait qualifier sa huitième année de doctorat, des cours. Noah préparait une thèse dans le domaine des langues. Déjà docteur en littérature, il espérait pouvoir se former à de nouvelles cultures, bien que la raison principale eut été de le sortir de son cocon quotidien de solitude. Un désir cher au cœur de son éditeur qui ne lui avait pas tellement laissé le choix. Les études, ou les femmes. Noah avait choisi la compagnie la moins dangereuse pour l’accompagner au cours de ce nouveau voyage.
« Alors mon garçon, comment ça va ? Tiens, je t’ai apporté une tasse de thé. Je sais que vous les Anglais, vous ne buvez que ça à longueur de journée. »
Un homme d’un âge moyen s’était avancé, donnant une tape amicale dans le dos du blondinet. Son humour laissait à désirer et pourtant, le voilà qui riait de bon cœur. De quoi faire sourire Noah qui le remercia chaleureusement.
« Tu n’aurais pas dû Bart. Merci beaucoup. »
Cet accent anglais qui avait toujours séduit les filles anglaises devenait un handicap aux Etats-Unis. Certes, il plaisait toujours, d’autres le trouvaient charmant. Sauf que dans toutes les facultés, dans toutes les écoles en général, qu’importe l’année d’études, se trouve toujours une personne ou une bande qui s’amuse de votre élocution, de votre façon de vous habiller ou de votre teint de lait. Pour ce qui était de ses vêtements, l’écrivain n’avait pour l’instant eu aucun problème. Vêtements larges, chemise colorée, chaussures confortables, écharpe autour du cou et bracelets brésiliens autour du poignet, le look des artistes. Des hippies. De sa confrérie en somme. Rien de bien extraordinaire. Non, il n’était pas le genre de riche pédant qui appréciait les flûtes à champagne et les costumes chics. Lui détestait le frivole et les soirées mondaines. Par contre, sa chevelure dorée avait fait parler d’elle. Des boucles blondes, dégradées et impossible à discipliner, ce n’était pas très courant à Berkeley. A croire que tous les jeunes carburaient au gel bon marché et à l’eau de cologne. Et ils y allaient de leur « Tiens, v’là Boucle d’Or qui s’amène. » ou encore « Béééééhhh qu’est-ce qu’y a ? T’as perdu ta langue mon biquet ? » Un humour déplorable, pire encore que celui du libraire et d’autant plus stupide qu’il n’y avait aucune mauvaise intention de la part du blondinet. Heureusement que certains étudiants avaient été pourvus d’un cerveau à la naissance, auquel cas notre monde serait parti à la dérive face à ce phénomène de masse.
« Je vais rentrer maintenant. Merci encore pour le thé. Il était délicieux. A demain, je passerai dans l’après-midi, après les cours. »
S’apprêtant à quitter les lieux pour une soirée Disney bien méritée, Noah fut surpris d’entendre une voix de femme l’interpeller, et finir par lui agripper le bras avec conviction. Il crut d’abord avoir affaire à une lectrice mécontente ou oubliée dans un coin de la librairie avant de comprendre sa méprise quant à son statut social.
Une jeune femme charmante, quoiqu’un peu trop bavarde. Il n’avait pas même eu le temps d’ouvrir la bouche qu’elle l’avait déjà embarqué dans ses problèmes. Gêné, quoique amusé par la jeune tornade qui n’avait pas la langue dans sa poche, Noah allait s’expliquer, avant de se décider au dernier moment d’oublier le malentendu et d’agir selon le bon vouloir de la demoiselle. Non pour se moquer, juste qu’il appréciait son naturel et sa façon très singulière de s'exprimer. Il faut dire aussi qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de converser avec beaucoup d’Américains, encore moins d’Américaines depuis qu’il était ici – soit environ une semaine et demi. Et cette jeune fille ressemblait étrangement aux riches excentriques qu'il côtoyait parfois lors de grands bals de charité. Suffisante, mais adorable à observer.
« Bonjour mademoiselle. »
Enfin, elle avait fait silence. Enfin, il pouvait placer un mot sans passer pour le muet de service. Et s'il ne s'était pas trompé, elle lui avait même fait un compliment. Il n'était pas tout à fait sûr vu son niveau actuel en langue américaine. Certains termes différaient de l'anglais britannique, il ne voulait pas se tromper pour si peu. Jolies chaussures au passage.
« Avec plaisir. Que recherchez-vous au juste ? »
Après tout, ce ne devait pas être si compliqué de dénicher un livre parmi tous ces rayons.
Dernière édition par Noah T. Clives le Dim 8 Avr - 15:09, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Jeu 22 Mar - 19:16 | |
| Si Sydney avait pris un jour le temps de s'intéresser à des personnalités autres que celles qu'on peut observer dans les magazines de mode où dans ses séries télé fétiches, elle aurait éventuellement pu reconnaître Noah comme n'étant pas un vulgaire employé de librairie. Par ailleurs, tellement absorbée par l'environnement étranger sinon hostile de cet espace dédié à la lecture et la culture, elle n'avait même pas remarqué le panneau présentant la séance de dédicaces de Mr Clives, panneau qui avait maintenant été retiré. Maintenant qu'elle se trouvait proche du trentenaire, elle l'observait avec une attention soutenue, curieuse voire même un peu naïve. On pourrait y trouver presque les manières d'une fillette qui se retrouve en face d'un adulte énigmatique quoique charmant et qu'elle essaie d'attirer l'attention sur elle. Petit sourire en coin, des yeux grands ouverts puis des sourcils légèrement haussés, son visage aux traits fins était relevé vers le grand blond qu'elle trouva pour le moins élégant. Classique, certes, mais avec une certaine prestance qui méritait d'être remarquée. Puis il avait un regard tout particulier. Rieur, étincelant de par le sourire qui se couplait à merveille avec le reste. Un homme tout à fait sympathique rien qu'au niveau du physique. Attention, Sydney n'avait pas pour autant envie de lui mettre le grappin dessus, ou au moins pour l'instant, elle se contentait de souligner quelques traits qui l'avaient d'ores et déjà marquée. Au son de sa voix, Sydney arqua son sourcil gauche en sentant son sourire s'étirer davantage. "Ooooh, un petit British, c'est chou !" lança-t-elle avec simplicité et sans le moindre sous-entendu négatif. Au contraire, étant elle-même à moitié britannique et son frère Dominic l'étant à 100%, la blondinette était toujours ravie et amusée dès qu'elle se retrouvait en présence d'un Anglais. Ils avaient un accent particulier, bien loin de la façon de parler des Américains ou même des Canadiens. De son côté, elle avait un léger accent Australien, sans doute était-ce lié au fait qu'elle avait été élevée là-bas. Toutefois, le sien était déjà bien moins sonore que celui de son interlocuteur. Pour un peu, à l'entendre parler ainsi, elle lui aurait gentiment pincé les joues. Irrécupérable. Notez d'ailleurs qu'elle avait complètement oublié de se montrer aussi polie que Noah, ne serait-ce qu'en omettant de lui dire bonjour.
L'Egyptienne se mit à fouiller dans son sac à main lorsqu'il lui demanda ce qu'elle cherchait comme ouvrage. Et pendant qu'elle cherchait, sa langue se mit à claquer de nouveau sans vouloir s'arrêter. "Très bonne question... figurez-vous que mon frère m'a demandé ce livre pendant que j'étais au téléphone avec une amie qui me racontait les dernières soldes qu'elle a fait dans la petite boutique Chanel qui vient d'ouvrir dans le centre. Comme j'étais vraiment occupée, je l'ai envoyé paître mais il a insisté. Il est pénible parfois ! Mais bon, on s'y fait, c'est mon frère après tout. Vous avez des frères et soeurs, vous ?" Pas besoin d'être médium pour savoir ce qui pouvait éventuellement traverser l'esprit de l'écrivain à ce moment précis : le bouton "OFF", il est caché où ? Alors qu'elle était en train de raconter sa petite vie à ce parfait inconnu sans se soucier le moins du monde de sa possible indiscrétion, une lectrice leva la tête avec un air profondément agacé et serra les dents. "Chut !" siffla-t-elle comme un cobra courroucé. Sydney releva la tête de son sac à main et la fia avec un dédain quasi aristocratique, sinon supérieur. "Si je me tais, ce n'est pas pour autant que vous entendrez mieux ce que le livre vous dit... puis c'est une librairie, pas une bibliothèque. Alors t'allonges le fric, t'achète ton bouquin puis surtout, tu vires !" Outrée, la dame se leva de son siège, prit ses affaires et fonça à la caisse. La fashionista la regarda faire en secouant négativement la tête : en plus, elle obéissait. Brave bête. Bref, elle se remit à fouiller dans son sac à main comme si de rien n'était et sortit enfin le fameux post-it sur lequel elle avait noté le nom de l'auteur qu'elle cherchait. Enfin, qu'elle cherchait pour Dominic, nuance. "C'est... No... ah, j'ai mal écrit... Noah Steeves... euh non, Clives, je crois !" Elle lui donna le bout de papier puis, comme à son habitude dès qu'elle avait quelqu'un à côté d'elle, passa son bras autour du sien. "Alors, Sir, où va-t-on ?" lança-t-elle avec un petit accent British à son tour. |
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| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Sam 24 Mar - 14:01 | |
| hj – magnifique vava **
Il avait toujours eu l'air gêné devant le sexe opposé. Un peu comme un garçon qui rencontrait une fille pour la première fois et s'étonne de découvrir une peau si douce, des yeux si innocents, des manières de poupée, un sourire d'ange. Etrange, voire un peu naïf de la part d'un homme qui approche la quarantaine mais que voulez-vous, on ne se refait pas. Noah était britannique. Et comme tous ceux de son pays natal, il respectait la tradition, les coutumes, l'éducation typée de l'Angleterre. Un Anglais ne verra pas du même oeil une femme qui lui sourit qu'un Français. Ce dernier fera de son mieux pour la revoir, l'invitera à dîner ou en boîte de nuit et le matin venu, il s'éclispera des draps défaits en laissant là sa maîtresse d'une nuit. Les Anglais sont plus propres en la matière, plus réservés, mais c'est ce qui en fait tout le charme. Le jeu de la séduction est pour eux un art de vivre, une liberté innocente à laquelle ils ne peuvent se dérober. Le sourire de cette femme a bien des significations qu'ils doivent exploiter afin de parfaire leur éducation en la matière. Certains oseront l'aborder, d'autres, la plupart d'ailleurs, seront plus timides et auront une préférence pour un pli soigneusement glissé dans les poches de sa jupe ou de son pantalon de soie. Certains seront directs, d'autres préféreront la poésie comme première parole.
Face à cette jeune femme rayonnante et non moins ravageuse, Noah était mal à l'aise. D'abord amusé, il s'était alors détaché de ce regard qui n'en finissait plus de l'observer sous toutes les coutures, comme un prédateur jaugeant avec un plaisir sadique la proie sur laquelle il s'apprête à bondir. L'innocence face à l'expérience. Car l'écrivain ne doutait pas des conquêtes et des coeurs que cette jeune personne avait dû briser. Charmeuse, piquante à souhait, et avec un sens de la répartie hors normes. Tout ce qui contribua à sa stupeur lorsque Sydney renvoya sèchement une dame qui lisait tranquillement un roman à deux pas. Bien qu'une librairie eut été créée à la base pour le commerce plutôt que pour les grands lecteurs, Noah n'aurait jamais eu le cran d'affronter de la sorte le regard que cette dernière avait lançé à l'étudiante en quittant précipitemment les lieux. Nul doute qu'elle n'en était pas à son premier coup d'essai. En attendant lui admirait son courage, sa volupté, tout en s'amusant en son for intérieur de la méprise le concernant. Pourquoi lui avouer la vérité ? Sans se moquer de son ignorance, il la trouvait attachante, adorable même à sa façon de décrire le milieu austère dans lequel il évoluait depuis plus de 10 ans. Et puis, ce n'était pas tous les jours qu'il ferait face à une tornade aussi bavarde que la demoiselle. A l'université, Noah avait tendance à garder ses distances. Non pas parce qu'il était foncièrement un solitaire dans l'âme, mais parce que pour le moment, il avait besoin de trouver ses marques, de découvrir, d'observer, avant de s'attacher à des individus qui peut-être, ne méritaient pas un tel privilège. Et puisque la jeune femme paraissait aussi coupante qu'une lame de rasoir, défaut mis sur le compte d'une sincérité exarcerbée, l'Anglais était en train de se demander s'il n'avait pas trouvé là la personne idéale pour lui servir de guide dans cette aventure.
Prenant le petit bout de papier griffonné qu'elle lui tendait, un vague sourire avait fait son apparition sur son visage tandis qu'elle épelait son nom.
« Votre accent est presque parfait dîtes-moi. Avez-vous des origines britanniques ? »
Lui demanda Noah en souriant avant de poursuivre en la conduisant à deux pas de l'endroit où, quelques heures auparavant, le fameux auteur dédicaçait ses oeuvres.
« Suivez-moi my lady. »
Et d'ajouter aussitôt :
« Quel est le titre du roman qui vous intéresse ? »
Lui demanda t-il ensuite en songeant immédiatement à la réponse qu'elle allait lui faire. Il était prêt à parier qu'elle n'en savait rien. Il était évident qu'elle ne faisait pas partie de ces filles qui passent toute leur journée à se cultiver ou à lire des bouquins. Non pas qu'elle manquait de culture, mais sa façon de s'habiller, ses manières et son manque de tact révélait une personnalité trop abrupte, trop excentrique pour entrer dans cette catégorie plus 'passive' à la base.
Dernière édition par Noah T. Clives le Dim 8 Avr - 15:10, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Dim 25 Mar - 8:11 | |
| On peut le dire, Sydney savait en imposer pas mal. Elle n'avait peut-être pas le charisme de ceux qu'on peut considérer comme les "grands" de ce monde, néanmoins sa répartie et son sens de la supériorité pouvaient en déstabiliser plus d'un. Elle n'avait que 21 ans, n'était considérée que comme une femme parmi tant d'autres... et pourtant, elle savait tirer son épingle du jeu. Son célibat ne s'expliquait pas uniquement par sa nature jusqu'ici volage. Les hommes recherchaient des femmes qui ont un brin d'indépendance, c'est vrai... mais l'indépendance qu'ils recherchent doit avoir une limite à partir de laquelle ils veulent rendre leur compagne en partie dépendante d'eux. Chaque couple fonctionnait ainsi, à un degré plus ou moins élevé. Un dominant et un dominé. Malheureusement, quel homme pouvait aujourd'hui prétendre ravir l'insaisissable Khelos ? Personne. Et pour tout dire, elle ne s'en portait pas plus mal jusqu'ici. Face à elle, la blondinette avait l'impression d'avoir un homme tout à fait charmant et même un peu timide. Adorable, selon ses critères, il lui faisait penser à une sorte d'enfant qui n'ose pas tant que cela s'exprimer en face d'un adulte. Silencieux et contemplatif, ce dernier terme était peut-être même celui qui le caractérisait le mieux. Pour autant, ceci ne mettait absolument pas mal à l'aise l'Egyptienne qui passa sa main dans ses longues boucles blondes : elle adorait qu'on l'observe. Le silence ne l'effrayait pas dans la mesure où, comme l'écrivain avait pu le constater, elle le comblait parfaitement toute seule. Le bras autour de son compagnon du moment, elle tâta son biceps mine de rien que je t'embrouille... pas trop gringalet sans pour autant se faire passer pour un tas de muscles, c'est acceptable.
La jeune femme releva la tête et afficha un petit sourire tout fier suite à la réplique qu'il lui servit. Un air profondément arrogant et amusé à la fois se dessina sur les traits fins de son visage au teint légèrement hâlé. "Effectivement, mon père était anglais... pour le reste, c'est du rêve à l'état pur." ajouta-t-elle avec un narcissisme soigneusement étudié, désignant sa silhouette d'un geste nonchalamment élégant. Il faut croire que ses gènes faisaient le travail pour elle : son père biologique était peut-être britannique, mais elle n'avait jamais mis les pieds à Londres. Pourtant, elle s'était promis d'y aller un jour ne serait-ce que pour y faire les soldes qui y sont mondialement réputées... la visite historique attendra, à moins de se dégoter un guide qui vaille le coup d'oeil. Elle pouffa de rire, my lady, elle adorait ça. Une main sur la hanche, elle parada donc au bras de son acolyte avec une posture légèrement aristocratique. "Je devrais venir plus souvent dans les librairies... la compagnie n'y est pas si désagréable si on oublie cette affreuse odeur de papier et de prêt-à-porter bon marché." lança-t-elle en posant son impitoyable regard émeraude sur une femme qui passait près d'eux à ce moment-là et qui jugea bon de baisser les yeux avant de filer rapidement. En espérant que le blondinet ne veuille pas passer inaperçu, c'est une chose remarquablement ardue lorsqu'on a Sydney Satis Khelos au bout de son bras. La Bêta fronça les sourcils en regardant à nouveau le papier. "Euh... eh bien... Bon, j'ai déjà fait l'effort de retenir son nom, je ne vais pas non plus retenir les titres de ses bouquins !" protesta-t-elle avec suffisance afin de se donner un peu de contenance. Effectivement, elle n'avait pas la moindre idée du roman que son frère voulait en particulier.
L'Egyptienne se mit à réfléchir - la tête en valait le détour - puis elle soupira. "S'il en a fait plusieurs, je le prendrai tous... Si ça se trouve, personne ne le connait, cet auteur. C'est une faveur que je lui fait !" Un nouveau sourire avait gagné ses lèvres. L'innocence est la meilleure amie des personnes dans son genre. Le jour où la jeune femme apprendra qu'elle était en présence du fameux auteur, autant dire qu'elle reconsidèrera les portées de cet entretien avec le blondinet bouclé. "Ca fait longtemps que vous êtes à San Francisco ? Vous m'offrez un café après votre service ?" lui dit-elle avec un petit sourire amical. Noah ne le verrait peut-être pas ainsi, mais il pouvait être rassuré, elle ne comptait pas lui mettre le grappin dessus. Pas pour le moment, en tout cas... prédatrice, mais pas toujours. - Spoiler:
Merci
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| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Dim 25 Mar - 9:06 | |
| crédit – tumblr Réservé, oui. Sa première qualité ou un défaut inimaginable selon les pipelettes dans son genre, encore que Sydney ne semblait pas bitch au premier regard. Différente des femmes qu'il avait l'habitude de côtoyer, mais charmante en tous points pour peu que, comme lui, on ne se laisse berner par les jugements et la renommée. Toujours autant amusé par sa sincérité d'Américaine, le blondinet jeta alors un léger coup d'oeil sur son corps de sylphide au moment où sa main situa sa magnificence de bas en haut avec une suffisance typiquement féminine – les hommes ont de l'ego mais n'iraient pas, à moins d'être gays, jusqu'à afficher ainsi chacun de leurs membres, aussi athlétiques soient-ils – Même un moine n'oserait prétendre le contraire : Sydney était une très belle jeune femme. Physiquement parlant, puisqu'il ne la connaissait pas suffisamment encore pour juger de sa personnalité. Sauf que, s'il avait eu à donner son opinion, Noah dirait qu'elle n'était pas du tout son type de femmes. Encore une inepsie qui avait le don d'énerver son éditeur préféré. Joe avait toujours considéré son avis sur la gent féminine comme sorti tout droit d'un conte de fée : ridicule donc. Et alors que ce dernier aurait sûrement eu le coup de foudre – au moins le temps d'une nuit puisqu'on avait ici affaire à un séducteur de premier ordre – pour Sydney, Noah ne jeterait quant à lui jamais son dévolu sur une femme ayant un tel physique, et certainement pas ce caractère. Ce n'était pas un jugement réprobateur, après tout, il était persuadé de ne pas suffire à la jeune femme lui non plus. Sydney devait faire partie de ces filles qui aiment plaire, des croqueuses d'hommes qui ont toujours soif de pouvoir, de domination et d'esprit de compétition, jusqu'à redorer leur tableau de chasse à l'homme. De son côté, la naïveté touchante de l'Anglais portait ses choix sur des créatures, peut-être pas aussi belles sur le plan physique – moins maquillée et 'retouchée' au sens positif du terme – mais avec ce charme qui vous étourdissait au premier regard. Il n'avait pas de préférence du côté vestimentaire, bien que ces demoiselles qui affectionnaient la mode aux dépens de pauvres petits animaux par exemple, juste pour une belle fourrure, n'étaient pas sa tasse de thé. Les Anglaises avec leur franc parler qui ne manquait pas de tact, leurs manières polies mais sincères, leur timidité qui se dissipait en privé pour laisser place à une amie fougueuse et aguicheuse avaient toujours été sa préférence.
« J'en déduis que vous n'aimez pas lire. »
Souligna Noah en souriant.
« Mis à part les magasines de mode peut-être. »
Il n'avait cherché à se montrer impoli ou trop curieux. Un peu taquin sur les bords. Il n'était pas idiot. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure que la mode était son sujet de prédilection au détriment de la philosophie ou autres sujets de débats courants.
« Vous avez tort cependant. Certaines oeuvres méritent une grande reconnaissance, dût-ce seulement par la vie trépidante de leurs auteurs qui en font les meilleurs romanciers. »
Elle confirma l'hypothèse qui lui était passée par la tête selon laquelle, bien que serviable vis à vis de son prochain, la demoiselle n'en était pas moins ignorante de ses centres d'intérêts les plus simples.
« Oui, comme vous dîtes. Si ça se trouve, il n'a écrit qu'un seul roman de toutes sa sinistre carrière. Un petit livre qui n'est paru qu'une seule fois et qui, sitôt invendu, l'a conduit à la déchéance de ses lecteurs, bien peu trop nombreux, jusqu'à l'oubli le plus total. »
Ajouta Noah avec grand sérieux, bien que l'ironie était perceptique au son de sa voix.
« Hélas, j'en connais au moins 4. Les plus célèbres en tous cas. Je vais vous les rapporter, attendez-moi ici. »
Une idée derrière la tête l'obligeait à l'abandonner pendant quelques minutes, mais laquelle ? Puisque son visage était en couverture des romans, le mieux était encore, s'il voulait faire perdurer cet échange, lui remettre les livres en les retournant. Encore qu'il ne soit pas certain que Sydney l'aurait reconnu. Elle semblait tellement concentrée sur leur conversation.
« Non, je viens tout juste de poser mes valises. Il y a environ une semaine de cela. »
Avait-il répondu aussitôt revenu, les fameuses oeuvres de littérature dans une main.
« Mon ser.... ? Oh, oui. Avec grand plaisir. »
Il avait du mal à garder son sérieux, se demandant encore s'il ne devait pas tout lui avouer jusqu'à ce que son courage ne reprenne le dessus.
« Je termine justement dans quelques minutes. Laissez-moi le temps de saluer mon ….chef de rayon et je suis à vous. »
Patientant le temps que Sydney s'occupe de son achat et discutant avec le libraire qui prit sur lui de ne pas rire aux éclats en comprenant enfin le fin mot de l'histoire, Noah revint aussitôt sur ses pas pour conduire la jeune femme à …
« Je dois vous faire une confidence. Je n'ai encore jamais mis les pieds dans un pub, café, ou un quelconque restaurant depuis que je suis ici. Vous devez, je le crains, parfaire mes connaissances. »
Plaisanta l'écrivain une fois à l'extérieur de la librairie.
Dernière édition par Noah T. Clives le Dim 8 Avr - 15:11, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Dim 25 Mar - 17:30 | |
| "Sherlock Holmes, sort de ce corps..." Sur ces paroles vivement ironiques et taquines, Sydney désigna les formes de Noah avant de continuer à avancer un peu dans la librairie. Il avait visé juste en présumant du manque de lectures personnelles de la jeune femme hormis les magazines de Mode, à commencer par Vogue. Elle tourna la tête vers lui et afficha un air à la fois sérieux et amusé par sa vision des choses. "Et en quoi les romans pourraient-ils m'apporter davantage que la lecture des magazines ? Pour en parler aussi rapidement, vous devez faire partie de cette masse de personnes qui ne voient que des préjugés et des apparences dans les magazines de mode." L'Égyptienne afficha un sourire assez énigmatique. D'une manière, elle savait faire preuve d'esprit pour défendre ses valeurs et l'honneur de ses lectures qui, à défaut d'être aussi culturellement reconnues que les ouvrages que son interlocuteur semblait chérir, étaient pourtant presque aussi enrichissantes et témoins d'une forme d'autobiographie artistique de la part des créateurs qui avaient l'insigne honneur de figurer dans les pages d'une Bible fashion. Son regard se fit un peu plus perçant et assuré. "Les romanciers écrivent pour livrer une vision particulière du monde, non ? Les créateurs des magazines, c'est la même chose. Là où chaque lecteur basique ne voit qu'une robe sur une jolie fille, je vois l'utilisation de certaines matières qui font écho à un désir à la fois artistique et sentimental du couturier. Une façon de l'utiliser, une allure toute particulière qui trouve sa source dans les souvenirs et la vision qu'ont les grands créateurs sur le monde qui les entourent." Elle fixa encore plus intensément Noah avec plus d'assurance que jamais. "La vie "trépidante" des romanciers ne vaut pas plus que celle d'un créateur de mode. Il suffit juste de voir au-delà des apparences, même si la mode repose essentiellement là-dessus pour les moins avertis." Sydney Satis Khelos serait-elle philosophe ? Cela se pourrait bien, mais sur des domaines extrêmement réduits, il faut le reconnaître. Son interlocuteur pouvait ainsi constater qu'elle n'était pas passionnée de mode pour le futile plaisir de porter de jolies choses et de dépenser des sommes indécentes dans une paire d'escarpins signés Christian Louboutin. La blondinette avait une éthique en la matière, une culture très importante malgré son jeune âge et une passion plus épanouissante que jamais. Pour sûr, son expérience grandissante parmi les professionnels de ce milieu l'influençaient d'une façon pour le moins bénéfique.
Quoiqu'il en soit, elle assumait ne pas être une grande lectrice en règle générale... mais pas qu'on dénigre ses seules lectures pour autant. Sa culture générale n'était pas spécialement élevée, certes, mais il faut de tout pour faire un monde. La suite de la conversation sur l'auteur qu'ils cherchaient la fit sourire. "Quelle vie trépidante, comme vous dites..." releva-t-elle avec la même ironie. "Peut-être que s'il lisait plus de magazines, il aurait une existence moins torturée !" Si seulement elle savait... dans un sens, elle n'aurait pas fait preuve de davantage de tact. La blondinette hocha la tête puis attendit sagement ici. Malheureusement, Sydney n'eut pas le temps de lui demander si elle pouvait quand même venir qu'il s'était déjà éclipsé. Se retrouver toute seule assiégée par des centaines d'ouvrages ne l'inspirait pas tellement... elle se mit à jeter des regards inquiets de tous les côtés, comme si les livres allaient brusquement se jeter sur elle pour la dévorer. Par réflexe, elle ramena son sac à main contre elle puis croisa les bras sur sa poitrine en attendant docilement son vendeur. Ou son supposé vendeur, pour être exact. Lorsqu'il revint, elle arqua un sourcil. Elle trouvait déjà les ouvrages beaucoup trop volumineux pour oser jeter un oeil à l'intérieur. "Ca marche, joli coeur. Alors filez et on se retrouve à la sortie." lui lança-t-elle avec un petit sourire en coin. A la caisse, elle vérifia juste sur la tranche s'il s'agissait bien du bon auteur sans même prêter attention à la couverture. Lorsque le vendeur posa ses yeux sur elle, Sydney s'empressa de prendre la parole. "Ce n'est pas pour moi, c'est pour mon frère." Irrécupérable ! Voilà qu'elle se sentait même obligée de se justifier d'acheter des livres... il faut le faire. La jeune femme récupéra le sac et rejoignit son compagnon de fortune aux portes de la librairie. "Il faut que vous preniez conscience du luxe que c'est de s'offrir les services d'une guide aussi ravissante et agréable que moi..." plaisanta-t-elle à son tour en lui adressant un petit clin d'oeil. Elle déposa le tout dans sa voiture déjà pleine à craquer de multiples sacs portant chacun de grandes marques imprimées. Chanel, Gucci, Dior, etc., de quoi donner au blondinet une idée de l'après-midi qu'elle avait passé. "Au fait, je m'appelle Sydney. Vous avez une voiture ou vous voulez que je vous emmène ? Je vous donnerai les meilleurs endroits où aller à San Francisco... mais pour ça, il va falloir un peu plus qu'un café. M'inviter à dîner serait déjà un bon début." |
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| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Mar 27 Mar - 7:18 | |
| Sherlock, Conan Doyle. A moins de n'avoir que visionné les adaptations de ce roman – qu'appréciait énormément Noah par ailleurs – Sydney n'était pas aussi inculte en matière de littérature finalement. Et la raison pour laquelle elle venait de lui répondre avec une franchise désarmante sur ses passions quotidiennes, l'obligeant à l'observer lui donner plus amples explications, tout en l'interrompant quelques secondes avant le début de sa première phrase.
« Oh, vous croyez ? En ce cas, nous sommes aussi coupables l'un que l'autre de porter un jugement sur notre ignorance. »
Lui, sur la vision plutôt négative, il devait l'admettre, qu'il avait toujours eu des magasines de mode, people et compagnie. Elle, sur sa propre personne. Même si pour le coup, ses pensées s'avéraient exactes. En grande partie en tous cas. Il n'y avait pas que la superficialité de ce monde qui le rebutait mais aussi l'argent coulant à flot et l'hypocrisie de ses protagonistes. On avait beau prétendre le contraire, qu'il s'agisse de mannequins ou de directrice de mode, l'art était leur passion première tandis que la luxure faisait partie intégrante de leurs aspirations futures. D'où le caractère superficiel de ces personnalités, et l'avis négatif de l'écrivain sur leurs actes au quotidien. Il n'avait jamais compris ceux qui étaient en admiration devant de tels magasines. Certes, comment ne pas voir la beauté du vêtement, dénigrer les formes sculpturales d'une belle jeune femme qui faisait la couverture vêtue simplement d'une lingerie fine pour asseoir à la fois sa position au sein de la direction, et promouvoir la marque du créateur ?
L'écoutant sans l'interrompre, et ravi de l'entendre lui donner son opinion sur la question, là où beaucoup auraient tourné les talons ou se seraient vivement emportés, Noah croisa les bras contre son torse, songeant à chacune de ses paroles avec ce même esprit de philosophe qui le caractérisait depuis tout jeune.
« Vous m'avez mal compris, mademoiselle. En partie tout du moins. Certes, je dénigre la superficialité que peut engendrer ce type de lecture, je n'oserais prétendre le contraire. Cependant, permettez-moi de vous répondre quant à la nuance entre romanciers et créateurs de magazines. L'écrivain, je parle ici de l'homme de lettres, le poète, l'artiste, ne s'imprègne pas seulement de la vie des personnalités, souvent d'ailleurs qu'il les élimine de l'adéquation, pour se faire un jugement sur le monde dans lequel il vit. L'écrivain aime à observer de ses yeux sans satisfaire son ego du plaisir des formes ou d'un vêtement qui au final, conviendra en raison de l'argent qui accompagnera l'égérie du tissu. Là où le créateur admirera les atours de son mannequin comme une beauté à l'état brut qu'il lui revient de sublimer, elle sera la muse parfaite de tous écrivains. Les créateurs de beau monde, mademoiselle, et prenez-le pour dit puisque ce monde m'est familier, sont les charognards de la volupté humaine. Aussi bons découvreurs de talents qu'il est facile de s'en défaire en grattant un peu la surface. Certes, j'admets que la mode est un monde qui ne m'intéresse guère, vous me l'avez-vous même fait remarquer en qualifiant ma tenue d'austère. Mais songez à ce qui a le plus d'importance. Ni à vos yeux, ni aux miens, mais à la valeur de ce que les intellectuels appelent 'culture'. L'écrivain ne cherche pas toujours à exprimer sa vision du monde, ou alors, en des termes que d'autres auraient le courage de juger pour improbables. Le créateur vous offre du rêve, là où l'écrivain désire élever votre esprit. »
Souligna Noah en faisant silence quelques secondes avant de reprendre, un vague sourire sur les lèvres.
« Chacun évolue dans un univers à part. Et je reconnais que mon opinion à leurs propos n'est pas des plus favorables. Sans doute que je me trompe sur certains points et que l'argent, principal motivateur à notre époque, suffit à asseoir ma position à ce sujet. »
Ils n'allaient pas se disputer pour si peu, à chacun sa vision des choses après tout. Noah considérait quant à lui que la mode n'était qu'une distraction, un moyen de s'élever dans les hautes sphères, de faire du bénéfice sur le dos des petites gens, sans leur offrir en retour qu'autre chose qu'un beau vêtement que nul, à moins d'être milliardaire, ne pourrait jamais porter.
« Hum, j'en doute. »
Il tenait bon, ne révélant toujours pas son identité véritable. Si elle savait … Une fois dans la rue, sous un magnifique ciel bleu, Noah ne pût que rire une fois encore du naturel franc et provocateur de la jeune femme.
« Oh, mais je vous assure que j'en prends peu à peu conscience. »
Ironique sans pour autant se moquer de sa prétention.
« Enchanté, Sydney. »
Il faillit même lui donner à son tour son prénom, aussitôt interrompu par la jeune femme. Sauvé par le Gong, en quelque sorte.
« Non, je préfère les transports en commun. Idéal pour éviter les embouteillages. Bien que la raison véritable soit que San Francisco n'a rien à voir avec mon Angleterre natale. Tout cette circulation, ces voitures qui roulent en double file, le code de la route lui-même, si bien que je crains de devoir repasser mon permis... »
Ajouta t-il avec humour. Voilà encore un défaut qui agaçait particulièrement son éditeur qui jugeait qu'un homme de sa trempe ne devait pas s'abaisser à circuler avec le petit personnel.
« Hum, puis-je vous poser une question ? Toutes les femmes de ce pays sont-elles aussi directes que vous l'êtes ? »
Ce n'était ni un reproche, ni une façon détournée de refuser sa proposition. De la curiosité, pure et dure, tout simplement.
« Je vous invite donc à dîner. Dans le restaurant de votre choix, à la date de votre choix. Tant que je n'ai pas à vous conduire. Quel gentleman je fais, n'est-ce pas ? »
Conclut l'écrivain avec un nouveau sourire qui découvrait toutes ses dents.
Dernière édition par Noah T. Clives le Dim 8 Avr - 15:13, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Ven 30 Mar - 18:51 | |
| Sydney ne pouvait en un sens pas donner tort à son interlocuteur puisque la grande majorité des lectrices - et des lecteurs - des magazines de mode n'ont ni l'éthique ni la passion appuyée par la culture de l'Égyptienne. Plus que le goût des belles choses, elle avait le goût de l'apparence soignée, impeccable. Faire fleurir la beauté dans un style qui soit propre à une personne. Effectivement, les romanciers s'inspirent des femmes pour leurs œuvres et les couturiers mettent en valeur la beauté d'une femme avec leurs créations. Toutefois, elle refuserait toujours d'admettre que l'un serait moins culturellement enrichissant que l'autre. "Les intellectuels, s'ils ont déjà la prétention de se reconnaître en tant que tel, feraient donc bien de s'ouvrir à des formes nouvelles d'art comme peut l'être la mode. On l'a bien fait avec un urinoir, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas en faire autant avec une veste boléro !" lança-t-elle avec un sourcil arqué. L'art abstrait, l'avant-garde, c'était l'exemple même du goût subtil des intellectuels. Un art qu'on dit souvent réservé à une élite instruite suffisamment de sorte qu'elle puisse apprécier la complexité d'une oeuvre abstraite... pourquoi pas la mode, alors ? Cependant, même si du point de vue de la mode, la blondinette était une source intarissable d'arguments pour défendre son propos, elle était beaucoup moins à l'aise avec le reste... chacun son truc. Par ailleurs, pas besoin d'être télépathe pour comprendre que le réseau des connaissances de la jeune femme était certainement beaucoup plus restreint que celui du trentenaire à côté d'elle. C'est pourquoi elle n'insista pas davantage de peur de commettre l'inévitable faux pas qui l'attendait dès qu'il voudrait creuser davantage. Elle déposa les livres dans sa voiture en se penchant sur le siège passager... seul endroit à peu près accessible du véhicule si on prend en compte les dizaines de sacs de shopping qui encombraient les autres sièges. Un sourire gagna les lèvres de la prétentieuse petite blonde qui se releva en passant une main dans ses cheveux blondes. "Tant mieux, si vous le réalisez. Il y a des hommes qui sacrifieraient père et mère pour un privilège comme celui-ci." Elle avait bien été la maîtresse d'un puissant milliardaire qui ne se laisse pas séduire d'un simple claquement de doigts... Sydney pouvait désormais se prétendre d'un standing de haut niveau et ne pas être la compagne du premier mâle insignifiant qui se pointerait. Cependant, elle déposa une main sur sa hanche en arquant un sourcil. "Quand quelqu'un vous donne son prénom, vous êtes supposé donner le vôtre. A moins qu'en Grande-Bretagne, on se trouve des petits surnoms..." Vu le regard et le sourire de la fashionista, on pourrait se demander si cette histoire de surnom était une supposition ou bien une menace.
Les transports en commun ? Depuis que Sydney commençait à se faire un petit nom dans la mode et que ses quelques revenus n'étaient plus anéantis en deux achats de chaussure, elle avait décidé de tirer un trait sur les transports en commun. Ca, elle l'avait fait tellement souvent pendant sa période de réceptionniste que désormais, elle préférait éviter de voyager avec le bas peuple, encerclée pas des bouts de synthétique difforme et bon marché. Mais bon, elle pouvait bien faire un effort. "Parfait. Alors vous m'invitez maintenant et on va tous les deux au restaurant." Sans lui laisser le choix, elle enroula son bras autour du sien et commença à marcher avec lui dans la rue en direction de la première bouche de métro qui se présenterait. Ses talons claquaient le bitume à un rythme presque militaire tant il était régulier : excentrique jusque dans sa démarche, on pourrait croire qu'au bras de Noah, la belle était une véritable star sur laquelle le commun des mortels devait se retourner. Nullement vexée par sa question dans la mesure où elle était elle aussi du genre à se montrer très curieuse, elle tourna la tête vers lui en le gratifiant d'un sourire adorable et narcissique à la fois. "Oh, chéri... vous ne trouverez de filles dans mon genre nulle part ailleurs en ce monde. Ca devrait répondre à votre question." Sydney lui fit un petit clin d'oeil alors qu'ils s'engageaient dans l'escalier pour se rendre jusqu'à l'arrêt de métro et s'enfoncer un peu plus dans le centre-ville plus tard. "Et la librairie, ça vous est venu comment ? Par passion pour les... livres ? Ca se soigne très bien, il paraît." ironisa-t-elle en lui faisant une petite grimace digne d'une chipie qui ne cherche qu'à taquiner. "Au fait, vous voulez connaître quel genre de restaurant en priorité ? |
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