|
| Boulet or not boulet, that is the question. | |
| |
Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Lun 28 Mai - 13:53 | |
| Par moments, Sydney ne savait pas tellement si elle devait être amusée par le comportement de Noah ou exaspérée. Malgré son jeune âge, elle concentrait un bon nombre de conquêtes à son actif et aucun des hommes avec qui elle avait partagé un moment - intime ou non - n'était pas un naïf ou un ignare dans le domaine de la séduction. Ou du sexe. Exception faire de Pacey, évidemment, mais il avait fallu du temps avant qu'elle parvienne à le déniaiser à force de conseils... sans même avoir besoin de faire quoique ce soit d'autre avec lui, d'ailleurs. Ce soir, elle se retrouvait en face d'un homme tout à fait charmant, agréable physiquement, accompagné d'un homme qui semblait maîtriser la séduction avec encore plus de facilité que sa petite cuillère... Et malgré tout ceci, cet homme ne semblait absolument pas à l'aise avec les procédés en matière de drague, d'actes ou d'allusions plus ou moins coquines. Elle ne put s'empêcher de se mettre à rire face à la remarque interrompue du voisin de table de Noah : ça en fait au moins un qui percute sur les deux. Elle esquissa un léger sourire en coin ainsi qu'un haussement de sourcils pour marquer son léger étonnement face à l'attitude soudainement plus assurée de l'écrivain. Avait-elle touché le point sensible ? Allait-il enfin réagir lorsqu'il était question d'un défi gourmand ? Intéressant. Il lui semblait que le blondinet faisait partie de ces hommes qui sont beaucoup plus réceptifs dès qu'il est question de nourriture... un vrai petit estomac sur pattes, encore ? Satisfaite, elle s'arma de sa cuillère puis commença à plonger dans le fondant à une vitesse aussi vertigineuse que celle de Noah, chose qui n'était pas tout à fait aisée vu le coup de main de l'adversaire.
Au bout de quelques minutes, l'adversaire - si on peut l'appeler ainsi vu la tête d'ange innocent qu'il arborait - se décida pour une tactique dangereuse : l'étalage de chocolat à même le nez. Non sans se tourner un peu en dérision, la Bêta tenta par tous les moyens de tirer la langue pour aller lécher le bout de son nez tout en louchant sur la zone visée. Rien à faire, malgré de nombreux essais, elle n'y parvint pas.Qu'à cela ne tienne, elle se leva puis frotta le bout de son nez contre le sien avec un grand sourire joueur. "Et voilà, maintenant nous sommes à égalité !" Elle ne manquait pas de culot, il faut le dire, mais après tout Noah devait commencer à le savoir. La belle soupira puis avisa Joe qui arborait son sourire le plus fin... sans doute pour s'assurer que son protégé avait bien suivi ses conseils. Sydney posa sa main sur sa hanche après s'être essuyée. "Noah, vous voudriez bien me raccompagner chez moi ? Je dois me lever tôt demain matin et j'aimerai rentrer au plus vite." Elle fixa ardemment l'éditeur en penchant la tête sur le côté. "J'ai vraiment sommeil." En le voyant froncer des sourcils, elle esquissa un léger sourire en coin et déposa ses mains à plat sur la table en se penchant vers lui, offrant sans s'en rendre compte une vue merveilleuse à Noah sur son décolleté. "Jouer avec votre suffisance et laisser votre ego se satisfaire de tout ceci a été purement jouissif. Sachez que Noah en a assez de devoir être la marionnette que vous manipulez pour le caser avec les filles les plus aguichantes. Dommage pour vous, je suis un peu moins potiche que toutes mes semblables. Et votre ami est bien meilleur acteur que vous n'avez pu l'imaginer." En accusant l'affront d'un langage aussi familier et direct, Joe arqua un sourcil et n'eut même pas le temps de rétorquer quoique ce soit que Sydney mit un terme à sa tirade. "J'ai été ravie de vous rencontrer. Noah ? Je vous attends dehors !" ajouta-t-elle sur un ton joyeuse et satisfait. Elle adressa un clin d'oeil au trio et s'en alla dans une démarche conquérante vers la sortie du restaurant. Si avec ça, Noah n'était pas débarrassé au moins pour quelques jours de la présence étouffante de son meilleur ami... celui-ci demeura d'ailleurs bouche bée.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Lun 28 Mai - 20:29 | |
| A chacun sa vie, à chacun ses expériences. Noah n’avait jamais été chasseur. D’ailleurs, le chasse lui semblait aussi inutile – quand on a déjà un plat sous le nez, pourquoi allez voir ailleurs sinon pour jouer aux dégoûtés ? – qu’écoeurante. Tuer de pauvres animaux sous prétexte qu’on a attrapé un lapin au lieu d’un lièvre, très peu pour lui. Mais arrêtons-là cette métaphore. Chacun avait sa façon d’envisager sa vie. Noah était bien conscient que son mode de vie assez « primitif » par rapport à notre époque, pouvait exaspérer plus d’un. Sauf qu’il préférait encore passer pour un homme coincé, plutôt que pour un odieux pervers. Il devait bien y avoir une juste limite, non ?! Quoiqu’il en soit, dégustant le fondant au chocolat avec autant de rapidité que sa compagne de la soirée, même près à rire face à une Sydney en pleine concentration, l’écrivain retint un « o » de surprise, suivi d’une mimique faussement vexée lorsqu’elle crut bon suivre ses pas en venant frotter son nez contre le sien, et le barbouiller à son tour de chocolat. On aurait dit deux enfants en pleine récréation. Voilà ce à quoi aimait s’amuser Noah. Puéril pour Joe, touchant pour les autres, horripilant pour lui. Il n’y avait aucune mauvais intention, aucun sous-entendu, ni d’a priori. Il prenait plaisir à la taquiner, voilà tout. Et les efforts qu’elle avait manifesté pour tenter d’enlever du bout de sa langue le chocolat pernicieux n’avait fait que renforcer l’image qu’il avait de la jeune femme : celle d’une sacrée farceuse, et d’une compagne de jeu hors pair. Absolument pas ce qu’avait prévu un certain Shark.
Sur ce, et après que le fondant eut été dévoré par les deux ex-aequo, - il en aurait bien recommandé un autre à ce propos, mais ce ne serait pas très raisonnable – Sydney fit une nouvelle proposition à son cher Noah. Proposition qui, évidemment, l’avait encore une fois désarçonner, et satisfait son meilleur ami. S’apprêtant à se lever à sa suite, suivant ses ‘ordres’ comme un soldat face à son commandant, l’écrivain retint un rire dans sa barbe lorsque la Bêta jugea bon de terminer là leur petit arrangement. Si Joe avait compris le message, il n’allait sûrement pas le lâcher aussi facilement, loin de là. D’ailleurs, aussitôt que la demoiselle se soit éloignée, sous le regard amusé de son ami au passage, Noah se dépêcha de ramasser ses quelques affaires, s’excuser auprès de Natasha, déposer sa carte de crédit sur la table – juste au cas où, parce qu’il savait pertinemment que Joe payait toujours lui-même ces dîners au restaurant – et s’éclipsa aussi vite que l’éclair. Pas suffisamment malgré tout pour ne pas entendre un :
« C’est ça. Fuis tant qu’il est temps. Tu ne perds rien pour attendre ! »
Et la porte se referma sur ses pas. Il était maintenant dans la rue, immobile face à une charmante – mais déstabilisante – jeune femme aux cheveux blonds qui venait de mettre sa vie sens dessus dessous. Du moins, le peu de vie qui lui restait encore.
« Hum, quelle intervention ! Ca vous arrive souvent de vous montrer aussi …hum, comment dire …aussi sincère ? »
Sincère n’était pas le mot exact qu’il aurait aimé utiliser. Tranchante aurait mieux convenu, mais lui paraissait tellement inconvenant qu’il avait préféré un terme plus neutre. Après tout, ils ne se connaissaient pas assez bien pour qu’il se permettre de juger sa conduite. D’autant plus qu’il devait l’admettre : Joe l’avait bien cherché.
« Je crois que vous lui avez coupé le souffle. C’est …je ne pense pas qu’il vous en veuille. Je crois même qu’il est admiratif. J’ai rarement l’occasion de lui présenter des femmes à même de contrecarrer les plans du grand Shark. »
Ajouta Noah dans un sourire. Qu’importe, sans doute que Sydney se fichait comme de sa première tétine de savoir l’impression qu’elle avait faite. Même si, au fond, Noah ne pouvait s’empêcher de culpabiliser d’avoir menti à son ami à ce propos. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Mar 29 Mai - 18:32 | |
| Lorsqu'elle se retrouva un instant seule dehors, Sydney regarda les voitures passer devant elle en attendant que Noah finisse par la rejoindre. Elle remit sa veste sur ses épaules pour éviter d'avoir froid puis croisa les bras sur sa poitrine. Tous les ingrédients avaient été réunis pour qu'elle passe une excellente soirée. Imprévue, certes, mais ce sont souvent les soirées qui ne sont pas programmées qui sont celles où l'on s'amuse le plus. Bonne compagnie, bonne nourriture, bonne ambiance et même une petite danse pour égayer tout ceci. La jeune femme tourna la tête quand elle entendit son compagnon de fortune franchir la porte d'entrée. Armée de son sourire le plus malicieux et arrogant - il faut bien le dire - elle déposa sa main sur sa hanche dans une posture clairement supérieure, attendant sagement qu'il se prononce sur la redoutable façon qu'elle avait eu d'envoyer l'éditeur sur les roses. Il faut dire qu'il ne s'agissait peut-être pas d'une attitude à laquelle l'écrivain était habitué : tout au long du repas, exception faite des quelques haussements de tons, il avait démontré qu'il était plutôt du genre à se taire et maudire son séducteur de meilleur ami en silence. Contrairement à lui, l'Egyptienne était loin d'avoir sa langue dans sa poche... c'est une qualité comme un défaut. Elle haussa les épaules en levant les yeux au ciel, composant son visage d'un petit air très fier et suffisant. "Oui, assez. J'ai le coup de main pour des interventions pareilles." Si on commence à faire la liste des vendeuses qu'elle a pu faire pleurer, par exemple, alors une vie humaine ne sera peut-être pas assez longue pour arriver au bout. "Noah, vous accordez encore beaucoup trop d'importance à ce qu'il peut penser en matière de femmes. Personnellement, je me fiche royalement de l'opinion qu'il peut avoir de moi, je le connais à peine." La belle fit quelques pas vers lui puis enroula son bras autour du sien comme d'habitude, tout en faisant signe à un taxi de s'arrêter pour les prendre. "Avant qu'il n'arrive... ou qu'il s'incruste, plutôt, vous étiez beaucoup plus à l'aise. Alors maintenant qu'il n'est plus là, on se lâche, on n'a peur de rien !" lui lança-t-elle sur un ton joyeux avec un sourire pimpant au possible. Lorsqu'un taxi s'arrêta à leur niveau, la jeune femme monta à l'intérieur, suivie de près par Noah. Elle avança sa tête pour s'adresser au chauffeur. "1347 John F. Kennedy Drive, s'il vous plait !"
Une fois le taxi en route vers la villa qu'elle partageait avec son frère et son neveu, la blondinette s'installa plus confortablement sur le siège puis tourna la tête vers le blondinet pour le gratifier d'un nouveau sourire sincère et ravi. "J'ai passé une magnifique soirée, Noah, merci beaucoup !" Elle détourna un instant le regard, gênée par ce qu'elle s'apprêtait à dire, mais finalement elle l'observa à nouveau. "Malgré ce qu'on pourrait croire, ça fait longtemps que je ne m'étais pas amusée comme ça." La fashionista s'approcha et déposa un baiser sur sa joue pour le remercier. Lui qui était du genre assez timide et réservé avec la gent féminine, il devait faire face au côté très tactile et naturel de Sydney qui distribuait des baisers comme un gosse à vélo distribuerait les journaux le matin. Elle déposa sa tête sur l'épaule de l'écrivain et se contenta de sourire. Bien qu'elle soit une prédatrice avec les hommes, n'y voyez pas là une tentative de séduction sournoise : si elle avait voulu mettre Noah dans son lit, d'une il y serait déjà à l'heure qu'il est, et de deux, elle ne s'y serait pas prise d'une façon aussi douce. C'était sa façon à elle de profiter des quelques minutes qu'ils avaient encore devant eux avant que cet homme ne s'évapore et retrouve sa sphère d'écrivain ainsi que de gens à la mesure de son ami Joe. En tout cas, si son neveu était encore debout à une heure pareille - chose fort probable lorsque sa tante ne rentrait pas à la maison dans l'immédiat - il risquait d'halluciner en voyant avec qui elle avait passé la soirée.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Mer 30 Mai - 7:41 | |
| crédit - tumblr Non, sans blague. Allez savoir pourquoi, il la croyait capable d'encore plus de 'sincérité' dans d'autres situations. Certains qualifiaient ce genre de femmes de 'bitch'. Un terme assez vulgaire pour désigner une véritable peste. Lui trouvait son attitude aussi impressionnante qu'effrayante. Et e comptez pas sur lui pour le lui avouer. Ce type d'intervention, Noah en était incapable. Tout simplement parce qu'il était un pacifiste. Oh, ne croyez pas qu'il donnait sa part au chien de son côté, ni qu'il était trop 'faible' ou – ce qu'avait pu penser Sydney – 'soumis' pour répondre lorsqu'on le provoquait. Mais Joe...c'était Joe. Impossible à en découdre à moins d'y laisser un bras. Et puis, son meilleur ami en avait fait tellement pour lui qu'il se refusait à lui faire le moindre mal, quel qu'il soit. C'était peut-être cela finalement le problème : il n'était pas rancunier.
« Vous m'en direz tant. »
Ecoutant sans l'interrompre le conseil avisé de Sydney concernant son comportement vis à vis de son éditeur, Noah ne put que sourire, faisant mine d'observer le trottoir quelques secondes, avant d'en revenir à la jeune femme.
« Sans doute avez-vous raison. J'accorde beaucoup d'importance à son opinion. Qu'il s'agisse des femmes ou de tout autre objet. Nous avons grandi ensembles, Sydney. Il m'est difficile de passer outre ce que je sais de lui, de sa personnalité, de ses conseils, comme il est difficile pour lui de tirer un trait sur l'homme que je suis. Joe sait qu'il ne parviendra jamais à me lier à sa cause. Nous n'avons jamais eu les mêmes goûts. Ni les mêmes ambitions. Aussi, je conçois que je puisse paraître trop soucieux de son avis à vos yeux, mais sachez quand même que je suis parfaitement capable de prendre une décision sans lui. »
Articula Noah, tout sourire. Comme quoi, il pouvait être homme lui aussi. Et parler tel un véritable homme d'affaires, exposer ses arguments et ses idées. Bien loin en tous cas de l'écrivain rêveur auquel on avait vite fait de s'habituer. Dorénavant, son bras autour de celui de la jeune femme, à la recherche d'un taxi qui la reconduirait à son appartement, le blondinet admirait la nuit, les étoiles, la voûte céleste. Un bonheur sans nuages, presque parfait. Il avait toujours eu une préférence pour les couchers de soleil ou les nuits étoilées. Sans doute son côté fleur bleue qui remontait à la surface. Et ce n'était qu'une fois installé dans le taxi, roulant en direction de la résidence de la Bêta, que leur conversation reprit son cours.
« Vraiment ? »
Il paraissait surpris de ce qu'il venait d'apprendre. Comme s'il doutait sincèrement qu'une fille comme Sydney puisse trouver autant d'intérêt à une soirée aussi mondaine. Lui qui l'avait imaginé dès le départ aussi excentrique que ces jeunes en quête de fêtes à pas d'heures, de beaux mâles bodybuildingués, et d'alcool à tout va … voilà qu'il était heureux de savoir qu'il avait été à même de la satisfaire, sans trop de chichis. Aussi, c'était avec un sourire sur le bout des lèvres qu'il lui répondit, qu'il vit ses joues se colorer presque après son baiser, que l'effluve de son parfum lui rappelle de vieilles chansons d'amours maudites, que sa tête contre son épaule suffise à le combler. Juste comblé, sans rien attendre en retour que son coeur qu'il sentait battre à ses côtés. Cela faisait des années qu'il ne s'était pas laissé griser par une telle sensation de bien-être.
« Je vous en prie, Sydney. »
Quelques minutes plus tard, peut-être une heure, il ne se souvenait plus très bien – le voyage du retour lui avait fait perdre le fil de ses pensées pour un rêve éveillé – l'écrivain sortit de la voiture le premier, tendant ensuite sa main à Sydney, telle était la coutume britannique des gentlemen, et demanda au taximan de l'attendre. Ça y est, ils étaient arrivés. L'heure des adieux a sonné.
« Je voulais ...je ...j'ai moi aussi passé une très bonne soirée en votre compagnie, mademoiselle Khelos. Je ne saurais dire depuis combien d'années je n'avais été aussi heureux, de partager la table d'une jeune femme aussi ...passionnée que vous l'êtes. Tenez, vos romans. Je ne voudrais pas que votre neveu vous en veuille de les avoir oublié. » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Mer 30 Mai - 14:25 | |
| Sydney avait tout simplement hoché la tête avec un sourire en regardant Noah expliquer la manière dont il voyait son très entreprenant meilleur ami... en effet, elle n'avait eu que l'aperçu d'une relation vieille de plusieurs décennies, elle ne pouvait pas entièrement juger cette amitié d'un bref coup d'oeil en l'espace d'une soirée. Toutefois, elle en avait suffisamment vu pour remarquer les divergences d'opinion des deux hommes comme l'avait souligné l'écrivain. Il avait l'air d'un rêveur avec la tête dans les étoiles à côté du pragmatique et conquérant éditeur. Ses pensées se tournèrent un instant vers James : pendant près d'un an, grâce à l'Irlandais, elle avait côtoyé des dizaines et peut-être même des centaines d'hommes avec le caractère de Joe. Des hommes ambitieux, dominateurs, sûrs d'eux et parfois incroyablement arrogants. De véritables requins, des prédateurs... pendant des mois, elle s'était tournée vers des hommes de cette envergure, elle y trouvait le goût du luxe et du faste, quelque chose dont elle ne pourrait sans doute jamais se passer - et elle se connaissait assez pour en être convaincue. Elle avait été la maîtresse d'un homme qui n'hésitait pas à claquer des doigts pour que la robe haute couture lui tombe dans les mains comme par enchantement... et ce soir, elle réalisait qu'elle était plus lassée qu'autre chose des hommes de ce genre. Était-ce parce que cette fin d'intimité longue durée avec l'un d'entre eux rendait tous les autres prétendants similaires aussi fades les uns que les autres en comparaison. Qui sait... peut-être. Dans les bras de Logan, Sydney avait découvert quelque chose qu'elle ne connaissait pas auparavant : les joies du sexe avec une personne qu'on connait presque parfaitement avant de passer par l'étape coucherie. Il avait fallu des mois entiers avant qu'ils finissent par s'offrir l'un à l'autre... et malgré cela, ils demeuraient avant toute chose deux grands amis. Le sexe n'était qu'accessoire, un exutoire comme un autre. Les sensations sont différentes, très différentes... et la belle devait reconnaître qu'elle y avait prit goût. Coucher avec de parfaits inconnus avait un goût excitant dont elle avait déjà maintes fois fait le tour. Cela n'avait plus rien d'aventurier à ses yeux. Face à Joe et Noah, Sydney n'avait pas pu s'empêcher de dresser une grande liste de comparaison purement innocente, n'ayant de toutes manières pas l'intention de passer à l'acte avec l'un ou l'autre ce soir... et elle s'était étonnée de constater que malgré son passé en matière de conquêtes, elle trouvait Noah bien plus intéressant qu'un homme tel que Joe. L'Égyptienne avait même fini par regarder Natasha comme la femme qu'elle avait pu être auparavant. La fille décidément trop trop superficielle pour prendre plaisir à n'être qu'un objet entre les mains d'un homme, qu'il soit excellent amant ou non. On peut le dire sans se tromper, la miss Khelos était une femme différente, il fallait juste certaines soirées comme celles-ci pour qu'elle puisse s'en apercevoir d'elle-même.
Lorsqu'ils arrivèrent à la villa, Sydney sortit après Noah en prenant la main qu'il lui tendait galamment. Elle le gratifia d'un sourire ravi, puis l'écouta en silence revenir sur la façon dont il avait passé cette soirée. Les yeux émeraude de la jeune femme brillèrent un peu à la fois de fierté mais aussi de contentement de se sentir capable de faire passer une bonne soirée à un homme comme lui sans avoir à rien faire d'autre qu'être naturelle. N'avoir à jouer aucun rôle, le piège tendu à Joe n'ayant exigé d'elle pas le moindre effort d'actrice. Elle ouvrit la bouche pour lui répondre, mais le bruit de la grande porte d'entrée se fit entendre. "Syd', quand même ! Je commençais à m'in..." Habillé d'un pyjama, le jeune Maxwell venait de sortir de la demeure afin d'aller chercher sa tante au pas de course. Toutefois, lorsqu'il se retrouva en face de Noah, il s'arrêta net, bouche bée. A la différence de la blondinette, le petit n'avait eu absolument aucun mal à le reconnaître. "Max, c'est N... - Je sais qui c'est. Bonsoir, Monsieur..." Sydney arqua un sourcil en le voyant tendre sa main à l'écrivain. Pour une fois qu'il ne sautait pas à la gorge d'un homme qui trainait avec elle... il faut croire que la célébrité de l'Anglais lui offre un instant de répit. "Je vous présente Max, mon neveu. Chaton, tu récupères les romans, s'il te plaît, avant de rentrer ? - Ouaaaah, ils sont dédicacés, trop cool !" Tout à sa joie, le petit repartit en scrutant les premières pages de chaque ouvrage avec un grand sourire aux lèvres. Sydney le regarda partir avec un léger sourire puis elle se retourna en penchant la tête pour observer son compagnon de soirée, tout en s'approchant un peu de lui. "Je regrette seulement de ne pas vous avoir fait visiter la ville ou fait découvrir ce qu'il faut savoir sur San Francisco. Mais si ça vous dit, on peut remettre ça à un autre jour ?" On aura tout vu : voilà que c'est Sydney en personne qui prend les devants pour une éventuelle autre rencontre ! Elle qui était plutôt du genre à se faire désirer et ne pas bouger le petit doigt tant ce n'est pas l'homme qui fait le premier pas... la soirée lui avait vraiment plu, à n'en pas douter. Trop occupée à regarder Noah, elle n'avait pas remarqué que Max avait ralenti le pas pour prêter une oreille extrêmement attentive à l'échange entre les deux adultes, dos tourné à eux.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Mer 30 Mai - 18:26 | |
| A la différence de Sydney, Noah n’avait aucun point de comparaison. Oui, il avait rencontré de nombreuses femmes au cours de sa vie. Dans la rue, au centre commercial, lors des soirées mondaines ou dans une association humanitaire. Certains l’avaient laissé sans voix, d’autres avaient su le faire rire, d’autres encore l’avaient trompé. Mais jamais il n’avait eu d’aventures. Pas au sens où on l’entendait habituellement en tous cas. Noah aimait à croire que l’on pouvait flirter d’un simple regard, d’un seul baiser sur la joue. Ce n’était qu’un plaisir innocent pour certains. Lui, timide et réservé, y voyait des souvenirs inégalables. Irréfragables. Certaines femmes comme Sydney avait beaucoup vécu sur le plan ‘sexuel’. Ce n’était pas son cas. Oh, il n’en avait pas honte, n’en déplaise à Joe. L’écrivain avait toujours considéré l’abstinence comme une façon de se préserver. Peut-être était-il naïf. Oui, sûrement un peu. Mais il n’avait pas envie de se retrouver au matin dans les bras d’une femme, aussi somptueuse soit-elle, dont le prénom lui échappait déjà. D’une femme qui ne serait qu’une nuit de plus sur un tableau de chasse. Comme un numéro. L’un des moutons parmi le troupeau. Joe avait fait un choix. Sydney, également. Noah préférait sa vie, aussi simple, aussi chaste soit-elle, qu’une nuit entière de débauche. Et puis, il y avait Emilie. Sa femme. Sa défunte épouse sur laquelle il n’avait toujours pas réussi à tirer un trait. Certains useraient du prétexte de la chair pour ‘prendre du bon temps’ en s’excusant de ne pas en aimer une autre. Lui restait fidèle à ses souvenirs avec elle. Il n’y avait rien de plus complet, de plus magique qu’une nuit dans ses bras, que son parfum dont les effluves venaient parfois le tirer de son sommeil, agité. Noah n’avait rien oublié de ses traits, de son sourire, de son charme. Comment pouvait-on tourner la page aussi facilement dans les bras d’une autre quant on a à ce point aimer ? Il ne pouvait pas. Et cela, Joe avait du mal à le concevoir. Parce que plus de six ans avaient passé depuis son décès. Parce qu’il n’avait plus jamais été le même. Parce qu’il refusait de vivre une vie qualifiée par lui de ‘normal’. Mais il y avait d’autres plaisirs que les femmes ou le sexe dans la vie. Noah avait réussi à s’en sortir grâce à son meilleur ami, certes, mais les voyages, les rencontres, le soutien de ceux qui avaient rencontré la même infortune que lui avaient aussi été son sauf-conduit, son plaisir, sa liberté.
La porte d’entrée venait de s’ouvrir, sans prévenir. Un enfant, haut comme trois pommes, à qui il aurait donné le même âge que son neveu, Connor, venait d’apparaître dans l’embrasure, guettant sa tante avec une moue boudeuse, avant d’écarquiller les yeux après avoir dévisagé celui qui l’accompagnait. Il l’avait reconnu. Noah en était aussi surpris que flatté. Peu d’Américains le connaissaient. Et dieu sait qu’il avait toujours été baba devant les enfants.
« Bonsoir jeune homme. Enchanté de faire ta connaissance. »
Souriant à Max, l’écrivain le suivit un moment des yeux alors qu’il remontait dans l’allée jusqu’à leur appartement. Il n’avait pas manqué de remarquer les termes employés par Sydney pour qualifier son neveu. D’autres diraient que tout le monde a toujours un petit surnom affectif pour leurs enfants. Il avait la nette impression que Sydney était une véritable mère poule pour le petit. Sur ce, la jeune femme s’était légèrement rapprochée, comme pour éviter que l’enfant ne les entende. Il n’avait aucune raison de se méfier. Même si cette proposition de guide lui avait déjà été faite par le passé par certaines séductrices particulièrement habiles dans leur chasse à l’homme. Avec Sydney, Noah y voyait davantage une amie.
« J’en serai ravi. Vraiment. Peut-être devrions-nous échanger nos numéros pour que … »
Un peu gêné – vous vous doutez bien que de refiler son numéro de portable à la gent féminine n’était pas du tout dans sa nature – l’écrivain chercha en vain son gsm dans les poches de son pantalon, de sa veste … avant de se rendre compte qu’il avait dû le laisser à son appartement.
« Je …je suis désolé. Je crains d’avoir …oublié mon … » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Mer 30 Mai - 19:00 | |
| Sydney n'avait jamais aimé les enfants... du moins, aucun avant Max. C'est bruyant, ça court partout, ça fait des bêtises en permanence et ça demande beaucoup d'attention. Comme elle était déjà du genre à s'occuper beaucoup d'elle-même, elle avait toujours été fermement convaincue qu'elle laissait la maternité à des femmes de seconde zone qui ont une vie si minable qu'elles se sentent obligées de procréer pour donner un sens à leur existence. Assez crû, comme principe, n'est-ce pas ? Cela avait été la position de l'Égyptienne jusqu'au jour où elle obtint la garde de son neveu adoptif après l'avoir sauvé in extremis des griffes d'un père qui avait été prêt à faire tuer le jeune garçon afin d'être sûr de pouvoir gérer une entreprise sans être "gêné" par un enfant. A compter de ce jour, Sydney n'avait pas eut la moindre idée de ce dans quoi elle s'embarquait... et elle avait eu de la chance avec un enfant de la trempe de Maxwell. Il n'avait rien d'un enfant capricieux ou difficile. Malgré des capacités qui pourraient le rendre imbuvable et prétentieux, il était plutôt sociable et se contentait d'un rien pour être satisfait. De l'entraînement pour celui qui était en route et dont elle avait malheureusement appris l'existence il y a quelques jours seulement. A voir la manière dont Noah s'était brièvement comporté avec lui, l'écrivain semblait bien plus à l'aise avec les enfants qu'avec certains adultes... Étonnant ? Absolument pas, cela fit même naitre un sourire amusé sur les lèvres de la fashionista.
En le voyant chercher désespérément son portable afin de lui donner son numéro, elle soupira en roulant des yeux sans pour autant se défaire de son sourire habituel. "Mon pauvre Noah... vous avez du chemin à faire." Elle le taquinait, bien évidemment, c'était cette candeur qui l'avait le plus amusée au cours de cette soirée : il était son aîné et pourtant, elle avait l'impression d'avoir un vrai débutant en face d'elle. La Bêta ouvrit sa pochette et fouilla dedans afin d'y retrouver une de ses cartes de visite qu'elle utilisait en tant que styliste. C'est un réflexe qu'on lui avait enseigné à partir du jour où elle avait lancé sa propre affaire : toujours avoir ses coordonnées sur soi afin de les transmettre aux éventuels intéressés qui croiseraient sa route. Elle sortit l'une des fameuses cartes, la tendit à son interlocuteur puis elle la retira de sa portée au dernier moment. "Attention, tous les hommes ne peuvent pas se vanter d'avoir mon numéro. Et remis par mes soins, qui plus est... j'espère que vous avez conscience de votre chance." Oui, elle s'adressait à un homme éminemment plus célèbre et connu qu'elle... et pourtant, c'est elle qui se faisait passer pour la star du moment. Incorrigible. Elle lui remit le carton en main puis lui fit un petit clin d'oeil complice. "N'hésitez pas à m'appeler. Bonne soirée, Noah !" Elle s'avança vers lui et déposa un nouveau baiser sur sa joue avant de repartir comme si de rien n'était, sa démarche excentrique et chaloupée la menant jusqu'à son neveu qui l'attendait sagement à l'écart. La blondinette déposa son bras autour des épaules de Max, un baiser sur le sommet de sa tête puis ils repartirent ensemble en direction de la villa. "Comment t'as fait pour passer la soirée avec Noah Clives ?! - Chaton, tu oublies une chose... - Quoi donc ? - Je suis Sydney Satis Khelos. Rien n'est impossible, avec moi." lui répondit-elle avec un clin d'oeil et un air absolument prétentieux qui fit rire l'enfant.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Mer 30 Mai - 22:06 | |
| Oui, en effet. Il avait du chemin à faire. Mais il n’était pas pressé, heureusement. Honteux de s’être montré aussi ‘ridicule’ à ses yeux – c’était en tous cas l’opinion qu’il pensait qu’elle avait de lui à présent – Noah ne put que rougir une fois encore face à la décontraction naturelle de Sydney. Comment faisait-elle pour toujours garder le contrôle sur tout ? Mystère et boule de gomme. Quoiqu’il en soit, elle venait de lui tendre sa carte de visite, en véritable femme d’affaires qu’elle était devenue en si peu de temps.
« Oh oui…j’en ai conscience. D’ailleurs, je pense la faire encadrer pour marquer le coup. »
Ironisa Noah avec un sourire enjôleur. Finalement, il commençait à y prendre goût à ce fameux sens de la répartie typiquement américain. Même si au fond, il était sincèrement touché qu’elle soit aussi conciliante à son égard. D’autres auraient sans doute jugé son comportement un peu trop candide aussi ennuyant qu’exaspérant à la longue. A croire qu’on devait toujours le materner, alors que ce n’était absolument pas le cas. Il était dans la Lune, que voulez-vous ? Tout le monde ne peut pas avoir les pieds sur Terre.
« Hum, bonne…bonne nuit Sydney. »
Termina notre blondinet en rougissant jusqu’aux oreilles – une fois n’est pas coutume – alors que Sydney venait de déposer un furtif baiser sur sa joue. Et chacun s’éloigna de son côté. Lui, vers le taxi qui l’attendait toujours. Elle, à refermer la porte de son appartement sur les pas de Max. Un dernier regard en arrière, un sourire presque nostalgique, et Noah se fit déposer à son appartement, songeant déjà à la scène qu’allait lui faire Joe dans les jours à venir. Hum, il fallait aussi qu’il pense à acheter un petit cadeau pour Connor. Et à terminer les dernières pages du roman qu’il avait emprunté à la bibliothèque universitaire. Sans compter le travail qu’il avait entamé avec Heather, sa nouvelle coéquipière. Bref, la journée du lendemain s’annonçait épuisante à souhait. FIN |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. Mer 30 Mai - 22:13 | |
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Boulet or not boulet, that is the question. | |
| |
| | | | Boulet or not boulet, that is the question. | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |