La vie est toujours beaucoup plus agréable lorsqu'on est jeunes. On voit les choses d'une façon différentes, à travers des yeux d'enfants, et on n'a pas la même façon de penser, qui est beaucoup plus innocente. Lorsqu'on est jeunes, du moins lorsqu'on est un enfant surtout, on a la chance d'être « coucouné » et d'être protégé. Que ça soit par nos parents, pas nos grands parents, par nos frères et soeurs et par les autres membres de notre entourage. Les adultes s'occupent de nous et retardent, aussi longtemps que possible, le moment où le réveil sonne, où il faut sortir dehors et affronter le Monde. Après tout, nous avons tous eut les mêmes choses et nous avons tous aimer nous réveiller le matin, de voir notre petit déjeuner préparé, notre jus d'orange pressé et nos vêtements propres sur le lit qui vient tout juste d'être fait pendant que vous mangiez. On a tous aimer se faire conduire à l'école, se faire mettre notre cartable sur le dos, venir nous chercher à la fin de l'école avec notre goûter ... Il est bon d'être enfant. Il est vrai que l'âge adulte offre beaucoup d'avantages. Mais, il faudrait être fou ou du moins avoir un problème dans sa tête, pour ne pas avoir regretter, pendant 30 secondes uniquement, l'époque dite " bénite " où on était un enfant.

Déjà, lorsqu'on commence à rentrer dans l'adolescence, les choses deviennent compliquées. La majeure partie d'entre nous font des crises, ont des périodes et changent de caractères comme on change nos chaussettes et nos sous vêtements, à savoir tous les jours sauf si vous avez des soucis avec l'hygiène. On est mal dans sa peau. Qu'on soit populaire ou pas, on a toujours le regard des autres qui se posent inexorablement sur nous mêmes. Notre corps change, on a du mal à s'adapter sans oublier bien sûr que nos pulsions nous poussent bien souvent à vouloir nous sauter les uns sur les autres comme les animaux de la Savane. On dit que c'est la période ingrate. Et là, on regrette le plus l'enfance où tout était facile et nous sembler accessible. Ce, soit-disant, chemin entre l'enfant et l'adulte nous donne plus envie de " sauter par dessus le bord " que de le traverser. Des fois même, ça peut très mal se terminer.

Puis, on arrive à l'âge adulte. Tout le monde a son propre pronostic sur l'âge à laquelle on est un adulte. Est-ce vraiment au moment de la majorité ? Au moment où on peut conduire une voiture ? Boire de l'alcool ? Ou bien est-ce au moment où on quitte la maison de nos parents, qui se trouvent dans une charmante petite banlieue, et qu'on s'installe seul, dans la grande ville dévorante, dans un appartement minuscule dans lequel vous découvrez que, pendant quelques minutes de temps à autre, vous vous découvrez de nouveaux colocataires dans des scarabées par exemple, voir même des rats. Et là, c'est tout juste si l'envie ne vous prend pas de prendre le 1er bus et de rentrer à la maison en vous enfermant dans votre ancienne chambre (que votre père aura pris soin de transformer en sa " salle ") et vous réfugiant dans votre lit, sous les coussins, les draps et les couvertures.

Mais la vie est comme ça. Du moins, c'est ça être adulte. On a peut-être envie de retarder l'échéance. Mais on n'a pas vraiment le choix. Alors, on se trouve des raisons pour retarder, des " excuses " pour ne pas le devenir. Les experts disent qu'il s'agit là du " syndrome de Peter Pan " avec, comme principal exemple, un ancien Roi de la Pop aujourd'hui déchu. Bien sûr, il y aura toujours des gens qui arrivent à équilibrer les choses. A être adulte sans pour autant perdre l'étincelle qu'on a quand on est petits. La question que tout le monde se pose alors, c'est " Comment ils font ? ".

En tout cas, c'est la question que Tom Hamrey est en train de se poser mais pas forcément en rapport avec l'âge adulte, l'enfance et les chemins, les voix pour l'attendre. Pour lui, peu lui importe. Il est bien comme il est et a d'autres soucis en tête. En particulier un, en ce moment même. Tom est un étudiant de l'université de Berkeley, en 3ème Année. Il vit donc ici depuis 3 ans et à très vite apprit à se débrouiller sans l'aide de sa mère. Seulement, il y a une chose pour laquelle il éprouve une certaine " répulsion ". C'est la lessive. Pourtant, pour le reste, il est doué. Que ça soit le ménage, la cuisine, le rangement, les courses, son argent, ses cours ... Mais la lessive, il n'aime pas faire ça et a tout le temps peur de se tromper. Pour ça qu'il retarde autant qu'il peut. Un moment même, il préférait s'acheter de nouveaux vêtements que de laver ses anciens. Mais le jour où sa corbeille de linge sale, caché dans la salle de bain de son dortoir, a finit par tomber tellement elle était remplie, Tom n'eut pas d'autres choix que de se prendre par la main et de la faire. Depuis, c'est devenu une habitude, certes ennuyeuse mais à laquelle il ne peut plus échapper.

Armé de son panier à linge remplit, Tom se rendit dans la Laverie. Les différentes confréries qui constituent celles de Berkeley ont une laverie en commune. Encore une idée des membres de l'administration pour " rapprocher les élèves ". Mais mettre des machines à laver dans chaque maison de confrérie reviendrait à la même chose et ça serait plus pratique. C'est donc avec son panier à linge que Tom se rendit à la laverie. Elle était dans un bâtiment sombre, entouré d'arbres. Tom aimait bien aller dans la partie du Sous-Sol. Il n'y avait personne en général et pouvait donc rester seul, à réfléchir calmement tandis qu'il rangeait son linge, attendait et passer le temps. Tom descendit donc les escaliers, poussa la porte d'un coup de bassin et entra dans la pièce. Elle était vide et un peu sombre. Comme il faisait beau aujourd'hui, il y avait quand même de la lumière qui rentrait et Tom pouvait donc y voir facilement. Une table trônait en plein milieu de la salle ainsi qu'un banc un peu plus loin. Deux machines attendaient, patiemment au fond de la salle : deux machines à laver.

Tom se mit alors à regarder les deux appareils. Il n'aurait plus manquer que la petite musique de western et on se serait cru dans un de ses éternels films clichés de cow-boy et demoiselles en détresse. Tom se rendit donc en direction de la table. Il posa son panier et commença à préparer son linge. De nature prévenante, pour ne pas perdre de temps, Tom avait déjà trier son linge avant de le mettre dans le panier. Il devait juste vérifier que du linge ne s'était pas fait la malle dans la partie interdite. Pour cette fois, ce ne fut pas le cas. Tom mit donc un 1er paquet de linge dans la 1ère machine et un second dans la 2ème. Ainsi, son linge sera lavé. Tom prit de la lessive et mit en route les machines. Il vérifia que tout partez bien, alla ensuite poser son panier au sol et se posa sur la table.

C'est alors que la porte s'ouvrit. Tom leva la tête et vit qui venait de rentrer. Un sourire se dessina sur son visage.