David était arrivé à Berkeley depuis près d’un semestre à présent. C’était fou comment sa vie avait changé en si peu de temps. Dès ces premiers jours en Californie, notre jeune homme originaire de Milwaukee avait fait des bêtises. En effet, ce jeune Gamma était un garçon très naïf. Il se faisait avoir facilement. Pour un gars s’affirmant haut et fort être un Rebel, il était plutôt un enfant sage. David n’était pas un vrai Gamma dans l’âme. Et ses ennemis étaient la plupart de ses confrères. Etrange non pour une confrérie telle que les Gamma ? Eux qui sont connus pour leur solidarité. Il y avait à vrai dire deux clans. Ces deux groupes aux idées divergentes se sont formés peu de temps après l’arrivée de David. Sans qu’il le veuille, ce dernier fut la cause ne leur désaccord. Caleb Phelps était le leader de quatre ou cinq étudiants sur le dos de notre cadet. David étant dans les plus jeunes, mais surtout dans les dernières recrues, le légendaire Cam le Camé l’avait pris pour tête de turc. Comprenant rapidement que le petit était psychologiquement fragile sur le passé qu’il ne voulait pas parler à personne, le gang ne le lâchait pas et le taquinait sans cesse. David était un bon fêtard mais ne buvait pas beaucoup en comparaison avec les autres. Cela ne se fit pas être remarqué. Ce soir il y avait l’une des nombreuses fêtes dans la confrérie. Contrairement à d’habitude, Flinty avait bu un peu plus. Enfin… Il s’était ingurgité peut être quatre verre de cocktail alcoolisé au lieu de trois. Ne supportant guerre de boire autant de liquide, David n’avait plus les idées très claires. Voulant un peu de tranquillité, notre étudiant en médecine partit se réfugier dans la cuisine. Fatigué, il vacillait légèrement en attrapant une chaise et s’affalant sur la table. Il allait s’endormir quand il entendit cette douce voix qui fut si chère à son cœur. Cette voix que jamais il n’aurait cru entendre à nouveau un jour. Cette voix chantait cette mélodie si familière. Tout en se redressant doucement sur sa chaise, le garçon se frottait les yeux avec les poings comme quand il était enfant. David avait toujours gardé des petites mimiques infantiles. Il était tout simplement naturel. Ne sachant plus trop s’il rêvassait ou s’il était dans la réalité, le jeune Gamma accompagnait timidement la voix de cette fille à qui il tournait le dos :

- Seems like It's been forever... That's you've been done... Oups… Nann… That you’ve been gone…

Se sentant fixé par quelqu’un, notre étudiant en médecine se leva et retourna face à elle. Quant il la vit, il pâlissa d’un coup. La bouche grande ouverte, il se laissa retomber sur sa chaise et se pencha en avant. Accoudé sur ses genoux, il tint sa tête entre ses mains en faisant non. Il murmura entre ses dents :

- Oulaa… Il va falloir que j’arrête de boire moua…

Voulant savoir s’il rêvait ou non, il releva de nouveau la tête vers elle. Son cœur battait fortement, rapidement. Lui il avait toujours ce même regard. Elle aussi par ailleurs. Tout en tremblant de tous ses membres, David se releva en s’appuyant sur la table. Il fronçait légèrement les sourcils. Il ne la quitta pas des yeux. Il murmura avec une réserve déconcertante. Il était visiblement troublé par cette fille :

- Ma... Ma… Maria… ?

Le jeune David était un garçon surprotégé, étouffé même par l’amour de ses parents et nombreux frères et sœurs. Il était le dernier d’une lignée de neuf enfants, donc le chouchou de tous. Six années séparèrent sa naissance de la cadette de ses grandes sœurs. Donc pas la peine de vous dire que sa venue au monde n’avait été qu’une pure surprise. Fils d’agriculteurs, mais avant tout de pratiquants d’une religion plutôt bizarre appelée secte car les gens laïques et les catholiques, il ne fallait pas parler d’avortement dans la famille Flint. S’il y avait un problème de santé, il fallait prendre que des produits naturels et biologiques pour se soigner. Les transfusions étaient aussi interdites. Si une personne de la religion recevait le sang d’un inconnu, même d’une personne de sa famille, cette personne là serait rejetée de la communauté. Sans avoir espoir de pouvoir revenir vers les siens. Et ceci était valable pour toutes les choses non logiques selon leur Dieu. Les relations intimes avant le mariage en faisaient parties. C’était pour cette raison que le jeune David était surveillé de très près. Il n’était libre d’aucun mouvement le pauvre. Même sur son ordinateur portable, le Gamma se faisait espionner par l’un de ses grands frères, celui qui était informaticien. L’étudiant avait quelques doutes mais comme il était le petit garçon très obéissant sur les règles de vie enseignées par ses parents, il ne se faisait pas disputer pour ça. Ses bêtises à lui étaient plutôt du style très infantile. Bien souvent, soit il ne mangeait pas, ou alors il faisait son difficile. Mais n’allez pas croire que David était un ange ! Il était tout sauf ça. Il se saurait plus compter le nombre de fois où il s’était bagarré. Mais toujours pour la bonne cause attention ! Flinty ne se défoulait pas pour le plaisir. Exemple avec une anecdote datant du collège, David n’avait pas apprécié que Jordan coupa la tresse d’Ophélie avec sa paire de ciseaux d’écolier à deux sous trois cents. Pour venger cette camarade rousse de passage, fille de forain voyageant de ville en ville et s’arrêtant pour étudier une semaine dans l'établissement ci, une autre semaine dans l’école de la commune voisine, David avait emprunté la fameuse paire de ciseaux pour le piégeait et l’avait remit ni vu ni connu. Flinty avait en faite dévissé les lames et jetait les vis à la poubelle. Inutile de préciser que les ciseaux fichus. D’autant plus qu’il s’était amusé à mettre de la super glu entre les deux lames, les collant l’une à l’autre pour de bon. Comme il restait un peu de gel dans le tube de colle, David mit les dernières gouttes sur la chaise de Jordan pendant qu’il jouait dans la cours à l’heure de la récréation. Le liquide était de prise lente mais efficace. Le méchant garçon qui avait coupé les cheveux de la fille rousse s’était retrouvé les fesses collées à sa chaise d’école et des ciseaux hors service. Belle punition n’est ce pas ? Mais revenons dans les cuisines des Gammas. David connaissait les paroles de cette chanson là par cœur. S’il n’avait pas bu autant, il ne serait jamais trompé. Il était rare de voir ce garçon avec une cuite. Il n’avait jamais bien supporté l’alcool. Des fois, il ne lui fallait qu’un seul verre pour être bon à se rouler sous la table. Enfin… Comme David avait beaucoup de pudeur, cela ne lui était encore jamais arrivé jusqu’à présent. Mais pourquoi avait il bu autant ce soir là ? Ce jour précisément ? Était ce par plaisir de se souler ou à cause d’une chose bien précise ? En effet, cela faisait exactement quarante-deux mois jour pour jour que l’accident se produisit. Trois années et demie à se demander qu’est ce que Maria avait fait de mal pour avoir disparue de cette maudite terre. Les faits arrivèrent un samedi soir, alors que leurs camarades de classe fêtaient sans relâche la fin de l’année scolaire, nos deux bestounets voulaient de retrouver un peu seuls tous les deux. Profiter d’être entre amis sous l’infime manteau encre scintillant. Et puis qui sait ? David aurait peut être enfin avoué ses sentiments à la jolie brunette qui lui avait pris son cœur depuis plusieurs années déjà sans le savoir. Enfin quoiqu’il y avait ce fichu pacte pour l’empêchait de parler. Souvent le garçon regretta les vœux d’amitié éternelle qu’il avait prononcés avec sa meilleure amie. En guise de cadeau, il lui avait même offert sa gourmette. Ce modeste bijou était l’objet le plus précieux que Flinty n’est jamais eu. Cette voix si douce et fine, l’étudiant pensait sincèrement ne plus l’entendre. Il lui avait bien souvent rêvé d’elle. Il ne se lassait pas de l’écouter. Il ne pouvait point l’oublier non plus. Ce timbre si unique et sophistiqué était inestimable aux oreilles du Gamma. David sortait doucement de ses songes en l’entendait. Il revint sur terre et fixa la jeune femme. Elle avait énormément changé. Les cheveux coupés plu courts, les tatouages supplémentaires, un autre style de vêtements plus à la mode encore qu’autrefois, plus modestes et raffinés. Mais une chose ne changea pas : son regard. Bien trop occupé à la dévisager avec maladresse, ce fut le son du verre éclaté en milliers d’infimes éclats transparents éparpillés au sol qui fit réagir David. Sa respiration se fit de plus en plus forte mais lente. Il apposa instinctivement sa main sur son cœur. Ce dernier se serrait à un point inimaginable qu’il crut faire une crise cardiaque. David ne connaissait Cassie que par son prénom de baptême : Maria. Il l’appela donc comme cela. C’est alors que la jeune brunette commença à lui demander quelque chose quand elle réalisa qui était devant elle. David fut distrait par quelque chose qui brillait au poignet de la femme. Il reconnut ce bijou. C’était sa propre gourmette. Ne sachant plus quoi dire, David mit sa main libre devant sa bouche. Ému, une première larme fit son apparition pour disparaitre aussitôt :

- Oui ! Oui c’est moi ! Ma..Ma…Maria… Oh Maria !!!

Le Gamma ne put s’empêcher plus longtemps de s’avancer timidement vers elle puis se jeter dans les bras de cette femme. Il se mit à pleurer en la serrant contre lui. Il lui caressait les cheveux en sentant son odeur. Elle avait toujours le même parfum. Il ne l’avait pas oublié…

Derrière leurs apparences de simples agriculteurs modestes, les parents de David étaient plutôt bien sévères avec leurs neuf enfants. Le jeune Gamma étant le dernier de tous, mais surtout né six années après la grande sœur cadette, il fut surprotégé par tous, trop même. Maria avait toujours eut et connu comme ami, un garçon mi homme, mi enfant. Il l’était encore d’ailleurs. David avait une grande force de caractère. Il ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il était même un cancre à l’école. Toujours là pour faire le clown. Cela ne l’empêchait pas d’être très gentil et serviable. Cependant, il restait un éternel gamin naïf. On pouvait lui sortir une bêtise plus grosse d’une maison qu’il le croyait encore. Enfin bref ! Quand il comprenait que l’on se moquait de lui, il pouvait se faire colérique. Malgré tous ses défauts et ses qualités, il adorait sa famille plus que tout. Il fut très proche d’eux avant l’accident. Il avait un respect déconcertant pour ses parents. C’était à la limite si le petit ne disait pas « oui amen » à chacune de leur parole. Il se faisait très obéissant. Même si en arrière d’eux, Flinty faisait le mur pour sortir tous les weekends en boîte ou dans des soirées alcoolisées avec sa meilleure amie. Le garçon se faisait régulièrement disputer pour ça à son retour ou le lendemain. Ses parents étaient trop sur son dos. Il avait le droit à chaque fois au même interrogatoire. David se sentait de plus en plus mal à l’aise en grandissant. Sa mère exigeait de connaitre la nature de ses relations avec les filles. Et Maria en particulier. Le garçon se sentait sale et humilié. Il n’avait jamais osé parler des effets qu’il avait quelque fois pour sa voisine. Il avait si peur de se faire rejeter par sa famille. David souffrait énormément de son éducation. Il était sans aucun doute le seul garçon de l’école à être interdit d’avoir une petite copine. Lui qui aimait sa meilleure amie, lui qui aimait Maria plus que de raison, il devait se taire sur ses sentiments amoureux. C’était très dur, un véritable enfer ! David avait su bien tôt qu’il n’éprouvait pas que de la simple amitié pour elle, sa voisine. Il avait compris vers l’âge de douze ans, quand son corps se transformait peu à peu de l’état d’enfant à celui de jeune homme. Le garçon avait eu honte pendant des années des effets que Maria lui causait. Elle ne l’avait jamais su. David ne le lui dirait certainement jamais. Il fut appris de façon stricte : le sexe est une chose sale. Il faut garder son innocence jusqu’au mariage sinon dieu vous punira ! En entrant à Berkeley, le jeune effarouché avait peur que les autres apprennent des choses intimes sur lui. A son bizutage pour entrer chez les Gammas, le pauvre devait raconter l’une de ses expériences. Mais il n’en avait pas. Heureusement qu’il se souvenait de la fois où il entendit l’un de ses grands frères raconter une histoire cochonne à un copain. Étant bon acteur pour avoir fait du théâtre au lycée avec Jodie, sa prestation fut brillante. Mais il n’avait pas su convaincre tous les Gammas. Enfin bref ! Avant l’accident, les parents de David voyaient d’un mauvais œil l’amitié de Maria et leur fils. Les enfants étaient trop proches à leur goût. Leur gamin partait droit le mur s’il continuait de la fréquenter. Pour résumer, ils n’aimaient pas Maria. Les derniers temps, Flinty voyait sa meilleure amie en cachette. Étant déchiré entre elle et sa famille, il avait commencé à boire lors de leurs sorties. Il noyait son chagrin dans l’alcool. Il ne voulait pas choisir entre son amour et ses parents. Le pire, c’est qu’il ne pouvait pas se confier à personne. Il se refermait sur lui-même et s’endormait bien souvent affalé dans un canapé pendant que ses camarades dansaient et buvaient. David ne supportait pas l’alcool. Il n’arrivait pas à boire plus d’un verre ou deux. Il ne buvait pas à s’en rendre malade. Ça servirait à quoi de se retrouver la tête au dessus des toilettes ? Strictement à rien ! Ça ne réglerait pas ses problèmes affectifs pour autant. Il était très sage pour ce qui était de boire. En revanche, les médicaments étaient une autre affaire. Il était bourré d’antidouleurs et d’antidépresseurs depuis l’accident. Sans compter les autres cochonneries qu’il trouvait de temps en temps. Pas très fort pour un étudiant en médecine, je vous l’accorde ! Dans les cuisines de la confrérie ce soir même, il y avait une fête pour l’arrivée des nouveaux étudiants. Plusieurs Gammas firent leur entrée chez les rebels. Mais triste et déboussolé à cause de sa petite amie, David n’avait pas assisté aux recrutements des candidats. Il n’avait pas le cœur à cela. En plus il n’avait jamais cessé de penser à sa meilleure amie. Il culpabilisait de l’avoir laissé mourir. Il ne se rendait pas compte qu’à cause de la ceinture, il fut coincé et ne pouvait rien faire pour échapper au pire. Pour une fois qu’il avait mis sa ceinture, David l’avait regretté. Il fut inconscient à cause du choc. Il avait sombré plusieurs semaines dans le coma avant de rouvrir les yeux. A son réveil on lui annonça que Maria fut éjectée de la voiture et tuée sur le coup. Le garçon n’avait jamais autant pleuré de sa vie depuis ce jour là. Choqué, il en perdit le sens de la parole. Ayant perdu tous les sens de la vie dû à la longévité de son état comateux, il résida près d’un an en centre de rééducation. Ne parlant toujours pas à sa sortie du centre, ses parents furent désespérés et l’envoyèrent en pension loin d’eux, à Londres. Ses relations familiales étaient devenues le jour et la nuit vis-à-vis du drame. Aujourd’hui, l’étudiant en médecine était seul et abandonné de tous. Il souffrait atrocement de sa séparation brutale avec sa famille. Il ne le supportait pas. Cela et la perte de son premier amour étaient trop de choses à gérer pour un garçon d’à peine dix neuf ans. C’était la raison pour laquelle il avait bu que d’habitude ce soir. Se détachant de ses confrères les Gammas, David voulait s’isoler un peu avant de monter dans sa chambre. Il était donc allé dans la cuisine où il la vit. Maria. C’était bien elle. Il en était sûr. Il se jeta dans ses bras en pleurant. Elle chantonnait leur chanson à l’oreille du garçon. David était trop ému pour l’accompagnait. Sa voie était si douce qu’il ne voulait pas gâcher la mélodie. Un long frisson parcourut le corps de David. Elle lui caressait tendrement le dos. En guise de remerciement, il posa ses lèvres humides de larmes sur la joue de Maria. Timidement, il se recula légèrement pour l’admirait. Elle qui lui faisait battre jadis son cœur à la chamade. Là il était tout retourné. Il ne savait pas si c’était un doux rêve ou la réalité. Il ferma les yeux en rougissant légèrement quand elle lui essuya ses larmes. Il rouvrit les paupières et lui en fit autant. David ne lâchait pas Maria des yeux. Le temps de reprendre son calme, il lui murmura :

- Snifff… Si… Si tu rêves… A…Alors… On fait ce doux songes tous les deux… Oh Maria… Snifff… Ma… Ma Maria… T’es vraiment là devant moi dis ?

Il se pinçait les lèvres alors qu’elle lui caressait la joue. Il posa sa main sur la sienne. Il la fit glisser jusqu’à ses lèvres et y déposa un baiser dans sa paume. Il souriait timidement à son amie de toujours. Ses joues s’enflammèrent que davantage quant elle l’appela « mon Ange » :

- Ma Pupuce… Viens là…

Il la fit venir contre lui et l’enlaça à nouveau tendrement…

Il était vrai que Maria avait fait tous les efforts du monde pour plaire à la famille de son meilleur ami. Entre les deux acolytes, le sujet sur les religions avaient jamais eut lieu. Du côté des Cécilia, les Italiens étaient très catholiques. Tous les dimanches matins, Maria devait se rendre à la messe de onze heures avec sa mère. C’était le seul moment privilégié que la jeune fille avait avec sa mère. Son père n’était jamais là. Toujours en voyage d’affaire celui là. Une fois, alors que Maria était allée voir son padre, comme elle l'appelait si affectueusement malgré tout, au bureau avec Flinty, les jeunes eurent une mauvaise surprise. Celle de voir Monsieur Cécilia prendre sa secrétaire sur la photocopieuse dans la salle des archives. Ce fut le souvenir le plus choquant pour David jusqu'à ce jour. Les deux jeunes collégiens avaient pourtant quatorze ans à l’époque. Maria ne semblait pas réellement étonnée d’avoir assistée à ça. Elle fut juste triste et partie en pleurs hors de l’entreprise, hors de cette bâtisse sombre et sinistre ressemblant étrangement à des pompes funèbres. Cependant, il n’y avait aucune plaque mortuaire à la vitrine. Qu’y avait il donc ? Aucune idée. Le verre était bien trop épais et teinté pour entrevoir ce qu’il se passait derrière. C’était comme si elles était blindée. L’entreprise redouterait elle une attaque à mains armées ? Allé savoir. Le jeune Flint, en voyant le père de sa meilleure amie avec sa secrétaire fut extrêmement choqué. C’était la première fois qu’il voyait une scène comme ça. Que ce soit dans la réalité comme dans la fiction. Ses parents l’empêchèrent de regarder les films romantiques comme les films de violence. Alors ne parlons même pas des films érotiques ou pornographiques. Si une scène chaude arrivait ou alors que des acteurs nus apparaissaient à l’écran, maman Flint cachait immédiatement les yeux de son gamin. C’était réellement absurde de protéger son enfant jusqu’à ce point là. Mais elle ne voulait pas qu’il sache comme que ce soit sur le côté intime avant le mariage. Quand David rouspétait en voulant défaire les mains de sa mère, elle lui répondit inlassablement « Tu auras le temps de voir tout ça quand tu seras grand David. Quand tu seras marié, tu auras le droit de faire ou regarder tout ce que tu veux. Mais le temps que tu vis ici, tu te plis à nos règles sinon c’est la porte. » Maman Flint avait toujours cette voix douce et suave quand elle expliquait les choses qu’il avait le droit de faire ou non. Elle était si attachante que le gamin ne pouvait pas lui en vouloir. Bien au contraire. Quand elle lui ferma les yeux, il était tellement aimant ce petit qu’il en profitait pour faire un gros câlin à sa maman chérie. Dans les bras de celle qui l’a mis au monde, David oubliait toute interdiction. A défaut d’avoir le droit de sortir avec une fille, David, qui manquait en réalité atrocement d’amour, venait naïvement chercher de la tendresse dans les bras de sa mère. Cette dernière préférait cela. Au moins elle pouvait le surveiller pendant ce temps là. Le garçon n’aurait aucune tentation que s’il serait dans les bras d’une autre femme, que s’il serait dans les bras de sa meilleure amie Maria. Maman Flint avait bien remarqué les sentiments de son fils pour leur voisine. C’était en autre pour cela qu’elle rejetait Maria. Elle cherchait n’importe quel moyen pour les séparer ces deux là. Elle ne voulait pas que son fils déroge aux règles de leur religion. Elle voulait préserver à tout prix la pureté et l’innocence de son gamin. Elle se débrouillait à vrai dire pas trop mal. Mais elle ne se rendait pas compte qu’il était malheureux. Pour montrer qu’il était là, qu’il était toujours un enfant, David faisait constamment des bêtises. Il n’était pas très mature pour son âge. Mais il voulait faire comprendre avec une force inouïe qu’il avait besoin d’un peu de liberté. Dans un sens, cela marchait plutôt bien. Car il était souvent puni. Il s’enfermait dans sa chambre. Enfin c’était ce que ses parents croyaient. En réalité, il passait par la fenêtre et rejoignait sa voisine pour partir ensuite s’amuser à l’extérieur. Se rendre à des fêtes arrosées, boire, fumer, rire, danser… Bien entendu, les camarades du petit Flint faisait d’autres choses que lui, il s’abstenait de faire. Pendant que les autres, les couples pour être plus précis, s’embrassaient, se câlinaient et plus si affinité, le garçon buvait puis aller s’asseoir ou s’allonger dans un divan pour se reposer. Il attendait patiemment dans son coin que sa meilleure amie revienne vers lui. Même s’il ne laissait rien paraitre, David était malheureux. Il était triste car il était de plus en plus amoureux de sa meilleure amie. Mais il ne pouvait rien dire. Il s’éloignait de Maria quand elle était en charmante compagnie. Il détestait tenir la chandelle. Il avait trop mal qui plus est. Mais revenons au jour où Maria et son ami d’enfance se retrouvèrent devant Monsieur Cécilia qui se prenait pour un lapin avec sa chaude lapine la secrétaire. L’homme n’avait jamais su que les enfants l’avaient vu. Ils étaient restés très discrets. David qui était très choqué voulu réconforter sa bestounette. Il n’avait pas su dire un mot. Il l’avait juste tendrement enlacé pendant qu’elle pleurait. Il était toujours là pour elle. Il la consolait tout le temps quant elle n’allait pas bien. Pas seulement à cause de son père. Mais aussi quand elle avait des chagrins d’amour. La jeune femme avait déjà plusieurs ex petits copains à son actif. Elle ne savait pas que son ami d’enfance n’avait jamais eu personne. Elle ne savait pas qu’il l’aimait plus qu’il ne devait. Elle ne savait pas que ses parents l’interdisaient d’entretenir une relation amoureuse jusqu’au moins sa majorité. Le pauvre garçon, s’il avait écouté ses parents, à l’heure actuelle, il n’aurait pas encore embrassé de fille et aurait dû attendre ses vingt- et-un ans pour le faire. S’ils savaient qu’en réalité il avait déjà eu une petite amie au lycée. Elle se prénommait Jodie Moire. Ils avaient cours de théâtre ensemble. Pendant que Maria répétait pour ses compétitions d’arts martiaux, la belle brunette, aussi timide que David, apprenait à le dévergonder un peu. Ils adoraient s’amuser ensemble ces deux là. Leur jeu favori était de lancer un pari à l’autre. Plus le temps passait et plus les paris étaient osés. Le dernier que Jodie avait lancé à son ex petit copain, leur relation n'ayant pas marché, était de se faire tatouer le logo de playboy au dessus de la fesse gauche. David avait relevé brillamment ce pari le jour de l’accident. Avant de partir de cette fameuse fête légèrement trop arrosée, le garçon était tout fier de montrer le dessin sur sa peau blanche à Maria. Mais ses deux là étaient tellement bourrés ce soir là qu’ils ne devaient pas s’en souvenir ni l’un ni l’autre. David était un garçon trop pudique pour se déshabiller comme ça, même pour montrer un tatouage, en état normal. Ce soir, oui ce soir David avait une autre bonne raison de boire. Lui qui d’habitude était raisonnable, il buvait à n’en plus finir. Il était extrêmement mal. Maria et sa famille l’avait déjà abandonné. Et maintenant c’était Léna. Le pauvre voyait les gens qu’il aimait disparaitre les uns après les autres. Sa famille ne voulait plus le voir. Il avait dérogé à la règle principale. Sa mère n’avait pas été là pour le surveiller. Il avait fait une bêtise. Pire ! Il avait avoué sa faute à sa mère. Le Gamma ne voulait pas manquer de respect à sa mère et lui cacher une chose aussi importante pour elle comme pour lui, la perte de son innocence. Évidemment, elle ne lui a pas pardonné. Il se retrouva seul du jour au lendemain, loin de ses parents et de ses frères et sœurs. Il ne les reverra probablement jamais. David n’avait personne à qui parler. Alors quand il vit Maria. Quand il vit qu’elle était belle et bien vivante, il ne put s’empêcher d’aller dans ses bras et de pleurer contre elle, le visage noyé de larmes caché dans son cou. Pour vérifier s’il ne rêvait pas, David se recula légèrement pour admirer cette femme devant lui. Oui ! C’était bien elle ! Son amie d’enfance ! Maria Cécilia ! Le jeune homme frissonna au contact des lèvres de son amie dans son cou. Il était très chatouilleux mais là il n’avait pas envie de rire. Les baisers tendres et sensuels de Cassie dévièrent lentement. La bouche pulpeuse de la jeune femme s’approchait dangereusement de celle du garçon. Peureux, David allait se détacher mais Cassie le maintenu près d’elle. Elle lui demanda de ne pas bouger. David resta donc sur place en fermant les yeux. Il ravalait sa salive mais il sentit le baiser de Maria sur sa bouche. Inconsciemment il y répondit. C’était comme s’il revivait son tout premier baiser. Il fut timide et bref. David sentit ses joues rosirent à ce geste. Il baissa la tête en se pinçant les lèvres. Puis il leva lentement les yeux. Si lentement que cela n’était que troublant. Ses yeux s’humidifièrent quand son premier amour, la fille qu’il crut morte pendant plus de trois années, lui fit une déclaration. Sa gorge se resserra. Il entrouvrit la bouche. Il aurait aimé dire quelque chose mais aucun son ne sortit. « Je t’aime. » Ces trois petits mots là, il les avait uniquement prononcés pour Léna. Il n’était pas prêt à les reprononcer de sitôt. Il était perdu. Léna lui manquait atrocement. Maria était de retour. Pour simple réponse, il revint dans les bras de Cassie et fondit en larmes contre elle. Pourquoi la vie était elle si dure ? Pourquoi était elle si compliquée ? Pourquoi souffre t on autant à cause de l'amour ? Ce jour, le garçon s'était disputé avec Léna. Il était sûr qu'elle ne voudrait plus de lui...