Sur les doigts de la mains? Arsène eut envie de rire... Lui qui n'avait couché jusque là qu'avec Cameron... Et encore, on ne pouvait pas dire qu'ils se soient souvent lâchés tous les deux, c'était comme si leur précédente amitié de longue date les empêchait de véritablement aller à leurs fantasmes... Car oui, notre dandy en avait des fantasmes, comme tout le monde... Sauf qu'il n'en avait pas encore conscience. Allez savoir qui lui fera connaître la luxure, la vraie. Celle qui vous dévore les entrailles et condamne votre âme jusqu'à l'enfer éternel... Excitant non? En bref, les relations sexuelles du jeune homme se résumaient à un seul doigt... Le pouce, l'index, l'auriculaire... Comme vous voulez, toujours est-il qu'il n'avait pas beaucoup d'expérience... C'était aussi peut être pour cette raison que la belle Roxanne l'impressionait en un sens... Mais l'effrayait du même coup. Elle semblait tout savoir, tout connaître des hommes et de leurs points faibles. Comme si elle avait recherché le moindre de leur caprice... S'en était véritablement flippant. Comment était-il lui, le petit prince à la cervelle plus développée que la libido? En même temps... on ne peut pas dire qu'il soit "en manque" ou quoi que ce soit, de plus, il avait trop de respect pour elle pour lui sauter dessus ou accepter qu'elle l'embrasse. Après tout... Se donner à n'importe qui était un signe de non respect pour soi-même n'est-ce pas? Ah oui? Ses conquêtes n'étaient pas si nombreuses? voyez-vous ça... Tant mieux en un sens, mais qu'importe! Jamais Arsène ne l'avait considéré comme une pute. Il se demandait simplement pourquoi elle réagissait comme ça, pourquoi elle prenait tant de plaisir à briser l'élite masculine en cassant leur amour-propre. Nénanmoins dans cette histoire, celle qui souffrait plus que les autres, c'était bien elle, la jolie blondinette prisonnière encore et quoi qu'elle en dise... Des chaînes de son passé. Un passé douloureux, noueux et terrible. Elle n'avait cependant pas le droit de dire que son interlocuteur avait trop de chance... Lui aussi comme tout le monde avait eut mal... Mais dans les limites du supportable. C'n'était de toute manière pas comparable, lui s'était fait maltraîté par ses camarades au collège... A un point tout de même préocupant, avait dût supporter longtemps les hurlement des chèvres auxquelles on tranchait les tête pendant la nuit durant des années ainsi que le manque de moyens de ses parents pourtant, il n'allait pas se plaindre... Et surtout pas devant une fille telle que Roxanne. La prostitution... La maltraitance. Sans rire, il sentait son coeur au bord des lèvres... Comme s'il s'apprêtait à vomir la douleur qu'elle lui transmettait par ses longues paroles...

Sur le chemin du retours, Arsène s'était dépêché ; il était déjà plus de 19 heures et il devait bien avouer que malgré tout ça, il creuvait de faim. Son estomac... toujours son estomac. A croire que parfois ce dernier pensait à sa place. Sacré lui! Eternel enfant gourmand. Quoi que sa réjouissance ne fut que de courte durée puisque, alors qu'il se trouvait devant la porte de la chambre de Cameron, son portable tomba de sa poche et il se baissa pour le ramasser lorsqu'une main s'empara du col de sa chemise et le tira en arrière avec assez de force pour manquer de le faire tomber mais surtout le contraindre à suivre le mouvement sans un mot. « Non je ne te laisserais pas partir, j'en ai pas finie avec toi... » Quoi? De quoi? Ah bon? Parce qu'elle ne le detestait pas après ce qu'il venait de lui dire? D'accord ce n'était pas fait pour mais vu les réaction parfois légèrement éxagérées de la belle mannequin, son charmant interlocuteur pensait vraiment se recevoir une claque plus qu'autre chose. Les yeux écarquillés et la mine perturbée, il la fixa un moment avant de balbutier...

"Mais je... C'est que... Elle m'attend et j'ai promis..."

Ah! Si ce n'était pas trop mignon ça? Au moins, il était fidèle et cela se lisait dans son foudroyant regard qu'il ne voulait de mal à personne. trop bienveillant pour cela, il préférait s'arranger pour satisfaire tout le monde et qu'importe s'il devait se diviser en quatre... En l'occurence, cela lui serait bien utile... D'un côté il désirait vraiment rentrer et dîner en compagnie de sa petite amie en regardant un film à la télé et en la câlinant tendrement, mais d'un autre côté, il ne voulait pas véxer cette étudiante acharnée qui ne semblait pas prête à la lâcher comme ça. Comment faire? Hm? Et bien, comme à l'ordinaire... monsieur choisit la solution de "facilité" et se laissa traîner comme un malpropre jusqu'à la chambre de mademoiselle... Comme il se trouvait lâche... Comme il se détestait en cet instant.

Alors que son amie se dirigea vers la salle de bain, son invité resta planté comme une statue de marbre devant une meuble, s'accordant parfaitement au papier peint et lança un coup d'oeil à son téléphone portable... l'air coupable et bien embêté... « Tout d'abord je tenais à m'excuser d'avoir été dégradante, crois moi ce n'était pas mon but de te faire du mal ensuite... Ensuite je ne veux pas que tu t'en aille, j'ai envie que tu sois là
avec moi même si il commence à se faire tard, je n'ai pas envie de
rester seule, je veux que tu reste à mes côtés et je ferrais tout pour
que tu l'acceptes " Ces dernières paroles heureusement le firent sortir de son tord et il esquissa un tout petit sourire confus, rosissant discrètement...

"Binh... C'est gentil mais tu sais, je risque de t'ennuyer assez rapidement et tu vas regretter de ne pas être seule finalement."

Il n'ajouta rien mais préféra la suivre du regard... Et c'est sans même la lâcher des yeux qu'il se rendit soudainement compte qu'elle avait retiré son haut, dévoilant son - magnifique - soutiens-gorge noir à dentelle... Wow... Du sous-vêtement comme il aimait en voir dans les vestiaires des filles alors qu'il n'était qu'au lycée. (Quoi? Pas d'idées bizarres, il avait seulement été entraîné par d'autres garçons de sa classe!) Il baissa les yeux mais ne semblait pas gêné pour autant et se permit même une petite remarque :

"T'es superbe, tu dois attirer les foudres de pas mal de filles je pense..." Son ton était ironique bien qu'il ne pense réellement... Qu'elle magnifique femme qu'il avait devant lui... Sans doute était-il le seul a lui avoir refusé un baiser, il s'étonnait lui-même...

La conversation muette fut interrompue par le grondement de l'estomac de l'étudiant qui regarda son ventre avec un air effaré. Nom de Dieu! Tremblement de Terre?? O_O C'était bien la première fois qu'il réclamait aussi fort, comme s'il cachait un alien.

"Oh, Fais pas gaffe... ¬¬ " s'enquit-il blasé.

C'était bien le moment de penser à bouffer. Il se dirigea calmement vers la miss Dickens. Oh non, il ne pensait pas qu'elle songeait à mal en l'emmenant ici... il n'était pas paranoïaque... Même pas méfiant à vrai dire. Juste un peu loufoque... Son sourire s'élargit un peu lorsqu'il se trouva en face d'elle et il ferma les yeux tandis que ses bras durs entourèrent la taille fine de son importune. Les yeux plissés en une mimique amusé il l'observait avec sympathie et douceur...

"Bon alors, si je comprends bien mademoiselle est devenue forte aujourd'hui et sait ce qu'elle veut. c'est plutôt bien... Moi je suis un éternel indéçis... Pour être franc je ne pensais pas que tu ais vecu pareil calvaire mais oublions ça, le passé est le passé et 'faut juste apprendre à vivre avec. Ouai je sais, j'peux causer moi le p'tit Russe choyé par papa/maman."

Sa sonnerie de portable se fit de nouveau entendre et il soupira en relachant les hanches de Roxanne... Lorsqu'il vit le nom "Cameron" s'afficher sur l'écran, un lourd sentiment de culpabilité lui scia la gorge et il s'éloigna un peu :

"Allo? [...] Oui je sais, j'suis désolé... Mais en fait c'est... Enfin c'est compliqué je t'expliquerais... [...] Si! T'inquiète je rentre avant... [...] Non j'aurais déjà mangé je te remercie mon ange... J'te rejoins dès que j'peux d'accord? [...] Je t'aime aussi..." +BIPBIPBIP+

posant son portable à la va-vite sur une meuble à côté - réflexe - il soupira vivement mais tenta de ne pas laisser percevoir son malhaise et s'étira les doigts se laissant tomber sur le lit à côté.

"Bon alors, je n'vais pas pouvoir rester éternellement mais pour l'instant ça va... Tu veux me parler?" Reprit-il d'un tenor énergique et jovial en observant une photo dans un cadre posé sur une table... Qui lui rappela celle le représentant lui et Cameron lorsqu'ils étaient enfants.

[ j'te préviens c'est nul mais j'avais terminé quand j'ai fais une fausse manip' donc j'ai tout refais en deux minutes. La flemme xD ]

Petit homme Candide et sans particulièrement de soucis. Arsène était aveugle aux regards des demoiselles qui pourtant ne se privaient pas d'insister parfois lourdement. mais que voulez-vous? non seulement il était un garçon candide mais en plus il se voulait fidèle à sa chère et tendre [Cameron], jolie brunette venant tout juste de sortir de son anoréxie. Il n'avait pas beaucoup d'éxperience véritable - sexuelle - mais s'en moquait un peu, tant qu'il ne ressentait pas le besoin d'aller plus loin il ne s'amusait pas à la provocation sans connaître son propre feu qui couvait silencieusement sous sa peau délicieuse. Le petit Russe était un garçon brûlant mais semblait calme comme l'eau qui court... Mais comme on dit : la tempête n'est jamais loin en mer n'est-ce pas? Non il n'avait pas "franchit le pas" qu'une fois mais plusieurs... Quoi qu'elles ne restaient pas nombreuses. Il s'en satisfaisait et puis d'ailleurs... N'avait-il pas beaucoup de travail? Depuis toujours Arsène se tuait à la tâche : il travaillait jusqu'à très tard le soir afin d'avoir de l'avance sur les autres mais aussi pour réussir à garder son boulot de modeliste dans la maison de la mode et ainsi refuser l'argent que lui envoient tous les mois ses parents, déjà trop pauvres pour se nourrir correctement. Il voulait pouvoir ne compter que sur lui-même... Ne plus dépendre de qui que ce soit et en être fier. L'indépendance commençait pas cela... non? Autrement dit, si Roxanne le désirait vraiment, elle allait devoir s'accrocher... Car il n'était effectivement pas comme tous ces hommes qui ne se gênaient pas pour lui sauter dessus... Ah non alors! La confiance lui manquait bien trop pour oser faire cela! Timide il l'était aussi, et depuis très longtemps. Renfermé et pauvre en parole n'osant pas trop révéler ce qu'il avait dans la tête de peur d'effrayer tout le monde ou à l'inverse... De les ennuyer. La haine il pensait ne pas connaître, pourtant, au collège, il avait déjà pensé se tuer après en avoir assassiné quelques-uns... Les jeunes adolescents peuvent se montrer parfois plus cruels que les adultes... Et il en avait fait l'expérience.

Des faiblesses? Mais tout le monde en avait... peut être la belle allait-elle être plus fragilisée que la moyenne par son passé douloureux... Mais en rien elle ne devait se laisser engloutir par ce dernier. la vie continue n'est-ce pas? Et Arsène ne la voyait pas ni comme putain et ni comme fille facile. Il la trouvait simplement un peu trop... "ouverte"? Et surtout stupide de penser qu'elle se vengeait des hommes en couchant avec pour les jeter ensuite... Car au final n'avaient-ils pas eu ce qu'ils voulaient? Un sourire effarouché accompagna celui de Roxanne lorsqu'une sonnerie de portable se retentie dans toute la pièce. Evidemment, ça ne pouvait être que Cameron. Quoi qu'il ne fallait pas lui en vouloir la pauvre, elle attendait son homme depuis plus d'une heure maintenant alors qu'il lui avait promis de rentrer pour dîner avec elle. La communication cependant fut rapidement coupée et Arsène oublia son portable sur un meuble de la chambre...

Il rassembla une mimique un peu remontée en répondant tout de même à la provocation de la donzelle :

"Cameron n'est pas une petite cruche gâtée comme tu semble le croire tu sais, elle aussi à vécu des choses douloureuses... Arrête de parler d'elle comme si elle te gênait. Et puis, je lui avais promis de rentrer, c'est normal qu'elle veuille savoir où je suis non? Dans l'histoire c'est moi le gamin heureux, alors si tu veux te défouler sur quelqu'un fais-le sur moi, pas sur Cameron."

Il n'avait pas employé un ton agressif - ce n'était pas son genre - mais il voulait qu'elle cesse ses remarques ou même ses mimiques désagréable dès que la miss Taylor entrait en jeu. Ce qu'il disait était vrai, sa petite amie n'avait jamais pu profiter de l'amour de ses parents et avait été élevée par les géniteurs du jeune homme depuis leur rencontre à Paris. Ainsi elle avait rechignée sa douleur jusqu'à ce qu'elle implose et qu'elle sombre dans la pitoyable maladie telle que l'anoréxie. Heureusement, elle commençait à vraiment en voir le bout grâce à son ami et compagnon qui s'occupait d'elle depuis des semaines sans relâche. Il était fatigué... Mais la guérison était un bon remontant.

"Mais... De toute façon mais si je le voulais, je ne pourrais pas. Je suis beaucoup trop... Compléxé pour éspérer séduire une fille comme toi. Tu m'imagines franchement t'arracher tes fringues? Ah... Bah c'est pas pour demain la veille..." Avait reprit notre petit prince ironiquement en venant prendre la barre chocolatée que lui tendait son interlocutrice, sans même la quitter des yeux.

Mais alors? Comment un garçon si réservé pouvait-il la regarder sans cesse ainsi? Sans baisser son regard? Mystère pour bon nombre de femmes qui ne pouvaient relever ses iris bleutées et excquises... En fait, c'était tout simple : une habitude. Arsène ignorait que cela destabilisait une personne donc ça ne le destabilisait pas. Il était capable de dévisager un individu quelconque pendant des heures s'il le fallait sans se raviser ni même s'excuser...

Le chocolat, rien de meilleur à part peut être... La crème de marrons. Oui, son pêché mignon était dans cette crème délicieuse et sucrée. Il était d'ailleurs largement capable d'en terminé un pot à lui tout seul devant la télé sans même culpabiliser pour s'être enfilé au moins 1500 kalories. Il ne grossissait pas... Et oui, la vie était profondément injuste. A l'inverse, il avait fait tout ce qu'il pouvait pour prendre quelques kilos au collège, lui qui ressemblait à un sac d'os. Finalement, c'est à l'âge de 17 ans qu'il grandit d'un seul coup pour atteindre un bon 1M80 et 75 kilos. Pas trop tôt... Passons. Il prit une bouchée du met que lui avait gracieusement donné la jolie blonde (brune? xD) avant de se laisser tomber en arrière, allongé sur le lit. Les yeux à moitié clos, il put tout de même continuer d'observer la lumière au plafond qui maintenant l'éblouissait. Un véritable coup de barre voulait le faire s'endormir ici et tout de suite. Cette journée l'avait épuisé... Et puis d'ailleurs, ça faisait un moment qu'il ne dormait que 3 heures par nuit. Non! Il ne devait pas traîner ici, car si jamais il ne rentrait pas à la confrérie de son amoureuse, celle-ci allait se faire des idée... (aurait-elle raison?). La barre chocolatée tomba à côté de lui et Arsène laissa percevoir sa lassitude en un gros soupire. Il se sentait bien ici... Il voulait y rester et... Que personne ne le réveille... Que personne ne le force à ouvrir les yeux.

"Hmm... Et sinon..." - Il parvint à se redresser sur ses coudes - "Tu comptes rester meurtrie jusqu'à la ménaupose? J'veux dire... C'est bête d'enchaîner les relations d'un soir, le mieux c'est de... Enfin de prolonger une relation non?"

Sur ce il retira ses chaussure de part quelques gestes et replisa ses jambes vers lui en fermant à nouveau ses paupières, laissant l'ombre de ses longs cils envahir ses joues pâles.

"J'ai envie de... De..." Souffla-t-il tout doucement jusqu'à ce que le marchand de sable ne l'emporte sur lui et le fasse plonger dans un sommeil léger mais réparateur.

« Je n'ai jamais dis qu'elle était une cruche pourrie gâtée ou quoique ce soit c'est juste qu'elle pourrait te laisser respirer un peu. A moins qu'elle ne te fasse même pas confiance, qu'elle pense immédiatement à ce que tu la trompe juste parce que tu n'es pas allée au rendez vous... si c'est ça l'amour franchement j'me plains pas d'en être vaccinée ! »

Pauvre Cameron tout de même… Chaque fois qu’Arsène repensait à ce jour où il l’avait découverte amaigrie et presque folle, il revivait une douleur intense qui l’obligeait la plupart du temps à vomir son déjeuner. Appétissant n’est-ce pas ? Pourquoi aujourd’hui, alors qu’il n’y pensait pas plus que cela, devait-il aussi se sentir aussi mal à l’aise ? Cette fille, Roxanne, il se sentait comme un cheveu sur la soupe lorsqu’il lui parlait. Lui et ses caprices d’enfant devant une adulte qu’un chagrin immense a réussit à métamorphoser. Lui… Encore un petit garçon dans la tête et dans sa façon d’agir. Il n’aimait pas le monde des adultes dans lequel il se devait de veiller le jour pour ne pas perdre le fil mais voilà, il s’y retrouvait perdu et avait beau semer des miettes de pain, aucune main ne venait prendre la sienne comme pour le guider, il avançait à tâtons dans l’espoir de trouver la.. Porte ? Ou du moins un moyen d’apprécier une vie qui ne lui convenait pas. Méli-mélo ou bordel comme vous l’entendez, le franco-russe n’avait comme seule ambition de ne jamais effectuer le moindre pas en arrière quitte à rester immobile. Il en avait fait plusieurs fois les frais : lorsqu’il prenait les choses trop par-dessus la jambe, voilà qu’un évènement imprévu venait lui écraser les orteils jusqu’à en résulter une bouillie sans forme. Son truc c’était le travail, pas l’amour ni même le sexe. Il dissociait d’ailleurs pas mal ces deux derniers mots quoiqu’une vie en couple sans érotisme ne puisse lui convenir… N’étai-ce pas ça aussi le couple ? Savoir écouter l’autre mais aussi se surpasser pour dépasser ses désirs tout en partageant un plaisir égal de ne pas se réveiller chaque matin avec un partenaire différent ? C’était du moins une définition (parmi tant d’autres) que donnait Arsène à cette référence. Epicuriste mais pas trop… Il s’adonnait à la luxure sans problème tant que celle-ci ne se transformait pas en histoire tâchée et sale. Romantique dans l’âme ? Euh… Peut être. Mais pas trop non plus, la niaiserie lui sortant par les yeux. Quoi de plus dégueulasse qu’un mec toujours les larmes aux yeux et le sourire candide aux lèvres ?? Il fallait un juste milieu en tout. Ah ? Mais qu’étai-ce encore que cet instant de silence si lourd ? Serait-il encore parti dans les étoiles ? Arsène, tu mérites des baffes parfois tu le sais ? Les pieds sur terre tu connais ? Qu’importe… Un regard sans fond se creusa à l’intérieur de ses iris et il put ainsi éviter une réponse au Tac au Tac qui eut put vexer notre mannequin.

Une bonne bouille ? Elle se moquait de lui c’est ça ? Son visage était – selon lui – trop maigre, ses joues creuses, son teint blafard, ses yeux d’un bleu trop bleu, sa bouche à la forme particulière qu’il n’était jamais parvenu à apprécier, son nez trop long et enfin cette cicatrice à la joue qui semblait envahir l’intégralité de sa face lorsqu’il se regardait dans un miroir. D’ailleurs… D’où venait-elle cette fameuse fossette ? Ça… c’est une autre histoire. Toujours est-il que le jeune homme grimaça légèrement en fronçant les sourcils aux paroles de la belle tandis que le contacte de ses mains fraiches le firent frissonner. Son succès par rapport aux filles… Euh… il ne le voyait pas mais là je ne vous apprends rien. Monsieur, trop occupé à visiter l’espace ou ses pensés les plus intimes ne levait pas tellement son attention sur ce qui se tramait autours de lui. Une nénette blonde aux lèvres pulpeuses et aux gros seins lui demanderait son numéro qu’il n’en devinerait même pas les raisons. « Binh non pourquoi je vous le donnerais ? Je ne vous connais pas si ? » Telle serait sa réaction donc… un petit conseil : n’essayez même pas ça n’en vaut pas le coup U_U.

Et pourquoi pas ? Pourquoi un homme ne voudrait-il pas d’une relation stable avec cette sulfureuse étudiante ? D’accord… A cet âge, on pense plus à s’amuser et aux histoires d’un soir qu’à un avenir incertain mais un avenir quand même, malgré tout, Arsène ne voyait pas tellement en quoi elle devait se focaliser autant sur la bêtise de ses conquêtes. Les belles filles on le droit d’aimer non ? Non ?? Mais Roxanne en avait-elle vraiment l’envie ? Se voyait-elle sincèrement se donner à un petit ami fidèle sans penser à le larguer dès le lendemain ? Si elle rejetait principalement la faute sur les autres, était-il possible qu’elle ne soit pas « prête » à assumer une relation saine ? Son interlocuteur était tout l’inverse d’elle, il ne se voyait absolument pas vivre d’une façon aussi anarchique avec un peu de baise par-là, de drogue de l’autre et on bosse quand on a le temps. Leur éducation était bien différente au fond… Il observait la moindre de ses réactions… La moindre de ses mimiques comme pour identifier son taux de sincérité. L’océan qui obstruait ses prunelles la défiait comme un petit poisson sans un aquarium. Elle était son petit poisson blessé qui derrière ses écailles flamboyantes cachait une nageoire abimée. Hélas le sommeil le gagnait lorsqu’il se rendit compte qu’il s’éteignait progressivement. La chaleur et les effluves de parfums doux et sucrés qui se dégageaient de cette pièce l’ensorcelaient et ses paupières violacées cette fois ne se rouvrirent pas, laissant place à une respiration lente et chaleureuse. Un homme avait-il déjà osé s’endormir ici sans avoir profité du ventre de mademoiselle ? En toute innocente ? Allez savoir…

** I Have a dream … **

« Arsène ? »

« Hmm… »

« Tu t’es endormis mon amour, le film ne t’a pas plu ? »

« Cameron ? Oh… Oh si si mais… Je n’comprends pas, je dors depuis combien de temps ? »

« Tu as l’air tout déboussolé est-ce que ça va ? »

« O-Oui… Mais j’étais persuadé d’être… Ailleurs… »

« Ahah, mais tu es TOUJOURS ailleurs trésor, A des milliards de kilomètres… - Elle déposa sa main sur le coin de ses lèvres – Je voudrais que tu m’emmène sur la lune avec toi un jour… Visiter la galaxie dans tes bras. »

« Si tu veux… »

** Reality is back **

Le bras du séduisant Parisien vint entourer la nuque de Roxanne l’obligeant à s’approcher plus encore de lui… Afin de partager un somptueux baiser. Toujours à moitié paumé dans son rêve Mr Von Gergiovden était évidemment à des années lumières de se douter de ce qu’il était en train de faire, prolongeant son emprise avec plaisir. En effet, alors qu’il gémissait de plaisir sous cette délicieuse torture, son autre main se plongea sous le tee-shirt de la donzelle jusqu’à caresser sa poitrine. Tiens… Son parfum avait changé… Ses formes aussi… Avait-elle reprit un peu de poids pour recouvrir ses os saillants ? C’était plus agréable comme ça… Mais… Mais oui mais… Non quelque chose le dérangeait malgré tout, un sentiment d’emprisonnement, d’inconnu… De peur ?

« Cam… » Soupira-t-il en rouvrant rallumant progressivement son regard.

Inutile d’imaginer sa surprise lorsqu’il reconnu la Zeta qui le surplombait de tout son corps alors qu’il s’imaginait soumis à l’emprise de sa petite amie.

« Ehhh ?? Oh My G… !»

Les yeux écarquillés il s’empressa de reposer ses bras le long de son ventre tout en se dégageant sur le côté. Et m*rde, voilà qu’il venait non seulement de céder son baiser à la blondinette mais qu’en plus il se sentait d’autant plus coupable qu’il avait en quelque sorte « trompé » celle qui l’attendait gentiment à sa confrérie.

« Ah mais… Mais je croyais que… »

Que c’était Cameron, oui, ça, on avait comprit. Maudite fatigue… Trahit par son propre rêve…

Il avait envie de pleurer… Pleurer sa propre faiblesse, verses des larmes acides qui lui bruleraient les joues en guise d’ultime punition. Ce simple geste lui prouvait qu’il n’était pas ce garçon sage qu’il se pensait sincèrement être. Après tout, n’avait-il pas sentit cette différence ? Ce corps qu’Arsène avait touché… N’était pas celui de Cameron et il en avait conscience depuis le début. Il savait qu’elle n’était pas… Faite ainsi. Pourtant, il sentait toujours contre sa paume raisonner les battements cardiaque de la mannequin et en rien il n’eut été capable à ce moment de prétendre que cela lui fut désagréable. A cette pensé d’ailleurs, il referma sa main en poing et grimaça. Nom d’un chien ! Se connaissant, il allait se ressasser cet instant toute la nuit si c’n’est plus et chaque fois qu’il allait embrasser sa « petite amie officielle », il se sentirait coupable d’avoir trahit sa confiance. Brave garçon… Fidèle et gentil. Chaleureux et souriant, drôle mais sérieux… Roxanne ne le laissait certes pas de marbre mais de là à lui rouler une pelle, il y avait des limites et contrairement à d’autres, le jeune russe savait tenir sa braguette fermée ! Sur ses lèvres charnues… Le gout de la bouche de son amie qui restait imprégné de la même façon qu’un poison mortel. Un frisson le parcouru… Un délicieux poison malgré tout. Sa langue claqua à l’intérieur de sa bouche et il ferma les yeux. Oui, ç’avait été un bref instant fort agréable… Et cette sensation de hors contrôle l’excitait en même temps de l’effrayer. Il ne connaissait pas ce monde… Celui du sexe et du désir véritable. La passion qui consume l’être jusqu’à attraper notre âme que seul un être pourrait apaiser. C’était un enfant dans un monde perverti par la chaire, l’innocence courtisée par le serpent… Son corps s’éveillait comme la première fois qu’il avait fait l’amour à Cameron, aucune définition possible, juste des gestes, une respiration courte et beaucoup de jouissance. Arsène ne savait encore rien de son corps ni même de ses vices cachés. Il ne connaissait pas ses points sensibles et ne pensait pas en avoir. La belle Bêta lui avait alors révélé la fellation mais aussi soutiré des gémissements de par ses caresses habiles, mais leurs expérience restait très limitée et lui demeurait un… Un… Un novice ?

Le couple Roxanne/ Arsène… Pour sûr qu’on en entendrait parler. Deux opposés, deux êtres si différents… Ensemble ? Mais pourquoi ?? Et pourquoi pas… ? Après tout, l’impossible n’existe pas. Ce qui choquerait en premier lieu serait leurs différences de mœurs. L’une accros à la fête, aux projecteurs et au sexe, l’autre introverti, travailleur surdoué, timide et éternel enfant. Quoi que physiquement… N’étai-ce pas ce que l’on appellerait un « couple glamour » ? Non seulement improbable mais aussi tellement beau ! Si le séduisant parisien ne se voyait pas comme un Apollon et même loin de là il n’en était pas moins une véritable icône de séduction masculine. Le mec « qui ne fait rien pour et pourtant ». L’ennui c’est qu’il ne se sentait pas à la hauteur pour sortir avec une pareille… Bombe ? Oui car elle restait une magnifique mannequin tandis que lui, banal étudiant. De plus, notre petit prince se savait très jaloux lorsqu’il le voulait, si un homme s’amusait à draguer notre blondinette (ce qui ne tarderait pas à tous les coups ) il risquerait de terminer très vite au tapis. Mr Von Gergiovden avait vécu ça il n’y a pas très longtemps, alors qu’il avait invité Miss Taylor dans un restaurant. Dans les toilettes une bagarre avait eut lieu entre les deux étudiant, le genre de combat qui se termine par du sang, des doigts cassés, arcades explosées, lèvres et gencives ouvertes, et gros mal de crâne en prime… Il ne s’en était pas si mal sorti si l’on oublie le miroir qu’il avait brisé avec sa tête et sa main en charpie. On y voyait d’ailleurs encore les cicatrices… Tout comme au niveau de la commissure de ses lèvres, une trace qui s’en irait avec le temps… Toujours est-il qu’Arsène et Roxanne avaient peu de chance de se retrouver main dans la main avant un moment… Quoi que ?

C’était néanmoins à Cameron qu’il pensait en ce moment, le petit infidèle. Il se disait qu’elle lui manquait et qu’il avait envie de lui faire un énorme câlin lorsqu’il rentrerait lorsqu’un désir soudain lui fusilla les entrailles – en particulier lorsqu’il s’en rendit compte. Il voulait regouter au plaisir interdit. Pourquoi ? Parce qu’il lui était interdit justement ? Peut être… Mais peut être aussi parce que cela lui avait été très agréable qu’en pensez-vous. Il rougit aux paroles de son interlocutrice qui de toute évidence, n’avait pas perdu la face. Lui ? Embrassait bien ? Euh… Bon à savoir mais… Ah il n’aimait pas les compliments ! Chaque fois il fallait qu’il vire pivoine… Brrr… Mais qu’en était-il d’elle alors ? Ses doigts lui brûlaient atrocement et pis encore lorsqu’il se souvint de la texture du soutien-gorge de la belle. C’était inhumain. Il ne pouvait pas faire ça, il n’avait pas le droit de se comporter comme tous ces « mâles » avant lui. Pas le droit de penser à ça. Et sa girlfriend alors ? Il y pensait ? Pauvre petite… D’un autre côté son compagnon n’était pas totalement épanouit avec elle et s’occuper de sa maladie l’avait épuisé. C’est qu’il s’en donnerait des baffes ?! Où donc donner de la tête ? Qui avait raison ? Et qui avait tord ? Pourquoi la vie nous réservait-elle de tels coups durs… ?

« Cameron et moi… Nous sommes amis d’enfances depuis tous petits… » Murmura le jeune homme les yeux dans la vague alors qu’il avait enfoncé son visage dans le creux de ses bras. « Je me demande… Si je l’aime vraiment comme il faut et surtout… Je me demande si je n’ais jamais déjà été amoureux. C’est horrible mais j’ai vraiment l’impression d’être à côté de la plaque et de m’enfoncer dans quelque chose de faux. Comme si… Je n’étais… Plus qu’une ombre… »

Pourquoi lui disait-il tout cela ? Mais parce qu’il doutait… Notre franco-russe se voilait la face depuis bien des semaines et cet épisode dans les toilettes du restaurant lui avaient ouverts les yeux en quelque sorte. Il se sentait comme vidé de toute émotion et surtout il s’en voulait de ne rien oser dire à… La principale concernée. Après tout, peut être se faisait-il simplement des idées, peut être étai-ce ça l’amour.

« Mais si… Enfin si je lui dis… »

Sa gorge s’était resserrée d’un coup, comme s’il venait d’avaler une dizaine d’aiguilles et il dut se taire s’il ne voulait pas observer ses propres larmes couler. Mais que voulait-il dire au juste ? Une souffrance l’obligea à serrer les dents et sa main droite enserra le draps de la donzelle… Comme si ça vie dépendait de ce contacte puissant.

« Tout ce que je veux, c’est ne faire mal à personne. Mais je me rends compte… Que c’est impossible ! Si je me tais, c’est à moi que ça fait mal. »

Il redressa son visage et planta directement ses yeux vitreux mais d’un bleu puissant et plus sombre qu’à l’ordinaire dans ceux de la propriétaire de la chambrette avant de déposer son front contre le sien et de glisser son index sur son petit nez :

« Et puis… ça n’a pas d’importance… Je ne pense qu’à moi et c’est tant mieux si je suis égoïste ! … On s’embrasse ? »

Ce n’était pas tellement une question puisqu’il se précipita à capturer une nouvelle fois les lèvres pulpeuses et sucrées de Roxanne, approfondissant leur étreinte précédente. Ça ne lui ressemblait pas… mais qui était donc Arsène ? Personne ne le savait, pas même lui qui ne se serait jamais cru capable d’une chose pareille… Enroulant ses bras durs autours de la taille de la blondinette il soupirait sous les pulsions de plaisir qu’elle lui apportait alors que son corps s’engourdissait de chaleur.