" La colère nous rend aveugle et fou car, avec elle, la raison s'envole. "

Arsène avait toujours été vu comme un garçon model, comme le plus gentil des étudiants de cette fichue Université. Même dans sa famille on lui trouvait cette vertu exceptionnelle et ce depuis qu’il était tout petit. Jamais il n’embêtait ses parents avec des cris, des pleurs ou des râlements. Jamais il n’allait se plaindre pour des broutilles et encore moins leur causer des ennuis avec la police ou autre… Non, il était clean et blanc comme neige. Un véritable petit ange passé à la Javel. Alors pourquoi… Pourquoi aujourd’hui tout était différent aux yeux des autres ? Pourquoi lorsqu’il passait dans un couloir, de nombreux regards lourds venaient se poser sur lui pour l’enfoncer le plus bas possible et l’écraser de reproches inaudibles. Tous ces gens qui ne comprenaient pas… Voyant Roxanne comme une simple croqueuse d’Hommes, comme une petite pute en chaleur qui se donnait à n’importe qui tant que cette personne possédait le minimum syndical de charme. C’était injuste, n’avait-il pas le droit d’aimer une autre femme ? Si, mais pas comme ça… Certes il n’avait pas beaucoup d’expérience en la matière de rompre mais tout de même, en aucun cas il ne se pardonnait sa conduite envers Cameron. Depuis qu’il avait été séduit dès la première nuit par cette mannequin, il se montrait d’une froideur à couper le souffle avec la belle brune. Il ne lui accordait plus de nuit d’amour, c’était à peine s’il l’embrassait encore, et prétextait trop de travail pour éviter de sortir ou encore, passer la nuit chez sa maîtresse de laquelle il ne pouvait déjà plus se défaire… Soyons honnête, il n’avait jamais aimé Cameron comme il aimait Roxanne, mais ça, il était un peu tard pour s’en rendre compte sachant que le mal était fait. La pauvre… Elle si fragile, Arsène s’en voulait tellement de se conduire ainsi… mais c’était plus fort que lui, il ne supportait même plus qu’elle le touche, cela le dégoutait presque. Comment dire… Elle était sa meilleure amie, celle qu’il avait toujours adoré, une fille qu’il avait regardé grandir en même temps que lui, qu’il avait protégé de nombreuses années, que ses parents avaient élevés. C’était trop bête de briser ainsi une si belle amitié… Vraiment trop bête. Mais c’était aussi inévitable. A partir du moment où il avait accepté d’être son petit ami, leur relation était condamnée à s’effriter jusqu’à ce que n’en reste que poussière et grain de sable. La jeune femme devait être pratiquement la seule Bêta à ne pas encore savoir que son amant la trompait – pourtant discrètement – avec une Zêta. Et c’n’était pas plus mal… Néanmoins, le Franco-russe avait décidé de lui annoncer la bien mauvaise nouvelle cette semaine, point barre. De toute manière, il avait tout intérêt à le faire s’il ne voulait pas s’attirer plus encore les foudres de la blondinette qui l’accompagnait aujourd’hui…

Mais là tout de suite, il bossait chez Mme de Merteuil, une bourgeoise du centre ville chez laquelle il gardait son unique enfant : une petite fille tellement chiante qu’il y en aurait eu 40 ans que ça aurait été pareille. Se bagarrant avec la fillette prénommée Mandy, il ramassait les pots cassés, rattraper les poissons rouges, lavait les manteaux tâchés, le tapis sur lequel elle avait fait pipi, le mur sur lequel elle avait dessiné et j’en passe. Là encore, il lui courait après pour qu’elle remette sa petite culotte et aille prendre son bain.

« Mandy ! Reviens-là tout de suite ‘spèce de dégénérée, j’te préviens tu vas t’en prendre une ! » Criait-il en tentant plusieurs fois de lui sauter dessus, sans succès.

« Ça fait plein d’fois que tu m’le dis et tu fais jamais rien naaaaaaah !! Attrape-moi si tu peux hihihi ! » Rétorquait la malicieuse petite chieuse en sautillant partout habillée seulement de sa chemisette à cœurs roses.

« Mais t’as pas honte de te balader comme ça ? Tu as 8 ans maintenant, t’es trop grande pour faire ces bêtises ! Et puis tu seras pas belle plus tard si tu prends pas ton bain ! »

« M’enficheuh !! »

« Raaaah, mais y’a un joli canard qui t’attend, pis si tu veux on utilisera les produit de maman qui font pleiiiiiiiiiiin de mousse ! D’accord ? Mais s’il-te-plaît Mandy… Descends de ce lustre ou je ma fâche tout rouge !! »

« Booon alors, je veux bien si après on joue à la papa et à la maman, et que tu me coiffe comme maman, mais que tu me maquille aussi avec son rouge à lèvres »

Le jeune homme soupira… Puis céda d’un mouvement de tête alors qu’il entendit son téléphone portable sonner. Il précipita sa main sur sa poche lorsqu’il se rendit compte qu’il n’y était pas. Levant les yeux vers le fameux lustre il écarquilla les yeux lorsqu’il vit la fillette, son cellulaire à la main en train de la balancer dans le vide.

« Hééééé ?! Nonononononon ! Non Mandy ne fait pas ça surtouuuut ne fait pas ça d’accord ? Donne moi ce téléphone c’est pas un jouet t’entends ? Rends-le moi tu entends ? C’est peut être important ! Alleeeeez, et arrête de le suspendre dans le vide tu veux ?! »

« Pfff, c’est encore ton namoureuse qui t’appelle j’suis sûr, c’pas important ça. Moi j’veux qu’on joue au papa et à la m…AAAAAAAAAAAH !! »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà elle dégringolait de son perchoir, faisant bondir le cœur d’Arsène hors de sa poitrine. Heureusement, il parvint à la rattraper en se jetant en avant ainsi que son portable qu’elle n’avait pas lâché. Il sonnait toujours ? Sans même faire plus attention à la gamine qui recommença à gambader partout, il répondit d’une voix… Assez nerveuse :

« ALLÔ ?! »

« Monsieur… Von Gervionën ? »

« Gergiovden oui, c’est pourquoi ? Et pourquoi appelez-vous du portable de Cameron ? »

« C'est-à-dire, votre amie est en ce moment même transportée aux urgences, elle a eu un grave accident sur la nationale, pouvez-vous venir le plus rapidement possible ? »

Arsène ne parvint pas à répondre, complètement dépassé par les évènements il pâlit d’un seul coup, les lèvres entrouvertes et l’air hagard… Sans même attendre plus d’information, il raccrocha instantanément et se précipita vers Mandy tout en composant de l’autre main le numéro de Mme de Merteuil afin de la prévenir qu’il emmenait sa fille à l’hôpital avec lui car une amie très proche venait de se faire renverser. Celle-ci n’en fit rien et se contenta de lui souhaiter bonne chance… Le Petit russe rhabilla la gamine en 4ème vitesse, l’obligea à enfiler son manteau et son écharpe, lui-même remit ses chaussures mais ne prit même pas le temps de prendre quoi que ce soit à part un sac d’affaires aux cas où ils passeraient tous les deux la nuit là-bas. Lorsqu’il arriva au fameux Hopital, il couru jusqu’à l’accueil, bousculant les deux personnes qui y étaient déjà et demanda – essoufflé – où se trouvait la chambre 15. On lui indiqua alors le troisième étage, second couloir à gauche… Enfin lorsqu’il arriva devant la fameuse porte, Mandy toujours dans ses bras, il entra en déposant le sac à l’entrée pour découvrir une chambre blanche pleine d’engins compliqués, ainsi qu’un corps frêle allongé sur un lit, entouré de tuyaux de toutes sortes avec cet inlassable « Bip – Bip – Bip » qui serra le cœur du garçon.

« Qu’est-ce qu’elle a la dame… ? » Lui demanda alors la petite fille d’une voix intimidée.

Une affreuse tristesse s’était emparée du visage blême d’Arsène qui ravala difficilement sa salive. Elle avait l’air morte… C’était terrifiant. La souffrance avait remplacé l’angoisse sur les traits de son expression et il s’avança encore jusqu’à toucher le rebord du lit avec ses jambes.

« Elle… Dort… » Répondit-il tout de même en simulant un sourire.

« Binh alors c’est pas grave si elle dort si ? »

Cette fois-ci, il ne répondit pas, trop occupé à observer le résultat de son jeu pervers. Elle était là la victime… C’était une parfaite représentation de Rosette dans On ne badine pas avec l’amour, ou de Mme de Tourvel dans les Liaisons dangereuses… Victime de son amour, victime de sa sensibilité et de la bêtise des autres. Son cœur avait cessé de battre et il demeurait immobile… Toujours à regarder ses écorchures au visage ainsi que tous ces tuyaux qui sortaient de ses narines, de sa bouche, de ses bras et de son ventre… Un véritable pantin désarticulé…

« Mon Dieu… C’est pas possible… C’est un cauchemar… » Souffla le dandy en versant une larme glaciale.

« Bonsoir, vous devez être Arsène » l’interrompit le chirurgien qui venait d’arriver. « Ne vous en faites pas, son Etat est stable… Mais comme nous vous l’avons dit, nous ignorons quand elle sortira du coma… Cela peut être dans une heure, une semaine, un mois… »

« Et son cerveau… Il n’a subit aucun dommage ? »

« Nous n’avons rien remarqué d’anormal, hélas nous en saurons plus à son réveil… Elle peut devenir amnésique ou ressentir des troubles du comportement. Vous êtes son fiancé ? »

Arsène releva son regard vers le visage bronzé de son interlocuteur à ses derniers mots, ses yeux bleus rougies par la peine.

« N-Non nous… Enfin… Nous allions rompre justement. »

« Ah, je suis désolé… Hum, il faudra que je vous parle d’autre chose tout à l’heure mais pour le moment, je vous laisse avec elle, vous passerez sans doute la nuit ici n’est-ce pas ? A tout à l’heure… »

Il sortit silencieusement et l’étudiant pu s’assoir sur une chaise qu’il apporta à côté de Cameron, déposant Mandy sur ses genoux. C’est alors qu’il commença à lui parler… D’abord timidement puis engageant une véritable conversation rigolote entre lui, Mandy et… Elle. Cela dura des heures et même si elle ne répondait pas, les deux visiteurs continuaient à discuter, tantôt du mauvais temps, tantôt d’anecdotes stupides etc… Le temps fila à une vitesse époustouflante et la petit fini par s’endormir en première… soutenue par les bras d’Arsène, lorsque se fut son tour de piquer du nez, après avoir lu les 30 premières pages de son livre sur la métaphysique Quantique… Gros silence… Plus aucune vie ne régnait dans la salle mis à part le battement des machines et l’odeur des médicaments…

" La colère nous rend aveugle et fou car, avec elle, la raison s'envole. "

Il luttait contre la fatigue… Cette fatigue qui appuyait sur ses paupières déjà lourdes jusqu’à les fermer définitivement. Mais non, il ne voulait pas quitter Cameron des yeux, et si jamais il lui arrivait quelque chose ? Si jamais son cœur cessait de battre alors qu’il pionçait juste à côté ? Il serait complètement responsable de sa mort, déjà qu’il était intimement persuadé que cet accident avait été produit par sa faute… Ainsi il alternait entre son livre qu’il lisait sans vraiment réfléchir à la théorie exploitée – trop ailleurs pour ça – et Mandy qu’il soutenait avec son bras tandis qu’elle dormait comme un gros bébé. Ce n’était pas si désagréable… Les enfants, finalement. Surtout quand ça n’avait plus de batterie et que ça se taisait enfin. Arsène n’avait jamais apprécié les mômes et ça n’était pas une nouvelle… L’ennui c’est que plus il grandissait et pire c’était. Avant il jouait avec eux sans être plus emballé, lorsqu’il était au collège ; maintenant il devait simplement prendre sur lui quand ces derniers s’amusaient à faire des bêtises rien que pour épuiser leur nounou. Génial… Quoi qu’en cet instant, la présence de la blondinette lui faisait du bien, il n’avait pas l’impression d’être seul face à la mort… Ou l’inertie tout du moins. C’est la raison pour laquelle il l’observait de temps en temps et lui caressait doucement ses cheveux fins, sans pour autant la tirer de son sommeil. Que donnerait-il pour dormir ? Houla… Beaucoup. Ce silence devenait assourdissant à force de le supporter, et il bénissait le passage des infirmières toutes les heures qui venaient vérifier la tension de la blessée et surtout le réveiller lorsqu’il s’était laissé bercer par les bras de Morphée sans s’en rendre compte… Un fort sentiment de culpabilité s’était immiscé en lui, et son estomac s’était noué en un véritable jeu de corde… Il en eut même parfois des nausées, lorsqu’il observait plus attentivement les dommages que cet accident avait causés à la belle… Son visage n’était pas trop abimé ou du moins, elle n’était pas défigurée ; juste quelques éraflures et cicatrices qui s’en iraient d’ici quelques semaines… Mais elle avait la jambe plâtrée et toutes ces aiguilles, toutes ces perfusions enfoncées dans son corps… Arsène avait toujours eu la phobie des aiguilles alors vous imaginez bien, ce spectacle lui faisait mal rien qu’à l’imaginer.

Vers 4 heures du matin, une infirmière vint lui apporter un verre de café que l’étudiant accepta sans broncher. Ses cernes étaient devenues violettes, sa peau était blafarde et ses yeux rouges. Inutile de préciser qu’il ne respirait pas tout à fait la joie de vivre… Il pensa alors à sortir son téléphone portable de sa poche et à envoyer un texto à Roxanne pour lui dire pourquoi il n’était pas là… Mais finalement il n’en fit rien. Non, de toute façon elle serait capable d’engueuler Cameron de s’être volontairement fichue sous les rues de cette voiture pour lui emprunter son petit ami. Mauvaise idée vraiment, moins elle en saurait et mieux ce serait. Enfin, vers 6 heures du matin, alors que le dandy s’était à nouveau endormis sur sa chaise, une petite vois vint le sortir de ses songes… << - Hey Arsène la dame elle est réveillée! Arsssèèèènneeeeee!!! Je sais que tu es réveillée alors fais pas semblant! Allez madame réveille toi! >> Hum ? Plaît-il ? Il rouvrit difficilement les yeux et sa vision fut trouble pendant un instant… Quoi qu’il réussit tout de même à apercevoir Mandy en train de secouer le bras de la pauvre jeune femme. Il se leva donc précipitamment mais sans faire de bruit et attrapa la main de la petite fille pour la repousser en arrière avec autorité :

« Arrête tes bêtises tu veux ?! On ne fait pas ça à quelqu’un qui est malade tu entends ? » Lui chuchota-t-il à l’oreille avant de reporter son attention sur la demoiselle allongée, telle une princesse au réveil, certes un peu amochée.

Il voulu d’abord lui toucher le bras mais elle l’envoya balader comme un caillou qu’elle jetait dans l’eau. Arsène se ravisa immédiatement, comme honteux de son geste et fit volte-face lorsqu’il entendit la porte derrière lui s’ouvrir pour laisser passer le chirurgien ainsi que deux autres disciples. Sans dire le moindre mot, ils entourèrent la miss Taylor, reprirent sa tension, firent un examen oculaire rapide, lui retirèrent deux ou trois perfusions et enfin, le principal médecin – qui avait déjà été présent tout à l’heure – s’adressa à Arsène qui avait reprit la gosse dans ses bras, l’air soulagé :

« Elle s’en sort très bien, son coma n’aura pas duré assez longtemps pour qu’elle soit en proie à d’autres troubles plus graves encore que l’amnésie. Par contre, elle est très fatiguée et à besoin de repos, vous pouvez rester si elle en ressent le besoin sinon, je vous pris de la laisser seule… Mais avant ça, suivez-moi s’il vous plaît... Sans la petite de préférence. »

Le jeune homme acquiesça et reposa Mandy sur le sol en lui envoyant un regard qui voulait tout dire « Ne fais pas de bêtise, je reviens tout de suite. ». Une fois dans le couloir, l’homme d’une quarantaine d’années reprit, l’air plus grave cette fois :

« Votre amie à souffert d’Anorexie n’est-ce pas ? »

Le principal intéressé fut quelque peu foudroyé par la question mais parvint tout de même à balbutier quelques mots :

« Euh je… Oui… Oui y’a quelques temps elle… »

« Pourquoi ne pas l’avoir hospitalisée ? Elle à frôlé la stérilité vous savez ? A-t-elle toujours des problèmes à ce propos ? »

« Ah… Je n’crois pas non enfin… Vous savez on n’se voit plus beaucoup et je n’sais pas trop si... Mais dernièrement je n’en ais pas entendu parler non. »

« Bien, nous verrons ça plus tard avec elle. Jeune homme, vous m’avez l’air un peu fatigué n’est-ce pas ? Vous ne voulez pas rentrer chez vous ? »

Arsène soupira :

« S’il le faut oui, je rentrerais, mais là je préfère rester… Merci encore docteur. »

Dépiter par ces derniers évènements, le Franco-russe retourna dans la chambre en traînant les pieds, tête basse. Il avait l’impression que son cerveau allait exploser à force de traumatismes de la sorte. Qu’avait-il fait pour que tout se déroule de travers comme ça ? Hein ? Etait-il maudit dès la naissance ? Se tenant debout à côté du lit, il regarda un instant l’électrocardiogramme qui clignotait normalement puis jeta un coup d’œil à Mandy qui avait trouvé de quoi se reposer sur la couche d’à côté. Là il se laissa choir dans le siège qu’il occupait précédemment et enfonça son visage dans ses mains, appuyées sur ses genoux. C’était pour ravaler les larmes qui ne demandaient qu’à sortir, comme un jet puissant. Non, dans l’histoire celle qui devrait se sentir la plus seule… C’était Cameron. Ainsi il se redressa et esquissa un tout petit sourire en direction de la Bêta.

« Tu as eu un accident, je n’sais pas si tu te souviens… » Commença-t-il en un murmure rauque… « Je ne sais pas non plus exactement comment tu t’y es prise mais… On m’a appelé pendant que je gardais cet enfant, à partir de ton cellulaire, et on m’a dit de venir tout de suite à L’Hôpital… Je suis donc venu, même si je me doute que je n’suis pas la première personne que tu aurais voulu voir à ton réveil… Tu as eu beaucoup de chance tu sais, de t’en tirer avec si peu de choses. »

Levant doucement sa main, il replaça une mèche brune des cheveux de son interlocutrice qui obstruait son visage, derrière son oreille…

" La colère nous rend aveugle et fou car, avec elle, la raison s'envole. "

Elle en avait de bonnes celle-là ! Non seulement elle venait de se prendre une Peugeot dans la figure mais en plus elle s’inquiétait de ce que Arsène allait dire à sa mère. Amusant. Non le jeune homme n’avait même pas prévu d’appeler cette dernière après tout, elle n’était pas obligée d’être au courant de tous les rebondissements de la vie de son fils si ? Clairement non. A ces mots, il grimaça… Ironique sans l’être vraiment. Il eut presque envie de rire mais compris que ça n’était pas tellement le moment en fin de compte. Au lieu de ça, il se contenta de baisser les yeux en imaginant brièvement ce que dirait sa chère maman, Eucharistie Von Gergiovden, si jamais elle apprenait l’accident de Cameron. Sans doute serait-elle morte d’inquiétude, puis appellerait son petit garçon toutes les 3 heures pour lui demander des nouvelles de sa petite amie… Jusqu’à ce que celui-ci soit contraint de lui annoncer la nouvelle : désolé mais on est plus tellement ensemble tu vois. Non parce qu’en fait je l’ais trompé sans vergogne avec une mannequin super canon avec laquelle je m’envois en l’air 3 fois par jour et voilà quoi. Sur ce, gros bisous et à la prochaine ! Oui c’est celaaaa oui… Non il se contenterait de baragouiner tout bas la triste vérité avant de raccrocher, honteux. Saleté de chauffard ! Heureusement, Arsène savait qu’il était responsable pour « non contrôle de son véhicule » et donc qu’il aurait pas mal de charges à payer. Or, la belle brune était majeure et cet argent, ses parents n’en toucheront rien. L’étudiant se mordit la lèvre inférieure en approchant sa chaise encore un peu du lit et en enserrant le fer qui l’entourait avec ses deux mains avant d’y appuyer son menton. Il cligna plusieurs fois ses yeux bleus pâles et cernés avant de répondre d’une voix un peu enrouée mais surtout basse et docile…

« J’vois pas pourquoi je l’dirais à ma mère, t’es une grande fille maintenant, elle ne va pas te foutre la fessée il me semble… Et puis elle t’aime trop pour te reprocher quoi que ce soit. »

Hélas, la question qui suivie fut beaucoup moins « agréable » pour le Franco-russe qui serra la mâchoire. Evidemment, il ne pouvait pas y couper à celle-là. Mais pourquoi… pourquoi… Pourquoi quoi ? Pourquoi il l’avait trompé ? Pourquoi il s’était conduit comme une ordure ? Pourquoi elle avait si mal ? Peut être que Roxanne avait ce « je n’sais quoi » qui manquait à Cameron pour séduire notre dandy, en effet, jusque là on ne pouvait pas dire que ce soit l’extase totale avec cette demoiselle à moitié anorexique, incapable d’assumer son corps qu’elle à pourtant réduit elle-même à l’état de squelette et pas foutue de répondre aux envies de son amoureux en fin de compte. Et il n’y avait pas que niveau rapport sexuel que ça n’allait pas, disons que depuis le début, Arsène ressentait une forme de gène lorsqu’ils étaient ensemble. Il n’était pas tout à fait lui-même et surtout, il ne se sentait pas léger comme il aurait voulu l’être. Pas comme il l’était maintenant lorsqu’il était avec Roxanne. C’était si différent… Cameron était une amie d’enfance très proche de lui, presque comme une sœur finalement étant donné qu’elle fut élevée par les géniteurs du bonhomme. Et le fait de tout transformer comme ça, d’un coup, ne le satisfaisait pas. Il avait presque la sensation de faire quelque chose de mal alors qu’à l’inverse, Eucharistie se réjouissait déjà de leur union. C’était limite si elle ne préparait pas en attendant les faire-part pour leur mariage puis les cartes annonçant la naissance de leur premier enfant. Non, quelque chose n’allait pas dans ce petit couple que toutes les Bêta enviaient. Quelque chose qui avait suffit à donner envie à l’ingénu d’aller voir ailleurs car au final, il avait résisté à Roxanne lorsqu’elle avait voulu l’embrasser… Mais pas tant que ça. Disons que s’il avait été vraiment amoureux de la brunette, il n’aurait même pas accepté de la suivre jusqu’à sa chambre… Aujourd’hui tout était différent, et même s’il ne vivait pas non plus un « parfait amour » avec sa maîtresse, il y trouvait mieux son compte et savait que l’évolution de ce couple là ne serait que positive tandis qu’à l’inverse, les gens autours d’eux maudissaient Arsène d’avoir choisi de quitter « la pauvre Cameron. »…

Elle voulait pleurer, ça se lisait dans ses prunelles… Le petit prince admira une petite minute le plafond avant d’oser affronter le courroux de la donzelle et de lui répondre d’un ton tout de même convaincu :

« Tu aurais préféré que ça continu ? Que je fasse comme si de rien n’était avec toi alors que je me sentais comme emprisonné entre les gloussements de tes copines et ta fragilité ? J’ai tout fait pour que ça marche, je me suis d’ailleurs convaincu que je t’aimais Cameron. Mais nous aurions dut rester d’éternels amis… Je regrette tellement ce temps là… Je me rends compte que la vie y était plus simple et plus belle aussi. Quand le sexe entre en jeu, ça pervertit le monde adulte. »

Il se tût et clos ses paupières frémissantes… Ses lèvres s’étaient foncées et ses yeux avaient de nouveau virées rouges dénonçant ainsi son envie de pleurer à lui aussi. Mais ce qui lui faisait le plus mal dans cette histoire, c’était d’imaginer la souffrance que pouvait ressentir son amie à cet instant. Lui qui ressentait comme des aiguille lui picorer les entrailles, elle devait se recevoir de véritables boulets de canon dans la face.

« Je suis… Tellement désolé. Mais écoute, je n’te demande pas de me pardonner, je sais que ça à l’air facile comme ça pour moi, de m’auto-scarifier comme un débile pour te donner l’impression que j’veux apaiser ta peine… Mais non, je… Sincèrement je… Resterais avec toi si cela m’étais possible Cameron, tu ne mérites pas tout ça, et moi je mérite bien des baffes et des coups de pieds au cul je sais… J’me suis conduis comme un idiot mais je te dois au moins la vérité : c’est fini entre nous et j’aime… Quelqu’un d’autre. » Avait-il reprit d’une voix étouffée par le nœud qui s’était formé dans sa gorge.

Se levant de sa chaise, il se pencha sur elle qu’elle le veuille ou non et glissa ses mains chaudes sur son visage blesser, évitant ses écorchures et d’une façon assez délicate pour ne pas lui faire de mal. Il essaya de sourire mais n’y parvint pas, alors il s’assit sur le lit de la patiente, retirant ses chaussures avec ses pieds et déposa son front contre le sien en faisant soigneusement attention à toutes ses perfusions…

« Pleures si tu as envie de pleurer, si y’a bien une chose que je sais c’est que dans ces moments là il faut se laisser aller… Au moins au début. Vas-y, déverse ta colère, dis-moi tout ce que tu as sur le cœur et fais-moi bien comprendre que sur ce coup, j’ai vraiment agis comme un imbécile (pour rester polis). Je t’aime Cameron… Tu n’peux pas t’imaginer à quel point je t’aime… Et savoir que peut être jamais tu ne me pardonneras… Merde ça me tue ! »

Caressant de ses pouces, les pommettes de la belle, il attendit une réaction de sa part, qu’importe laquelle tant que cela lui ferait du bien. Elle pouvait tout lui demander, et même de partir, de ne plus jamais lui adresser la parole s’il le fallait… Tout.

" La colère nous rend aveugle et fou car, avec elle, la raison s'envole. "

« Désolé de quoi Arsène ?! Du fait de m'avoir trompé une fois derrière mon dos ? Ou bien encore de n'avoir eu le cran de m'en parler plus tôt ? Ou bien du fait que j'ai du l'apprendre par une de mes amies ? Même mille excuses ne suffirait à me faire oublier le couteau que tu m'as planté en pleine poitrine... C'était même peut-être pire que ce foutu accident! Tout semble si simple à tes yeux! Une femme passe et hop tu l'obtiens. Il y a eu cette femme qui avait obtenu ton cœur avant le mien puis maintenant cette nouvelle petite amie dont je ne veux même pas entendre le prénom. Qui sera ta prochaine victime ? J'en ai déjà mal pour elle Arsène... Pourquoi tu me prends dans tes bras ?! Comment tu oses me toucher après tout ça ?! Après avoir goûté à la luxure du pêché, après avoir goûté à une autre fille que ta petite amie! Oh excuse moi, j'avais oublié, ton "ex" petite amie, qui ne l'a jamais vraiment été d'après ce que j'en ai compris. Agir comme un imbécile ? Oh oui tu l'as très bien accomplie cette mission, je dirais même parfaitement! Tu m'aimes ? Je n'en doute pas Arsène, je n'en doute pas. On ne fait pas souffrir les autres quand on les aime... Et ne me dis pas le contraire... La vie n'est pas toujours rose, je te l’accorde, mais toute chose à ses limites. »

Tous ces mots, Arsène se les reçu en pleine figure de la même façon que si on lui cassait le nez avec un marteau par petits chocs successifs. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’elle avait parfaitement raison. C’est vrai, le salaud dans tout ça, c’était lui… Et elle la victime, la pauvre jeune femme pourtant si douce et réclamant seulement un peu d’amour dans ce monde de brute. Allez savoir pourquoi il avait choisi Roxanne… Mais l’amour est un sentiment étrange, dangereux… Que l’on ne peut pas maîtriser comme l’on maîtrise une voiture. Oui il s’excusait pour tout ça, pour lui avoir planté ce couteau dans le dos, pour lui avoir détruit le cœur, pour ne rien lui avoir dit, pour cet accident, pour… Pour sa bêtise en somme ! Etai-ce possible d’envisager une amitié encore ? Il semblerait que non… Mais Arsène n’aurait de cesse de prier pour que cela se passe ainsi, quitte à lui adresser la parole sans qu’elle ne lui réponde, à la harceler de ses blagues minables… Cameron… Elle était tellement pour lui. Une grande moitié de sa vie se trouvait avec elle, dans sa mémoire, dans son cœur… Comment pourrait-il effacer tout ça ? Toutes ces aventures qu’ils avaient traversés étant petits, toutes ces bonnes parties de rigolades, ces bêtises ; il n’y avait qu’avec elle qu’il pouvait partager de telles mémoires. C’était si agréable, avant, de se remémorer tout ça. Aujourd’hui ça faisait mal, un mal de chien… Un moment douloureux qui nous déchire le cœur au point que l’on préférerait tout oublier. Oui c’est vrai, il avait céder à la tentation, il avait aimé et aimait encore une autre femme derrière son dos. Il l’avait trahit et ce durant des jours voire quelques petites semaines. Sa prochaine victime ? Non, il n’allait pas lui dire que Roxanne n’était pas une maîtresse passagère ou bien il allait vraiment finir par s’en prendre une… Et puis que pouvait-elle en avoir à faire de son idylle avec cette fille ? Franchement rien. Un jour peut être accepterait-elle l’évidence, un jour peut être même pourront-ils se trouver réunis tous les trois dans une même pièce à boire de la bière, à manger des chips devant un bon film d’horreur en s’amusant bien… Mais tout cela était dans la tête de notre dandy qui aurait tant voulu que le monde ne soit que du blanc et du rose…
La belle tentait de repousser son amant ou plutôt, celui qui fut son amant, de par ses faibles forces, et lui martelait le torse de coups de poings ressemblant presque plus à ses caresses qu’autre chose étant donné son état. Pourquoi la prenait-il dans ses bras ? Mais parce qu’il n’était pas parvenu à s’en empêcher ! Parce qu’il l’aimait, parce que son cœur vomissait du sang à la voir souffrir autant. Une merveille du monde qu’il détruisait… Lui, responsable de la perte de Cameron… Non ! Non et non ! Il l’aimait oui ! Il l’aimait encore, mais il ne devait pas craquer… Pour Roxanne il ne devait pas faire machine arrière bien que cela le tente réellement. C’était dorénavant fini entre lui et son amie d’enfance, plus jamais ils ne partageraient les mêmes draps, plus jamais ils ne s’embrasseraient comme deux tourtereaux devant la télévision… Tout cela se résumait en un passé désormais révolu… Triste réalité que l’envers du décor n’est-ce pas ?

« Calme-toi… Cam’ j’t’en pris, arrête de bouger comme ça tu va te faire mal ! Ecoute-moi, tu as tord ! Tu ne comprends pas et tu ne veux pas comprends tellement tu es en colère ! Mais quand je te dis que je t’aime, je le pense… Par pitié arrête de crier si quelqu’un t’entend ils vont débarqu… »

Mais alors que le jeune Alpha tentait d’immobiliser la belle, une infirmière débarqua dans la chambre en demandant ce qui se passe, l’air affolée. Arsène s’apprêtait à lui répondre « rien » l’air légèrement coupable mais c’est pas grave quant son interlocutrice le devança. Mais qu’est-ce qu’elle foutait ?! Elle voulait qu’il s’en aille c’est ça ? Inutile d’employer de pareils moyens pour ça enfin ! Toujours est-il qu’elle repoussa le garçon et se détacha pour tenter de s’enfuir, échec complet étant donné qu’elle se vianda comme un pitoyable steak haché dans la casserole… L’infirmière se précipita sur elle tout comme le petit prince qui commençait déjà à la relever.

[b]« Je vous interdis de la toucher monsieur ! Allez-vous-en ! » Lui cracha-t-elle à la figure le plus no aimablement possible.

Il ne l’écoutait pas et tenait toujours dans ses bras le pantin désarticulé qu’il relevait progressivement, en essayant de la cogner nulle part…

« Non ! Vous allez-vous-en ! Je dois rester ! » Rétorqua-t-il en la toisant presque méchamment.

« Très bien, j’appelle la sécurité ! »

« Et bien faite gourdasse ! Vous n’allez pas me demander mon avis ! Je ne bougerais pas d’ici vous m’entendez ?! »

Il n’eut pas le temps de remettre la belle dans son lit qu’il fut forcé de la lâcher lorsque plusieurs infirmiers vinrent s’emparer de ses bras et le maîtriser. Arsène sentit une rage monstrueuse s’emparer de lui, tout commença par un vif tremblement puis il ne parvint plus à se contrôler et se mit à crier comme un enfant auquel on inflige une vilaine correction. Se débattant dans tous les sens il donna un grand coup de pied dans le ventre de l’un, un autre dans le nez du second et mordit la main qui lui maintenait les bras. La première infirmière écarquilla les yeux devant un tel spectacle et commença à paniquer tout en écartant la brunette du ring de combat. Mandy quant à elle, s’était réveillée brusquement et mise à pleurer lorsqu’elle vit la scène. Elle descendit du lit qu’elle occupait pour venir tirer sur le pantalon de l’un des médecins en beuglant qu’on lâche l’étudiant. Mais ce dernier ne semblait pas y faire attention puisqu’il continuait de repousser les assauts de la sécurité par des coups de pieds répétés et des gifles.

« Laissez-moi ! S’il-vous-plaît laissez-moi !! » Disait-il sans cesse sans qu’on semble l’écouter.

C’est alors qu’un méchant coup de poing en pleine face réussit presque à l’assommer, laissant aux hommes le temps de sortir une seringue de sédatif et de le lui injecter directement dans le cou. La fillette pleura d’autant plus qu’elle crut qu’on l’avait tué lorsqu’une autre femme, rousse, entra dans la pièce pour la rassurer puis pour aider sa collègue à replacer toutes les perfusions sur le corps faibles de Cameron.

« Ne vous en faites pas mademoiselle, ce garçon ne vous embêtera plus, nous lui interdirons l’accès à l’hôpital… » Lui dirent-elle en la couvrant de regards rassurants.

Puis on écarta le corps inerte du fauteur de troubles à l’aide d’un seul gros bras qui le porta sur son épaule. Un grand black d’au moins 2mètres20… et 150 kilos minimum. Le chirurgien rejoint à son tour l’épisode et regarda brièvement le visage du garçon pour ensuite leur commander de l’apporter dans une salle de réveille, et de le cingler à son lit afin qu’il ne puisse s’échapper pendant la nuit. Mandy put rester dans le lit, à côté de celui de l’accidentée jusqu’au lendemain matin où on viendrait la chercher… Ainsi se termina cette effroyable soirée… Jusqu’au petit matin…

***


Un mal de crâne insolent… Mais aussi l’impression d’avoir été drogué à haute dose… C’est dans cet état misérable qu’Arsène reprit conscience, allongé sur un brancard, recouvert d’une couverture mais attaché par des lanières en caoutchouc qui lui maintenant les poignés et le torse bien à plat sur le petit matelas. Courbaturé de partout, il gémit plusieurs fois avant de réussir enfin à y voir clair… Il lui fallut encore 10 minutes de plus pour parvenir à bouger les doigts correctement et surtout à réfléchir à nouveau histoire de trouver un moyen de se défaire de ses liens. Ce ne fut pas difficile… Ces idiots n’avaient rien serrés, à croire qu’ils n’en voyaient pas l’utilité. Toujours est-il qu’il réussit à se libérer une mais et put ainsi défaire les autres attaches. Maintenant, il s’agissait de mettre debout et de marcher. Les premiers pats se finirent par un cassage de gueule carambolesque mais une fois qu’il eut fait l’équivalent de 10 mètres, il put avancer tout en se maintenant aux murs… Mais qu’elle heure était-il ? Il faisait encore tout noir… D’où l’utilité d’une montre n’est-ce pas ? Arsène jeta un coup d’œil à son bras et lut – après plusieurs tentatives – 6h20… Wolé, il avait sacrément dormis ma parole ! Et où était Mandy ? Et Cameron ? Et… Et lui ? Il était où là ?! Se dirigeant vers la porte, il rejoignit le couloir jusqu’à trouver un plan et ainsi comprendre comment rejoindre à nouveau la chambre de son ex petite amie à laquelle il devait encore dire deux ou trois choses… On l’avait drogué… D’où cette lancinante douleur au cou, de plus, il avait dut se cogner en tombant par terre car il sentit un bosse sur son front doublée d’une écorchure qui avait été désinfectée.
Allez, il lui fallut bien 7 ou 8 bonnes minutes pour atteindre la chambre 15 tout en évitant soigneusement les infirmières de garde et les agents d’entretient. Lorsqu’il atteignit son but, il en profita pour pousser un soupire de soulagement mais serra les dents en sentant sa cheville de dérober sous sa jambe en un petit craquement. Ouch alors ça, ça fait mal… T_T En entrant, il vit en premier lieu la petite qui dormait comme une bienheureuse dans le lit drapé de blanc, ce qui le fit sourire une nouvelle fois soulagé, puis enfin il y avait la demoiselle Taylor… Qui dormait encore. S’approchant à la vitesse d’une limace de course (pas vite quoi xD) il finit par se laisser tomber sur la chaise et tendit sa main en un effort infini afin de la joindre à celle de Cameron. Lorsqu’il avait entrelacé ses doigts aux siens, il l’agita doucement pour la tirer de son sommeil tout en chuchotant d’une voix faible et brisée par les cris d’hier :

« Cameron… Réveille-toi… Je vais m’en aller bientôt, c’est promis… Je voulais juste te dire aurevoir. »

" La colère nous rend aveugle et fou car, avec elle, la raison s'envole. "