the great escape
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red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach)

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MessageSujet: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyVen 19 Juin - 14:07



« Il y avait tellement de choses qu'elle savait -
des choses qu'elle ne devrait pas savoir,
des choses qu'elle était censée avoir oubliées,
des choses qu'elle n'était, croyait-on, pas suffisamment intelligente pour deviner toute seule.
Cela faisait d'elle une menace.»




La porte claquait, les murs tremblaient; Alexander, dévoré par la rage, rejoignait Roman dans le salon. Jamais, depuis sa création, le magazine ne s’était trouvé dans une si mauvaise posture. L’édition la plus attendue de l’année, celle qui était supposée se vendre le mieux, devait paraître demain dans tous les kiosques du pays. Sauf que ça n’arriverait pas, à moins d’un véritable miracle, d’un coup de pouce du tout-puissant et de son action divine. En effet, la fille censée poser en couverture, une mannequin russe d’une vingtaine d’années à la notoriété grandissante, future égérie de grandes maisons françaises et s’imposant d’ores et déjà comme la « it-girl » de demain; avait tout annulé à la dernière minute. Alexander avait reçu un appel au bureau ce matin, un type avec un fort accent slave lui avait brièvement expliqué que la demoiselle était coincée à Moscou pour toute la semaine et que, la couverture de l’été de The Mating Mind ne faisait plus partie de ses priorités. Il était prêt à parier qu’elle avait été contactée par un magazine d’une renommée supérieure qui lui avait fait une offre si alléchante, qu’elle n’avait pas été en mesure de la décliner. Quoi qu’il en soit, ça ne changeait rien au problème, la version finale du magazine devait partir ce soir chez l’éditeur; mais elle ne le pourrait pas sans une couverture digne de ce nom. « J’ai de mauvaises nouvelles. » affirmait-il en s’installant sur le fauteuil en cuir blanc, juste en face de son meilleur ami. Roman; qui avait perdu de sa superbe et qui ressemblait davantage à un fantôme qu’à lui même. Il était présent dans la pièce, mais physiquement seulement, son esprit était ailleurs. Il était resté là-bas, avec elle, au pays des histoires inachevées et tragiques. Aux dernières nouvelles, il vivait à Las Vegas, planant au dessus de la ville comme une ombre, il espérait la reconquérir en piétinant son territoire mais, il se heurtait à des murs infranchissables, à des forteresses bien gardées, à une absence insoutenable. S’il avait fait le déplacement jusqu’à New-York, c’était uniquement pour faire acte de présence et s’attarder sur quelques documents qui nécessitaient la signature du co-fondateur de The Mating Mind. Ses responsabilités l’obligeaient aussi à valider les photos qui figureraient dans le prochain numéro et à participer à la séance, qui aurait dû se faire cette après-midi. Le visage entre les mains, Alexander se massait délicatement les tempes, il réfléchissait activement à une solution pour sortir de cette impasse tandis que Roman le regard perdu dans le vide, contemplait hagard les plus hautes tours de New-York. « Roman ! » hurlait-il brutalement afin de le ramener sur terre, dans le monde réel, le plus loin possible des souvenirs qui le tourmentaient. « Nous sommes foutus ! A moins de trouver un plan B dans la prochaine demie-heure, nous pouvons d’ores et déjà considérer le magazine comme mort. » expliquait-il sans exagérer le moins du monde. Ne faire aucune parution ce mois-ci serait la preuve indiscutable d’un manque de professionnalisme qui ternirait à jamais leur réputation. « La fille qui devait poser en couverture vient d’annuler. » avoua-t-il à demi-mots; il prenait conscience, en verbalisant le problème, de sa véritable teneur. Son regard gris s’attarda sur le manque de réaction de Roman dans un silence presque glaçant; avant il aurait sans doute remuer ciel et terre pour trouver une solution, il aurait contacté l’ensemble de son répertoire téléphonique pour obtenir une aide précieuse, mais, aujourd’hui il était là, stoïque, incapable du moindre mouvement, de la moindre parole. Elle l’avait détruite à ce point-là ? Alexander ne le reconnaissait plus, face à lui, il n’y avait qu’une caricature ratée de Roman. Dans un soupir, il se demandait comment le libérer de ce cauchemar qui le paralysait complètement. Le voir dans cet état ne l’enchantait pas, pire encore, il savait que dans sa chute, il emporterait d’autres personnes que lui. Alors, il songeait à Eileen, elle était la cause de tout ce désastre et sans doute, la seule à pouvoir remettre Roman sur pieds. Il fallait qu’elle vienne, qu’elle agisse à la manière d’un électrochoc suffisamment puissant pour le sortir du coma. Sauf que l’héritière de la cité du vice n’accepterait jamais de revoir son bourreau autour d’un café et de tirer une croix sur les événements tragiques qui s’étaient déroulés quelques semaines plus tôt. « Lorsque tu seras disposé à parler, j’aimerais vraiment que tu me dises pourquoi tu es dans un tel état. » suggéra-t-il en se dirigeant vers les interminables baies-vitrées, son regard longea Central Park et les buildings alentours. Roman avait toujours parlé d’Eileen en des termes peu élogieux, il la qualifiait volontiers de folle, de nocive. Il faisait d’elle le portait d’une femme aux moeurs légères, aux penchants douteux, à l’ambition démesurée. Une fille qui aimait le jeu, qui aimait le feu, et qui se complaisait de l’alliance des deux. Elle avait érigé la destruction au rang d’art, et connaissait toutes les tactiques de guerre du bout des doigts, soit-disant qu’elle les récitait comme un mantra, le soir avant de s’endormir, au milieu des vapeurs de champagne. Pourquoi donc, le fait de l’avoir perdue semblait t’il l’anéantir à ce point ? Dans son attitude tout portait à croire qu’il ne s’en remettrait jamais. N’importe qui aurait ressenti un énorme soulagement, car, ne plus avoir Eileen autour de soi résolvait un nombre considérable de problèmes, mais Roman était rongé par la culpabilité, dévasté par la perte de celle qui avait toujours été plus qu’une meilleure amie; ce qu’il n’avouait pas mais que tout le monde, mis à part lui, avait compris. Puis, il se souvint de la conversation qu’il avait eue  avec un investisseur. C’était hier matin, à l’heure du café et des croissants, l’homme avait abrégé la discussion, un peu embarrassé et confus, il s’excusait de devoir partir si subitement mais, il était attendu au Palace Hotel. Piqué par la curiosité, Alexander s’était risqué à lui demander quelle était la personne qu’il devait rencontrer. Sans entrer dans les détails, il avait succinctement expliqué que Mademoiselle Rosenbach avait de nouvelles ambitions pour Las Vegas, et qu’elle profitait d’un voyage personnel à New-York pour rencontrer les investisseurs les plus influents du pays. L’idée s’enracinait alors dans les méandres de son esprit, elle se matérialisait. L’idée devenait solution au moment où il fit volte-face, se tournant vers un Roman abattu. « Je viens d’avoir une idée fantastique... » commença-t-il en négligeant toute forme de modestie. « Mais, elle ne va pas te plaire, du tout. » acheva-t-il en prononçant distinctement chaque syllabe comme s’il s’agissait d’une sentence d’exécution. Eileen, malgré tous les défauts qui la caractérisait, entre autres ses névroses hystériques et sa tendance à se noyer inévitablement dans les excès était la personne idéale pour faire la couverture du magazine. Elle était séduisante, provocante, possédait un « je-ne-sais-quoi » de monarchique dans le regard, elle assumait sa nudité plus que quiconque sur Terre et savait comment capter l’attention générale en une microseconde. De plus, sa sulfureuse réputation donnerait de la matière aux journalistes de The Mating Mind pour écrire un article enflammé rempli de révélations croustillantes. Après tout, ce serait elle, qui demain, aurait Las Vegas à ses pieds. La femme qui contrôlerait, un jour, le terrain de jeux de l’Amérique. Sa présence à New-York était donc une véritable aubaine, un signe du destin, ne restait qu’à la convaincre et tout pourrait être sauvé; le magazine et la léthargie prolongée de Roman. « Il se trouve qu’Eileen est en ville. » se risqua-t-il en guettant la réaction de Roman; ce dernier leva ses prunelles noircies par la morosité dans sa direction tout en redoutant le pire. « Ne dis pas non tout de suite, réfléchis-y deux secondes... Elle serait parfaite. » Alexander tentait de se montrer le plus convaincant possible, il avait beau détester cordialement l’héritière Rosenbach, il fallait se rendre à l’évidence : elle était la clé. Délicatement, il sortait son téléphone de la poche intérieure de sa veste et le posait sur la table basse, bien en évidence, juste en face de Roman. « Vu les circonstances, je pense que c’est à toi de lui demander. » marmonnait-il convaincu qu’elle accepterait. Eileen aimait les défis, les propositions folles et décadentes, et même si revoir Roman pouvait freiner ses ardeurs, s’immiscer sur ses plates bandes aurait pour elle le goût d’une savoureuse victoire. Roman perplexe, observa le téléphone sans oser le toucher, la décision qu’il devait prendre ne semblait pas évidente. Il hésitait, se demandait s’il n’était pas sur le point de commettre une nouvelle erreur. « Si ça t’arrange on peut faire la séance ici, en effectif très restreint. » proposa-t-il en sachant pertinemment que Roman avait besoin d’un minimum d’intimité avec elle et que, voir une équipe de maquilleurs, de photographes et de stagiaires se presser autour de l’arracheuse de coeur l’agacerait rapidement. Aussi, Alexander acceptait de transformer son penthouse en studio photo le temps d’une après-midi, il était prêt à donner son aval à toutes les exigences de Roman, du moment que ce dernier consentait à composer les chiffres lucifériens du numéro d’Eileen. « C’est une proposition pour faire des photos, pas une demande en mariage...Tu peux le faire. » insista-t-il alors que le regard de Roman s’assombrissait davantage, sans doute se sentait-il trahi et pris au piège, mais il avait suffisamment ruminer sur son terrible sort; il devait aller de l’avant, faire le premier pas.
 
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MessageSujet: Re: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyVen 3 Juil - 16:22


red lipstick, rose petals, heartbreak



Roman&Eileen&Alexander ⊹ Roman avait les yeux rivés sur les vitres de la tour d’ivoire dans laquelle il se cachait depuis son arrivée à New York. Dans les splendides hauteurs de la grosse pomme, il gambergeait dans sa honte et son exécrable attitude sans réussir à aligner un comportement ou un raisonnement convenable. Il n’était plus qu’un légume, le fruit pourri d’un arbre qui n’arrivait à se décrocher de la branche. C’en était fini de l’homme mythique. S’il s’écrasait tout finirait en éclat dans un majestueux exemple de ce que pouvait devenir un homme trahit par ses espoirs et ses rêves confinés au plus profond de soi. Le tintement régulier de son cœur était l’unique symbole de la vie qui gémissait en lui quand son corps semblait anormalement amorphe. Si les mots ne bousculaient pas ses lèvres, son mutisme n’avait plus rien de dédaigneux. Ce qui le rendait dénué d’intérêt, loin du grand Roman Da Russo qui avait conquis un royaume du haut de ses vingt fraîches années. Il arrivait au bureau, signait des papiers, donnait quelques ordres rapides sans même y mettre les formes ou donner ce ton autoritaire qu’il se plaisait tant à exprimer lorsqu’il voyait tout ce beau monde s’activer sous ses paroles. Mais il ne jouissait plus de son pouvoir, de sa notoriété et de sa virulente manie de contrôler le monde quand il avait atteint la sphère médiatique qui régissait les envies et créaient le besoin chez un grand nombre de la gente masculine. Roman cherchait juste à dévorer son futur pour sillonner son passé et déterminer quand il avait fait le pas de trop, l’ultime espoir de se racheter pour lui, de s’ouvrir d’autres opportunités, de reprendre la main quand il y avait plus d’espoir qu’il finisse manchot toute sa vie, condamné à ressasser et à s’emmurer dans une vie qui n’était plus et qui n’offrait aucune porte de sortie, pas d’échappatoire. Juste l’opportunité lassante de revoir chaque jour et chaque nuit en boucle, le destin tragique d’une âme qui en avait rencontré une autre aussi démantelée que la sienne. Qu’il avait fier allure dorénavant. Alors il troquait son veston hors de prix pour une veste d’homme banni et perdu. Alexander jacassait autour de lui s’attelant déjà à venir faire peser encore plus sur ses épaules qu’il ne savait dorénavant gérer. Peut-être qu’à force d’avoir toujours tout surmonté sans le moindre dommage collatéral dans sa vie, il fallait bien qu’un jour, quelque chose lui démontre enfin que le Da Russo n’était pas infaillible ni un surhomme et que lui aussi pouvait se faire mordre par le serpent s’il tendait le fruit défendu à la mauvaise personne. Alexander avait pourtant raison de l’animer de ses vociférations. Si son associé n’avait pas été présent, le magazine aurait coulé aussi vite qu’il avait chuté dans un état presque post-traumatique. Il mourrait d’envie de se redresser, de tenir bon, de faire avancer son journal, le faire même survivre à ce stade là. C’était toute sa vie qu’il avait consacré pour ce projet, c’était ses week-ends qu’il avait passés à travailler dessus en plus de chaque moment où son emploi du temps le lui permettait. Il avait plongé corps et âme dans cette entreprise, investit plus que son argent, un capital à la hauteur de son ambition mais aussi sa réputation, son nom de famille, le nom lié à son père qui avait tout érigé, tout construit, tout réussi. Il aurait dû savoir faire bonne figure du début à la fin même quand sa vie semblait être un cauchemar dans laquelle il retournait même éveillé. J’ai passé une mauvaise semaine. Des mauvaises semaines. Me manque juste du sommeil, mêle toi de ce qui te regarde. Qu’il disait bougon presque sans la teneur qu’il aurait dû mettre dans ses paroles pour montrer qu’il ne fallait vraiment pas l’emmerder. Il y a quelques jours, Roman avait pris le volant d’une de ses voitures de course. Il avait traversé la ville sur les chapeaux de roues, n’avait pas regardé le carrefour qu’il allait traverser, avait juste vu le visage de sa réincarnation en un homme hésitant, béat de rien, détruit. Alors il avait foncé quand le feu était rouge et avait eu un accident de voiture. La carcasse aussi froissée que la sienne ne lui avait fait tiré qu’une légère grimace et, dans la précipitation pour se sortir de cet énième cauchemar dont il n’évaluait définitivement pas la réalité, il avait tenté de défroisser sa chemise, tiré sur sa cravate et avait finalement jeté une liasse de billets sur les jambes brisés de l’autre conducteur. Voila. Roman s’en était allé et si ses airs fantomatiques pouvaient inquiéter Alexander, la marque agressive qui courrait le long de sa tempe, marquait une blessure puissamment ancrée et qui semblait ne pas vouloir se refermer. Comme son cœur. Non. C’est une idée minable et j’espère que c’est une blague. Qu’il disait en lisant l’illumination qui éclairait le regard dorénavant brillant de son meilleur ami. Pourtant il ne semblait pas plaisanter. Au contraire, il affichait cette mine satisfaite qu’il adoptait chaque fois que « eureka » venait brandir fièrement la porte de ses pensées. Elle est en ville ? Voila qu’il n’écoutait plus. Il avait fait une embardée jusqu’à chez elle afin qu’on lui accorde le pardon, qu’on expie ses pêchés et qu’elle le laisse aller. Mais elle avait été introuvable. Au lieu de ça, il s’était retrouvé devant Xavier qui avait tenu à lui exprimer vivement ses remarques concernant les dernières heures qui s’étaient écoulées. Résultat, il n’avait jamais pu s’excuser auprès d’Eileen et s’était retrouvé avec un œil au beurre noir. Il y a plein d’autres filles qui pourraient se montrer aussi dédaigneuse qu’elle ! Il suffit de voir comment Silver te regarde certaines fois. Si une bonne pour chats peut le faire, je ne vois pas pourquoi on devrait appeler … Eileen. Le prénom ne sortait pas de ses lèvres. C’était comme faire offense à leur amitié passée que de parler d’elle quand il semblait ne plus en avoir le droit. Alexander aurait dû comprendre mais il savait pertinemment que l’homme était assez buté pour se foutre des raisons qui importaient à Roman. Le magazine passait avant toute chose depuis toujours. Le Da Russo le savait mais pour la première fois de sa vie, cette simple pensée l’effrayait. Pourtant, malgré ses convictions, Roman s’armait de réticences et n’arrivait à s’imaginer parler à la grande prêtresse de Vegas. Suffisait-il de l’appeler pour que son magazine s’en sorte ? C’était miser sur le diable en personne et sur sa folie passagère. Alexander lui tendait pourtant son téléphone en le sommant de passer cet appel. Elle n’acceptera jamais. Qu’il disait comme évaluant lui-même la situation. Il la savait grave, moins que les faits avérés mais assez pour imaginer parler à Eileen. C’est pourquoi il appuyait sur les touches comme s’il allait appeler lui-même le numéro qui le ferait crever d’un infarctus la seconde d’après. Le téléphone sonnait enfin et c’est avec une lenteur considérable qu’il posait le cellulaire contre sa joue en priant pour qu’elle ne décroche pas. Elle le fit. Si elle évitait soigneusement les appels de Roman lorsqu’il avait encore l’espoir de l’avoir au bout du combiné, elle semblait surprise qu’Alexander lui passe ses amitiés. Assez pour que la curiosité envahisse rapidement la belle. Pourtant Roman ne parlait pas et fixait intensément Alexander. Tu me le paieras. Qu’il disait à son meilleur ami avant de soupirer et de se tourner pour éviter que l’empreinte glacial et morne sur son visage ne vienne trahir le malaise qu’il ressentait à présent. Une demande en mariage ? Cela semblait bien plus facile dorénavant. C’est Roman. Eileen avait comme qui dirait oublié de respirer. Le silence se fit de l’autre côté du téléphone. Soupirant, Roman avait l’impression d’être un enfant qui tentait de parler à un autre enfant. Le tableau en était glaçant de dérision. On a besoin d’un service pour le Mating Mind. Je ne t’appellerais pas s’il semblait y avoir une autre solution. Les mots étaient tranchés. C’était comme s’il récitait un texte. Pas de forme, aucune intonation, juste un débit extrêmement lent comme pour s’empêcher de faire une erreur. Notre mannequin s’est désistée au moment le moins propice pour le magazine. On a besoin de toi pour une séance photo chez Alexander. Il n’y aura que nous trois. Voila. Il avait bien récité son monologue comme un sage élève sans oublier aucun détail. L’information était aussi banalisée que leur soi-disant relation actuelle. Si elle disait non, il aurait raccroché comme il l’avait appelé. Sans le moindre espoir de son aide potentiel. J’ai besoin de ce service… Qu’il disait soudain beaucoup moins fort en revenant sur ses propos et en insistant sur le premier mot fatidique. Roman se perdait dans une improvisation décharnée d’intérêt. Pourtant il semblait que la présence d’Eileen au bout du combiné lui faisait reprendre doucement vie…



© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyJeu 16 Juil - 16:06



« Dans les premiers moments j'ai cru
qu'il fallait seulement se défendre,
mais cette place est sans issue
je commence à comprendre. »




Pendant les premières heures qui avaient suivi l’incident, elle avait ressenti une colère insoutenable. Enfermée dans sa luxueuse suite à Las Vegas, loin des regards indiscrets, elle s’était jurée, entre cris et larmes, de lui offrir une vengeance dont il se souviendrait jusqu’à son dernier souffle. Puis, les jours étaient passés et la rage s’était lentement estompée pour laisser place à l’amertume d’une profonde tristesse. Les stigmates sur son visage s’atténuaient suffisamment pour qu’elle puisse prétendre à un accident domestique sans trop éveiller les soupçons. La vie reprenait son cours mais elle n’était plus qu’une coquille vide qui, déambulant parmi les gens espérait pouvoir remonter le temps. Au final, ce fut des semaines qui la séparèrent de sa dernière altercation avec Roman. Il s’éloignait, jusqu’à n’être définitivement plus là et, elle ressentait un manque que ni la consommation excessive d’alcool ou d’opiacés ne parvenait à combler. Elle n’avait de lui plus qu’un souvenir diffus, elle n’arrivait pas à se remémorer l’odeur de son parfum, elle ne se rappelait plus exactement de la forme de son sourire. En vain, elle recherchait auprès d’autres hommes, les sensations que lui seul savait lui procurer. Eileen s’oubliait dans les bras d’inconnus en hurlant désespérément sur son histoire à jamais gâchée. Désormais, ils s’aimeraient dans ses rêves, au milieu des nuits d’été, entre les rafales de vent et loin de la réalité. Souvent, elle avait envisagé de faire le premier pas, de faire une croix sur ce qui lui restait de fierté pour aller de l’avant, réparer l’irréparable. Son téléphone entre les mains, les chiffres composant le numéro de Roman affichés à l’écran et elle, immobile, incapable du moindre mouvement qui regardait la batterie se décharger lentement. Même avec toute la bonne volonté du monde, elle n’y arrivait pas. Elle ne pouvait pas s’excuser en sachant pertinemment que son crime à lui était beaucoup plus condamnable que le sien, elle ne voulait pas risquer une nouvelle humiliation. Parce qu’il l’avait déjà fait par le passé, Roman pourrait la remettre à terre à n’importe quel moment. Il avait toutes les armes nécessaires en sa possession, connaissait ses points faibles, ses cordes sensibles, ses peurs et même ses secrets. L’adversaire n’était plus à sa taille. Aussi, elle détournait son attention de Roman en se concentrant, jusqu’à l’épuisement, sur son travail. L’ambition démesurée des Rosenbach coulant dans ses veines, elle désirait ouvrir son propre palace au milieu du Strip d’ici à l’an prochain. Pour mener à bien ses objectifs foncièrement démesurés, elle s’était entretenue avec une horde d’experts financiers, d’architectes de renom, d’investisseurs potentiellement intéressés par le projet. Zadig, fidèle compagnon de route, l’épaulait dans sa course vers l’indépendance et la grandeur dans l’unique but de se tailler une part du lion. Néanmoins, les conseils avisés et autres savantes manipulations dictés par le requin assoiffé de sang qu’il était, tombaient à point nommé. Un jour viendrait où elle ne se contenterait plus de son titre de -princesse de Vegas- mais où, elle en deviendrait la reine absolue. (...) Deux jours plus tôt, elle s’était envolée pour New-York afin de rencontrer de potentiels investisseurs, pour la plupart des amis de son père et de son oncle, tous étaient impatients de découvrir ce dont était capable l’héritière la plus critiquée du moment. Sa réputation n’inspirait pas la confiance, à l’inverse de son nom. On connaissait Eileen pour ses frasques, pour ses coups d’éclats, pour ses parties de jambes en l’air médiatisées et ses débordements à répétition, on ignorait qu’elle pouvait aussi être une femme d’affaires redoutable prête à écraser les siens pour une place au sommet. Allongée sur le lit à baldaquin de la plus belle suite du Palace Hotel, elle étudiait avec sérieux les documents étendus devant elle. Les sourcils froncés, un stylo doré coincé entre les dents, les jambes qui balançaient d’avant en arrière, elle s’imprégnait d’une centaine de feuilles : contrats, plans, estimations financières... Tout paraissait affreusement complexe mais Eileen en plus d’être née dans ce monde, avait étudié les rouages de la finance dans l’une des meilleures universités du monde : Berkeley. Frénétiquement, elle tapait une énième fois sur les touches d’une calculatrice afin de vérifier l’exactitude de certains montants avant de se rendre à l’évidence, son projet avoisinait les quatre milliards de dollars, sans compter le prix du terrain. Ce qui était, même pour elle, beaucoup trop cher, dans la mesure où elle refusait de demander le moindre centime à son père. Aussi, elle savait qu’elle allait devoir viser beaucoup plus haut que les petits investisseurs indépendants qu’elle contactait habituellement. Il fallait se rapprocher des plus grands promoteurs immobiliers du pays, acquérir une réputation nouvelle, gagner en notoriété auprès du grand public. Assise sur le rebord du lit, elle envisageait de contacter quelques médias influents, Forbes par exemple pouvait bien lui rendre ce service, Fortune dans la même lignée accepterait sans doute de lui consacrer deux ou trois pages, elle était prête à user du chantage pour parvenir à ses fins et à faire en sorte que son cercle n’y fasse plus la moindre apparition s’ils refusaient. Regonflée à bloc, elle attrapait son téléphone portable afin de passer un coup de fil à la rédaction mais alors qu’elle s’apprêtait à composer le numéro, elle eut un appel entrant, et pas des moindres : Alexander Astoria. Créateur d’Instagram, co-dirigeant de The Mating Mind, mensuel masculin à l’influence grandissante, meilleur-ami du détestable Roman Da Russo. Que diable lui voulait-il ? Alexander et Eileen se détestaient cordialement depuis des années. Elle voyait en lui un type relativement frigide, obnubilé par son travail et ses chats, en prime il était illégitimement autoritaire et se permettait, avec elle, des familiarités qu’elle jugeait intolérables. Lui, l’avait toujours considérée comme une gamine particulièrement immature, aux moeurs légères et à la morale inexistante. Nymphomane notoire, consommatrice aguerrie de produits illégaux, elle ne servait à rien, mis à part éloigner Roman du droit chemin. « Astoria ? » demandait-elle, d’un ton complètement détaché et méprisant. Puis, elle crut mourir. Elle reconnaitrait toujours sa voix entre mille, il était juste là, à l’autre bout du fil, comme revenu d’entre les morts. Roman. Son Roman. Incapable d’émettre le moindre son, elle l’écoutait réciter son texte de façon monotone. Ils n’arrivaient même plus à se parler, alors se voir, en face à face, relevait du domaine de l’impossible. Presque trop calmement, il exposait son problème et déclarait qu’Eileen pouvait en être la solution. La fille qui devait, à la base, poser en couverture de The Mating Mind, avait visiblement décidé de leur faire faux bond. A la veille de la parution, Alexander et Roman se retrouvaient démunis, et miracle, l’un d’eux, avait pensé à elle en guise de remplaçante. Le choc de converser de nouveau avec Roman passé, elle manquait d’exploser dans un rire nerveux en entendant l’idée brillante d’Alexander, ça ne pouvait venir que de lui vu le climat d’animosité entre elle et Roman. Alors comme ça, il espérait la voir débarquer dans son penthouse et prendre la pose pendant tout l’après-midi en tenue d’Eve ? « C’est un plan orchestré par vos deux cerveaux névrosés ? Ou seulement la deuxième partie de ta vengeance ? » Bien qu’elle doutait que Roman irait jusqu’à mettre en péril son précieux magazine pour satisfaire une vengeance personnelle, elle n’éliminait pas immédiatement cette probabilité. Un mois plus tôt, elle l’aurait cru incapable du moindre geste violent à son encontre, depuis elle se méfiait. « Ho non, ne me dis rien, je sais ! » scandait-elle en se redressant et en enfilant une paire d’escarpins stratosphériques. « Vous faites une édition spéciale pour l’été consacrée aux violences conjugales ? » A peine sa question terminée, elle regrettait déjà ses paroles empreintes d’une véritable haine. Une énième attaque stérile dont elle avait le secret et qu’elle était incapable de garder pour elle. Silencieux, Roman devait sentir que ses plans prenaient lentement l’eau, et que son magazine ne survivrait pas à une nouvelle catastrophe. Faisant mine de ravaler sa fierté, il réitéra sa demande au lieu de répliquer aux affronts de la princesse de Vegas. Il avait besoin d’elle, et personne ne saurait la remplacer. « Alors supplie-moi. » concluait-elle en raccrochant. Le téléphone abandonné sur la table de nuit, elle tourna les talons, quitta l’atmosphère rassurante de sa suite et grimpa dans le premier taxi.

Habiter sur Park Avenue était un privilège hors de prix, mais, Alexander Astoria avait toujours prétendu ne pas pouvoir vivre ailleurs. Dans son appartement aux dimensions disproportionnées, il aimait recevoir ses amis autour de repas gastronomiques, admirer la vue panoramique sur Central Park et refaire le monde en compagnie de Roman. Eileen était venue chez lui une fois, deux ans plus tôt, entrainée par un Da Russo d’humeur exécrable, qui voulait impérativement récupérer une paire de chaussures italiennes oubliée sur place. Depuis, et parce qu’elle évitait soigneusement New-York et ses avenues bondées, Eileen n’y avait plus jamais mis les pieds, jusqu’à aujourd’hui. Elle entrait sans même se présenter au gardien qui l’avait de toute manière reconnue, et s’élança dans l’ascenseur jusqu’au dernier étage. Dans le miroir, elle contempla un instant son reflet, et elle fut ravie de constater qu’elle avait retrouvé son visage d’antan, sans hématomes, sans plaies ouvertes. D’innocentes mèches blondes rehaussaient le bleu azuréen de ses yeux, et ses lèvres colorées de rose contrastaient avec la fraicheur de son teint. Elle portait une simple chemise blanche en lin, légèrement trop grande, et laissant apparaitre un décolleté provoquant. C’était presque la même que celle qu’elle portait la dernière fois qu’elle l’avait vu. Comme une énième piqure de rappel. Elle avait associé cette pièce maitresse d’un short en cuir noir pétrôle et de lunettes dorées qui masquaient parfaitement ses mauvaises intentions. La mélodie stridente de la sonnette manquait de la rendre sourde, mais pour autant, elle ne retirait pas son doigt jusqu’à ce qu’une voix familière dans l’interphone lui demanda d’arrêter son petit jeu et d’entrer. « Bonjour Alexander ! Tu sais que tu es encore plus beau quand tu es contrarié ? Quel cauchemar ça doit être pour toi de devoir faire appel à mes services. » soufflait-elle d’humeur véritablement enjouée en déposant un baiser au creux de son cou, là où la trace de son rouge à lèvres y laisserait une marque bien visible. Puis, elle lui refila son sac en python avant de s’aventurer vers le salon. Visiblement personne ne s’était attendu à ce qu’elle vienne, elle qui avait osé raccroché si subitement mais qui aimait trop les challenges pour refuser pareille invitation. D’autant plus qu’elle voulait qu’on parle d’elle, partout, c’était bon pour ses affaires personnelles. The Mating Mind était la première étape d’une longue course médiatique. (...) Il était là, assis sur un canapé immaculé, le regard dans le vide, l’air affaibli, dépité, presque mort; et toutes les répliques assassines qu’elle avait préparées sur le chemin s’évanouirent instantanément. Jamais elle n’avait vu Roman dans un état si pitoyable, même malade, même lors de lendemains de soirées arrosées, jamais elle n’avait constaté dans son regard l’expression d’une réelle tristesse. Stoïque, elle attendait une réaction de sa part, n’importe quoi, même un regard, mais il semblait que lui non plus ne savait plus comment agir face à elle. Fallait-il faire comme si de rien n’était ? Parler d’un sujet parfaitement banal comme les affaires ou la météo ? Attendait-il qu’elle lance l’offensive la première comme d’habitude. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il ne s’était pas excuser, qu’il s’était contenté de disparaitre avec une partie de son coeur et qu’il ne la lui rendrait jamais. Ainsi, elle se rendait compte qu’il était beaucoup plus aisé d’avoir de la répartie par téléphone car, sans savoir pourquoi, elle se sentait soudainement minable et dépourvue de parole. « Roman. » prononça-t-elle dans un vulgaire souffle avec toute la difficulté du monde. « Il y a des choses que tu ne veux pas faire Eileen ?  Des réclamations, des exigences ? » demanda soudainement Alexander en entrant dans la pièce et en mettant un terme définitif au silence oppressant qui y régnait. « Je veux qu’il fasse les photos. » D’un signe de tête elle désignait Roman qui avait finalement quitté le confort de son canapé. C’était une chose de poser complètement nue pour secourir un magazine à la dérive, s’en était une autre de devoir joueur la carte de la séduction avec Alexander pour que les clichés soient véritablement réussis et qu’ils possèdent cette touche charnelle et provocante propre au magazine. Malgré tout ce qu’il s’était passé entre elle et Roman, elle préférait que ce soit lui, et son indéniable talent pour la photographie qui s’occupe de son cas. « Tu es d’accord ? » le questionna-t-elle tandis qu’il s’approchait et qu’elle sentait en elle les effets d’un malaise brutal. Elle refusait de l’admettre, mais elle avait peur. Encore. Cette même peur qui revenait tordre ses entrailles chaque fois qu’on évoquait son nom, chaque fois qu’on évoquait le drame de cette nuit. Elle se rassurait en se disant que tant qu’Alexander était là il ne lui arriverait rien et pourtant, elle avait toujours le sentiment d’être face à un adversaire bien plus fort qu’elle. « La salle de bains est au fond du couloir, tu y trouveras tout ce qu’il te faut. » expliqua Alexander qui avait réorganisé et déplacé la séance photo comme un chef. Au programme, une ribambelle d’ensembles de lingerie fine dans laquelle elle aurait tout le loisir d’y piocher ses préférences, un peignoir de bain immaculé, quelques accessoires aimablement prêtés par des joaillers de New-York et Las Vegas, et du maquillage pour parfaire le tout. En revanche, il n’y aurait personne d’autre qu’eux, pas de coiffeurs, de maquilleurs, d’assistants idiots prêts à lui apporter un verre d’eau en un claquement de doigts, personne. Et, elle avait accepté la proposition en grande partie pour ça, pour l’intimité, pour que personne ne s’aperçoive qu’elle et Roman étaient des amants maudits, pour que personne, mis à part Alexander, ne puisse se rendre compte qu’elle avait pour Roman de réels sentiments. « Roman, tu viens m’aider à choisir ? » Loin d’elle l’idée d’user subtilement de la provocation, mais, dans la mesure où il allait faire les photos et que le magazine lui appartenait, il avait le droit d’apposer son avis sur tout, jusque dans les moindres détails. Anormalement silencieuse, elle déambulait le long du couloir et poussait la large porte. Comme annoncé par Alexander tout était bien place; soigneusement ordonné, mais elle s’en fichait. Tout ce qu’elle voyait c’est qu’ils étaient enfin seuls. Rien qu’elle et lui. Mais qu’ils ne se comprenaient plus. Les pièces brisées étaient là, juste à leurs pieds, dans l’attente d’être recollées. Alors, elle se risqua la première, sans élan, sans inspiration préalable, sans filet de sécurité, dans le vide, droit vers l’inconnu. « Est-ce que tu peux prendre dans tes bras et faire semblant de m’apprécier pendant deux heures ? Parce que sinon j’y arriverai pas. » Sa voix n’avait rien d’agressif ou de méprisant comme d’ordinaire, à l’inverse, elle semblait presque l’implorer. C’était suffisamment difficile de se tenir face à lui, mais encore plus lorsqu’il ne daignait pas ouvrir la bouche ou laisser transparaitre la moindre émotion. Elle avait la sensation d’avancer dans le noir, de pouvoir faire un chute fatale à tout moment. Qu’importe, ils ne pouvaient pas se faire plus de mal qu’avant la remise des diplômes, alors elle se laissait tomber, le visage posé contre son torse, les mains autour de son cou, la peur au ventre. « Me fais pas de mal. »

 
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MessageSujet: Re: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyVen 31 Juil - 17:21


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Roman&Eileen&Alexander ⊹ Entre ses mains l’appareil grondait d’une salve de cliquetis lumineux qui embrasaient la pièce à chaque fois que son index se refermait sur le bouton noirâtre. Demandant des poses au début de sa carrière, Roman avait fini par ordonner et aboyer plutôt que de quémander. Les mannequins avaient toujours été des choses et dans l’ordre primordial de la pyramide qu’il dominait, ceux-ci ne dépassaient guère le seuil de la dernière marche du podium qu’il leur attribuait déjà bien généreusement. Pourtant aujourd’hui, il semblait comme évidemment et d’une importance capital le rôle de l’impotente qui tiendrait place sur la couverture si scandaleuse de The Mating Mind. Le regard dégrafé de Roman pourtant, semblait comme désintéressé par l’annonce stupéfiante qu’avait faites récemment Alexander Astoria de sa voix la plus contrôlée mais qui semblait déjà, à bout de souffle sous la panique éphémère qu’elle pouvait ressentir. A quoi bon s’exclamer, brailler, protester contre ce coup que leur faisait encore la vie quand ils avaient toujours pensé pouvoir la dompter jusqu’au bout, accrocher dessus vaillamment, complètement à cru sur son dos de maîtresse conquise quand en faites, elle n’attendait que la première rébellion de l’un de ces deux connards richissimes pour venir se cabrer et les faire valser au sol. La bête le regardait dorénavant de haut, avec une moue volontairement odieuse, qui scandait encore et encore son mépris, son jugement, ses reproches. Tu as merdé, il faut accepter, cette fois-ci, l’argent ne te sauvera pas. Voilà ce que Roman entendait encore et encore pendant que son associé tentait de lui faire prendre conscience de la terrible situation dans laquelle ils exerçaient. Roman jonglait entre les prénoms de mannequins qui avaient déjà plus d’une fois pris la pause sous son objectif mais à chaque nouveau nom qui parsemait son clavier et qui semblait si sensuel pourtant, il sentait que c’était la fin. Il n’avait pas le droit à l’erreur. Ce numéro était sûrement le plus important, l’apothéose de leur carrière. S’ils finissaient par reculer maintenant, présenter un travail médiocre, original dans sa nullité exemplaire, ils en paieraient les conséquences, ça, Roman le savait et c’était pourquoi chaque mannequin qu’il connaissait était vite relayé à la case poubelle. Il lui fallait du nouveau, du sulfureux, du classe, du sensationnelle, de l’inattendu. Il lui fallait Eileen Rosenbach. De ça, roman en était aussi convaincu que son meilleur ami au moment même où celui-ci avait prononcé le prénom interdit. Elle était pêchée, elle était tout. Si les deux hommes l’avaient compris depuis longtemps malgré qu’ils n’apprécient pas ces traits de caractère de la même manière, le public s’en régalerait de détester cet air hautain, cette outrageuse manière de décimer l’image de sa posture altière et tout dans la provocation. On la détesterait et on l’aimerait tout autant pour son insolence et elle ferait assurément vendre pour qui elle était avant tout. La digne héritière de son père et celle dont on entendait que trop parler sans jamais arriver à obtenir réellement un infime espoir de la connaître réellement. La Rosenbach dénudée de tout mais non de ses secrets. Ce serait prometteur, terrifiant mais efficace. Alors Roman, résolu à perdre la face, empoignait déjà le téléphone d’Alexander afin de passer de nouveau un marché avec le diable à défaut de pouvoir jouer avec lui comme il l’avait fait et refait encore jusqu’à présent. Ce que je te demande ne … Nous concerne pas Eileen. Qu’il articulait pendant qu’il sentait la honte envahir de nouveau la moindre parcelle de son visage. Eileen semblait vouloir être tranchante mais tout ce qu’il décelait, c’était cette  force qu’elle essayait d’avancer face à ses faiblesses mises à nues par des coups abruptes. Eileen n’était plus que l’ombre d’elle-même, une épique retombée du désastre qu’ils avaient causé à force de vouloir s’entre-tuer bestialement pour des histoires de doutes, de peur, de sentiments inavoués et inavouables. Ton humour me va droit au cœur Rosenbach. Qu’il répliquait tranchant pendant qu’elle tentait d’appuyer sur ce qui les avait séparé auparavant. Il aurait pu répondre encore plus sarcastique mais aujourd’hui c’était bien lui qui demandait un service et non l’inverse. Roman doutait aussi grandement du refus d’Eileen car elle adorait avoir la main mise sur les gens. Cette simple requête devait lui faire un bien fou voire, redonner le piment qui manquait à ses jours depuis que Roman avait osé s’en prendre à elle. Dorénavant, il semblait que la princesse vegassienne avait de nouveau le bonheur jouissif de la possession sur l’homme et elle allait s’en servir pour tenter de le faire plier et payer. Roman s’en doutait, se condamnait lui-même de par cette simple demande et quand elle raccrochait après lui avoir demandé de la supplier, il raccrochait et se tournait lentement vers Alexander. Il venait peut-être de signer son arrêt de mort mais il savait dès lors que la Rosenbach viendrait, une certitude qu’il détenait de par ses trop longues nuits passées aux côtés de la délicieuse vipère. Si elle ne vient pas c’est que je ne la connais pas si bien que ça. […] Mais le temps passait, l’abreuvait de rêveries de plus en plus noires et à chaque bruit suspect, Roman relevait la tête en désespoir de cause d’apercevoir enfin la belle de ses cauchemars. Installé sur l’immense divan qui trônait au centre du salon, le jeune milliardaire observait d’une attention abstraite les différents portfolios qui s’étalaient face à lui. De quoi remplacer l’idée génialissime et irréprochable d’Alexander. Mais aucune ne faisait l’affaire et plus le temps passait, plus Roman doutait finalement de ses précédentes certitudes concernant l’arrivée d’Eileen. Jusqu’à ce qu’il entende l’ascenseur s’ouvrir et qu’Alexander se dirige vers l’invité qui venait de faire son entrée. Se figeant, Roman restait longtemps prostré sur son fauteuil de peur de perdre l’équilibre s’il allait à la rencontre de la jeune femme. Finalement, il n’avait pas encore imaginé le moment où il se retrouverait face à elle, dans l’expectative que l’un des deux brise la glace qui les enveloppait solidement. Son visage venait filtrer enfin la dernière lumière intense qui brillait dans son regard et il se redressait enfin pour l’accueillir malgré le pas chancelant et le regard fuyant qu’il lui accordait. Roman faisait fi de sa présence et préférait se concentrer sur tout plutôt qu’elle. Pourtant, cette solution ne marcha que quelques secondes puisqu’au moment où elle demandait explicitement à ce qu’il prenne lui même les photos, leur regard se chevauchait à l’unisson. Il sentait le mal, le drame, la haine, le feu, la passion dévorante qui les animait toujours. Il revoyait son poing dérivé contre sa tempe, il sentait la cicatrice à son épaule le transpercer de nouveau de douleur comme si la blessure s’animait sous le regard de sa créatrice. Aujourd’hui pourtant il ne pouvait plus lui en vouloir, ils étaient tous les deux bourreaux, lui plus sanglant encore qu’elle ne l’avait été. Jusqu’à présent il n’avait émis aucun son, même lorsqu’elle l’avait brièvement salué il n’avait que produit un simple geste de tête pour répondre ce léger cessez le feu. Oui, ce sera mieux ainsi. Qu’il disait en acquiesçant pendant qu’il se rapprochait sans même le remarquer, de la jeune femme. C’était une attraction évidente et la belle avait bien raison. Si quelqu’un devait la dévisager et dévorer chaque instant de cette séance photo ce serait lui et personne d’autre malgré tout le mal qu’il avait pu penser d’elle lorsqu’ils avaient fini par se conduire à leur perte mutuelle. Il se détournait alors, perdu dans de nouvelles pensées macabres et attrapait son appareil photo lorsque la voix de la jeune femme s’élevait de nouveau dans les airs et le laissait figé sur place. C’était comme si Alexander n’existait plus, qu’il avait décidé de s’éclipser car l’air ambiant devenait bien trop étouffant pour ces trois personnages emblématiques, placés au même endroit au même moment. Je te suis. Lorsque Roman avait imaginé nombre de fois revoir Eileen, jamais il n’avait pensé qu’il l’aurait suivi encore et encore au bout du monde et aurait apprécié la moindre de ses paroles. Dorénavant c’était le cas alors il se condamnait à voir ses pas emprunter les siens comme le pantin qu’il était depuis qu’elle l’avait quitté et se retrouvait enfin dans la pièce réaménagée en dressing pour l’occasion. Il la regardait longuement, scrutait son dos, la moindre esquisse de geste à son égard. Il respirait presque au même rythme qu’il sentait son dos bouger mais son cœur manquait d’exploser lorsqu’elle venait contre lui et refermait sur eux la plus vive intimité qu’il n’avait connue depuis longtemps à ses côtés. Roman manquait d’oxygène, il n’osait la toucher, poupée de porcelaine qu’il avait déjà brisé une fois et qu’il ne voulait plus que frôler du bout des doigts. Il craignait tout, de lui refaire du mal, de ne pas être capable de la comprendre de nouveau, de contenir cette flamme qui le dévorait de l’intérieur. Elle voulait qu’il ne lui fasse aucun mal mais là, les bras ballants à ne pas répondre à cette demande, il faisait pire que ça encore. Mais c’était son cœur qui commettait l’irréparable. Il hurlait ses sentiments, il se déchainait pour sortir de cet état comateux dans lequel il avait été bien trop longtemps plongé. Roman s’éveillait, il sentait la chaleur de son sang revenir brûler chacun de ses muscles, nourrir intensément son cerveau et c’est enfin qu’il refermait ses bras contre elle, la serrait presque trop fort pour finalement lâcher prise et reculer d’un pas. Il avait encore peur mais il l’aimait toujours, d’un amour insensé. Plus rien ne sera comme avant. Mais je te promet Eileen que justement, je ne recommencerais plus les mêmes erreurs. Qu’il lui disait en la dévisageant longuement, en tentant vainement de rester loin d’elle comme si son cœur pouvait exploser et qu’il pouvait recommencer à devenir fou. C’était trop peu crédible encore pour qu’il fasse quoi que ce soit de stupide afin d’écourter ce précieux moment. Tu avais disparu… Qu’il soufflait entre ces lèvres. Il pouvait parler d’après l’horrible accident ou même de sa vie entière, Eileen pourrait comprendre la solitude qu’il avait endurée. Mais, ne voulait s’arrêter sur ses paroles, il s’avançait alors vers un des portants et en sortait un ensemble transparent avec une fine dentelle contrastée de noir qu’il lui tendait finalement. Tu devrais essayer ça. Tu serais parfaite dedans. Regards entendus, ils s’observaient longtemps avant que ses doigts ne se referment sur le déshabillé presque indécent. Il lui montrait finalement deux ou trois nouvelles tenues et sans attendre qu’elle ne se dévêtît face à lui, il quittait la pièce devenue trop encombrée par la tension qu’il ressentait. Roman se sentait de nouveau entier, vivant. Deux êtres faits pour être ensemble, se conquérir pour finalement ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre… Quoi qu’il arrive ne t’en mêle pas Alexander… Restons professionnels. Qu’il disait en attrapant son appareil photo pour y arranger l’objectif. Au fond c’était plus un conseil pour lui-même et tous dans cette pièce, le savait parfaitement.



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MessageSujet: Re: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyMar 25 Aoû - 16:10



« Et laisse moi tomber,
et laisse nous tomber.
Laisse la nuit trembler en moi. »




Rien qu’à sa voix, elle comprenait qu’il n’était plus le même. Roman avait perdu son assurance légendaire, une majeure partie de sa fierté et par-dessous tout, celle qui le rendait vivant. L’amour de sa vie comme il n’en existe qu’un seul. Aujourd’hui, il avançait dans le noir, à l’aveugle, vers l’inconnu. Sans doute espérait-il sauver ce qui pouvait encore l’être, son magazine, l’amitié et le respect de ses rares amis, des bribes de souvenirs. Pourtant, elle savait que toute l’énergie dont il aurait besoin pour se battre l’avait quitté lorsque son poing avait cogné contre sa joue. En instant, il était devenu l’ombre de lui-même, vide, presque inerte, dans un état léthargique et comateux. Le Roman qu’elle admirait n’existait plus. La Eileen qu’il connaissait n’existait plus. Ensemble ils auraient pu affronter toutes les tempêtes mais une fois séparés, ils devenaient des comédiens maladroits forcés de jouer un rôle qui ne leur convenait pas. « Et ça concerne qui ? Dis-moi. » répondait-elle en haussant le ton alors qu’il essayait vainement de lui faire croire que sa demande avait uniquement des intérêts professionnels. Elle savait que c’était faux; qu’importe la situation le passé finirait toujours par leur exploser en plein visage. Jamais il n’agirait comme un simple photographe et jamais, elle ne prendrait la pose sans revoir ses lèvres effleurer les siennes, la balle se perdre dans son épaule, sa main glaçante signer un arrêt de mort. La conversation se termina par une énième provocation dont elle avait le secret et qui, à coup sûr, dévasterait une nouvelle fois la fierté, maintes et maintes fois, malmenée de Roman. (...) Dans l’appartement d’Alexander régnait un silence glaçant, ils étaient mal à l’aise, l’un comme l’autre. Muré dans son silence, il osait à peine poser son regard sur elle, de peur, peut-être, de la blesser une nouvelle fois. De son coté, elle énumérait ses conditions, sans quoi, elle repartirait en les laissant dans un galère innommable. Seul Alexander parvenait à garder son naturel. Il ne jouait pas à l’avocat du diable, ne tentait pas de remuer le couteau dans la plaie. Professionnel, il mettait ses vieilles rancunes au placard pour que tout se déroule au mieux, jamais un mot plus haut que l’autre, il n’avait pas encore conscience d’être en plein milieu d’une tempête endormie prête à se réveiller d’un instant à l’autre. Elle exigeait que ce soit Roman, et personne d’autre, qui fasse les photos. Ce qu’il accepta volontiers sans la moindre hésitation. C’était une évidence qui semblait surprendre Alexander. A les voir comme ça, s’agiter autour de lui comme deux adolescents timides il n’aurait jamais pu imaginer qu’Eileen et Roman se livraient une véritable guerre, qui durait depuis trop longtemps déjà. Ils ne ressemblaient à rien qui existait déjà, à personne, amoureux incompris, amants maudits, mais incapables de faire un pas l’un sans l’autre. Dans le couloir qui menait à la salle de bain, elle ressentait soudainement une sorte de malaise qui coupait sa respiration, elle ne s’était pas retrouvée seule avec lui depuis des semaines et elle redoutait ce moment. Elle appréhendait ces retrouvailles qu’elle n’avait cessé d’imaginer dans son esprit; déjà, elle craignait qu’ils reprennent le fil de leur histoire là où, ils l’avaient abandonné. C’était donc à elle de donner le prochain coup ? De lui faire plus de mal encore ? D’apposer un nouveau point final à la fin de leur relation. Elle en était incapable. Eileen n’avait plus d’armes en réserve, plus l’envie de voir Roman souffrir par sa faute, plus le courage de sauver sa fierté en l’écrasant encore. Alors qu’elle aurait pu, aisément, profiter de sa demande inattendue pour ruiner ce qu’il restait de sa vie. Au lieu de ça, elle tomba lamentablement dans ses bras. Le dernier endroit au monde où elle se sentait en sécurité mais là où, malgré tout, elle avait sa place. Sa peau brûlante contre la sienne, elle entendait les moindres reflets de son souffle saccadé, ses soubresauts, ses hésitations. Il ne la touchait pas, ne la frôlait pas, ne lui rendait pas une once de tendresse. Alors, elle voulait reculer et fuir, honteuse d’avoir cru qu’elle pourrait recoller une partie des morceaux de la sorte, mais au même moment il l’attirait tout contre elle. Et, elle se sentait mal, vulnérable, impuissante mais par dessous-tout vivante. Plus vivante que jamais. « On ne devrait pas se faire des promesses qu’on sera incapables de tenir. » Eileen voyait la réalité en face. Même si plus jamais il n’oserait lever la main sur elle, Roman, rien que par ses paroles était capable de la trainer plus bas que terre. Cela finirait par arriver, pas demain, peut-être pas dans un an, mais un jour viendrait où la passion l’emporterait sur le reste et où; inévitablement la situation redeviendrait aussi critique qu’aujourd’hui. Il ne fallait pas se leurrer, même s’ils s’aimaient plus que n’importe qui d’autre, leurs caractères étaient incompatibles; l’un voulant toujours prendre le dessus sur l’autre. « Je suis revenue. Pour l’instant. » Evidemment qu’elle avait disparue, cachée dans sa suite, là où il ne pourrait pas l’atteindre; de sa vie aussi elle s’était échappée ne lui laissant que des souvenirs doucereux. « Tu t’es installé à Las Vegas... » murmurait-elle désireuse de savoir s’il avait fait ce choix pour elle ou s’il avait d’autres bonnes raisons; mais elle n’osa pas. Elle ne pouvait plus s’adresser à lui comme elle le faisait autrefois, sans filtres, sans crainte, en toute sérénité. Eileen devait apprendre à peser ses paroles pour ne pas laisser la situation lui échapper et prendre l’eau, encore. « Tout ce que tu voudras. » Elle attrapait la sélection de Roman avec un sourire à peine visible, presque triste et il s’en alla. (...) Un quart d’heure plus tard, le temps de reprendre ses esprits, d’encaisser le choc causé par ces retrouvailles hors-normes, elle se décida à quitter la salle de bain pour rejoindre les deux dirigeants dans le salon. Déjà, ils avaient installé le matériel, les lumières, le trépied pour l’appareil photo, quelques bouteilles d’eau sur la table basse. Alexander lui lança un regard bienveillant pour l’encourager tandis que Roman peaufinait ses derniers réglages, se préparant mentalement à poser ses yeux sur celle qu’il aimait tant et qui était plus séduisante que jamais. La dentelle noire semblait danser sur ses courbes alléchantes, Eileen savait jouer de ses charmes, de ses multiples atouts; moins elle portait de tissu sur le corps plus elle se sentait le goût délicieux de la victoire se rapprocher. Elle sentait les regards de Roman et Alexander s’attarder sur elle, le professionnalisme foutre le camp, mais elle s’en moquait, incendiaire et provocante elle entrait enfin dans ce qui était son élément. Elle redevenait elle-même, la belle, l’impitoyable, la piquante Eileen Rosenbach. Celle qu’on pense connaitre mais qui reste, pour toujours, un mystère. Ni une, ni deux, elle s’allongea sur le canapé et porta une cigarette jusqu’à ses lèvres rouges. Son regard déterminé défiait l’oeil de l’appareil photo alors qu’elle enchainait les poses, ses mèches blondes cernées d’un halo de fumée de grise. Tous les clichés étaient potentiellement la future couverture du magazine; tous avaient ce coté provocant et désinvolte propre à The Mating Mind; elle remarquait la satisfaction de Roman mais ne parvenait pas à comprendre les hésitations d’Alexander. « Il y a un problème ? » demandait-elle finalement après le troisième ensemble, encore plus affriolant que les deux premiers. Il lui apporta une bouteille d’eau tout en restant silencieux, visiblement elle n’était pas invitée au débat. Rapidement, il prétextait devoir régler quelques détails avec Roman et s’éloigna vers une autre pièce en attendant que ce dernier se joigne à lui. « Un jour il faudra que tu m’expliques pourquoi tu as décidé de t’associer avec ce type. » soufflait-elle mécontente qu’on marque une pause à la séance pile au moment où elle commençait vraiment à se sentir très à l’aise, jusqu’à en oublier que l’homme derrière l’appareil était un bourreau des coeurs. « Roman... » l’arrêta-t-elle alors qu’il tournait les talons. Elle effleurait sa main comme pour le retenir un peu plus avec elle. « Reviens. » Qu’il revienne finir le travail accompli mais surtout, qu’il revienne dans sa vie. Sans lui, elle n’était rien.
 
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MessageSujet: Re: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyMer 26 Aoû - 0:22



« Et ta débauche ne leurre qu’un instant ton désespoir caché.»



S’il y avait bien un sujet sur lequel Alexander ne plaisantait pas, c’était le travail. Le magazine était son oeuvre la plus précieuse, celle dans laquelle il avait aussi bien investi de l’argent que du temps. Il attendait que ses efforts obtiennent le succès mérité en se dévouant corps et âme pour The Mating Mind et, il misait beaucoup sur l’édition de la rentrée pour redorer son blason et gagner en notoriété. Pour ce faire, il attendait beaucoup de la part de Roman, de l’implication, des idées, une nouvelle ligne directrice encore jamais vue mais, malheureusement pour lui, l’esprit de son associé était ailleurs, très loin. Quelque part au milieu du Nevada, rêvassant à longueur de journée en fixant l’horizon, l’image de sa petite princesse perdue au visage ravagé tournait en boucle dans son esprit. Depuis son arrivée à New-York, Roman était une sorte de zombie, ses paroles se limitaient à des mots, parfois à des sons incompréhensibles, son regard était vide et terne et il se déplaçait avec une lenteur agaçante, comme si chaque pas fait en avant l’éloignait un peu plus d’Eileen. « Du sommeil et une tornade blonde... » répondait-il en examinant les derniers mails urgents qui s’entassaient sur la boite de réception du magazine. C’était la folie. Toujours pas de couverture, pas de mannequin de remplacement, pas d’interview choc, du vide. L’édition de septembre risquait d’être proche du néant si Roman ne faisait pas l’effort de quitter son emplacement sur le canapé pour mettre en alerte son réseau. Eileen prenait tellement de place dans ses pensées qu’il ne se rendait pas compte de l’urgence de la situation. The Mating Mind traversait une véritable crise ! « Une blague ! Tu te fous de moi Roman ! Tu crois vraiment que j’ai envie de plaisanter aujourd’hui ?! » Alexander d’ordinaire capable de garder son sang-froid en toute circonstance était littéralement en train d’imploser face au comportement de Roman. La solution qu’il proposait n’était pas la plus adéquate d’un point de vue relationnel mais, sur le plan professionnel personne n’était mieux placé qu’Eileen Rosenbach pour se faire tirer le portrait en petite tenue. Plus qu’un physique, Eileen avait un nom, une histoire, une personnalité. Elle avait tout pour convaincre les potentiels lecteurs d’acheter le magazine. Plus que la princesse de Vegas, elle était l’énigme de Las Vegas. Déjà il imaginait la couverture, une image en noir et blanc, son regard de belle-de-nuit traversant l’objectif, ses courbes à peine dissimulées par quelques étoffes de soie. Et, à l’intérieur une dizaine de pages alternant entre photos sulfureuses et interviews exclusives. « Moi qui pensais que tu lui avais collé un détective privé aux basques. Elle est à New-York pour affaires, j’ai cru comprendre qu’elle faisait le tour des cabinets d’investissements. Elle prépare quelque chose à Las Vegas qui doit valoir une petite fortune. » Sans doute voulait-elle ouvrir son propre palace ou créer une entreprise à la hauteur de sa réputation. Dans les deux cas, elle ne semblait pas avoir l’intention de demander le moindre centime à son richissime papa. « Silver en couverture de The Mating Mind ? Et pourquoi pas faire un numéro spécial sur mes chats ou sur ta mère tant qu’on y est. » Il manquait de s’étouffer face aux aberrations et à l’imagination de Roman. Silver était sa très respectable employée, pas la première trainée venue qu’on balance en couverture en guise de remplacement d’autant que, sur l’échelle du dédain, la jolie brune était bien loin derrière la Rosenbach. Il suffisait de taper Eileen Rosenbach dans un moteur de recherche pour se rendre compte que la réputation d’Eileen était tout sauf irréprochable. Des articles de presse l’accusait de consommer toute sorte de produits illégaux, régulièrement les journalistes pointaient du doigt son rythme de vie débridé, ses moeurs légères, la manière dont son père étouffait soigneusement toutes les affaires susceptibles de lui porter préjudice. C’était un joyeux bordel dont ils auraient, en exclusivité, la part de vérité. « Elle va accepter pour une seule raison. Parce que c’est toi qui le demande. » Il était prêt à le parier. Si Roman relançait les dés, impossible qu’elle refuse de participer à son petit jeu malsain. Eileen avait besoin d’être dans des situations violentes et incertaines pour se sentir vivante, ce qui, expliquait bien des choses; notamment son goût prononcé pour le poker. Perdre et gagner. Toute son existence reposait sur ces deux valeurs. Incapable de trouver une bonne excuse pour ne pas passer ce coup de fil capital, Roman prit son courage à deux mains et se lança, comme un enfant, après une longue inspiration. Alexander silencieux, examinait la scène avec un sourire moqueur tatoué sur les lèvres. Jamais, il n’avait vu Roman perdre ses moyens et s’embourber aussi rapidement. Nul doute qu’elle le menait par le bout du nez. Même au téléphone elle parvenait à lui renvoyer toutes ses erreurs en plein visage. Eileen avait une repartie massacrante, un humour inépuisable mais affreusement glauque. Elle n’avait pas besoin de jouer à la garce vaniteuse, elle en était une. « Aoutch ! » lança-t-il alors qu’elle évoquait les violences conjugales, exigeait de Roman qu’il la supplie et raccrochait, le tout en moins d’une minute. Eileen s’acharnait, ne lâchait sa victime que lorsqu’elle était sûre que cette dernière ne puisse plus jamais se relever et, ça marchait. Roman était dans le doute le plus total. Il était persuadé qu’elle allait venir mais n’en avait aucune certitude. Eileen ne laissait pas d’indices. (...) Une demie-heure plus tard, il ouvrait la porte à la personnification du diable, toute pomponnée dans son mini-short en cuir elle affichait un sourire victorieux et déversait ses méchancetés faussement ironiques à tue-tête. Il ignora ses paroles et l’emmena jusqu’au salon où Roman, immobile, osait à peine la regarder. Il en profita pour essuyer la marque de rouge à lèvres qu’elle lui avait faite dans le cou en guise de salutations par pure provocation. « Il y a des chose que tu ne veux pas faire Eileen ? Des réclamations, des exigences ? » demandait-il d’un ton bienveillant et professionnel. Il préférait connaitre ses limites maintenant afin de gagner du temps et de ne pas être obligé de changer ses plans à la dernière minute. Néanmoins, il connaissait suffisamment Eileen pour savoir que la pudeur ne l’atteignait pas. Etrangement, elle exigeait que Roman fasse les photos et s’en alla, avec lui, se choisir une tenue dans la salle de bain. Ils avaient besoin de se retrouver seul à seul pendant un instant vu la manière dont ils s’étaient quitté. Alexander s’en fichait, il n’était pas curieux, son seul objectif était d’avoir la une de The Mating Mind avant le coucher du soleil, pour le reste il laissait Roman régler ses différends avec elle, sans intervenir. « Du moment que mon penthouse ne se transforme pas en ring de boxe, je m’en moque. » lançait-il sèchement face à l’avertissement de Roman. Visiblement, il avait besoin de se rassurer pour ne pas flancher et le meilleur moyen qu’il avait trouvé pour ce faire était de faire porter le chapeau à Alexander. (...) Elle fit son retour dans la pièce un bon quart d’heure plus tard, à peine vêtue, la dentelle transparente laissait deviner ses courbes, sa sensualité. Eileen était incendiaire, atomique, elle jouait avec l’objectif comme une professionnelle. Elle enchainait les poses lascives, les regards aguicheurs et déterminés, la température était devenue caniculaire en un rien de temps mais, Alexander avait une nouvelle idée. Une idée aussi insensée que choquante et Eileen ne tardait pas à remarquer son air hésitant à chaque fois qu’un nouveau cliché apparaissait sur l’écran de son ordinateur. « On fait un pause. Roman tu peux me suivre, il faut qu’on règle quelques détails techniques. » lançait-t-il sans même répondre à l’enfant gâtée qui se tortillait sur son canapé depuis un bon moment déjà. En un rien de temps, il disparut dans la cuisine, à l’abri des oreilles indiscrètes. « Les clichés sont parfaits. Eileen est parfaite; mais... » Il marqua un bref silence face au regard déconcerté de Roman qui ne semblait plus rien comprendre. « Est-ce que tu pourrais envisager de passer de l’autre coté de l’appareil ? » demandait-il en essayant de prendre un maximum de précautions afin de ne pas se heurter à un non ferme et définitif. « Vous avez une relation particulière et ça pourrait donner un résultat très intéressant. » poursuivait-il en expliquant brièvement ce qu’il avait en tête. Une couverture en duo, une réelle proximité sans dentelle superflue, Eileen et Roman dans l’intimité. Une couverture choc et scandaleuse comme ils en avait terriblement besoin. Le genre à provoquer un séisme. « Imaginons qu’elle accepte, tu te sentirais de le faire ? D’oublier quelques heures le mal que vous vous êtes mutuellement fait ? » Roman s’était visiblement attendu à tout, sauf à ça. Il paraissait perdu, déconcerté, incapable de prendre une décision, tiraillé entre l’envie d’être de nouveau tout proche d’elle et la haine maladive qu’il lui portait encore. « Pense au magazine... et reviens quand tu te seras décidé. » lançait-il de but en blanc en retournant aux cotés d’Eileen qui, restée seule au salon s’était faite un nouvel ami en la personne de Wolfgang. « Il a l’air de t’apprécier. Si jamais Silver démissionne et que tu t’ennuies... » proposait-il en plaisantant alors qu’elle lui répondait sur un ton on ne peut plus méprisant et qu’elle filait vers la cuisine rejoindre Roman sans qu’il ne puisse la retenir.
 
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MessageSujet: Re: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyDim 6 Sep - 23:52


red lipstick, rose petals, heartbreak



Roman&Eileen&Alexander ⊹ Roman, mitigé, restait tenace face à ses amères convictions. Il fixait d’un regard affligé l’immensité de la ville brillante d’ambition. Elle avait sombré dans un noir éphémère et qui s’échappait de la nuit au travers de ses vives lumières colorées qui en inondaient sa surface. Il imaginait en bas, les rues jonchées de piétons qui courraient aux quatre coins de la ville afin d’atteindre un taxi jaune, embrasser une dernière fois leur compagne avant qu’elle ne s’échappe dans une bouche de métro ou encore afin d’éviter un retard pour un rendez-vous quelconque. Quoi qu’il arrive, Roman ne connaissait les effervescences de la vie qu’en son âme. A l’extérieur il restait inlassablement immuable. La panoplie même de la réflexion, de la maturité, de la dureté même. On se posait des questions sur lui et jamais on aurait réussi à y entrevoir une réponse dans son regard imprenable. Il suffisait ensuite qu’il cache ses yeux verts derrière une épaisse barrière noire et c’en était fini. Roman Da Russo relevait du défi incongru. Il faisait la fête, s’offrait de luxueuses soirées aux coûts exagérés et incongrus et derrière ces immenses sourires, il se pavanait au travers de la populace que derrière une façade froide et calculée. L’image de l’héritier honteusement promu aux hautes sphères des plus beaux podiums, gratuitement. Ce qui était le plus héritant encore, c’était sa dextérité à s’y hisser sans aucun mal et à faire tomber ses rivales sans le moindre effort et du haut de ses trop jeunes années. Mais Roman était enfin trahit. Trahit par ses humeurs, par son malheur, par son manque d’extériorisation. Il cachait tout au fond de soit, se vidait de ses sens et dangereusement, il avait basculé dans le mutisme inexorable. Maintenant, il penchait sa tête de gauche à droite ou de haut en bas pour approuver ou envoyer valser certaines décisions dans son travail. S’il ouvrait la bouche, c’était pour donner des ordres mais sans le ton autoritaire qui d’habitude, caractérisait la moindre prise de parole. Un zombie qui signait des papiers, grognait des ordres infimes et qui s’enfonçait dans le silence pour toujours ressasser l’unique sentiment qui lui broyait l’intérieur de la poitrine avec une persévérance qui allait finir par le faire sauter du haut de sa tour d’ivoire. Heureusement, il tenait encore à l’allure impeccable de ses costumes sur mesure. Je lui ai fait vivement comprendre que je ne la voulais plus dans ma vie. Le choix d’un détective privé m’aurait semblé peu judicieux dans ce cas là. Encore moins en vue du travail que nous avons… Il récitait sa mélodie du parfait gentleman en n’oubliant pas évidemment de boire de nouveau une gorgée du breuvage qu’il s’était servit pour obtenir ce courage qu’il n’avait, hélas, plus. Se tournant vers Alexander il l’observait longuement. Roman fuyait les ragots et les journaux qui traitaient une fois de plus de la vie d’Eileen Rosenbach, la sulfureuse, la ravissante, la séductrice, la … Toujours plus, encore plus loin. Il en avait des frissons. C’était ce trop qui l’avait épuisé et qui avait exterminé la moindre énergie qu’il lui restait. Mais peut-être bien qu’il s’empêchait juste de rétablir ses ressources, de se requinquer et de faire peau neuve. Elle était son fléau mais aussi ce qui lui permettait de respirer et d’avancer. Ils le savaient tous deux mais se voiler la face était tellement plus défiant. Et Roman savait que les jeux, il adorait ça tout comme elle. Alors il tentait de s’affliger le plus dur des châtiments, l’ignorance, l’absence de l’autre. Ma mère et son nom de famille ? Elle serait bien plus vendeur à coup sûr ! Qu’il disait en rigolant avec Alexander face à l’idée même qu’il avait exprimée précédemment. Qu’ils avaient l’air sains ces idiots qui se pavanaient dans leur argent maudit. Mais Alexander le remettait sur le droit chemin. Si demander à Eileen avait été bien plus dur qu’il ne l’aurait jamais imaginé, il savait aussi qu’elle accepterait pour la même raison qu’il voulait qu’elle refuse. Elle jouait, elle le défiait, la curiosité était affamante et elle avait besoin de se nourrir de sa présence, de cette atmosphère sombre et terrible qui les dilapidait lorsqu’ils se retrouvaient dans la même pièce. Mais étrangement, dans la souffrance, ils n’en retiraient qu’une force encore plus obscure et qui les maintenait en vie. Le piment, l’excitation, l’envie, ce désir ardent qui les poussait l’un vers l’autre. […] Elle le serrait dans ses bras avec la conviction même que tout finirait par se redresser et que les tords qu’ils s’étaient affligés ne pourraient que s’envoler de cette simple poigne qu’elle déversait le long de sa taille. Rien de tout cela n’existerait et ne prendrait vie car on ne vivait décidément pas dans un conte de fée malgré le surnom qui lui collait à la peau et qui devait invraisemblablement lui monter à la tête. Roman avait nombre de tords à se faire pardonner et de nombreux à lui reprocher et, tout comme elle, il avait besoin de bien plus que de sentir son corps au contact du sien pour tout oublier et recommencer sur de nouvelles bases. On n’a jamais travaillé dans ce sens là. Peut-être que pour une fois on pourrait cesser de faire comme si on était chacun l’un pour l’autre, un adversaire qui résistera à toutes nos attaques. On a sous-estimé la partie. Roman voulait la rassurer, voulait minimiser leurs actes, leur passion incohérente qui les avait amené à tout détruire autour d’eux y compris leurs deux âmes. Et pourquoi ? Pour de la reconnaissance, des sentiments inavoués, une foutue adoration qu’ils se condamnaient à confondre avec de la folie passagère provoquée par la présence de l’autre. Pour des raisons professionnelles. Tu en connais suffisamment je crois. A vrai dire, Roman avait répondu bien vite. L’envie soudaine de lui faire comprendre qu’il n’était pas venu pour elle ? Qu’il tentait de faire passer sous silence le fait qu’il s’était rapproché d’elle au moment où la belle s’éloignait de lui ? Mais Roman ne voulait pas qu’Eileen ne méprenne sur ses dernières investigations malgré sa manière si rapide et brusque de venir la contrer dans son raisonnement. La princesse de Vegas était pourtant sur une bonne piste. Roman ne s’était pas installée à Vegas que pour affaires mais ça, il était hors de question qu’elle le comprenne. Pourtant, il avait pointé en deux secondes le souvenir terrible du mal qu’il s’était fait. La fouille de sa chambre. En une seule phrase il venait de braquer leurs retrouvailles et de commettre le vol du siècle. Celui du drapeau blanc, du cessez le feu. A force d’être sur ses gardes, il en devenait cruel. Avec tout le monde, avec lui-même mais bien pire, avec elle. Eileen semblait le supplier du regard et lui, peinait complètement à répondre à ses attentes. Un pauvre chiot qui n’arrivait à attraper ses perches, qui s’y refusait de peur de la blesser de nouveau, de l’aimer bien plus qu’il ne prenait conscience qu’il était fou d’elle. Tout ça en même temps. Trop était trop. Il esquissait un bref sourire à sa dernière remarque et s’effaçait dans le couloir non sans un dernier regard par-dessus son épaule. Son cœur éclatait à grand coup de pars et d’autres de sa poitrine à la simple vue de sa peau qui apparaissaient quand elle faisait descendre les tissus de ses vêtements le long de son corps. Il prenait la fuite vers le salon en un rien de temps, troublé, se mutilant les yeux de ses mains comme si sa rétine brulait. […] Son appareil photo en main, il contrôlait les différents objectifs qui s’étalaient sur le tissus blanc installé pour l’occasion et qui recueillait le moindre matériel dont il disposait pour prendre les meilleurs clichés. Eileen se posait, lascive, sur le sofa, cigarette au bord de lèvres nudes comme son corps. L’envie et le désir aurait brûlé la chair de Roman s’il ne s’obstinait pas à regarder d’un œil froid et détaché, le corps présomptueux de sa meilleure ami. C’était comme s’il essayait de lui adresser un message à travers l’objectif mais que le Da Russo avait l’esprit bien trop perdu pour comprendre un traite mot de son langage qu’il avait parlé jusqu’alors, à la perfection. Alexander le tirait alors de sa rêverie. Tout était beau, tout était parfait, mais le froid de la pièce contaminait les images et Roman en était conscient. Il allait suivre son meilleur ami sans un mot lorsqu’Eileen venait à jouer de sa finesse linguistique qu’il ne relevait pas jusqu’au moment où sa main étreignait la sienne dans une suppléante remarque qui l’énervait plus que tout. Arrêtes de faire l’enfant Eileen, on travaille là. Qu’il lui lançait sans un regard pendant qu’il s’éloignait. C’était l’électrocution, cette étreinte de nouveau, ces deux mains qui se touchaient, se caressaient presque. Il sentait le bout de ses doigts qui avaient effleuré les siens, le brûler dangereusement. Les picotements combattaient son envie de retourner auprès d’elle. Il avait fui, parler comme le connard qu’il était depuis toujours juste pour éviter ce contact audacieux, cette genèse de leur futur retrouvé. Il était impossible pour lui de pardonner ainsi, de la voir le supplier après le mal qu’il lui avait fait et surtout, il lui priait silencieusement de tout faire pour ne pas mettre leurs problèmes au milieu de son avenir professionnel. Es-tu conscient que je viens de l’envoyer valser après lui avoir offert la possibilité qu’on était de nouveau ami ? Tu veux quoi sur les photos, un massacre ? Personnellement je n’ai pas encore donné dans le SM pour le magasine tu m’excuseras. Qu’il disait en levant les yeux au ciel mais, tout en examinant les clichés qui apparaissaient dans le cadran de son appareil, il fronçait les sourcils, en en venant à la même conclusion que lui. Alexander avait la touche fine, il n’était pas son coéquipier pour rien et si Roman n’avait pas été autant lié à l’affaire, la décision lui serait venu aussi automatiquement qu’elle était apparue à son meilleur ami. Sans perdre une seconde et d’un regard long de sous-entendus, Alexander s’en allait rejoindre la mannequin du jour pour laisser à Roman toutes ses pensées et ses ambitions se cumuler. Il tournait les talons et s’enfonçait de nouveau au sein de leur guerre non achevée. Je vais poser avec toi Eileen. Si tu me détestes montre le à l’écran ça pourra être intéressant… Tu me diras ce que je suis autorisé à faire ou non. Roman la regardait froidement, avec une persévérance sans faille. Leur regard ne s’était jamais autant étreint qu’à ce moment précis. Roman la testait, voulait voir sa réaction, la comprendre, lire en elle comme il le faisait si bien avant et au bout d’un certain temps, presque entendus à distance, il dénouait sa cravate et faisait glisser sa chemise le long de son corps basané. Il s’approchait lentement d’elle en faisant glisser ses doigts vers son corps et tout en la touchant enfin, ses doigts dans le creux de ses hanches, il la regardait longuement. Comme un mannequin pro qui essayerait de lui offrir des conseils mais c’était bien autre chose. Touche moi. Fais comme si… Tu me désirais plus que n’importe qui. Qu’il disait le regard braqué sur elle. Ce n’était que le début, il connaissait les séances photos pour savoir que tout s’accélérerait aussi vite que les vêtements tomberaient. Leurs deux regards se chevauchant, il entendait dorénavant Alexander actionner sans arrêt, son appareil photo. Roman sentait les mains d’Eileen glisser vers sa ceinture. Sa peau le brûlait et il finissait par la faire basculer lentement, progressivement dans ses bras, son corps penchant contre le sien, la tête d’Eileen se rejetait en arrière contre le sofa qui pouvait la rattraper mais il la tenait fermement. Sa main droite étreignait doucement ses cheveux et il faisait glisser ses lèvres vers son cou. Docile et soumise dans ses bras, tordue d’envie et de douleur, sa dévotion au maximum. Lui, il se rappelait tout, le bateau, cette halte soudaine dans leur amitié abstinente. Il l’avait brisé tout en jouant de sa rage, de son désir primale, de la violence de ses geste et de la dureté de ses baisers embrasant. Dorénavant, il la lovait dans ses bras comme s’il pouvait à tout moment lui faire de nouveau du mal. Il caressait son corps de baisers égarés qui ne frôlaient que sa peau hérissée à son contact. Tu vas bien ? Qu’il lui susurrait à l’oreille pendant qu’Alexander demandait plus encore. Regarde moi, imagine que je viens de te dire que je t’aimais et que tu avais envie de moi depuis toujours. Roman la regardait longuement, d’une manière si intense qu’Alexander même aurait pu comprendre ce qu’il se passait. Roman était vivant, éveillé et il la provoquait à sa manière bien à lui. Un sourire s’esquissait sur ses lèvres, destiné uniquement à sa belle.



© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyLun 11 Jan - 4:36



« Et laisse moi tomber,
et laisse nous tomber.
Laisse la nuit trembler en moi. »




A la question « qu’est-ce qui caractérise le plus Roman da Russo selon vous ? » elle aurait sans doute répondu - son excès d’orgueil- avec toute la mauvaise foi du monde. En réalité, ce n’étaient pas ses attitudes condescendantes et ses exigences princières qui faisaient de lui un homme parfaitement détestable. Odieux, il l’était naturellement, se conduire de façon imbuvable ne servait pas seulement à rassurer son égo surdimensionné, c’était sa vocation, son but ultime. Roman espérait remporter la médaille du mépris, la palme de l’égoïsme, l’oscar de l’insensibilité. Tout le monde savait qu’il n’y avait pas de coeur derrière sa carapace et que le seul amour dont il était capable résidait dans deux mots -l’amour-propre-, uniquement. La vérité sur les rouages complexes de sa personnalité était ailleurs, bien au-delà des apparences et de l’image de golden boy capricieux qu’il renvoyait. Roman était animé par les flammes de l’ambition, par la rage de vaincre; il avait soif de puissance et de reconnaissance. Certains visaient le sommet, Roman da Russo visait les étoiles. Il n’était pas le genre d’homme capable de se contenter d’un semblant de réussite, il désirait un triomphe absolu et mémorable, un destin à la hauteur de ses espérances; et nul ne saurait se mettre en travers de sa route. Jamais il ne pourrait tolérer être affaibli par ses sentiments, être ralenti par les doutes ou rencontrer un obstacle. Or, Eileen représentait à la fois ce qu’il craignait et ce qu’il désirait le plus. La fougue incendiaire, la passion brûlante, l’interdit fascinant, le danger poussé à l’extrême, la prise de risque divertissante à souhaits. Elle était la seule susceptible de le conduire jusqu’aux astres et inversement, de le trainer plus bas que terre, un aller-simple pour les enfers. « Tes projets délirants se concrétisent enfin, je suis ravie de l’apprendre. » souffla-t-elle amère, elle était incapable de se réjouir de ses réussites professionnelles, de la place centrale qu’il occuperait bientôt, à tout juste vingt-cinq ans, dans l’industrie pornographique sur papier glacé. « C’est une ville particulière Vegas, elle est belle mais terriblement dangereuse. Une chance que tu sois doué pour le jeu. » poursuivait-elle dans une sorte murmure qui prenait la forme d’une mise en garde pleine de sous-entendus. L’air de rien et le plus habilement du monde, elle faisait référence à leur propre histoire, un jeu incessant, savant mélange de séduction et d’interdits. Ouvertement, elle se comparait à la ville du vice, capable d’exaucer tous les désirs d’un potentiel vainqueur et de conduire à la ruine les perdants, les malchanceux, loin des paillettes, dans la noirceur terrible de l’anonymat. Eileen répliquait avec la même cruauté, sauf que la sienne était insidieuse, indirecte, savamment masquée derrière des allusions piquantes. Elle le laissait entrevoir les lueurs d’un espoir pour mieux lui porter le coup de grâce. Quinte flush royale. (...) Cigarette recrachant un nuage gris posée au bord des lèvres, posture entre vulgarité et sensualité, regard bleu et noir d’une trainée désabusée, poitrine nue dressée vers l’objectif; Eileen se pliait aux exigences du magazine avec une facilité désarmante, devenir l’objet de tous les désirs et déchainer les passions était un sport de haut niveau dans lequel elle avait, assurément, beaucoup d’entrainement. Les flashs crépitaient à une vitesse folle mais aucun cliché n’avait le pouvoir de déchiffrer ses secrets, de mettre en lumières les pensées qui la torturait. Jamais, elle n’avait fait autant d’efforts pour demeurer impassible, pour ne rien laisser transparaitre; elle bannissait toutes les expressions, mimiques et esquisses de sourires susceptibles de la trahir. Elle séduisait le lecteur, personne d’autre. Debout dans l’ombre, enfermé dans son habituel et impeccable costume, Alexander Astoria affichait une moue hésitante, un rictus perplexe qui déformait les traits de son visage, creusait son profil. Bientôt, il brisait le silence et mettait la séance entre parenthèse en invoquant des -problèmes techniques- que seul son oeil expert avait remarqué. L’instant d’après, il priait Roman de le suivre dans la cuisine, loin des oreilles curieuses d’une certaine poupée photogénique.  De façon la plus incontrôlable qui soit, instinctivement, à la manière d’une pulsion qu’elle n’avait pas su refréner, elle attrapa sa main avant qu’il s’éloigne. Elle avait besoin de ce contact furtif mais intense pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, pour rétablir un simulacre d’intimité entre eux, pour raviver une flamme qui ne brûlait plus. Sauf qu’une fois de plus, elle se heurta à la cruauté sans bornes de Roman, à son discours autoritaire , à son mépris aussi blessant que barbare. On lui enfonçait un poignard dans le palpitant et elle manquait d’hurler. La douleur qu’elle ressentait à chaque fois qu’il s’adressait à elle de la sorte n’était comparable à rien; ni aux coups reçus de ses mains, ni aux échecs amoureux connus et à venir; c’était pire que ça, indescriptible. Elle avait la sensation de devenir une poussière, un grain de sable dans la vie du grand Roman da Russo, alors qu’elle aurait tant voulu y occuper une place majeure et inaltérable. Pendant un dixième de seconde, ses mécanismes de défense semblaient anesthésiés, endormis, complètement morts, incapables de la moindre réaction; puis, la tempête se réveilla; aussi dévastatrice et impitoyable qu’à l’accoutumée. « Pardon, j’avais oublié que nous étions dans le monde des adultes Monsieur Da Russo. » commença t-elle en franchissant un nouveau cap sur l’échelle de la provocation. Ni une, ni deux, elle quitta le confort du canapé et s’approcha de lui; cambrée et haut perchée, ses lèvres glissèrent contre la joue de l’italien, jusqu’à atteindre le haut de sa mâchoire, le creux parfumé de son cou. « Il faut dire que les adultes sont supposés reconnaitre leurs erreurs et prendre leurs responsabilités... Deux choses qui te font malheureusement défaut, comme tout sale gosse capricieux qui se respecte; ce que tu es, pour information. » murmura-t-elle en le poussant insolemment vers son acolyte de la première heure et en disparaissant dans le faste gigantesque du salon qu’elle avait juste pour elle. L’oreille bien ouverte, elle surprenait des bribes de la conversation, Alexander parlait d’un -résultat intéressant- et Roman évoquait les pratiques sadomasochistes; fronçant les sourcils elle s’imaginait dans une combinaison de latex et tentait de comprendre le virage qu’avait l’intention de prendre The Mating Ming avec de telles extravagances. Perplexe, elle attrapait un chat angora aux yeux en amande tout en essayant de faire le parallèle entre la passion pour les chats et le déclenchement d’un comportement psychopathe. Alexander était une énigme captivante, un véritable sujet d’étude scientifiques. « Quelle charmante proposition... C’est dommage mais je préférerais mourir écartelée plutôt que de venir m’occuper de tes bestioles en t’appelant Monsieur Astoria. Navrée. » déclarait-elle nauséeuse en lâchant subitement le félin sur le marbre; furtivement, elle lançait des coups d’oeil vers la cuisine, espérant voir Roman réapparaitre. Les secondes durèrent des heures, et l’attente laissait place aux doutes, à une angoisse viscérale qui ne prendrait fin que lorsqu’il reviendrait sur le devant de la scène. Les yeux dans les yeux, les paroles qui sortirent de sa bouche semblèrent être prononcées par un robot, pas la moindre trace d’émotion ou d’humanité ne transparaissait dans sa voix. Il attendait une réaction, mais jamais Eileen ne lui ferait ce plaisir en mettant une croix sur ce qu’il lui restait de fierté et de dignité. Pourtant intérieurement c’était la débâcle des sentiments, l’affolement, la panique la plus totale. Son poil s’emballait, ses yeux s’écarquillaient pendant une seconde, lorsqu’elle comprenait enfin l’idée de -génie- d’Alexander, un suicide immortalisé sur une pellicule. « Tu fais tout ce que tu veux Roman. Si tu crois que j’ai des limites c’est que tu me connais très mal. » répliquait-elle machinalement en laissant sa raison s’exprimer et en omettant complètement ses sentiments, la petite voix du coeur qui la mettait en garde, elle avait déjà le doigt sur la détente et à cette allure, on ne donnait pas cher de sa peau. Elle regardait comme une ingénue sa cravate se dénouer puis tomber au sol, les lèvres pincées elle ressentait une douleur croissante et innommable à chaque bouton qui s’ouvrait. Le désir qu’elle éprouvait pour lui était pareil à une torture. « Tu penses vraiment que j’ai besoin de tes conseils en matière de séduction ? » se reprenait-elle soudain, redevenant la Eileen sulfureuse que tout le monde connaissait; la tentatrice, princesse du vice. Ses doigts courraient le long de son torse et bientôt les derniers bouts de tissus s’évanouirent dans l’océan de marbre blanc. Elle n’entendait même pas le cliquetis incessant de l’appareil photo, elle était hypnotisée, obnubilée, son monde n’était plus qu’une chose, qu’une personne : Roman. « Tais-toi, mon amour. » ordonna-t-elle d’une voix suave, parce que la vérité, c’était qu’elle le désirait vraiment plus que n’importe qui au monde.  Qu’elle aurait pu se satisfaire de lui, et de lui seule, pour les soixantes prochaines années. Puis il la fit basculer sur la canapé et elle rejeta son visage en arrière afin d’être sûre de ne pas succomber, de ne pas l’embrasser. Le souffle court, envoutée, elle exaltait, s’échappait du monde réel; elle s’apercevait alors qu’elle n’était plus capable de se mentir à elle-même, de nier l’évidence. C’était le vertige, l’ascenseur émotionnel et sa voix qui, de nouveau brisait l’instant en la renvoyant, de la façon la plus brutale qui soit, sur la terre ferme; là où ses rêves ne seraient jamais réels, là où ils se déchiraient trop pour construire quoi que ce soit de durable. « Sauf que tu ne me le diras jamais... » murmurait-elle de façon presque inaudible en soutenant ses prunelles chocolat le plus longtemps possible. Mais bientôt, elle sentait poindre une imperceptible larme, ses iris se couvraient d’un voile humide, d’une brume de regrets alors, elle décidait de se jeter à ses lèvres plutôt que de risquer d’être démasquée. Elle priait intérieurement pour que ni lui, ni Alexander, n’ait remarqué son malaise; pour que ce moment d’abandon soit passé inaperçu, pour que ce baiser, le plus intense, mémorable, sensuel, amoureux, indécent et érotique de sa vie ait suffit à masquer son trop-plein d’émotion, la ridicule goutte d’eau au coin de son oeil. Son corps contre le sien, ses ongles griffaient son dos, et ses lèvres refusaient de quitter les siennes; elle s’imprégnait de son parfum, elle tentait de mémoriser chaque moment de ce baiser pour se le repasser mentalement en boucle plus tard, lorsqu’il ne serait plus là, tout contre elle. Lorsqu’il ne la protégerait plus des types comme lui, lorsqu’il en aimerait une autre, lorsqu’elle n’aura plus aucune confiance en lui, lorsqu’elle le détestera, lorsqu’ils s’aimeront comme dans ses rêves d’enfants. Trois. Dans sa tête, elle entamait un décompte tragique. Deux. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence, ils étaient incapables de s’aimer simplement, ils avaient besoin de rebondissements, de grandes aventures, de jeu, de danger, de se faire du mal. Un. Elle se dégagea lentement de son étreinte, caressait lentement sa joue et essayant de lui dire, rien qu’avec les yeux, tout ce qu’elle avait sur le coeur sans parvenir à l’exprimer oralement. Puis, elle se redressa, et prononça une ultime phrase, avec une certaine bienveillance. « Et pour répondre à ta question de toute à l’heure, tu n’es pas autorisé à me mentir et à me bercer d’illusions. » -parce que je t’aime, depuis cette nuit- pensait-elle.
 
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MessageSujet: Re: red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) red lipstick, rose petals, heartbreak - (da russo, astoria, rosenbach) EmptyDim 7 Fév - 22:52


red lipstick, rose petals, heartbreak



Roman&Eileen&Alexander ⊹ Roman était capricieux depuis l’enfance et pire encore, il avait développé un sens nouveau pour le châtiment mental qu’il infligeait à qui se semait sous sa juridiction. Pour lui, à peu près tout ceux qui l’entouraient. Il avait cette manière coutumière d’exiger au lieu de demander et connotait avec sévérité, les moindres défauts de ses partenaires. Il exerçait durant un règne d’autorité étroit, une attitude perverse de mœurs tyranniques. Eileen en avait subi bien plus les frais que n’importe qui et encore aujourd’hui, dans toute sa splendeur, l’homme répudiait ses avances, la laissait peiner dans le vide, déshéritée de sa propre fierté, fléau qui devenait soudain vent léger contre le visage de Roman. Les paroles de la jeune femme pouvait sembler du poison et si elle se laissait pendre à son visage pour y dénoncer quelques vilénies dont elle avait souvent l’usage, le Da Russo était un grand habitué de ses récits pompeux où elle était l’animal sauvage et lui le cobaye. Cette animal dérisoire et chétif qui tremblerait devant la grande bête de Vegas, le monstre dénué de bonnes intentions, qui se pendait, de ses ongles peinturlurées, le long de sa jugulaire pour que le petit se jette dans sa bouche. C’était avec un regard glacial qu’il empêchait la belle de marquer des points comme elle semblait vouloir tant en jouir. Princesse de Vegas. Le jeu était sa chandelle, la lumière qui éclairait ses nuits, ce vide persistant, terrifiant qui la noyait dans une solitude inexorable. Elle avait besoin de sentir le frisson des premières lueurs au creux de l’obscurité, la chaleur d’une flamme qui éloignerait les débris de néant et pour ça, elle jouait à s’en damner, vile déesse qui affligeait aux autres pour ne pas se perdre elle-même. Elle avait perdu Roman, elle perdait le jeu, elle finissait par reculer et la pénombre finissait par se répandre de plus en plus autour d’elle l’enveloppant lui, par la même occasion… Tais toi donc Eileen. Mon procès t’aurait dû le faire à notre rencontre. Il n’est plus question de dénombrer mes défauts, aussi fades qu’ils sont face aux tiens… Qu’il crachait sans la lâcher du regard pendant qu’il quittait la pièce et s’avançait plus loin pour entamer un débat enflammé auprès d’Alexander. Il ne voulait pas se livrer à une confession de son corps contre celui de la jeune femme. Ses pulsions étaient intimement enfermées depuis qu’il avait cédé au délice de sa peau sur le yacht qui les avait conduit à la plus infâme des révélations. Il ne voulait pas se remémorer ces moments car il n’avait définitivement par réussir à contrôler ses envies. Audacieux comme jamais, Roman avait réinventé les pulsions animales et livrer son impulsivité au summum de ce qu’il aurait pu se croire jusqu’alors capable. Il acceptait néanmoins, pour son magazine, pour son empire, pour l’envie de  prouver que jusqu’au bout, il était un as du poker et se permettrait les meilleures combinaisons pour atteindre un succès après nombre de frustrations passagères… Je ne vois pourtant pas d’homme éperdument amoureux dans cette pièce… A croire qu’il voulait véritablement lui crever le cœur de ses remarques acerbes et dépourvues pourtant, de franchise. Roman l’aimait mais se dardait d’allégresse à la faire paraître comme une simple raconteuse d’histoires. Eileen elle savait tout faire mais les preuves en restaient décevantes. Voilà qu’un sourire gracieux encombrait les lèvres de l’homme pendant qu’il faisait voltiger la femme dans ses bras, le bourreau qui se joue de sa prisonnière égarée dans le confinement de son étreinte pour absoudre ses pêchés. Il frissonnait de son souffle qui dictait des propos qui n’étaient rien d’autres que des supercheries. Il subirait le même calvaire qu’il lui faisait endurer et cela durait jusqu’à la fin de leur violente séparation. La fin il ne la voyait jamais. Il vivait dans un monde où il resterait cramponnée à la Rosenbach même quand leurs propos s’empoignaient pour vouloir se faire disparaître de l’horizon mutuel de l’un et de l’autre. Mais il la tenait là. Sauf que tu ne me le diras jamais. Eileen avait touché là où ça faisait le plus mal. Son cœur manquait un sursaut, la surprise était violente, le souffle brutalisé. La fièvre le gagnait quand bien même ses vêtements avaient régulièrement, quittés sa peau bronzé pour couvrir le tapis blanc. Elle l’embrassait enfin et il y répondait bien moins violemment qu’il l’avait fait les autres fois. Il s’épanchait contre elle sans lui faire comprendre qu’habile, elle n’avait pourtant pas su cacher la faiblesse qu’elle tentait irrémédiablement de dissimuler. La larme brûlait la peau de l’homme et pour toute réponse il l’aidait à taire le mystère, ce secret inavouable, cette faille qu’elle laissait entrevoir devant leur guerre impitoyable. Roman il mourrait de l’intérieur de la voir déverser sa peine et lui aurait pu tout aussi bien s’y mettre. Leur baiser passionné se brisait et il la redressait longuement. La séance photo s’était terminée et Alexander avait délaissé le matériel pour leur laisser l’intimité de se rhabiller. Je te l’ai promis, je ne te mentirais plus. Qu’il disait comme un nouveau duel qu’il tentait de lancer, un secret qu’il manipulait avec aisance et qu’elle devait déceler au travers de ses mots. Ils signifiaient tout et rien. Car avec ses propos il y avait aussi le silence. Sur tout le reste, la clé du puzzle. Merci pour ta collaboration… Alexander revenait mais Roman et Eileen ne se lâchaient plus du regard. Le Da Russo s’emplissait d’un mal incurable, se sentait brutalisé et maudit devant cette femme qu’il détruisait tout en voulant l’aimer plus que jamais. Il en était incapable, incapable de lui faire du bien alors il se détournait. Tu lui donneras son chèque. Pour ses loyaux services. Comment abattre le mode amical et « service » qu’elle avait rendu en la traitant comme une employée. Il fallait rendre tout ça professionnel. Cette obsession qu’il avait eue, les tremblements de ses mains qu’elle avait pu ressentir et ses lèvres attendris, ruisselantes de dévotion contre les siennes. Il partait dans l’ombre de l’appartement, s’enfermait dans la salle de bain, quittait le plateau de photo laissant Alexander raccompagner Eileen et dans un dernier cri étouffé, s’effondrait au sol, la tête entre les mains, les larmes ruisselantes baignant son visage d’un amour foiré…



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