the great escape
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i saw the light. (reed)

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MessageSujet: i saw the light. (reed) i saw the light. (reed) EmptyLun 12 Oct - 10:21

" i wandered so aimless life filed with sin, i wouldn't let my dear savior in. then jesus came like a stranger in the night,
praise the lord i saw the light. "


Marrant comme la petite bourgeoisie a le don de s’incruster absolument partout. Là où les guides touristiques ne mentionnent que des tunnels remplis de rats et de camés (un sous-genre de rats) sans toit, se trouve aussi l’envers parallèle et underground de Vegas. Je suis forcé d’avouer que c’est la première chose que j’ai cherchée, il y a trois ans, en arrivant ici. J’ai quitté mon hôtel italien immonde, où tout ce qui doit masquer la purulence du profit brille de mille feux, pour entrer dans le véritable palais, le cœur brouillonnant de cette ville. Pas de touristes dans ce sud, seulement des locaux, premiers habitants du désert qui nous entoure, ceux qui n’ont jamais pu se faire à l’arrivée massive de ces cow-boys blancs comme culs aux poches remplies de dollars, de rêves à deux balles et de jetons de casino. Ils sont spéciaux, c’est un fait. Beaucoup de gens ici parlent seul, ou sans doute à quelqu’un ou quelque chose qu’eux seuls peuvent percevoir ; l’effet de la solitude quand on  n’a personne à qui la dire. La vraie. J’ai tenu le manque de came grâce à une vieille préparation d’élixir parégorique préparée par Jalo, tout au fond de ma valise pour les situations de crise (entendez : sevrage improvisé), et quelques rails de coke, plus facile à se procurer ici qu’un œufs-bacon. J’ai grincé des dents toute la nuit dernière en regardant MTV sans le son. Il n’y avait rien d’autre à faire – sortir ici se fait à petites doses, sinon vous devenez dingue. Vous finissez par vous prendre pour quelqu’un d’autre que vous, comme la majorité des gens qui vivent ici. Il y a un adage qui dit qu’on ne quitte jamais Vegas. C’est assez vrai, du moins je le crois : on laisse toujours ici une part de nous-même, peut-être la plus vraie, ou encore celle qu’on aurait toujours voulu être. Je m’en grille une à l’entrée de mon bar préféré, en regardant passer une limousine louée avec chauffeur, blindée de filles à moitié nues qui hurlent par les vitres baissées et adressent aux passants, moi compris, de grands gestes pleins d’amour universel. Un enterrement de jeune fille, peut-être, ou un diplôme obtenu, un anniversaire, bref, un de ces événements de la vie qu’on prend en prétexte pour se persuader que tout ça vaut bien la peine d’être vécu, supporté. Depuis combien de temps je n’ai pas fêté mon anniversaire ?... Des talons se rapprochent de l’entrée et je tourne la tête vers l’angle de la rue, m’attendant à la voir surgir depuis l’ombre, en plein dans la lumière, telle que dans mes souvenirs : faussement proche, éminemment sauvage, excitante quand elle ne s’en doute pas. C’est une autre fille qui s’avance, m’adresse un regard curieux (je suis sans doute en train de la fixer comme un con en imaginant Reed à sa place) et pousse la porte du bar. La folk me parvient et je me retourne pour voir qui occupe la scène improvisée. Un couple de hippies à la trentaine bien avancée. Il a une guitare, elle un harmonica, elle chante et il fait les cœurs de sa voix grave. C’est là que je croise son regard. Elle est déjà dedans, et moi encore dehors – et ce sera peut-être la définition même de notre relation jusqu’à ce qu’on prenne chacun deux chemins différents. J’ai soudain l’envie étrange de me casser. De tout arrêter là, planter notre rendez-vous, tourner le dos à ce début d’histoire dont on fait tous les deux semblant de ne pas connaître l’issue. Je me tourne aux trois-quarts, vraiment prêt à me barrer. J’ai besoin de ça, de la certitude d’avoir encore le contrôle des choses, la maitrise de mon destin, mais la certitude n’est qu’une habitude. En vrai, je suis déjà pris au piège, je le comprends quand elle traverse le bar pour marcher vers moi. Reed m’a vu, et sans peut-être le savoir elle-même, elle m’a compris. Elle sait que je suis sur le point de partir et tout gâcher, parce que c’est dans ma nature de vrai con, elle sait aussi que je le regretterai et, sans doute inconsciemment, elle vient me chercher comme on attrape un môme par la main d’un geste qui veut dire « arrête tes conneries, maintenant. » La porte du bar s’ouvre, Reed en sort et se plante devant moi, un mince sourire sur sa bouche déjà fine. On dirait une poupée sur laquelle on aurait tracé un demi cercle à l’encre couleur chair, pour lui dessiner un air malin. Mais Reed n’a pas besoin qu’on la dessine ; elle s’en occupe seule. Je sais que je suis coincé, et si en temps normal ça aurait pu m’agacer de me faire maitriser en un regard, une présence, ce soir, j’en suis inexplicablement rassuré. Nos regards se croisent, je lui dis quoi ? Qu’elle est belle ce soir ? Que j’ai pensé à elle depuis notre déjeuner, à sa voix grave qui contraste avec son physique de vent de désert, à son squelette tout frêle et ses côtes qui enferment l’île sur laquelle bombe et explose son cœur à chaque battement que j’entends et qui me donne envie de la serrer contre moi pour le presser et l’affoler pour lui faire répandre sur nous deux un peu de sa brûlure anglaise ? — La perspective d’un nouvel entretien était à ce point tentante ? Je souris, baisse mes yeux jusqu’aux siens levés vers moi. C’est vrai qu’on a décidé de se retrouver ce soir sans but. Seconde interview ? Dating ? — Je t’offre un verre pour fêter le début d’une autre collaboration, je dis en lui ouvrant la porte du bar dans l’idée de commencer à boire dès maintenant, histoire de trouver une excuse socialement valable à toutes les conneries que je vais sans doute arriver à lui sortir dès maintenant.  
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MessageSujet: Re: i saw the light. (reed) i saw the light. (reed) EmptyLun 19 Oct - 19:19

Tout était parti d’un rien. Un mot plus haut que l’autre, puis une phrase, puis toute une tirade cinglante qui avait fini par se terminer en une tragi-comédie digne d’eux. Reed et Zadig s’aimaient, c’était un fait qu’elle avait arrêté de réfuter. Mais ils s’aimaient si mal que, lorsqu’elle s’accordait le temps d’y penser, d’y penser vraiment, elle doutait qu’il y ait un jour une issue tendre pour eux. Après des mois à le voir en coup de vent, à enchaîner disputes puis retrouvailles brûlantes, à affirmer puis nier leurs sentiments, Reed commençait à voir pour la première fois combien ils étaient dysfonctionnels, combien ils l’avaient toujours été et combien il était vain de chercher à changer ça. Elle n’aurait su dire si elle en avait pris conscience seulement ce soir, ou si une part d’elle l’avait toujours su sans vouloir le voir : ils ne fonctionnaient pas. Et peu importait combien ils essayaient, le verdict était là, plus le temps passait, plus elle sentait la rancœur gonfler dans sa poitrine, les mots se déverser sur lui comme un acide corrosif, et la certitude que tout ça ne menait à rien. Reed avait cru qu’aimer l’autre suffisait à faire fonctionner un couple, mais réalisait à présent que ce n’était pas le cas et ce constat lui laissait un goût amer dans la bouche : tant de sacrifices, tant de douleur, tant de remises en question pour en arriver à l’instant délicat où la balance perdait son équilibre. Les souvenirs de tout ce qu’elle avait laissé derrière elle en le rejoignant à Vegas lui revinrent en mémoire, sa famille, Nate, Arya, ses rêves de carrière et surtout, surtout son indépendance. Elle n’excellerait jamais dans le rôle de la femme au foyer attendant le retour de son bien aimé en se morfondant, parce que sa liberté comptait plus que le reste. Et peu importait la façon dont elle s’y prenait, elle n’arriverait jamais à le faire comprendre à un Zadig parfaitement dans son élément ici. Il était à sa place, à Vegas. Pire que ça, il était Vegas personnifié, dans toute sa splendeur et ses vices. Ce n’était qu’une engueulade de plus, qui ressemblait à toutes les précédentes, mais qui marquait un point de rupture. Pour la première fois, elle rendait les armes. Furieuse, elle quitta sa chambre du Bellagio et laissa derrière elle un Zadig pantois, au moins aussi furieux qu’elle mais dont l’orgueil le priva de chercher à la rattraper. Il ne le faisait jamais. Et ça aussi, c’était agaçant. Quel type amoureux ne se battait pas pour recoller les morceaux quand il les sentait se fissurer les uns après les autres ? Elle poussa les portes de l’hôtel et s’adossa au mur sans pouvoir empêcher un rire caustique. Et voilà. Reed Chamberlain était devenu un cliché dans tout ce qu’il avait de plus insupportable. Une femme qui, comme toutes les autres, voyait son couple battre de l’aile et perdait de jour en jour l’envie de le remettre en cage. Elle hésita une seconde à annuler un rendez-vous qu’elle avait pris, avant de se rappeler qu’elle n’avait de toute façon pas le numéro de Pierce. Peut-être était-ce la colère, ou bien la fierté, ou bien le désir profond de savoir qu’elle pouvait encore être elle même lorsqu’elle pensait qu’elle n’y parviendrait plus, qui la poussa à se rendre jusqu’à un bar que seuls les initiés pouvaient connaître. Las Vegas regorgeait de secrets, et plus on cherchait à les percer, plus on en découvrait. A force d’arpenter la ville pour tromper le temps, elle finissait par pouvoir la redessiner par cœur dans son esprit, et ce bar, cette trouvaille, faisait partie de ces choses qu’elle avait appris à apprécier dans une ville qu’elle ne portait pourtant pas dans son cœur. Ses yeux le cherchèrent, par réflexe, sans pouvoir le trouver et elle ne put retenir une moue déçue. Peut-être qu’il ne viendrait pas. C’était même probable. C’était peut-être mieux, aussi. Une part d’elle – et pas la moins importante – se sentait coupable à l’idée d’éprouver ce genre de déception. Une fille (femme ?) en couple n’était pas déçue qu’un parfait inconnu ne se pointe pas à un rendez-vous qui n’avait plus le prétexte d’être professionnel. Au contraire, elle était soulagée, et rentrait auprès de l’être aimé apaisée, et prête à passer l’éponge. Mais pas Reed. Reed, elle, n’en faisait qu’à sa tête depuis toujours et son orgueil aussi démesuré qu’immature l’encourageait à commettre un affront dont Zadig ne saurait jamais rien – ce qui le rendait de fait parfaitement futile et ridicule. Elle se donna deux verres avant de cesser de jouer les gamines et rentrer chez elle, même de mauvaise grâce, si Pierce ne se pointait pas. Elle n’avait pas fini de penser à cela qu’elle l’aperçut, derrière la vitre du bar, l’observant à son tour sans se résoudre à entrer. Elle resta là, quelques secondes, pesant le pour et le contre, défiante autant qu’apeurée à l’idée de ce qui pouvait, et ne pouvait pas se passer dans les heures à venir. Mais elle était venue jusqu’ici, pas vrai ? Et à le voir au moins aussi peu assuré qu’elle, Reed fit le premier pas. Elle le rejoignit à l’entrée du bar, le gratifiant d’une œillade amusée. Son rire perça à la question de Pierce et elle haussa un sourcil. « Je pourrais te retourner la question » répondit-elle simplement. C’était elle qui avait proposé un deuxième ‘entretien’, moins formel celui-ci, mais il avait eu tout le loisir de maintenir leur contact dans un cadre strictement professionnel – aussi professionnel qu’il pouvait l’être compte tenu de leur deux personnalités et du temps qu’elle avait passé à lui raconter sa vie, sans rien omettre de ses échecs. « Une autre collaboration ? Pourquoi, tu as quelque chose de spécial en tête ? » Elle se retrouvait. Reed, au temps de sa splendeur, flirteuse assumée mais affichant toujours assez d’innocence pour que le doute s’installe. Flirtait-elle vraiment, ou se contentait-elle de se moquer ? Même elle n’aurait su le dire à cet instant précis. « Il me faudra plus qu’un verre, cela dit. J’ai des choses à fêter, mais je ne serai pas en condition pour le faire avant le sixième. Ou peut-être le septième. » Sans rien ajouter, elle s’engouffra à son tour dans le bar, déjà bondé et noyé de musique folk, le cœur battant.
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MessageSujet: Re: i saw the light. (reed) i saw the light. (reed) EmptyMar 20 Oct - 16:00

Je suis pas obsédé par son physique, plutôt par la curiosité qu’elle m’inspire. Je pensais ça disparu quelque part dans les profondeurs du passé sur lequel on tire un trait par suffisance. Pourtant, je suis là, à attendre chacune de ses réponses, de ses mots, de ses gestes avec l’appréciation d’un môme auquel s’adresse un Père Noël de supermarché. Elle sourit beaucoup, ça lui fait des yeux en amandes, mais moi, j’ai jamais trop eu cette habitude. Ce réflexe. J’ai jamais vu ma mère sourire. Je suis certain qu’elle souriait avant ma naissance, mais dès que je suis arrivé, il semble qu’elle l’ait perdu. J’ai envie de faire plaisir à Reed comme j’avais envie de faire sourire ma mère, de mériter ce sourire qu’elle m’offre parce que je sais que c’est pas toujours évident d’étirer les lèvres et de gonfler ses joues. Reed a ses problèmes, comme tout le monde, et pourtant, j’ai droit à cet effort. J’en fais un à mon tour, sans besoin de me forcer, quand elle me retourne la question. Je lui sors le regard séducteur plus-sérieux-que-jamais avec regard appuyé et compagnie (je sais qu’elle en rira), avant de répondre d’une voix plus grave qu’à l’ordinaire, — Incroyablement tentante. Du jamais vu. J’écrase ma clope sur le trottoir et cache mes mains dans les poches de mon blouson. — Plus sérieusement, tu peux pas m’obliger à répondre à mes propres questions. Ça équivaut à me faire parler tout seul, j’explique d’un ton plaintif. J’aime bien lui donner ce pouvoir de me maitriser dans notre conversation, et lui intimer l’idée qu’elle mène notre relation. J’ai le sentiment étrange que Reed a déjà été menée, dans sa vie, et que ça ne lui a pas réussi de suivre. Elle m’a dit, pendant notre entretien, être venue ici pour suivre son mec. Le rôle du suiveur, je sais pas ce que c’est, alors je peux bien lui offrir ça, moi aussi, et la laisser me guider. Peut-être aussi que j’ai envie d’être l’inverse de son mec, et que je me positionne inconsciemment comme l'opposé de ce que je sais de lui. En fait, je crois que j’ai pas envie de ressembler, même de loin, à un mec qui laisse sa copine seule dans un bar des tunnels de Vegas se bourrer la gueule, son eyeliner sur le point de déborder des rives qui bordent son regard triste. Elle comprend le message que j’ai fait passer et me pose une question – la question piège, encore une fois, elle retourne mes paroles contre moi à son avantage, un jeu que d’ordinaire, je maitrise et manie avec les femmes qui me plaisent. Vous pensez qu’elle m’allume ? J’en suis certain. Pas sûr pour autant qu’elle aille plus loin que la petite flamme. Reed a l’air sérieuse, du genre : je fais peu d’écarts mais le moindre petit fuck à ma ligne de route, je le prends comme un gigantesque doigt d’honneur à la vie. Vous voyez, son mec a merdé, Reed est énervée, et le simple fait de se faire offrir un verre par un beau garçon lui donne l’impression de se libérer. J’ai bien dit l’impression. Je la laisse faire et la suis, curieux, passif. Si je voulais la libérer, j’irais beaucoup plus loin qu’elle, mais pas sûr qu’elle ne se braque pas. On peut pas libérer les prisonniers qui ont fini par s’habituer à leur prison. Et à leur geôlier. Je l’écoute m’annoncer qu’elle a des choses à fêter tout en la suivant à l’intérieur du bar, la folk nous emprisonnant dans sa mélodie à peine passée la porte. Le barman la reconnaît – moi pas, il n’en a rien à battre, de moi, et je peux le comprendre. Reed est une apparition banale dont on pense se remettre, avant de se rendre compte que tout ce qui nous obsède depuis des moins, tout ce qui nous a toujours obsédé dans la vie, c’est elle. Et son apparente banalité qui n’existe que pour mieux tromper. On se pose au bar, le coude sur le zinc, et je commande deux cocktails à base de rhum ambré. Du style planteurs. En attendant leur arrivée, je la regarde. Ça finira par la gêner d’être fixée sans gêne, sans timidité, mais je ne peux pas me forcer à être distant. Je lève finalement mon verre vers elle. — J’ai donc six ou sept événements à fêter avant qu’on en vienne au tien. Je réfléchis quelques secondes à ce à quoi on pourrait trinquer. A ma chance d’être invité à passer un bout de nuit en si charmante compagnie. Elle m’observe réfléchir d’un air moqueur, un sourire au coin de ses lèvres, que je remarque encore et grave, comme tous les précédents, dans un coin de ma rétine. Je me penche vers elle pour être entendu malgré le volume sonore – et malgré mon intention de ne pas parler fort. — A ces sourires divins que tu m’envoies. Qu’est-ce que je t’ai fait pour mériter ça ? Je bois une gorgée d’alcool à cet honneur en la quittant des yeux – j’ai envie de lui laisser le temps d’encaisser ça parce que ça équivaut à du flirt complet – pour lui faire croire que je détourne mon attention d’elle. Ce qui est particulièrement faux. Je la regarde de nouveau en reposant mon verre contre le bar. Une partie de mon esprit pense toujours à mon article. Ce portrait-interview que je dois dresser d’un fondateur de label musical indépendant. Est-ce que ce sera vraiment elle ? Est-ce que c’est déontologique de faire passer mon propre intérêt avant celui de mes lecteurs ? Est-ce que Reed intéressera mon patron, en charge de valider ou non l’article ? Ma vision du journalisme n’enjolive pas la réalité, ni la dessert. Je livre les gens et les faits tels qu’ils sont, c’est souvent brut et souvent dérangeant, parfois même, c’est chiant. J’incite les lecteurs à ne pas craindre l’ennui. Lire vous fait vous sentir vivants, profitez-en. Il y aura sa photo, en début de page, avec un sourire bright de convention, style première de la classe, étoile montante. Le regard franc, les gens adorent ça, tout ce qui fait « vrai », « entier ». Je n’ai pas envie que les gens se mettent à l’adorer comme moi. Je veux juste qu’ils l’acceptent dans leur lecture comme ils auront accepté les autres articles. J’ai envie qu’elle ait sa place là-dedans, sans aide ni faveur. Elle a vingt-trois ans et elle vaut tous les hommes d’entreprises de ce pays. C’est pas mon article qui va la libérer, pas moi, mes mots, ma mise en page à la con, ma belle gueule et mes trente-deux ans. Elle a tout pour se démerder. C’est pour ça que je fais rien, et que je pose les questions à mesure qu’elle me les retourne.  
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MessageSujet: Re: i saw the light. (reed) i saw the light. (reed) EmptyMar 20 Oct - 21:15

Elle n’avait jamais excellé dans l’art subtil de la drague, Reed. Elle manquait bien trop de raffinement pour ce genre de choses, et la maladresse de l’adolescente qu’elle était l’avait empêchée de faire ses armes. Tout ce qu’elle maîtrisait – relativement correctement – était le flirt, le badinage innocent qui ne débouchait jamais sur grand-chose. L’expérience lui avait appris que c’était une technique appropriée pour sa personnalité, mais dont l’issue restait toujours incertaine. Alors Reed flirtait. Elle flirtait avec cet air mutin, automatisme enclenché chaque fois qu’elle se trouvait face à un homme séduisant. Et Pierce l’était, assurément. Il faisait partie de cette catégorie d’hommes à plaire sans avoir besoin d’en faire plus. Etre là suffisait, et elle n’aurait pas été étonnée d’apprendre que plus d’une femme s’était laissée séduire par son physique, et puis, plus tard, par sa personnalité. Elle n’était pas encore en mesure d’en juger, mais le simple fait d’être là, face à lui, ressemblait à un aveu de curiosité. Elle l’avait toujours été, curieuse. Sans chercher à se mêler de ce qui ne la regardait pas, c’était plutôt une curiosité enfantine, et l’envie d’en savoir plus sur les autres. Sur eux. Pas sur leur vie. Sur ce qu’ils étaient, sur ce qu’ils désiraient, craignaient, aimaient et détestaient. Peut-être bien que si elle n’avait pas été à ce point faite pour bosser dans la musique, elle aurait choisi d’étudier les sciences sociales. Peut-être même de la psychologie – quoique l’idée d’écouter pendant des heures des théories tirées par les cheveux, trop complexes pour elle, aurait fini par la faire abandonner. Pierce réveillait cette curiosité sans avoir même besoin de la provoquer. Il n’avait qu’à lui lancer un regard pénétrant et répondre sur le même ton pour soulever l’envie, tapie au creux de son ventre. « Charmeur » se moqua-t-elle avec amusement. Charmeur, charmant, la frontière s’amincissait de seconde en seconde. « C’est tout l’intérêt. Ca en dit long sur toi. » Elle le gratifia d’une œillade faussement mystérieuse mais se garda bien d’en dire plus. Ce que cela disait sur lui, elle n’en était pas vraiment certaine. Probablement qu’il était aussi joueur qu’elle et avait la réplique facile, deux qualités appréciables et bien trop rares, surtout ici où tout le monde se prenait au sérieux et se rêvait homme d’affaire surpuissant. Même Zadig se fondait avec aisance dans ce moule-là, loin, si loin de celui qu’il était à Berkeley. Pierce était la distraction bienvenue d’un univers trop codifié sous des airs faussement débridés dont elle commençait à se lasser. Elle n’avait jamais aimé Vegas, pas même lors d’échappées brèves et intenses dont le seul objectif était d’en revenir avec un foie en état de marche – à peu près. Il y avait quelque chose dans cette ville qui la dérangeait profondément, sans doute parce qu’elle n’aimait pas le clinquant. Reed était trop simple pour apprécier sincèrement un univers superficiel à l’excès, et lui préférait de loin les endroits moins tapageurs, plus discrets et donc plus authentiques. A l’image de ce bar, poumon d’une ville ignorant tout de son existence, qui donnait à ceux qui n’aimaient pas Vegas une raison de s’y attarder peut-être plus qu’ils ne le devraient. Le barman l’accueillit avec un sourire et un hochement de tête, et elle répondit de la même façon. Pierce prit les choses en main rapidement et leur commanda deux cocktails qu’elle vit apparaître comme par magie quelques secondes plus tard. Elle s’apprêtait à en apprécier une gorgée mais il la coupa net dans son élan. De nouveau, elle sentit la curiosité poindre face à cet homme qui jouait les séducteurs sans qu’elle ne pût déterminer s’il plaisantait ou non. C’était déstabilisant, d’être confrontée à ce qu’elle faisait en permanence avec les autres. Reed n’en montra pourtant rien, et se contenta de lever son verre et d’écouter la première raison de trinquer. Elle songea alors qu’elle était passablement aigrie – l’avait-elle toujours été ou son couple l’avait-il changée à ce point ? – déjà prête à déverser un flot d’amertume à l’égard de son petit ami auprès d’un parfait inconnu qui n’hésitait pas à flirter avec elle. C’était triste. Même pour elle, qui n’était plus à un degré de pathétique près (elle avait laissé cette part de sa dignité à Berkeley, au moment où elle avait offert son cœur à quelqu’un qui sans le mériter, l’avait pourtant gagné presque par accident). Finalement, ils trouveraient d’autres raisons de trinquer, dont aucune incluant de maudire sa relation dysfonctionnelle et de lui donner l’occasion rêvée de déverser son venin à quelqu’un d’autre que le principal concerné. Elle éclata d’un rire joyeux, et lui offrit à nouveau l’un de ces sourires dont il faisait mention. « On ne m’a jamais dit que j’avais un sourire divin, je suis flattée » concéda-t-elle avant de boire à son tour une gorgée de son verre. « Mais qu’est-ce qui te fait croire qu’ils te sont réservés ? Peut-être que je les envoie à tous ceux que je croise et que tu t’es simplement trouvé par hasard sur mon chemin. » Nouveau rire amusé. « Tu es… rafraîchissant. Une qualité qui se fait plutôt rare par ici. » Et ce n’était rien de le dire, tant elle avait l’impression de voir des clones de clones à chaque pas qu’elle faisait dans les rues de la ville du vice. Tous bâtis sur le même modèle, et terriblement ennuyants. Il y avait bien les touristes, dont elle se faisait aisément des amis (à la date d’expiration calquée sur celle de leur départ) mais ils ne s’attardaient que rarement. Elle n’avait jamais autant eu le sentiment de ne pas être à sa place, elle qui n’avait pourtant aucun mal à la trouver, ou à l’imposer, d’ordinaire. Elle eut l’envie, brève mais bien réelle, de tout mettre sur le dos de Zadig mais elle aurait été malhonnête : il ne lui avait pas mis le couteau sous la gorge pour la faire venir, et il avait fait des efforts. Ténus, tellement parfois qu’elle ne s’en rendait pas compte, mais lui non plus n’était pas un expert des relations sérieuses. Et elle commençait à se montrer plutôt impolie, à penser au crétin qui lui servait de petit-ami lorsqu’une personne à la compagnie agréable se tenait juste à côté d’elle et l’observait avec la même curiosité qu’elle lui renvoyait. « On va jouer à un jeu. Deux vérités et un mensonge. Tu me dis deux vérités, un mensonge, et j’essaierai de trouver le mensonge. Si j’y parviens, tu m’offres un verre et tu recommences. Il n’y a pas de raison que tu sois le seul à avoir des informations sur l’autre. »
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MessageSujet: Re: i saw the light. (reed) i saw the light. (reed) EmptyJeu 22 Oct - 12:51

La liste est longue de tous les adjectifs qu’on a pu me filer en trente-deux ans. J’en garde deux, qui résument plutôt parfaitement ma situation : génial et atroce. Je pense faire partie de ces gens qu’on aime énormément ou qu’on déteste pleinement, parfois les deux à la fois, c’était le cas de Jenna. Mes ex sont classées sans suite, ce qui échoue, échoue, et j’ai une vision d’horizon assez large pour prendre conscience des possibilités de l’existence sur 7 milliards d’êtres humains. Je n’en veux pas à ceux qui vivent de leurs regrets et de remords. Nous avons tous nos besoins pour arriver à vivre, et parfois, continuer l’existence dans le passé est nécessaire. J’ai cessé de penser à Jenna après avoir répété trois fois son nom et éteint mon téléphone portable. Ensuite, je suis parti en Afghanistan pour une mission reportage qui m’a définitivement détourné de mes souvenirs. Pour le moment, je laisse à Reed une impression, de même qu’un souvenir charmeur. Plutôt logique, puisque je réponds en effet depuis hier à son flirt sans me faire prier. Et surtout, sans me poser les questions que sont : pourquoi le fait-elle, qu’est-ce qui se cache derrière tout ça. Rien à battre, qu’elle soit cocue ou malheureuse. Je prends les faits tels qu’ils me viennent, je suis journaliste, pas psychologue. Et quoi qu’on en dise, je suis mon métier, c’est plus fort que moi. Mon refus de parler tout seul semble en dire « long sur moi », du moins c’est ce qu’elle m’explique, et je hausse les sourcils dans une approbation muette : si tu le dis, Reed. Faut bien qu’elle me découvre à sa façon, et tire ses propres conclusions de mes gestes, phrases et sourires. Je ne la corrigerai jamais sur mon compte, comme jamais je n’ai cherché à corriger un avis sur moi, quand bien même il fut jugé déraisonnable, ou injuste. Les gens ont besoin de se faire une opinion et d’y croire, peu importe que le portrait qu’ils dressent de vous vous ressemble ou non : dans tous les cas, il y aura toujours votre vérité, et la leur. La transparence est une connerie monumentale inventée par notre époque pour justifier le secret et le mensonge. Reed boit, puis éclate d’un rire que j’imaginais cristallin, et qui se révèle en fait plus rauque que dans mon expectative. Un rire qui la rend plus forte et plus sombre – plus séduisante, aussi. Et clairement pas naïve. Face au compliment glissé dans le flirt, Reed choisit l’attaque et la défense. Ce qui me dit que ses sourires me sont destinés ? — Absolument rien ni personne si ce n’est que tu me regardes en le faisant, je réponds d’un ton scientifique. J’écarte les bras en signe de résignation – lui laissant comprendre que je me plie à tous les mensonges qu’elle pourra me sortir par mauvaise foi. — Pas de problème, je veux bien être la représentation transparente et extralucide de l’ensemble du genre humain auquel tu adresses tes sourires. Je souris à mon tour et lève de nouveau mon verre ; second toast. — L’ensemble du genre humain te remercie, c’est aussi charmant que je suis charmeur. Reed est pensive, et je me doute bien qu’à ce stade, il lui semble urgent de soupeser la situation et les options. Moi ? J’observe. Je vous rappelle que je suis journaliste : je prends ce qu’on veut bien me donner. Elle pense sans doute à son mec, qui pense aussi à elle, et, à présent qu’elle a suffisamment désobéi par rapport à sa ligne de conduite (catégorie « très sage »), elle se demande si ça vaut le coup d’aller plus loin. Je lui plais bien, elle comprend qu’elle me plait aussi, la voilà vengée pour toutes les conneries que son mec a pu lui faire subir. Et maintenant ?... Un sourire ravi se dessine en coin de ma bouche. Elle est joueuse, au moins autant que moi, et très curieuse, ce qui me rend tout aussi curieux. Le jeu des trois données-un mensonge, pas des plus originaux mais elle sort de la fac, non ? Et je suis certain qu’elle et moi allons arriver à le rendre délicieux. C’est à moi de commencer, parce que Reed juge qu’elle n’en sait pas assez sur moi et moi suffisamment sur elle. Pendant que je mets mon cerveau en route pour trois trouvailles, je la regarde – j’ai l’habitude de regarder les gens en réfléchissant, c’est inspirant. Je finis par me tourner de profil et m’appuyer au bar. — J’ai presque dix ans de plus que toi. Je bois une nouvelle gorgée, distrait. — J’ai envie que tu sois le sujet de mon article à venir. Le sujet définitif à publier. Ma tête se tourne vers elle, aux trois-quarts, et mon regard est sans doute plus brillant qu’à l’ordinaire. — Je n’ai jamais été aussi séduit par quelqu’un en si peu de temps. Mon verre revient jusqu’à mes lèvres et je me tourne de nouveau vers elle pour l’observer avec malice. Son air sceptique et son début de réflexion m’arrachent un rire. J’ai déjà hâte que le jeu s’inverse et que mon tour arrive. Je préfère écouter que parler, et on sait tous que Reed a des choses à confier. Je me sens capable de l’écouter pendant des heures, sans commenter ni juger, la regarder et boire ses paroles. Accepter son vécu, ses souffrances, me remplir de ses espoirs. Je ne serai pas bavard et sans doute serai-je décevant en matière de réciprocité. Mais je serai là, prêt à recevoir tout ce qui pourra sortir de ce ventre, de ce cerveau, de cette merveilleuse petite bouche mordorée.  
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MessageSujet: Re: i saw the light. (reed) i saw the light. (reed) EmptyMer 28 Oct - 23:08

Elle savait pertinemment ce qu’elle était venue chercher en se rendant dans ce bar. Ce n’était pas tant le besoin de vengeance contre Zadig, pour déverser des litres de rancœur accumulés depuis son arrivée à Las Vegas, l’esprit plein d’idéaux et d’optimisme. Reed avait le sentiment qu’en acceptant de museler son besoin d’indépendance pour se lancer à corps perdu dans un couple, avec toutes les complications qu’il impliquait, elle était également devenue une pâle copie d’elle-même. Exit, la fêtarde accomplie aux multiples relations sans lendemain, la gosse mutine qui refusait de grandir, paumée dans son propre pays imaginaire où rien n’avait de conséquence pour elle. Il y avait la grossesse, d’abord, l’accident de parcours dont elle croyait pouvoir se remettre aisément. Et puis Zadig, qui avait extirpé son cœur de sa poitrine contre sa propre volonté et le tenait, serré au creux de ses doigts, susceptible de l’écraser à n’importe quel instant. Pierce lui offrait une distraction bienvenue et plus que ça, il lui faisait occulter ce couple dans lequel elle étouffait trop souvent ces derniers temps. Elle se rassurait, redécouvrait l’art de séduire et de se laisser séduire sans chercher quoi que ce soit de plus. L’idée qu’elle pût lui plaire, qu’il pût la désirer sans rien savoir d’elle, lui offrait un surplus de confiance en elle dont elle avait cruellement manqué. Pierce était un homme séduisant, probablement qu’un tas de filles auraient aimé passer la soirée en sa compagnie et espérer qu’elle se finisse peut-être entre ses draps. Et si elle aurait menti en disant que l’idée ne lui avait pas traversé l’esprit une demi-seconde, elle savait pourtant que ce n’était pas cette finalité qu’elle cherchait. Plus exactement : elle n’en cherchait aucune. Elle se laissait porter par leur discussion sans rien attendre de celle-ci, comme elle le faisait avant, et dieu que c’était plaisant d’endosser à nouveau ce rôle, de s’y replonger avec une telle facilité, preuve si besoin en était qu’elle ne pouvait chasser complètement sa véritable nature. « Ce serait étrange si je souriais sans te regarder, non ? » répondit-elle, pour le plaisir de ne pas lui donner entièrement raison. Bien sûr, que ses sourires lui étaient destinés. Il n’avait pas besoin de forcer le trait pour réussir, leur badinage à lui seul y parvenait. Mais elle appréciait l’idée de lui laisser croire qu’elle aurait souri de la même façon à n’importe qui d’autre, d’une part parce que ce n’était pas entièrement faux, d’autre part parce qu’elle imaginait que ça lui conférait une aura vaguement mystérieuse de séductrice qu’elle n’était pas. Reed séduisait, oui, mais sans vraiment s’en rendre compte, sans même le chercher. Elle s’attirait la sympathie des gens avec facilité, sociabilité oblige, mais n’essayait jamais de plaire, et surtout pas de forcer les choses. « Quelle responsabilité sur tes épaules ! » nota-t-elle avant de rire. Une gorgée de son cocktail plus tard, elle choisit l’option la moins raisonnable : celle de rester. Et quand bien même sa présence ne l’engageait à rien si ce n’était à un flirt innocent, dans le meilleur des cas, elle savait que ce n’était pas une bonne chose, preuve encore que la notion de couple et de limites lui échappait un peu trop souvent. Elle songea que si Zadig avait fait la même chose avec une autre femme, elle aurait été capable de le quitter après une crise d’anthologie. Mais après tout, qu’en savait-elle. Peut-être le faisait-il, lui aussi, lors de toutes ces heures qu’il passait supposément à travailler. Ce qu’elle ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal, et rien ne faisait de mal à Zadig dans tous les cas (au moins se plaisait-il à l’affirmer). Alors elle fit ce qu’elle faisait de mieux : jouer. Ce n’était sans doute pas le plus amusant de tous, mais il lui offrait la possibilité de connaître Pierce autrement qu’en tant que journaliste. Il s’y prêta avec une aisance confondante, parfaitement à l’aise à l’idée d’un badinage avec une femme en couple. Elle aurait pu en déterminer, de fait, qu’il n’était pas un homme de principe, mais l’idée ne lui traversa même pas l’esprit, à vrai dire. Il ne l’aurait pas fait si elle n’avait eu de cesse de clamer son amour pour son petit-ami, du moins le supposa-t-elle. C’était elle qui incitait au jeu, qui contrôlait selon ses envies, et Pierce qui s’y pliait avec indulgence et charme. Elle l’écouta répondre, cherchant à discerner le vrai du faux. Un nouveau sourire étira ses lèvres rosées. « J’hésite… Je suis tentée de croire que tu as réellement envie de faire de moi le sujet de ton article, mais d’un autre côté, j’ai très envie de croire que tu es séduit » souffla-t-elle, se rapprochant de lui sans y prêter réellement attention. « Tu es bon menteur, je devrais être inquiète ? » Elle hésita un instant avant de poursuivre. « Je dirais que… la troisième affirmation est un mensonge. Tu as sans aucun doute rencontré des femmes plus séduisantes que moi, qui t’ont captivé dès le tout premier regard. » Elle but une nouvelle gorgée de son cocktail avant de reporter son regard sur lui. Elle était d’une malhonnêteté terrible : en vérité, elle supposait que la deuxième affirmation était un mensonge, parce que Pierce aimait jouer lui aussi, quel intérêt aurait-il eu à mettre un terme à leur flirt si rapidement ? Mais elle avait envie, non, besoin de l’entendre dire qu’elle lui plaisait. Pour la conforter, la réconforter aussi, lui faire savoir qu’elle pouvait rester désirable même si cela ne conduisait nulle part.  
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Nathaniel Atwoodth
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