“You have to be burning with an idea, or a problem, or a wrong that you want to right. If you're not passionate enough from the start, you'll never stick it out.” Encore une journée qui débutait dans le casino clandestin de la jeune femme. Accoudait à la fenêtre qui donnait sur le sous sol de son entreprise, la jeune femme épiait tout d'un œil avisé, veillant à ce que tout soit fait dans les règles. Parce qu'être à la tête d'un casino clandestin ne veut pas dire faire les choses dans le désordre. Et jo aime que tout soit carré et fait comme il faut. Alors au sein de ses tables de jeux, Joséphine ne tolère aucun impair, aucun écart, et n'accepte qu'un profond respect du jeu et de ses employés. Même si l'égoïsme et l'égocentrisme font partis intégrantes de ses traits de caractères, Jo estime que ses employés doivent traiter correctement. De toute façon, ce n'est pas une négociation, c'est une nécessité. Si elle souhaite qu'ils ne parlent pas de leur lieu de travail et qu'ils fassent les choses correctement, elle n'a pas le choix que de faire en sorte qu'ils soient respectés. Pour ce qui est des intervenants extérieurs, Jo n'a que faire de leur sort et est la première à les traiter comme de la merdre, ni plus ni moins. Même Raphael avec qui elle entretient pourtant une relation étrange et spéciale, n'a pas le droit à un traitement spécial de sa part. Il reste au même niveau que les autres, une relation professionnelle que si elle doit virer pour x ou y raisons, elle le ferait sans absolument aucune gêne ou culpabilité. Elle n'a que deux personnes dans sa vie qui ont de l'importance, trois si elle inclut Noah qui à sa manière, veille sur elle et compte. Mais personne d'autres n'aura la même valeur qu'Erin ou Dustin pour elle. Qu'importe, aujourd'hui Jo reçoit Raphael pour établir un nouveau plan pour blanchir son argent. La solution pour que tout se fasse dans la discrétion et n'attire aucun soupçon sur eux, est de changer régulièrement leurs habitudes. Telle une reine traversant son château, ses employés la saluent sur son passage et n'obtiennent en retour qu'un simple clignement des yeux. Mais c'est déjà suffisamment important de la part de la McCarthy. Elle remonte les quelques escaliers qui la séparent du monde souterrain secret et du monde réel et légal dans le bar du voodoo, célèbre bar de vegas, renommé dans tout le Névada. Avec sa reconnaissance et sa réputation, personne n'irait imaginer qu'un club clandestin se trame au sein même de ces murs, à quelques mètres en dessous de la légalité pure. Qu'importe, l'accord entre Jo et le patron du Voodoo est suffisamment important et glorieux pour qu'ils y trouvent l'un et l'autre leur compte. Accoudé au bar sirotant un cocktail, l'homme aux traits fins, à la carrure athlétique et à la chevelure parfaite, homme que l'on croirait presque sorti d'un magasine tant il semble impossible. Elle s'attarde une micro seconde à se délecter de son agréable plastique, esquisse un micro sourire, et ré-affiche sa mine fermée et professionnelle. Bien sur, d'ici quelques heures, lorsqu'ils auront décidé de leur nouvelle tactique, la mine qu'elle affichera sera toute autre. Parce que leur relation sera totalement différente, et se terminera dans un lit, et non dans un bar comme à ce moment précis. « Raphael, toujours aussi ponctuel. Comment va le business? » Sans se serrer la main, sans se faire la bise, Jo s'installe à ses côtés et lève simplement sa main en direction du serveur pour commander la même chose. Histoire de se mettre en condition, un petit verre est toujours bon pour détendre l'atmosphère. Buvant une première gorgée de son scotch, la jeune femme se tourne lentement vers Raphael et l'analyse. « Tu sembles fatigué. Encore une nuit agitée je me trompe? Comment tu fais pour rester en forme pour conserver ton business après? » qu'elle lui demande, ne comprenant pas son rythme de vie. Bien sur, le sien n'était pas forcément le meilleur. Vivre la nuit, dormir le jour, vivre en décalé de tout. Mais elle conservait un bon rythme de sommeil malgré tout. Alors qu'à en juger par la mine affiché par Raphael, il n'en était pas de même pour lui. « Bon sinon, parlons un peu sérieusement, entrons dans le vif du sujet. Combien as-tu besoin d'éliminer ce mois ci? » Autant ne pas prendre de détour. Inconsciemment, la jeune femme presse les choses pour terminer cette réunion de travail et passer à l'activité qu'elle apprécie énormément en sa compagnie, une bonne partie de jambes en l'air. Car même si elle ne le reconnaîtra jamais, Jo prend un pied d'enfer en compagnie de Raphael et sait pertinemment qu'il en est de même pour lui. L'écoutant d'une oreille, elle répond brièvement à un message de son vigil qui a surpris quelqu'un entrain de compter les cartes. Elle dégaine son téléphone et lui profère quelques menaces, lui faisant bien comprendre qu'il doit gérer la situation tout seul comme un grand le temps de sa présence au bar. « Désolé où en étions nous? »