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lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose)

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MessageSujet: lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) EmptyMar 28 Juil - 18:04

« Les promesses n'engageaient que ceux qui les entendaient.  »




 
La nuit venait à peine de tomber sur Las Vegas, mais déjà, les néons tapageurs des casinos et des clubs clignotaient aveuglement. L’été, l’euphorie présente dans la ville devenait plus intense encore. Les gens étaient tous animés par le même désir de fête et d’oubli, ils se comportaient comme s’ils vivaient leurs derniers instants sur Terre, ils buvaient, riaient et dépensaient l’argent qu’ils n’avaient pas en se disant que demain serait un autre jour. Vegas hypnotisait, rendait fou; la ville laissait tellement de place aux rêves qu’on se mettait à douter de la réalité. Parfois, Rose avait l’impression d’être la seule personne lucide ici, la seule qui n’avait pas encore été conquise par le bruit des machines à sous. Si elle avait décidé, quelques années plus tôt, de poser ses valises dans le Nevada, c’était uniquement à des fins professionnelles. Touristes fortunés, personnalités influentes de l’industrie cinématographique, joueurs invétérés, chaque jour Las Vegas voyait défiler son lot d’acheteurs potentiels, pour qui, l’argent n’était définitivement pas un problème. A la suite d’une proposition très lucrative émise par le plus grand palace de Sin City : le Venetian-Palazzo, Rose n’avait pas hésité un seul instant. Sa boutique aurait une visibilité exceptionnelle au beau milieu des reconstitutions de canaux vénitiens et surtout, sa maison de joaillerie gagnerait en prestige. Tous les plus grands noms du milieu avaient une adresse à Las Vegas, il était donc impensable que « de Montaigu » n’en ait pas. Installée à l’arrière d’une berline allemande, Rose se laissait conduire jusqu’au domicile de son frère. Raphaël avait récemment déménagé afin de mettre au profit d’une élite, ses connaissances en matière juridique. Brillant avocat, diplômé de La Sorbonne et de Berkeley, il apparaissait au yeux de tous comme un véritable requin guidé par l’ambition et la réussite. Fièrement, il marchait dans les pas de leur mère en travaillant dans l’un des cabinets d’avocats le plus réputé au monde. Son carnet d’adresses se composait exclusivement de patronymes de prestige : puissantes familles d’industriels, entreprises cotées au Dow Jones ou au NASDAQ, fils et filles de... capables de tout pour mettre leurs parents dans l’embarras. A ce titre, Raphaël avait un emploi du temps digne d’un ministre et des horaires absolument inhumains mais, l’appât du gain et le désir de reconnaissance suffisaient à le convaincre de redoubler d’efforts pour se faire un véritable nom avant la trentaine. Malgré tout, il faisait en sorte de se consacrer une soirée à Rose, par semaine. Aussi, ils se retrouvaient pour diner ou prendre un verre, parler du business ou du reste de la famille resté dans le sud de la France. Rien n’était plus important pour elle que ce lien qui les unissait depuis toujours, celui d’un frère et d’une soeur capables de veiller l’un sur l’autre, même à l’autre bout du monde. D’ailleurs, Raphaël était le plus beau joyau de sa collection et, elle ne manquait pas de vanter les mérites et la réussite de son frère à tout bout de champ, s’il était précieux à ses yeux ? Absolument ! Depuis la mort tragique de leur père, elle s’était jurée de veiller sur lui et d’être présente quoi qu’il puisse arriver. Elle l’avait soutenu sans relâche lorsqu’il était tombé dans les limbes de l’alcool, elle l’avait plus d’une fois couvert et protéger de ses détracteurs qui rêvaient de voir ce fils de bonne famille tomber à terre. Rose n’avait eu cesse de le tirer vers le haut et aujourd’hui encore, elle poursuivait sa mission. « Raphaël ! Tu vas bien ? » demandait-elle alors qu’il lui ouvrait la porte de son penthouse insolent situé sur le Strip. Fronçant légèrement les sourcils, elle s’inquiétait pour lui, il semblait être réellement épuisé. Les dossiers empilés sur la table basse du salon confirmaient ses soupçons, Raphaël travaillait comme un forcené. « Tu devrais prendre quelques jours de vacances. » suggéra-t-elle tout en sachant qu’il ne l’écouterait pas. Jamais Raphaël n’abandonnerait ses précieuses affaires pour parfaire son bronzage dans les Caraïbes. Sans attendre qu’on l’y invite, Rose prenait place sur le canapé et laissait son regard se perdre sur la décoration raffinée de l’appartement. Pendant ce temps, en cuisine, Raphaël préparait deux tasses de thé noir et disposait quelques pâtisseries achetées plus tôt dans la journée sur un grand plateau. Habituellement allergique à tout ce qui se rapprochait de près ou de loin aux corvées, Rose était forcée de constater que son frère faisait de réels efforts pour se monter un tant soit peu serviable. Sans doute était-elle la seule personne sur Terre à bénéficier de ce privilège. « J’ai une surprise pour toi. » annonçait-elle tandis qu’il posait une tasse brulante, d’où s’échappait une épaisse fumée parfumée, juste devant elle. Un large sourire prit possession de ses lèvres alors qu’elle dévoilait une boite satinée aux couleurs de la marque familiale. « C’est un aperçu de la collection de montres pour homme qui sera disponible en septembre. » expliqua-t-elle avec fierté. C’était un projet pour lequel elle avait travaillé sans relâche pendant des mois et qui, enfin, se concrétisait. « Celle-ci est spécialement pour toi, la taille du bracelet a été calculée sur-mesure et il y a tes initiales en diamants dans le cadran. » Et ce n’était pas tout, l’ensemble de la montre était pavée de pierres précieuses, le bracelet en or blanc, le summum de l’élégance, Raphaël avec ses goûts très pointus et raffinés tomberait immédiatement sous le charme. Rose espérait que ce joyau ne quitterait désormais plus son poignet et qu’il en vanterait les mérites auprès de ses clients fortunés. Mais elle fit en sorte de taire ce « revers de la médaille » car elle estimait que Raphaël savait faire la part des choses et lui rendrait la pareille incessamment sous peu. Elle souffla doucement sur sa tasse et retira le sachet de thé lorsque son regard fut instantanément attiré par quelque chose qui n’avait rien à faire dans l’appartement de son petit frère. Sur le meuble face à elle, trônait une bouteille de whisky dont il ne restait que la moitié. Le liquide ambré et insolent lui rappelait que son frère n’était pas infaillible. Etait-il retombé dans ses mauvais travers ? Depuis combien de temps consommait-il à nouveau de l’alcool ? Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? « Si c’est une blague, elle est de très mauvais goût Raphaël. » commença-t-elle d’un ton catégorique en se levant brutalement du canapé. « J’exige des explications. » Adorable en temps normal avec son frère, elle devenait intraitable lorsqu’il mettait stupidement sa santé en danger. Il avait eu trop de mal à se sortir de cet Enfer pour y replonger à peine installé à Vegas. Elle attrapait la preuve à conviction avant de la lui mettre sous les yeux. Qu’importe que la discussion se transforme en une virulente dispute, Rose savait se montrer intransigeante et inflexible dans de telles situations. Sans doute Raphaël tenterait-il de minimiser les faits, ou pire de les nier, mais jamais Rose ne se laisserait duper par ses belles paroles, elle le connaissait trop bien. « Si tu m’en avais parlé on aurait pu trouver une solution. Quand as-tu recommencé ? » Elle baissait d’un ton, et s’abaissait à sa hauteur, une main posée sur son genou, elle tentait l’utilisation d’une méthode plus douce dans l’espoir qu’il se confie à elle. En réalité, elle avait peur pour lui, elle savait que l’alcool était un engrenage redoutable et qu’il était difficile d’en sortir. Elle refusait que son frère fasse une nouvelle cure de désintoxication, ou qu’il mette sa réussite professionnelle en danger pour quelques verres d’un liquide dont il n’avait pas su se passer pendant très longtemps. « J’avais tellement de choses à te raconter... Je ne pensais pas que la soirée prendrait cette tournure là. » déçue, elle se pinçait les lèvres en attendant qu’il daigne se défendre, rien de bien compliqué pour l’avocat qu’il était. Pourtant, elle redoutait d’ores et déjà ses justifications. « J’ai rencontré quelqu’un... » commença-t-elle en songeant à Bradford, elle espérait ainsi instaurer un climat de confiance entre eux, dissiper les éventuels mensonges de Raphaël.
 
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MessageSujet: Re: lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) EmptyMer 29 Juil - 17:20



La journée a été longue, ce n'est pas sans une certaine satisfaction que je quitte le building dans lequel je travaille désormais à Vegas, puis monte d'un pas souple à bord de la voiture qui m'attend, James au volant. Pas un mot au cours du voyage, si ce n'est tout de même un bref salut de la tête accompagné d'un sourire. Je me laisse enfin aller sur la banquette à dénouer légèrement le nœud de la cravate bleu roi qui complète mon costume, tout en consultant mes messages et mon emploi du temps sur mon smartphone. A suivre, une soirée tranquille à la maison avec Rose en invitée d'honneur. Les yeux clos, je songe justement à ma sœur. Comment expliquer ce lien si particulier qui nous unit ? J'ai autant de jalousie vengeresse à son égard que d'amour sincère et honnête à lui témoigner… je vis dans un paradoxe complet depuis l'enfance en ce qui la concerne, paradoxe qui n'a eu de cesse de prendre de plus en plus d'espace depuis la mort prématurée de notre père. La voir retenir à grand peine ses propres larmes pour me consoler, tandis que je feignais la moindre petite larme qui daignait bien rouler sur mes joues, fut un spectacle perturbant et pénible à la fois. Lorsque nous arrivons au penthouse, je stoppe James d'un regard pour qu'il s'abstienne de prendre l'ascenseur en même temps que moi. "Vous avez votre soirée, James. Ce soir, c'est juste entre Rose et moi. – Dites-moi que vous avez pensé à commander le dîner et que je n'aurais pas à passer ma matinée à rattraper vos possibles bévues en cuisine, demain…?" J'esquisse un sourire amusé devant le flegme classieux de mon majordome avant de secouer la tête pour le rassurer. Toujours aussi impassible, quoique visiblement soulagé, il incline respectueusement la tête. "Transmettez mes meilleurs sentiments à votre sœur, Monsieur, je vous souhaite une bonne soirée." Je lui rends la pareille juste avant que les portes de l'ascenseur ne se referment. D'ordinaire, il dort dans la chambre qui lui est assignée dans ce penthouse, mais lorsque je le congédie, il a carte blanche – et surtout carte bleue – pour passer sa nuit où bon lui semblera à mes frais. J'ai à peine le temps de tomber la veste, la cravate et déposer sur la table basse les dossiers sur lesquels il me reste à avancer, que j'entends la porte sonner. Inutile d'appeler James pour lui signifier d'aller ouvrir, je dois m'y abaisser ce soir. Après avoir soufflé une dernière fois, je m'arme de mon sourire le plus adorable pour dissiper la moindre petite trace de fatigue, et j'appuie enfin sur la poignée. "Rose !" Je la serre dans mes bras et l'embrasse sur le front comme j'en avais l'habitude. Elle a beau être ma grande sœur, j'éprouve tout de même une sorte de responsabilité envers elle, plus encore depuis la mort de notre géniteur. Rien que le terme complexe ne saurait expliquer toutes ces contradictions dont la jeune femme n'a même pas conscience. "Je vais très bien, ces dossiers seront rapidement bouclés." J'expédie rapidement ce reproche déguisé. M'arrêter de travailler est quelque chose que je ne saurais faire : les vacances sont une colossale perte de temps et d'argent, et je n'ai aucun mal à siroter un thé glacé sur une plage des Caraïbes tout en parcourant une affaire à traiter. Se battre pour le meilleur, c'est un credo qui guide chacun de mes actes, et Rose l'est tout autant que moi. A ceci près qu'elle est capable de lever le pied sans culpabiliser trop longtemps, elle. Je file en cuisine pour préparer du thé en suivant scrupuleusement les indications à l'arrière de la boîte métallique de thé noir à la cannelle. Je laisse infuser en surveillant de près, malgré un air relativement contrit. J'ai horreur de ce genre de choses : quand je veux un thé, je me moque royalement de la manière dont on s'y prend pour le préparer, je le veux servi comme je l'aime, point à la ligne. Capricieux et exigeant, en effet. Je reviens avec les tasses pour les déposer sur la table basse. "Oh, c'est adorable." Je ne dirai pas qu'il ne fallait pas, j'adore les cadeaux de ce genre. Je prends l'écrin et j'y découvre une montre absolument splendide. Moi qui comptais en changer… "On dira ce qu'on voudra, tu as vraiment toujours su quoi m'offrir. Elle est splendide..." Et c'est on ne peut plus sincère. Rose fait partie de ces personnes qui savent rendre les autres heureux, taper précisément là où elle est sûre de mettre dans le mille. Je l'embrasse sur la joue tout en passant la montre autour de mon poignet sans attendre, mais bien vite, le ton change. "Pardon ?" Je me retourne et fais face à une grande sœur remontée, avec une bouteille de whisky à la main. Mes sourcils se froncent. Comment cette bouteille s'est-elle retrouvée là ? J'essaie de retracer un retour sur les évènements, mais soudain, je perçois que Rose s'invente une histoire qui, si elle ne me paraissait pas grossièrement montée de toutes pièces, pourrait malheureusement tenir la route. "Pour commencer, je t'invite à t'asseoir et prendre ce thé pour te calmer, tu as décidément tendance à tout exagérer, on croirait entendre Mère." Je soupire, visiblement ennuyé et détendu à la fois. "Cette bouteille n'est pas à moi. Elle est à… Mince, j'ai oublié son prénom. Comment diable s'appelait-elle ? Blonde, les cheveux longs, une petite fossette… ah oui, Jane !" Long à venir. En même temps, ce n'est pas moi qui l'ai gentiment invitée à partir tôt ce matin juste avant de me préparer un petit-déjeuner : c'est James. "J'étais à une fête hier soir, et il s'avère que cette ravissante demoiselle était indécollable de sa bouteille, du moins jusqu'à ce que nous allions dans ma chambre. J'imagine que James n'a pas pensé à lui rendre son bien ce matin, en la congédiant. Il te transmet ses meilleurs sentiments, soit dit en passant." J'arbore un sourire auquel on ne refuse jamais rien, encore moins une bonne explication. "Maintenant, si jamais ça peut te rassurer…" Je me lève en lui prenant la bouteille des mains, ouvre la fenêtre et la lâche mollement. Un cri de surprise retentit d'en bas, mais je n'y prête pas la moindre attention. Encore moins au verre brisé sur la terrasse d'en-dessous… pas le temps. C'est donc avec un snobisme profond que je referme la fenêtre et rejoint ma sœur sur le divan. "Je n'ai pas touché à une seule goutte d'alcool depuis ma sortie de cure. Après, tu ne peux te fier qu'à ma parole… et nous savons tous les deux que je ne suis pas quelqu'un de confiance, n'est-ce pas ?" L'entraîner sur le terrain de la culpabilité gentiment pointée du doigt… ma sœur, j'ai rapidement appris à la manœuvrer vis-à-vis de l'amour qu'elle me témoigne. C'est moche, mais ça fonctionne. Je regarde encore ma montre avec un sourire satisfait, puis je saisis ma tasse de thé en soufflant délicatement dessus. "Le room service ne devrait plus tarder, à présent. Tu me disais que tu as rencontré quelqu'un ?" Oh non, ça ne m'a pas échappé. Loin s'en faut. "Je le connais ? Que fait-il dans la vie ?" Dire que j'exige le meilleur pour ma sœur est un doux euphémisme. Je suis voué à une vie volage sans aucun attachement car nulle femme ne saurait remplir mes critères d'exigence à l'heure actuelle, mais ce n'est pas nécessairement ce que je souhaite à Rose. Encore faut-il que le Dom Juan en question remplisse mes critères… et Dieu sait qu'ils sont nombreux.
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MessageSujet: Re: lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) EmptySam 29 Aoû - 23:20


Raphaël avait beau se rapprocher dangereusement de son trentième anniversaire, Rose continuait de le voir comme l’adolescent qu’il avait été. Indiscipliné, égoïste, séducteur et très difficile à vivre, en somme, une personne sur laquelle il fallait impérativement garder un oeil en permanence. Souvent, elle en oubliait son rôle de soeur pour devenir une sorte de mère autoritaire à l’affut du moindre écart de conduite. Un comportement intrusif qui s’était installé à la mort de leur père et qu’elle n’avait jamais su contenir. Pourtant, Raphaël faisait toujours en sorte d’être irréprochable, en façade du moins. Il cachait ses vices et ses travers sous des montagnes de documents très sérieux, prenait soin d’enfiler un costume trois pièces digne du parfait gentleman. Une mascarade bien ficelée mais insuffisante pour la duper. Le véritable visage de Raphaël était ailleurs, derrière l’avocat de renommé international se cachait un homme fragile qu’elle avait du aider à maintes reprises. Raphaël et ses frasques, Raphaël et son penchant pour la boisson, Raphaël et l’armée de filles autour de lui, tant de scandales qui avaient salis, autrefois, la réputation de leur noble famille. Aujourd’hui, il était revenu sur le droit chemin, en partie grâce à elle, mais elle ne pouvait s’empêcher de craindre le pire alors, elle se tenait prête. Observatrice, elle attendait l’explosion de la bombe à retardement et s’assurait de limiter les dégâts qu’elle pourrait engendrer. « C’est dommage, j’avais dans l’idée d’aller passer quelques jours à Saint-Tropez. Tu sais combien mère serait ravie de nous revoir. » s’obstinait-elle en posant alternativement son regard sur la pile de dossiers et dans les yeux bleus de son frère. « Le travail avant tout. Je connais la chanson. » se résigna-t-elle finalement sachant pertinemment qu’il ne céderait pas à son caprice de vacances lointaines sur la terre qui les avait vus naitre. Pourtant, elle serait prête à payer très cher pour quitter Las Vegas le temps d’une parenthèse provençale, se baigner dans la rade de Saint-Tropez, boire un café brûlant chez Senequier sous le soleil qui décline, se promener sous les arbres centenaires de la place des Lices. Peut-être qu’elle fera le déplacement pour Noël, si ses projets se concrétisent et que la nouvelle collection remporte le succès escompté. Tout en se remémorant les paysages familiers du sud de la France, Rose se dirigea vers le salon où, Raphaël lui apportait un thé brûlant et parfumé. Rapidement, elle sortait de son sac à main un écrin aux couleurs des Montaigu, et l’offrait à Raphaël. Comme un enfant à qui on offre une console nouvelle génération, il affichait un large sourire visiblement satisfait par les choix que Rose avait dictés à son équipe de création. Raphaël tombait sous le charme de ses initiales pavées de diamants, lui qui ne se satisfaisait que du sur-mesure était on ne peut plus ravi de cette petite attention. « Lorsque tu auras un peu de temps, passe me voir à la boutique, je te montrerai les premiers croquis et prototypes. Si le coeur t’en dis tu pourras même passer commande avant tout le monde. » expliqua-t-elle avec une certaine fierté. Elle n’avait pas encore eu d’avis extérieurs dignes de ce nom et elle jugeait celui de Raphaël véritablement important. C’était un homme qui avait du goût et elle était ouverte à ses critiques, jugements et autres réflexions afin que son travail frôle les sphères de la perfection. Puis, la petite soirée entre frère et soeur qui se passait plutôt bien prit un virage désastreux en quelques secondes. Rose ne rêvait pas, c’était une bouteille de whisky qui la toisait insolemment sur le meuble d’en face, presque vide et posée là, sous le feu des projecteurs. D’un bond, elle quitta le confort du canapé pour s’emparer de l’objet du crime et incendia Raphaël avec toute la diplomatie qu’on lui connaissait. Il avait replongé, pensa-t-elle dans un premier temps, il avait renoué avec ses vices passé et avait jugé bon de ne pas lui demander de l’aide. C’était sans doute à cause de la pression accumulée par son travail, il était forcé d’aller chercher la force qu’il ne possédait pas dans des remontants redoutables. Rose était vexée et par dessus-tout en colère contre elle-même, elle n’avait rien vu venir, elle avait du commettre une erreur à un moment donné pour qu’il replonge quelques semaines seulement après son installation à Las Vegas. « Il y a trop de tentations dans cette ville, je le savais. » Elle haussait les yeux au ciel et soupirait bruyamment, parmi toutes les villes de la planète il avait fallu que son frère vienne s’installer dans la capitale du vice; pour un ancien alcoolique, la destination était semblable à l’enfer. « Me calmer ? Tu plaisantes Raphaël ! Dois-je te rappeler l’effet qu’à l’alcool sur toi ? Tu penses que j’ai envie de t’inscrire en cure de désintoxication dans les semaines à venir ? » s’énervait-t-elle tandis qu’il se permettait de la comparer à leur mère, qui elle aussi avait connu des moments de crises épiques et mémorables où elle avait manqué de faire trembler les murs de la demeure familiale. Rose, par politesse, écouta tout de même les explications fumeuses de Raphaël. Il prétendait avec une pointe d’orgueil palpable que cette bouteille appartenait à la fille qu’il avait mise dans son lit la veille. Une blonde éméchée répondant au doux nom de Jane et dont la fossette l’avait immédiatement séduit. Il poursuivait en expliquant que cette délicate jeune femme avait du oublier son précieux récipient lorsqu’elle s’était faite expulsée au petit-matin par James, le valet. Pas franchement convaincue Rose regardait Raphaël se donner, littéralement, en spectacle. Il ouvrait la fenêtre et y jetait la bouteille sans le moindre remord tandis qu’elle poussait un cri de stupéfaction. « Raphaël bonté divine ! Il a peut-être des gens qui marchent dans la rue. Tu ne réfléchis donc jamais avant d’agir ? » Le provoqua-t-elle afin de lui faire prendre conscience de son comportement qui dépassait largement les limites de l’acceptable. Raphaël agissait comme un enfant gâté et irresponsable, un bien triste constat pour quelqu’un qui allait bientôt franchir le cap de la trentaine. « Et cette ... Jane.. pitié ne me dis pas que c’est une prostituée. Tu ne penses pas que tu as passé l’âge de coucher à droite à gauche, ça me ferait tellement plaisir que tu te trouves quelqu’un Raphaël... Mais elles ne sont jamais assez bien pour toi, je me trompe ? » souffla-t-elle dépitée et impuissante. Elle était sûre qu’à ce rythme là, une fille à la morale inexistante finirait par lui faire un enfant dans le dos consciente de se tenir face à un homme fortuné. Raphaël était imprudent au possible. « C’est bon je te crois. Pour cette fois. » disait-elle à demi-mot parce qu’il la prenait par les sentiments et que, ce stratagème bien rodé fonctionnait toujours. Mais, au plus profond d’elle-même, elle savait qu’il était difficile de faire confiance à quelqu’un comme Raphaël, une personne capable de tout pour parvenir à ses fins. « Mais la prochaine fois, tache de dire à tes aventures nocturnes que l’alcool est prohibé entre ces murs. » déclarait-elle voulant absolument avoir le dernier mot de ce petit conflit. L’air de rien, il reportait son attention sur sa montre flambant neuve et soufflait énergiquement sur sa tasse. Puis, brusquement emplie d’un sentiment de culpabilité, elle quitta son fauteuil pour venir s’asseoir sur l’accoudoir de celui de Raphaël. « Je suis désolée Raphaël. Mais je m’inquiète beaucoup pour toi. J’ai peur qu’il t’arrive quelque chose et il me serait insupportable de te perdre. » presque émue, elle venait déposer un baiser sur sa joue et le gratifiait d’un sourire bienveillant. « Non tu ne le connais pas Raphaël. » riait-elle alors que la conversation s’axait désormais sur un sujet plus léger, à savoir la fameuse personne qu’avait rencontrée Rose. Il n’y absolument rien de concret entre elle et Bradford, mais elle devait reconnaitre qu’il lui avait fait une très bonne impression, il était différent, ouvert, drôle, extrêmement franc et possédait en prime, un physique tout ce qu’il y avait de plus attirant. « Il s’appelle Bradford, il est propriétaire d’un bar à la Nouvelle-Orléans; mais ne va rien t’imaginer, il ne s’est strictement rien passé. » concluait-elle en trempant ses lèvres dans sa tasse de thé, les yeux tournés vers Raphaël qui, à coup-sûr, ne se contenterait pas de si peu de détails.
 
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MessageSujet: Re: lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) EmptySam 5 Sep - 18:53



Lèvres closes, je me contente d'adresser un regard on ne peut plus éloquent à Rose vis-à-vis de son idée d'aller à Saint-Tropez. Si je trouve son idée intéressante, je retiens adroitement de lui faire remarquer qu'elle ne se souciait pas autant de notre mère lorsqu'elle vaquait dans les bonnes grâces de notre père. Cela étant, elle marque un point : le travail avant tout. Outre la rancœur que je nourris secrètement à son égard, j'aime mon travail au-delà de l'imaginable. Parce qu'il m'apporte le pouvoir, la jalousie d'autrui, et un sentiment de plénitude cérébrale impossible à mesurer. Lorsque je m'emploie à défendre les causes les plus complexes, j'éprouve cette sensation grisante d'être mis en danger et que rien d'autre que mon aptitude à me sortir d'affaire en usant de ce texte sacré qu'est la loi ne pourra m'aider. Mon client, à la rigueur, n'est qu'un pion sur la gigantesque partie d'échecs sur laquelle j'évolue. Quant à la Reine, elle se tient devant moi. La Reine blanche face au Roi noir, et j'affirme qu'un jour, elle tombera. D'ici là, tandis que je m'amuse d'observer les mille et un reflets que mon inégalable sœur fut capable de transposer sur le bijou d'horlogerie qui ceint mon poignet, voilà qu'elle rompt le charme de ce cadeau en m'accusant d'avoir replongé dans les méandres de l'alcoolisme. L'une des parts les plus sombres de mon existence, sans doute une faiblesse que ma fierté ne parviendra jamais à pardonner. Je passe le plus clair de mon temps à me blinder, me rendre inatteignable, de quelque façon que ce soit… dire qu'un banal verre d'un vin rouge bon marché saurait faire vaciller mes efforts est une absurdité que je ne peux néanmoins gommer totalement. Une surveillance de tous les instants et une discipline de fer doivent être les pièces maîtresses d'un tel équilibre, et voilà que Rose s'applique à faire jaillir ce problème des tréfonds. "Tu as toujours su trouver les mots pour calmer mes nerfs et apaiser les tensions…" ironisai-je avec un calme olympien, en la regardant s'énerver, un sourire cherchant presque à poindre au creux de ma joue. Finalement, jeter cette bouteille par la fenêtre aura eu le mérite de faire taire ces reproches injustifiés. En partie, puisque ses inquiétudes pourraient tout à fait l'être dans une ville comme Las Vegas. A peine arrivé, j'ai vu d'un seul coup d'œil les endroits où on ne me verrait probablement jamais mettre les pieds. Casinos, hôtels arrosés, ou encore villas où l'alcool coule à flots lors de réceptions, autant s'épargner la bassesse de devoir se retenir en permanence. Je ne réagis pas outre mesure sur sa réaction vis-à-vis de la bouteille tombée en contrebas, sirotant mon thé du bout des lèvres. Réfléchir avant d'agir ? Crois-moi, ma sœur, je le fais en permanence… et agir comme le parfait idiot irresponsable n'est qu'une mince facette d'une personnalité dont tu as perdu la connaissance depuis des années, malgré ce que tu pourrais croire. "Une prostituée ?" Et elle veut aussi que je lui jette la théière bouillante à la figure pour un affront pareil ? J'ai certes déjà blanchi de l'argent dans des affaires de prostitution, mais de là à m'offrir leurs services… "Non. Ou alors, j'ai été suffisamment bon pour qu'elle en oublie de réclamer son dû. Cela dit, maintenant que j'y pense, elle connaissait des choses que seule une professionnelle pourrait se permettre d'avancer." Un rictus amusé et parfaitement irrévérencieux se plaça sur mes lèvres, un des seuls cadeaux génétiques de notre père. Combien de fois l'avait-on vu porter sur les nerfs de notre mère avec cet insupportable sourire ? Les yeux levés au plafond, je laisse tomber cette histoire d'alcool une bonne fois pour tout, mais je n'en reste pas moins attentif à ce qu'elle me raconte sur cet homme qu'elle dit avoir rencontré. Assise sur l'accoudoir du fauteuil, je l'observe de bas en haut, non sans me souvenir de cette proximité parfois fusionnelle que nous avions étant jeunes. Ce besoin de contact physique, face à une froideur parentale qui cherchait parfois à nous endurcir dans une affection limitée. Soudain, je ne peux m'empêcher de rire en déposant ma tasse dans la soucoupe que j'avais à la main. "Tu fais la morale à ton frère alcoolique qui ramène une demoiselle dans sa chambre avec une bouteille à la main… pour ensuite me dire que tu fréquentes un propriétaire de bar. J'ai toujours aimé ta façon d'être paradoxale, Rosie." Je lève des yeux foncièrement moqueurs, mais non moins sérieux, dans sa direction. Rosie, petit surnom que je lui avais attribué du jour où j'ai pris l'ascendant sur elle au moins au niveau de la taille. Après avoir reposé la soucoupe sur la table basse, mes traits prirent un air bien moins chaleureux. "Un bar à la Nouvelle-Orléans… en effet, impossible pour moi de l'avoir connu. J'ai pour habitude de fréquenter d'autres lieux que ces bas-fonds d'une Amérique qui doit être relativement coupée du monde. Ce n'est pas là-bas qu'il y a eu un ouragan, il y a une dizaine d'années ? On sait tous que les catastrophes naturelles n'arrivent qu'aux pauvres." Odieux, vous disiez ? Et encore, il m'en reste sous la semelle. Absolument pas dérangé par les insanités détachées que ma bouche de richissime avocat distille, je soupire et me lève en enfonçant les mains dans mes poches. "A part ton âme charitable et dévouée aux causes les plus désespérées, qu'est-ce qu'il te trouve, selon toi ?" Non, je ne demande jamais à une personne ce qu'elle trouve à l'être aimé : j'agis en sens inverse. C'est souvent bien plus déroutant et plus efficace dans un questionnement digne de ce nom. Si je ne me donnais pas d'autre excuse que celle de la méfiance vis-à-vis de l'héritage des Montaigu, on pourrait presque dire que je me montre protecteur envers ma sœur. Complexes, j'ai bien dit que nos rapports étaient complexes.
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MessageSujet: Re: lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose) EmptyVen 13 Nov - 6:56

:out:
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lawyers are the devil's ministry. (raphaël&rose)

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