queen of disaster (jo)

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jo & dustin ≈ Qu'est ce qui clochait chez lui ? Pourquoi ne pouvait-il pas l'oublier ? Ou, au moins, être gentil avec elle. Il alternait depuis trop longtemps: un jour, il l'aimait; le lendemain, il la punissait pour ça.

Insomnie quand tu nous tiens. Quand tu nous prives de ce repos largement mérité. Dustin vit avec ce problème, depuis plusieurs semaines. Il n'arrive guère à fermer l'oeil. Il tourne en rond dans son appartement. Il reste assis dans son canapé et plongé dans la pénombre de la nuit. Il reste immobile, en cherchant en vain à faire le vide. Ce soir, c'est encore le cas, le marchant de sable n'est pas passé. Il décide donc d'enfiler quelques vêtements. Il s'habille et file. A travers les ruelles de Vegas, il marche. Le jeune homme évacue à chacun de ses pas. Un stress quotidien. Des problèmes abandonnés. Il pensait que rien ne serait compliqué.. En quittant la Nouvelle-Orléans, Dustin signait volontiers ce nouveau départ. Il racontait que c'était sa chance à qui souhaitait l'entendre. Cependant, cet enthousiaste ne fut que de courte durée. Ici, les conflits avec son père sont toujours permanents. Darren n'a pas été totalement immunisé avec ses problèmes de santé. Et les sentiments écorchés de notre principal intéressé sont toujours ancrés dans sa chair, dans son sang. Rien n'y fait. Il n'oublie pas le moindre détail, pas la moindre histoire. Même en écrivant ce nouveau chapitre de son existence, il y pense. Tout le temps. Il songe à ses rendez-vous manqués et ses occasions gâchées par trop de fierté. Il réalise ses erreurs. Il prend des leçons mais, rien n'y fait, Dustin est comme ça. Il est joueur. Il aime parier gros. Il adore prendre des risques et il est accroc aux relations compliquées. Dans cette nouvelle ville, il décide de se raconter une nouvelle vie. Il change de scénario selon ses envies et ses états d'âme. Il s'amuse de tous. Il est quelqu'un d'autre. Ici à Vegas, il est toutes les facettes de sa personnalité. Du riche au pauvre. Du visage connu à l'étranger. Du responsable de la sécurité au Wynn Encore au mystérieux organisateur de soirée mister Bridge. Dustin décide donc de forcer cette chance. Il n'arrive pas totalement à y croire. Mais, il n'est pas encore prêt à y renoncer aussi facilement. Marchant et observant l'état de certain citoyen, il ne peut s'empêcher de lever les yeux aux ciel. Pauvre monde. Pauvre peuple. Si seulement, le tout puissant là haut était ici bas. Dustin l'inviterait sans hésiter pour partager une conversation des plus enrichissantes. Il était également venu le temps pour le jeune homme de s'arrêter. Il décidait ainsi de se diriger vers le Voodoo. Il décide d'y pénétrer sans trop y songer. Le monde ne manquait pas. Une fois à l'intérieur, il regrettait quand même et amèrement son choix. Trop tard pour revenir en arrière, trop compliqué pour sortir aussi vite qu'il était arrivé, Dustin s'avance donc vers le bar. Il commande un verre. Pas d'alcool pour le jeune homme. Il ne boit que très rarement et même à Vegas, cette habitude ne change pas. Il paye directement ce qu'il doit et il boit. Jetant un coup d'oeil à la foule, Dustin constate l'étendue des dégâts. Des jeunes femmes sont à moitié dévêtues. Elles sont la proie facile et déjà prise au piège par leurs ravisseurs. Elles l'ont certainement cherché. Et Dustin n'a pas l'âme d'un héros. Ce soir, il ne cherche aucun problème. Il ne sauve aucune demoiselle en détresse. Il a déjà donné avec ses conneries. Il a bien trop donné et à l'instant même où il y repense, il entend cette voix. Un son familier. Une personne qu'il cherche en vain à éviter et qui se retrouve pourtant à proximité. Jo, Joséphine. A cet instant précis, il vide son verre. Pas d'autre choix que de s'en éloigner pour se préserver. Néanmoins, il l'entend s'affirmer. Il ne peut pas s'empêcher de s'y mêler. Filant droit vers la jeune femme, il ne réfléchit pas. Ce n'est plus sa raison qui guide ses pas mais plutôt, son instinct. « Elle t'a dit de la laisser tranquille ! Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans cette phrase ? Parce que je peux t'aider, si tu veux. » Assez agacé, voilà que Dustin se retrouve aux côtés de Joséphine. Une demoiselle qu'il a rencontré, il y quelques années à la Nouvelle Orléans. Une beauté qui l'avait charmé et qui en avait fait sa priorité. Confirmant de nombreux mois plus tard, ses réelles intentions de départ. Dustin n'avait pu s'y résoudre et il ne lui avait pas pardonner. Autant, il pouvait l'apprécier et peut-être même l'aimer.. Autant, il avait évité cette seconde chance que certains décident d'accorder. Il n'en était pas question pour lui. Et aujourd'hui, ce soir, ses intentions n'ont pas changées. Il tient à elle, c'est indéniable. Elle a cette emprise sur lui. Mais, c'est fini. Même s'il décide d'intervenir là toute suite, le jeune homme ne s'engage à rien. Il cherche juste à faire comprendre à cet abruti qu'il est temps de partir. « Je vais t'appeler un taxi. Il est également temps de rentrer. » déclare-t-il en tournant désormais le dos à cet inconnu. Le jeune homme regarde Jo et il ne lui laisse pas d'autre choix. Il est comme ça. Buté et distant. Pas de salutations bien distinguées. Pas de baiser déposé avec soin sur sa joue pour la saluer. Rien de telle, il a déjà perdu assez de temps avec ces manières toutes orchestrées. « Et évitons de nous faire remarquer pour changer. » Sur ces dernières informations, Dustin décide de payer la note de Joséphine, au serveur. Plus vite, ils seront sortis et plus vite il se sentira mieux. Loin de tous ces hommes qui attendent de la voir craquer. Rien que cette idée le rend fou. Il ne veut pas se l'avouer mais, il le ressent. Là toute suite, il aurait envie de crever tous les yeux de ces hommes qui ne savent pas la respecter. Constatant au passage qu'elle ne semblait pas pressée. Il décide de lui attraper le poignet. Cela fait bien longtemps qu'ils n'ont pas été aussi proches. Cette chaleur, il s'en souvient comme si c'était hier. Comme si elle l'avait ensorcelé. Dangereuse demoiselle. Tentation risquée sur tous les fronts. Dustin en avait déjà payé le prix le fort. Il avait été brisé par cette seule relation et ses sentiments qu'il n'avait jamais osé avouer. A jamais secret. Décidé à les emporter avec lui, jusqu'à son dernier souffle. Il se l'est promis, le jour où elle l'a détruit.

IF ONLY ... THE SADDEST WORDS

"Love has no middle term; either it destroys, or it saves. All human destiny is this dilemma. This dilemma, destruction or salvation, no fate proposes more inexorably than love. Love is life, if it is not death. Cradle; coffin, too. The same sentiment says yes and no in the human heart. Of all the things God has made, the human heart is the one that sheds most light, and alas! most night." V. Hugo for Dustin & Jo

Jo regarde d'un œil avisé l'ensemble de sa salle où règne différents jeux d'argents. Au loin la table de blackjack semble s'exciter à mesure que la soirée défile. La roulette s'intensifie elle aussi et Jo envoie quelques regards à ses différents croupiers. Ils savent ce qu'ils ont à faire. Gagner autant d'argent que possible. Jo sait qu'elle ne peut pas truquer le jeu avec ces gens là, pas quand les mises sont si grosses, bien plus importantes que dans un casino traditionnel. Ils sont là pour gagner plus et c'est ce que Jo leur offre de faire. Les mises ne sont pas les mêmes, les conditions non plus. Ici c'est Jo la directrice de casino, celle à qui on rend des comptes, celle devant qui on s'incline. Toute sa vie elle a galéré pour obtenir ce qu'elle voulait, sans jamais obtenir réellement ce qu'elle désirait. Aujourd'hui la roue avait tourné. Elle a tout, ou presque. Elle vit dans un appartement dans le downtown de Las Vegas, dans un des quartiers les plus chics de la ville. Ce n'est pas l'appartement le plus grand ni même le plus chic, mais il est confortable et simple à son image. Son argent, elle l'investit plus dans ses voitures. C'est son assurance vie, ce qui lui permettra de s'en sortir si jamais elle doit fuir la ville. C'est vrai qu'elle n'a pas à se plaindre Jo, parce qu'en plus, elle a la meilleure amie du monde qui soit, sur qui elle pourra toujours compter quoi qu'il advienne. Non, Jo a vraiment tout ce dont elle pourrait rêver. Sauf… sauf Dustin. C'est le seul homme dont elle a jamais été amoureuse. C'est aussi l'homme à qui elle a menti, celui qu'elle a trahi et qui n'a pas accepté ça. Ca n'a guère étonné Jo mais ça ne l'a pas empêché de souffrir comme ça n'est pas permis. Jo se secoue la tête et se concentre sur sa salle de jeux. Contrairement à ses combats de boxes illégaux, tout est relativement calme dans cette salle. Seuls quelques éclats se font sentir quand quelqu'un perd ou gagne. Dans ces cas là, Jo vérifie que tout reste calme et ne s'emballe pas. Quelques vigiles sont placés à chaque extrémité de la pièce, de sorte qu'au moindre signe de Jo, ils interviennent. L'heure tourne et Jo décide de laisser la main à son second, pour rentrer chez elle. La jeune femme monte les escaliers qui la mène vers le cœur du club où elle a élu ses quartiers généraux. Elle s'entend à perfection avec le patron, à qui elle reverse une partie de ses bénéfices. Dix pour cent pour être exact. C'était la condition pour qu'elle puisse élire domicile dans ses sous sols. Elle le salue et lui demande sa consommation habituelle, un cocktail à base de rhum, de vodka et de jus d'orange. La jeune femme porte son verre à ses lèvres jusqu'à ce qu'on vienne lui attraper fermement le bras. Elle se retourne et se dégage le bras. Devant elle se tient un boxeur qui a perdu la veille au soir une bonne quantité d'argent. Pas bien étonnant. Il était face à un des boxeurs surentrainés de Jo. « Tu me dois de la tune pétasse. » Un rictus se dessine sur les lèvres de Jo. Comme si elle lui devait la moindre chose. En plus, elle n'a même pas truqué ce jeu là. Si ça avait été le cas, elle aurait fait perdre son boxeur pour gagner un max d'argent. « Je ne te dois absolument rien. Par contre toi connard tu me dois le respect. » Seulement il ne semble pas l'entendre de cette manière et rattrape le bras de la jeune femme. Elle se dégage une première fois avant qu'il devienne plus violent et plus proche d'elle. Avant même de pouvoir dire quoi que ce soit d'autres, un homme débarque à son secours. Elle ne le voit pas mais reconnaîtrait sa voix entre mille. Dustin. Qu'est-ce qu'il fout là? Elle ne le voit quasiment jamais, uniquement lorsqu'il s'aventure dans son antre, là où elle organise ses combats de boxes. Le mec dégage en voyant la carrure imposante de Dustin, les laissant tous les deux. « J'aurai très bien pu me débrouiller toute seule Henstridge tu le sais très bien. » Un merci aurait tout aussi bien pu faire l'affaire bien sur. Mais pour Jo, c'est un mot bien trop compliqué à dire. Parce qu'elle a toujours agi seule, parce qu'elle n'a jamais eu besoin de qui que ce soit pour s'en sortir. Et aujourd'hui n'était pas une exception. « C'est gentil mais ma voiture m'attend sur le parking. Et ce verre était le seul de ma soirée donc je suis tout à faire apte à conduire. » Il l'a déjà vu à l'œuvre, il sait qu'elle conduit très bien et qu'il n'a rien à craindre. Et puis au volant de sa voiture tout droit sortie d'un transformers, la jeune femme sera suffisamment en sécurité. Dustin l'entraine vers l'extérieur en s'arrêtant pour payer sa note ce qui la fait doucement rire. Elle attend d'atteindre la sortie avant de lui expliquer son erreur. « Tu viens de donner un joli pourboire au serveur ce soir. Je ne peux jamais mes consommations ici Henstridge. » Elle dégaine son téléphone et passe un coup de téléphone pour indiquer qu'elle sera off pour le reste de la soirée. Qu'on ne l'appelle qu'en cas d'extrême urgence si personne ne veut se voir licencier. « Tu fais quoi ici à cette heure là? Il est un peu trop tard pour se faire une balade tu ne crois pas? » Bien sur qu'il est tard, mais Dustin est fait du même bois, celui qui vous force à ne pas trouver le sommeil la nuit, celui qui vous empêche de dormir quand vous en avez besoin. Elle lui proposerait bien de venir s'épuiser durant ses combats de boxes nocturnes, mais elle sait très bien que non. Elle se refuse à prendre le risque qu'il soit blessé dans l'un des combats. C'est déjà une horreur de devoir le voir sans pouvoir le prendre dans ses bras, qu'il la prenne dans ses bras lorsqu'elle est en proie à ses terribles cauchemars. Alors non, elle ne prendra aucun risque concernant sa vie. Qu'elle foute sa vie en l'air, elle s'en moque bien, mais elle a déjà ruiné celle de Dustin une fois, elle ne le fera pas une seconde fois.

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Combien y a-t-il de chance pour qu'elle soit encore là ? Devant ses yeux et loin de chez eux. Loin de cet endroit qui s'était imprégné de leur amour, de leurs nombreux sentiments. Dustin a toujours du mal à s'y faire. Du mal à accepter qu'elle soit toujours là, presque, derrière chacun de ses pas. Il y a deux possibilités à cette réalité, soit le sort s'acharne sur lui ou soit Joséphine le suit. Deux hypothèses complétement infondées et inexpliquées. Rapidement, Dustin stoppe donc ses pensées. Il voit rouge, quand cet inconnu s'approche de sa Jo. Oui, il est possessif. Il l'a toujours été avec elle et peut-être encore plus quand elle lui a tout avouer. Peut-être parce qu'il pensait qu'il le pouvait. Il pouvait être possessif avec elle, en dépit de la déception qu'elle avait causée et réveillée dans sa drôle de vie. Sans plus attendre, il s'est ainsi avancé. Il s'est invité à cette conversation. Il n'a rien demandé à personne et ne peut pourtant pas s'en empêcher. C'est une femme et aucun homme ne devrait être violent ou effrayant avec elle. Personne ne devrait prendre le dessus sur cette femme et encore moins en l'intimidant. Peu importe qu'elle s'appelle Joséphine et qu'elle a piétiné sa fierté. Dustin sait faire la part des choses. Difficilement mais, il le fait. Il avance la tête haute et il ne gaspille pas la moindre seconde. Très clairement et de manière très compréhensible, il intervient. Il s'annonce et aussi vite arrivé, aussi calmé. Son adversaire disparaît aussi vite qu'il était arrivé. Aussi vite que le Dustin énervé qui se tient désormais face à Joséphine. « Oui, je le sais. Ta tête devait faire la taille de ses avants bras. » précise-t-il lorsqu'elle cherche à se justifier. Elle ne peut pas arrêter. La jeune femme se croit toujours invincible. C'est fou et même lui, il ne sait pas quel est son secret. Le mystère qu'elle fait planer quand il s'agit de s'affirmer. Elle perd toute notion du danger. Elle en oublie les conséquences. Elle en oublie presque sa propre vie. De plus, ils n'ont pas changé. Même si aujourd'hui, ils ne forment plus ce qu'on appelle un couple, il ne peut s'empêcher de s'inquiéter. Un sentiment qu'il arrive aussi à gérer. Aussi dirigeant et sérieux qu'il peut l'être, il ne laisse jamais paraître cette once d'inquiétude. Ce tempérament qui pourrait un jour causé sa perte. Jo devrait être plus méfiante et elle le sait, il lui a déjà assez répété. Et encore là, à cet instant précis quand elle se croit plus intelligente, il encaisse. « Je m'en fous, Joséphine ! précise-t-il énervé et après avoir payé la note qu'elle n'avait pas. Et ça, elle le sait, parce qu'il l'appelle par son prénom entièrement. Pas de diminutif, pas la moindre marque d'affection. On s'en va. » Voilà donc que la soirée touchait à sa fin. L'air pur. Le reflet de la Lune. Jo et Dustin se retrouvent à l'extérieur. Sans pression aucune et presque soulagé, il remet en place sa veste. Le col reprend correctement sa place initiale et d'un seul coup, le Dustin se sent mieux. Du moins, avant de réaliser que la jeune femme serait partante pour une petite conversation. Elle l'interroge sur ses intentions et ses projets. Elle agit comme ça et il a horreur de cela, cette façon de faire.. Elle s'arrange pour mettre en place un sujet intéressant et espérer le retenir. Une poignée de minutes. Quelques secondes encore. Non, Joséphine ne peut simplement pas montée dans sa voiture et s'enfuir. Il fallait qu'elle s'interroge, qu'elle lui fasse croire encore et éternellement qu'il était intéressant. « En effet, il est tard et c'est pour ça qu'on devrait rentrer sans tarder. » Une réponse tel un Henstridge. Dustin est aussi doué à ce jeu. Il a appris à éviter une quelconque réponse sérieuse, une qui laisserait la porte ouverte à d'autres possibilités. Il sait que ces conversations sont dangereuses. Jo l'est tout autant. Elle est danger pour lui et pour sa survie. Il l'a appris. Il peut l'aimer aussi fort, aussi passionnément qu'elle le mérite, elle ne pourra plus jamais regagner cette confiance. Un sentiment maitre dans une réelle et forte relation. Un détail qui ne fait plus guère partie de leurs échanges. Surtout quand il sent cette main se poser sur son épaule. Avaient-ils oublier quelque chose ? Dustin a tout juste le temps de sentir un poing le cogner pour le réaliser. Le boxeur refoulé, repoussé. Il venait s'expliquer. Sans tarder, sans réfléchir, Dustin esquive ses tentatives. Il s'entraine également depuis des années et il a développé sa propre technique mais, il n'a jamais souhaité la partager. Cependant, il semblerait qu'il n'ait pas le temps de réellement y songer. Pas le choix simplement. Dustin en vient donc à lever également les poings. Un. Et un second. De trois. Le gars tombe de tout son poids contre le trottoir. A cet instant, il se redresse et reste muet. Il remet à nouveau sa veste. Passe sa main sur son visage. A part le goût de sang qu'il a en bouche, rien d'inquiétant. C'est à moitié désolé pour son adversaire que le jeune homme s'en éloigne. Rejoignant Jo qui avait été la seule et unique spectatrice de ce combat, il ressert la mâchoire. « Alors, tu penses toujours que tu es invincible et que tu te serais débrouillée. C'est fou comme tu peux t'avérer inconsciente. » confie-t-il, levant les yeux au ciel et l'invitant à s'en éloigner. Il le fallait parce que lorsqu'il allait reprendre conscience, il serait davantage énervé. Et c'est pour cette principale raison qu'il ne participe pas à ses combats. La majorité des boxeurs ne sont pas sportifs. Ils montent sur ce ring pour défoncer l'adverse et récolter quelques unes de ses dents. Ce n'est pas très enrichissant. Ce n'est pas ce que Dustin est. Lorsqu'il se rend à la salle d'entrainement, il évacue. Il oublie. Il n'a plus aucun problème et il en sort plus grand. C'est d'ailleurs à cet endroit qu'il a passé le plus clair de son temps quand la principale intéressée l'a blessé. Grâce à cette passion qu'il a développé, il a pu y arriver. Dustin s'est soigné de ses maux. Il a oser mettre le point final à cette histoire, clôturer le chapitre et reprendre de nouvelles directions. Laisser vie à de nouveaux espoirs, de nouvelles perceptives. Croire que la vie lui réserve encore de nombreuses surprises. Que lorsqu'on veut, on peut. On peut arriver à se relever et à avancer. On peut s'endurcir sans se haïr.

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"Love has no middle term; either it destroys, or it saves. All human destiny is this dilemma. This dilemma, destruction or salvation, no fate proposes more inexorably than love. Love is life, if it is not death. Cradle; coffin, too. The same sentiment says yes and no in the human heart. Of all the things God has made, the human heart is the one that sheds most light, and alas! most night." V. Hugo for Dustin & Jo

C'est Dustin. Dustin qui vient la sauver alors évidemment qu'elle le suit docilement. Après tout, avec Erin c'est bien la seule personne en qui elle a une confiance absolue. Et Noah accessoirement. Mais c'est une toute autre relation entre eux. Toujours est-il qu'elle pourrait garder ses yeux clos qu'elle suivrait le chemin de Dustin sans avoir la moindre crainte. La connerie de l'amour surement. C'est vrai qu'au fond, Jo s'en veut d'être devenue une de ces filles mièvres et pitoyables, qui bavent d'amour devant un mec, prête à dire oui à toutes leur folies sans la moindre crainte. Ca la rend folle de s'imaginer aussi débile que ça. Et pourtant, l'amour l'a transformé en une de ces nanas qui suivrait un mec jusqu'au bout du monde. Le mec en question n'est autre que Dustin, le seul, l'unique, le seul qu'elle ait jamais aimé. C'est aussi le seul à qui elle s'est totalement ouverte, lui offrant la vérité, la pure et simple vérité, celle qui a tout gâché, qui a foutu en l'air leur relation, réduisant à néant toutes chances d'une véritable histoire entre eux. Et le voilà après tant de colère, tant de rancœur à la sauver, encore et toujours, lui qui a toujours su calmer ses peurs sans avoir à faire quoi que ce soit, sans avoir à chercher qu'elles en étaient l'origine. « Juste au cas où tu l'aurais oublié, j'ai grandi dans un orphelinat, puis dans un foyer et pour finir dans la rue. Se battre faisait parti de mes apprentissages de la vie pendant que les tiens étaient d'apprendre à te tenir correctement dans un gala de charité. » Être amoureuse n'empêche clairement pas Jo de se défendre et de lancer une pique bien placée à Dustin. En l'occurrence, elle tient à lui rappeler qu'ils ont grandi dans deux mondes différents, lui dans l'opulence elle dans la pauvreté et qu'à ce titre, elle a du apprendre à se défendre par ses propres moyens. Donc que les bras du mec fassent trois fois sa tête ne l'effrayait pas plus que ça, bien au contraire. Sans aucune crainte, elle n'hésite pas à répondre aux réflexions de Dustin qu'importe qu'elle ait tord ou raison. Mais cette fois, le jeune homme clôt le sujet de la manière la plus simple qu'il puisse exister, en appelant Jo par son véritable prénom, Joséphine. C'est le seul qui peut se permettre de l'appeler ainsi, l'un des rares à savoir comment elle s'appelle en réalité. Mais ni Noah ni Erin ne s'aventureraient à l'appeler Joséphine. Non, seul Dustin le faisait et généralement, elle savait que cela ne signifiait qu'une chose, que la conversation était close. Alors presque docilement mais tout en marmonnant dans sa barbe, Jo le suit sur quelque pas avant de s'arrêter et de lui faire face pour lui poser quelques questions. Quitte à ce qu'ils se retrouvent par un soir de pleine lune, autant qu'ils en profitent pour échanger quelques instants. Sauf que le jeune homme coupe encore une fois court à la conversation ce qui l'emmerde grandement. « Putain Dustin, tu viens m'aider, tu me sauves selon tes dires mais on ne peut même pas avoir une conversation. Sérieusement ça me … » mais elle n'a pas le temps de terminer sa phrase que le Henstridge se retrouve assener de coups de poings, l'autre gros con du club revenu à la charge. Immédiatement elle veut intervenir et s'interposer mais même en prenant des coups, Dustin parvient à faire en sorte que la jeune femme soit intouchable et il riposte, enchainant les coups et reprenant le dessus sur le combat. Bien sur que Dustin ferait un parfait boxeur pour son club secret. Bien sur qu'elle serait sur de gagner énormément d'argent avec lui dans son équipe. Mais il est hors de question qu'elle ne mette en danger Dustin en le faisant concourir face aux autres boxeurs. Elle est prête à beaucoup de choses mais certainement pas ça. C'est alors qu'il attrape Jo par le bras et la force à avancer, afin de s'éloigner un maximum de cette scène de crime, au risque de voir l'autre connard se relever et en redemander. « Inconsciente ou bien tu me sous estimes tout simplement. Ce ne serait pas la première fois. » Ces mots… Cette phrase peut vouloir dire tellement de choses, peut se rapporter à tant de souvenirs de leur histoire, mais elle sait que Dustin ne va penser qu'à un seul moment, celui où elle lui a avoué s'être approchée de lui pour son argent et son prestige. Bien sur qu'à ce moment précis il l'a sous estimé. Comment imaginer qu'une jeune femme vêtue de haute couture, aux bonnes manières et portant le nom sobre de Joséphine, serait en réalité une gold digger, croqueuse de diamant professionnelle? Comme tous les autres avant il l'avait sous estimé et encore une fois il refaisait cette bêtise aujourd'hui. Joséphine aurait été parfaitement capable de se débrouiller, tant dans le club qu'à l'extérieur. Voyant que son arcade sourcilière commençait à saigner et qu'il semblait avoir mal à une épaule, Jo décida de prendre les choses en main. « Comme je sais que tu refuseras d'aller à l'hôpital pour faire soigner ça, tu vas gentiment me suivre jusque chez moi que nettoie ta plaie et je regarde ton épaule. Et si tu ne veux pas que je t'assomme, tu vas acquiescer et arrêter de râler parce que tu sais pertinemment que je fais ça sans absolument aucune arrière pensée. » Son ton autoritaire ne laissait place à aucune réponse négative de sa part, ni même à une quelconque réticence. Il n'avait plus qu'à la suivre à une centaine de mètres d'ici là où se trouvait son appartement. Ils parcourent cette distance en silence. Jo ne sait pas quoi lui dire de plus et Dustin doit être bien trop en colère contre elle pour lui dire la moindre chose. Alors une fois dans son appartement, elle le laisse s'installer sur le canapé pendant qu'elle va attraper sa trousse de soin. L'avantage d'avoir grandi seule, dans la rue et d'organiser des combats illégaux, est qu'à un moment donné, l'hôpital n'est plus la seule option qui s'offre à vous. Vous finissez par être capable de vous gérer seul, de vous soigner vous et les autres sans la présence d'un médecin. Elle sort alors de quoi désinfecter la plaie en premier lieu. Faisant le plus doucement qui soit, Jo ressent quelques frissons en étant si proche de Dustin. « Tu auras peut-être besoin de quelques points de sutures. Si jamais tu n'as pas envie d'aller à l'hôpital je pourrais m'en charger si tu veux. » Elle continue de nettoyer l'arcade, s'attaquant aux quelques autres endroits où il a pu être touché. Finalement elle touche son épaule pour regarder pourquoi elle lui semblait douloureuse. Seulement la force du coup qui avait du lui faire un contre coup. Rien de cassé ou même d'entorse à priori. « Merci… pour tout à l'heure. » qu'elle finit par murmure à Dustin. Elle ne remercie personne, ou presque jamais, et même si elle était capable de se défendre seule, Dustin était intervenu. En dépit de tous leur problèmes, il était venu la défendre, et ça restait là l'élément le plus essentiel qui soit. Peut-être qu'en dépit de tout, leur relation n'était peut-être pas terminée, peut-être que le chapitre n'était pas clos, seulement inachevé…

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Elle ne peut pas s'en empêcher. Autant, il peut l'aimer. Aussi rapidement, il peut la détester. Joséphine dans toute sa splendeur, de la maladresse à la réplique qu'elle juge certainement correcte. Celle qui peut balayer d'un revers de la main, ce jeu idiot qu'ils ont instauré. Dustin a envie d'y croire. Si seulement. Si seulement, elle ne s'était pas moquée de lui, ils n'en seraient sûrement pas là. A cet endroit précis, à Las Vegas, à se chercher et puis aussitôt à se fuir. Si Joséphine ne l'avait pas détruit. Un détail qu'il a décidé de gérer comme il le pouvait. Une réalité qu'il essaye d'oublier quand la nuit le réveille en sursaut. Cette sensation incorrigible d'être impuissant et d'avoir été malmené par la seule femme qu'il n'ait jamais aimée. Secouant la tête, Dustin essaye tant qu'il le peut de rester fière. Rester l'homme qu'il a toujours été. Quelqu'un avec des principes. Quelqu'un qui peut se nourrir des échecs pour se relever. Cet être que personne n'a jamais mis à genou parce que ça voudrait dire que tout peut être remis en doute. Non, il n'est pas comme ça. Et même si à ce moment précis, il est tourmenté par cette folle idée de l'avoir contre lui, il se l'interdit. Impossible de l'approcher. Ils ne peuvent plus être ce qu'ils ont été. Ce couple d'amoureux. La parfaite connexion de deux mondes différents. La preuve irrévocable que les sentiments peuvent être partagés et là même où on s'y attend le moins. De nombreuses vérités qu'il a mis de côté contre son gré, contre son cœur, guidé éternellement par cette grande raison. Celle qui peut aussi lui rappeler que chassez le naturel n'est qu'une solution limitée. Généralement, il revient au galop et la claque qu'on se prend à ce moment-là reste monumentale. Une descente aux enfers qu'il ne peut plus emprunter. Ce fruit défendu qu'elle peut désormais représenter. « A une époque, tu l'aimais bien mon monde. Alors, arrête tes réflexions inutiles. On n'est plus des gamins. A qui aura le dernier mot ! » ajoute-t-il, avant de monter sur ces grands chevaux et de l'appeler par son prénom le plus complet. Une attitude qui en dit largement assez pour nos deux jeunes gens. Quand, Dustin se lance dans cette direction, c'est qu'il est bon d'arrêter. Et heureusement, elle fait preuve de compréhension et met également un terme à cette discussion. Du moins, c'est qu'il aurait espéré avant qu'elle se pointe encore là, juste devant lui. Levant les yeux au ciel, le jeune homme ne sait plus quel dieu il doit prier pour se canaliser. Juste ce soir. Le temps à peine de la ramener et de s'en éloigner, à nouveau. Seulement, les évènements s'enchainent et ce gars du bar est de retour. Dustin n'aime pas en venir aux mains gratuitement mais, finalement c'est aussi l'occasion de se défouler. Comme si cet inconnu pouvait être à lui tout seul, le rassemblement de ses problèmes. De son père à ses relations humaines. De ses amis qui sont tous partis à de l'amour de sa vie qu'il a devant lui. Dustin ne peut pas se résoudre. Il ne peut surtout pas se laisser faire et espérer que jouer l'homme mort le fera arrêter. Dans la rapidité, il donne donc quelques coups. Assez pour le faire tomber contre le sol. Assez pour avoir également récolté quelques poings au visage. C'est à cet instant où une douleur s'annonce au bord des lèvres, qu'il sent le bras de Jo. Il s'en ôte, une première fois comme surpris dans cette folie. Puis, il l'accepte. Il décide de la laisser s'approcher. Crachant du sang, Dustin avance doucement. Il essaye d'examiner son visage mais, ça semble plutôt compliqué sans miroir. « Aucune arrière pensée. Ça me va ! Je te suis. » finit-il par accepter et suivant chacun de ses pas. En vérité, ça avait toujours été plus fort que lui. Défendre Joséphine. Il l'avait fait à de nombreuses reprises, que se soit verbalement ou physiquement. Dustin ne laissait personne entacher sa personnalité et la femme qu'elle pouvait être. Et cela même quand il avait appris la vérité, sa véritable vocation. Devant son père, il avait tenu bon. La défendre coûte que coûte et nombreuses sont les fois où ce dernier l'avait traité de tous les noms. Dustin avait dû se contenir pour ne pas en venir aux mains. Car il restait son père, peu importe l'homme idiot et détestable qu'il pouvait être. Songeant à tout cela, ils arrivent devant l'immeuble où elle loge. Continuant sur sa foulée, il la suit. Se retrouvant ainsi dans un appartement très spacieux et très Joséphine. Le jeune homme prend place sur le canapé, pendant qu'elle s'éclipse. Une poignée de secondes à peine et elle est déjà là, à son chevet. Portant sur son arcade, un morceau de coton désinfecté, Dustin s'interdit de sursauter. Ce n'est pas quelques picotements qui vont remettre en doute sa force à encaisser. Puis surtout, il est plus attiré par les traits de la jeune femme. Jo est si près de lui. Cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient plus retrouvés aussi proches. Il peut sentir d'ici son parfum. Celui qui avait enivrer de nombreuses fois leurs nuits. Cette même odeur qu'il avait retrouvée imprégner dans ses draps, lorsque son absence se faisait ressentir. Des détails qu'il n'a pas oubliés. Comme ses sentiments fous qui l'ont étonnés. Une évidence et à la fois, ils étaient si différents. En fin de compte, elle avait raison. Ils ne venaient pas du même monde. Ils ne voyaient pas toujours les choses de la même façon mais, ils s'étaient aimés avec la même intensité. « Non, c'est bon et ne t'en fait pas. Le désinfectant est suffisant. La plaie va se refermer. » proteste-t-il si soudainement. Si à nouveau lui. Sans la moindre once de confiance, Dustin décide d'en faire à sa tête. Il décide de préserver cette distance dans leurs échanges et même s'ils sont vachement proches physiquement. « Et il n'y a pas de quoi ! C'est normal. » rajoute-t-il à ses remerciements qu'elle vient de lui accorder dans la plus grande et étonnante délicatesse. C'était peut-être son truc pour lui faire oublier la douleur qu'il avait dans l'épaule. En tout cas, il ne peut s'empêcher de s'y risquer. Passant furtivement dans ses prunelles, il se souvient. Il se souvient de tout comme si c'était hier. Comme si leur relation n'avait pas été un véritable échec. Et ça c'est unique. Jamais, il n'a songé à Jo de la meilleure façon qui soit. Depuis leur rupture, il s'est forgé cette image. Il s'est rappelé ô combien de fois, elle était susceptible et agaçante. Sauf qu'à cet instant présent, c'est tout le contraire qui le chamboule. Il se rappelle ô combien, elle peut être douce et impressionnante. « Merci à toi de m'avoir soigné. annonce-t-il comme pour mettre fin à ce silence qui lui semble bien trop appréciable. Et fait attention, sérieusement. Je ne pourrai pas toujours être là, tu le sais. Et tu n'es pas invincible, personne ne l'est, ça tu le sais aussi. » Dans ces derniers mots ajoutés, Dustin se détache de la jeune femme. Il décide de prendre le dessus sur ses désirs et cette étrange envie de rester. Il est là dans son canapé et Jo est juste ici à ses côtés. Une réalité qu'il n'avait jamais pris le risque d'imaginer, parce que ce n'était pas envisageable. Et pourtant. Pourtant, il est là. Elle est là. Avec ce sentiment d'inachevé, ce désir fou de s'y accrocher. Comme si quelque chose lui avait échappé.

IF ONLY ... THE SADDEST WORDS

"Love has no middle term; either it destroys, or it saves. All human destiny is this dilemma. This dilemma, destruction or salvation, no fate proposes more inexorably than love. Love is life, if it is not death. Cradle; coffin, too. The same sentiment says yes and no in the human heart. Of all the things God has made, the human heart is the one that sheds most light, and alas! most night." V. Hugo for Dustin & Jo

C'est un tic incontrôlable, une façon de faire qu'elle n'arrive pas à modifier. Jo ne peut pas s'empêcher de râler, de toujours rétorquer la moindre petite chose pour être celle qui aura raison. Mais face à Dustin, tout est amplifié, décuplé, tout comme ses sentiments. La demoiselle est tellement frustrée et en colère d'en être arrivé à un tel point avec le Hendstridge, que ses paroles dépassent toujours le fond de sa pensée. Si les choses étaient différentes, si Jo avait expliqué les choses différemment, ou plus tôt, peut-être seraient-ils toujours ensemble, peut-être ne se seraient-ils jamais quitté et Jo parviendrait peut-être à être heureuse. Parce qu'elle doit bien l'admettre, elle n'est pas heureuse. C'est un fait indéniable et qui lui est incapable de cacher, surtout lorsque l'on voit son visage si fermé, si dur, qui n'affiche aucune ou très rarement des émotions positives. Alors quand elle en a l'occasion, Jo en rajoute une couche, et appuie là où ça fait mal, afin d'être sur de l'emmerder en bonne et due forme. Ils ne sont plus un couple, elle n'a plus à afficher de jolies phrases, dire de jolis mots pour satisfaire le jeune homme. Surtout, son état naturel peut revenir au galop et son râlage et son agacement perpétuel peuvent redevenir son quotidien. « Je l'aimais pour son argent et les challenges que ça m'offrait. Nuance. On n'est plus des gamins et pourtant on en a tout l'attitude. » Non, elle ne laissera pas le dernier mot à Dustin. C'est puéril et stupide mais c'est la seule réponse qu'elle est capable de lui offrir pour le moment. La gentillesse et la douceur sont pour le moment des attributs qu'elle est incapable d'appliquer, même à Dustin qu'elle aime pourtant de tout son cœur. Son cœur pourrait exploser d'amour pour lui. Parce qu'elle l'aime à en crever. S'il fallait qu'elle se jette sous les roues d'un bus pour lui éviter d'être écrasé, Jo serait la première à le faire, la première à sacrifier sa vie pour lui. Et pourtant, Dieu seul sait que Jo est une égoïste de première catégorie, incapable de mettre le bien-être des autres avant le sien. Mais en ce qui concerne quelques rares personnes, entre autre Dustin, Jo peut déplacer des montagnes parce que son amour pour eux est infini. Et voir Dustin se faire frapper par l'autre connard et le voir répliquer ainsi, Joséphine en a des frissons, en a le souffle coupe et son cœur bat la chamade. Elle ne peut s'empêcher de se précipiter vers lui pour l'aider à se relever et voit bien à quel point il est en piteuse état bien qu'il fasse le fier. Oh bon dieu son cœur n'arrive plus à s'arrêter. Il est prêt à rompre sa cage thoracique tant il frappe fort. Elle ne se remet pas de cette émotion folle et elle propose immédiatement à Dustin de l'emmener chez elle pour l'aider à se requinquer. Elle lui répondrait bien qu'elle n'est pas une menteuse et qu'il peut lui faire confiance mais … Ce serait ainsi perpétuer un mensonge et lui faire un sacré affront. Alors elle se contente de lui offrir l'un de ses rares sourires et de commencer à marcher en direction de son appartement. Lorsqu'elle y pose un pas en son sein, une sensation étrange l'assaille. Dustin est chez elle, comme si tout était normal, comme si rien avait été compliqué. Elle se demandait encore comment leurs chemins avaient pu se croiser à nouveau de la sorte, comment le destin avait pu à nouveau les réunir ainsi. Mais après tout, c'est tout simplement le propre du destin, et rien de plus. Son kit médical en place, Jo se met à appliquer les premiers soins à Dustin, qu'importe qu'il grimace ou non. Joséphine connait tellement la douleur qu'elle n'y fait plus attention et ne prête surtout plus attention à celle des autres. Mais il faut croire que Dustin est fait du même bois qu'elle puisqu'il refuse les points de sutures, préférant souffrir avec une plaie ouverte. Jo ne cherche pas à argumenter avec lui, elle sait que c'est peine perdue. Et puis de toute manière, c'est son problème s'il accepte de souffrir comme ça, s'il refuse d'obtenir les soins nécessaires à son rétablissement. Finalement elle prononce un mot qui généralement lui brûle les lèvres, un mot qu'elle n'octroie qu'en de rares occasions. « C'est normal aussi. Je n'allais pas te laisser comme ça. Je sais bien que ça donne du charme les cicatrices mais quand même. » qu'elle tente de rire sans vraiment y arriver. Etrangement elle se sent gênée à ses côtés, pas à l'aise, comme si quelque chose la bloquait. Vraisemblablement la proximité entre eux qu'elle ne connait plus, dont elle n'a plus l'habitude. Ils sont là, l'un contre l'autre, presque à être serrés, et Joséphine met enfin un nom sur ce qu'elle ressent. De l'envie. Elle se sent gênée parce qu'elle a envie de retrouver cette complicité qui les unissait auparavant. Elle a envie qu'il la reprenne dans ses bras la nuit quand elle fait ses cauchemars, envie d'être celle vers qui il se tourne quand ça ne va pas. Envie de tellement de choses à ses côtés que ça lui en tord l'estomac de colère. Parce qu'elle est en colère l'irlandaise. Bien trop en colère. Contre lui et contre elle. Lui de ne pas avoir été capable de lui pardonner et elle d'avoir tout gâché en voulant être honnête. L'honnêteté n'avait jamais été un de ses principes, jamais. Et la seule fois où elle s'accorde une entorse, c'est pour voir sa moitié partir en fumée. La vérité finit toujours par payer. Ah qu'elle est belle cette connerie. « Invincible non. Mais je n'ai pas peur de la mort, pas peur du danger. Et ce qui doit arriver arrivera. J'ai toujours fonctionné ainsi. » Et c'est particulièrement compliqué de modifier un comportement après plus de vingt années d'existence à fonctionner ainsi. Bien sur qu'elle a conscience de ne pas être infaillible ni même invincible. Seulement elle se moque bien de tout ce qui pourrait lui arriver, des quelconques conséquences que pourraient avoir ses actes. Elle fonctionne au jour le jour, à l'impulsion, à la réaction immédiate, que ça plaise ou non, que ça réussisse ou non. Les échecs ont été les obstacles qui ont cheminés sa vie, ceux qui ont crée son existence et ont fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui. Alors son esprit est configuré ainsi et n'est pas prêt de changer parce qu'ELLE n'a pas envie de changer. Jo est bien trop têtue pour ça. « Je peux t'offrir un verre, quelque chose à boire? J'imagine qu'un remontant après une soirée comme ça n'est pas de trop. » Elle n'a pas envie qu'il s'en aille. Elle veut le voir, encore et encore jusqu'à en étouffer parce que c'est sa lueur d'espoir, peut-être la raison qui la ramènera sur le bon chemin.

Invité

Est-ce que se sont les propos de Joséphine qui lui font mal ou davantage, les coups qu'il vient de recevoir ? Au moment même où il se pose la question, Dustin obtient la réponse. Il sait que les blessures internes sont plus importantes que celles apparentes. Les cicatrices à l'intérieur de notre organisme prennent une plus grande ampleur. Il leur faut également plus de temps pour se refermer. Et encore, il n'y a aucune promesse sur cette finalité. Car parfois la douleur est ancrée dans notre chair et elle fait partie intégrante de notre quotidien. L'être humain s'y fait comme il se fait à tout. Il encaisse les coups et il vit avec ses erreurs. Il vit avec cette éternelle souffrance. Une faiblesse qui peut se transformer en force ou qui au contraire peut nous faire couler, la tête la première. De ses sentiments refoulés à cette histoire inachevée, Dustin se retrouve chez Jo. Dans son canapé, il est posé et réalise la proximité qu'ils sont en train d'engager. Immobile, le jeune homme ose à peine respirer. Il tente en vain de l'éviter mais, les désirs sont plus forts que tout. Ils prennent le dessus sur lui et gère désormais la moindre de ses expressions. Pris par cette envie de la tenir encore plus près de lui, de poser ses bras autour de sa taille et de goûter à nouveau à ses baisers, Dustin secoue la tête.. Quand le tourment de ses souvenirs vient l'égarer de cette manière, le jeune homme refuse tout autre contact. Pas de point de suture, il va survivre. Il va surmonter cela. Il n'a pas le choix. Satisfait de constater que cette décision est acceptée, Dustin souffle un bon coup. Il réalise que sa place n'est pas ici. Il réalise que le destin se joue bien de lui. Alors dans un dernier réflexe, il la met en garde et lui confirme que ses actions étaient légitimes. Quand Dustin s'attache à quelqu'un, il ne le fait jamais à moitié. Rares étaient les personnes qui avaient réussi à le désarmer. Il pouvait les résumer en une seule et même personne, cette Joséphine. Cette jeune femme avait été la seule à pouvoir obtenir ses plus profonds et sincères sentiments. Peu importe s'il ne lui avait jamais fait de grand discours, elle le savait. De cette manière qu'il avait d'être avec elle et cela même après leur rupture. Dans ses regards échangés qui parlent plus que les mots. Dans cette sensation de ne faire qu'un, tout en restant deux. Et à cet instant présent, où ils arrivent à se tenir. Pas de grandes engueulades, ni de longues étreintes. La simplicité à l'état pur. Les émotions à l'état brut. « Je pense avoir déjà ce qu'il faut. » confirme-t-il, en évoquant évidemment son charme et ses quelques cicatrices qui se cachaient sous ses sourcils. Dustin redorait ainsi son égo. D'une façon ou d'une autre, il décide aussi spontanément de s'éloigner du sujet des remerciements. Il n'y avait pas d'heure à perdre avec ces détails. Il l'avait fait. Comme elle avait décidé de le soigner. Ni plus. Ni moins. Comme cette décision qu'ils avaient prise de ne pas entretenir le contact et jusqu'ici qui semblait leur convenir. Par conséquent, Dustin s'apprête donc à partir. Sans oser prononcer avec précision les grands mots, il lui fait comprendre et la réaction de Joséphine est imminente. Dans ses réponses, dans cette attitude qu'elle choisit pour faire durer la soirée et ce hasard bien précieux, de leurs chemins qui se croisent. Confirmant secrètement toutes les raisons du monde. Tant il était devenu rare de les voir ensemble. Tout comme il était devenu rare de ne pas les entendre se chamailler. « Demandé si gentiment, je veux bien un café.. Si tu as, bien sûr. » Sur ces quelques notes où l'homme s'assagit, il constate que cet endroit est imprégné de son ex petite copine. Chaque détail lui rappelle des traits de sa personnalité et une flopée de souvenirs. Sur ce temps où la jeune femme s'éclipse, Dustin observe. Il réfléchit. Il cherche surtout à calmer ses ardeurs. Car si ça ne tenait qu'à lui, ça ferait longtemps que Joséphine serait dans ses bras, peut-être même que Dustin serait dans ses draps. A la recherche de cette indéniable sagesse qu'elle pouvait faire naitre à chacune de ses caresses. De le nostalgie et des images plein la tête, il retrouve ses prunelles. Revenant près de lui, Joséphine sourit toujours. C'est étrange mais, quelque chose fait songer au jeune homme, qu'elle a changé. Même si la concernée ne préfère pas en parler ou y revenir, il le constate de ses propres yeux. Quand ses prunelles s'accrochent aux siennes. Quand il ne retient que le meilleur de cet amour résolu. A cet instant précis où Dustin réalise que leur rupture, était aussi pour lui un échappatoire. Une manière de ne pas laisser cette femme guider ses pensées, l'éloigner de sa propre destinée. « Merci. déclare-t-il sans oser la quitter du regard. Tu vies toute seule, ici ? En tout cas, j'aime bien l'endroit. Il te ressemble. » évoque-t-il cette fois-ci avec un semblant de sourire dans la voix. Comme s'il désirait approfondir leur relation. Comme si Dustin voulait faire disparaître ce silence. Un calme bien trop pesant qu'ils avaient déjà côtoyer et qui lui rappelait cette grande discussion qui avait finalement tout arrêter. « Est-ce que ça veut dire aussi que tu vas rester à Vegas ? Parce que je te connais assez pour savoir que tu peux rapidement te lasser et t'ennuyer.. » En d'autres termes, est-ce que tu es là pour moi ? Une question qui brûle les lèvres du jeune homme mais, qu'il ne peut se résilier à lui poser. Cette question est trop déterminante et surtout il ne saurait pas quoi y répondre. Si dans sa folie passagère, elle confirmait ses envies les plus enfouies, Dustin peut dans ce cas, tout remettre en doute. Leur rupture. Cette évidente frappante qu'ils étaient trop différents. Leur ignorance continue. Et toujours, et encore cette envie de la serrer au plus près de lui. Comme si les journées pouvaient se transformer en nuit et qu'ils pouvaient se satisfaire d'une étreinte pour connaître ce bonheur tant raconté. Ce sentiment d'appartenance. L'impression d'avoir trouvé son autre moitié. Juste à ses côtés, quand elle vient s'y loger. Dans ce canapé où seuls quelques centimètres les tiennent éloignés. De ce geste habituel, de cette mèche qu'il ose remettre en place. Brûlant la distance, frôlant cette infime douceur de sa peau contre sa peau.

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"Love has no middle term; either it destroys, or it saves. All human destiny is this dilemma. This dilemma, destruction or salvation, no fate proposes more inexorably than love. Love is life, if it is not death. Cradle; coffin, too. The same sentiment says yes and no in the human heart. Of all the things God has made, the human heart is the one that sheds most light, and alas! most night." V. Hugo for Dustin & Jo

Ils auront beau dire mille et une choses pour se défendre, dire un million de mensonges, Dustin et Jo ne pourront jamais nier l'évidence, celle qui révèle à quel point ils sont désespérément et aveuglément amoureux l'un de l'autre. Mais comme ces deux là ont une fierté aussi forte et vieille comme le monde, ni l'un ni l'autre ne feront le moindre pas. C'est dans leur caractère, dans leur façon d'être, et ils ne sauront jamais comme se dire les choses. A l'époque où Jo feignait d'être la parfaite petite amie, au moment où elle n'avait pas encore développé des sentiments pour Dustin, c'était la jeune femme qui faisait un pas vers Dustin dès que les choses se corsaient. Ce n'était pas dans ses habitudes mais lorsqu'elle était Joséphine la jeune femme de haute société, l'irlandaise rentrait dans un rôle, celui de la parfaite petite amie qui faisait tout pour régler les conflits. Au fil du temps bien sur, Jo avait fini par prendre le pli et s'habituer à cette vie, devenant peu à peu cette femme. Elle avait fini par être cette femme qui revient toujours vers Dustin, qui finit par s'excuser alors qu'elle déteste s'excuser. Dustin l'avait attendri, adouci, sans vraiment chercher à le faire, sans vraiment s'en rendre compte. Tout avait été interne, tout s'était déroulé en elle, et Dustin n'y avait vu que du feu. Tout ça bien sur, jusqu'à ce qu'elle révèle le pot aux roses à Dustin, jusqu'à ce que tout s'envole et parte en fumée. Elle commence à le soigner, le remerciant à sa manière, et elle cherche à rigoler de cette situation, si tant est que l'on puisse en rire. Dans leur conversation, Joséphine montre encore et toujours son indépendance et sa manière de croire qu'elle est invincible, que rien ne peut l'atteindre. Hormis Dustin, rien ne peut l'atteindre, personne ne pourra lui faire vivre autant de choses que Dustin a pu le faire. Même Erin, même Zéfyr n'ont pas ce pouvoir et pourtant, ils sont ses amis les plus proches, pour ne pas dire les seuls. Mais Dustin a ce truc que personne n'a, ce truc qui la retient, qui l'empêche de s'éloigner de lui alors que tout la pousse à le faire. « Un café ça peut se faire, je t'apporte ça. » Elle file vers la cuisine lui préparer son café et se préparer par la même occasion un expresso bien serré. Dès lors que Dustin aura filé, Jo retournera au club voir où en sont les choses et s'ils arrivent à faire un peu de profit. C'est avec aisance qu'elle apporte les deux commandes et les dépose devant eux. Finalement, Dustin se hasarde à lui demander si elle vit seule et comment se passe sa vie à Las Vegas. Serait-ce une façon détournée de savoir si elle a quelqu'un dans sa vie? Au fond, Jo l'espère car cela voudrait dire que Dustin s'intéresse à elle encore. Mais après tout, il arrive à éprouver de la colère à son encontre. Et la colère est un sentiment que l'on ne peut éprouver que lorsque l'on tient un tant soit peu à la personne. « Je vis toute seule ici oui. Je n'aime pas vraiment la compagnie des gens et j'aime avoir mon indépendance. Si j'ai envie de me lever et de passer ma journée nue, au moins personne ne viendra m'emmerder. » C'est d'un ton cache et sans équivoque qu'elle lui répond. Certains auraient rigolé en entendant la réflexion de Jo. Mais au fond se cache un véritable mal être, un complexe profond dont seul Dustin a connaissance. Lorsque l'incendie qui a emporté ses parents loin d'elle a eu lieu, Jo était au sein de l'immeuble, et elle n'a du son salut qu'à la bravoure du père d'Erin. Malgré l'absence total de souvenirs de ce tragique évènement, Jo n'en est pas resté moins sans séquelle. Une terrible cicatrice se dessine le long de ses côtes du flanc droit. Les flammes ont léché sa peau suffisamment longtemps pour y laisser une trace indélébile et éternelle. Cette brûlure elle ne l'a jamais volontairement montré, excepté à trois personnes, Erin pour lui montrer le courage de son père, son tatoueur qui a recouvert la brûlure d'un gigantesque tatouage et Dustin parce qu'il était le seul à qui elle faisait suffisamment confiance pour lui parler de ce si lourd fardeau. « Je suis bien à Vegas. Je me plais dans cette ville, elle me correspond. Aussi sauvage qu' inarrêtable, tout y est possible. Et puis tu sais, New York c'est fini pour moi, je me suis grillée là bas. » Au-delà d'avoir trompé Dustin et toute sa famille, Joséphine s'est attaquée à d'autres familles, et a essayé de s'en prendre par exemple aux Pelizza Da Volpedo. Oui, elle s'est définitivement grillée là bas. Mais même sans ça, Jo ne souhaite pas rester à New York où trop de souvenirs s'y mêlent. Que ce soit ceux de l'incendie, ceux de son emprisonnement ou encore ceux des foyers qu'elle avait continué durant son enfance. Non, New York était définitivement derrière elle et plus jamais elle ne souhaitait y mettre un pied, sauf cas extrême, sauf les rares fois où elle irait déposer ses lettres sur les tombes de ses parents. « Il n'y a que de mauvais souvenirs pour moi là bas. Mon futur est ici, tout ce que je veux est ici désormais. » Son regard plonge dans le sien lorsqu'elle déclare ça, cherchant à lui faire passer un message, tentant de lui faire comprendre que sa présence est en partie liée à lui. Jamais elle ne lui dira clairement qu'elle veut qu'il revienne vers elle, jamais elle parviendra à s'ouvrir à lui comme elle le voudrait. Les mots sont bien trop compliqués pour elle à trouver. Elle n'a jamais été du genre à s'ouvrir, à dévoiler ses sentiments et auparavant ça n'avait jamais été un problème. Mais aujourd'hui, les choses sont différentes, bien plus compliquées. Joséphine aimerait tant lui crier qu'elle l'aime, qu'elle est désolée et qu'elle fera tout son possible pour se rattraper. Mais elle sait très bien la réponse que lui offrira Dustin et ces mots là, elle n'est absolument pas prête à les entendre. Alors la jeune femme préfère se taire et laisser les choses telles qu'elles. Ca lui évitera ainsi de souffrir une fois de plus. Mais Dustin et Jo' ont une relation particulière, une relation vouée à la douleur, vouée à la colère, vouée à être éternelle déchirante.

Spoiler:

» I'm a Queen ! I'm a Dancing Queen
» A penny for your thoughts but a dollar for your insides, or a fortune for your disaster → Théodora&Rayan.
» Homecoming Queen Bal
» drama queen
» S'endort [ pv Claire Queen ]

queen of disaster (jo)

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