Beaucoup de gens dans l’entourage du jeune homme refusaient de s’attacher afin d’éviter de souffrir, pour préserver leur cœur et le mettre à l’abri d’éventuels dégâts que pourraient causer l’amour. La plupart d’entre eux ne savaient que trop bien ce qu’était la douleur de la séparation, Aiden n’en avait pas la moindre idée. Il avait pourtant, déjà eu l’occasion durant sa courte vie de fréquenter quelque jeune femmes aux charmes multiples, et n’avait jamais eu le temps de s’ennuyer avec chacune d’entre elle. Certaines de ses relations avaient même durée dans le temps, notamment avec Charlotte De Langlois, qu’il avait rencontré à Londres, et avec laquelle il avait eu sa plus longue histoire. La jeune femme qui était son opposé en tout point avait pourtant su trouver en lui des points de sa personnalité que personne n’avait eu su faire ressortir auparavant. Ils ont vécu une romance passionnelle, car malgré leurs innombrables divergences, ils étaient bien plus similaires qu’il n’y paraissait. Elle qui n’avait jamais quitté son nid avait trouvé en lui le repère qu’il lui manquait. Mais la réalité les avait vite rattrapés, la réputation d’Aiden avait repris le dessus, les rumeurs n’avaient pas su rester outre atlantiques et après quelques mois d’aventure le père de la demoiselle avait mis le holà pour protéger cette dernière. Hormis cette histoire que l’on ne pouvait décemment pas appeler une histoire d’amour, Aiden n’avait jamais réellement fréquenté quelqu’un. Non pas qu’il s’y refuse, qu’il ne veuille pas ouvrir son cœur, mais il ne voit simplement pas l’intérêt de n’avoir qu’une seule femme dans sa vie lorsqu’il peut aller de seins en seins.  La seule perte qui l’avait fait sombré était le départ de sa mère, départ précipité puisqu’il n’avait pas eu l’occasion de lui dire ce qu’il avait sur le cœur, il n’avait jamais pu lui dire ô combien il l’aimait et combien elle avait marqué sa vie, par son éducation et son amour. Suite à ça, il avait perdu pied, et avait totalement refusé d’un jour ressentir le moindre chagrin causé par la perte. Il avait traversé de nombreux états émotionnels totalement différents mais durant tous ces instants, une seule avait toujours été là, à ses côtés. Elle était là lors de sa première inscription à l’université, et elle était là à son retour, et même si elle lui en avait voulu, d’être partie à Londres sans rien dire, de ne pas l’avoir appelé, elle n’avait pas pu le blâmer longtemps. Lorsqu’elle avait eu besoin de lui, détruite par son amour pour Zayn, c’était dans les bras du delta, qu’elle s’était réfugiée. Lorsqu’ils se retrouvaient, ils apaisaient leurs brûlures mutuelles et renchérissaient en enflammant le feu ardant de leur passion. Ils étaient amis et amants, il suffisait de peu pour déclencher la flamme qui sommeillait en eux.

Durant ces années, ils avaient tous deux beaucoup évolués, à l’instar de leur relation. Ils avaient tous deux désormais plus de responsabilités qu’ils n’en avaient jamais eu, et ils avaient été heureux de pouvoir se retrouver à New York, ensemble. Envers et contre tout, ils savaient qu’ils pourraient toujours compter l’un sur l’autre et cela valait tout l’or du monde. Bien que la grande pomme avait été la ville qui l’avait vu grandir et qu’il connaissait les recoins de chaque rue il était conscient que ce qui lui permettait de tenir, étaient ses proches. Il avait beau ne pas être sensible à grand-chose, il savait pertinemment que sans Andrew à ses côtés et les quelques autres personnes qui faisaient son quotidien depuis des années, il n’était rien. Il pouvait dire tout ce qu’il voulait, qu’il était libre de toute attache, de tout sentiment et n’avait besoin de personne, c’était faux, comme tout un chacun, il avait besoin de ces quelques proches qui le rendaient heureux. C’était donc avec le plus grand des plaisirs qu’il avait accepté l’invitation d’Ebony, sa Bony à l’accompagner au stade. La demoiselle lui faisait partager les privilèges auxquels elle avait droit grâce à son nouveau statut et c’était très appréciable pour le jeune homme, qui ne pouvait pas rêver de meilleure compagnie.

Le stade entier avait les yeux rivés sur l’écran sur lequel on ne voyait plus qu’eux. Ils épiaient chacun de leurs gestes et pouvaient très certainement sentir à quel point la température avait monté entre les deux célébrités du jour, en l’espace de quelques secondes. Bony le mettait à l’épreuve en lui rappelant où se situaient ses lèvres, comme s’il avait pu un jour l’oublier. Il esquissait un sourire, amusé par le pique envoyé par l’ancienne reine des gammas. Elle passa sa main dernière sa nuque, et il fit de même. Il passa son pouce sur le contour de son visage pour le dégager de la mèche de cheveux qui le cachait.
Il savait pertinemment ce qu’il encourait, une fois ses lèvres sur les siennes il risquait de ne plus réussir à s’arrêter. Mais le jeu en valait la chandelle, et il était prêt à prendre le risque, après tout, tous les spectateurs n’attendaient que ça, et il se ferait certainement huer par la foule s’il laissait sa voisine ainsi. S’il savaient; se disait-il, si tous ces gens savaient ce qu’il y avait vraiment entre Ebony et lui. Cette pensée lui donna envie de rire, mais la proximité nouvelle avec sa partenaire de la soirée lui donnait une toute autre envie. Il prit alors le visage de la belle entre ses mains et l’embrassa comme si c’était la première fois. Ce genre de baiser comme on peut en voir dans les films, un long baiser, passionné qui donnerait certainement envie à tous les supporters présents ce soir. « Si c’est du spectacle qu’ils veulent on peut très bien leur en donner » glissa-t-il dans le creux de l’oreille de son amie, encore tout proche d’elle. Mais il savait très bien qu’Ebony avait une image à tenir et qu’elle ne pouvait pas se donner en spectacle comme bon lui semble en faisant tout et n’importe quoi avec des centaines de paires d’yeux la fixant. Pour autant, il ne s’était pas trompé, gouter à nouveau le goût de ses lèvres lui donnait l’envie de plus, il ne se retint alors pas, et alors qu’il n’avait pas encore éloigné son visage du sien, vint reposer sa bouche sur la sienne. Il l’attirait contre lui, comme un adolescent qui avait eu l’occasion unique d’embrasser la reine du bal et qui ne souhaiter pas laisser passer sa chance. Puis il se recula, lui sourit. Il n’y avait qu’elle pour qu’il se retrouve dans de pareilles situations, pourtant cela l’amusait. A ses côtés il se moquait bien de ce que les gens pouvaient penser. Le stade les avaient applaudit, c’était bien la première fois qu’il avait cette chance d’être applaudit pour quelque chose qu’il aurait fait gratuitement. La kiss-came avait sauté sur un autre duo désormais, les laissant un peu plus tranquille « C’est uniquement parce que je voulais éviter la douche à la bière » Lui dit-il en rigolant. Il savait ce qu'il risquait s'il refusait le baisé désigné par le jeu, mais il n'avait en aucun cas eu besoin de se forcer. Bien évidemment, il assumait totalement ce qu’il venait de faire, mais il n’était jamais contre le fait d’embêter sa Bony préférée.