Aiden avait passé une bonne partie de sa vie ici, à San Francisco. Déjà enfant il avait l’habitude de voyager pour se rendre en Californie à chaque vacances, pour passer du temps avec sa grand-mère. C’est surtout car ses parents ne pouvaient s’occuper d’eux qu’ils étaient envoyés sur la côte Est. Bien trop occupés par leurs professions respectives, ils n’avaient guère le temps pour les garder en dehors des périodes scolaires. Depuis, la grande faucheuse était venue chercher leur grand-mère bien aimée et celle-ci n’était désormais plus de ce monde. Elle leur avait donné tout l’amour dont des enfants ont besoin et n’avait jamais hésité à parcourir des centaines de kilomètres pour prendre soin d’eux dans leur maison, lorsque les parents devaient se déplacer. C’est ainsi que l’ainé de la fratrie a grandi, transporté d’aéroport en aéroport, mais il ne s’en plaignait jamais. Plus tard, il avait découvert une tout autre facette de la belle ville de San Francisco, lorsqu’il étudia à Berkeley. Durant 4 ans, il eut le temps d’en explorer chaque recoin et de faire de très belles découvertes, ainsi que certaines rencontres qui avaient marqué le cours de sa vie. A l’époque, il n’aimait pas rester trop longtemps sur le campus, surtout après son retour d’échange à Londres, à l’issue duquel il avait pris une année sabbatique pour voyager. L’inde, la Nouvelle Zélande, le Japon, le Chilie, l’Afrique du Sud … il avait foulé ces terres qu’il avait toujours rêvé de découvrir. Depuis, l’envie de repartir le guète. Il n’avait jamais su tenir en place, hyper actif dans l’âme, la routine est mortelle à ses yeux et ne saura jamais l’atteindre.
Il avait eu de la chance en accédant au poste d’assistant directeur marketing de la Fox, ce poste lui permettait de bouger beaucoup et de ne jamais s’ennuyer. Durant les derniers jours il était donc retourné dans la ville où il avait fait ses études pour la promotion de la nouvelle saison de New Girls. Cette série connaissait un réel succès dans tout le pays et se développait plutôt bien à l’étranger, c’est pourquoi la production n’avait pas hésité à résigner pour une saison supplémentaire. Un gala pour l’annonce de cette nouvelle au public avait donc été organisé, et la soirée avait été mémorable. Sachant qu’aucune obligation professionnelle ne le ferait sortir de son grand lit d’hôtel avant le milieu de l’après-midi le jeune homme ne s’était pas gêné pour faire la fête en compagnie que quelques charmantes demoiselles et autres célébrités. Il n’était rentré que tard dans la nuit, et avait fini par ouvrir l’œil qu’à 11heures. Au réveil il eut la mauvaise surprise de voir sur son téléphone 7 appels manqués, de sa secrétaire et 11 nouveaux messages. Qu’est-ce qu’elle me veut celle-là ? se demandait-il. A ce moment-là, elle rappelait et lui annonçait avec entrain qu’elle avait malencontreusement oublié de le prévenir d’un rendez-vous avec ABC «  C’est quoi encore cette connerie » avait-il ronchonné, à peine éveillé. Il n’avait aucune envie de sortir des bras de Morphée pour aller à la rencontre d’une journaliste minable, pour un journal minable. Mais ce n’était pas à lui de décider, il était là pour faire la promotion de New Girls et son supérieur n’aurait pas forcément apprécié qu’il refuse ou loupe une interview quel qu’il soit. Filant sous la douche pour tenter d’émerger rapidement, il savait que chaque minute comptait pour ne pas arriver en retard. Au loin il entendait son téléphone sonner à nouveau, qu’est-ce qu’elle lui voulait encore. Il laissait sonner. Mais avec l’insistance de son interlocuteur, il finit par se dire que cet appel devait être important. Et pour cause c’était son père. Il venait le mettre en garde sur ce qu’il pourrait dire lors de l’interview à propos de l’entreprise familiale. S’il voulait avoir la chance de se repositionner en tant que leader de la famille, il ne devait pas faire de vague. Mais comment était-il au courant de cet interview, ne devait-est pas être à propos du programme de 20 Century Fox ? Non, apparemment cette interview était sur lui, sur sa personnalité et son histoire. Eh merde pensa-t-il. Quoi que, qu’avait-il de plus facile de parler de soi ? Et quand il en venait à faire sa propre promotion, l’héritier était plutôt bon à l’exercice. Ça n’allait pas être compliqué. Parfaitement coiffé et vêtu d’un costume bleu marine, il se rendit alors au point de rendez-vous que lui avait donné sa secrétaire. Un restaurant, ça tombait bien. Il n’avait pas mangé et mourrait de faim. Il avait le talent de pouvoir se préparer rapidement et de faire disparaitre de son visage toute trace de ses activités de la veille. Il avait développé cette compétence à l’université où il avait l’habitude de sortir tard le soir, de faire la fête jusqu’au lever du jour et de se rendre en cours sans que personne ne se doute de rien. Après ce qu’il lui avait pendu au nez, il était surveillé et savait qu’il devait avoir une réputation exemplaire devant ses professeurs.
Il ouvrit alors la porte du restaurant et lorsqu’il dit son nom au serveur celui-ci l’accompagna à la table où se trouvait la jeune fille qui allait l’interviewer. Il tendit alors sa main, pour la saluer « Aiden Williamson, enchanté ! » Puis il la dévisagea. Il se souvenait d’elle, mais d’où la connaissait-il. Puis il eut un flash. Deux corps mêlés l’un à l’autre après une soirée passée en sa compagnie, puis une matinée torride où ils avaient remis le couvert. Il lui sourit alors, content de l’avoir reconnu. « Andréa, quel fait plaisir de te revoir, le monde est petit » lâchait-il, en la regardant de haut en bas. A en voir sa réaction, ça ne devait pas être elle. Pourtant il était persuadé de la reconnaitre. Au moins il avait tenté.  

Aiden avait toujours eu des facilité lorsqu’il en venait à parler de lui, vantard dans l’âme il ne ratait jamais une occasion de se vendre. Quand il s’agissait de parler des choses qu’il aimait, ou même de lui tout était très simple, il lui suffisait d’être naturel et tout se passait bien. Il avait toujours ce charme qui lui permettait d’obtenir tout ce qu’il désirait. Néanmoins il était également très bon lorsqu’il s’agissait de promouvoir la compagnie dans laquelle il travaillait, 20th Century fox avait énormément de qualité, et avec la renommée que connaissait l’entreprise, les résultats parlaient souvent d’eux même. Alors, même s’il n’avait pas fait une croix sur le fait de devenir un jour PDG de News Corporation, comme cela avait toujours été prévu, l’idée de monter en grade au sein de la firme détenue par son père était un projet qui l’enchantait particulièrement. Si son père venait à lui faire plus amplement confiance il pouvait très facilement se retrouver vice-président de 21th Century Fox d’ici la fin de l’année. Il s’était déjà bien imposé au sein du conseil d’administration et essayait au mieux de se faire sa place dans ce monde de requin. Il avait ça dans le sang, et même s’il avait laissé de côté son nom de famille, Murdoch, pour reprendre celui de sa défunte mère, il avait toujours la tête de l’emploi et les épaules suffisamment large pour supporter la compagnie d’audiovisuel. C’était un moyen de gravir les échelons petits à petits et il finirait par montrer à son père qu’il a bien plus de mérite que sa sœur. Qui ne fait absolument pas le poids.
Aujourd’hui, il était supposé avoir la journée devant lui et aurait pu profiter pour s’amuser un peu, mais le devoir l’avait rattrapé et il ne pouvait pas manquer une occasion de voir un article de presse publié à son sujet. Cela changerait certainement des tabloïds ne lâchant pas Andrew, le cadet de la famille qui venait de se fiancer. Il redorerait un peu son blason et prouverait à son père, qui était lui aussi en Californie à ce moment-là, qu’il en valait la peine. Il arrivait alors au point de rendez-vous, où il reconnut immédiatement la demoiselle avec laquelle il allait devoir travailler. Mais son nom lui échappait. Elle finit par se présenter. « C’est un plaisir » C’était donc ça, Vicky qu’il avait rencontré à New York quelques mois auparavant. Pour la première approche c’était loupé. Il lui adressait alors un grand sourire, charmeur. Et s’adressa ensuite au serveur « Je vais prendre l’apéritif de la maison » il jetait alors un rapide coup d’œil sur la table, et la demoiselle est déjà servie, coca zéro, petite joueuse. « Nous prendrons ensuite une bouteille de blanc s’il vous plait. Surprenez-moi »

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New-York, 40/40 Club, un an plus tôt.
Le club 40/40 à New York avait longtemps été une sorte de quartier génal pour le jeune milliardaire. Appartenant au célèbre chanteur Jay-Z qu’il connaissait bien, il faisait partie de ceux que l’on appelle les habitués. Les serveurs connaissaient ses préférences aussi bien en matière d’alcool que de femmes, et lui réservaient toujours leurs meilleures pièces. Ce soir-là, il avait investi les lieux en compagnie de son meilleur ami, Andrew. Ils étaient encore à l’université à cette époque mais étaient venus passé les vacances de printemps. C’était l’occasion rêvée pour les deux compares de faire la fête dans leur ville natale. Il avait donc, comme de bien entendu, jeté leur dévolu sur la boite de nuit aux ambiances sport. Cet endroit représentait à merveille la grandeur et l'opulence de la vie nocturne de New Yorkaise. Andrew avait attaqué vite, il n’avait pas attendu longtemps avant de trouver une nouvelle proie pour la soirée. Prenant son temps, Aiden avait fait le choix de ne pas attaquer la première jolie fille. Après qu’elles longues minutes à la recherche de la demoiselle idéale, il finit par remarquer celle qu’il voulait, et il savait qu’il ne la lâcherait pas. Têtu lorsqu’il voulait quelque chose, il s’en donnait les moyen et savait à l’instant même où il l’avait vu qu’elle finirait dans son lit. De mèche avec le serveur, il joua de ses avantages de client privilégié pour attirer la demoiselle auprès de lui. Une fois à sa hauteur il ne pipa pas mot, la laissant dans une situation délicate l’espace de quelques instants. Puis, elle se présenta. Il lui adressa un léger sourire. Il l’avait faite venir jusque-là et maintenant le voilà qui faisait mine de s’en moquer. Il sirotait tranquillement son Bourbon, et sans n’avoir rien dit à la demoiselle sur sa personne, il lui fit signe de prendre place à ses côtés. Il la regardait dans les yeux, d’un air mystérieux, mais ne disait toujours rien. Il alternait ses longs regards avec quelques gorgées de sa boisson. Il fit ensuite signe au serveur les resservir, tous les deux. Il lui tendit alors son verre, pour trinquer avec elle. « A la tienne, Vicky » Il ne la connaissait ni d’Adam ni d’Eve et avait pris l’initiative de lui trouver un petit surnom. Sans le moindre gène.


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Elle ne se souvenait peut-être pas de lui, ou bien faisait-elle semblait, avec un égo un peu trop mal placé ? Il n’allait pas tardé à le savoir.
« Eh bien dis-moi, qu’est-ce que tu sais déjà à mon sujet ? Qu’est-ce que tu souhaites savoir de plus ? » Il lui adressait un grand sourire, elle voulait jouer à celle qui ne se rappelait plus de lui ? Elle allait devoir savoir bien jouer. C’était peut-être aussi une manière pour lui de tester son professionnalisme. Après tout, News Corporation pourrait peut-être recruter des journalistes comme elle, un jour. « Pour toi j’ai tout mon temps ! » lui dit-il. Et puis, il s’agissait de parler de lui, alors forcément il allait prendre son temps. « Pose moi tout ce que tu souhaites, je n’ai rien à cacher. » Le serveur lui servit alors son cocktail, il le prit et trinqua avec la demoiselle, de la même manière qu’il l’avait fait l’année dernière. Le lieu et le contexte avait beau être bien différent, c’était toujours lui qui menait la danse.

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New-York, 40/40 Club, un an plus tôt.
Aiden n'avait jamais de problème de timidité bien au contraire, il était toujours le premier à vouloir en mettre plein la vue à tout le monde et ce soir, il n'avait pas fait les choses à moitié, de paire avec le serveur il s'était débrouillé pour ramener la charmante demoiselle sur laquelle il avait jeté son dévolu, jusqu'à lui. Ni une ni deux, il n'avait pas hésité à la considérer comme bien plus qu'une simple inconnu. Il ne perdait pas de temps et utilisait déjà un surnom pour s'adresser à elle. Elle n'avait pas l'air méfiance, même si elle ne semblait pas tout à fait dans son élément, et le regardait tout de même un peu bizarrement. Il était comme ça et jusqu'à présent, ça avait toujours fonctionné à merveille. Elle voulait certainement s'amuser et le milliardaire avait tout ce qu'il faut avec lui pour lui faire passer une bonne soirée. Elle était à l'affut du moindre indice qui pourrait lui fournir un quelconque renseignement sur son identité alors que lui jouait les mystérieux. Il savait que cette attitude plaît aux femmes, même si elles ne l'avouent pas ouvertement.
Andrew était lui aussi en bonne compagnie et ne se souciait plus vraiment de lui. C'était souvent comme cela que se passaient leurs soirées ensemble, ils arrivaient tous les deux, repartaient à deux, mais jamais ensemble, chacun accompagné d'une fille différente. C'était leur habitude et ce soir n'allait pas déroger à cela. La demoiselle en question était plutôt charmante, mais ne semblait pas habituée à ce genre d'endroit « T'es pas du coin n'est pas ? » lui demanda-t-il, charmeur. Pourtant elle n'avait pas l'air timide et n'hésita pas à le questionner pour en découvrir plus sur lui. « Quel gentleman! Néanmoins, tu faillis à une règle primordiale…je ne sais même pas comment tu t'appelles » Il lui sourit alors, il trouvait ça drôle, et souhaitait la laisser galérer encore un peu. « Adam? Andrew? Alexander? »  Elle se débrouillait bien la belle inconnue, et s'approchait dangereusement de son prénom, elle marquait des point. Il finit alors par lui avouer « Aiden »  il cherchait ensuite son ami dans le foule et le montrait du doigt « Andrew, c'est le type là-bas, qui danse sensuellement avec la demoiselle aux origines soviétiques, c'est mon meilleur ami. Mais crois-moi tu as fait le bon choix » choix qu'elle n'avait en réalité pas vraiment fait, puisque c'était lui qui l'avait amené jusqu'à lui. Mais il aimait le fait de lui laisser croire qu'elle avait pris la décision de son plein gré et qu'il ne lui avait en rien forcé la main. « Alors, Aiden, je peux savoir ce que tu fais seul accoudé à un bar vide? Ne me dis pas que tu es le patron du club… Tu n'es pas vraiment black et tu n'as pas l'allure d'un gars de Brooklyn » Il lui sourit à nouveau, quels étaient les propriétaires de clubs qu'elle connaissait ? Il avait pour projet d'en ouvrir un avec Drew, et pourtant il n'était ni noir ni originaire du Bronx. Son regard en disait long sur ses intentions envers sa compagne de soirée, lorsqu'il lui dit « Je t'attendais » en réalité, il attendait simplement qu'une opportunité se présente à lui, et elle avait pointé le bout de son nez. « Et j'ai bien fait d'attendre » rajouta-t-il, a nouveau le sourire aux lèvres. Il rapprocha alors sa main de la sienne et la posa comme si de rien n'était. « Parles moi de toi Vicky » il savait pertinemment qu'il n'y a rien de mieux pour mettre une femme en confiance que de l'écouter parler d'elle. Il finit alors son second verre et commanda au barman quelques shooter, pour passer à la vitesse supérieur


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Cet interview allait avoir pour but de promouvoir sa petite personne, lui qui avait vanté les mérite d'une série qu'il n'appréciait guère pendant des jours allait enfin pouvoir parler de ce qui lui plaît le plus au monde : lui-même. Mais la première question le surprit. Il aurait dû se douter qu'elle parlerait de sa famille, comment décrire un homme sans contextualiser le personnage ? Elle souhaitait en savoir plus sur ses relations avec sa fratrie, quelle histoire. Il savait qu'il ne pouvait pas être tout à fait franc avec elle. « Je suis l’aîné d'un famille de quatre enfants » dit-il « deux sœurs et un frère, l'équilibre parfait. Nous avons toujours fonctionné par paires. Alice, la plus âgée et moi avons toujours été très complices. Un amour fraternel presque fusionnel, et les jumeaux avaient leur relation bien à eux également. Et je forme un très beau duo avec Andrew, également. » Il devait parler le moins possible de sa sœur, pour éviter les bavures. Il ne pouvait absolument se permettre de dire le moindre mal d'elle dans la presse. Au contraire. « Andrew et moi travaillons ensemble chez Fox Century, une filiale de News Corporation. Même si nous ne travaillons pas dans le même service, cela nous a beaucoup rapprochés. Nous avons des caractères un peu opposés mais nous sommes très complémentaires. Un peu comme Ying et le Yang» il laissa s'échapper un rire nerveux avant de rajouter « j’entretiens globalement de très bonne relation avec ma famille, c'est très important à mes yeux » il n'avait pas évoqué Papa Murdoch, le père fondateur de cette belle et grande famille. Il ne pouvait plus le voir en peinture et ce terrain glissant risquait de lui coutait cher qu'il faisait un seul faux pas.

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