Depuis quelques jours je me sentais bien, je me sentais plus en accord avec moi même, comme si je commençais enfin à me dire que je n'étais pas une ratée, une abomination de la nature. Joe avait eu pour moi des attentions, une douceur insoupçonnée de la part d'un homme tel que lui, je me doutais qu'il n'était pas ainsi avec tous le monde, ça me faisait encore plus plaisir que pour moi il fasse l'effort d'être quelqu'un de bien. Je ressentais enfin les biens faits de l'acceptation de soi, de se sentir désirée et de ne plus être vu comme une simple enfant. Nous avions été quelques semaines avec ma mère et mon beau-père en Grèce, ils avaient enfin finis par prendre ma requête en compte et avaient décidés de louer une petite villa dans un petit village à quelques mètres de la mer. Ce pays était juste magnifique, nous devons tellement à cette civilisation, notre monde ne serait pas ce qu'il est de nos jours si les grecs n'avaient pas donnés au monde leurs connaissances, leurs savoirs-faire. J'en avais encore des frissons rien que d'y penser, j'aurais aimé y rester plus longtemps pour découvrir plus de choses sur le pays mais malheureusement les vacances touchaient à leur fin, les cours allaient reprendre et l'idée de perdre ma meilleure amie me faisait mal.

Je vivais chez ma mère en attendant que les cours reprennent, je passais mes journées entre mon téléphone portable, ma messagerie internet et la piscine. J'avais tellement de chose à raconter à Kate, elle aussi d'ailleurs avec toutes ses représentations de théâtre, c'était dommage qu'on ne puisse pas se voir pendant les vacances. Mais bon il fallait qu'elle prenne la chance qu'on lui donnait, il était hors de question qu'elle mette tout de côté pour moi, elle regretterait sa décision par la suite ce que je ne souhaitais pas. Je savais que nous aurions tous le temps de raconter nos aventures une fois que nous serons de nouveau réunis. J'avais reçu un message de Joe dans la journée, ça faisait presque une éternité que je n'avais plus eu de contact avec lui avant mon départ, pendant mon séjour il n'y avait pas eu un seul coup de téléphone ou mail venant de ma part, en même temps je lui aurais dit quoi ? Je lui aurais raconté mes vacances, il n'en avait rien à faire, tout ce qui l'intéressait en fait c'était de pouvoir m'apprendre un peu plus les relations entre homme et femme, faire l'éducation que mes parents avaient négligés. J'étais très heureuse que mes parents ne s'étaient pas penchés sur ce problème, Joe le faisait à merveille. Avoir un message de lui me faisait descendre de mon petit nuage, me rappelant douloureusement à la réalité, je me demandais bien ce qu'il pouvait attendre de moi, en général c'était moi qui lui envoyait un message pour lui demander si je pouvais passer chez lui. Ce qu'il me disait me semblait tellement surnaturel que je n'y croyais pas, il avait beau me montrer des photographies je me disais que tout ceci était faux, on avait pris des photos d'autres personnes et avait fait un montage avec Photoshop. Il fallait pourtant que je me dise que ce genre de chose était couru, si nous évitions tous contact à l'extérieur de sa maison pour soigner les apparences, nous n'étions pas à l'abri de ses voisins. Ma pire crainte venait de se réaliser, je n'avais eu aucun écho pour le moment de la part d'ami étudiant, ça ne saurait tarder si nous n'essayions pas de faire quelque chose pour que tout ceci s'arrête. Je lui avais demandé s'il connaissait la personne responsable, son fils, j'avais du mal à croire qu'un enfant pourrait vouloir faire ainsi du mal à son père ou alors c'était quelqu'un de l'université que je connaissais qui me voudrait du mal. Mais non le nom ne me disait rien et pourtant je commettais des maladresses dans l'université, quelqu'un de l'entourage de Cassandra qui ne pouvait me sentir.

J'allais chez ce fameux Bénédikt, après avoir obtenu son adresse, je voulais lui parler, lui dire ma façon de penser et demander d'arrêter tout ceci. S'il continuait, s'il parlait trop ma réputation au sein de l'université serait finie, si la directrice venait à l'apprendre elle me renverrait sur le champ. Ma vie était fichu, je ne voyais pas ce que je pourrais faire si jamais j'étais renvoyé de l'université, je pourrais toujours trouvé un boulot à mi-temps. Je montais les escaliers, je ne savais pas à qui m'attendre, un mini Joe, sûrement aussi séduisant. Je respirais calmement pour tenter de faire arrêter mon cœur de battre la chamade, je sentais mes joues flambées, je passais une main pour remettre mes cheveux en arrière, j'aurais du les attacher. La porte s'ouvrit sur un jeune homme, châtain.

Benedikt Shark-Alekseïevi ?

Vu sa tête étonné je me disais que j'avais en face de moi la bonne personne, pas de bruit dans l'appartement, pas de fille sortant à moitié nue de la chambre. Bref il était seul et nous pourrions parler sans avoir peur que quelqu'un nous entende. Je respirais un grand coup et lui donnais la plus belle gifle que j'avais jamais donné de ma vie.

Tu n'as pas honte de faire du mal aux gens ? Espèce de sale pervers

À peine la gifle donner il y eu un petit silence entre nous, je rêvais où il avait la joue rouge. Il avait l'air d'avoir mal, le pauvre, non il n'y a pas à dire que c'est un pauvre garçon il l'avait bien mériter et ce n'était rien à côté de l'affront qu'il me faisait. Il m'attrapa par le poignet pour m'entraîner dans sa chambre, il aurait pu faire les choses un peu plus poliment, m'inviter à entrer par exemple. Non ce mec était un rustre à l'opposé de son père gentleman jusqu'au bout des ongles. Le pire c'est qu'il me faisait mal, j'aurais du crier rien que pour lui signifier que j'avais mal et avertir les autres personnes de l'hôtel qu'il y avait un fou furieux dont il fallait se méfier absolument. Il me lâcha le poignet, il n'était vraiment pas content qu'une fille ait réussi à lui faire mal, il devait encore vivre dans un monde où l'homme est supérieur à la femme, la femme doit rester au foyer, s'occuper des enfants et faire la cuisine. On n'était plus au siècle dernier, les femmes avaient des droits comme les hommes, les femmes étaient libres, je ne savais pas si en Russie on avait les mêmes droits mais mince qu'il vive avec les nôtres. En tout cas il était fort pour faire peur aux gens, mon sang se glaça alors qu'il ne voulait pas que je recommence, il ne fallait pas me mettre dans des états pareils s'il ne voulait que je le frappe de nouveau.

P Pardon ? Je suis quoi ?

Il venait de me traiter de couche-toi là, de fille facile en gros mais de façon un peu plus vulgaire. J'en restais estomaquer ne sachant que répondre à cela, les apparences étaient trompeuses je n'étais pas du tout ainsi, il ne savait rien de la relation entre son père et moi alors comment il pouvait me juger aussi rapidement. Je fis la moue pendant un moment, s'il me connaissait réellement il saurait que je n'étais pas ainsi, son père était le deuxième homme que j'avais vécu charnellement en tout cas, il m'avait réconcilié avec mon corps. Je levais les yeux pour le voir partir dans la cuisine, si je pouvais dire une chose c'était qu'il était aussi bien bâti que son père, au moins il avait eu les bons gênes de ce point de vue, pas en ce qui concerne la politesse. On ne partait pas ainsi dans une conversation laissant en plan l'autre personne. Je le suivais dans la cuisine, je respirais pour tenter de me calmer, je me postais à l'entrée et le contempla dans toute sa splendeur. Je n'avais rien d'autre à faire vu qu'il était de dos autant regarder sa musculature, je n'avais jamais compris pourquoi les gens aimaient tellement avoir tant de tatouage, pour ma part je préférais les tatouages maoris. Je restais appuyé contre le mur, tenant fermement mon sac à main dans les mains. Il se tourna vers moi en buvant son soda, je piquais un fard et me retournais immédiatement, ce n'était pas son torse qui me faisait réagir ainsi c'était juste que j'avais la fâcheuse tendance à remarquer quand un homme ne ferme pas sa braguette, en plus il avait rien mis en dessous.

Tu pourrais avoir la décence d'aller t'habiller, mince … Ou mettre un caleçon, si tu as envie que je te vois nu enlève ton pantalon … Je préférerais que tu t'habilles convenablement

Il n'avait vraiment aucune décence, se montrer ainsi devant une jeune fille. Il n'avait pas peur que j'aille porter plainte pour outrage, voir viol, voyeurisme après tout il s'amusait bien à prendre des photographies de moi et de son père. Ça me mettait mal à l'aise, de me dire qu'il m'avait vu dans ma nudité la plus complète, il avait beau faire chaud dehors, assez chaud pour que je décide de mettre une robe crème en lin que j'avais acheté en Grèce j'avais soudain froid, comme si il y avait un courant d'air dans la chambre et que j'étais la seule à le sentir. Lui était bien réchauffé, il ne sentait pas du tout le besoin de se changer, il faut croire que les russes sont réchauffés il supportes bien des températures arctiques après tout.

Je suis venue te demander d'effacer ces photos. Fais le pour moi s'il te plaît, j'ai rien à voir dans tes histoires avec ton père

J'avais compris abruti

Comment il pouvait penser que j'étais ainsi ? Je n'allais pas me mettre à lui déballer ma vie pour lui raconter que non je ne couchais pas avec tout le quartier seulement avec son père et encore ce n'était pas juste pour son corps d'Apollon ou le plaisir de l'avoir entre mes cuisses, quoique c'était un fantasme qui devenait réalité. Il ne pourrait pas comprendre même si j'essayais de lui expliquer les choses, après tout ma relation avec son père ne le regardait strictement pas et je n'y pouvais rien si il n'arrivait pas à se mettre quelque chose sous la dent. À croire qu'il en avait marre de se regarder des films pornographiques il fallait en plus qu'il regarde ce que son père faisait. Je trouvais ça un peu dégoûtant de voir ce que son paternel fait, je ne me permettrais jamais de surveiller ma mère sur ce point, j'avais déjà eu un aperçu de mon beau-père ça me suffisait amplement. Le mot qu'il employa qui me frappa le plus était prostituée, je n'avais pas une tête de fille comme ça, je n'étais pas habillé dans des tenues légères dirons-nous pour ne pas dire qu'il n'y avait pas beaucoup de tissu chez les filles dans ce genre. Maintenant il me disait ses penchants pour les sous-vêtements, bientôt il allait me dire qu'il préférait une fille en string qu'en culotte ou boxer, ce qu'il portait je m'en fichais autant que ma première paire de chaussette.

Ce n'est pas une tenue pour recevoir les gens ... Et je ne suis pas une couche toi là, je ne couche pas avec tout le quartier espèce de voyeur tu sais sur Internet il y a pleins de vidéos pour les hommes en manque de fille nue

Je ne pouvais dire d'avantage de mot quand je sentis sa présence derrière moi, d'un coup je me raidis, droite comme un piquet et n'osais plus bouger. Ma respiration s'accéléra sans raison apparente mais il pouvait facilement remarquer, vu qu'il était plus grand que moi que ma poitrine bougeait plus rapidement que précédemment. Instinctivement je collais ma main sur ma poitrine pour qu'il arrête de jeter un œil dans mon décolleté, ça ne servait à rien puisqu'il avait vu plus que mon décolleté.

Laisse moi tranquille

Il semblait que le son de ma voix en avait pris un coup puisque j'avais murmuré plus que dit normalement. Je m'attendais à ce qu'il me frappe ou me viol puisque c'était un pervers qui s'amusait à regarder son père en agréable compagnie. J'avais fermé les yeux pour ne pas assister à l'horrible spectacle qu'il me réservait, je n'étais pas capable de lui résister il faisait une bonne tête de plus que moi et était musclé donc une simple gifle aurait suffit à me mettre à terre. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne s'éloigne, il devait attendre le moment propice pour m'attaquer, sûrement à coup de Kalashnikov il était russe après tout il devait adorer manier ce type d'arme. Une larme coula sur ma joue alors qu'il sous-entendait que mon destin lui importait peu, il n'avait donc pas conscience des conséquences qu'allaient avoir ses actes pas seulement pour son père.

Tu aurais pu au moins avoir la décence de flouter mon visage, si la directrice apprend ça elle m'expulse de son université et moi je fais quoi ? Je t'en prie arrête ça et trouve un autre moyen pour embêter ton père mais laisse moi hors de cette histoire

Je me laissais tomber par terre sans trop faire de bruit et laissais mes larmes coulées cachés par mes mains. Il n'avait pas honte de faire pleurer une fille, on ne fait pas pleurer une fille c'est une règle chez tout gentleman qui se doit mais il ne devait pas savoir ce qu'était un gentleman comment il l'aurais su au fin fond de sa Sibérie ou d'un verre de vodka. Je le laissais parler ne faisant pas vraiment attention à ses paroles, il n'avait pas l'air de regretter son geste ou de vouloir réparer les dégâts qu'il ferait. Je n'avais encore jamais vu une personne comme ça, tout du moins qui avait un lien avec moi dirons-nous. Si j'avais su que je me retrouvais dans une situation pareille je n'aurais pas été sympathique avec son père lorsque j'avais renversé mon café sur lui, j'aurais du le laisser sur place et juste m'excuser prétextent un rendez-vous ou autre. Au lieu de cela j'avais voulu vivre un peu l'aventure, le goût du risque comme dans les romans de Alexandre Dumas ou dans le film Angélique. Ma vie était monotone je voulais juste lui donner une autre tournure, quelque chose qui fasse que j'avais un sourire sur le visage, que je me sente bien dans mon corps et me sentir enfin femme. Il avait fallu que tout soit gâché par ce serpent à plume, ne pouvant pas voir son paternel en peinture tout ça pour des raisons que j'ignorais encore vu que Joe ne s'était pas étendu sur le sujet, en fait j'avais juste voulu savoir le nom et l'adresse de son fils point barre. J'avais à plusieurs reprises insisté auprès de Joe pour qu'on ferme les rideaux mais il disait que je ne devais pas avoir honte et que personne ne nous verrait, il n'avait pas pensé à son fils et au super objectif qu'il avait sur son appareil parce qu'il pouvait être en mesure de dire les endroits où j'avais des grains de beauté, même ma cicatrice j'en étais sur. Je relevais mon visage vers lui ravalant mes larmes, il n'avait pas bougé de position, toujours sur son lit à admirer son plafond … blanc.

Je n'ai rien à te donner, je n'ai pas d'argent, pas d'objet précieux que tu pourrais revendre … Qu'est-ce que tu veux ?

Je ne le regardais pas, de toute façon il ne le faisait pas non plus alors pourquoi j'aurais fait cet effort. J'avais les yeux baissées, embués de larmes en train de triturer le bout de ma robe, j'étais dans une situation les plus catastrophiques. Je ne pourrais jamais demander à ma mère une grosse somme d'argent sans pouvoir lui expliquer à qui il était destiné et pourquoi. Si je lui disais que j'étais victime d'un chantage elle prendrait pour commencer l'affaire au sérieux, voir elle s'inquiéterait pour sa petite fille mais dès qu'elle saurait que sa chère et tendre jouait aux petits chevaux avec un professeur de littérature, qui pouvait être son père la elle me traiterait de tout les noms, elle pourrait dire la même chose que Benedikt : une pute. Ma première fois avait été un désastre totale, j'avais banni le sexe de ma vie, je ne voulais même plus voir un homme torse nu de peur qu'il me donne envie de me blottir dans ses bras, sentir sa peau contre la mienne et espérer qu'il me donne un moment de bonheur partager. Joe m'avait montré que le sexe n'était pas si mal que ça, c'était même cent fois mieux que ce que je pouvais imaginer et comprenait aisément le plaisir que ça procurait quand dans des films il y avait des scènes un peu osées. Je prenais un mouchoir dans mon sac pour sécher mes larmes, me moucher par la même occasion, je devais avoir l'air belle avec mes yeux rouges, gonflés, mon mascara avait du un peu couler, je n'espérais pas vu que j'en avais mis peu. Je l'entendis s'approcher de moi pour aller mettre sa canette de soda à la poubelle, j'eus un hoquet quand il me dit « j’ai toujours eu une préférence pour les rousses », j'avais mal entendu il n'était pas en train de me dire clairement qu'il voulait qu'on joue aux petits chevaux. Il était beau c'était un fait que je ne pouvais nier enfin c'était le fils de Joe, me retrouver dans son lit, tout contre lui ce n'était pas possible. Je levais mon visage vers lui, c'était difficile de le regarder du bas puisque il y avait une touffe blonde en plein dans le paysage. Il avait l'air très sérieux il me proposait de coucher avec lui, ce serait alors comme ma première fois, où j'ai pratiquement été violée.

Tu … Comment tu peux …

Il avait volé mes mots, impossible de finir une phrase correctement alors que lui c'était laissé aller à la confession. Juste une partie pour dire que sa mère était rousse, j'en déduisais qu'elle ne faisait plus partie de ce monde, et résultat il adorait les rousses. Des études scientifiques avaient prouvées que l'on recherche toujours chez la personne du sexe opposé une ressemblance avec nos parents, si cette théorie était vrai je devrais me marier avec le prince Charles vu que mon père y ressemblait beaucoup et mon beau-père a Rocco Siffredi. Beurk ! Il n'était pas obligé de suivre ce principe et de vouloir de moi uniquement sous prétexte que j'étais rousse, en plus j'étais plus brune que rousse mais bon. Je me levais lentement pour me planter devant lui, il serait bien obligé de me regarder cette fois, en baissant la tête un peu et moi le regardant de haut mais bon.

Si je … me donne tu te tairas ? Tu arrêteras de prendre des photos dégueulasses ?

Je savais très bien la réponse qu'il me ferait, à la guerre comme à la guerre, si il voulait vraiment ça alors je n'avais aucune raison valable de lui dire non. Je le ferais, je ne mettrais pas autant d'ardeur à faire mon travail mais j'essayerais de faire mon possible pour qu'il n'en redemande pas et me laisse tranquille par la suite. J'enlevais ma robe dans un silence presque religieux, si j'avais su que je devrais me déshabiller devant lui je ne me serais pas embêter à mettre des sous-vêtements plaisants, j'avais opté pour un ensemble beige avec un soupçon de dentelle mais pas trop, de la lingerie française bien entendu. Je me rapprochais de lui en me bornant à regarder son torse et pas en bas, il aurait très bien pu être un modèle pour sculpter une statue grecque, il avait l'allure en tout cas.

Pour ta gouverne je n'ai connu que deux hommes dans ma vie, ton père est le deuxième, ça ne fait pas de moi une pute … Je ne prends pas la pilule alors j'espère que tu as ce qu'il faut je n'ai pas envie de me retrouver enceinte

Autant lui dire la vérité pour qu'il sache un peu plus les choses, au moins il comprendrait que je n'avais pas beaucoup d'expérience en la matière. Et en plus il saurait que je n'avais pas encore pris l'initiative de me protéger, c'était ma mère qui recevait les factures, je l'entendais déjà me demander qui était mon petit copain « un professeur de littérature » vive la réponse. J'avais abaissé mon regard alors que pendant mon petit discours j'avais relevé les yeux vers lui, je m'attaquais à défaire le bouton de son pantalon, je le libérais rapidement c'était plus facile quand les hommes ne portaient pas de ceinture. Je soupirais un moment, ça n'allait durer que quelques minutes ce n'était pas un drame, je me baissais pour être à la hauteur de la toundra blonde et ferma les yeux pendant que j'englobais le serpent le maître des lieux.

Ce n'était pas de gaieté de cœur que je faisais ça, il l'avait bien sous-entendus alors si il fallait le faire pour le faire taire je me voyais dans l'obligation de le faire, en temps de guerre on fait bien des choses dont on avait pas envie. J'exagérais un peu, nous n'étions absolument pas en tant de guerre, je n'étais pas avec l'ennemi, je voulais juste qu'un maître chanteur cesse de faire des clichés dégoutants. Il avait beau dire je ne faisais pas des choses dégoutantes, l'amour ce n'est pas dégoutant. On ne pouvait pas parler d'amour entre Joe et moi mais ce ne que nous faisions tous les couples le faisaient et même ceux qui n'était pas en couple, il fallait qu'il se mette à regarder des vidéos d'amateur sur le web et là il verrait ce qui est dégoutant. En moins de temps qu'il ne le faut pour dire « ouf » il hurla, je ne compris pas tellement pourquoi au début et puis je me retrouvais projeter sur son lit. Je restais hébétée pendant un moment, il m'avait traité de prostituée après tout alors autant faire comme si j'en étais une. Mais je n'eus pas le temps de faire grand chose qu'il me sauta dessus, j'étais dans l'impossibilité de bouger, coincé entre lui, ses jambes et ses bras. Il me faisait mal avec ses doigts enroulés autour de mes poignets, j'avais beau essayer de gigoter comme un ver de terre pour m'échapper impossible, je ne faisais que m'énerver pour rien. Il eut le mot qui me fit mal, il me rappela tout simplement que j'étais loin de mon pays, tout comme lui, que pour des raisons familiales je ne pouvais y rester, une larme suivit de près par une autre coula sur mes joues.

Je suis française, coincé dans ce pays à la noix parce que ma mère a trouvé plus intéressant de se marier avec un mec de 10 ans plus jeune … Parce que dans ton pays elles sont plus prudes, excuse moi mais Natasha a pas mis longtemps a vouloir suivre Anatole qui lui disait des mots doux alors qu'elle aimait de tout son cœur le prince André … Quoi ? T'a jamais lu Guerre et paix de Léon Tolstoï ? Tu te crois pudique monsieur je me balade avec les bijoux à l'air

Guerre et paix s'était bien beau mais ça restait un roman fictif sur une histoire d'amour fictive, magnifiquement interprété dans un téléfilm français avec Malcolm McDowell dans le rôle du père. Il avait eu raison sur un point je n'étais plus la petite fille que j'étais il y avait encore quelques semaines, avant je me moquais royalement de ce que les hommes pouvaient penser de moi. Le sexe n'avait aucune importance dans ma vie et je le fuyais comme la peste. Jamais je ne me serais comporté ainsi comme une vulgaire fille de joie qui racolent les hommes pour arriver à gagner quelques sous pour manger. L'éducation que j'avais eu ne m'avait pas destiné à faire ce que je venais de faire quelques minutes auparavant, non elle m'avait appris à savoir me comporter dignement dans toutes les situations possibles. À toujours prendre mon temps avant de prendre une décision ce que je n'avais pas fait avec Joe, j'aurais du prendre le temps d'analyser la situation avant de me jeter à cœur perdu dans ses bras. Je ne valais guère mieux que les autres filles qui me répugnaient à se donner ainsi au premier inconnu, je fermais les yeux et laissais ma tête aller sur le côté.

Mon Dieu ! Pardonnez moi

Je m'étais exprimé en français, je n'avais pas envie qu'il sache ce que je pouvais bien dire, surtout que j'avais plus murmuré ses paroles pour moi même. J'aurais pu dire une petite prière mais je n'étais pas aussi catholique que cela, j'étais baptisée et avait fait mes deux communions voilà. Mais sur le coup mes pensées allaient vers Dieu, pour une raison obscure d'ailleurs, je ne croyais pas que quelqu'un était au-dessus de nos têtes à nous surveiller, d'ailleurs il ne laisserait pas tant de gens se faire tuer au nom de je ne sais quoi. Mais je me disais qu'il devait avoir bien honte de moi, si jamais mes parents venaient à savoir ça ils me renieraient et ne voudraient plus jamais m'adresser la parole.

J'aurais pardonné à une grosse brute … Benedikt … Est-ce que tu veux bien libérer mes poignets s'il te plaît ? Tu me fais mal