the great escape
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once more with feelings

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Nael Silvano Sala
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: once more with feelings once more with feelings EmptyVen 8 Mai - 21:47


matty & nasty — Strangers just passing along lone horizon, you're taking me home. Nightfall and nothing to lose, sweet sensation that you can't refuse.Take it inside  and play the song.

2015 ≋ Ça klaxonnait de toute part. Circulation altérée par on ne savait trop quel problème routier, Nastassia entendait les doigts du chauffeur de taxi tapoter sur son volant, signe d'une irritation qu'elle imaginait grandissante. Mais elle, était ailleurs. Les humeurs grinçantes de tous ceux qui avaient eu le malheur de prendre la route à cette heure-ci, ne l'atteignaient pas. Rêveuse, Nastassia se contentait d'attendre, la tête collée contre la vitre, regardant d'un œil lointain toute cette agitation humaine. Quel contraste, y avait-il là entre les rues de San Fransisco, et sa campagne russe où elle venait de se reclure durant quelques mois. Du déjà-vu. Et pourtant, contrairement à lorsqu'elle était môme, ça ne lui avait pas déplu, ce calme imperturbable. Sans doute était-ce ce que l'on appelait, avoir mûri. Oh, Paris, San Fransisco, l'atmosphère survoltée des deux grandes villes qu'elle avait fait sienne durant plus de cinq ans, lui avait bien évidemment manquée. Mais son retour au bercail n'avait pas été aussi insupportable qu'elle l'aurait cru. Fallait-il mieux en même temps, vu les projets, le dessein qui l'attendaient. Le taxi avait redémarré, et quelques minutes après, elle lui enjoignit de s'arrêter. Elle avait un peu d'avance, avant que les déménageurs n'arrivent ; elle pouvait bien s'offrir une petite balade dans la ville. La dernière avant longtemps. Nastassia s'acheta un café au coin de la rue, et commença à retracer un chemin qu'elle prenait souvent, du temps où elle faisait des allées et venues entre son appartement et Berkeley. C'était pas si loin, et pourtant. Nastassia avait l'impression que des siècles la séparait de sa vie d'étudiante. Il s'était passé tellement de choses, depuis qu'elle avait été diplômée. Son retour au pays natal, ses retrouvailles avec quelque uns de la longue ribambelle de ses frères et sœurs. Ses retrouvailles avec ses parents, surtout. Ils l'avaient bien évidemment trouvé changé ; et elle n'avait que trop remarqué les moues pincées de sa mère, presque systématiques dès lors qu'elle ouvrait la bouche. Sans doute était-ce là de voir l'influence qu'avait eu la vie occidentale sur Nasty, plus que positive selon l’intéressée, mais ça, c'était semblait-il une question de point de vue. Et puis, après lui avoir laissé le temps de reprendre ses marques, son père lui avait fait l'annonce. Dimitri avait fini ses études. Événement qui aurait eu une importance pour le moins superflue, si le Dimitri en question n'était qu'un étudiant lambda parmi tant d'autres. Mais il s'avérait que le dit jouissait d'un statut social impressionnant, puisqu'héritier d'une des plus nobles et riches familles de Russie. Puis surtout, on lui avait promis Nastassita Duma quasiment dès le berceau. Le projet d'unir les deux familles avait été sur le point de devenir tangible quelques années plus tôt, mais il avait été repoussé, lui voulant finir ses études, elle ayant poussé une gueulante, sa première, qui résonnait encore entre les murs de la demeure des Duma. Alors à son retour, la mère de Nasty avait avancé ses pions prudemment ; elle avait sans doute retenu la leçon, compris que sa fille n'était plus cet espèce de pantin qu'elle pouvait manipuler à son aise comme avant. On ne lui avait donc pas fait d'ultimatum, pas mis le couteau sous la gorge. Ses géniteurs lui avait juste demandé de réfléchir, parce que tout de même, c'était le genre de privilège que n'avaient eu encore là aucun de ses frères et sœurs – bien que certains brillaient par d'autres moyens. Déjà qu'elle était la cadette de celui qui avait forgé le nom « Duma » dans l'acier, en enfilant tour à tour les casquettes de grand industriel, grand chef d'entreprise, politicien aguerri, mais alors, si elle épousait Dimitri...  Finalement, à la surprise générale, et surtout à la sienne, la jeune femme avait accepté. Alors, tout s'était enchaîné, et l'échéance se rapprochait à grands pas. Elle faisait désormais l'un de ses derniers allers-retours d'Amérique ; vider son appartement, respirer un peu l'air de San Fransisco. Et alors qu'elle avait pris son envol quelques années plus tôt, elle revenait désormais au nid. La boule au ventre de laisser toutes ces années-là derrière elle, Nasty décida qu'il n'était pas encore l'heure pour elle, de jouer les nostalgiques ; profite ma fille, t'y es encore à San Fransisco, songea-t-elle. Et lorsque la devanture de sa pâtisserie préférée apparut au coin de la rue, elle se dit qu'elle avait là son premier moyen d'honorer sa décision ; s'offrir un mille-feuille comme elle les aimait, et tant pis pour la robe de mariée. Elle s'avança devant la porte où un homme, de dos, bloquait son passage. « Excusez-moi... » Ce ne fut que lorsqu'il se décala pour la laisser passer que Nastassia lui prêta attention. « Oh... wow... Bordel ! » Lâchées spontanément, les paroles de la jeune femme n'avaient rien de très constructif, mais elles reflétaient parfaitement le chaos que venait de foutre la vue de Matthias dans son cerveau. Elle rougit un peu devant la bêtise de ses mots, puis se reprit. « Désolé pour ma réaction mais … Je ne m'attendais tellement pas à te voir. » Elle avait beau savoir que Matthias avait étudié à San Fransisco, habitait à San Fransisco, l'idée de le croiser dans la ville ne lui avait pas traversé l'esprit. Cela faisait si longtemps, qu'elle ne l'avait pas vu. Matthias avait fait parti intégrante de sa vie pendant des mois et des mois, il avait sans doute été sa relation la plus sereine parmi toutes celles qu'elle avait eu. Paradoxalement, après un amour sans nuage, ils s'étaient quitté dans une atmosphère orageuse, et depuis, les contacts entre eux s'étaient faits bien rares. Aujourd'hui, lui semblait être la première fois depuis des années, qu'elle lui adressait à nouveau réellement la parole, face à face. « Mais je dois avouer que ça me fait réellement plaisir. » en vint-elle à conclure, avec un sourire timide, mais pas moins franc. Elle ne savait pas trop comment se comporter ; tout ce dont elle était certaine, c'était de la sincérité des mots qu'elle venait de prononcer. A l'aube d'un départ pour la Russie qui sonnait presque comme définitif, revoir l'une des premières personnes qui avait marqué son début de vie hors de sa terre natale, c'était inattendu, et pourtant presque une évidence.
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MessageSujet: Re: once more with feelings once more with feelings EmptyMar 19 Mai - 22:00

« Repos. » Sa main tomba mollement le long de son flan, alors qu'il relâchait sa position de garde à vous. Son supérieur le regarda pendant quelques secondes, qui lui parurent être interminables. Matthias se demanda pourquoi il avait été convoqué, alors que la plupart de ses collègues avaient pris la poudre d'escampette depuis de longues minutes déjà. « J'ai eu quelques retours sur l'entraînement que vous avez donné, samedi dernier. » Matthias n'était qu'à moitié surpris. Il savait que, tôt ou tard, un de ses supérieurs voudrait s'expliquer avec lui sur ce point. Il pensait que sa mise en garde avait été suffisante, mais peut-être que le professeur s'était senti tout puissant, un fois réfugié dans le bureau du directeur. « Il paraît que vous avez excellé. » Il arqua un sourcil de surprise, mais ne fit aucun commentaire. Il savait que le silence était sa meilleure arme, dans ce genre de situation. Et il savait aussi qu'il ne flancherait pas. « Le directeur a eu de très bons retours quant à votre intervention. » Qu'il ajouta, lui offrant une demi-esquisse de sourire. Matthias savait que cette fois-ci, il était passé entre les gouttes. « Je ne vous cache pas ma surprise. Vous n'aviez guère envie de vous adonner à ce... Comment aviez-vous dit, déjà ? » Demanda-t-il, faussement interrogateur. Au fond de lui, Matthias savait parfaitement que son supérieur connaissait déjà la réponse. « Ah oui, c'était ça : babysitting. » Matthias encaissa, mais ne pipa mot. Ce n'était pas le moment. On le testait, on le poussait à bout, dans ses plus profonds retranchements. Il devait tenir bon, et garder sa langue pour lui. « Seriez-vous en train de vous acheter une conduite ? » La question resta en suspens pendant de longues secondes, avant que le gradé ne dise, à voix basse : « Vous pouvez disposer. » Matthias ne se fit pas prier. Il n'attendit pas non plus que son supérieur ait le temps de changer d'avis. Il hocha la tête, et s'éclipsa. Il sortait de cinq heures d'entraînement intensif, dans des conditions rendues volontairement difficiles. Autrement dit, il était lessivé et n'aspirait qu'à une chose : prendre une bonne douche, et rentrer chez lui pour s'affaler dans la banquette et comater devant une émission débile. Demain l'attendait une nouvelle longue journée. Sport, tir, mises en situation. Le rythme était éreintant, mais il ne s'en plaignait pas. Il l'avait tellement voulu, tellement désiré, qu'il se jetait dans son entraînement à corps perdu. Rien ni personne ne pourrait le détourner de son objectif. Rien ni personne ne pourrait le faire lâcher prise. Il repartirait en mission, tôt ou tard. Son retour en centre-ville se fit rapidement. C'est la tête pleine d'objectifs qu'il se dirigea vers l'une des rues principales de San Francisco, pour ensuite regagner Telegraph Hill, lieu où il vivait. Matthias décida cependant d'aller s'acheter un rafraîchissement bien mérité. Il opta, comme d'habitude, pour un café glacé. Mais il se ravisa en voyant les pâtisseries exposées dans la vitrine d'une boulangerie. Il eut un mince sourire en observant les tartes à la framboise qui faisaient saliver les passants, et sortit son téléphone pour prendre une photo et l'envoyer à Nattéo. Son jumeau et lui avaient, autrefois, l'habitude de se gaver de pâtisseries jusqu'à ce que mort – ou presque – s'en suive. Il eut un sourire nostalgique, mais une voix l'interpella, et lui demanda gentiment de se pousser. Il prit le temps de couler un regard vers la personne qui l'avait interpellée, et il sentit son cœur battre un peu plus vite que la normale. Cette petite taille, cette voix délicate, cette silhouette longiligne... Le nom de son ancienne petite-amie s'échappa de ses lèvres dans un murmure étouffé. « Nastassia. » Il n'en revenait pas. Il la recroisait ici, à San Francisco, alors qu'il la pensait repartie en Russie depuis des lustres. Depuis quand est-ce que le destin ne lui avait pas joué un tour pareil ? Matthias se demanda briévement s'il allait survivre à cette rencontre fortuite, avant que la voix de Nastassia ne résonne à nouveau. « Sentiment partagé. » Qu'il déclara, déjà conscient que cette rencontre imprévue allait lui retourner l'esprit pour un bon moment. Sauf que Matthias, lui, n'était pas foutu de réagir et d'aligner deux mots correctement. Heureusement pour lui, Nastassia s'en chargeait pour deux. Pendant ce temps, alors qu'il ne l'écoutait que d'une oreille, il se projetait des souvenirs heureux. Il laissa le silence s'installer. « Tu as l'air de bien te porter. » Qu'il fit remarquer, rompant avec un silence devenu trop pesant. La vérité, c'était qu'il ne savait pas quoi dire à Nastassia. Tant de choses lui semblaient à la fois importantes, et en même temps dérisoires. Et puis ils n'avaient plus cette familiarité, cette complicité qu'ils avaient eu autrefois. Ces douces sensations s'étaient envolées lorsqu'ils s'étaient séparés. Le temps avait passé. Ils s'étaient séparés il y a quelques années maintenant. Il était parti en mission. Il était revenu. Il avait repris sa vie en main. Il était allé à l'université de Berkeley. Il avait obtenu son diplôme, et s'était à nouveau engagé dans l'armée. Il avait d'autres petites-amies, d'autres aventures. Mais aucune, absolument aucune, ne l'avait autant satisfait que ce qu'il avait vécu avec Nastassia. Et cette constatation amère le fit tressaillir. « Je pensais que tu étais en Russie. » Avoua-t-il faiblement. Il ne savait pas vraiment ce qu'il devait ressentir. S'il devait être heureux de la revoir, vexé de ne pas avoir su qu'elle était sur le territoire américain, ou soulagé de ne pas l'avoir rencontrée plus tôt.
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: once more with feelings once more with feelings EmptyLun 20 Juil - 23:58

Ils se connaissaient depuis tant d'années, et pourtant, voilà qu'ils apparaissaient comme deux étrangers , tout gênés qu'ils étaient à présent l'un face à l'autre. Il semblait évident que la surprise affichée par Nastassia à la vue de son ancien amour, était un sentiment partagé par Matthias. Que dire, que faire. Ils semblaient comme paralysés, incapable d'adopter la bonne marche à suivre. C'était si naturel entre eux, avant. Mais leurs rapports avaient été si inexistants depuis quelques années, que reprendre contact revenait à huiler une machinerie bien rouillée. Finalement, alors qu'ils s'observaient sans parler depuis une bonne minute, Matthias reprit la parole, au plus grand soulagement de la jeune russe. « Ça va, oui. Enfin je suis juste beaucoup trop pâle, j'ai l'impression d'être un vampire parmi les gens de San Fransisco. Vive l'hiver en Russie. » déclara-t-elle, avec un petit rire. Elle blaguait, elle blaguait, mais elle n'était toujours pas à l'aise pour autant. Elle qui avait pourtant pris tant d'assurance depuis son émancipation, avait l'impression de revivre ses heures de grande timide. Éprouver autant de malaise lui semblait étrange, alors qu'elle aurait pu citer chez Matthias, toutes les petites manies, habitudes et autres spécificités remarquables chez lui, dès lors qu'on était amené à le côtoyer. Du moins, celles qui n'avaient pas évolué avec le temps. « Et toi, comment tu vas ? Tu sembles fatigué ; sans vouloir te vexer. » Durant leur court échange, elle avait eu tout loisir de l'observer, et elle en était arrivée à la conclusion que s'il avait toujours cette même prestance incroyable, ses traits étaient marqués par la fatigue. Elle se demanda s'il subissait toujours des entraînements et donc, s'il était toujours engagé dans l'armée. Une désagréable sensation lui parcourut le corps alors que cette pensée lui traversait l'esprit ; bien qu'il fallait des soldats, et bien qu'elle reconnaissait volontiers leur bravoure, Nastassia ne pouvait s'empêcher d'avoir une espèce de dent contre l'armée. La jeune femme voyait en elle la raison de leur rupture, ce pourquoi leur couple avait sombré, alors qu'il aurait pu être porté loin. C'était sans doute égoïste de sa part d'avoir de tels sentiments vis à vis d'un organe majeur de sa sécurité actuelle, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'à titre personnel, l'armée avait causé un sacré gâchis. « Oh, j'y étais encore ce matin. Ça doit faire un an que je suis de retour en Russie. » Et tant de mois où ainsi, elle n'avait pu apprécier l'atmosphère bouillonnante de San Fransisco. Elle n'avait fait que quelques passages express en Californie, depuis son retour au bercail. « Et... je m'y réinstalle définitivement, d'ailleurs. Je déménage mon appartement puis... fini. Qui l'aurait cru, moi qui fuit les États-Unis pour la Russie. » Il était vrai que quelques années plus tôt, une telle annonce aurait valu des éclats de rire chez ses amis, certains d'entendre là, un espèce de poisson d'avril de la part de Nasty. Après tout, ses années russes représentaient de loin, la période la plus morne de sa vie. Elle avait passé sa jeunesse recluse dans une demeure certes, des plus singulières, mais qui n'offrait que très peu de distraction pour une gamine de huit ans. Ses frères et sœurs avaient été traîné à droite à gauche par leur père dans leur enfance, pas elle. Ils avaient déjà fait le tour de la Terre avant d'être des pré-adolescents, elle n'avait pas eu cette chance. Ils avaient connus du monde dès leur plus jeune âge, elle n'avait eu que deux ou trois amis durant son entière enfance. Cette accumulation de déceptions avait fini par rendre amère Nastassia vis à vis de son pays natal. Mais le temps érodait les vieilles rancœurs, et voilà que les terres de Russie, sans pour autant lui inspirer une vague d'émerveillement comme ça avait été le cas pour ses deux terres d'accueil occidentales, ne lui semblaient plus aussi repoussantes. « Je vais me marier. » lâcha-t-elle de but en blanc, avec un pâle sourire. Elle s'entendit prononcer ces quelques mots, et cela résonna étrangement dans sa tête. Elle se rendit compte qu'elle avait encore du mal à réaliser ; se dire qu'on allait se ranger était une chose, l'annoncer à l'oral en était une autre. D'autant plus lorsque celui à qui on l'annonçait était son ancien amour. « Il est vrai que c'est un peu rapide. » Après tout, elle avait tout juste fêté ses vingt-trois ans ; et en Occident, on était rarement marié à cet âge-là, la propension à s'engager tendant à diminuer depuis quelques générations. Oh, il y avait toujours les exceptions, les mariages à Végas aussi spontanés qu'éphémères, ou les unions par coup de foudre, qui arrivaient parfois à tenir toute une vie. Mais dans l'ensemble, on ne se précipitait plus pour s'unir. C'était tout autre chose chez les Duma, famille ancestrale qui tenait à garder les coutumes intactes. De ce fait, les unions entre riches et puissantes familles étaient toujours d'actualité, dans un soucis de perpétrer l'aura et l'influence des dynasties concernées. « Mais cette fois-ci... C'est mon choix. » conclut-elle, en rivant son regard dans les yeux de Matthias. Elle devinait bien ce qu'il devait - ou du moins pouvait – penser. Parce qu'il l'avait connu alors qu'elle débarquait à Paris après des années de réclusion, parce qu'elle lui avait raconté son histoire et avait longuement tempêter contre des parents bien trop attachés aux traditions, Matthias pouvait bel et bien se demander si Nastassia n'avait pas été une nouvelle fois, victime d'un tour de force de la part de ses géniteurs. La réponse lui était donnée avant qu'il ne se pose la question ; à défaut de réaliser totalement ce dans quoi elle s'embarquait, c'était bel et bien Nasty qui était cette fois-ci, maître du jeu.
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MessageSujet: Re: once more with feelings once more with feelings EmptyLun 3 Aoû - 23:32


Matthias sourit poliment aux propos de Nastassia, mais son esprit analytique avait déjà commencé à opérer. Si elle avait passé l'hiver en Russie, cela signifiait probablement qu'elle y allait régulièrement – voire qu'elle y vivait à temps plein. Cette dernière option ne plaisait guère à Matthias, qui se sentait étrangement coupable. La Nasty qu'il avait connue, sa Nasty, n'avait jamais envisagé de rentrer au pays. Rendu timide par le fossé qui s'était creusé entre eux depuis leur séparation, le soldat n'osa demander quelles avaient été les raisons qui l'avait poussée à changer de continent. Il se dit simplement que la vie continuait, et que chacun suivait sa voie et sa destinée. « Ça ne me vexe pas. » Qu'il assura en haussant les épaules. En réalité, il n'était pas simplement fatigué, Matthias ; il était carrément au bord de l'épuisement. Il s'entraînait d'arrache-pied pour être au meilleur niveau possible, se trouvait catapulté en tant que professeur de cours d'auto-défense pour palier au manque de personnel qualifié, et passait le plus clair de son temps libre avec June et Savannah, ou à courir les bars avec quelques amis bien avisés. « Et ça va bien, merci. » Qu'il finit par répondre – sans très grande conviction, maintenant que Nastassia était sous ses yeux. Il lui semblait que depuis leur séparation, les années avaient défilé à la vitesse de la lumière. Son départ en mission, ses trois ans en Irak, son retour quelques jours à peine après la fusillade à Berkeley. Puis la reprise des études, les galères communes à celles des étudiants lambdas, le départ de sa sœur jumelle pour Hollywood, et son mal être grandissant à la simple pensée qu'il se fourvoyait complètement en suivant un cursus qui ne lui convenait pas réellement. « Un an ? » Qu'il répéta, ne masquant pas sa surprise. Il n'avait pas osé poser trop de question la première fois, malgré l'éveil de sa curiosité. Cette fois-ci, il comptait bien profiter des bavardages de Nastassia pour en apprendre plus. « Je pensais que tu n'y retournais que les étés. » Fit-il remarquer. Les doutes que Matthias avaient pu avoir quant à ce sujet se réduisirent en cendres, alors que son ex petite-amie mettait les choses au clair. « Tu détestais cette idée, à l'époque. » Déclara-t-il, comprenant trop tard qu'il se mêlait de ce qui ne le regardait pas. Son ton accusateur n'était d'ailleurs pas de bonne augure, et il se mordit l'intérieur de la joue – se flagellant lui-même pour le mauvais pas qu'il venait d'esquisser. Il baissa les yeux, et ses pommettes se tintèrent d'une délicate rougeur, témoin de son sentiment de culpabilité. Il avait tendance à oublier que la fameuse époque qu'il mentionnait était désormais bien loin derrière eux. « Est-ce indiscret de te demander ce qui t'a poussé à rentrer ? » Oui ça l'était, évidemment. Mais pourquoi s'en priverait-il ? Elle rentrait chez elle, et son billet d'avion n'était qu'un aller simple. Autrement dit, après lorsqu'ils décideraient de se séparer, il y avait de fortes chances pour qu'il ne revoit plus Nastassia Duma en chair et en os. Cette idée peina sincèrement Matthias, bien qu'il eut parfaitement conscience que c'était d'une absurdité sans nom. Des années qu'ils étaient séparés, et autant d'années avaient passé sans qu'ils ne se voient. Il ne pouvait pas attendre d'elle qu'elle reste dans les parages, ou qu'elle lui donne des nouvelles régulièrement. Matthias n'avait aucun droit sur son ancienne protégée. Peu importe ô combien il l'avait aimée, et ô combien il l'aimait sans doute encore : leur vie commune était bel et bien terminée. Nastassia lui porta le coup de grâce en lui annonçant un mariage imminent. Une partie de lui se brisa en mille morceaux, mais il resta digne. Fidèle à lui-même. « Je... J'imagine que les félicitations sont de rigueur, alors. » Qu'il finit par murmurer, tentant un vague sourire. Les mots lui avaient brûlé la langue, et son manque évident de sincérité ne passerait pas inaperçu aux oreilles de Nastassia. Elle qui l'avait si bien connu pouvait presque lire en lui comme dans un livre ouvert – une bénédiction certes, mais une malédiction aussi. Il l'imagina dans une grande robe blanche, le visage habillé d'un voile de dentelle fine, de la même couleur que la robe. Il devinait un sourire timide alors qu'elle remontait une allée grisâtre, bordée de bancs remplis d'invités plus ou moins connus. Au fond de lui, il savait qu'il aurait pu être celui qui l'attendait au bout de l'allée ; malheureusement, la vie en avait décidé autrement. « Vingt-trois ans, Nasty. Est-ce bien raisonnable ? » Demanda-t-il, manifestant ses doutes à voix haute. Lui-même avait deux ans de plus, et ne se voyait pas avec un anneau à l'annulaire gauche. Il ne voyait de toute façon personne pour prendre place à ses côtés. Alors officialiser cette hypothétique relation devant l'éternel... Non, c'était sans lui. « Si tel est ton choix... » Commença-t-il, sans grande conviction. Il ne pouvait s'empêcher de penser aux géniteurs de Nastassia, qui n'avaient jamais caché leur côté traditionnaliste. Ils n'avaient jamais tu non plus leur avis quant à leur relation passionnée et libérée, alors qu'ils étaient en passe de devenir adultes. Nastassia avait subi leurs foudres, mais n'avait jamais plié – ce qui avait rendu fier Matthias. « Alors je m'incline. » Il parlait comme s'il venait de subir une défaite. Ce qui était son véritable ressenti, bien qu'en apparence, rien ne le reliait à cette histoire. Il ne réitéra pas ses félicitations ; la première fois lui avait déjà arraché la langue. En fait, il ne souhaitait même qu'une chose : oublier cet aveu insupportable. Il comptait bien profiter de la présence de Nastassia une dernière fois – et tant pis si cela lui valait des semaines de morosité. Elle était trop précieuse pour qu'il ne fasse pas l'effort. « Ok, on va faire un truc. Si j'arrive à deviner ce que tu comptais prendre, tu passes tes dernière heures à San Francisco avec moi. Deal ? » Demanda-t-il, plongeant son regard dans le vert infini des yeux de Nastassia. Elle sembla peser le pour et le contre, mais acquiesça. En contrepartie, Matthias lui offrit un léger sourire – timide, mais sincère. « Laisse-moi deviner... » Dit-il en se retournant vers la vitrine, qui renfermait des délices sucrés tous plus tentants les uns que les autres. Il fronça légèrement les sourcils, et au bout de quelques secondes, son regard s'écarquilla devant une certaine pâtisserie qu'il pointa aussitôt du doigt. « Un mille-feuilles. » Il en était presque sur – lorsqu'ils étaient ensemble, c'était le péché mignon de Nastassia.


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MessageSujet: Re: once more with feelings once more with feelings EmptyMer 19 Aoû - 12:14

Spoiler:

Nastassia était bien trop observatrice pour ne pas voir ce que Matthias ne faisait de toute manière, peu d'efforts pour cacher ; ses mots assuraient qu'il allait bien, son expression le contraire. « Mmmh. » se contenta-t-elle de répondre, sans autre forme de commentaire. Bien sûr qu'elle n'était pas dupe, et bien sûr que quelques années plus tôt, Nastassia aurait revêtu son costume de sale môme incorrigible pour lui arracher la vérité de la bouche. Mais la jeune femme estimait qu'elle avait perdu le droit d’être familière avec Matthias, qu'après des années de silence, elle était reléguée au rang des personnes qui devaient se satisfaire des mensonges à ce genre de questions ; à la manière de deux connaissances. Mais ils étaient bien plus que ça, même encore aujourd'hui. Et ce fut cette pensée-là qui fit Nasty se promettre que si l'échange entre eux reprenait rapidement une allure naturelle, elle remettrait le sujet sur le tapis. Et obtiendrait une véritable réponse, cette fois-ci. En attendant, fallait bien dire que c'était elle qui faisait la conversation. Et comme elle avait l'art d'annoncer les choses sans détour lorsqu'elle était nerveuse, elle n'était pas étonnée de voir le stupeur s'inscrire sur les traits de Matthias. En revanche, elle l'était un peu plus en ce qui concernait les touches d'accusation qui perçaient à travers ses paroles.« Comme quoi, on finit tous par évoluer. » répondit-elle en haussant les épaules, une vague lueur interrogatrice dans les yeux tandis qu'elle le fixait. Elle-même s'était surprise en choisissant le retour vers ses terres de Russie. On évoluait tous, mais d'une manière réellement plus radicale, pour certains. C'était peut-être pour cette raison que ses paroles interpellaient ainsi Matthias ; elle, s'était déroutée alors même qu'elle avait pourtant pu appréhender ce changement, qu'elle s'était sentie évoluer tout du long. Pour quelqu'un qui l'avait connu fort bien avant de la perdre de nombreuses années, elle devait apparaître comme une personnes aux réactions changeantes et incompréhensibles. « Faire criser ma mère me manquait beaucoup trop, penses-tu ! » Sa réponse ne collait pas, elle répondait par le second degré à une question qui lui avait été posée sérieusement. Mais Nastassia se laissait ainsi le temps de réfléchir à cette interrogation qui, aussi légitime puisse-t-elle être, lui donnait à l'instant du fil à retordre. « Non bah.. Mon retour a signifié pas mal d'opportunités pour moi.. Et je suppose qu'on finit tous par retrouver le chemin de la maison.. Je crois. » reprit-elle, assez maladroitement. Elle conclut par un sourire, consciente qu'elle devait rattraper là, une réponse qui n'avait pas été des plus convaincantes. Peut-être fut-elle aussi maladroite, en annonçant subitement son futur mariage à Matthias. Elle en eut du moins la sensation, lorsqu'elle l'entendit la féliciter, d'un ton on ne pouvait plus réticent. Elle hocha la tête, offrant des remerciements aussi timides que l'étaient ses félicitations. Dans son esprit, une nouvelle fois le désarroi. Elle ne savait pas à quoi elle s'attendait en annonçant la nouvelle à son interlocuteur ; certainement pas à une ovation explosive, mais pas non plus à ce manque d'enthousiasme flagrant. Elle n'avait pas imaginé qu'il puisse prendre les choses aussi à cœur. Mais elle ressentait aussi étrangement au fond d'elle-même, une pointe de satisfaction non avouée à la vision d'un Matthias qui ne manifestait pas un désintérêt pour l'affaire. A défaut de savoir ce à quoi elle s'attendait, peut-être au final, savait-elle très bien ce qu'elle voulait entendre. « C'est peut-être pas raisonnable, mais c'est raisonné. » rétorqua-t-elle avec vivacité. Raisonnable, elle ne l'avait jamais réellement été, de toute manière. Un  mariage à 23 ans n'était qu'une grande folie de plus à ajouter à la liste. « J'ai mesuré le pour, le contre, et finalement y a beaucoup d'avantages pour moi, dans ce mariage. Donc dans l'absolu, je fais le bon choix. » D'un point de vue mathématique, il était vrai qu'elle gagnait sur tous les tableaux. Elle avait déjà l'argent et la notoriété, l'union permettrait d'avoir la noblesse en plus. Et de surcroît, elle était attendue au tournant par ses parents. Si Nasty avait souvent joué les rebelles face à ses géniteurs, quoi qu'elle pouvait en dire, il lui avait toujours manqué leur reconnaissance. Elle avait été acquise par ses frères et sœurs depuis longtemps, mais elle se faisait désirer pour elle, faute d'actes lui permettant de l'obtenir. Devant la réticence de Matthias à approuver ce mariage, Nastassia regretta son aveu. Il lui semblait qu'elle venait de gâcher leurs retrouvailles et peut-être même, de les écourter. Elle eut la surprise de voir qu'elle se trompait allégrement, lorsque le jeune français lui proposa un marché dont le prix était de passer ses dernières heures à San Fransisco avec lui. Elle mit quelques secondes à se décider puis accepta ; coulant elle aussi un regard vers la vitrine de la boutique, elle entendit sans surprise, le doux accent chantant de Matthias prononcer le nom de sa pâtisserie préférée. « Bien joué. Enfin pas tellement, c'était facile. » fit-elle remarquer avec un grand sourire. Il aurait été honteux pour lui et sa mémoire s'il ne s'était pas souvenu de cette tendance chez Nasty, à ne pouvoir résister devant l'appel d'un mille-feuille. « Du coup, si ça te dérange pas, je vais me le prendre. Tu prends quelque chose aussi ? On les mangera en marchant. » Et sur ces paroles, ils pénétrèrent dans la boutique. Quelques minutes plus tard, ils en ressortirent, tenant chacun leur pâtisserie favorite entre les doigts. « Tu sais, tu m'as proposé ce défi, mais en acceptant, je savais très bien que tu trouverais. Du coup, crois pas que je subisse de passer mes dernières heures avec toi, j'avais prévu le coup. » D'où la brève hésitation lorsqu'ils avaient conclu le marché ; voulait-elle réellement passer ses dernières heures à San Fransisco avec Matthias, risquer des moments gênants à l'instar de celui passé ? La réponse était sans appel. Un hypothétique malaise entre eux était peu cher payé face à la compagnie d'un vieil ami, d'un vieil amour, qu'elle avait toujours tenu en plus haute estime. « C'est quoi le programme alors, maintenant ? » finit-elle par demander d'un air enjoué, après quelques minutes de marche silencieuse, où elle eut le temps de savourer les dernières bouchées de sa pâtisserie. « Pas de grands projets.. Dans quelques heures, je devrai rejoindre les déménageurs. » Elle était cette fois-là moins volubile, la perspective du déménagement troublant bien plus ses sens que ne les exaltant.
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MessageSujet: Re: once more with feelings once more with feelings EmptyMer 9 Sep - 15:00

Il s'autorisa un léger rire, amusé par les propos de la russe. Il savait qu'elle bottait habilement en touche, mais ne lui en tint pas rigueur. Aujourd'hui, qui étaient-ils, l'un pour l'autre ? Il était loin, le temps des confidences sur l'oreiller. Il n'avait aucun droit de regard dans sa vie, et la réciproque était vraie. Et puis, que répondre à ça ? Matthias n'avait jamais connu les parents de sa petite-amie, et les quelques informations qu'il avait glané à leur sujet n'avaient pas été des plus réjouissantes, ni tolérantes. « Possible. » Admit-il. La remarque de Nastassia le renvoya tout droit à Paris, où il avait grandi. Sa mère étant Américaine, Matthias avait toujours bénéficié d'une double nationalité, et d'une double cutlure. Un avantage considérable dans bien des domaines, mais qui un fait qui l'avait parfois laissé hésitant. D'où venait-il ? Qui était-il ? Il avait tout abandonné de sa vie parisienne au moment où son existence avait basculé, et il ne le regrettait pas. Sur le vieux continent, l'atmosphère était devenue trop lourde, trop pesante, trop étouffante. Matthias avait l'intime conviction que s'il était resté à Paris après la disparition tragique de son petit frère, sa vie aurait été d'une noirceur sans précédent. « Si c'est... Raisonné, comme tu dis, c'est l'essentiel. » Et au pire, le divorce existe, songea-t-il avec ironie. Il réalisa, une fois de plus, que le temps avait fait son œuvre en dissociant leurs liens. Si Nastassia lui avait dit ça autrefois, il n'aurait pas hésité à lui dire le fond de sa pensée – que c'était une folie, qu'elle prenait une mauvaise décision, qu'elle le regretterait tôt ou tard, qu'on ne se marie pas pour glâner quelques avantages. Il comprenait son besoin de reconnaissance sous-jacente ; il ne comprenait pas l'éventuel sacrifice qui en découlait. Il n'épilogua pas sur le sujet, et préféra se concentrer sur quelque chose qui lui était moins pénible. « Très facile. » Corrigea-t-il, amusé. Le militaire n'avait aucun mérite ; deux ans de relation, c'est un sacré avantage pour connnaître les goûts de l'autre. Notamment en pâtisseries, et autres sucreries diverses et variées  « Tu permets ? J'ai deviné, je vais te le prendre. » Dit-il, prenant les devants pour éviter que Nastassia ne vienne déjouer ses plans. Sa galanterie le perdrait, un jour. La délicieuse odeur qui se fit sentir lorsqu'il poussa la porte de la boutique eut raison de ses habitudes alimentaires, et il craqua, pour sa part, pour une tarte à la framboise. « Es-tu en train d'insinuer que je n'ai aucun mérite ? » Demanda-t-il, suspicieux. Matthias n'oubliait jamais rien : ni les choses essentielles, ni les petites anecdotes. Fin observateur, il écoutait ce que les gens voulaient bien lui apprendre et devinait le reste. Il en avait toujours été ainsi, et la russe n'avait pas été sans s'en rendre compte. « Parce que c'est vrai, en fait. Je n'ai aucun mérite. » Il avouait, sans sourciller, sans aucune gêne. Il avait tourné la situation à son avantage, et n'en rougissait pas de honte. Ça n'avait été pour lui qu'un moyen détourné de passer du temps avec une vieille connaissance – sans en avoir réellement l'air. Sans trop se mouiller. « Je devrais donc me sentir privilégié, j'imagine ? » Demanda-t-il, un petit sourire au coin des lèvres, assez fier de lui. Nastassia Duma lui offrant gracieusement ses dernières heures à San Francisco, voilà de quoi faire jaser quelques connaissances communes pour les prochaines semaines, si toutefois cette information parvenait jusqu'à eux. Mais Matthias n'avait jamais été du genre à préter une oreille aux racontars – ce qui lui avait évité une paire de désillusions. « J'en sais trop rien... » Dit-il, peu inspiré, après avoir englouti la dernière bouchée de sa pâtisserie. Faire une balade sur la plage ? Trop classique. Déambuler dans les rues sans but précis ? Ils étaient plus que deux inconnus qui venaient tout juste de se rencontrer. Le bowling ? Inenvisageable : ils n'avaient plus quatorze ans. « Je t'avoue que cette escapade ne faisait pas partie de mes plans. Tu me prends de cours. » Un comble, pour le militaire ultra organisé qu'il était. Mais l'imprévu avait du bon, parfois. Au fond, il se fichait royalement de l'endroit où ils échoueraient : l'important était qu'il passe du temps avec Nastassia. Une dernière fois. « Quel dommage. Moi qui pensais te proposer d'aller passer quelques semaines sous les tropiques... » Répondit-il avec ironie. Ou dans les Caraïbes. En fait, peu lui importait le lieu, tant qu'il y avait une plage de sable blanc, l'océan, et des cocottiers. « Et puis ce sont tes dernières heures. C'est à toi de choisir. » La galanterie, encore et toujours. Plus qu'une qualité en ce qui concernait le soldat : un véritable art de vivre. « Qu'est-ce que tu as préféré à San Francisco ? » Lui adorait marcher jusqu'à des points de vue pour observer la ville. Il aimait aller se ressourcer au Japanese Tea Garden. Il aimait faire la fête dans le Castro District, ou se poser à l'ombre d'un arbre dans le Golden Gate Park. En bref, il était un homme complètement normal, aux envies simples.
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: once more with feelings once more with feelings EmptyJeu 19 Nov - 11:23

La galanterie de Matthias, coupant court aux initiatives de Nastassia d'acheter sa pâtisserie, apportait avec elle son vent de nostalgie. Pour une fille qui avait été élevée dans un milieu traditionnel et aristocratique, des comportements du genre ne la laissait jamais indifférente. Elle avait oublié à quel point Matthais pouvait être un modèle d'éducation ; et à quel point, elle était sensible à cela. « Si, je suis quand même sévère ; tu as le mérite de t'en être souvenu. Ça fait longtemps. Certains auraient oublié. » De la même manière que pour la galanterie, c'était pas parce que Matthias l'avait que c'était le cas de tout le monde. Elle avait était bien orgueilleuse, de croire qu'il était banal chez une personne de se souvenir des habitudes de l'autre après deux ans de relations certes, mais suivies d'un long silence de quelques années. Mais Matthias était un pro, de ce côté là également. Ayant toujours cette pensée en tête  lorsqu'il évoqua le fait qu'il avait le privilège de passer ses dernières heures à San Fransisco avec elle, Nasty rit tout en se faisant la remarque que c'était finalement elle, la chanceuse. « Ce n'est pas un privilège, c'est un honneur, bon sang, c'est d'une Duma dont on parle là ! »  Bientôt, la plupart ne l’appellerait plus ainsi. Mis à part pour faire référence à un trait de caractère commun à la dynastie, elle serait pour le commun des hommes comme pour l'état civil, madame Aleïev. Elle ne pouvait pas se plaindre; ça en jetait autant, et ça sonnait pas trop mal. Mais il allait falloir un certain temps, avant qu'elle intègre ce nouveau pseudonyme à son identité. « Excuse-moi de bousculer ta vie toute bien rangée. » rétorqua-t-elle, amusée devant le peu d'inspiration apparent de son interlocuteur. Cela dit, elle reconnaissait que ce n'était pas si simple de se décider dans le cas présent. L'impératif du temps n'arrangeait rien. « Ah, me propose pas ça, après je vais avoir des désirs de tout plaquer, rien que dans l'optique d'aller dorer ma peau au soleil. » Et voilà que c'était désormais elle, qui se retrouvait dans la délicate position de devoir choisir un lieu, le dernier. Certains auraient à peine vu la symbolique que cela représentait, mais pas Nasty. Qu'il lui laisse ainsi le choix, ça faisait tout sauf l'arranger. Elle avait comme peur de se tromper ; de regretter d'avoir privilégier un lieu plutôt qu'un autre, d'oublier une sorte de pèlerinage à refaire absolument avant de partir. Elle était comme ça, Nastassia. Elle aimait les histoires qui ne s'achevaient pas dans une sorte de chaos sans nom. Peu importait combien il y avait pu avoir de péripéties avant, il fallait que le point final puisse laisser un souvenir agréable. Dans ce sens, les réminiscences de sa relation avec Matthias lui laissaient un arrière-goût amer ; leur idylle avait été si douce que les remous de leur séparation, aussi relatifs pouvaient-ils être, lui apparaissait comme une barbarie sans nom. C'était dommage, d'autant plus lorsqu'elle voyait à quel point il y avait une complicité entre Matthias et elle, certes un peu rouillée, certes à ré apprivoiser, mais qui semblait toutefois, n'être jamais réellement partie. « Écoute, je pense qu'on va prendre la direction du Golden Gate Parc. A défaut d'avoir plage et cocotiers, on pourra aller se poser au Stow Lake. » annonça-t-elle finalement, avec un sourire satisfait. Stow Lake n'était pas l'un des premiers endroits qu'elle avait visité à San Fransisco, mais assurément l'un de ceux qui l'avaient le plus marqué. Ce fut ce dont elle fit part à Matthias. « C'est artificiel et pourtant je sais pas... J'adore cet endroit, il respire la fraîcheur. T'inquiètes, je t'embarque pas à aller faire du bateau, j'aimerai juste qu'on se pose sur la berge. » Ils se mirent en route pour le chemin du parc. Après peut-être un quart d'heure de marche où ils parlèrent de tout et de rien, ils arrivèrent enfin sur les rives de Stow Lake. Un banc était libre mais Nastassia, telle une enfant émerveillée, préféra s'asseoir au plus près de l'eau. « Les gens nous regardent. Comme si on était pas conventionnels, tu sais. » s'amusa-t-elle alors que Matthias venait se poser à côté d'elle. Et pourtant, même si elle aimait revendiquer le contraire, son choix de vie laissait penser qu'elle l'était bel et bien, conventionnelle. « Ça me fait vraiment bizarre, de me dire que je verrai plus ça.» commença-t-elle, ses yeux verts perdus dans le vide. « Ça te le fait toi, quand tu pars en mission ? Cette sensation que tu laisses un bout de toi-même sur le chemin ? » Elle n'avait pas prévu de se la jouer philosophique, ni même de reparler concrètement avec Matthias de son départ. Mais l'échéance qui se rapprochait et la vue de ce paysage qu'elle aimait tant, le mélange d'un tas de pensées complexes faisait qu'elle ne pouvait s'empêcher d'ouvrir la bouche, de mettre des mots sur ce qui la préoccupait désormais. « Quand je suis partie l'an dernier, j'ai rien ressenti de particulier. Mais là c'est différent parce que... » Elle n'acheva pas. A la place, elle poussa un soupir et tourna la tête vers son ancien amour, son ancien ami, aussi. Oui, c'était différent parce que cette fois-ci, elle n'était pas censée revenir. Ou du moins, lorsqu'elle reviendrait, ce ne serait plus qu'en tant que touriste, qu'ancienne habitante revenue passer un week-end dans sa ville de jeunesse. Mais elle n'était pas obligée d'imposer ce genre de lamentations à Matthias ; d'autant plus qu'elle connaissait son avis sur la question. Un pâle sourire s'accrochant à ses lèvres, elle ajouta finalement, avec un petit rire : « Désolé, je dois être chiante. Mais tu as du en voir des pires. »
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