“Trust yourself. You know more than you think you do.”

“Having children is like living in a frat house - nobody sleeps, everything's broken, and there's a lot of throwing up.” ft Nathaniel & June

San Francisco. 20h19. La fatigue de son weekend à la Nouvelle Orléans se fait encore sentir. Faire la fête ainsi sans s'arrêter avec Erin, elle n'avait plus l'habitude. Ca lui avait manqué bien sur de profiter avec elle, de faire autant de fête et de boire autant. Mais avec quelques années de plus et une fille à gérer, June n'a plus la même faculté à se remettre de sa fatigue, et n'a plus la même capacité à être efficace immédiatement. Et aujourd'hui, elle s'en rend compte. Ca n'aurait pas été Nathaniel, avec qui elle avait rendez vous, June aurait purement et simplement annulé. Mais là, il s'agit de Nathy et Savannah est terriblement excité à l'idée de passer la soirée chez son meilleur ami, le fils de Nathy. Et puis, le papa célibataire et elle n'ont que trop peu d'occasion d'être ensemble sans les enfants, n même de faire les têtes. Alors June se motive, se prépare avec entrain en portant une jolie robe blanche ample et simple, mais qui lui va à merveille. Les cheveux sont lissés et agrémentés d'un headband fleuri, et la jeune femme se met un maquillage léger, nude. Parce qu'elle n'a pas envie d'attirer l'attention sur elle. Rare fait pour elle. Une soirée calme et amusante avec Nathaniel. Voilà ce dont elle a réellement besoin. « Savannah tu es prête? On y va !» qu'elle crie à sa fille, avant de la trouver dans le salon, assise son sac à dos et ses affaires pour la nuit sur ses genoux. June sourit et embrasse sa fille avant de l'installer dans son siège auto à l'arrière de la voiture, direction la maison de Nathaniel. Une fois arrivée là bas, Savannah fonce vers son meilleur ami et saute dans ses bras. « Et ben je vois qu'on fait des heureux! Tu vas bien? » que June demande à Nathaniel en lui faisant la bise. June salue d'un geste de la tête la nounou qui va s'occuper des enfants pour la soirée, et se concentre à nouveau sur son ami. Ce soir, elle a bien l'intention de profiter, et de rigoler avec lui sans complexe, sans prise de tête. Et surtout, avantage ultime, sans les enfants. Parce que bien qu'ils aiment leurs enfants à en crever, avoir un instant de répit, entre amis, entre parents célibataires, parfois, ça fait un bien fou et offre un break entièrement mérité. Finalement, les deux amis disent au revoir à leur enfant, donnent les dernières consignes à la baby sitter et sortent dehors attraper leur taxi. « En temps normal j'aurai pris ma voiture mais… C'est un peu notre seule soirée possible sans les enfants et j'espère que je ne serai pas en état de conduire pour en profiter. » La jeune femme hausse les épaules dans un geste enfantin, pour faire la demoiselle timide qui veut qu'on lui pardonne en un regard. Et avec June, c'est généralement ce qui se passe. Le taxi les emmène directement dans un bar que la jeune femme aime beaucoup. Il y a de l'ambiance, les gens sont toujours sympas et ne cherchent pas à l'emmerder avec des autographes et autres conneries. Et surtout, le barman l'aime bien, et rince toujours sa table. Une fois installée, celui-ci vient saluer la jeune femme d'une bise presque invisible, dont seuls les gays ont le secret. « Pour moi, ce sera un Cosmo Antonio. Et pour mon ami ce sera…» La jeune femme laisse sa phrase en suspens, attendant la réponse de Nathy. Allez Nathy, un verre d'alcool n'a jamais tué personne.

San Francisco. 23h33. Un verre d'alcool n'a jamais tué personne certes. Mais il n'a jamais aidé les gens à avoir un brin de jugeote. Les deux amis ont picolé comme des trous à l'aide d'Antonio, qui les a resservi sans qu'ils ne s'en aperçoivent, de sorte que leur verre n'est jamais resté vide au cours de la soirée. Alors ils rigolent comme des cons. De tout, de rien. Ils oublient totalement leur obligation envers leur enfant respectif, et profite ensemble d'une soirée entre deux amis, qui en ont bien besoin. « Je te l'avais bien diiiiit que je ne serai pas en état de prendre la voiture. » qu'elle balance à son ami en pouffant de rire et en plongeant ses lèvres dans son breuvage aux allures de ruby. Au point où elle en est, un verre de plus ou de moins ne va pas changer grand-chose à la situation dans laquelle ils se sont fourrés. June laisse errer son regard dans la salle et remarque une bimbo à gros seins, brune et aux lèvres légèrement refaites. « Putain, Nathy elle est pour toi celle là. Je suis sur ses seins ils font trois fois la taille de tes bras ! Elle t'écraserait en un clin d'œil au lit avec ses deux obus. » Mon dieu. June commence à partir dans ses délires, à partir loin. Elle se met à imaginer Nathaniel dans des situations rocambolesques au côté de la gente féminine présente ce soir même. On peut dire qu'avec June, Nath est bien mal barré pour se trouver une nana descente. Mais comme June ne va pas qu'il se trouve simplement une nana descente… Non, June elle veut ce qu'il y a de mieux pour son ami, une nana fantastique, géniale, canon qui saura s'occuper à merveille de Julian comme une mère devrait le faire. Ce soir, elle l'imagine juste avec des nanas de passage, juste avec des nanas qui pourraient l'écraser avec toute leur chirurgie esthétique dégueulasse.

Les amis partagent leurs secrets. C’est ce qui nous rapproche.
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San Francisco, vingt-heures et dix-neuf minutes. « Julian j'espère que tu as fini de ranger ta chambre si j'appelle June pour lui dire qu'on annule tout ! » gronde un Nathaniel agacé par son fils depuis de longues minutes. Le Atwoodth sorti de sa douche, s'aperçoit que son fils n'a toujours pas bougé du canapé sur lequel il est affalé pour regarder ses dessins animés. Une serviette autour de la taille, Nathaniel coupe le téléviseur et se tourne vers son fils. « File ! Et dépêche-toi, la babysitter va arriver ». Le petit garçon, penaud, s'élance vers sa chambre pour ranger tous ses jouets. Nathaniel en profite pour s'habiller d'un jean et d'une chemise blanche, épousant la forme de ses muscles avec aisance. Il ne se complique pas la vie. Tout dans le naturel et la simplicité le Atwoodth. Il est entrain de mettre ses chaussures lorsque son petit garçon déboule en trombe dans sa chambre. « Voilà j'ai tout rangé papa ! Et y a quelqu'un qui a sonné ». Nathaniel se précipite pour accueillir la babysitter. Il fait ses premières recommandations à Julian. Etre sage avec Savannah, bien écouter la demoiselle, se coucher tôt et ne pas trop faire les fous. Il n'a pas le temps d'en dire plus que la sonnette retentit à nouveau. C'est June et sa fille. Les deux enfants se sautent dans les bras, visiblement heureux de se revoir. « Ca fait des heures que Julian me casse les oreilles pour savoir quand sa copine Savannah arrive ! Très bien et toi ? Prête pour de folles aventures ! » déclare-t-il, après les salutations de rigueur. Bise et compagnie. La jeune femme est très en beauté ce soir, et Nathaniel est des plus contents de passer une soirée en sa compagnie. Depuis qu'il est revenu à San Francisco, June est d'une précieuse aide pour lui. Entre parents célibataires, ils se comprennent et s'entraident mieux que personne. « Demain matin on le regrettera probablement mais ce soir... on profite ! ». Et l'alcool risque de couler à flot. D'où la gueule de bois qu'ils risquent de se taper demain matin mais après tout on est jeunes qu'une fois. Et puis comme le remarque June, pour une fois qu'ils peuvent sortir tous les deux, sans enfants. Après un dernier baiser aux enfants, les deux parents s'éclipsent et arrivent rapidement dans un bar. Ils s'installent à une table et un serveur vient rapidement prendre leur commande. Et Nathaniel se rend rapidement compte d'une complicité entre June et ce dernier. « Un whisky s'il vous plait » demande-t-il à son tour. Et oui, Nathaniel ne lésine pas dans les moyens. Ils ont dit soirée entre parent célibataire avec tous les avantages que cela apportent. Comme une grosse cuite. Cela doit faire des mois que Nathaniel n'est pas sorti ainsi, profitant de son jeune âge et d'un bon verre. Avec Julian, difficile d'être un jeune adulte comme les autres, à profiter avec ses amis et sortir tous les week ends. Mais ce soir c'est décidé, c'est open bar.

San Francisco, vingt-trois heures et trente-trois minutes. Après plusieurs whiskys, voilà qu'ils sont passés aux cocktails que leur confectionne gentiment ce petit serveur. Nathaniel a envie d'éclater de rire à chaque fois qu'il s'approche de leur table et qu'il ne quitte pas des yeux le joli visage de son amie. « Je te rassure, je ne suis pas plus en état que toi ! ». Les différents verres ont eu raison de lui. Il n'ose même pas se lever pour aller aux toilettes, des fois qu'il tituberait comme un véritable alcoolique. « Seigneur, mais qu'est-ce qu'il fout dans ses cocktails qu'il nous fait depuis tout à l'heure ». Il n'y va pas de main morte le salaud, eut-il envie d'ajouter. L'alcool le grise complètement. Et pendant quelques heures il en oublie tout. Ses soucis du quotidien, son travail, son fils, Catahleen. Il ne pense qu'à lui ce soir. Qu'à s'amuser, et ça lui fait un bien fou. « Ooooh t'es dure ! T'es horrible même. Faut pas lui en vouloir, elle est pas grosse, elle a juste le poil bouffant » ricane-t-il, pris d'un four rire. Nathaniel regarde trop de dessins animés avec son fils et ça a tendance à lui taper dans la caboche. Mais quand même, elle n'est pas sympa la June de lui trouver ce genre de fille comme conquête. Le célibat n'a sans doute plus de secret pour lui mais ce n'est pas pour autant qu'il va se jeter dans les bras de la première cruche venue. La seule femme avec qui il aimerait être ne veut pas de lui. Too bad. Peut-être qu'un jour elle changera d'avis. Il l'espère toujours. Il a foi en son amour pour Catahleen. Depuis toujours. « Tu vois le monsieur avec sa belleeeee moustache ! Je suis sur qu'il te ferait grimper au septième ciel ! ». Enfin sa tête de vieux pervers ne donnerait envie à personne. Même pas à la pire des vieilles filles toute fripée et ridée. Elle lui a choisi une moche, il lui montre un laid. Donnant donnant. « Allez June crache le morceau. J'suis sur que le serveur il rêve de t'attraper dans ses filets depuis looongtemps » chuchote-t-il, se rapprochant de June. Allez June, tell me everything. Nathaniel veut savoir. Il n'est pas dupe et a bien remarqué que le serveur en pinçait pour son amie. « Dis le moi ou sinon je vais lui demander moi-même » rétorque-t-il, la mine victorieuse. Le Atwoodth est déjà prêt à se lever et à récolter les informations qu'il quémande. Allez June, si tu ne l'avoues pas maintenant, j'y vais moi-même, et je le saurais. Tôt, ou tard.

“Having children is like living in a frat house - nobody sleeps, everything's broken, and there's a lot of throwing up.” ft Nathaniel & June

San Francisco, vingt-heures et vingt minutes. Avoir un enfant est un véritable cadeau autant qu'un fardeau surtout pour quelqu'un d'aussi jeune que June, qui du coup a bien du mal à trouver une stabilité amoureuse. Evidemment lorsqu'elle ne fait pas fuir ses prétendants en les abandonnant devant l'autel… Toujours est-il qu'il est compliqué de se faire des amis quand on doit continuellement s'occuper d'un enfant. Parce que Savannah est belle et bien la priorité de la Martin. Sa fille sera toujours celle qui passe en premier, qu'importe le prix qu'il en coûte. Alors forcément, lorsque sa route a croisé celle de Nathaniel au détour d'un anniversaire où lui et June étaient les seuls parents si jeunes, ça a fait tilt pour eux deux. Et ces deux là ont terriblement bien accrochés. Alors évidemment, quand les enfants ont envie de se retrouver, les parents sont tous contents puisque cela signifie qu'à leur tour ils vont passer une soirée agréable entre deux personnes qui se comprennent. « Je vois que ces deux là ne sont pas amis pour rien. Savannah était prête avant moi pour partir tellement elle était pressée de passer sa soirée ici ! Ca va, prête à prendre une pause bien méritée ce soir. » La vie de maman est aussi bien une bénédiction qu'une malédiction. L'amour reçue, la satisfaction d'élever un enfant si heureux, si agréable, tout ça n'a pas de prix bien sur. Même si June le reconnait, mettre sa vie parfois de côté, refuser quelques soirées avec le travail pour s'occuper de Savannah s'avère parfois assez compliqué à réaliser. Bien sur qu'elle savait ce qui l'attendait lorsqu'elle avait découvert qu'elle était enceinte. Mais la réalité est toujours à des années lumières de ce qu'on imagine. « J'espère que tu as eu un entrainement par le passé. Parce que le retour à la gueule de bois après des mois d'absences est terrible… » elle rigole et en même temps à moitié. Les premiers mois de vie de Savannah, June n'était pas sortie, enfermée chez elle à s'occuper de son bébé. La première fois qu'elle avait posé un pied dehors pour fêter tout ça, la gueule de bois avait été astronomique, elle qui pourtant tenait si bien l'alcool auparavant. Qu'importe. Les deux jeunes gens montent dans leur taxi après avoir embrassés leur enfant et se rendent dans un des bars préférés de June, où celle-ci a ses petites habitudes, comme son barman préféré. Leur verre d'alcool commandé, Nathaniel et June commence à discuter de tout et de rien, puis finissent par siroter leur verre fin arrivé. La soirée se déroulant ainsi, rien ne pourrait aller de travers, pas dans ces conditions du moins.

San Francisco, vingt-trois heures et trente cinq minutes. Ces deux là sont totalement ronds comme des coins, et heureusement pour eux que ce soir, ils ont anticipé. Pas de voiture, seulement un taxi pour les ramener à bon port. June pense qu'il sera peut-être bon pour elle de laisser Savannah dormir chez Julian ou bien de rester dormir chez Nathy sur le canapé, à voir ce qui sera le plus raisonnable pour elle. « Antonio met toujours des doses un peu plus fortes que la normale puisqu'il sait que je ne viens pas souvent. » June rit à gorge déployée face à un Nathaniel aussi éméché qu'elle. L'un comme l'autre ont traversé énormément de choses dans leur vie. Des choses à la fois différentes et similaires, qui les ont affectées au plus profond de leur être. Et surtout, des choses qui ont défini la vie qu'ils mènent actuellement. Peut-être que si les choses avaient été différentes, l'un comme l'autre ne seraient jamais devenus parents. Leur vie aurait pu être diamétralement opposée à ce qu'elle est sans un enfant. Mais June en est sur, ni lui ni elle n'auraient aimé que les choses soient autrement. Leurs enfants sont la prunelle de leur yeux, et ils ne changeraient pour rien au monde l'amour qu'ils reçoivent d'eux. Mais parfois il est bon de s'échapper de cette responsabilité et d'être simplement, le temps d'une soirée, à nouveau des jeunes gens profitant de la vie, d'une bon verre d'alcool et de quelques nachos pour éponger tout ça. S'imaginer avec les pires rendez-vous possibles est un juste un moyen parmi tant d'autres de sourire et rire sans aucune préoccupation. June se moque de Nathy au travers de la personne qu'elle lui attribue mais le jeune homme n'est pas en reste non plus. « Moustache maaaaaaaan ! » que June se met à crier en regardant l'homme en question. Se donner en spectacle n'a jamais été une grande difficulté pour la jeune femme qui en a toujours eu l'habitude. Est-ce qu'il en était de même pour Nathaniel? Là était une toute autre question. Qu'importe, ce soir n'est pas le temps pour les questions philosophiques et autres conneries. June n'a qu'une envie, s'amuser et rire. Son cocktail passe de travers en entendant la réflexion de Nathaniel tellement c'est saugrenu. « Si j'avais un pénis entre les jambes et le torse un peu plus poilus, je te dirais que oui il rêve de moi toutes les nuits. Malheureusement je suis au regret de t'annoncer que je ne rentre pas dans cette catégorie de personnes. » Antonio étant le plus gay possible, June n'a absolument aucune chance de plaire à ce fameux garçon et finalement ce n'est pas plus mal. Antonio est bien trop efféminé à son goût car elle a besoin d'un homme viril, un vrai, un fort. « Mais je t'invite à aller lui demander par toi-même. Je sais pas pourquoi mais je pense que tu seras de suite plus à son goût que moi. Tu risques de te faire croquer tout cru.» June imagine par avance la scène si un Nathaniel éméché allait poser une telle question à Antonio. Pitié Nathy, fais le, fais le, qu'elle pense fortement.

À la fin de la journée, ce que nous voulons vraiment, c’est être aux côtés de quelqu’un.
Tout ce rituel, prendre de la distance, et faire semblant de ne pas se préoccuper des autres, c’est des conneries.
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San Francisco, vingt heures et vingt-deux minutes ;; Nathaniel et June sont sur le point de décoller. Les enfants se sont déjà éclipsés dans la chambre du petit garçon, prêts à s'inventer milles et une aventures ensemble. La babysitter a été brieffée dans les règles, heures du bain, du coucher, visite de l'appartement etc. « Je t'avouerais que je ne me rappelle même pas la dernière fois que j'ai pris une véritable cuite » déclare-t-il en attrapant sa veste. Ca fait minimum quatre ans qu'il n'est pas ressorti ainsi. Quatre ans. L'âge de Julian, qu'il élève seul depuis sa naissance. Ou presque. Puisque les premiers mois qui ont suivi la naissance du petit garçon, Nathaniel était en couple avec Fleur La Tour Dubois. Jusqu'à ce jour fatidique de la fusillade à Berkeley, qui a ôté la vie à sa petite amie. Il se souviendra toute sa vie de ce 14 février. Avec Fleur, ils sortaient quelques fois en amoureux mais avec des enfants en bas âge, il n'était pas toujours aisé de trouver du temps pour soi. Et c'est bien simple pour le Atwoodth, son fils passera toujours le premier et il fait toujours tout pour lui. Son temps de libre, il le passe avec Julian. Il n'est pas de ces pères qui refilent leurs enfants à tout bout de champs à des nounous ou à des membres de leur famille. Nathaniel a toujours appris à se débrouiller seul avec Julian. « Ce devait sûrement être à Berkeley » ajoute-t-il, rêvant à sa vie d'étudiant bien lointaine. De l'université de Berkeley, Nathaniel en garde de très bons souvenirs. Comme de très mauvais. C'est un temps révolu pour lui et il s'épanouit bien mieux dans son métier. Veste enfilée, porte claquée, il ne leur faut pas longtemps pour arriver au bar. Le québecois est vraiment content et heureux de partager sa soirée avec June pour qui il éprouve beaucoup d'affection et une grande estime. Il est agréable de connaître quelqu'un qui qui a aussi un enfant et qui sait les galères que cela peut être. « Je crois que demain Julian va aller passer la chercher chez son oncle avec ses cousins » dit-il, sans réelle plaisanterie. Non seulement ça fera plaisir à Julian de retrouver Zadig et Zara, les enfants de Maxwell, mais en plus ça permettra à Nathaniel de profiter d'une journée off pour se reposer. Pas une si mauvaise idée que cela tiens. A méditer.

San Francisco, vingt-trois heures et trente-sept minutes ;; Nathaniel déboutonne un bouton de sa chemise. La chaleur de l'alcool l'envahit et il a du mal à résister à complètement se dévêtir. Dire qu'il fait de surcroît très chaud dans ce bar relève de l'euphémisme. Les joies de la vapeur d'alcool. « Ouais ben à ce rythme-là, je vais pas faire long feu moi » confirme-t-il, déjà bien enivré. Il n'y a pas à dire, le Atwoodth ne tient plus du tout l'alcool. Plus aussi bien que dans sa tendre jeunesse – bien qu'il soit encore jeune – mais tout de même, les années passant ne l'aident pas à faire front face à son état d'ébriété avancé. Surtout avec ce barman qui ne cesse de les resservir encore et encore, verres dotés de doses de plus en plus fortes. L'alcool commence à faire délirer les deux compères qui s'amusent à se chercher des prétendants. Plus moches les uns que les autres. Et il y a de quoi faire dans ce bar. « Il est sexy hein ? Tu veux que j'aille l'accoster pour toi ? Je suis sur que tu lui plairas » ricane-t-il en toisant moustache man. Comment résister au si jolie visage de June ? Elle a tout pour plaire et même un homme marié pourrait tomber dans ses filets, il en est certain. Elle possède ce petit truc en plus qui la rend si fragile et si forte à la fois. Si Nathaniel n'était pas complètement amoureux de Catahleen, June aurait pu lui plaire, c'est certain. « Il est gay ?! » s'exclame-t-il un peu trop fort. Ledit Antonio tourne alors la tête vers eux et offre un clin d'oeil aguicheur à un Nathaniel qui ne sait plus où se mettre. Pourquoi diable a-t-il lancé le sujet du barman sur le tapis. Le jeune papa tourne la tête vers June, ne supportant pas le regard appuyé de cet Antonio. Un fou rire le saisit, qu'il ne parvient pas à réprimer. « June, il me fait peur ton barman à me scruter ainsi » s'esclaffe-t-il en masquant son rire au creux de sa main. Pitié June, sors moi de cette impasse. Mais visiblement la jeune femme est d'humeur joueuse. Well. « C'est un défi que tu me lances ? Non parce que non seulement ça ne me dérange pas d'y aller, mais si tu veux que je l'embrasse ». L'alcool lui fait vraiment dire n'importe. « Sur la bouche ». Des fois qu'elle n'aurait pas compris son sous-entendu hein. Mais tais-toi Atwoodth, demain tu vas le regretter. Amèrement. « Mais, parce que oui il y a forcément une condition. Si je le fais, tu vas voir moustache man et tu nous rapportes une tournée chacun ». Ça va il est gentillet le défi que Nathaniel lance à son amie. Dans quels draps vient-il de se mettre lui. Orf, allez ce soir on oublie tout et tout est permis. Ou presque.

“Having children is like living in a frat house - nobody sleeps, everything's broken, and there's a lot of throwing up.” ft Nathaniel & June

San Francisco. Vingt heure et vingt cinq minutes. « Ne t'inquiètes pas, avec moi dans ton sillage, crois moi que tu vas t'en souvenir de celle là. » qu'elle rigole. June sait à quel point ça peut être compliqué de se retrouver, de ne faire qu'un avec soit même. Dieu seul sait que cela lui avait pris du temps avant de ressortir et de re-profiter pleinement de la vie comme elle le faisait auparavant. Mais arrivé à un moment, vous devez penser à vous, à votre bonheur. Car même si votre enfant est la personne que vous mettez toujours devant vous, même si son bien-être est la première chose à laquelle vous pensez, parfois, il est bon d'arriver à s'accorder un peu de temps où seule votre petite personne compte. Finalement ils se sont bien trouvés avec Nathaniel. Ils savent ce que vit l'autre, ils se comprennent bien plus que les autres. Alors évidemment, June ne voyait personne d'autre que Nathy pour s'offrir le rôle du parfait wingman en soirée. « Si tu étais aussi performant que moi à cette époque là, tu vas voir c'est comme le vélo. Quand on remonte dessus, on retrouve rapidement les réflexes. » Et c'est une experte qui dit ça. Car les cuites et les soirées, ça la connait même si ces derniers mois, la jeune femme s'est calmée. Après l'avortement de son mariage, June s'est un peu trop lâchée, au point de se remettre à enchainer les hommes comme elle le faisait avant d'être maman. La fin de sa relation avec Seth a été assez catastrophique pour June qui n'a pas supporté ne plus le voir, ne plus avoir de contact avec lui. Alors forcément, la jeune femme n'avait eu d'autre choix que de se calmer lorsqu'elle avait réalisé la portée de ses conneries. « Oh oui, tu peux largement envisager d'aller le déposer chez ton frère, car à mon avis, demain tu n'es pas prêt d'être en forme pour t'occuper de Julian dès l'aube. » qu'elle rigole tout en sachant fermement de quoi elle parle. Avec un sursis de lucidité, la jeune femme repense aux deux semaines de vacances qu'elle va offrir à sa fille dans le sud de la France. Pourquoi Nathaniel et Julian ne viendraient-ils pas avec elles? Il ne lui semble pas que Nathy ait mentionné de quelconques vacances ou autres projets estivaux. « Cet été j'emmène deux semaines Savannah dans mon bordelais natal, ça te dit de venir avec Julian nous accompagner? Les enfants seraient ravis et ça nous offrirait un petit break bien mérité. » Plus qu'à attendre la réponse de son ami, mais June en est sur, ces deux semaines ensembles pourraient être plus que marrantes.

San Francisco, vingt-trois heures et quarante-et-une minutes. Les deux amis sont ce soir la signification même du mot éméché. Ils rigolent pour un rien, se mettent à rire sans aucune raison apparente, entendent des choses que l'autre n'entend pas et font face à des bouffées de chaleurs étouffantes. Ces deux là sont décidément bien partis pour une nuit de folie. « Il n'est même pas minuit, tu ne vas pas me lâcher de ci-tôt pas vrai? » s'offusque-t-elle presque à l'idée que Nathaniel la lâche en si bon chemin. Non, pas quand ils s'amusent et se lâchent autant. Finalement leur petit jeu évolue et ils se trouvent les pires dates du monde durant la soirée. Nathaniel atteint l'apogée lorsqu'il propose moustache man à June. Homme d'une répugnance sans nom, au ventre bedonnant et à l'hygiène plus que douteuse. Le jeune Atwoodth ne peut s'empêcher de demander à June la nature de sa relation avec Antonio le barman, étant persuadé qu'il y a anguille sous roche. Erreur fatale lorsque l'on sait qu'Antonio est plus gay que gay, et la surprise est de mise pour Nathaniel qui ne peut s'empêcher de le crier haut et fort, pour le grand plaisir d'Antonio. « J'ai le plaisir de t'annoncer que j'avais raison, - ô surprise-. Tu as largement tapé dans l'œil de notre cher barman. » Son rire inonde la salle au fur et à mesure qu'elle découvre la tête de Nathy. Ses prochaines paroles sont prises pour un défi et June hoquète de surprise lorsqu'elle entend qu'il est prêt à aller embrasser le barman. Oh mon dieu. Nathy ferait tellement sa soirée, voir même sa semaine à ce rythme là. En échange, elle doit seulement rendre visite à moustache man et obtenir une tournée… Rien de plus facile pour la jeune femme. « Très bien c'est un deal. Je te laisse aller faire ton défi et lorsque ce sera fait, je peux t'assurer que je nous obtiendrais la prochaine tournée. » qu'elle prononce, laissant Nathaniel se lever doucement et prendre la direction du bar. « Et Nathy, fais gaffe, Antonio il a la réputation de rendre gay les hétéros les plus hétéros possible. Mais je dis ça, je dis rien… » qu'elle balance l'air de rien, au moment même où il s'approche du dit barman. Pendant ce temps, June se lève à son tour et se dirige vers Moustache man, cherchant à récupérer un minimum de contenance, pour éviter de passer pour une ivrogne sans nom. « Bonsoir, je suis désolée je vous ai vu assis avec vos amis et je vous avoue que j'avais besoin d'un peu de virilité. Mon ami que vous voyez là bas vient seulement de découvrir qu'il est homosexuel et du coup… Il profite avec tout ce qu'il bouge. » Ses mots prennent tout un sens au moment où Nathaniel embrasse le dit Antonio et appuie les propos de la jeune femme. « Oh je crois qu'il va avoir besoin d'un verre, ça a l'air d'être un choc pour lui. Je vous abandonne, désolé de vous avoir incommodé de la sorte. » « Et demoiselle, la tournée est pour moi, j'espère que votre ami tiendra le coup, mon frère a fait son coming out il y a peu et ça n'a pas été facile. » June se retient d'exploser de rire lorsqu'elle entend le sérieux du monsieur et pour un peu, elle se sentirait presque coupable de l'avoir baratiner. Mais ça… c'est simplement au fin fond de son cœur où se cache une fine part d'humanité. Elle adresse un baiser volé à moustache man et retourne à sa table, aux côtés d'un Nathy quelque peu dégoûté. « Défi relevé mon vieux. »

Seuls les vrais amis restent pour débarrasser à la fin du dîner.
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San Francisco, vingt heures et vingt-sept minutes ;; Cette soirée va rester dans les annales. C'est sur. Des années qu'il n'est pas réellement sorti et ne s'est pas repris de cuite comme il se doit, alors il est certain qu'avec June, ils reparleront de cette soirée dans quelques années. Il n'aurait espéré meilleure acolyte que son amie. Son côté fou amuse beaucoup le Atwoodth et il est curieux de voir ce que cela peut donner avec un peu d'alcool dans le sang. « Oh tu sais, je n'ai jamais été du genre très fêtard ». Ses frères oui. Surtout Edward. Mais lui était plutôt fourré dans ses bouquins, à réviser et se cultiver. Il n'a jamais été du genre à se bourrer la gueule tous les soirs et à rentrer à des heures tardives. Beaucoup trop sérieux et soucieux de réussir ses études, il préférait passer son temps libre à travailler plutôt qu'à s'amuser ou batifoler. Beaucoup ne comprenaient pas ce choix et Nathaniel fut souvent critiqué par ses camarades, le jugeant trop ringard ou de tête d'ampoule, mais en voyant où ses heures d'acharnement l'ont mené, il en est que plus fier. Après avoir réussi avec brio tous ses examens, il se retrouve aujourd'hui avocat dans le plus grand cabinet de la ville, pressenti pour reprendre la succession du cabinet d'ici deux, trois ans lorsque l'actionnaire principal prendra sa retraite. Il ne regrette absolument pas ses soirées studieuses. Il est fier de son parcours et de la voie qu'il a choisi de suivre. « J'enverrai un message à mon frère en rentrant. Si je suis en état. ». Il laisse échapper un petit rire avant d'ajouter. « Tu es chargée de me le rappeler d'accord ? Je compte sur toi, ma journée de gueule de bois en dépend » claironne-t-il, d'un ton presque solennel. Il aime taquiner June parce qu'elle rentre toujours dans son jeu. Loin de se vexer, elle n'hésite pas à rétorquer et c'est ce qui lui plaît le plus avec cette jeune femme. « Ça c'est une super idée ! Je ne comptais pas partir ou du moins je n'avais pas envie de partir seul, donc ta proposition tombe à merveille. Et j'accepte avec réel plaisir ». La perspective de ces futures vacances enchante un Nathaniel qui ne se rappelle pas la dernière fois qu'il a pris de réelles vacances. La faute à la vie de père célibataire, au travail, à toutes ses choses qui l'empêchent d'être un jeune homme de son âge comme tous les autres. « Par contre, vaut mieux qu'on attende avant d'en parler aux enfants non ? Histoire de ne pas être soulés à longueur de journée jusqu'à cet été ». Parce qu'il le connaît son fils. Il va lui rabâcher les oreilles journée après journée pour savoir combien de dodos il reste avant d'aller en vacances avec Savannah, ou quand est-ce que c'est le moment de préparer sa valise etc, etc. « Et c'est clair que ça nous fera le plus grand bien. Et aux enfants aussi. D'autant plus que je ne suis jamais allé en France. J'en ai entendu beaucoup de merveilles, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'y poser un pied ». La France. Pays rêvé par des milliers de touristes. Nathaniel le premier.

San Francisco, vingt-trois heures et quarante-cinq minutes ;; « Je ne promets de tenir encore une heure ou deux. Ou du moins d'essayer ». Une heure c'est jouable. Deux, beaucoup moins. Il a l'impression de ne plus rien contrôler et étrangement, cela lui fait un bien fou. Pour une fois, il se laisse complètement aller et ne pense plus à rien. Ni aux conséquences du lendemain, ni à ses problèmes actuels, à rien du tout. Il profite, et c'est le plus important. Cette soirée est faite pour cela et pour une fois Nathaniel n'a plus le sentiment d'être un simple père. Durant ces quelques heures, il se retrouve simple jeune homme qui profite de son âge doré. « Arrête tes conneries » déclare-t-il en buvant quelques gorgées de son verre sans lever un œil vers ledit barman. Et puis sans savoir pourquoi, ni quelle mouche le pique il lance un pari à June. Et à lui par la même occasion. « Deal » dit-il en se levant, plus déterminé que jamais à honorer sa parole. Nathaniel se dirige vers le bar et s'accoude pour attirer l'attention du barman qui ne se fait pas prier pour venir le voir. « Excusez-moi de vous déranger mais mon amie que vous voyez là-bas ne me croit pas lorsque je lui affirme avoir une attirance pour vous. Vous voudriez bien m'embrasser pour qu'elle comprenne enfin ? ». Evidemment le barman accepte et un léger baiser est échangé. Eurk. Voilà qu'il se fait passer pour gay juste pour une histoire de pari. Un Nathaniel éméché, ça vaut quand même le détour. « Défi relevé pour moi aussi ma vieille » rétorque un Atwoodth tout fier en revenant à sa table. L'alcool lui embrume toutes les idées. Et il s'éclate. « Mon dieu je sais pas ce qu'il m'a pris. Je sens qu'il ne va pas me lâcher de la soirée ». Nathaniel s'est aperçu que le barman ne cesse pas de le dévisager, affublé d'un petit sourire en coin depuis qu'ils se sont embrassés. « J'ai raison hein ? Il va me fixer comme ça jusqu'à qu'on parte ? ». Nathaniel espère que June ne confirme pas ses dires mais face au sourire moqueur de son amie, il laisse retomber sa tête d'un geste las sur ses bras croisés sur la table. Ça lui apprendra à picoler beaucoup trop et à sortir des paris débiles.

“Having children is like living in a frat house - nobody sleeps, everything's broken, and there's a lot of throwing up.” ft Nathaniel & June

San Francisco. Vingt heure et trente minutes. Envisager une soirée beuverie aux côtés de Nathaniel finalement était la meilleure idée qu'elle avait eu depuis quelques temps. Au moins avec lui elle était en pleine confiance et savait qu'elle serait vraiment sur la même longueur d'onde. « T'y faire penser sera la mission première en arrivant de retour à l'appartement. Ou sinon envoie lui un message dès maintenant… Je ne te promets pas que l'on sera ni l'un ni l'autre en état d'y penser une fois rentré ! » qu'elle rigole avant d'avaler une gorgée de son cocktail préféré. June aurait bien confié Savannah à Valentina par exemple ou à Matthias, mais ces derniers temps, elle avait suffisamment abusé, et ne voulait pas passer pour une mère indigne. Et contrairement à Nathaniel ou à bon nombre d'habitant de la ville, June n'avait aucune véritable famille ici, pas de cousin, pas de frère ou de sœurs. Seulement la famille qu'elle s'était choisie, qu'elle avait construit autour d'elle. Non, demain elle proposerait à Savannah une journée dessin animé pyjama, avec une sortie glace en fin d'après midi en échange de son calme pour la journée. Se fourrer dans un plaid avec sa fille devant des classiques Disney serait peut-être le meilleur remède contre la gueule de bois qu'il n'ait jamais existé. June pensait que se faire une sortie avec Nathaniel était sa meilleure idée de ces derniers temps. Mais finalement, proposer à Nathaniel de partir en vacances ensemble pendant deux semaines étaient là une bien meilleure idée que tout le reste. « Ah c'est génial que tu sois partant ! On va s'éclater tu vas voir. » L'excitation est à son comble et June n'a déjà plus qu'une hâte, être au jour du départ. Les vacances qui s'annonçaient au départ calme et sans relief, se retrouvent plus que prometteuses et pleine d'excitation. Mais justement peut-être un peu trop. En parler aux enfants dès maintenant promettait d'avance des longues journées et soirées à en entendre parler, à devoir compter les dodos avant le départ. Finalement la surprise serait peut-être plus agréable que d'en parler à l'avance. « Alors là, je suis entièrement d'accord! On va bouffer vacances par ci vacances par là jusqu'au départ. Et ce serait emmerdant de leur payer un billet d'avion et de les zigouiller avant qu'ils l'utilisent pas vrai ? » Face à l'enthousiasme de Nathaniel, June ne peut qu'être pressée d'être à ce voyage. Par avance, la jeune femme sait que son père sera des plus heureux de voir Savannah et son meilleur ami, de pouvoir faire le papi gâteau deux fois plus, ce qui laisserait à Nathaniel et June le loisir de s'accorder quelques moments simples entre amis, et la possibilité de découvrir les endroits où la bitchyjune avait réalisé ses folies les plus folles dans sa jeunesse. « C'est parfait ! Ce sera l'occasion que tu découvres. Et je ferais le guide alors, je nous emmènerai dans les meilleurs endroits qui soient, même les plus inconnus ! »

San Francisco. Vingt trois heure et cinquante minutes. « Tant que tu essayes, ça me va ! » Mais au vu des yeux de Nathaniel qui se disent merde l'un à l'autre, June n'est pas sur que Nathaniel tienne deux heures de plus. Et en toute honnêteté, il n'est guère probable que la bitchyjune tienne elle aussi autant de temps. Les doses de son barman préféré pourraient assommer un cheval tellement elles sont fortes, et même l'endurance de June est mise à rude épreuve face aux cocktails qui s'accumulent devant elle. Finalement, les deux amis bien éméchés décident de pimenter un peu leur soirée aux travers de différents défis qu'ils se proposent. Celui de June était facile et elle le relève avec brio sans surprise. Mais celui de Nathaniel s'avère plus compliqué, bien que facilité par l'alcool. Mais June n'aurait jamais pensé que son ami réussirait à aller jusqu'au bout en embrassant le barman, qu'elle lui avait pourtant révélé être gay de chez gay. Lorsqu'elle les voit échanger un baiser, June recrache l'intégralité de son cocktail avant d'exploser de rire face à la scène. Elle dégaine le téléphone essayant de capter la scène mais n'en obtient qu'un mini bout. Cet extrait, elle le garde pour son enterrement de vie de garçon ou autres conneries du genre où les sorties de dossiers sont de mises. « Alors là, tu remportes tous les challenges du monde Nathy ! » Mais le soufflé retombe et Nathaniel réalise enfin ce qu'il a fait, imaginant que le barman ne va pas le lâcher de la soirée. Face à sa tête inquiète, June ne peut retenir son rire . Evidemment qu'il ne va pas le lâcher, mais il fallait s'en douter, et finalement c'est bien là tout le comique de la situation. « Le connaissant, je t'annonce qu'il ne va pas te lâcher tant qu'il n'aura pas ton numéro de téléphone. Armes toi de patience mon vieux ! » Oh cette soirée est tellement plus amusante que tout ce à quoi elle s'était attendue. Il faut réellement que ces deux là sortent plus souvent pour se changer les idées. En rencontrant Nathaniel à l'école, June n'avait pas pensé un seul instant se faire un ami aussi génial que lui, ni même qu'ils pourraient être si proches et se comprendre autant. C'est surtout que dans son cœur, elle n'imaginait pas avoir encore de la place pour quelqu'un, pensant son quota d'amis et d'amour atteint. Il faut croire que la vie vous réserve de bonnes surprises, et Nathaniel en était définitivement une. « Tournes la tête. Non pas là. Maintenant vas y, vas y ! T'as vu, il te regarde encore !! » Qu'est-ce que c'est bon de le faire tourner en bourrique comme ça. A ce rythme là, Nathaniel va se faire un torticolis à force de tourner la tête pour vérifier qu'il ne le regarde pas, même si c'est peine perdu, clairement. « Je ne me trompe pas en disant que tu voudras éviter ce bar à l'avenir non? » C'est une certitude même, mais c'est tellement drôle de voir le visage de Nathaniel ainsi.

On ne peut comprendre les gens qu'en connaissant leur passé.
C'est une règle qui ne souffre pas d'exception.
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San Francisco, vingt heures et trente-deux minutes ;; Nathaniel n'est pas le genre de père qui fait tout pour se débarrasser de son fils histoire d'avoir des moments de tranquillité. Au contraire, il est plutôt fusionnel avec Julian et a énormément de mal à se séparer de lui. Il estime que chaque parent doit s'occuper de son enfant et du coup le Atwoodth ne délègue presque jamais lorsqu'il s'agit de Julian. Mais là, il va bien être obligé et puis son fils est tellement heureux de passer du temps avec ses cousins que pour une fois, Nathaniel va apprendre à demander de l'aide. « Tu as raison, je vais lui envoyer un message tout de suite ». Aussitôt dit, aussitôt fait. Le message est parti et Maxwell, son frère lui répond dans la seconde. Aucuns problèmes, avec grand plaisir même. « Julian, demain tu vas chez tonton Max avec Zadig et Zara d'accord ? » demande-t-il au petit garçon, en se mettant à sa hauteur. Julian lui répond en lui sautant au cou et en criant dans tout l'appartement. Bon il est content. « Entièrement d'accord avec toi. Gardons ça secret pour l'instant, il vaut mieux pour notre survie ». Parce que les enfants, lorsqu'ils ont une idée en tête, ils ne l'ont pas d'ailleurs. Combien de fois Nathaniel a eu le malheur de promettre à son fils de faire une activité avec lui le lendemain et d'en être bassiné tout le reste de la journée. « Et la leur » ajoute-t-il en rigolant. Des fois qu'il y aurait des petites envies de meutres...Sait-on jamais. « Et au moins, les enfants seront ensemble et peut-être qu'on aura quelques mots de répit, le temps de siroter un cocktail par exemple ». Nathaniel, il s'y voit déjà. Lunette de soleil sur le bout du nez, cocktail en main, à profiter d'un moment paisible pendant que les enfants jouent sur la plage et qu'il discute tranquillement avec June sans être dérangé. Pour une fois qu'il va pouvoir profiter de 'vraies' vacances. Des années qu'il n'est pas parti. Ou du moins pas avec des amis. Il emmène chaque année Julian dans une destination différente mais il ne part qu'entre hommes, tous les deux.

San Francisco, vingt-trois heures et cinquante-trois minutes ;; Nathaniel ne sait plus ce qu'il fait à cette heure-là et surtout avec autant d'alcool dans le sang. Pour qu'il soit prêt et consentant à embrasser un mec, c'est vraiment qu'il n' a plus aucune notion de ses actes. Déjà qu'il ne supporte pas bien l'alcool, alors en boire autant, en si peu de temps, évidemment qu'il en a le cerveau tout retourné. Pauvre Nathaniel. « Je veux ta reconnaissance éternelle » claironne-t-il, fier d'avoir gagné son pari, bien qu'il se doute que cet acte va le poursuivre tout sa vie. Ah ça, il est certain que June ne va pas se priver de lui rappeler sa bravoure du soir. Du temps qu'elle le garde pour elle. Comme l'énonce le diction, ce qui se passe en soirée, reste en soirée. N'est-ce pas June. « Je te jure que si tu lui files mon numéro, friendship over ! ». Nathaniel met sa main sur le côté de son visage, pour se cacher quelque peu du regard persistant du serveur qui ne le quitte plus des yeux. Le voilà bien. Le Atwoodth espère seulement que cet Antonio ne va pas se décider à le suivre une fois qu'ils auront décampé de ce bar. Manquerait plus que ça. « Ha, ha, ha. Rigole, rigole mais la vengeance est un plat qui se mange froid ma petite ! » riposte-t-il en lui faisant la moue d'un enfant quelque peu contrarié. Qu'elle rigole tant qu'elle le peut encore, Nathaniel est déjà entrain de réfléchir à sa vengeance. Et il peut s'avérer très très inventif quand il le veut. Ou sinon il demandera à Julian. Son fils regorge d'imagination et à eux deux, ils trouveront bien un moyen de faire payer tout ça à June. « Tu ne te trompes pas. D'ailleurs va nous commander un autre verre, j'ai soif et j'ai besoin d'alcool pour ne plus voir ces regards lubriques ». Au serveur s'entend. Mais elle n'a bien compris. Il attend que son amie revienne avec les boissons et boit la sienne d'une traite. Le plongeant encore un peu plus dans cet état d'ébriété qui l'habite depuis quelques heures. Mais c'est soit ça, soit il s'en va et il est encore un peu tôt pour rentrer. Pour une fois qu'il sort avec une amie, il compte bien en profiter le plus possible. D'autant plus que demain, il va pouvoir faire une bonne sieste après avoir déposé Julia chez son oncle. « Bon et si on essayait de parler sérieusement. Où tu en es dans tes amours ? ». Nathaniel ça l'intéresse. Il a beau être un homme, les commérages de ce genre, il en est friand. Comme quoi.

“Having children is like living in a frat house - nobody sleeps, everything's broken, and there's a lot of throwing up.” ft Nathaniel & June

San Francisco. Vingt heures et trente cinq minutes. Sage décision qu'elle pense en voyant que Nathy anticipe et écrit à son frère dès maintenant. On n'est jamais trop prudent, et June sait suffisamment comment terminent les soirées auxquelles elle assiste pour imaginer que Nathaniel n'aurait plus la tête d'écrire à son frère. Il aura certainement d'autres chats à fouetter, ou avec un peu de chance, ce serait une fille qu'il aurait le loisir de fouetter. Nathaniel, un christian grey refoulé? Qui sait… qu'elle se met à imaginer avant de rigoler toute seule en considérant l'énorme connerie qui lui a traversé l'esprit. Lorsque Nathaniel appelle son fils pour le prévenir du programme de sa journée du lendemain, June ne peut s'empêcher de se retrouver en lui. L'amour qui le dévore et les étoiles dans ses yeux lorsqu'il parle à son fils sont les mêmes qui habitent la jeune femme lorsqu'elle mentionne ou parle à Savannah. Sans doute aucun, Nathaniel et June ont eu un parcours diamétralement opposé, une vie différente et une façon d'aborder la naissance de leur enfant particulière. Mais le résultat était le même. Un amour débordant pour leur bout de chou, une envie de faire tout pour eux, et une volonté de leur offrir la vie qu'ils méritent, la meilleure vie qui puissent. Et finalement, c'est peut-être grâce à ça que les deux jeunes parents s'entendaient si bien. June avait au fil des années, réussit à voir qui étaient ses vrais amis et qui ne l'étaient pas, et ça grâce à la présence de sa fille. Certains avaient fini par déserter sa vie, refusant de voir June accorder autant d'importance à Savannah. D'autres avaient tout simplement appris à faire avec, qu'ils aiment les enfants ou non, à l'instar d'Eileen. Cette dernière déteste les enfants, et même si elle est parfois agacée de voir June décaler des plans qu'elle avait à cause de Savie, Eileen reste toujours fidèle au poste. Toujours est-il qu'avoir un ami comme Nathaniel, qui vous comprend dans les moindres détails, qui s'accorde à vous rejoindre sur tous les points, reste la meilleure chose qui soit. Alors s'imaginer partir en vacances ensemble reste la meilleure chose qui soit pour eux. « Oh ce n'est pas peut-être, c'est certain même. Mon père saura faire le papi gâteau pour les deux ne t'inquiètes pas pour ça. Alors prépares toi à t'offrir une véritable soirée à la bordelaise, et c'est un tout autre monde, crois moi ! » et c'est en experte qu'elle s'adresse à son ami.

San Francisco. Vingt trois heures et cinquante cinq minutes. June n'en revient encore pas. Cette scène qui s'est dessinée sous ses yeux est purement surréaliste et certainement l'une des images qu'elle n'aurait jamais imaginé. C'est certain, Nathaniel a l'une des meilleures anecdotes à raconter à ses potes pour le coup. Ou peut-être pas. C'est le genre de choses que les garçons n'aiment bizarrement pas étaler, à l'inverse des filles qui n'hésitent pas à dire qu'elles ont expérimenté un baiser lesbien. « Tu pousses le bouchon un peu loin Maurice hein ! » Mais se souvenant que c'est une expression française qu'elle vient de lâcher, la jeune femme se reprend. « Enfin faut pas exagérer non plus, ma reconnaissance éternelle mériterait un challenge encore plus fort, plus fou. » Serait-ce une sollicitation pour qu'il réalise encore un autre défi timbré? Pourquoi pas. Après tout la soirée est loin d'être terminée, et l'on ne sait jamais comment les choses se finiront avec June. Cette dernière se lève pour aller commander une nouvelle tournée quand elle commence à sentir les effets de l'alcool sur elle. Afin d'éviter la gamelle assurée, la jeune femme se tient aux différentes chaises qui se trouvent sur son passage pour passer commande, avant de reprendre la direction de sa table. « Nos verres arrivent votre altesse, servis par votre fidèle serviteur. » qu'elle ricane, en voyant le barman s'activer pour préparer les boissons et les amener vers la table. June manque de s'écrouler de rire, lorsqu'Antonio apporte la commande et fait exprès de frôler l'épaule de Nathy, cherchant sans doute à activer ses phéromones ou autres conneries du genre. C'est moche de se moquer des gens comme ça, elle en a conscience, mais pour le coup, il est compliqué de faire autrement. Un jour elle racontera la vérité à Antonio, mais pas aujourd'hui. « Oh pourquoi tu poses la question qui fâche alors que l'on rigolait si bien. » qu'elle fait mine de bouder. Il est vrai qu'elle n'est pas particulièrement friande de cette question et qu'elle déteste mentionner le désert qui sert de terrain d'amour à sa vie. Pas une âme masculine ne semble s'y perdre ces derniers mois, hormis les quelques âmes perdues pour la soirée. La seule constante dans ce désert reste Matthias, dont la relation est bien trop particulière pour pouvoir l'exprimer clairement. « Je n'ai personne dans ma vie, et j'ai l'impression que depuis Seth, je ne retrouverai personne comme lui. Le seul qui reste près de moi envers et contre tout, c'est Matthias. Mais ce n'est pas de l'amour, c'est de l'affection, c'est tellement particulier … » Quant à Nathy, la jeune femme n'ose pas lui demander ce qu'il en est pour lui. Aux dernières nouvelles, il avait retrouvé son amour perdu de Berkeley, Catahleen, sans vraiment réussi à la reconquérir. Et sachant à quel point ce genre de sujets peuvent être délicat, June préfère attendre que Nathy amène le sujet d'abord.

» why don't you trust me ? -Billie
» you're the one, the only man that i can really trust + erwan
» Just trust me. ~ Nathanaël
» + I don't trust you anymore (zachariah).
» “Love all, trust a few, do wrong to none.”

“Trust yourself. You know more than you think you do.”

“Trust yourself. You know more than you think you do.”

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