La sécurité devenait une lacune particulièrement importante pour cette université. Des meurtres, une bombe, du chantage, une agression… Par où commencer ? Lasser de cette pression sur sa vie et de cette faculté qui ne lui apportait que des ennuis, Watson avait repéré diverses annonces sur internet pour un emploi. Avec son niveau d’étude, elle pourrait trouver un travail à la hauteur de ses espérances. Malheureusement, le monde réel avait d’autres versions à lui proposer. Entre ceux qui regardaient ses diplômes avec dédain pour l’encourager à faire que le café. Avec son doctorat, elle prétendait à un peu plus.
Aussi, lorsque son portable lui annonça l’arrivée d’un nouveau mail, Cailin soupira encore. Un refus de plus. Les copies fraichement corrigées des premières années trouvèrent le casier de son professeur référant, Shark. Ils ne se voyaient quasiment jamais. Le patron d’une entreprise comme la sienne avait bien d’autres choses à faire que de donner des cours. Heureusement, elle avait un sens de débrouillardise particulièrement développé, tout comme son ouïe. Il aurait fallu être sourd pour ne pas entendre le boucan provenant du bureau de Clark. Est-ce que l’on cambriolait son bureau ?
Tendue à l’extrême, la rouquine resta plantée devant la porte. Le murmure qui passa par l’ouverture lui fit lever les yeux au ciel.

« Clark… » Soupira-t-elle en poussant le battant pour le regarder faire.

D’un pas habile, elle avança vers la bouilloire qu’un geste désinvolte arrêta sur le champ. Adieu talons aiguilles pour une paire de bottine plate et plus discrète. La tenue respirait toujours cette sophistication exemplaire chez les bêtas.

« Je ne suis pas sûre qu’un sachet de thé soit suffisant. Ne préféreriez-vous pas une petite dose d’amphétamines ?» Annonça Cailin dont le sourire ne laissait rien présager de ses recherches, manque de succès et autres craintes.

Depuis longtemps, Nick et elle vaquaient dans des mondes différents, tellement surchargés qu’ils ne trouvaient plus une minute pour se parler. Chacun avait fait son chemin. Watson avait retrouvé son ex et avait choisi de se remettre avec lui. Un pardon avait été accordé pour l’avoir laissée pour morte dans la cuisine, de l’avoir ruinée autant physiquement et moralement que financièrement. Son entourage avait désapprouvé avec violence. Plus ils s’opposaient, plus Cailin se sentait incomprise et les repoussait. Que voulez-vous ? On avait parfois un très haut niveau d’étude et l’incapacité émotionnelle de gérer sa vie.