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you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL

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MessageSujet: you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL EmptyMar 18 Nov - 4:52

Spoiler:





You never said a word, you didn't send me no letter
Don't think I could forgive you






De nombreuses semaines s’étaient maintenant écoulées depuis le pire été de la vie d’Alaina, et la rouquine s’était lentement mais sûrement à nouveau accommodée à son quotidien à Berkeley. Péniblement, elle parvenait peu à peu à laisser derrière elle les événements douloureux qui étaient survenus quelques mois plus tôt, et qui l’avaient replongée dans un calvaire auquel elle avait espéré avoir échappé à tout jamais. Néanmoins, malgré elle, elle repensait régulièrement à la terreur qui l’avait submergée lorsque, au courant du mois de juillet, elle avait écouté le message vocal que lui avait laissé son grand-père. Celui-ci ne l’avait pas appelée pour prendre de ses nouvelles – elle avait clairement fait comprendre qu’elle ne désirait pas rester en contact avec lui, ni avec sa grand-mère, et de toute façon, ce n’était pas le genre de la maison de s’embarrasser de politesses de ce genre – mais pour lui annoncer que le dossier de son père avait été rouvert, et que la Cour de justice du Nevada envisageait la libération de celui-ci pour cause de bon comportement ; Lanie, son frère et sa sœur étaient par conséquent attendus à la demeure familiale et séjourneraient avec leurs grands-parents jusqu’à ce que la situation soit éclaircie. L’inquiétude et la rage avaient été facilement perceptibles dans la voix de son grand-père, et reflétaient celles qui s’étaient emparées de Lanie à l’entente de cette nouvelle. Révoltée et incrédule, elle avait fondu en larmes pendant que la voix robotique du répondeur lui suggérait d’effacer ou de sauvegarder le message, à moins qu’elle ne veuille rappeler son correspondant. Mais elle ne pouvait rien faire d’autre que pleurer, des larmes de douleur, de colère et d’injustice, de fureur et de haine, de terreur et d’un chagrin qu’elle avait tenté de surmonter pendant maintenant plus de dix ans. À présent, Lanie détestait repenser à ce moment où son monde avait semblé s’effondrer autour d’elle une fois de plus, mais le souvenir ressurgissait à intervalles réguliers, apportant avec lui son lot de sentiments pénibles. Fort heureusement, et c’était la moindre des choses, la situation s’était arrangée et la libération de Jimmy Perks n’était plus à l’ordre du jour, mais cela n’empêchait pas Lanie d’avoir des palpitations à chaque fois qu’elle repensait au terrible été qu’elle avait vécu par sa faute. Des semaines d’une angoisse permanente, d’une solitude terrible et d’un retour dans un passé qu’elle avait tenté de fuir par tous les moyens, et dans lequel elle s’était à nouveau retrouvée coincée sans rien pouvoir y faire.

Mais ça ne sert à rien de penser à tout ça, se rappela à l’ordre la rouquine en faisant tourner sa clé dans la serrure de sa chambre dans le pavillon des Gamma. C’est passé, c’est fini, et c’est tant mieux. Te torture pas avec ces horreurs, s’intima-t-elle avec fermeté. Elle pénétra dans sa chambre, et se dirigea vers la salle de bain afin de prendre une douche, espérant se changer les idées en laissant l’eau chaude emporter avec elle tous ses soucis. Elle ne s’attarda pas et ressortit bientôt de la douche, entreprenant par la suite de se préparer – elle aimerait bien voir Matthias ce soir, et espérait qu’il serait libre pour lui consacrer quelques heures. Comme à son habitude, elle passa une bonne dizaine de minutes à appliquer du fond de teint sur chacune des marques blafardes qui zébraient son décolleté et ses avant-bras, traces d’une époque où la douleur était devenue si grande qu’elle en fut finalement insupportable. À peine eut-elle fini de se préparer que trois coups retentirent à la porte d’entrée de sa chambre. Surprise, elle releva la tête, les sourcils froncés. Elle n’attendait aucune visite, autrement dit, la curiosité et l’étonnement s’emparèrent d’elle alors qu’elle traversait rapidement la pièce pour aller ouvrir la porte, un air interrogateur sur le visage. Air interrogateur qui ne tarda pas à se figer en un masque aussi stupéfait que glacial, lorsqu’elle reconnut le visage plus que familier sur lequel s’ouvrit la porte.

Raphaël, son Raphaël, son frère aîné, se tenait sur le pas de la porte, semblable à une hallucination, et pourtant bien réel. Les yeux écarquillés, elle observa sa silhouette élancée, son visage dont elle connaissait chacun des traits par cœur, et son regard dont il avait oublié combien il pouvait être doux. Ses prunelles turquoise croisèrent celles, noisette et extraordinairement semblables à ceux de leur mère, de Raphaël, et elle fut submergée par un ouragan d’émotions d’une force quasiment assommante. De la fureur, d’abord. Elle comprenait maintenant ce qu’avait pu ressentir Matthias les quelques fois où elle s’était pointée sur le pas de sa porte alors qu’elle n’avait pas donné de nouvelles pendant des lustres. Sauf que Raphaël, ça faisait neuf ans qu’il l’avait abandonnée. Et, par-dessus tout, il n’avait pas jugé nécessaire de venir cet été, alors que, plus que jamais, elle avait eu besoin de lui. Trois ans durant, depuis leur dernière entrevue, elle ne lui avait pas adressé la parole, peu importaient les circonstances. Mais elle avait fini par décrocher son téléphone cet été, pour savoir s’il serait là, réalisant par la même occasion combien elle avait encore besoin de lui, malgré tout le mal qu’il avait pu lui infliger. Et là, Raphaël n’avait pas répondu. Pendant des semaines et des semaines, elle avait essayé de le joindre, et tout ce qu’elle avait obtenu, c’était un silence radio et de la souffrance supplémentaire. Le revoir maintenant lui causait donc également un chagrin monstrueux, écho de celui qu’elle avait éprouvé les deux fois où il lui avait fait défaut, la dernière étant cet été, et l’autre, neuf ans plus tôt, lorsqu’il était parti de chez ses grands-parents, la livrant à son propre sort alors qu’elle était encore anéantie par la mort de sa mère et qu’il avait été son seul pilier dans ce monde plus sombre et violent que jamais. Son unique pilier.




flash-back ► résidence des selwyn, los angeles. 20 mars 2004, 03:50. « Raphaël ? Tu dors ? » Hésitante, une petite tête à la tignasse écarlate se glissa par l’entrebâillement de la porte, pénétrant ensuite précautionneusement dans la chambre de son grand frère. Celui-ci remua sous ses couvertures, se redressa et alluma sa lampe de chevet, autorisant ainsi la fillette terrorisée par l’obscurité à fermer la porte derrière elle. « Lanie ? Il est presque 4 heures du matin, pourquoi t’es pas au lit ? », l’interrogea-t-il d’une voix où ne perçait toutefois pas une once de reproche – davantage de l’inquiétude. Bien entendu, Raphaël connaissait déjà la réponse à cette question. Il savait que même si elle ne venait pas souvent chez lui, cela faisait des mois qu’elle ne dormait presque plus, et que les rares heures de sommeil qu’elle parvenait à grappiller étaient peuplées des cauchemars les plus terrifiants que pourrait avoir une fillette de onze ans. « J’arrive pas à dormir. J’ai fait un cauchemar. » Toujours le même, nuit après nuit, sans exception. Ce couloir plongé dans la pénombre, la porte du salon entrouverte, l’odeur rance d’alcool, les cris stridents, les coups sourds, la silhouette de sa mère qui finit par s’effondrer, le tisonnier rougeoyant au-dessus de son visage tuméfié. La pire  nuit de la vie de Lanie ne cessait de se rejouer dans ses rêves, et il était impossible pour elle de trouver le moindre répit. « Je peux dormir avec toi ? », demanda-t-elle, penaude. Elle détestait passer pour une enfant, elle qui avait toujours été si indépendante. Mais là, elle avait besoin de lui. « Bien sûr. Viens ici. » Elle avança à pas feutrés et rejoignit son frère dans le lit de celui-ci. Il passa un bras autour de sa frêle silhouette et elle se blottit contre lui, aussitôt calmée par sa présence apaisante. « Merci. », murmura-t-elle en se blottissant un peu plus contre lui. Il tendit le bras pour éteindre sa lampe de chevet, puis se ravisa en sentant le corps de sa petite sœur se raidir, lui rappelant la phobie maladive du noir dont elle avait hérité quelques mois plus tôt et dont elle ne serait toujours pas débarrassée dix ans plus tard, à l’âge adulte. Elle ferma les yeux, à la fois épuisée et inquiète de s’endormir pour revivre les terribles cauchemars qui ne semblaient lui laisser aucun répit. « Dis, quand est-ce que ça va s’arrêter ? » Cela faisait maintenant deux mois, et elle avait le pressentiment qu’ils ne verraient jamais le bout de toute cette douleur. Du bout du pouce, Raphaël lui caressa la joue, puis replaça une de ses mèches rousses derrière son oreille. « J’en sais rien, ma Lanie. Mais on finira par s’en sortir. Tant qu’on s’a, c’est le plus important. » Elle releva les yeux vers lui, inquiète. « Tu seras toujours là pour moi, hein ? » Il lui sourit. Un de ces sourires de grand frères qui vous indiquait que vous pouviez dormir sur vos deux oreilles sans crainte. « Toujours. » Pas entièrement rassurée, elle le regarda pendant quelques secondes. « Promis ? », insista-t-elle. « Juré. Maintenant, dors, mon ange. T’en as besoin. » Et sur ces paroles, elle ferma les yeux et sombra dans un sommeil – un sommeil lourd et sans rêves. Enfin.




De la mélancolie, aussi. Le souvenir de ce qu’avait été leur relation lui rappelait combien il avait compté pour elle, combien de moments ils avaient partagés, tous les deux. Mais surtout, elle ressentait de la rancœur, une rancœur véhémente et aveuglante, car c’était à cause de lui que tout avait été gâché. Il n’avait pas hésité à balayer tout ça d’un revers de la main, l’abandonnant sans regarder en arrière. Deux fois. De l’incompréhension. Pourquoi avait-il fait ça ? Pourquoi avait-il brisé cette promesse à laquelle elle s’était cramponnée avec tant de force ? N’en valait-elle pas la peine ? N’aurait-il pas pu faire un petit effort pour ne pas la laisser seule avec ces deux tyrans, et cette sœur qui ne lui était d’aucun soutien ?

Sous tous ces sentiments, bien entendu, s’en cachait un dernier. Un amour si fort qu’il en devenait impossible à identifier, qu’il se confondait avec toute la rage, la colère, la douleur, l’amertume et la déception qu’il lui inspirait. Pourtant, il était bel et bien là. Car il restait Raphaël, son frère, la personne qu’elle aimait plus que tout au monde. Mais impossible pour la rouquine de s’en rendre compte. Là, tout ce qu’elle voulait, c’était lui lancer une réplique cinglante, le gifler de toutes ses forces ou lui claquer la porte au nez. Lui balancer ses quatre vérités, lui hurler que c’était un connard et qu’elle le haïssait, le blesser autant que possible avec un sarcasme mordant. Mais elle n’en avait pas la force, elle n’avait pas le courage de le confronter. Plus maintenant. Une fois le choc passé, seule une colère glaciale demeurait dans son regard, et elle se trahit également dans sa voix lorsqu’elle finit par articuler, à peine plus fort qu’un murmure : « Dégage. Casse-toi. Je veux pas te voir. » Huit petits mots, pas un seul hurlement, et pourtant, elle avait probablement commis plus de dégâts que si elle avait opté pour les six autres solutions – combinées.
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MessageSujet: Re: you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL EmptyJeu 20 Nov - 15:24





flashback ; ils étaient enfants. enfants sans maman, mais enfants que l’on aurait parié inséparables. Grand-mère et grand-père ne sont pas là. Comme tous les samedis matin. Ils vont allumer un cierge pour maman, après quoi ils se rendent au marché. Je n’ai jamais compris comment ils pouvaient faire ça. Se recueillir à l’église, et l’instant d’après choisir leurs légumes comme si de rien n’était. Comme si cela n’avait pas d'importance. Alors je cesse d’y penser. Je cesse d’y penser et je cours réveiller Lanie. C’est notre tradition des samedis matin. On se lève, tous les deux, on profite de faire ce qui nous plait, tout et n’importe quoi. Puis on retourne se coucher, avant qu’ils rentrent. Pour leur laisser penser que nous sommes encore endormis. Mais nous ne réveillons pas Cassie. Nous l’aimons, notre soeur. C’est certain. Mais nous voulions un secret, un secret rien qu’à nous deux. « Lanie ? Lanie, ils sont partis. » J’entre dans la chambre d’Alaina, sur la pointe des pieds, en chuchotant. Pour la réveiller en douceur. Je m’assieds au bord de son lit, et passe une main dans ses cheveux. « Lanie ? C’est notre moment Lanie. Vite, le temps s’échappe. Réveille-toi. » Ses yeux bleus s’ouvrent doucement, et elle commence à s’éveiller. À quitter Morphée. « Hmm ? » Je ne peux m’empêcher de sourire. Blottie dans ses draps, ma soeur a l’allure d’un ange. Chaque samedi matin, au moment de la réveiller, elle m’attendrit. Ses prunelles me donnent l’impression d’être une guimauve. Je ferais tout pour elle. Elle est mon tout. Mon tout, pour toujours. « Tu veux faire quoi ce matin, princesse ? » Je pose un baiser sur son front, en souriant légèrement. Et ses yeux se mettent à pétiller. Alors elle s’assied sur son lit, et se penche vers moi. « J’ai envie de pancakes. » Je plisse des yeux, avant de bondir de son lit, et de courir vers la porte de sa chambre. « Avec vos pancakes mademoiselle, qu’est-ce qui vous ferait envie ? Du bacon ? Du jus d’orange ? » Lanie bondit à son tour, et court à ma poursuite, en riant légèrement. « Du chocolat fondu ! Je veux du chocolat fondu ! Et du jus de pomme ! » Alors nous prenons la cuisine d’assaut. Nous sortons tout ce qui nous fait envie, et nous cuisinons maladroitement, comme des enfants. Bien sûr, à leur retour, grand-mère et grand-père se rendront compte de tout. Des oeufs manquants dans le frigo. De la farine mal nettoyée sur le plan de travail. Et ils sauront. Alors évidemment, notre secret n’en est pas vraiment un. Puisqu’à chaque fois, il est percé à jour. Puisque chaque semaine, la tradition du dimanche matin est d’aller désherber le jardin. Mais nous le faisons en riant, Lanie et moi. Nous arrachons les mauvaises herbes en repensant à notre « secret » de la veille. Cassie est épargnée, bien sûr. Elle est mise hors de cause sans même que nous avouons notre faute. Elle est la préférée, c’est vrai. Mais nous, nous sommes les évadés. Les évadés de leur prison maussade.

*********************************

Ma soeur me manque. Alaina me manque. Cassie, même si elle n’est pas ici, m’appelle régulièrement. Nous sommes toujours en contact tous les deux. Mais un contact beaucoup moins fusionnel que celui que j’aurais eu avec Lanie. Mais Lanie me manque. Elle refuse de m’approcher, de me voir, de me parler. Elle refuse même de me regarder. Je l’ai vue aujourd’hui. Je l’ai vue dans les couloirs de l’université. Et je l’ai vue m’ignorer. J’ai vu son regard éviter ma position, comme si sa vie était en question. Et c’est à ce moment là que j’ai décidé que ça devait changer. C’est à ce moment là que j’ai décidé d’arrêter d’accepter les clauses du contrat qu’elle nous avait fixé. Je refuse de vivre ma vie sans elle. Et je refuse de la laisser vivre la sienne sans moi. Alors, mains enfoncées dans les poches et clope accrochée au bout des lèvres, je traverse le campus d’un pas décidé. J’ai peur, bien sûr. Il serait ridicule de ne pas l’avouer. J’ai peur du regard qu’elle posera sur moi. J’ai peur des mots qu’elle prononcera. J’ai peur de réaliser que nous sommes fichus. Que les souvenirs que je garde de notre enfance sont à archiver dans un carton sur lequel je devrais inscrire « affaire classée ». J’ai peur qu’un jour, je finisse par oublier le son de sa voix. La couleur de ses pupilles. L’allure de son sourire. J’ai peur que ma soeur ne soit plus ma soeur. Qu’elle devienne une inconnue parmi tant d’autres. J’ai peur de la perdre comme nous avons perdu maman. Je crache mon dernier nuage de fumée, avant de laisser ma clope tombée sur le sol. Je l’écrase avec le talon de ma chaussure, et prends une profonde inspiration. Ça y’est. La résidence des gammas me fait face. Alors j’entre. J’entre et je slalome entre les étudiants. Bien sûr que je sais où se trouve la chambre de ma soeur. Il m’est arrivé plusieurs fois de me tenir devant, durant de longues minutes, avant de finir par m’en aller. Mais ce soir, c’est différent. Ce soir, je frappe à sa porte. Et j’attends. J’attends qu’elle vienne m’ouvrir, ou alors qu’il ne se passe rien. Peut-être qu’elle n’est pas là. Mais la porte s’ouvre. Et Lanie apparaît. Son visage se durcit au moment même où nos regards se croisent. Puis un léger silence s’installe. Un silence solide et glacial. Mais Lanie finit par laisser échapper un murmure. « Dégage. Casse-toi. Je veux pas te voir. » Ma mâchoire se serre presque immédiatement. Touché, Lanie. Touché, mais pas coulé. Je ne vais pas te laisser nous anéantir. Je ne vais pas te laisser faire la même erreur que moi Lanie. Je tais alors mes pensées, le temps de trouver quoi dire. Le temps de trouver quoi faire. Alors, sans lui laisser le choix, je la repousse doucement pour me frayer un passage jusqu’à sa chambre. Et une fois que j’y suis entré, je me retourne pour lui faire face. « Je ne partirai pas. Et si toi tu pars, tu me retrouveras ici à ton retour. Je n’ai pas l’intention de bouger. » Je m’assieds sur son lit, comme pour souligner mes paroles. Et je croise mes bras contre mon torse. « On en a traversé des épreuves Lanie. Et je ne laisserai pas celle-ci nous détruire. » Le regard posé sur ma soeur, je me tais un instant. Avant de reprendre. « Tu sais très bien ce que maman dirait si elle était là. » Un sourire triste se dessine sur mon visage. Et j’essaie de reproduire les mimiques de notre mère. « Je veux que mes enfants s’aiment. C’est ça mon rêve de mère. Ne me dites pas que vous êtes en train de le briser, mon rêve. De toute évidence, vous alliez vous embrasser, n’est-ce pas ? » Maman nous faisait rire, à chaque fois qu’elle parlait de son rêve. Tu t’en souviens Lanie ? Enfin sauf la première fois qu’elle nous en a parlé. Parce que cette fois-là, on a mis longtemps à se réconcilier. Alors maman a fait semblant de pleurer. Et nous aussi, ça nous a fait pleurer. Alors s’il te plait. Pardonne-moi…
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MessageSujet: Re: you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL EmptyLun 1 Déc - 4:14





You never said a word, you didn't send me no letter
Don't think I could forgive you






flash-back ► résidence des selwyn, los angeles. 19 juin 2004, 18:15. « Alaina ! » La voix stridente de Paz Selwyn-Martinez résonna dans la vaste demeure des Selwyn, et Lanie plissa les yeux, le visage crispé, et l’estomac tordu tant par l’appréhension que par l’ennui qu’elle ressentait à l’idée de ce qu’elle allait encore devoir confronter. Se demandant quel prétexte stupide sa grand-mère avait encore trouvé pour la réprimander, elle descendit l’escalier avec des pieds de plomb, prenant la direction de la cuisine où Paz se tenait debout, furieuse, une boîte de ferraille à la main. « Alaina, qu’est-ce qu’on a convenu par rapport aux biscuits ? », gronda sa grand-mère en fusillant Lanie du regard. Celle-ci, surprise, fronça les sourcils, alors que sa grand-mère ouvrait la boîte pour révéler que trois biscuits manquaient à l’assortiment qu’elle contenait. « Euh… Que… » Elle n’eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu’elle fut interrompue par la voix sifflante de Paz. « Ils sont pour les invités. Est-ce que tu es une invitée ? » Alaina regarda sa grand-mère sans répondre. Elle savait qu’il ne servirait à rien de protester, quand bien même n’avait-elle pas touché au moindre de ces biscuits. « Alors ? » Lanie soupira doucement. « Non », finit-elle par concéder. « Alors, pourquoi en as-tu quand même mangé, jeune fille ? Que veux-tu que je fasse avec cette boîte, maintenant qu’elle est incomplète ? Je ne peux pas présenter ça à mes invités. C’est un gâchis que je ne supporte pas, Alaina ! » Lanie détourna le regard, ennuyée, et ne répondit pas. « Alors, tu as perdu la langue ? J’attends. » « Je n’ai pas touché à ces biscuits, grand-mère. », affirma la rouquine, croisant le regard perçant de Paz. « Ne me mens pas ! », hissa celle-ci avec colère, et aussitôt, sa main droite se leva et vint frapper la joue d’Alaina dans un clac ! retentissant. Choquée, la rouquine porta la main à sa joue, dont la surface était brûlante et, elle le devinait, écarlate. Quelques secondes s’écoulèrent dans un silence complet, alors que grand-mère et petite-fille se toisaient, et que la rage se mettait à bouillonner en Lanie. Elle finit par prendre la voix à voix basse, le ton empreint de toute la haine et le mépris du monde. « Tu m’étonnes que maman soit partie d’ici dès qu’elle l’a pu. Je sais pas comment elle a pu vous supporter aussi longtemps. » Clac ! La main de Paz fendit à nouveau l’air et atterrit sur la joue de Lanie avec encore plus de force que la première fois. « Ne me parle plus jamais sur ce ton ! Va immédiatement dans ta chambre, espèce de sale petite insolente. Je ne tolérerai pas qu’on me traite comme ça sous mon propre toit. Dans ta chambre, j’ai dit ! » Les larmes aux yeux, Lanie ne se fit pas prier, fit volte-face, la main à nouveau sur la joue, et courut dans sa chambre dont elle claqua la porte avec violence, se jeta sur son lit et fondit en sanglots. Comme elle les haïssait ! Comme elle en avait marre de l’atmosphère étouffante et intenable de la maison. Comme sa mère lui manquait... Ce n’était pas la première fois que sa grand-mère s’en prenait à elle sans raison valable, et l’accumulation devenait insoutenable. La brûlure qu’elle ressentait à la joue gauche ne semblait pas vouloir s’atténuer, malgré toutes les larmes qui ruisselaient le long de celle-ci. C’était injuste, tellement injuste ! Elle n’avait pas touché à ces biscuits, elle savait combien sa grand-mère était stricte là-dessus. C’était Cassie, c’était toujours Cassie. Cassie, qui faisait des bêtises à répétition, sans jamais en payer les conséquences. Cassie, qui était la préférée de ses grands-parents et qui ne se faisait jamais engueuler. Cassie, pour qui elle avait pris deux gifles et qu’elle continuait à protéger malgré tout. Lanie gémit dans son coussin, à bout de forces.

Deux coups résonnèrent doucement à sa porte, et Lanie ne prit même pas la peine de répondre. Elle entendit à peine la porte s’entrouvrir – en revanche, elle entendit la voix familière qui s’éleva derrière elle. « Lanie ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » Quelques enjambées, et Raphaël était là, assis à ses côtés. Il la releva avec douceur, une expression de peine se dessinant sur son beau visage en voyant celui de sa petite sœur, dévasté par la tristesse et par les larmes. « Oh, Lanie… », murmura-t-il, essuyant avec douceur les larmes qui coulaient le long de ses joues, avant de serrer la rouquine contre lui, embrassant le sommet de son crâne. «  J’en ai marre, Raph… », gémit-elle, le visage enfoui dans le creux du cou de son frère. « C’est toujours à moi qu’elle s’en prend… J’en peux plus. J’ai rien fait, je fais jamais rien, et elle arrête pas de s’acharner… Je… Je… », hoqueta-t-elle, désespérée. « Chuuuut… Calme-toi. Je suis là, maintenant. Je sais que t’as rien fait, Lanie. Allez, calme-toi, princesse. », lui murmura Raphaël, lui caressant les cheveux avec douceur en la serrant un peu plus fort contre lui. « Je veux rentrer… Je veux maman », gémit Lanie, presque suppliante. Raphaël soupira. « Je sais Lanie, moi aussi… Moi aussi. »





Où avait-il été, cet été, lorsque sa grand-mère l’avait à nouveau poussée à bout, encore et encore ? Combien de larmes n’avait-elle pas versées, désespérée par son absence et anéantie par le peu d’importance qu’il semblait lui accorder ? Cet été avait laissé de profondes séquelles, et le simple souvenir de la tristesse dévastatrice et de la rancœur sans nom qu’avait suscitées Raphaël par son absence était douloureux à Lanie. Autrement dit, le revoir maintenant était à peu près aussi agréable que de se faire enfoncer un couteau dans le cœur. Elle voulait se débarrasser de lui, et vite. Il était désormais trop tard pour faire marche arrière. Mais Raphaël ne semblait pas du même avis, et il s’invita à l’intérieur, poussant Lanie avec douceur. Celle-ci ne comptait pas le laisser faire sa loi de la sorte, aussi répéta-t-elle, toujours glaciale : « Sors. » Elle recroise son regard, brièvement, comprend qu’il ne compte pas obtempérer, détourne à nouveau les yeux, peu désireuse de voir ces prunelles noisette une seconde de plus. « Très bien, dans ce cas…. » Elle prit la direction du porte-manteau, et apparemment, ses intentions n’échappèrent aucunement à son frère, dont les paroles la clouèrent sur place. Lanie fit volte-face, et recroisa le regard de Raphaël, esquissant désormais un sourire dépourvu de la moindre joie, porteur uniquement de sarcasme et d’amertume. « Comme t’as pas eu l’intention de bouger cet été ? Pourtant, tu t’es pas gêné pour te bouger une première fois, pour autant que ça te permette de te barrer. Tu sais faire que ça, me laisser en plan. Alors maintenant que je te le demande, fais-le. Allez, vas-y, tire-toi encore une fois. J’ai pas envie de te voir. » Alaina était dure, impitoyable. La vérité, c’est que même si elle ne s’en rendait pas compte, chacune des paroles assassines qu’elle prononçait l’anéantissait autant que Raphaël. Mais cette triste vérité était masquée par toute la rancœur qu’elle avait accumulée au cours des dernières années. Rancœur qui ne fit qu’accroître lorsque son frère reprit la parole, provoquant un regard franchement incrédule de la part de Lanie. « Excuse-moi ? Tu ne laisseras pas celle-ci nous détruire ? Non, non, non, c’est pas comme ça que ça fonctionne. Y a plus rien à détruire, et tu t’en es personnellement occupé. Ces épreuves, je les ai traversées toute seule, parce que t’étais pas là. Alors te fais pas passer pour le noble destrier et moi pour la sale gamine, parce que ça ne marchera pas. » Encore ce sourire dépourvu de joie et de chaleur. Lanie était méconnaissable, à mille lieues de l’enfant enjouée et de l’adolescente aimante qu’elle avait été, autrefois. Autrefois, quand tout allait encore bien entre eux. Mais cet horrible sourire eut tôt fait de disparaître alors que Raphaël commettait une erreur fatale et impardonnable, évoquant leur mère dans l’espoir d’adoucir Lanie. Le visage de celle-ci s’assombrit aussitôt, et elle hissa, furieuse : « Non… T’as pas intérêt… N’ose même pas y penser… » Mais Raphaël poursuivit, imperturbable, imitant même la moue triste que leur mère avait eu l’habitude de prendre quand elle leur intimait de se réconcilier. Lanie s’efforça de ne pas l’écouter, mais chacun des mots de Raphaël lui parvint impitoyablement aux oreilles, aussi s’exclama-t-elle, tentant de couvrir la voix de son frère : « Tais-toi. Tais-toi. Arrête. » Mais il continuait, encore et toujours, peu importe ce qu’elle pouvait bien dire. « ARRÊTE !!! », s’écria-t-elle. Dans un fracas assourdissant, le vase de verre qui se dressait encore une seconde plus tôt sur la table à côté de Lanie vint s’écraser à terre, jeté aux pieds de la rouquine dans une ultime tentative de réduire son frère au silence. Tremblante, elle le regarda avec fureur, les yeux noyés de larmes qui coulèrent bientôt le long de ses joues livides. « T’as pas le droit… T’as pas le droit. », murmura-t-elle.
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MessageSujet: Re: you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL you never said a word you didn't send me no letter, don't think i could forgive you ♕ RAPHAËL EmptyMar 27 Jan - 16:15

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