Trop de nouveautés pour cette jeune créature. Que faire de la nouvelle relation entre Charlotte et Alec ? Que penser de la nouvelle place de présidente de Charlotte ? Qu’en était-il d’Athanaël ? Faith ne supportait plus de voir ses proches se rapprocher. La solitude l’avait longtemps poursuivit et traquer dans les moindres recoins de son existence. Aujourd’hui encore, cette plaie de l’humanité menaçait de s’abattre sur sa tête. Perdre Ebony ne pouvait s’envisager. Perdre Charlotte avait malheureusement déjà blessé son cœur. Aussi, la colère vînt frapper de plein fouet cette étrange clandestine paumée au beau milieu de la Californie.

Il s’appelait Alec et Faith n’eut pas réellement besoin de fouiner longtemps avant de trouver son adresse. La volonté de le faire payer la transcendait. Devenue obsession cette idée s’arrêtait à une seule émotion : jalousie. Faith ne songeait pas un instant qu’il était idiot de faire payer à quelqu’un son amour pour une autre personne. C’était stupide, autant que de se pointer au pas de la porte et de tambouriner contre le battant avec toutes les forces de son maigre corps.

Qu’on ne la sous-estime pas pour autant. Faith avait passé sa vie à se battre et en fervente pratiquante de divers arts martiaux, elle sortait toujours avec son poing américain. Après tout, les rues de la ville n’étaient pas toutes sûres. Elle portait donc le plus souvent possible un slim en jean, serré, tellement serré qu’il faudrait de longues minutes avant qu’un homme mal intentionné puisse le retirer. Dans sa veste en cuir sombre, elle pouvait alors glisser de nombreuses choses, pratique pour une kleptomane.

Mais revenons-en à la tornade noire qui tentait de s’abattre sur la maison d’un gamma, un confrère. Il ne l’était pas tant que ça pour vivre en dehors de la confrérie. Est-ce un de ses fils à papa, trop riche pour s’abaisser au niveau du groupe, et trop chanceux pour s’amuser à se donner le genre de rebelle. Déjà, Faith ne l’aimait pas. Impatiente, elle s’imaginait loger son poing dans le nez de ce type pour éviter de défoncer la porte.

Quand enfin la porte s’ouvrit, Faith fonça à l’intérieur, elle s'écria:

« Je suis le cadeau de mariage! »

Le regard sombre passa de droite à gauche pour s’assurer de la présence de Charlotte. Mais rien. Où est-ce qu’elle était ? Ou était Charlotte ? Il fallait qu’elle la voit, qu’elle lui fasse comprendre que ce type n’était pas pour elle. Charlotte devait rester avec elle.

« Elle est où ? Où est Charlotte ? » Grinça Faith juste avant de jeter un regard méprisant sur l’asticot qui servait de mari à l’élue de son coeur. Il était petit en plus et avait un gros pif ! Franchement Faith ne comprenait pas ce que sa Charlotte pouvait lui trouver à ce mec. Il n’avait rien, rien ! Il n’avait pas sa place dans la confrérie et il ne méritait même pas de toucher sa princesse ! A l’idée qu’ils aient pu être intimes, Faith fulmina de plus belle. Et puisqu’il ne répondait pas assez vite à son goût, la brune attrapa le premier objet qui lui tombait sous la main, le coussin du canapé, pour l’envoyer à la figure d’Alec. La respiration de Faith s’engouffrait trop rapidement dans sa poitrine, précipitée et saccadée. Les poings ne se desserraient plus. Bientôt, son visage serait aussi rouge que les pommes empoisonnées des sorcières Disney. Il ne manquerait plus que de la fumée sortant des oreilles et la capacité à faire un bruit locomotive pour que Faith se transforme en machine de destruction massive.