Maria ♥ Edward

Flash-back

« Maman, s’il te plait… »
« Je ne veux pas qu’il pense qu’il a tous les droits, Rachel ! »

Depuis une demi-heure qu’elle se trouvait au téléphone avec sa mère, Maria essayait désespérément de lui faire entendre raison. Lisa avait décidé de ne pas venir au mariage comme punition contre son époux qui avait fait énormément de mal à leur propre fille ainsi qu’à l’homme que celle-ci allait épouser sous peu. Si Lisa décidait vraiment de ne pas venir au mariage de Maria et d’Edward, sa fille ne saurait pas comment gérer son absence. Et ce fut apparemment cela qui fit prendre conscience à la mère de la future mariée d’être présente pour ce jour si important. Nathan ne viendrait pas, c’était certain, mais cela ne devait pas contredire les si beaux projets de sa fille et de l’Irlandais qu’elle comptait bien épouser sous peu.

Fin du flash-back

« Comment te sens-tu ? »
« Épanouie ? »
« Je ne pouvais pas dire mieux, ma chérie. Tu es si belle, et cette robe te va si bien. On croirait qu’elle a été faite pour toi ! »

Maria ne put que sourire en entendant sa propre mère lui dire une chose pareille. Elle y était. Le jour J. Ce fameux jour où elle allait être conduite devant monsieur le maire de Dublin et qu’elle allait dire « oui ». Celui que tout le monde attendait. Tout le monde – ou presque – était là. Alcide, le fidèle ami d’Edward, Cheyenne, la meilleure amie de la future mariée – sans Andrew pour des raisons que la brunette ne connaissait pas encore vraiment, Calyope, Howard, Cooper, Byron, Ezéckiel, Gemma et les autres, quelques élèves étant assez proches du professeur et/ou de la directrice de Berkeley. Il y avait évidemment les deux familles, excepté Nathan O’Berkeley. Ambre était bien là, tout comme son petit frère Aaron. Sa plus grande fierté, ses enfants.

Lisa passa une main rassurante sur la nuque de sa fille qui était dégagée par sa coiffure. Maria avait décidé de jouer la carte des cheveux lisses aujourd’hui pour que ses cheveux soient plus faciles à coiffer. C’était Ève qui lui avait fait sa coiffure, lui promettant quelque chose qu’elle aimerait beaucoup – ce ne fut pas manqué ! Maria adorait la manière dont elle était présentement coiffée. Dommage qu’elle ne puisse pas refaire ça elle-même… Sa robe était d’un blanc impeccable. Le bustier était perlé. Elle était absolument magnifique dans cette robe de mariée.

« Tu n’es pas trop anxieuse ? »

Demanda Lisa, impatiente de la réponse que sa fille pourrait lui donner, elle-même se souvenant parfaitement du jour où elle avait dit « oui » à son mari. Un moment inoubliable qu’elle voulait parfait pour sa fille. Cette après-midi, Lisa O’Berkeley aurait marié ses deux filles, pour son plus grand bonheur ainsi que sa plus grande fierté.

« Ça va sans doute te paraître surprenant, mais non, pas vraiment. J’ai hâte de le voir. »

Un sourire arborait le visage de la brunette qui ajustait sa mèche de cheveux avant de mettre ses boucles d’oreilles pendantes ainsi que son bracelet offert par sa sœur. Le tout allait à la perfection. Elle n’en revenait pas elle-même. Elle, Maria Rachel O’Berkeley allait dire « oui » à cet homme qu’elle avait pourtant cru perdre plus d’une fois.

Le grand jour venait d'arriver. Maria et moi allions nous marier. Ainsi, je me trouvais dans cette chambre, en train de me préparer. Chambre d'ailleurs bondée. Entre mon père qui me briefait comme si c'était la première fois que je passais devant le maire pour m'unir, ma mère qui ajustait le col de ma chemise en me donnant l'impression d'être une véritable poupée mise entre les mains d'une fillette de cinq ans, ainsi que Alice, et Alcide. Je n'aurai su dire s'il était présent pour coller ma petite sœur ou bien s'il prenait réellement plaisir à me rendre davantage anxieux. Car oui je l'étais. Je m'observais dans le miroir, les cheveux en arrière – ce qui, à ma connaissance, plaît énormément à Maria –. Mais je n'arrivais pas à tenir en place. Un peu comme si j'étais une vache que l'on apportait à l'abattoir. Pourtant, j'étais bel et bien heureux que ce jour soit enfin arrivé. J'allais passer une bague au doigt de la brunette et elle deviendrait officiellement ma femme. C'était important, même si je n'ai jamais approuvé le mariage pour la simple et bonne raison que j'estime qu'un couple n'a pas besoin de cela pour se considérer comme mari et femme, ou bien pour se prouver leur amour. Et même en pensant cela, je me retrouvais en train de me mettre sur mon 31 dans cette chambre. Entre costume noir et chemise claire, des pompes italiennes et une grosse poignée d'anxiété.

Je savais que Maria serait la plus belle et je l'imaginais déjà, dans une élégante robe blanche qu'elle m'avait interdit de voir. C'est clair que je voudrais lui faire l'amour à peine elle sera arrivée dans la pièce. Je la trouve tellement désirable en temps normal, même avec un vieux jeans et un de mes T-shirt bien trop large pour elle. Imaginez là donc dans une belle robe blanche. Je me mordillais la lèvre inférieure en y pensant, alors que je souriais comme un idiot. « Arrête de penser à ta lune de miel. », me lança Alice avec un air amusé. À travers le miroir, je vis les lèvres de Van Stexhe s'étirer. « Comment ne pas y penser ? Ça reste la cerise sur le gâteau ! » Mon meilleur ami ne me contredis pas là-dessus. Ça paraissait tellement évident.

Je me demandais par ailleurs pourquoi Cheyenne n'était pas arrivée en compagnie d'Andrew. Nous n'avions pas vraiment eu d'explications vis à vis de cela, sous prétexte que nous avions bien mieux à penser. Hutchinson se trompait lourdement là-dessus. Néanmoins, j'avais hâte de la voir elle aussi, dans la mesure où elle serait une des demoiselles d'honneur. Pour ma part, Ethan et Alcide restaient mes témoins. « Tu es prêt ? », me demanda mon père. Je me tournais vers lui, le dos droit et la tête haute. « Alors, je suis comment ? » Ma petite sœur esquissa un large sourire.« Plutôt mignon malgré ta tête de rat. » Je lui tirai la langue comme un gosse en guise de réponse.

Puis nous arrivâmes à la mairie. La pièce où se déroulera le mariage fut d'ailleurs rapidement remplie par les invités. Pour ma part, je restais plus ou moins anxieux, tout comme j'avais hâte de voir Maria franchir cette porte. J'aurai aimé la voir au bras de son père, mais ça ne serait visiblement pas possible malheureusement... et cela m'attristait beaucoup.

Maria ♥ Edward

Lisa et Ève étaient présentement très fières de Maria. Elle qui avait vécu tellement de drames au cours de son existence, la brunette allait enfin se donner la chance d’être véritablement heureuse. Bien qu’elle ait déjà commencé depuis cette fameuse matinée d’août 2010 où elle avait osé lui dire que ses sentiments vis-à-vis de cet homme qu’elle avait jusqu’alors considéré comme son meilleur ami avaient changé. Elle en était tombée amoureuse, follement amoureuse certainement au cours de cette nuit torride qu’ils avaient passé après avoir – beaucoup – trop bu lorsqu’Edward vivait chez elle après son arrêt cardiaque. A cette époque, elle était en « couple » avec un professeur de philosophie venant de France qu’elle avait rencontré à Paris un moment avant. Avaient-ils réellement été un couple ? Maria ne le savait pas vraiment, et aujourd’hui, cela l’importait peu à vrai dire. Elle était avec Edward, en couple pour sûr, et elle était heureuse comme rarement il lui avait été donné de l’être. Aujourd’hui, ses pensées ne se tournaient plus forcément vers son ex-compagnon décédé Matthew, non, aujourd’hui quand elle devait faire un choix, ou qu’elle se sentait triste, c’était à Edward qu’elle pensait pour savoir ce qu’il aurait dit, ou bien elle se remémorait des moments passés avec lui et retrouvait tout de suite le sourire. Ça c’était ce qu’elle appelait être un couple, un vrai, fait d’un amour inconditionnel. Et entre ces deux-là, pour le coup, c’était plus que de l’inconditionnel même. « Prête ? » Maria sursauta légèrement lorsqu’elle entendit la voix de sa mère la ramener à la raison. Mon dieu, c’était le jour de son mariage et la voilà qui se perdait dans ses pensées. Ce n’était pas le moment d’être dans un état d’introspection. « Je crois. » Maria fit un petit sourire malicieux à sa sœur qui la regardait à travers le miroir qui était face à la brunette prête à se marier. « C’est l’heure d’aller à la mairie, ma chérie. » Maria prit une profonde inspiration et décida qu’il était temps de se lever. Elle était en train de vivre le plus important jour de sa vie. C’était comme un rêve, mais réel.

La route en voiture jusqu’à la mairie parue bien longue à Maria qui n’attendait qu’une chose ; voir Edward dans son beau costume de marié, lui dire « oui » et oublier tout le reste, toutes ces années d’horreur allaient prendre fin aujourd’hui. Elle le sentait, elle l’espérait, elle le voulait. Une fois arrivées, les femmes quittèrent la voiture et entrèrent dans la mairie, cependant jusqu’avant Maria observa le ciel. Il faisait beau mais de méchants nuages apparaissaient étrangement. « Mariage pluvieux, mariage heureux, disent-ils. » Elle sourit, et entra dans la mairie sous tous les regards. Mon dieu, il y avait beaucoup trop de monde ici ! Maria se sentit presque rougir à l’instant où elle se mit à marcher aux côtés de son beau-frère Dimitri qui la mena vers Edward et le maire qui l’attendaient, le sourire aux lèvres. Alors c’était bien vrai… Elle, Maria O’Berkeley s’apprêtait à dire « oui » à un homme. Pour de bon… Les pas qu’elle faisait pour se rapprocher de son futur époux lui semblèrent plus nombreux qu’il n’en était en réalité. Ce fut en effet en quelques secondes qu’elle fut auprès d’Edward qui ne semblait avoir d’yeux que pour elle dorénavant, plus que jamais. Il en était d’ailleurs de même pour la brunette à son encontre. De loin, on pouvait percevoir en tendant l’oreille « Qu’est-ce qu’elle est belle ! », « Je l’envie, quand on épouse un homme comme Edward, on prend un des plus beaux partis d’Irlande. », « Ils forment un couple magnifique ! ». Cela fit sourire Maria qui baissa un peu la tête avant de la remonter et de regarder son futur époux droit dans les yeux.

L'amour c'est quoi ? Je vais donner mon point de vue, certainement différent de bien d'autre. L'amour, comme je le ressens aujourd'hui pour Maria, est un ensemble de sentiments que l'on éprouve pour une personne. Tout d'abord, de l'amitié. La complicité doit être présente. On se confit, on écoute, on conseille et ce, sans se forcer. C'est naturel. C'est comme parler tout seul pour se rassurer. Ensuite, de la fierté, comme de l'intérêt. J'éprouve un sentiment de grandeur quand je tiens Maria par la main, quand elle m'observe avec son magnifique sourire. Tout m'intéresse chez elle, que ce soit son passé ou bien sa marque de dentifrice préférée. Être amoureux, c'est être serein avec la personne qui partage notre vie, ne pas avoir honte de son comportement, ni même de son corps. Accepter de faire des choses autre part que dans la solitude. Être amoureux, c'est vouloir voir celle ou celui pour qui l'on éprouve ces sentiments le matin, au réveil, et le soir, au coucher. C'est prendre du plaisir à faire des choses à priori stupides et banales. C'est avoir peur que le monde s'écroule sous nos pieds si cette personne vient à partir. Être amoureux, c'est également avoir une vie sexuelle épanouie, où le plaisir est partagé, où l'union corporelle doit convenir aux deux. Être amoureux, c'est tellement de choses. Avoir les yeux qui pétillent, le sourire aux lèvres, avoir des papillons dans le bas-ventre, avoir l'impression d'atteindre le summum des sentiments humains.

Et c'est ce que je ressentais en la présence de Maria. Je me mis à penser à tout cela à la seconde même où elle est entrée dans cette pièce, au bras de Dimitri, son beau frère. Ouaou... J'avalais difficilement ma salive. Elle est d'une beauté incomparable. Cette robe lui allait à ravir, tout comme cette coiffure, la façon dont elle était maquillée. La couleur bleue de ses yeux ressortait, en contraste avec ses cheveux bruns. « Elle est magnifique. », chuchota mon frère, le sourire aux lèvres, alors que je n'arrivais à décrocher mon regard de celui de la brunette. « Elle est bien plus que ça. », réussis-je à murmurer alors qu'elle s'avançait vers moi. Oui, c'était un des plus beaux jours de ma vie.

J'entendais des personnes murmurer des paroles par ci par là, des compliments pour la plupart. Maria releva les yeux vers moi, alors que je l'observais avec amour et fierté. Oui, plus que jamais aujourd'hui, j'étais heureux de savoir qu'elle sera ma femme dans peu de temps, et moi, son mari. Je la gratifiais d'un sourire attendri. « Tu es resplendissante. », murmurais-je alors que je m'approchais d'elle. Cette robe était comme faite pour elle, et la rendait encore plus sexy que d'habitude. Puis nous nous tournâmes vers la maire. Je n'arrivais pas à retirer ce sourire béat de mon visage alors que l'expression que j'arborais témoignait de mon épanouissement. J'étais heureux de pouvoir célébrer mon amour pour elle ici, en Irlande, en compagnie de nos deux familles, ainsi que de nos amis. Ce jour était fait pour nous. Pour les sentiments réciproques que nous ressentions l'un pour l'autre.

Maria ♥ Edward

« Toi aussi. » Chuchota la brunette alors qu’Edward venait de la complimenter avec entrain sur sa tenue de mariage. Effectivement, elle-même se trouvait vraiment belle dans cette tenue qu’elle ne porterait – normalement – qu’une seule fois dans toute sa vie. Non, en fait, ça Maria en était totalement sûre et certaine. Il n’y avait que lui, il n’y aurait que lui. Jusqu’au bout. La brunette se fichait pas mal de ce qu’on pourrait lui dire. Edward était le seul homme à la rendre heureuse, et ce, jusqu’à la fin. Il n’y aurait personne d’autre, Maria ne pouvait consentir ne serait-ce qu’à imaginer qu’il puisse y avoir un autre homme un jour dans sa vie.

Soudain, la main de la brunette chercha celle de l’Irlandais. Il semblait tellement heureux aujourd’hui. Cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas vu avec un tel sourire aux lèvres. Que c’était bon de voir qu’en ce jour, tout semblait enfin leur sourire. Il fallait dire qu’ils étaient passés par bien des étapes avant celle du mariage, décidément. Tout d’abord, il y avait eu la greffe cardiaque d’Edward qui avait bien failli mettre un terme rapide à l’idylle de ces deux-là, puis il y avait eu l’adoption d’Ambre, la grossesse de Maria totalement imprévue – un vrai miracle d’ailleurs – et enfin, malheureusement, la mort d’Alan. Le frère d’Edward. Et tout cela agrémenté d’une rupture temporaire d’Edward et Maria. Qu’on ne vienne pas leur dire qu’ils ne méritaient pas un fabuleux mariage maintenant !

Le maire commença son discours, avant de démarrer l’échange des vœux en même temps que celui des alliances. De simples alliances avaient été choisies. Maria, tout comme Edward, ne voulait pas quelque chose de voyant. Quel intérêt ? Ils allaient être mari et femme, c’était déjà amplement suffisamment, alors nul besoin de la jouer superficiel en portant des trucs immenses au doigt. « Maria Rachel O’Berkeley, voulez-vous prendre Edward William O’Malley pour légitime époux, pour le meilleur comme le pire, dans la santé comme dans la maladie, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans le malheur ? » Alors elle y était. Elle allait accepter de devenir sa femme… Eh bien, si on lui avait dit cela un an et demi auparavant, Maria aurait beaucoup ri. Mais aujourd’hui, la situation ne la faisait pas rire le moins du monde, bien au contraire même. Elle allait véritablement devenir sa femme, en disant une seule et toute petite phrase. « Je le veux. »

Le jour J était enfin arrivé. J'allais me marier pour la seconde fois de ma vie. Mais cette fois-ci, ça sera pour toujours, jusqu'à ce que la mort nous sépare. J'aurai volontiers dit que ça serait éternel, mais je ne le désirais pas. J'étais conscient que je serai le premier à m'en aller et ça m'étonnait même encore aujourd'hui de faire un tel pas en avant en sachant l'épée de Damocles pointée juste au-dessus de mon crâne. Et je voulais sincèrement qu'une fois que mon cœur cessera de battre, que Maria reprenne le dessus et qu'elle continue à vivre, qu'elle trouve un homme qui la respecte, qui l'aime et qui la fait rire. Donc oui, j'espérais grandement qu'elle vivra un second jour comme celui-ci. Je ne voulais pas la savoir en deuil pour le reste de son existence.

Et parlant de cela, alors que le maire commençait son discours, je tournais la tête. Ma famille était installée là, au premier rang. Il manquait Alan. Mon cœur se pinça. Notamment en voyant son petit ami installé juste à côté d'Alice. Car oui, il faisait encore parti de la famille et notre porte sera toujours ouverte pour lui. Il était comme un second fils pour mes parents, et je l'appréciais beaucoup. Je croisais son regard et nous comprîmes que nous pensions exactement à la même chose : mon frère aîné aurait dû être présent aujourd'hui. J'adressais un faible sourire triste au jeune homme avant de reposer mon attention sur le maire qui me mariait présentement à la femme la plus merveilleuse qu'il m'est été donné de connaître.

Bon, je dois avouer qu'on a toujours une petite peur. Deux en fait. La première : que la mariée ne vienne pas, et que l'on se retrouve planté devant une foule, le cœur brisé. La seconde ? Qu'elle réponde ''non'' au moment crucial. Heureusement, ce ne fut pas le cas et je sentis mes joues rougirent légèrement quand j'entendis les quelques mots que Maria prononça. « Je le veux. » Je sentis mon cœur s'emballer alors que je tournais la tête vers elle pour la regarder dans les yeux. J'étais persuadé que ma mère avait déjà laissé échappé une petite larme. Ma main se resserra sur celle de la brunette alors que je lui adressais un sourire amoureux. Puis vint mon tour.

« Edward William O'Malley, voulez-vous prendre Maria Rachel O'Berkeley pour légitime épouse, pour le meilleur comme le pire, dans la santé comme dans la maladie, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans le malheur, jusqu'à ce que la mort vous sépare ? » Je me mordillais la lèvre inférieure. Je replongeais mes yeux bleus dans ceux de celle qui allait devenir ma femme d'ici une minute. « Oh oui, mille fois oui. » Nous nous sourîmes. Le maire ouvrit la bouche pour continuer, alors que je continuais d'observer Maria avec tout l'amour du monde. Puis je reprenais la parole. « Oui. Yes. Sí. Ja. Jawoord. Sim... » Petit sourire amusé alors qu'on entendit quelques rires dans la salle.

Maria ♥ Edward

Elle ne doutait pas un seul instant de la réponse que son compagnon pourrait donner, elle ne s’était pas non plus attendue à ce qu’il le dise en toutes les langues question d’être apparemment sûr et certain d’être bien comprit par la maire de la ville qui parlait pourtant la même langue qu’eux, et avec le même accent que le futur marié qui plus est. Maria ne put s’empêcher de laisser apparaitre un petit sourire légèrement amusé face au comportement de celui qui était en train de devenir son époux, pour le meilleur comme pour le pire – bien que le pire, ils l’avaient déjà vécu. « Il fallait que tu fasses l’enfant, même aujourd’hui… » Laissa-t-elle échapper malgré elle dans un chuchotement si parfait que même le maire ne parvint à comprendre ses paroles au complet. Peut-être était-ce aussi une question d’accent. D’ailleurs, le maire décida de continuer sur sa lancée et demanda à ce que les deux mariés procèdent à l’échange des alliances pour ensuite les déclarer « mari et femme, vous pouvez embrasser la mariée ! ». Et ce fut sans trop d’attente que les invités du mariage se trouvant dans la mairie, assis sur les bancs, assistèrent à l’échange du baiser tant attendu de tous en ce jour si précieux à leurs yeux, comme à ceux des nouveaux jeunes mariés. Enfin, jeunes, tout était relatif vis-à-vis de ça, cela dit. Elle, Maria O’Berkeley âgée de quarante-quatre ans venait d’accepter de devenir la femme d’Edward O’Malley, irlandais de souche âgé de trente-sept ans depuis peu. Une nouvelle vie les attendait dorénavant. « Je t’aime ! » Lâcha-t-elle, trop heureuse à l’instant présent pour se soucier des regards posés sur eux comme s’ils s’appelaient Brad Pitt et Angelina Jolie. C’était un peu idiot d’ailleurs, certes ils étaient jeunes mariés, mais le fait d’être scrutés – c’était en effet le bon terme à utiliser – de la sorte pourrait peut-être les gêner. Mais ce fut sans compter sur leur concentration vis-à-vis de l’autre et sur l’amour qu’ils se portaient mutuellement qui leur firent alors oublier tout ce qui pouvait bien se passer présentement autour d’eux. Plus rien d’autre qu’eux ne comptait en ce moment. « Mamaaaaan ! » Ambre arriva subitement vers ses parents et sauta dans les bras de sa mère sans la moindre retenue apparemment heureuse de l’évènement. Oui, une nouvelle vie leur tendait les bras dorénavant. Tournant la tête vers les membres de leurs familles, la brunette croisa le regard de sa mère, plus fière que jamais. Eve elle, pleurait. C’était trop mignon à voir – surtout le fait de voir Dimitri sourire en réconfortant sa femme qui pleurait évidemment de bonheur. Il ne manquerait plus que ce soit le contraire ! Puis, elle ravisa son regard vers l’autre côté des bancs, les O’Malley. Isabelle et William semblaient eux aussi très fiers présentement, bien que ce soit le second mariage de ce fils-là. Comme quoi, dans la vie, il ne faut jamais dire jamais, et cela Edward pourrait dorénavant en témoigner, puisque cet homme disait encore un an et demi plus tôt que plus jamais il ne se marierait.

« Il fallait que tu fasses l’enfant, même aujourd’hui… », me murmura-t-elle alors que le maire avait reprit la parole. Je fixais cet homme, non sans répondre à Maria, toujours dans un chuchotement : « Je ferai beaucoup moins l'enfant ce soir. », lui avouais-je alors que nous laissions échapper deux sourires amusés, comme des élèves bavardant en plein cours de la façon la plus discrète possible. Puis on vint au moment crucial. L'échange des alliances. Je prenais la bague, alors que je faisais à présent face à Maria. Je me mordillais la lèvre inférieure alors que je prenais sa main avec toute la douceur du monde, avant de glisser l'anneau doré à l'annulaire de sa main gauche. J'eus également le droit à mon alliance. Ça y est. « Je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée ! » Mes yeux se plongèrent dans ceux de la brunette alors que je souriais de toutes mes dents. Elle était officiellement ma femme. J'étais officiellement son homme. Cela ne changeait en rien mes sentiments déjà très puissants pour elle. La différence, c'est que maintenant, je pouvais réellement dire que nous nous appartenions mutuellement. Ma main chercha la sienne, alors que je posais les doigts de l'autre sous son menton. Je m'accordais le droit de la contempler quelques instants, avec amour. « Si tu savais combien je t'aime. », lui murmurais-je de façon à ce que seule elle puisse entendre ces quelques mots. Puis je m'approchais d'elle, lui relevais doucement la tête – je suis plus grand qu'elle – et déposais avec une grande tendresse mes lèvres sur les siennes. Un baiser digne des plus grands films romantiques hollywoodiens.

Je ne prêtais pas vraiment d'attention aux personnes qui applaudissaient notre baiser. Ce dernier fut lent et doux. Un vrai délice. Nous étions comme deux jeunes mariés avides d'amour, ne désirant qu'une chose : celle de se retrouver uniquement tous les deux pour profiter de la présence de l'autre. Nos têtes finirent par se reculer l'une de l'autre. On lisait dans mes yeux la fierté, tous les sentiments que je pouvais éprouver pour celle qui était devenue ma femme, et la joie. Maria avait tenu à garder son nom de famille, c'était plus simple sur bien des points. Je l'avais accepté sans aucun soucis. Le fait est que réunir nos deux noms auraient semblé stupide. Maria O'Berkeley O'Malley. Non, ce n'était pas le meilleur. Quoi qu'il en soit, je me voyais déjà l'appeler ''Madame O'Malley'' dans l'intimité. Et voilà, plus rien ne semblait exister autour de nous. Il n'y avait qu'elle à mes yeux. J'avais envie de lui répéter à quel point je pouvais l'aimer.

Puis nous revînmes ensembles à la réalité avec Ambre qui arriva bien rapidement. « Mamaaaaan ! » Je ne pus retenir un sourire en tournant la tête vers la fillette qui sauta dans les bras de sa mère. Elle était très jolie, dans sa petite robe blanche. Elle disait ressembler à une princesse, et c'était vrai. Seth et Jade décidèrent également de s'approcher en voyant leur petite sœur faire de même. Eux aussi étaient élégamment vêtus même si mon fils n'arrêtait pas de tirer nerveusement sur sa petite cravate comme si cette dernière l'étranglait. Néanmoins, ils furent tous les deux très heureux de l'évènement, ce qui me rassura.

Enfin il fut temps de signer les registres. Nous nous approchâmes, Maria et moi. On lui tendit un stylo. J'en profitais pour déposer un baiser sur sa tempe et lui chuchoter dans le creux de l'oreille. « Je suis fier d'être ton mari. » Puis ce fut à mon tour de signer, ce que je fis. On laissa les témoins signer également. Alcide me donna une tape dans le dos, apparemment heureux de ce qui m'arrivait. « Tu es prête à sortir et recevoir une tonne de grains de riz sur la figure ? », lui demandais-je, amusé. Ma main gauche chercha la sienne. Nos doigts s'entremêlèrent et la vue de nos deux alliances me toucha. Oui, j'étais définitivement très fier d'être son mari.

Maria ♥ Edward

Si elle avait pu rester dans cette mairie toute sa vie, elle l’aurait fait. Maria avait soudainement peur du regard des autres sur elle, bien qu’elle soit pourtant très belle – et qu’elle en ait présentement conscience. Maria aurait voulu entendre les mots de son mari que ce dernier lui murmurait tendrement à l’oreille. Elle aurait voulu qu’il l’embrasse longuement, aussi longuement que possible, jusqu’à ce qu’elle soit en mesure de tout oublier, excepté eux deux. Elle aurait voulu se perdre dans ses bras, se perdre tout court, oublier, s’oublier, vivre avec lui, contre lui, en lui, être lui et tout recommencer encore, et encore. Évidemment, rien de tout cela n’était possible, ne serait-ce même qu’envisageable. « Je suis fier d’être ton mari. » Lui laissa-t-il entendre avec tout l’amour qu’il lui était possible de transmettre présentement. « Si tu savais combien je suis fière d’être ta femme. » Chuchota-t-elle comme si un enfant tout nouveau-né venait de s’endormir à côté d’eux.

Lorsqu’il lui demanda si elle se sentait prête à être aspergée de minuscules grains de riz qui seraient alors susceptibles de la rendre aveugle si jamais l’un d’entre eux atterrissait dans l’un de ses deux yeux, la brunette lui sourit se forçant un petit peu sur le coup, puis empreinte à la bonne humeur de son mari, elle se laissa aller à un sourire franc et rieur. « Allons-y. » Même si elle aurait presque préféré fuir par derrière, elle avait également envie que leurs amis et proches les voient une dernière fois avant qu’ils ne filent dans leur voiture pour se rendre à la salle qu’ils avaient loué pour la continuité des festivités. « Je t’aime. » Lui murmura-t-elle encore une fois avant que les deux énormes et gigantesques portes de l’hôtel de ville ne s’ouvrent sur eux et que de bruyants éclats de voix témoignant du bonheur environnant de parviennent jusqu’à leurs oreilles. Elle serra un peu plus fort la main de son compagnon, sous le coup du stress. Puis, Maria se détendit à nouveau. Tout irait, ou plutôt, tout allait bien ! Elle était Maria O’Malley maintenant.

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Une heure plus tard, alors que les invités se laissaient prendre en photo par le photographe professionnel engagé par Lisa O’Berkeley, Maria et Edward décidèrent qu’il était finalement temps d’en arriver au point presque culminant de la fête. Ils devaient ouvrir le bal. Et Maria avait presque envie de trembler tant elle était anxieuse à l’idée de commettre un mauvais pas et de tout gâcher. On aurait presque pu penser qu’elle allait passer un examen extrêmement important, alors qu’il n’en était finalement rien du tout. « Je suis morte de peur. » Laissa-t-elle entendre à son homme alors qu’ils s’avançaient au-devant de la piste spéciale pour qu’ils puissent danser…