Ecrire un roman avait toujours été mon rêve. Encore plus qu’il est du succès. Seulement j’avais eu du mal à le commencer. J’avais pleins d’idées. Mais ça avait été compliqué d’organiser toutes ces idées, pour en faire une bonne histoire. Si j’utilisais toutes mes idées, le roman paraîtrait trop chargé, et de plus, je n’aurais plus aucune idée pour une livre prochain. Seulement, je ne savais pas quoi garder comme idée, ou laisser de côté. J’avais énormément eu de mal durant toute l’année dernière. Et j’en avais parlé à mon amie Emy. Une amie qui s’était montré adorable, elle m’avait énormément aidé. Et cela nous avait énormément rapproché, ce qui a fait qu’elle m’a raconté énormément de choses à son sujet. Et plus je l’écoutais, plus je voyais mon roman s’écrire. Dès qu’elle commençait à me parler, j’étais absorbée. Alors pourquoi les lecteurs ne le seraient pas ? Et voilà comment la trahison s’est faite. Je sais très bien que j’aurais pu lui en parler. J’aurais même dû lui demander l’autorisation. Seulement j’avais trop peur qu’elle refuse, et je le voyais déjà ce roman. Alors j’avais pris le risque. J’avais pris le risque d’écrire son autobiographie sans que ça en soit une vraiment. J’avais modifié les noms, et quelques évènements. Ainsi que les dates. J’avais embellit le tout. Et par-dessus-tout, je l’avais publié sous un pseudo. A combien de pourcentage aurait-elle pu tomber dessus ? Apparemment j’avais trop joué avec le feu, étant donné qu’elle déboula d’un seul coup dans ma chambre d’étudiante. Avec mon livre dans la main. Et merde. Je n’avais aucune excuse. Je savais que j’étais en tort. Et d’un coup je me mis à flipper. Elle pourrait très facilement me foutre un procès sur le dos. Seulement je ne lui montrais pas ma peur. Je lui répondis même en rigolant. « C’est un livre. » Le genre de truc qu’il ne faut surtout pas répondre à une personne qui est déjà pas mal énervée. Bravo Elzbieta. Je tournais sur moi, pour trouver une issue de secours, mais il n’y avait rien. Je m’avançais vers elle pour lui prendre le livre des mains, et le poser sur l’étagère la plus proche. « Assis-toi… » Tout en lui proposant mon lit pour s’asseoir. Je savais que ça allait être le moment des explications avec mon amie. Elle avait totalement le droit de me détester. J’aurais réagis totalement de la même façon. Mais de quel droit une personne peut s’inspirer des faits aussi réels de la vie d’un ami ? Puis ce n’est pas comme si je m’étais seulement inspirée. Non. J’en avais vraiment fait une autobiographie. Ça en devenait presque un plagiat de sa vie. Je me dégoutais presque sur le coup. Seulement en écrivant le tout, je ne voyais que la finalité, et le succès que pourrait avoir le livre. Je n’avais aucunement pensé aux conséquences que cela pourrait avoir sur Emy, si elle le découvrait, ou même quelqu’un de sa famille. Quelqu’un qui reconnaitrait la vie d’Emy dans ce roman. J’avais joué à l’égoïste. Je n’avais pas du tout géré toute l’affaire. « Je m’excuse » que je lui dis, tout doucement. Ce fut à peine audible. Je n’assumais vraiment pas ces excuses. J’aurais tellement préféré ne pas en arriver à ce point. Oui, mais pour cela, j’aurais dû en parler à Emy avant, ou tout simplement me fier à ma propre imagination. Au lieu de jouer à la flemmarde, à écrire une histoire déjà faite.

musique Bien évidemment je me doutais bien que Emy n’allait pas le prendre bien si un jour elle apprenait pour ce livre. Mais à ce point-là ? Non je ne m’y attendais pas. De ce fait, je commençais presque à me sentir mal. Il me suffisait alors de penser au succès du livre, et j’avais de nouveau le sourire. Elle était au courant du succès du livre, alors pourquoi ne pas être heureuse ? Personne ne saura jamais que le roman est basé sur elle. Alors pourquoi en faire un tel plat ? Seul elle le saura. De plus, elle n’est pas la seule au monde qui ait pu vivre de telle chose. Mais de quoi a-t-elle donc peur ? Peut-être que je la trahisse de nouveau. Qu’un jour ça sorte dans une conversation quelconque. Non. Je le promets que je ferais gaffe. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que je l’ai écrit anonymement : pour ne pas qu’on me pose de nombreuses questions au sujet du livre. J’ai essayé de tout faire bien, sans compter la trahison que je lui avais faite évidemment. Mais quelle conne je peux faire ! Est-ce que j’aimerais qu’on me passe une telle chose ? Non, surement pas. Est-ce que je m’énerverais comme elle ? Je ne pourrais jamais le savoir. On peut seulement le savoir si on le vit. « Oh ça va, personne ne sait que ça parle de toi. Et personne ne sait que c’est moi qui l’ai écrit. Calme toi veux-tu. » Mon comportement risque surement de l’énerver encore plus. Seulement, il est impossible de parler, de s’expliquer avec une femme énervée. Pas même moi. Je voulais qu’elle se calme, et qu’on parle du futur. D’ailleurs c’est ce qu’elle fit, en se posant près de moi. Elle me demanda ce que je comptais faire. Bah rien ! J’ai écrit, et maintenant je passe à autre chose. « Tu veux que je te passe la moitié de ce que je gagne grâce aux ventes ? » Non je n’étais pas en train de l’acheter. Je trouvais juste cela normal en fin de compte. C’est ce que j’aurais fait normalement, si je lui avais demandé sa permission avant l’écriture du récit. Seulement, nous savons toutes les deux qu’elle aurait dit non. Et je n’avais aucune autre possibilité. J’avais eu une idée, et je ne voulais pas la laisser passer aussi facilement. J’avais fait mon égoïste, et c’est vrai que je n’avais pas du tout pensé à sa réaction, à ses sentiments. Mais merde quoi, personne ne sait qu’il s’agit d’elle. Je m’étais excusé, et je ne savais pas quoi lui dire de plus maintenant. Je la regardais, sans trop oser poser mon regard dans le sien. Je ne voulais pas lire sa haine, et tout ce qu’elle peut ressentir pour moi en ce moment. AH mon dieu, mais quelle malheureuse idée avais eu-je là. Oh et puis pourquoi était-elle tombé dessus ? Ça n’aurait jamais dû arriver. J’ai tout fait pour que ça n’arrive pas. Du coup, je n’ai pas pensé du tout à ce qui pourrait se passer si elle découvrait tout le truc. Je me levais, pour enfin lui demander « Tu veux quelque chose à boire, ou manger ? » Dis oui, dis oui, pour … du chocolat par exemple ! Ça remonte vachement le moral. Et comme ça, je n’aurais pas besoin de faire des tonnes d’excuses pour la faire se sentir un peu mieux. Non pas que je ne le veuille pas, mais plutôt parce que je ne sais pas du tout comment le faire. Comment m’y prendre pour faire en sorte qu’elle se calme et qu’elle essaie de voir la chose autrement.

On fait tous des erreurs dans nos vies. On prend des décisions qui peuvent nous retomber dessus par la suite. J’y avais pensé à maintes reprises. Publier ou non ce livre, retraçant toute la vie de mon amie Emy. J’en avais même fais une liste de pour et de contre. Si Emy le souhaitait, je pourrais la lui montrer car je l’ai gardée. Et puis enfin, j’ai décidé de publier ce roman. Après tout, je ne l’avais pas écrit pour rien. Je ne souhaitais pas que le roman reste au fond d’un tiroir. Juste par peur de représailles venant de mon amie. Je savais ce que je pouvais vivre si elle l’apprenait. Je ne pensais juste pas que cela arriverait. Et même avec du recul, je ne comprenais pas la réaction d’Emy. Pour moi, elle était trop excessive. Personne ne pouvait savoir qu’il s’agissait de son histoire à elle. Nous sommes les deux seules au courant. Alors qu’elle arrête un peu de se mettre dans un tel état. Oui, certes, j’aurais dû lui en parler avant, mais maintenant c’était fait, et je ne pouvais pas revenir en arrière. Je l’écoutais s’énerver contre moi. J’aimerais vraiment pouvoir la comprendre, mais je n’y arrivais pas. Pour moi, elle exagérait le tout. Et je voulais lui faire comprendre. « Mais calme toi bon sang ! Personne ne va savoir qu’il s’agit de toi. J’ai tout fait pour qu’on ne sache pas qu’il s’agit de toi. A ton avis pourquoi je l’ai écrit sous un pseudonyme ? Si on ne devine pas que c’est moi qui l’ait écrit, on ne peut pas monter jusqu’à toi. Alors calme-toi, ok ! Pas besoin d’en faire toute une histoire. » J’essayais de la calmer, mais à mon avis je ne le faisais pas de la bonne façon. « Et bien sûr que j’y ai pensé à tout ça. Qu’est-ce que tu crois ? Que j’ai fait ça sans aucune hésitation ? Eh bah tu te trompes si tu penses ça. Ça a été une dure décision à prendre, et je n’ai peut-être pas pris la bonne, mais c’est fait maintenant. » Oui je suis coupable, et je ne le cache pas. A quoi bon ? Elle a tout compris. Ça ne servirait à rien de mentir devant elle, pour m’enfoncer encore plus. J’en ai déjà fait trop à son sujet. Oui je me suis servie d’elle. Mais au début, je n’y avait pas du tout pensé. Elle est vraiment une amie. Même si je l’ai trahie… Je ne voulais pas lui faire autant de mal. J’ai juste un peu trop pensé à moi, et pas assez à elle apparemment.  Mais je n’y peux rien, si ma vie m’a inspiré. Puis, on sait tous que les écrivains s’inspirent tous de quelque chose de réel. Et bien Emy a été ma Muse pour ce roman. Elle me parla enfin de plainte. Elle en irait vraiment jusqu’à ce point ? J’allais lui répondre, mais au dernier moment je fermais ma bouche. Je n’allais pas lui dire que ça ne servirait à rien, car elle n’a pas de preuve que je me suis inspirée de sa vie. A son avis pourquoi j’ai rajouté des trucs, ainsi que retirer des bribes de sa vie ? Oui, j’y ai pensé à cette plainte concernant la vie privée. En amont je me suis protégée. Seulement si je lui dis cela, je paraitrais encore plus coupable : m’être servie d’elle juste pour écrire. Alors que non. Elle est une amie. Elle l’est toujours à mes yeux. Malgré le fait que je l’ai trahie. De son côté, je ne dois plus être une amie, et je le conçois. J’ai dépassé les bornes, et je paie. Je ne veux simplement pas que ça aille jusqu’au procès. Pour un simple bouquin ! Mais merde quoi. Personne ne sait qu’il s’agit d’elle. Et si elle en fait tout un procès, au contraire tout le monde le saura. Mais d’un côté, ça me fera tomber dans ce monde de la publication, mais aussi dans mon métier de scénariste. Elle me ferait bien plongée si elle osait dévoiler toute la vérité. En pensant à tout cela, je commençais à flipper pour ma carrière. Mais bon sang qu’est ce qui m’avait pris ? Emy commençait vraiment à me faire peur, et à me faire culpabiliser. C’est là qu’elle me demanda de stopper les ventes. J’écarquillais les yeux. Elle est sérieuse là ? Croit-elle que c’est aussi simple que ça ? Je veux bien, mais c’est quasi impossible de stopper toute cette machinerie. Surtout si les ventes fonctionnent bien, ce qui est le cas. Si je demande l’arrêt des publications, on me demandera la raison, et je ne sais pas jusqu’où ça ira cette histoire. « Ça va être dure, très dure, mais je vais essayer. » Je suis un peu en train de mentir là, car je n’ose même pas essayer. J’ai bien trop peur que ça prenne des ampleurs démesurées. « Je te promets rien, vraiment. » Cette fille me mettait vraiment dans une position très délicate. Une position dans laquelle je ne savais pas comment m’y mettre. Je ne savais pas par où commencer. Comment faire pour arranger les choses. Entre nous deux. Je sentais que cette amitié était terminée. Encore une. Et encore de ma faute. Il faut croire que je suis vraiment égoïste. Wren me l’avait dit. J’aurais dû l’écouter. « Parce que je savais que tu allais dire non. Et je ne voulais pas t’avoir sur mon chemin… » Au moins, ça c’était dit. Ah quoi bon essayer de me contenir, maintenant que je sais que notre amitié est terminée. Pour de bon. Pas besoin d’être une voyante pour le deviner.