Nous séparer, ils ont jamais été cap d’y arriver

Impatiente comme jamais dans la carlingue du jet qui me ramenait à Londres, je trépignais d'impatience à l'idée de recevoir une nouvelle fois des nouvelles de Skye. Une fois loin de lui, l'absence de ses messages me donnait la cruelle envie de venir lui hurler dessus par pure manque de sa présence. Et pourtant l'on était très souvent séparé. Ma vie était constituée d'une myriades de voyages qui ne s'arrêtaient jamais. Mes précepteurs me suivaient dès que possible dans mes nombreux périples tout comme la presse et les différents journaux mode qui s’adonnaient à coeur joie de parler encore de la petite princesse des podiums. Déjà petite j'avais eu un goût très prononcé par le monde des médias et j'étais née dans une stratosphère où j'étais une vraie petite star. Une bulle dorée où je vivais à cent à l'heure. Tout le monde était depuis toujours, à mes petits soins. Sans aucune comparaison avec les grands de ce monde, je devais dire que je semblais adulée aux quatre coins du monde. Visage de la marque de ma mère, je défilais sur les plus grands podiums aux côtés des grands noms de la mode et ma figure candide et parsemé de tâche de rousseur me donnait le titre de princesse au même cas que mes actions. Parce que j'étais celle qui semblait parfaite aux yeux de tous. Pas de scandale au compteur, seulement une carrière des plus prometteuse qui ne semblait s'arrêter. Elle décollait toujours plus, même que lorsqu'on pensait que quelqu'un d'autre prendrait ma place. Mais non, avec mon port altier de reine de beauté, ma silhouette élancée et mes longs cheveux or recouvrant la surface de mes épaules en une cascade soyeuse, j'avais tout de la femme envoûtante et désespérément attirante. Et pourtant s'ils savaient. Une chose que mes parents m'avaient toujours dit dans ce monde, ne jamais fait de bavure, ne jamais trébucher, soigner son image devant cette surexposition médiatique. Alors je faisais comme ils voulaient. Je souriais, ne me donnait pas en spectacle et pourtant, derrière les caméras et les faux semblants, je vivais dans un monde qui tournait à cent à l'heure aux côtés de nombreux héritiers des entreprises de leurs parents. Leurs noms avaient été plusieurs fois cités dans Forbes et il était normal que l'on soit confronté à vivre une vie de débauche ensemble, sans tenir compte de ce qui nous entourait. Car la réalité de la vie on ne la connaissait pas ni ne la concevait. On vivait dans une bulle au-dessus de nuage guindée d'or et de plaisirs en tout genre et on s'en abreuvait sans imaginer une seule seconde que le monde ne tournait pas autour de nous. Fils et filles de bourge, on était des enfants incrédules, menacés de jouir toujours des mêmes péchés sans même imaginer une seule seconde que la réalité était bien différente. Mais à cette époque je ne connaissais que cette vie là et rien d'autre ne semblait exister. Alors j'étais d'une immaturité déconcertante car pour moi, tout m'étais dû. Je n'étais pas ce genre de petite princesse qui faisait passer ses envies avant toutes choses, lançaient mes railleries à tout bout de champs en toisant les autres d'un regard supérieur. J'étais adorable avec tout le monde, inconsciente mais bel et bien attachante à souhait. Mais je semblais hautaine, sans nul doute de par mon appartenance à un monde aussi étroit que prisé. Mes amis étaient triés sur le volet depuis ma naissance et les fêtes grandioses que l'on organisait restait des plus sélectes. Alors forcément, lorsqu'on a des œillères on semble snobe sans jamais imaginer qu'une fois dehors, on sera tout seul. Mais aujourd'hui, quand le monde est à vos pieds et que tout le monde acquiesce au moindre de vos envies on se pense au-dessus de tout et que tout ce que l'on fait, est approuvé. Une vraie gamine mais je ne le remarquais pas. Mes songes s'exilent au moment même où mon téléphone vibre dans ma main. Lâchant le hublot par lequel j'appréciais la vue des nuages d'un oeil distrait, je lis un message purement ironique. Skye qui me réplique clairement que si je suis pas contente, il faut venir le voir en Grèce. Un sourire des plus joueurs s'affiche sur mon visage de poupée et je me retourne pour observer mon assistante en train d'organiser le prochain défilé auquel j'assisterais. Dis moi, ce serait possible de faire un détour ?

La plage est bondée à cette heure de la nuit. La fête bat son plein, les nombreux étudiants et autres touristes présents sont déjà bien imbibés d'alcool et je tente de me faufiler à travers cette masse. Quelques personnes posent sur moi des regards intrigués pendant que certains hommes me dévisagent avec l'envie sauvage de partager un moment malsain à mes côtés. Qu'importe, j'ai l'habitude mais je ne m'attarderais pas à jouer à ce petit jeu avec eux comme j'en ai souvent l'habitude. Mon regard se stoppe soudain sur une silhouette, de dos, mais que je reconnaitrais entre mille. Un sourire charismatique s'étire sur mes lèvres et je commence à trottiner pour enfin sauter sur le dos de mon ami. Les souhaits de monsieur sont exhaussés ! Qu'importe que je l'interromps dans l'intermède qu'il menait avec ces charmantes demoiselles, je prends les devants et dépose un baiser clinquant au creux du cou de Skye. Surprise my dear.