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Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe

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MessageSujet: Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe EmptyMer 9 Juil - 22:27

« Goodbye love, good morning hell. »

Cinq heures du matin. Après une nuit passée à planifier ma soutenance du lendemain avec le groupe que nous formions et avec lequel je devais présenter un certain projet devant nos professeurs de physique et de chimie, le jury, j’étais heureux de rentrer à l’appartement, retrouver ma fiancée et mon bébé. A cette heure tardive ou matinale, tout dépend du point de vue, il n’y avait pas un chat dans les rues de San Francisco. Même les feux, pressée de se coucher après avoir veillé, m’offrirent une chance de rentrer plus vite, sans avoir à freiner sur leur passage. Une odeur de poisson et de marée montante flottait dans l’air lorsque je traversais le port. Dans cinq minutes, j’y serais. Et je pourrais bientôt serrer Angelina contre moi, embrasser tendrement celle qui allait devenir ma femme… il m’arrive parfois de me demander comment bonheur peut-il être si parfait.

« ECARTEZ-VOUS ! NE RESTEZ PAS ICI, RECULEZ S’IL VOUS PLAIT, ALLEZ !! » Une foule de petites gens s’amassait autour de l’homme en uniforme bleuté qui peinait, malgré l’appui de son collègue, pour les éloigner de l’incendie, dont il ne restait plus que des cendres. Trois morts déjà sortis des décombres de l’immeuble, et ça ne faisait qu’une heure que les pompiers étaient sur place. Trois morts, et bientôt un quatrième, puis un cinquième. Au final, de nombreux résidents avaient péri dans cet incendie. Les premiers étages avaient été rongés par les flammes. Plus haut, elles avaient suffisamment lécher les murs pour en faire l’antichambre de l’enfer. Un brasier infernal dont il était impossible de s’échapper.


Arrivé sur place, la surprise est d’abord ma seule réaction devant ces cris, ces pleurs et ces corps. Peu à peu, l’adrénaline provoquée par une peur rationnelle s’empare de tout mon être. Oubliant ma moto dans un coin du square, je me jette à corps perdu dans cet amas nocturne, poussant et hurlant à la fois contre ceux qui me barraient encore la route, forces de l’ordre, petites gens et même ces deux pompiers qui eurent le courage de m’affronter dans ma folie tandis que j’essayais de pénétrer à l’intérieur de l’immeuble délabré, les larmes aux yeux et le cœur arrêté. « TACHA ! TACHAAAAAA !!!!!! » J’avais beau crié, seules les larmes répondaient à mon appel. J’avais beau regardé à droite, à gauche, je ne la voyais nulle part. « Monsieur, Monsieur calmez-vous, laissez-moi vous aider, venez…ne restez pas ici, l’immeuble peut encore s’effondrer. » Je n’écoutais pas. Je n’écoutais plus. Je n’entendais rien. Ils m’emmenaient, loin de cette scène de désolation, loin de cette foule de badauds. Près des ambulances, je crus reconnaître une bague. CETTE bague. SA bague. « Non ! NON NON NOOOOONNNNN !!! TACHAAAA !! » Etendue sur un brancard, le visage coloré de noir et les paupières closes, elle reposait. Silencieuse et froide. « S’il te plaiiit, s’il te plaiittt bébé, j’suis là, regarde-moiii !! » Mes larmes n’en finissaient plus de couler, et mon discours devint incohérent. Mes mains s’emparèrent de son visage, cherchant un ultime signe de vie. En vain. « Tachaa…je t’en supplie, réveille-toi ! Je…..jee… » Et bientôt, les mots se perdirent au creux de ses seins. Je pleurais, tel un enfant qui a perdu sa mère, sa meilleure amie, sa confidente, …sa femme, la mère de ses enfants. « Angie ! Où…où est…il y avait un enfant avec cette femme ! » Un reste de volonté me projeta en avant, contre le torse de l’homme du feu, le secouant avec la folie du désespoir. Ma fille, où est ma fille, dîtes-le moi ! « S’il vous plait, s’il vous plait, dîtes-moi qu’elle…qu’elle n’est pas… » Les sanglots remportaient à nouveau la partie, tandis que l’homme me conduisait ailleurs, son bras soutenant difficilement mon corps en lambeaux. « Nous n’avons réussi qu’à sauver ce bébé. Il était dans les bras de sa mère lorsqu’on l’a récupéré. » murmura l’homme en m’amenant dans une autre ambulance, à quelques mètres de là. « Angie ? Angiee, mon bébé ! » C’était bien elle, recroquevillée dans ce berceau de verre. « Ouvrez ça, ouvrez çaa ! » « Monsieur, elle a eu les poumons sérieusement endommagés par la fumée, on ne peut ouvrir le sas, elle a besoin d’oxygène et d’aller à l’hôpital. » m’expliqua l’ambulancier en posant une main sur mon épaule. « Allons-y, Rob ! » Incapable d’abandonner le corps sans vie de ma fiancée, je restai en arrière, regardant sans voir l’ambulance qui s’éloignant, les bras ballants, la bouche pâteuse et les yeux rouges d’avoir trop pleuré. Il a fallu qu’un policier – l’espèce que j’avais toujours méprisé depuis mon enfance – vienne me prendre par la main pour m’emmener en lieu sûr, pour que je daigne m’intéresser à ce qui se passait autour de moi. Avant de m’asseoir sur ce brancard que l’on me proposait, et d’attendre… D’attendre quoi ? La mort…il n’y avait qu’elle qui pouvait me sauver, désormais.


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MessageSujet: Re: Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe EmptyJeu 10 Juil - 11:53



Il était déjà tard dans la nuit – ou tôt le matin, je ne fais jamais attention – lorsque je raccompagnais Charlotte chez elle. Nous revenions tout juste d'une petite escapade entre amis dans les Rocheuses canadiennes, perdus au milieu de nulle part pour profiter du calme loin de la civilisation. Pas trop loin non plus pour conserver un contact avec le monde technologique qui m'est essentiel, mais suffisamment pour n'être pas importuné par quoique ce soit. Nous avons parlé, nous avons ri, fumé… Un bon moment en toute simplicité et loin des inquiétudes quotidiennes qui, malgré ma désinvolture permanente face au danger, finissent toujours par peser. Je me fends d'une claque machiste au possible sur son postérieur avant de décoller en moto fissa avant qu'elle ne me pourchasse en brandissant son sac de voyage pour me cogner. Quoi ? Depuis mon arrivée à Berkeley, j'ai tendance à agir comme un vrai pacha parmi les Gammas et autres étudiants alors que, concrètement, je n'ai aucune responsabilité. Ca agace, et c'est tant mieux. Sur le chemin, je profite d'une absence quasi-totale de circulation, j'observe l'heure à l'horloge digitale d'un grand building. Nous sommes le matin. Cinq heures ? Si je réveille la môme en arrivant à l'appartement, ça va encore barder pour mon matricule, entre le grand frère et sa duchesse maniaco-attachée à son bambin. M'en voulez pas, mais derrière ces surnoms, j'les aime bien. M'offrir le canapé du salon pour dormir de temps en temps alors qu'ils ont leur petite vie, c'est sympa. Puis j'ai entendu le daron de Beni pester après l'idée que je sois dans le secteur… raison de plus de poser mes valises. Néanmoins, quelque chose me fait froncer les sourcils à mesure que je m'approche du logement. Une colonne de fumée grisâtre qui disparait peu à peu dans le ciel sombre, éclairci à peine avec les lumières artificielles. Je finis par arriver sur place et je découvre quelque chose qui me laisse bouche bée. L'immeuble est à terre, des décombres jonchent le sol, des ruines encore fumantes d'un incendie étouffé par les multiples camions de pompiers qui encerclent la zone du désastre. Je me gare rapidement et reste interdit pendant plusieurs minutes. La dernière fois que j'ai vu un bâtiment dans un tel état, c'était l'hôpital psychiatrique à Moscou, où les autorités m'ont interné de force pendant plus de deux ans. Et c'est moi qui y avais mis le feu pour créer une diversion. Je déglutis, absolument pas saisi par le remord pour autant, puis j'avance à travers la foule, mû par une peur tout à fait différente. "Pardon, pardon… Oh, poussez-vous, là !!" Je rugis d'une voix forte et d'un accent russe à couper au couteau. Plusieurs sont effrayés et s'écartent par réflexe. Des brancards. Non, pas eux, pas lui. Surtout pas lui… Mon regard se pose alors sur un corps inanimé, les bras en croix, juste avant qu'un drap blanc n'en recouvre les traits. Tacha. C'est elle, j'en suis certain. Les bras m'en tombent. Incapable de bouger, seule ma tête pivote lentement et retrouve un berceau qu'on emmène dans une ambulance. C'est quoi ce truc tout en verre ? J'essaie de m'approcher, mais mes jambes refusent de faire le moindre pas. Le bébé bouge un peu à l'intérieur, j'espère seulement qu'il s'agit de ma nièce. J'ai beau me plaindre du tintamarre que fait cette petite, je prends conscience de l'attachement que j'éprouve envers les femmes entrées dans la vie de mon frère. Mon frère. Je l'aperçois enfin. Assis. Vivant. C'est seulement à cet instant que mon système nerveux se connecte à nouveau. Je bouscule d'un coup d'épaule le policier qui me barre la route et je courre jusqu'à rejoindre Beni. Face à lui, je ralentis le pas. Timide, gêné. Impressionné. Malgré ce côté grande gueule, il est le seul à pouvoir m'assujettir à un respect immense. J'ai souvent l'impression de n'être qu'un enfant à côté de lui, et ça m'énerve car je ne peux m'empêcher d'agir naturellement de la sorte. Qu'est-ce que je peux dire dans un moment pareil ? Réconforter les autres, c'est loin d'être mon fort, je prends même souvent plaisir à les enfoncer encore plus loin dans leurs problèmes. La seule pour qui j'ai fait cet effort, c'était Ebony, et d'une façon bien particulière qui ne pourrait s'appliquer à mon aîné. Le charrier maintenant, c'est prendre le risque de lui faire du mal. Je déglutis à nouveau, difficilement, et je fais encore un pas avant de m'asseoir juste à côté de lui. Silencieux. Il a l'air complètement désorienté. Alors, la seule chose que j'arrive à faire, c'est de prendre sa main dans la mienne et la serrer de toutes mes forces. Pas pour lui faire mal, mais plutôt pour le raccrocher à quelque chose de vivant, à quelqu'un qui l'aime et qui est toujours là.
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MessageSujet: Re: Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe EmptyDim 13 Juil - 0:12

« Goodbye love, good morning hell. »



Les yeux dans le vague, les lèvres scindées et le cœur mort, je contemple le vide devant moi. Ces pierres grises qui s’entassent, ce nid de cendres qui s’envole à la moindre brise, ce liquide visqueux qui s’échappe encore de l’immeuble délabré, un mélange de sang, de corps brisés et de souffre. Mes mains tremblent toujours et je ne sens même plus mes jambes. Vous avez déjà vécu cette sensation ? L’impression que vous tombez si longtemps que vous finissez par vous demandez si un jour vous toucherez le fond ? Lorsque vous êtes sur les montagnes russes, que vous vous préparez à la première descente et que vous ressentez comme une boule à l’estomac qui remonte progressivement au cœur ? Ce goût étrange dans la bouche qui vous donne envie de vomir même quand vous n’avez rien dans l’estomac ? La bouche pâteuse et les larmes qui ne coulent pas parce que vos yeux ont trop pleuré ? Cette douleur insoutenable dans votre tête parce que vous vous découvrez incapable de faire face à vos souvenirs, encore moins de les oublier ? Tout ça, c’était exactement ce que j’étais en train de vivre. En pire. Une voix m’appelle, enfin je crois. Je ne sais plus trop si ce que je vois et entends est réel ou non. Il ne me reste plus que le toucher pour me ramener à la réalité. Et lorsque je relève la tête, si lentement qu’on aurait dit un film au ralenti, que mon regard croise celui si familier de mon frère cadet, je ne peux me retenir de serrer un peu plus fort sa main au creux de la mienne, sans sourire mais d’être reconnaissant dans un coin de ma tête, incapable de parler mais juste de hocher la tête, pour finalement lever mon autre main et caresser doucement sa joue, si doucement en fait que je craignais que ce contact ne brise notre lien. Comme une statue de cendres qui serait détruite lorsque le vent soufflerait un peu trop fort. « Pavel… » Le son s’échappe à peine de ma gorge et j’ai peine à trouver les mots justes. Biensûr que je suis heureux qu’il n’est rien. Biensûr que j’avais cherché son visage parmi les cadavres. Mais lorsque l’on se trouve devant une telle tragédie, l’esprit ne fait plus face à la moindre logique. Il n’y a que les priorités qui priment. Celle de protéger ceux et celles qui ne peuvent se protéger eux-mêmes. Or, Pavel était un roc, je le savais. Ma fille et Tacha en revanche … « Tu v..vas…bien, merci…t'as rien… » murmurai-je pour moi-même en abaissant ma main. « Tacha est morte. » annonçai-je quelques minutes plus tard. Froid, brutal et sans appel. Je ne pouvais rien dire de plus. Mes larmes avaient repris, mais cette fois, elles étaient seules. Sans sanglots. Juste un mince filet qui roulait jusqu’à mon menton, formait une barbe humide qui s’écrasait aussitôt sur le béton. « Conduis-moi à l’hôpital. » Ma fille était à l’hôpital. Est-ce que je le lui avais dit ? J’en sais rien, je sais plus. Mes jambes sont revenues. Ma force avec elle. « T’es garé où ? »

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MessageSujet: Re: Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe EmptyDim 20 Juil - 21:03



Assis à côté de lui, je regarde mon frère sans le lâcher des yeux un seul instant. C'était comme si quelqu'un venait de lui mettre un monument sur les épaules afin de le faire plier, je ne l'ai jamais vu aussi fragile. Silencieux mais présent, je ne bronche pas en sentant la force de sa poigne en retour, je ne souris pas non plus. Entre Russes, on se comprend. Pas de clin d'œil, pas de petit air superficiel. La situation est dramatique, et je n'ai pas envie de fanfaronner le moins du monde. Si Beni veut parler, il parlera, mais en attendant, ce sera motus. Quand sa main libre vient toucher ma joue barbue, je déglutis et le fixe avec encore plus d'intensité, quitte à me perdre dans ses yeux. On se chamaille souvent, on se défie, on s'engueule un peu… mais c'est à cet instant précis que je prends conscience de toute l'affection viscérale que j'éprouve à son égard. J'suis là, grand frère. Voilà ce que mes yeux hurlent tandis que mes lèvres restent closes. Je n'attends pas que cette nouvelle lui fasse oublier le reste, mais disons qu'elle lui permettra au moins d'avoir une épaule sur laquelle s'appuyer pour continuer le chemin. D'un naturel égoïste, manipulateur et parfaitement incontrôlable, le malade mental que je suis semble s'être éteint au contact de ces mains. J'ai souvent cette impression avec Beni, celle qu'un simple geste de sa part est capable de chasser toute la noirceur qui m'habite des pieds à la tête, comme si son charisme et sa douceur dissipent les brumes sombres qui m'enveloppent. J'hoche très doucement la tête, sans jamais rompre ce contact visuel. Ce n'est pas une illusion, je suis là. A côté de toi. Je respire et je serre ta main dans la mienne. Les mots qu'ils prononcent tombent comme une sentence irrévocable. Tacha est morte. Je n'ose pas dire que je le sais déjà, mais il peut voir dans mes yeux sombres que je ne le contredis pas. Inutile de parler pour ne rien dire : il pleure. Pas un sanglot incontrôlable, mais plutôt ces larmes froides qui roulent sur des joues comme de la pluie coulerait sur de la pierre. Je ne lui fais même pas remarquer, je ne les chasse pas du revers de la main. Un Russe qui pleure, et surtout Benedikt, ça n'attend pas de la pitié. Ca attend simplement qu'on se taise et qu'on attende que l'autre fasse part de ses volontés. Mon cœur bat avec le sien, bientôt il m'annonce vouloir partir à l'hôpital. C'est presque un ordre, mais ça ne me choque pas. Si je suis indiscipliné avec le monde entier, je n'en reste pas moins "obéissant" par moments avec mon aîné. Fichu instinct naturel de détraqué. J'opine du chef et me lève en gardant sa main dans la mienne pour l'entraîner avec moi. Je me moque de ce que les gens peuvent penser, c'est bien la seule chose que je peux lui apporter pour le moment. Nous marchons sans un mot vers ma moto garée non loin, je lui tends le second casque après avoir enfilé le mien. "Tiens-toi bien à moi." Derrière le conseil de sécurité, il y a tellement d'autres sens cachés que seul lui comprendra. Pas d'accident, mais surtout, ne me lâche pas pour te perdre ensuite. J'suis vivant, en forme, solide. Je le serai pour deux, s'il le faut. J'ai été faible toute ma vie, et à bien des niveaux : si je ne me bats plus pour moi, je me bats pour toi, frangin. Nous roulons à une vitesse raisonnable jusqu'à l'hôpital, je me gare tout près de l'entrée et nous entrons ensemble, main dans la main, à l'intérieur du bâtiment. Partant de là, je reste à côté de lui car deux options s'offrent à nous. Soit il va voir Tacha à la morgue, soit il va voir sa fille au service des urgences pédiatriques. Ce n'est pas à moi de décider, je suis convaincu qu'il est assez solide pour savoir ce qu'il veut consulter en priorité. "Il est pas là, le blond bouclé ?" demandai-je à tout hasard. Noah, je crois bien. Lui, il a l'air de savoir gérer les crises, et si j'ai pas franchement envie de revoir sa tête, je sais qu'il arrivera peut-être à prendre Beni en charge. A lui dire que sa fille va très bien et qu'elle s'en sortira. Sans mot dire, j'attrape un gobelet en plastique, je le remplis d'eau à la fontaine et je lui mets dans la main. "Bois un peu." Il n'a certainement pas faim du tout, mais il faut qu'il boive pour tenir encore un peu, d'autant plus que les fumées ont dû lui irriter la gorge. Je ne dis rien d'autre, juste à côté de lui et légèrement en retrait pour ne pas envahir complètement son espace vital. Ayant horreur qu'on me colle quand je vais mal, je pars du principe qu'il en va peut-être de même pour Beni en ce moment.
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MessageSujet: Re: Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe EmptySam 23 Aoû - 11:36

« Goodbye love, good morning hell. »



Le blond bouclé. Pavel parle sans doute de Noah. C’est vrai qu’il n’a jamais apprécié les médecins, j’ai failli oublier. Oh non, si Noah est au courant, Joe sera au courant et … non, je ne pourrais pas le supporter. Même si les choses s’étaient arrangées entre Tacha et lui, ils n’ont jamais été très proches. Et, sans dire que j’avais besoin de soutien moral et psychologique, je n’avais pas envie de lire dans son regard autre chose que de la tristesse. Or, je n’étais pas certain que mon père puisse en ressentir pour ma compagne. Sa petite-fille, à la limite. Et encore, il m’avait déjà prévenu qu’elle ne l’appellerait jamais ‘Grand-père’ mais Joe. Tout ce qu’il m’avait dit jusqu’à aujourd’hui, si tout cela m’avait toujours semblé idiot, ironique ou sans importance, me laissait un goût amer à la bouche. Je ne voulais pas que ma fille le surnomme comme le commun des mortels avait l’habitude de l’appeler. Il était son grand-père, qu’il le veuille ou non. « Je sais pas. » murmurai-je bien deux minutes plus tard à l’adresse de mon frère en observant à travers le vitrage ma petite poupée avec des fils plein les bras, les jambes, la poitrine. Les infirmières se dressaient autour de ce petit corps, le palpant souvent, le cajolant peu. Je dus faire un gros effort sur moi-même pour ne pas me jeter sur eux, les déchiqueter, prendre ma fille contre mon cœur pour apaiser ses pleurs. Mais je n’étais pas médecin. Et je ne pouvais pas la prendre. Pas seulement parce que cette porte m’interdisait l’accès à cette salle de soins, mais parce que mes mains ne sentaient plus. Mon cœur n’avait jamais été aussi froid que ce jour-là, dans cet hôpital.

Lorsque mon frère, attentionné, me ramena un verre d’eau, je bus selon ses ordres, sans envie sans réaction, et le lui retendis vide. Quelques gouttes s’étaient échappées, venant se greffer à mon menton lorsque mes mains avaient, impuissantes, retenu maladroitement le gobelet en plastique. Finalement, j’ai pris ma décision. Je le regrette déjà mais je veux ce qu’il y a de mieux pour elle, maintenant que sa mère est partie. Je n’ai pas su la protéger. Je n’ai pas su LES protéger. Contrairement à lui. Lui, il saura, il l’a toujours fait pour sa famille. Et il peut compter sur ses amis pour ça. Pardon, papa. Mon regard se pose sur mon frère. Je sais qu’il ne me laissera pas avant d’être sûr que je vais mieux. Soit, pas avant ma mort. Soit, pardon à toi aussi, petit frère. « Pavel, tu peux aller chercher un médecin, s’il te plait …je crois que… enfin, ça va pas très bien. Vas-y, je t’attends ici. » le suppliai-je en posant ma main sur son épaule. Dans un dernier élan qui dût le surprendre, je le rapproche de mon torse, l’enlaçant quelques secondes à peine avant de le relâcher. « Merci d’être là pour elle…et moi. » Il ne fallait surtout pas oublier de me mentionner, auquel cas il aurait pu avoir des doutes. J’attends qu’il s’éloigne à la recherche d’un médecin, et je me lève, embrasse une dernière fois ma fille à travers la vitre, le regard embrumé par le chagrin, et finis par disparaître. Adieu papa, adieu Pavel, adieu Kirby, adieu Aengus, adieu le monde…j’ai besoin d’être seul. J’ai besoin de réfléchir ou au contraire de ne plus penser. Et je ne peux le faire qu’avec moi.

Deux heures plus tard, et j’avais retiré un peu plus de cinq cent dollars à la banque. Je ne voulais pas que mon père puisse repérer mes déplacements. Cinq cents seraient largement suffisants. Je n’avais pas pris de billets de train, ni de vols non plus, trop prévisibles. J’avais marché un long moment, avant d’être pris en stop par des touristes mexicains. Le Mexique ? Parfait, on dit que c’est là-bas qu’il y a le plus fort taux de criminalité. Il ne pensera jamais à m’y faire rechercher.


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MessageSujet: Re: Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe Goodbye love, good morning hell. | Pavel/Joe EmptyJeu 25 Sep - 19:15

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