the great escape
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“Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian)

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MessageSujet: “Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian) “Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian) EmptyDim 15 Juin - 21:48

“This was what true fear was--that you could never know other people, not completely. That you were always just guessing blind.” 

Ses poumons semblaient s'être réduits de moitié, soudainement incapable de remplir correctement leur fonction d'origine. L'air en venait à lui manquer, pas après pas, elle perdait peu à peu de sa contenance ; l'étreinte de sa main pourtant se resserrait sur celle d'Adrian alors qu'ils tentaient de se faufiler dans les longues allées, interminables alignements dont on ne distinguait même plus les fonctions, ni les contenants, dans ce labyrinthe sombre englouti par l'obscurité quelques minutes auparavant. Son souffle était saccadé, ses pieds souffraient dans les chaussures à talons étriquées qu'elle avait bien consciemment choisi de porter, ses prunelles azur scrutaient le jeu d'ombre et de lumière qui leur traçait un chemin, les emmenant peut-être à leur perte. Mais elle ne ralentit pas une seconde ; elle ne se tournait pas pour vérifier l'état du jeune homme dans laquelle sa main était encastrée. Elle se contentait d'avancer, serrant les poings, serrant ses doigts autour des siens, clignant des paupières et priant silencieusement que toute cette histoire ne soit qu'une mauvaise mise en scène. Mais lorsqu'elle ouvrait les yeux à nouveau, ils courraient toujours. Derrière eux, des bruits d'objets qui tombent sur le sol, se cassent, une agitation perceptible,  qui essaye de se faire discrète, mais sans grand succès. Une chance qu'ils ne soient pas maîtres dans l'art de passer inaperçus, sinon, ils ne les auraient pas vu venir. Et, comme la personne chargée de la garde cette nuit-là, ils auraient fini à terre. Ou encore pire. « Droite ou gauche ? » Question hasardeuse, elle attendit la réponse d'Adrian, et, suivant son choix, obliqua vers la destination. Quelques cabines illuminées de l'intérieur par des lumières de secours, et, devant elles, un bureau. A gauche, des cintres vides, d'autres où gisaient des vêtements abandonnés par les derniers clients. Un téléphone sur le bureau. Et, derrière eux, un éclat de rire, et du mouvement perceptible. D'un signe de tête, Autumn indiqua le potentiel refuge, et s'accroupit derrière, lâchant enfin la main d'Adrian. Le souffle court, elle tendit l'oreille, essayant de calculer combien ils étaient, à qui ils avaient affaire, s'il y avait une chance qu'ils partent discrètement par une issue de secours qu'ils n'avaient pas encore trouvée dans leur course folle. Mais ses oreilles demeuraient étrangement bouchées, et ses respirations, bien que perdant en rythme, ne parvenaient à diminuer les battements fous de son cœur. Ils étaient dans le pétrin.

Cette soirée n'avait pourtant qu'un but, l'amusement. Adrian, Autumn, ils se connaissaient depuis de nombreuses années. Mais Autumn était perspicace. Dès qu'ils s'étaient à nouveau rencontrés, de l'autre côté de l'Atlantique, elle ne l'avait pas reconnu. Il avait toujours ce visage qu'elle lui avait connu enfant, bien qu'ayant mûri, et gagné en un charme certain. Mais quelque chose avait changé, et elle ne parvenait à poser le doigt dessus. Ses prunelles azur se posèrent sur les siennes, qui brillaient dans l'obscurité de leur cachette, illuminée par la lueur blafarde de lampes de veille posées sur la table qui leur servait d'abri. Ici même, elle sentait quelque chose de différent. Jour après jour, alors qu'ils s'entendaient toujours parfaitement, elle sentait cette différence comme une aiguille que l'on ne parvient à retirer de son pied, et avec laquelle on s'habitue à vivre, peu à peu. Mais Autumn n'était pas de celles qui s'habituent aux inconvenances, elle était de celles qui enquêtaient jusqu'à leur dernier souffle pour trouver la source et la solution du problème, peu en importent le temps que cela prendrait, et les conséquences éventuelles. La raison de cette soirée gisait là, au creux de ces prunelles paniquées qui brillaient dans l'obscurité, et qu'elle ne reconnaissait plus. Comme si elles contenaient un secret. Elle ne pouvait en supporter le poids. D'un sourire, d'une invitation qu'il ne pouvait refuser, elle l'avait entraîné dans ses filets, et il s'était embourbé dedans, comme bien d'autres avant lui. De l'alcool, évidemment, des éclats de rire, des danses, ils avaient enchaîné les sorties, bien décidés à goûter à la culture grecque jusqu'au bout de la nuit. C'était cette obscurité qui les avaient soudainement rattrapés. Au détour d'une allée, où ils étaient seuls depuis bien longtemps, Autumn prise d'une soudaine envie de cacahuètes, ayant entraîné Adrian dans un immense centre commercial, et, au cœur de celui-ci, dans une grande surface ouverte jusqu'à pas d'heure. La seule compagnie qui les avait reçue était celle d'un caissier maigrichon solitaire, ayant hoché la tête l'air ennuyé en les apercevant de loin. Sans doute allaient-ils l'empêcher de fermer plus tôt. Au détour d'une allée, alors qu'Autumn tentait désespérément de détendre plus l'atmosphère en lui lançant un paquet de chips au visage, l'obscurité avait envahi le magasin. Littéralement. Toutes les lumières s'étaient éteintes, dans un flash. Au figuré. Un coup de feu, des cris, des phrases précipitées et agressives dans une langue qu'ils ne connaissaient pas. Lâchant son paquet de cacahuètes, Autumn avait saisit la main d'Adrian. A présent, elle la cherchait dans le noir, et elle serra ses doigts dans les siens une seconde. « On ne peut pas rester ici, il faut qu'on trouve une solution, chuchota-t-elle. D'un hochement de tête, elle indiqua le téléphone posé sur le bureau, au-dessus d'eux. Je ne suis pas sûre qu'il marche, je ne sais pas s'ils surveillent les lignes...ou peut-être trouver une issue de secours, il y en a forcément une, mais je ne sais où, j'y comprends rien à leur barat-. Autumn s'arrêta brusquement, entendant un nouveau bruit d'objets qui s'effondrent, et des pas précipités. Une, deux, trois respirations passèrent, puis elle se retourna enfin vers Adrian. Je sentais que notre soirée manquait d'adrénaline, mais là, c'en est presque trop, murmura-t-elle, déposant un sourire sur ses lèvres. On risque d'attendre, ou on bouge ? Tout, sauf rester ici coincés jusqu'à ce que, j'en sais rien, qu'ils viennent nous faire la conversation. Elle laissa échapper un rire. Elle parlait trop, elle perdait le fil de ses mots, de ses pensées. Ce n'était plus de l'adrénaline, mais de la panique qui coulait dans ses veines, menaçant de la noyer. Adrian, écoute- poursuivit-elle une demi-seconde plus tard, agacée par le silence de son compagnon du soir. Mais elle se stoppa dans sa phrase, alertée par cette étincelle étrange qu'elle ne  connaissait pas dans ses prunelles. Adrian ? ». Tout comme la situation, il lui échappait complètement. Et elle détestait ça.
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MessageSujet: Re: “Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian) “Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian) EmptyMar 1 Juil - 19:15

Autumn se tenait à mes côtés. Cette chevelure blonde, ces traits d'ange, ces courbes parfaites. Détrompez-vous il n'y avait jamais eu d’ambiguïté dans notre relation. Nous nous connaissions depuis tant d'années … mais j'avais l'impression de la redécouvrir. Ces quelques années de séparation et ces retrouvailles inattendues étaient un signe de plus que je n'étais pas seul sur cette Terre. J'étais heureux de partager sa suite, toujours en toute amitié, même si Gaulthier se trouvait tout le temps dans les parages, et je comptais bien passer un bon séjour. Nate m'avait forcé (ou quasi) à venir ici et je commençais à me dire que tant qu'à être là, autant passer du bon temps avant de retrouver la dure réalité de San Francisco. J'avais donc proposé à ma vieille amie de passer la journée avec elle. J'étais décidé à oublier et à repartir de l'avant. Je savais bien que cela allait être dur mais je ne pouvais rester dans le deuil toute ma vie. Alcool, rires, argent dépensé, tout cet après midi avait été parfait et, peut être pour la première fois depuis des mois, je m'étais amusé comme un gosse. Enfin … tout reste relatif car je suis persuadé que ma définition de l'amusement est différente de celle de mes petits camarades. Effectivement, j'avais pensé à elle plusieurs fois au cours de la journée et à chaque fois mon sourire s'était effacé et mes traits étaient devenus durs. Mauvaise habitude à perdre, j'en suis conscient. Néanmoins j'étais content et je ne pus refuser à Autumn un dernier passage par le centre commercial, mademoiselle ayant une soudaine envie de cacahuètes. Il se faisait déjà tard. Le bâtiment avait dû être bondé toute la journée mais seuls quelques clients étaient encore présents, profitant des dernières minutes d'ouverture. Mais comme une journée de bonheur pour ma petite personne c'est trop demandé, nous entendirent plusieurs bruits stridents, des hurlements après avoir été plongés dans le noir. J'étais tétanisé. De toute mon enfance la chose la plus traumatisante qu'il m'ait été donné à voir fut une pièce montée qui s'écroula avant le service. Ma mère étant une femme très (trop) protectionniste, elle ne m'avait jamais laissé faire grand chose par moi même et par conséquent je ne connaissais pas les 'aléas de la vie' comme on les appelle. J'avais grandi dans un monde d'argent et de paillettes et, malgré ce qu'on en dit, il ne s'y passe pas grand chose. Pour le coup, j'étais servi. Des coups de feu, des bruits de pas se rapprochant et ma main qui saisit celle d'Autumn. Il y a encore quelques semaines mourir n'aurait pas été un problème tant mis ne m'importaient peu à ce moment là, mais aujourd'hui tout était différent. D'une part parce que je n'étais pas seul et aussi parce que je sentais que je changeais. Enfin. Rowen-Glaswell était tout autant paniquée que moi et s'agitait dans tout les sens. Je n'arrivais à percevoir que des bribes de ses phrases tant mes membres et mes sens étaient paralysés. Elle m'entraîna sur plusieurs mètres, courant pour échapper à un tête à tête avec ce qui semblait être des braqueurs. Je repris enfin mes esprits. Bien Adrian, il était temps. « Stop. » On s'arrêta nets. Nous avancions à l'aveugle. Nous ne savions même pas dans quelle direction aller. Les individus avaient déjà du fermer les entrées du centre. Je l'entraînai avec moi dans un recoin. « Calmons-nous. De toutes évidences c'est une issue de secours qu'il faut trouver. » Bravo, quelle perspicacité ! Néanmoins je n'avais pas pu aller plus loin puisque à quelques mètres de nous les bruits de pas se rapprochaient dangereusement. Ma vue commençait juste à s'habituer à la pénombre lorsqu'il passa à seulement un mètre de nous. Je mis ma main sur la bouche d'Autumn et nous arrêtâmes nos respirations. Armé, lourdement armé. Je n'y connaissais rien dans ce domaine mais ce n'étais pas un petit pistolet qu'il tenait dans sa main. Lorsqu'il se fut enfin éloigné je compris que dans n'importe quelle direction que nous prendrions on tomberait tôt ou tard sur l'un de ces braqueurs. En tout cas nous ne pouvions rester là. « Tu comptes te taper combien de sprints en talons ? » Je l'aidai à se relever et je l'entraînais à travers les allées pour l'instant désertes du centre. Les rideaux de fer étaient quasiment tous tirés et, au loin, on pouvait apercevoir les lumières du supermarché où nous avions acheté ses cacahuètes il y a quelques minutes. Quelques secondes plus tard on se retrouva devant un dilemme. « Droite ». Pourquoi droite ? Je ne sais pas, toujours est-il que c'est Autumn qui prit les devants. On se retrouva dans un magasin de vêtement, vide, et toujours ces bruits de pas en approche. Mauvais endroit pour se cacher. Les braqueurs venaient d'entrer dans le même magasin et commençait à tout dévaliser. Note pour la prochaine fois : essayer d'entrer dans un magasin qui vend des produits bas-de-gamme plutôt qu'un magasin de luxe lorsque l'on subit un braquage. La tachycardie se faisait ressentir, mon souffle était coupé, nous étions à seulement quelques centimètres de la caisse. Nous étions totalement foutus. Dans le genre 'mauvaises prises de décisions' nous étions les plus forts. Je serrais la main d'Autumn une dernière fois et le visage d'un des criminels se tourna sur nos deux corps recroquevillés par terre. Damn. Ravi de vous avoir connu, tous, famille, amis, amours. Je repensais à tout ce que j'avais vécu depuis mon arrivée à Athènes. J'étais arrivé en reculant, conscient que j'avais de la chance, que j'allais pouvoir enfin évoluer. Je ne pouvais plus être le dépressif que tout le monde connaissait, celui qui était saoul à n'importe quelle heure de la journée, celui qui passait son temps à se morfondre dans sa chambre, allongé en regardant le plafond des heures durant. J'avais compris tout cela trop tard, je l'avais compris à l'aube de ma mort et maintenant je le regrettais. Je pensais à mes frangins et frangines qui avaient du me supporter toutes ces années et surtout à Nate qui avait jouer son rôle de grand frère à la perfection. Et mon regard, que je pensais être le dernier, dévia sur Autumn, nous étions effectivement dans un gros pétrin, un pétrin dont je rêvais de sortir.

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MessageSujet: Re: “Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian) “Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian) EmptyMar 15 Juil - 19:03

Ils progressaient les yeux fermés, avançant à tâtons dans un endroit qu'ils ne connaissaient pas, cherchant à échapper à des ennemis invisibles, dont seuls les pas précipités, les cris et les bruits de verre brisé et d'agitation étaient perceptibles. Ils ne savaient rien d'autre de la situation. Aucun d'entre eux n'avaient un plan en tête, des lieux, de la solution vers laquelle ils devaient tendre afin d'échapper à cette nuit qui semblait ne souhaiter qu'une chose, les entraîner dans son obscurité, les rendre définitivement aveugles à toute chose. Ils n'entendaient rien, les oreilles de la jeune femme se bouchaient à tout autre bruit que celui, amplifié par mille, de ses talons, bien trop vertigineux pour une échappée de ce genre, qui claquaient sur le parquet infini du centre commercial. Sa main dans la sienne devenait moite, mais, pour la première fois malgré son propre confort, elle resserra son étreinte, continuant, les yeux fermés, à se diriger vers ce qu'elle espérait être la liberté. Mais, qu'elle soit devant, derrière, à gauche, à droite, en haut, ou simplement introuvable, elle ne parvenait à le savoir. Tous ses sens étaient à l’affût de la première possibilité qui se présenterait. Mais ils ne trouvaient rien. Alors que, d'ordinaire décuplés par l'adrénaline dans ce genre de situation, ses sens semblaient être devenus aveugles, tous dévorés par l'obscurité. Ils n'en sortiraient jamais. Malgré ces pensées qu'elle refusait d'admettre à voix haute, elle poursuivit la course. Toujours, jusqu'à la fin, s'il le fallait, peu importe la forme que celle-ci prendrait. Autumn n'avait jamais été du genre à abandonner ; elle ne le ferait pas maintenant. La voix d'Adrian s'éleva, et la pression de sa main, la soudaine halte qu'il marqua, manqua de l'envoyer dans le décor. Stop ? Les mots restèrent bloqués dans sa gorge, alors qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose : hurler. Comment pouvait-il lui demander de s'arrêter dans un instant pareil, alors que la seule chose qu'ils leur restaient, étaient justement leurs jambes pour courir ? Abasourdie par cette soudaine prise de position d'Adrian, qui était resté silencieux depuis le début du drame, elle se laissa entraîner, et le coin de ses lèvres s'éleva à nouveau en un sourire, qu'il peinait sans doute à distinguer. « Quelle perspicacité, Sherlock, lâcha-t-elle en poussant un soupir. Et tu la trouves où, cette sortie ? » L'agacement grimpait en elle, malgré le tragique de la situation, elle ne pouvait supporter que quelqu'un d'autre qu'elle tente de prendre le contrôle de cette situation. Respiration coupée, main sur sa bouche. Le souffle court, le cœur explosant contre ses côtes, elle attendit, son dos collé à Adrian, qu'il passe. Cet inconnu dans la pénombre, agrandi par les ombres environnantes, portant ce qui n'avait ni la carrure, ni la lueur d'un simple jouet en plastique entre ses mains. Les secondes s'étirèrent indéfiniment jusqu'à ce que ses pas s'éloignent, et le murmure d'Adrian se glissa à nouveau dans ses oreilles. Retirant sa main de sa bouche, elle se tourna vers lui, les yeux plissés, afin de distinguer son visage. « Autant qu'il le faudra. Tu serais surpris de tout ce que je peux faire en talons, le taquina-t-elle, n'allant pas plus loin dans ses allusions. » Avec Autumn, c'était toujours le moment pour des remarques de ce genre. Encore une fois, elle se laissa entraîner dans le détale de couloirs sombres, avançant à l'aveuglette l'ouïe seule les aidant à s'éloigner du bruit de pas précipités des indésirables. Même dans la pire des situations, Autumn se devait de prendre les devants ; aussi, suivant les indications d'Adrian, elle prit à droite. Ils passèrent une porte sans même s'en apercevoir. Des vêtements, habilement disposés sur des cintres, dans une atmosphère qui, même dans le noir complet, semblait bien trop propre et rangée. Un magasin de luxe. Ils n'avaient pas besoin de voir les prix exorbitants sur les étiquettes pour savoir qu'ils avaient mal choisi leur endroit. Le souffle saccadé, Autumn scrutait l'obscurité à la recherche d'une issue de secours, lorsque les pas, à nouveau, vinrent la hanter. Ses prunelles azur tombèrent sur celles d'Adrian, et leur étreinte se resserra un peu plus, alors qu'il confirmait ses craintes. Ils avaient vraiment mal choisi leur endroit. A terre, ils tentèrent de synchroniser leurs respirations. Mais se faire oublier semblait impossible. Les lourdes chaussures sur le parquet passèrent devant eux, et Autumn répondit à l'étreinte d'Adrian, refusant de croire que tout était perdu. Ils allaient s'en sortir, après tout, ils s'en sortaient toujours. Le cœur serré, ses prunelles refusaient pourtant d'abandonner, et osèrent remonter le long de ces chaussures qui s'étaient soudainement arrêtées dans leur course. Jeans, ceinture de cuir épaisse de premier prix, veste noire, il se serait presque fondu dans le décor, si ce n'avait été pour ses yeux. D'un noir aussi sombre que le reste de ses vêtements, qui pourtant, semblaient luire de l'intérieur. Des dents cabossées se dévoilèrent. Et Autumn réalisa que ces yeux étaient braqués droit sur eux. Ce sourire leur était destiné. « Qu'est ce que vous faites là ? » Il s'exprimait dans un anglais teinté d'un fort accent, et son sourire s'élargit. Non. Elle refusait de rester coincée, elle refusait de terminer ainsi. Ce n'était qu'une mise en scène imprévue dans le scénario de son existence. Un peu d'improvisation, et elle en reprendrait les rênes. « Un peu de shopping, pourquoi, c'est interdit ? » Elle avait lâché la main d'Adrian, et s'était relevée pour faire face à l'intrus, qui avait la même taille qu'elle, toujours perchée sur ses talons malgré la course. Elle allait les faire tuer. Ou peut-être pas. A sa remarque, l'homme ricana méchamment, emplissant le silence, dévorant tout sur son passage, l'empêchant d'entendre ce qu'il se passait derrière elle. Ces pas. Son regard était focalisé sur ces dents gâtées qui la faisaient presque plus frissonner que toute cette situation. Avant qu'elle ne puisse reprendre la parole, l'agacement prenant le dessus sur la peur, elle sentit une lame glacée posée sur sa gorge. Incapable de se tourner pour voir ce qu'il se passait, où Adrian était, qui était l'homme qui la menaçait pour une simple remarque, Autumn essaya de respirer. Sans succès. Trois secondes s'écoulèrent dans le silence. Puis, l'homme entrouvrit la bouche, et, Autumn, retrouvant de la contenance, laissa échapper des mots qu'elle ignorait contenir. « Écoutez, vous ne croyez pas que vous avez fait assez de dégâts ? Si vous laissez deux corps en plus de tout ce bordel, ce crime sera bien plus grave que ce que vous désiriez. » L'homme referma la bouche. Elle ne parvenait à savoir si elle avait pu gagner du temps, le faire réfléchir, ou si elle avait simplement retardé leur mort. Doucement, Autumn tenta de dévier le regard sur sa droite, où Adrian était quelques minutes plus tôt, recroquevillé avec elle dans le noir. Elle ne voyait rien, mais, tout ce qu'elle espérait était qu'il ne l'avait pas lâchement abandonné. Ce n'était pas ce qu'elle lui avait appris. Allez, Adrian, laisse moi voir tes prunelles dans l'obscurité. Deviens un héros.  
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MessageSujet: Re: “Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian) “Darkness does not leave us easily, as we would hope.” (autumn&adrian) EmptyDim 7 Sep - 21:00

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